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Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Jeu 16 Fév - 12:45 Citer EditerSupprimer
Elle tremblait sur ses jambes, de manière presque imperceptible à l’oeil, mais elle, elle le sentait. Jusqu’à ce que les mots de Sung Wook l’effarent, ou plutôt la révoltent tant qu’elle en oublia quelques instants cette sensation. S’entendait-il seulement parler ? Hera le savait idiot mais pas à ce point ! Ses yeux écarquillés, elle n’en croyait pas ses oreilles. Temps qu’il n’y a pas de marques de coup, il n’y a pas violence ? Là où il n’avait pas tort était que ses propos pouvaient s’avérer être le triste reflet de la justice, mais quand bien même ! Avec des mentalités pareilles, les choses ne changeraient jamais ! Règne des primates et royaume du plus fort. Avait-il déjà été meurtri pour se sentir lésé de la sorte par l’injustice ? Ou n’était-il qu’un sombre crétin ?
« Tu ne vaux pas mieux que lui… » siffla-t-elle dans un murmure. Lui n’était nul autre que Se Yun. Face à ce constat, Hera se demanda d’autant plus ce qu’elle faisait ici ? Pourquoi vivait-elle ici dans cette pièce ? Avec eux ? Mais son inquiétude fut balayée par la soudaine expression qu’elle vit apparaître sur le visage de Sung Wook. Il semblerait que les mots qu’elle avait prononcé l’avait atteint, et avec plus d’impact qu’elle ne l’aurait elle-même soupçonné. Avait-il une quelconque croyance religieuse lui faisant craindre l’au-delà ? Elle n’en avait pas souvenirs. Malheureusement, il ne lui fallait pas bien longtemps pour reprendre contenance et débiter un nouveau flot d’absurdités. Cela fallait-il seulement la peine qu’elle perde son temps à parler avec lui ? Un jeu ? Mais lui et elle n’avaient certainement pas les mêmes notions de jeu. Pour elle, la vengeance si elle entrait dans le domaine du jeu s’apparentait à une partie d’échec. Pour lui… Elle ne voulait même pas essayer de comprendre comment fonctionnait son esprit.
« Tu as fini ? » lui demanda-t-elle, finalement, simplement, froidement.
Peut-être n’irait-elle pas en cours aujourd’hui, mais quitte à passer du temps enfermée dans une pièce autant que ce soit dans le bureau de la présidence plutôt que dans cette maudite chambre.
« Si tu permets, j’ai du travail… »
Sauf qu’elle eut à peine prononcé ces mots qu’au moment où elle voulut faire un pas, ses jambes lui rappelèrent brutalement leur absence momentanée de vigueur, croulant sous elle. À terre, paume contre le sol, jambes fléchies, il lui fallut quelques secondes pour comprendre. Tous ses muscles tremblèrent. Elle était à la fois, pleine de rage et effondrée, à bout de force et humiliée. Mais le pire était que quelqu’un avait été le témoin de sa chute :
« Va-t’en… Pars ! »
C’était à lui qu’elle l’ordonnait car elle ne voulait ni de sa pitié, ni de sa suffisance face au pitoyable spectacle de son état de faiblesse qu’elle était en train de lui offrir. Cependant, ses propres mots résonnèrent dans son esprit, comme si son inconscient essayait de la raisonner, de lui envoyer des signaux de prudence lui conseillant de quitter cet endroit, non pas juste quelques heures pour prendre de la distance mais définitivement…
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Jeu 16 Fév - 14:13 Citer EditerSupprimer
