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Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook
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Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Mer 1 Fév - 17:29 Citer EditerSupprimer
Le matin était venu. Après voir fuit – ce mot qu’elle haïssait tant – la veille, Hera était revenue foulée le sol du dortoir de sa fraternité. Elle avait découché suite à l’incident. Sa violente dispute avec son colocataire, partie de rien, qui avait littéralement dégénéré. Elle gardait sur son corps la marque de la violence qu’elle avait subi. Oh elle n’y était pas allée de main morte non plus, mais les gestes étaient différents. L’impact psychologique était différent. Se Yun avait réussi à lui faire peur sur la fin. Hera s’était refusée de le laisser transparaître devant lui, cependant, la panique l’avait envahie une fois au loin. Pour la nuit, elle avait trouvé refuge auprès de Raewon Oppa. Il ne lui inspirait pas la présence d’un grand frère pour rien. Oh comme elle aurait aimé pouvoir rejoindre sa famille hier soir ! Elle avait envisagé de contacter Hyeon, mais par chance, il n’avait pas répondu et c’était mieux ainsi. En revanche, s’il avait été à Séoul, Hera se serait réfugiée dans les bras de Jaehwa. Pourquoi sa fratrie vivait si loin d’elle ? Oh comme les bras de son frère pouvaient lui manquer…
La nuit passée chez les Sango, Hera était de retour, son cou dissimulé par ses vêtements et sa chevelure coiffée de manière à cacher à demi son visage surtout cet hématome au-dessus de l’oeil. Elle avait besoin de ses affaires. Raewon lui avait bien proposé d’aller chercher ce dont elle avait besoin si elle ne voulait pas retourner dans cette satanée chambre, mais la renarde avait refusé. Certes, la veille, elle avait flanché, mais hors de question de fuir sa propre maison ! Elle n’offrirait ni cette victoire, ni ce plaisir à cette enflure de Se Yun ! Ce fut néanmoins, une boule d’appréhension lui nouant l’estomac qu’elle gravit les marches de l’escalier menant aux chambres du dortoir. Serait-il présent dans la chambre ? Elle déglutit face à la porte close, prit une profonde inspiration… et garderait la tête haute quoiqu’il advienne. Hera ouvrit la porte de la chambre 6. Ses iris la balayèrent pour constater que tout avait été nettoyé. Assurément Chaemi avait dû faire le ménage pour que Caden Oppa ne se blesse pas. La chambre était vide de toute personne. Hera se dirigea alors prestement vers son bureau pour prendre ses affaires de cours. Elle ne commençait pas avant deux bonnes heures mais elle ne souhaitait pas non plus s’éterniser dans les parages. La renarde se retourna prête à repartir lorsque son coeur fit un bond à la vue d’une silhouette à l’entrée de la chambre. Un instant de crispation et un soupir spontanément de soulagement : Sung Wook.
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Mer 1 Fév - 17:47 Citer EditerSupprimer
Le coréen s’étira en baillant. Il n’avait pas l’habitude de passer la nuit dans les bras d’une fille, mais lorsqu’il était rentré dans sa chambre la veille, il avait remarqué les traces évidentes d’une lutte acharnée dans la chambre. Il se fichait pas mal de savoir qui en était arrivé aux mains, mais il n’avait pas non plus eu l’intention de ranger ce foutoir qui n’était pas le sien. Stacy n’était pas là, une réunion de famille ou quelque chose du genre au Canada et qui la retenait longtemps. On dit souvent loin des yeux, loin du cœur, mais il pensait un peu trop souvent à elle. Alors pour s’occuper l’esprit et le corps il avait fait appel à une bonne amie, Yeon Ju. Il avait déserté sa chambre pour éviter de la ranger en préférant une nuit de plaisir charnel. Mais il était temps pour le coréen de retourner dans son dortoir. Il poussa Yeon Ju d’un geste, se rhabilla et quitta le dortoir des Neugdae sans même prévenir sa partenaire d’une nuit.
