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Lovely time, Valentines in Singapore ♥
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Ven 3 Mar - 15:18 Citer EditerSupprimer
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Tenue Jour 1 ~ Cette angoisse qui se jouait de ses nerfs à chaque instant, l’appréhension de mal faire suite à chaque élan de spontanéité… Même derrière le visage le plus sûr de lui qui paraissait, le stress pouvait se dissimuler. Hera était ainsi. Confiante en elle, possédant une grande estime de soi et cependant, des exigences envers elle à la hauteur de ses prétentions. De surcroit, lorsqu’il s’agissait d’apprendre comment faire plaisir à quelqu’un d’important, elle perdait d’autant plus vite pied. Car il était important, à ses yeux, Hyeon. La timidité qu’il suscitait en la jeune femme avait empêché cette dernière de le lui assurer un peu plus tôt dans la voiture. Parfois, le pianiste avait des paroles si douces et si fortes à la fois que sa petite amie s’en sentait bêtement muette, seulement capable de sourire ou de rougir en baissant les yeux. Hera s’en jugeait stupidement niaise pour avoir ce genre de réaction, mais les mots lui manquaient pour lui répondre, surtout lorsque la fine mais aiguisée épine du doute s’immisçait dans son esprit. La frontière entre la chavirante sincérité de Hyeon et sa parfaite maitrise du discours destinée à satisfaire tout interlocuteur se révélait parfois encore floue. Où était-ce la jeune femme qui s’embrouillait elle-même l’esprit par crainte de trop y croire ? L’amour, ce sentiment si chaud qui emplissait les coeurs d’une divine allégresse, et en même temps, parfois effrayant. Ironiquement, plus elle l’aimait, et plus il lui semblait difficile de tenir sa promesse accordée lors de leur premier rendez-vous. Lui ouvrir son coeur, n’avoir pour lui aucun secret et partager tous ses ressentis… Mais que faire lorsque je redoute que mes sentiments ne te fassent fuir ? Dois-je te le dire ça aussi ? Pour t’entendre me dire que finalement, tu es désolé, encore une fois ? Pardonne-moi, à défaut de te mentir, de ne point te dire toute la vérité. Je veux juste te garder auprès de moi, te laisser le temps pour que ton sourire sincère à nouveau éclose aux prémices du printemps de notre amour, sans que mon amour auquel tu ne serais certain de pouvoir répondre ne t’étouffe… Ainsi étaient ses pensées, nombre de fois où ses yeux se posaient sur lui, voeu silencieux. Au-delà du flot de paroles qui franchissaient ses lèvres jusqu’à ce qu’il dépose son doigt dessus, saura-t-il lire un jour dans l’éclat de ses yeux ?
Du plus doux des touchés, il vint la faire taire. Son doigt déposé sur ses lèvres, Hyeon possédait sans le savoir un don que beaucoup lui envierait : le pouvoir d’obtenir son silence, et ce, sans que tempête n’en suive. Un contact qui ne fut que seconde, mais suffisant. Elle cligna des paupières, légèrement étonnée. Une petite moue, un soupçon inquiète et pourtant mignonne à la fois, se nicha au coin de ses lèvres, l’écoutant la… rassurer ? Pas sûr ! Elle entrouvrit la bouche lorsqu’il évoqua sa vexation mais ne se permit pas de l’interrompre. Un nouveau sourire naquit quand il lui avoua que grâce à elle, il parvenait, un peu, à se libérer des chaines de son monde si figé. Il était vrai que Hera était une princesse, qu’elle avait grandi en tant que telle, dans un monde de démesure et oppressant sur certains points, mais en même temps, du fait sans doute de la diversité culturelle au sein de leur propre famille – bien que sud-coréens, les jumeaux étaient nés et avaient vécu les premières années de leurs vie au Canada –, contrairement à Hyeon, elle avait toujours joui d’une grande liberté. Si sa mère avait voulu en faire une poupée parfaite, elle lui avait aussi appris que personne ne serait suffisamment élevée pour avoir autorité sur elle, pour la « posséder ». D’une certaine façon, sa mère avait un peu tenté de lui interdire d’aimer. Sauf que Hera avait tant bien appris la leçon que sa mère elle-même ne pouvait lui imposer ses règles. Et paradoxalement, bien que joueuse, elle se pliait docilement aux souhaits de Hyeon.
« Bien, Lee Hyeon, lui accorda-t-elle en souriant de plus bel. Désormais, je ne préoccuperais plus de savoir si tu parviens à tenir le rythme de mon univers. » Elle se fit néanmoins douce lorsqu’elle posa ses doigts sur son bras après qu’il ait effleuré sa chevelure de l’autre main.
« Je redoutais juste que tu ne t’attendes pas à ce que mon univers soit ainsi. Au-delà du dépaysement, je ne viens pas d’un milieu moins guindée que le tien, sur le papier… »
Mais à l’opposée de la rigidité des Lee, sa famille a toujours été ingérable. On pouvait dire de la fratrie, mais sa mère était un sacré phénomène. Hera redoutait d’ailleurs, le moment où elle lui présenterait officiellement Hyeon comme le fiancé qu’elle désire. Léger soupire, l’heure n’était pas à de telles pensées. Quand bien même les nuages n’avaient de cesse de tenter de s’immiscer dans son esprit, la singapourienne persévérait à les chasser. Tout comme elle aimerait évincer ses questions et ses doutes. Recevoir chaque mot, chaque intention de la part de Hyeon sans se demander s’il entretient son image de parfait gentleman ou si sa sincérité à son égard l’emporte. Elle avait confiance. Elle croyait en lui. Mais peut-être avait-elle juste peur de l’aimer un peu trop…
Tous deux s’en allèrent alors s’insérer dans la file d’attente du food-court. Les yeux de Hera furetaient un peu partout. D’accord, elle arrêterait de s’inquiéter autant, cependant, elle pouvait difficilement calmer son excitation.