Elle avait veau essayer de rester humble sous sa colère se cachait forcément un être fatigué. Non il n’avait pas fini, elle ne comprenait pas que l’aide ne vient pas à ceux qui en ont besoin, les mains ne se tendent pas aux moments où il faut se relever. Personne dans ce monde n’est capable de générosité à ce point, parce que personne ne veut se mêler des affaires de personne. Elle prétexta du travail en tournant la tête, elle voulut faire un pas, mais ses jambes ployèrent sous son poids. Wook n’était même pas surpris, il connaissait bien cet effet. Lorsque l’adrénaline se dissipe, lorsque les muscles se décontractent soudainement, et lorsque le cœur reprend un rythme cardiaque plus calme. Pars. Si elle pensait qu’il se moquerait d’elle ainsi, encore une fois elle se trompait. Il avait beau prendre plaisir à la rendre folle, il n’était pas du genre à rire pour ce genre de choses. Parce qu’il savait trop bien ce que cela impliquait. Son ton était catégorique, ne laissant aucun doute à ce qu’elle sous entendait. Et pour la première fois, le coréen eut un pincement au cœur. Ce petit jeu auxquels ils jouaient tous les deux était peut être allé trop loin, et étrangement, il avait de nouveau l’impression qu’on l’abandonnait. Il s’approcha d’elle, et s’accroupit à son niveau. Le visage fermé, il n’avait pas l’intention de se laisser dicter sa conduite, mais il savait que les réflexions et la méchanceté dont il faisait preuve lorsqu’il était dans la même situation était un moyen de défense. Elle lui lança un regard noir auquel il ne répondit même pas. « Tu veux savoir pourquoi tu te retrouves à terre ? Parce que ton corps à besoin de repos, parce que l’adrénaline qui te tenais éveillée laisse place à la fatigue. Tu as beau essayer de paraitre forte tu n’en es pas moins astreinte aux même sort que les humains, et tes forces physiques ne vont donc pas au-delà de commun des mortels. » Il ne se moquait pas, il parlait le plus sérieusement du monde, parce que lui aussi avait voulu dépasser ses limites, et il n’y arrivait jamais, tout simplement parce que c’était impossible. « Tu peux chasser tous ceux qui te déplairont, tu peux continuer à vouloir avoir le dernier mot, mais je sais de quoi je parle quand je dis que personne dans ce monde ne prendra la peine de te venir en aide si tes blessures ne sont pas visibles et effrayantes, et même dans ce cas-là, tu pourrais te retrouver seule. » Il aurait voulu lui dire qu’il était désolé, qu’il savait et qu’il comprenait ce qu’elle ressentait, mais il se mordit la langue se forçant à ne pas en dire plus. Il ne put s’empêcher de lâcher un soupir lourd de sens. « Cette ...démonstration ... ce n’était pas pour t’énerver, mais plutôt pour te faire comprendre, que peu importe ce qui se passe, au final tu ne peux compter que sur toi-même. » C’était des excuses, bancales certes, mais des excuses tout de même. Il lui tendit alors la main pour l’aider à se relever. Si elle la prenait, alors il essaierait de ne plus être un tel con avec elle, du moins il essaierait de modérer ses propos et ses actes. Si elle la refusait, alors il la laisserait reprendre ses esprits tranquillement dans leur chambre, et s’il le fallait, il irait dans son studio pour quelques jours.
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Jeu 16 Fév - 16:41 Citer EditerSupprimer
Quand il fit quelques pas, elle eut l’espoir illusoire qu’il allait s’exécuter sans discuter. Mais non. Au lieu de tracer sa route, il s’approcha d’elle et s’agenouilla à sa hauteur. Quoi ? Il voulait se tenir au plus près pour la toiser d’un sourire victorieux ? Il voulait lui rire au nez ? Qu’il soit prudent alors, même à terre, elle saurait se défendre ! D’un regard hostile, elle le mit en garde. Puis, ses paroles inattendus la firent rire jaune.