Arrivé au dortoir il poussa la porte, ne s’attendant pas à trouver quelqu’un dans la chambre, et pourtant il vit Hera, de dos, occupée à récupérer ses affaires. Il s’adossa à l’encadrement de la porte, sourire aux lèvres, et prêt à lui lancer quelques piques bien placées. Et lorsqu’elle tourna la tête vers lui, il remarqua aussitôt quelques marques rouges qui ornaient son visage. Elle s’était battue ? Connaissant la furie, Wook ne doutait pas qu’elle soit prête à en venir aux mains. D’ailleurs il ne la laisserait pas repartir avant d’avoir pu lui faire quelques remarques. « Et bah alors ? Depuis quand tu sors les griffes petite renarde ? C’est ton mec qui t’a énervé c’est ça ? Ou alors il y est allé un peu fort cette nuit ! » Il pouffa, s’attendant à recevoir la réplique de son opposante préférée.
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Mer 1 Fév - 18:18 Citer EditerSupprimer
Hera pesta contre elle-même. Pourquoi avait-elle sursauté de la sorte ? Elle avait redouté que ce fusse Se Yun ? Et alors ? Elle ne devait pas avoir peur de lui ! Pourtant, et sans doute pour la toute première fois, elle se sentit soulagée à la vue de Sung Wook. Oui, elle préférait mille fois tombée nez à nez avec lui qu’avec l’autre salopard. Sung Wook bloquant la porte, Hera se dirigea jusqu’à lui. Sa remarque la fit soupirer d’agacement. Quel crétin ! Il pouvait pas s’empêcher de la ramener lui aussi ? Elle lui aurait bien rendu la réplique comme ça son habitude mais lorsqu’elle arriva en face de lui, sentant son ombre au-dessus d’elle, l’instinct de la renard la fit s’arrêter. Contraire à d’habitude, elle ne défia pas son regard mais préféra garder la tête basse.
« Ta gueule, Sung Wook ! » se contenta de siffler froidement.
Elle tourna les talons, posant une main sur sa chevelure comme pour s’assurer que celle-ci dissimule bien son visage. Elle n’avait pas envie qu’il la voit. Elle n’avait pas non plus envie d’aller au conflit. Au contact surtout ! Puisqu’il bloquait le passage, elle l’ignorerait. Elle s’en retourna alors pour feindre de chercher des affaires dans son tiroir. Après tout, elle ne s’était pas changée depuis la veille. Elle reposa alors son sac au-dessus de son armoire dont elle ouvrit un tiroir. Hera commença ensuite à désenrouler machinalement son écharpe autour de son cou, lorsque stoppa son geste en l’air. Non, elle ne pouvait pas dévoiler la marque des doigts de Se Yun qui l’avait brutalement plaquée contre le mur en la saisissant à la gorge. Elle se ravisa alors, referma le tiroir et reprit son sac. Se tournant vers son colocataire, elle lui fit face mais toujours en évitant son regard, en conservant la distance :
« Dégage du passage, Sung Wook, » lui dit-elle dans un souffle sec mais loin de son aplomb habituel.
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Mer 1 Fév - 18:41 Citer EditerSupprimer
Une simple insulte ? Wook s’attendait à mieux de la part de la Déesse de la colère. Et surtout elle l’avait habituée à de meilleures répliques. Mais ce n’était pas tant ses paroles qui avaient retenu l’attention du coréen, sa façon de se comporter était autrement plus étrange. Elle qui défiait toujours son regard, elle le fuyait. Étrange. Elle n’essayait même pas de le pousser pour pouvoir passer la porte, elle qui d’habitude ne se gênait pas pour aller au contact quand la situation l’exigeait. Il essayait de ne pas s’en préoccuper, et la regarda retourner à la recherche de vêtements. Le sourire en coin, il allait faire une autre remarque lorsqu’il vit la singapourienne se figer au moment où elle enlevait son écharpe. Il avait bien remarqué qu’elle avait essayé de planquer son visage derrière ses longs cheveux, mais il n’avait pas relevé. Maintenant qu’elle enroulait de nouveau la laine épaisse autour de son cou, il se demandait sincèrement si elle allait bien. Il ne bougea cependant pas d’un pouce, et lorsqu’elle arriva à son niveau, elle évita une nouvelle fois son regard lui demandant de dégager le passage. Une autre insulte bateau, mais une façon de le dire bien différente. Subtile certes, mais suffisamment éloquente pour que Wook se rende compte quelque chose ne tournait pas rond. « Et bah alors ? On a donné sa langue au chat ? » Le coréen n’aurait manqué pour rien au monde de pouvoir profiter de ce moment de faiblesse certaine. Pourtant, il ne put retenir une grimace en voyant des marques mal cachées par ses vêtements, elles lui rappelaient trop son père, et les blessures que lui-même cachaient à chacune de leurs rencontres. Alors d’un geste, il lui attrapa le bras pour la retenir. C’était étrange pour lui de réagir de cette manière, mais il ne pouvait pas rester indifférent. Cependant, il ne comptait pas lui offrir le plaisir de sa sollicitude. « Attends, tu sais plus te maquiller ? Tu en a partout dans le cou ! »
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Mer 1 Fév - 20:04 Citer EditerSupprimer
Évidemment, elle aurait pu parier qu’il ne s’exécuterait pas sans rechigner. Sans la chercher. Elle n’était déjà pas d’un naturel patient, mais aujourd’hui… Pourquoi devait-elle partager cette chambre avec de pareils chieurs ? Si seulement, elle pouvait ne plus les voir, ni lui, ni Se Yun. Elle fulminait intérieurement mais sa colère semblait se confronter à un rempart encore inexistant auparavant. Elle avait envie d’exploser. De tout envoyer paître. De se barrer de ce lieu. Définitivement ! De toute façon, elle n’avait jamais ce foutu campus ! Cette université de seconde zone ! Ce pays de m*rde ! Cette fraternité de pèquenots ! Cette chambre d’ordure ! Elle avait l’impression de souhaiter tous les vomir ! Pourtant, elle ne partait pas. Elle ne partirait pas. Sa fierté la retenait. Elle ne changerait pas de chambre pour lui accorder la victoire. Elle ne quitterait pas la fraternité car elle ne pouvait abandonner ses responsabilités de vice-présidente. Elle ne montrait pas dans un avion pour rentrer dans son pays car… Il y avait ici des gens qu’elle aimait.
Ses poings se serrèrent.
« Bouge de là simplement et me fait pas chier, » siffla-t-elle dans un murmure.
Mais loin de s’exécuter, Sung Wook lui attrapa le bras. Il fit une remarque sur son maquillage, sur son cou. Instinctivement, Hera voulut retirer son bras et eut un vif mouvement de recul. De sa main libre, elle planqua encore davantage l’étoffer de son écharpe contre sa chair, baissant encore un peu plus la tête.
« Ce sont tes yeux qui te trompent ! Tu as dû encore trop boire hier soir ! »
Ses yeux glissèrent à droite et à gauche. Elle avait le sentiment de perdre le contrôle de la situation. Parce qu’elle ne voulait pas que ça se sache. Elle ne voulait pas de compassion. Et encore moins de la pitié. Être vue en victime. En femme fragile qui ne peut tenir la lutte face un homme. Son poing se serra encore plus. Son corps frémit légèrement.
« Ne me regarde pas ! Ne me regarde pas ! » ordonnait-elle à son interlocuteur dans une supplication silencieuse.
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Mer 1 Fév - 20:30 Citer EditerSupprimer
Hera se défit de son emprise d'un geste, cachant encore plus les fameuses marques qui coloraient sa peau. La tête baissée, elle fuyait tout contact, tout échange avec le coréen. Il avait vu juste, il connaissait bien ce genre de marques, mais si elle voulait essayer de passer inaperçu avec cette tête elle se trompait lourdement. « Saches que je ne bois pas chaque soirs ! » Si elle essayait détourner l'attention, encore une fois elle faisait fausse route. Wook se redressa, faisant face à la singapourienne de toute sa hauteur, bloquant toujours le passage. Il ne la laisserait pas sortir comme ça. Il se fichait pas mal de qui lui avait infligé ces blessures, mais si elle ne tenait pas à les montrer, elle le faisait de la mauvaise manière. Il ne pouvait bien sûr pas lui révéler ce pan de sa vie qui lui permettrait de lui donner les meilleurs conseils pour camoufler les bleus, mais il savait aussi bien que les marques visibles peuvent parfois déclencher les pires réactions chez des personnes en qui on pensait avoir confiance. Les bras croisés sur la poitrine, son regard se fit plus sombre, le visage fermé, il ne voulait pas lui faire peur, mais il ne pouvait pas non plus se montrer gentil. Gentil, un mot qui ne fait d'ailleurs pas partie de son vocabulaire. « Tu les caches mal. » D'un mouvement de la tête il désignait les rougeurs de son cou.