« Merci de m’apprendre comment fonctionne le corps humain… » railla-t-elle dans un murmure. Pour sûr, elle pouvait se permettre de manquer ces cours d’origines, le grand professeur Sung Wook lui enseignerait la science de la médecine. Quelle blague ! Son amertume se dissipa néanmoins par la suite de ses propos. Sans le regarder en face, Hera crut comprendre qu’elle ne s’était pas trompée précédemment lorsqu’elle avait pressenti que, peut-être, il avait déjà dû se sentir affligée par l’injustice de ce monde. Quand ? Comment ? Pourquoi ? Aucune idée, et elle n’en avait que faire. Un abruti pareil ne méritait pas qu’elle se préoccupe de lui, n’était-ce pas ? Écho dans ses pensées, ne valait-elle alors pas mieux que lui lorsqu’elle lui reprochait sa mentalité conservatrice et ses idées arrêtées sur la notion d’usage de la force ? Peut-être. Ce ne fut que lorsqu’il prononça ces derniers mots que les yeux de la singapourienne se relevèrent vers lui. Humides de sa fragilité momentanée, luisant de ses interrogations, elle n’était pas certaine de le comprendre. Non, elle était même totalement dans le brouillard. Elle avait l’impression que parfois, il disait une chose et son contraire. Pas que lui mais les différentes personnes autour d’elle aussi. D’une part Raewon qui lui disait la veille que ne pouvait ni ne devait faire face à la situation seule, de l’autre Sung Wook qui au final lui disait qu’on était toujours seul. Était-ce qu’il ressentait au fond de lui, de la solitude ? Étrangement, à cet instant, Hera n’arrivait plus à lui en vouloir. Elle aurait pu lui cracher au visage que ses méthodes étaient des plus stupides et déplacées. Qu’il n’était qu’un sombre crétin. Pourtant, aucun son ne sortit de sa bouche, et ses yeux ne témoignaient plus d’agressivité. La tigresse avait rentré ses griffes. Instinctivement, inconsciemment, elle leva la main pour accepter celle tendue par son colocataire. Au moment où ses doigts s’apprêtèrent à rentrer en contact avec la paume de Sung Wook, le temps sembla s’arrêter, suspendu. Ses muscles se figèrent. Un fragment de secondes, elle s’apprêta à se rétracter. Comme si cet acte s’annoncerait comme un nouveau tournant dans ce lien qui les unit. Lien conflictuel, superficiel et imposé par les circonstances. Cela changerait-il ? Puis, les mots de Raewon lui revinrent. Il lui avait fait promettre de demander de l’aide, de ne pas affronter la situation seule. Alors, elle avait accepté, mensonge délibéré afin qu’il n’aille pas divulguer la vérité. Elle ne conterait sans doute jamais à Sung Wook ce qui s’est réellement passé. Cependant… Par égard pour Raewon, pour qu’il puisse peut-être ne pas avoir à s’inquiéter pour elle, Hera accepta de poser sa main dans celle tendue par Sung Wook…
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Dim 5 Mar - 22:57 Citer EditerSupprimer
Miss rabat-joie. Wook faisait preuve d’une patience incroyable. Si ç’avait été pour quelqu’un d’autre, une personne qu’il ne croisait pas tous les jours, il aurait sans doute passé son chemin, il aurait fermé les yeux, se moquant royalement de ce qui pourrait bien lui arriver. Mais Hera partageait sa chambre, et ils avaient beau se disputer chaque jour, il ne lui souhaitait pas la souffrance physique. Il connaissait ça trop bien, et même si une blessure se referme, l’esprit, lui, en garde une trace indélébile. Il lui avait fait part de son avertissement, et désormais, sa main tendue face à l’incertitude de la Singapourienne était une aide. Sans doute l’une des rares qu’il voudra bien lui accorder, mais à cet instant il s’imaginait à sa place. Et si c’était lui qu’on avait trouvé ? Est-ce qu’il aurait aimé qu’on lui tende la main ? Il ne trouvait pas de réponses à sa question, mais il le faisait tout de même. Hera hésita, avant de finalement poser sa main dans la sienne. Ce simple contact lui donna des frissons. C’était étrange, jamais il n’aurait pensé lui « venir en aide » un jour, et si on lui avait dit qu’il s’occuperait d’elle, il aurait certainement rit aux éclats. La vie est bizarrement faite. Il la hissa sans trop de force pour qu’elle se relève, encore incertaine sur ses jambes. Le corps se souvient toujours d’un acte de violence choquant. Wook y était tellement habitué que son corps ne ressentait même plus les sensations et les coups.
Il récupéra sa main, gêné de cette proximité, et pour la première fois il ne savait pas quoi lui dire. Il aurait eu envie de lui balancer une nouvelle réflexion, mais il savait aussi que ce n’était pas le moment. Le coréen se racla la gorge, s’éloignant d’Hera pour regagner à nouveau sa zone de confort. « Bon, j’imagine que tu as des choses à faire maintenant » Une main sur la nuque, il se frotta rapidement l’arrière de la tête avant de prendre ses affaires pour aller prendre une bonne douche. Le manque de dispute le rendait mal à l’aise, au moins lorsqu’ils se prenaient le bec il savait comment réagir. Mais surtout, il n’avait pas l’habitude d’apporter son soutien à qui que ce soit. Le coréen allait sortir de la chambre en direction de la salle de bain, mais il ressentait le besoin d’être une nouvelle fois honnête avec elle. « Tu es plutôt bien entourée, je suis sûre que tu as des tas d’amis qui seraient là pour toi, mais faire confiance… ça veut aussi dire qu’on peut être déçu. Garde ça en tête. » Il referma la porte derrière lui, serrant le poing sur les vêtements qu’il tenait. En avait-il trop dit ? Il secoua la tête, il ressentait le besoin d’effacer les sensations de sa nuit, et lorsqu’il reviendrait dans sa chambre, il espérait qu’Hera ait suffisamment reprit du poil de la bête pour ne pas restée enfermée.