Il espérait qu'elle ne se mette pas à pleurer, car alors il ne saurait pas comment réagir. Si Hera se montrait forte il pourrait sans doute l'aider sans laisser transparaître une once d'empathie. Il posa ses mains sur les épaules de la jeune fille et la fit pivoter sans même y mettre de force. « Si tu penses passer inaperçu comme ça ... ». Il l'emmena s'assoir sur son lit et se mit à la recherche de maquillage. Lui n'en a pas besoin, il se contente de s'enfermer quelques jours prétextant des sorties avec ses conquêtes, mais Hera n'avait certainement pas la chance d'avoir cet échappatoire. « Tu as du fond de teint ? Ne me regarde pas comme ça, je veux juste éviter que tu me fasse honte, on risquerait de dire que je te frappe. » Le mannequin fronça les sourcils. Il se souvenait très bien avoir frappé Hera par inadvertance, et il ne se pardonnait pas vraiment ce geste qu'il n'avait pas voulu.
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Jeu 2 Fév - 10:59 Citer EditerSupprimer
Elle frémit, lorsqu’elle l’entendit prononcer ses mots : « tu les caches mal. » Hera se contracta encore davantage. Inconsciemment, elle baissa encore un peu plus la tête, dans l’espoir vain que ses cheveux masquent tout ceci. La jeune femme avait en même temps parfaitement conscience que ce réflexe était on ne pouvait plus absurde. Mais son corps réagissait sans concerter son cerveau. Elle détestait ces moments-là. Elle se détestait. La faiblesse n’était pas permise. Mais face à l’inconnu, elle peinait encore parfois à savoir comment réagir, comment faire face. Elle se refermait sur elle-même. Parfois, elle abandonnait le tout pour le tout. Quitte ou double : ou je meurs ou je me relève. Sans aller jusqu’à cet extrême cette fois-ci. Extrême que la singapourienne n’avait véritablement expérimenté que deux fois dans sa vie, chaque fois, elle s’était relevée pour devenir de plus en plus forte, de plus en plus véhémente. Néanmoins, aujourd’hui, si elle était animée par la colère et la rancoeur, il n’en était rien de comparable avec le désespoir et le dégoût qu’elle avait pu connaitre par le passé. Évidemment qu’elle ne courberait pas l’échine pour si peu, cependant… Sentir sa vulnérabilité exposée aux yeux de Sung Wook lui donna envie de disparaître. Pourquoi ses faiblesses devaient-elles apparaître aux yeux d’un « ennemi » ?
Sans savoir pourquoi, Hera se laissa quand même guider comme une poupée de chiffon par son colocataire jusqu’au lit où elle s’assit. Il semblait pouvoir l’aider, au-delà du fait de se moquer. Pouvait-elle vraiment lui faire confiance ? Son esprit combattif fatigué voulut y croire et baissa les armes. Son attitude la surprenait et les yeux de la jeune femme le traduisirent tandis qu’aucun mot ne semblait plus vouloir émaner de sa bouche. Et son regard ne s’enfuit plus lorsque qu’il rencontra celui de son colocataire. Quand il évoqua le fait de la frapper, elle se rappela de l’incident du tournage. Elle l’avait soigné, alors c’était un retour de service ? Un petit rire nerveux lui échappa
« Tu l’as pourtant déjà fait, » se moqua-t-elle gentiment dans un souffle.
Hera se leva et s’en retourna à sa commode pour y prendre son fond de teint dans un tiroir. Elle revint vers Sung Wook et le lui tendit. Mais avant de le laisser s’en saisir, elle ajouta un ton déterminé :
« N’en parle à personne. »
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Jeu 2 Fév - 11:26 Citer EditerSupprimer
Il grimaça alors qu’elle lui rappelait son moment d’égarement lors du tournage. Il n’avait jamais voulu lui porter de coups, mais il l’avait fait. Il ne s’était jamais excusé pour ça, et il ne comptait pas le faire, même si cet acte n’aurait jamais dû avoir lieu, il n’avait pas de remords, juste une gêne, une petite voix qui lui rappelait que s’il voulait frapper, il fallait une raison. Wook ne cognait pas pour le plaisir, il cognait en réponse à une attaque, il n’était pas assez fou pour agresser quelqu’un sans raisons. Elle lui tendit le tube de fond de teint, et en soutenant son regard elle lui demanda de ne pas parler de ce moment. Il aurait pu rire, lui dire qu’il gardait si bien les secrets que personne ne s’était encore rendu compte de son état à chaque rencontre avec son géniteur, mais cela voudrait aussi dire qu’il avouait ce secret. Alors au lieu de ça il soutint son regard, l’incitant à reprendre place sur son lit. Puis il se dirigea vers la porte. « Ne bouges pas je reviens. » Il se dirigea vers la cuisine pour prendre le bac à glaçon, un ou deux ne suffiraient pas, puis il passa par la salle de bain pour en récupérer une serviette. Et lorsqu’il revint dans la chambre, il fit de nouveau sursauter Hera en ouvrant la porte. Décidément, il ne reconnaissait pas la vice-présidente râleuse, celle avec qui s’engueler rimait avec jouer. Elle regarda l’un après l’autre les mains de Wook, se demandant certainement ce qu’il comptait faire avec tout ça. « Je te proposerais bien un petit corps à corps avec tout ça, mais franchement ta tête me fait peur, alors on va les utiliser pour autre chose. » Il lui offrit un sourire en coin, en espérant ainsi retrouver celle avec qui les joutes verbales étaient un vrai sport, mais sur le moment rien ne vint. Il posa ses affaires à côté d’Hera et s’agenouilla devant elle. Il voulut lui enlever son écharpe, mais elle l’arrêta dans son geste. « Tu ne veux pas te laisser faire pour une fois, que penses-tu que je vais te faire ? » Agacé, il continua tout de même, libérant son cou. Les marques de doigts étaient bien visibles, mais il ne demanderait pas qui avait pu s’énervé contre elle à ce point. Au lieu de ça il prit une poignée de glaçon pour venir les poser à même sa peau. Le froid ferait diminuer les ecchymoses et les rougeurs, et une fois la peau séchée, il pourrait appliquer un peu de fond de teint pour cacher les marques trop visibles. « J’espère que tu ne comptais pas aller en cours aujourd’hui. »
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Jeu 2 Fév - 12:32 Citer EditerSupprimer
Sung Wook en répondit pas, mais il ne rit pas ni ne sourit. Hera jugea qu’elle pouvait sans doute lui faire… confiance. Lorsqu’il se releva et quitta la pièce, ses yeux le suivirent instinctivement avec inquiétude. Il n’allait pas être un enfoiré au point de se hâter de proclamer dans toute la fraternité que quelqu’un avait enfin remis la vice-présidente à sa place. Que quelqu’un lui avait fait fermer sa grande gueule. Et les imagina déjà, tous accourir pour regarder la bête de foire avec ses marques de coups. Leurs ricanements raisonnaient imaginaires à ses oreilles. Écho d’un souvenir, mésaventure de vestiaires. Elle se recroquevilla instinctivement sur elle-même. Elle ne voulait pas être exposée au regard. Elle voudrait qu’encore, IL la cache…
La porte se rouvrit, dérobant un sursaut à la renarde. Ce n’était que Sung Wook. Alors, elle se racla discrètement la gorge afin de se redonner contenance et une apparence sereine. Ses iris furetèrent d’une de ses mains à l’autre. Non pas tant parce qu’elle se demandait ce qu’il avait l’intention de faire, mais plutôt comment connaissait-il ce genre d’astuce ? Sans doute avait-il dû masqué plus d’une fois ses bleus suite à ses inconsidérées bagarres. Un mannequin ne peut pas se montrer avec de telles marques, l’égérie le savait pertinemment. À défaut de lui arracher une répartie cinglante, la remarque de son colocataire lui déroba un léger rictus, prémices d’un rire. Qu’il était con ! Mais son manque de sérieux face à la situation lui convenait parfaitement. Elle préférait ça plutôt qu’il la prenne en pitié.