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Re: Au regard tristement avisé, tu ne peux cacher la vérité... ~ HeraWook | Ven 10 Mar - 10:05 Citer EditerSupprimer
Main dans la main… Se venir en aide l’un l’autre, tout ceci n’était-il qu’un mirage ? Scène improbable sur laquelle le temps sembla s’arrêter, l’espace d’une poignée d’instants. Ils s’insupportaient et pourtant… Sung Wook avait eu un geste, une intention sympathique à son égard. Ou au moins : charitable. Oui, comme elle l’avait fait en soignant les blessures de ses poings qui avaient frappé le producteur. C’était là, l’expression du sentiment de solidarité qui doit se manifester au sein d’une fraternité, rien de plus. Et pourtant, c’était déjà beaucoup. Même derrière cette façade qu’elle imaginait pour justifier ces instants de bienveillance entre eux, Hera effectuait un grand pas en avant en acceptant le concept de « communauté » et de « solidarité ». Elle changeait de jour en jour et sa nomination en tant que Vice-Présidente avait sans doute été un élément clé dans sa prise de conscience.
Alors, soutenue par la force de son colocataire, elle se redressa sur ses jambes, encore fragiles et incertaines. Ses muscles frémirent un peu avant de recouvrir leur sûreté. Un malaise inhabituel planait au-dessus d’eux. La situation était inhabituelle. Et Hera ne savait guère que dire. Lorsque Sung Wook brisa le silence en émettant une supposition, la jeune femme se contenta de hocher la tête pour acquiescer. Oui, même si elle n’irait probablement pas en cours, elle ne comptait pas rester enfermée dans la chambre toute la journée non plus. D’autant plus, que Se Yun pourrait y surgir à tout instant. Il lui ferait peur, assurément, et elle ne l’en haïrait que de surcroit. Risque d’un nouveau cycle de violence.
Immobile, elle laissa Sung Wook prendre la direction de la sortie, ne redressant et tournant la tête vers lui que lorsqu’elle l’entendit prendre à nouveau la parole. Ses mots résonnèrent alors comme un claquement de fouet dans l’air, comme un coup de poignard dans le coeur. Ses yeux s’écarquillèrent avant que sa tête ne se détourne à nouveau, tandis que son colocataire quittait la pièce. La confiance… La déception… et un nom qui résonnait telle une tornade dans son esprit. Hera agrippa le tissu de ses vêtements à hauteur de la poitrine, cage de son coeur qui lui faisait si mal. Elle aurait pu s’effondrer de nouveau. Mais elle refusait. Elle refusait de lui accorder encore ce pouvoir sur elle. Alors, prestement, la vice-présidente s’empara de quelques affaires pour se rendre ensuite dans le couloir en direction de bureau de la présidence. Elle s’arrêta en chemin, se tourna lentement et reporta son regard sur la porte de la chambre voisine : la n°5. Instinctivement, elle pénétra à l’intérieur. Personne. Son regard balaya la pièce. Ses pas la menèrent jusqu’à l’armoire du plus effroyable des bourreaux. Elle prit un t-shirt. Il perdait tant de choses que sans doute ne le remarquerait-il pas, et dans le cas contraire, qu’importe ! D’un geste brusque, vif et déterminé, elle le déchira, comme il avait déchiré sa confiance. Sa respiration haletante, quelques instants coulèrent, puis Hera quitta la pièce, objet de son larcin en main. Dans le bureau de la présidence, elle s’enferma à double tour. Sur sa chaise, recroquevillée sur elle-même, genoux remontés, lambeaux de tissus blottit contre elle, la jeune femme laissa libre cours au torrent de larmes qui se déversa en cascade. Elle pleura tout son saoul, toute sa peur, toute sa douleur et tout son chagrin de l’avoir perdu. Pleurer juste une dernière fois cette blessure vieille de sept années mais qui ne parvenait à cicatriser…
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