Cependant, accordé un pas un pas après l’autre une once de confiance ne signifiait pas encore pour autant qu’elle était prête à s’exposer « à nue », comme la peau de son cou qu’il s’apprêtait à révéler en lui retirant son écharpe. Hera commença par s’y opposer, avant de céder. Son coeur se fit lourd. Son propre esprit combattif lui manquait. Mais pour l’heure, la raison l’emportait. Et son désir de calme aussi. Pour une journée, elle voulait juste pouvoir baisser les armes… Alors, elle se laissa faire sans trop broncher. Ses réflexes manifestant néanmoins quelques réticences par moment au contact des doigts de Sung Wook sur sa peau. Puis, l’étudiante en médecine fut comme piquée au vif en entendant sa dernière phrase. Elle lui jeta un regard incrédule :
« Je ne peux pas me permettre de manquer une journée de cours ! Je ne suis pas comme toi ! J’ai des ambitions, celles d’être la meilleure ! »
Et en médecine, la moindre absence ne pardonnait guère. Ses iris se plongèrent dans celles de son interlocuteur. Puis, elle se rendit compte de… son ingratitude. Hera baissa les yeux, triturant le tissu de ses vêtements avec ses doigts et d’une voix un peu penaude elle prononça :
« Merci… »
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Ven 3 Fév - 12:07 Citer EditerSupprimer
Des ambitions ? Être la meilleure ? Ça il n’avait pas besoin qu’elle le lui dise, il l’avait bien compris. Mais si elle avait essayé de cacher ses blessures au coréen, alors nul doute qu’elle en ferait de même sur le campus. « Si tu veux ressembler à un bleu ambulant sur le campus, libre à toi ! » Elle baissa les yeux pour finalement le remercier. C’était assez étrange de la voir lui montrer de la gratitude. Lui qui s’accommodait de leurs disputes, il était gêné, mal à l’aise de cette situation. « Tu ne veux pas que je parle, très bien, mais ne parle pas non plus de … tout ça ». Il parlait de la situation, le fait qu’il l’aide. Il n’en revenait pas, il était en train de prêter main forte à Hera, la furie qui partageait sa chambre. Même si au fond il l’aimait bien, il avait du mal à croire qu’un jour ils échangeraient sans lever le ton. Il se reconcentra alors sur les glaçons qui fondaient entre ses doigts pour laisser un voile d’eau sur la peau de sa colocataire. Les marques étaient encore rouges, mais elles s’estomperaient dans la journée. Le bout de ses doigts commençaient à s’engourdir à cause de la glace, il prit alors la main d’Hera, surprise de ce contact, mais qui se laissa néanmoins faire. Il la plaqua contre les glaçons sur son cou et s’occupa de vérifier son visage. Il lui releva les cheveux laissant apparaitre les traces d’une lutte plutôt violente, et il fit courir ses doigts glacés sur certaines éraflures. Il n’y en avait pas beaucoup, mais ce qu’il avait ramené ne suffirait pas. Il ne faisait même pas attention à la façon dont elle le regardait, tout ce qu’il espérait, c’était qu’elle ne lui demande pas pourquoi il faisait ça, et comment il savait faire disparaitre les ecchymoses et les blessures. Il se leva pour se diriger vers sa table de chevet. Dans un tiroir fermé à clé se trouvaient toutes les crèmes, pommades, bandages et autres médicaments pour se soigner en cas de besoin, juste au cas où il n’aurait pas le temps de retourner à son studio. Il saisit l’un des tubes et referma le tiroir en prenant soin de ranger la clé au fond de sa poche. « Je te préviens ça risque de piquer un peu, mais ça va te permettre de cicatriser plus vite sans laisser de traces ». Il dévissa le tube pour en appliquer par petites touches sur les petites plaies ouvertes de la singapourienne, le visage résolument fermé et impassible.
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