« Tu as déjà été dans un restaurant de genre ? lui demanda-t-elle. Tu… »
Elle se dût, couvant sa bouche de la paume de ses mains avant qu’il le dise de ne pas en jeter plus derechef, le regard néanmoins pétillant et amusé. Hera esquissa un sourire espiègle. La remarque sur son appétit soit-disant féroce lui était restée quelque peu en travers de la gorge. D’autant plus que son intention première était surtout de formuler un prétexte pour prendre congé rapidement du sympathique commerçant indien, craignant que ses paroles bien intentionnées finissent par mettre Hyeon mal à l’aise. En retour, elle s’était limite faite traiter de grosse. Oui bon, peut-être sur-interprétait-elle la boutade, cependant, si le pianiste s’aventurait sur le chemin de l’humour, le terrain alimentaire était l’un des plus périlleux. Une angoisse excessive de jeune femme superficielle ? Pour comprendre un peu le rapport que Hera avait à son alimentation et à son corps, il pouvait comparer la pression parentale qu’il avait subi en tant que musicien à celle que la mère de la singapourienne lui avait imposé afin d’être non pas seulement belle mais parfaite ! La jeune femme pouvait alors bien s’accorder le petit plaisir de le charrier aussi :
« Tu devrais faire attention, la prochaine fois, je pourrai le mordre… » le taquina-t-elle, en prenant sa main qu’elle leva à hauteur afin de lui rappeler son geste précédent.
« Princesse ?! »
Une voix familière la fit légèrement sursauter et lâcher la main du pianiste avant de se retourner. Un groupe d’étudiant sensiblement du même âge vinrent vers eux. Hera les reconnut en prononçant les prénoms de certains d’entre eux. D’anciens camarades de classe qui déjà en ce temps-là aimaient se restaurer en cette place. Un peu surprise, et peut-être un soupçon embarrassée, elle les salua et commença à faire les présentations s’adressant tout d’abord à Hyeon:
« Ce sont des amis du lycée, et je vous présente Lee Hy… »
Mais manifestant sans la moindre gêne leur désintérêt du pianiste, l’un se permit de l’interrompre :
« Serais-tu enfin de retour d’exil dans ce pays moisi ? Tu vas intégrer notre université nationale, j’espère ? »
Il posa une main sur le bras de Hera avec un regard sous-entendeur :
« C’est un véritable gâchis de t’obliger à étudier dans une université de seconde zone… »
Le visage de la singapourienne se rembrunit. Parce qu’il avait touché un point sensible évidemment. D’une part, elle se sentait rabaissé qu’on lui rappelle de la sorte qu’elle étudiait « seulement » à la Yonsei désormais. D’autre part, Hera commençait à trouver irritant qu’on puisse mépriser les « siens », les étudiants de la Yonsei. Enfin, toute cette attitude vis-à-vis d’elle et de Hyeon, la faisait bouillir. Cependant, la princesse conserva son calme malgré un regard noir :
« Geng Li, aujourd’hui comme il en a toujours été par le passé et en sera à l’avenir, mes affaires ne te regardent pas. » Elle ôta son bras, laissant un sourire narquois se dessiner sur ses lèvres.
« Maintenant, si tu le permets, je pense que tes amis et toi feraient mieux d’aller déjeuner ailleurs pour ce midi, car… »
Elle prit la main de Hyeon dans la sienne.
« J’aimerai déjeuner sans nuisance avec mon petit ami. »
Pas un instant, Hera ne cilla. Son assurance quelque peu provocante mais à l’efficacité incontestable ne faiblit pas face à ses interlocuteurs. En apparence, car au fond, son coeur s’emballe. Ses pensées s’affolent. Peut-être put-il le sentir au contact de ses doigts serrés sur sa main. Oh, Hera se contrefichait pas mal de ses soit-disant vieux amis, et ce Geng Li qui comme tous les autres voyait en elle une héritière à convoiter. Mais Hyeon… Intérieurement, elle priait pour que son attitude ne le contrarie pas trop. Alors quand le petit groupe d’étudiants s’en retourna docilement après s’être fait rembarrer – en souvenirs du bon vieux temps –, Hera grimaça. Les sourcils froncés, la joue pincée, elle n’osait affronter le regard de Hyeon dont elle prit conscience de tenir encore la main. Instantanément, elle la lâcha. La file avança. Cela ne tarderait pas à être à leur tour, alors ses yeux furetèrent sur les tableaux des menus. Toujours sans le regarder, elle tenta une diversion :
« Il faut que tu goûtes le chicken-rice, mais est-ce que tu as très faim ? Tu peux commander aussi… Quoique, nous devrions goûter des pâtisseries à China Town en guise de dessert, alors, peut-être ne devrions pas trop nous gaver ici. »
Elle finit par se retourner vers lui, spontanément.
« La cuisine singapourienne est succulente mais assez grasse… »
Ses yeux rencontrèrent les siens. Elle se tût et se figea, se rappelant alors qu’elle tentait pourtant de les esquiver. Qui était-il pour que son coeur appréhende tant son jugement ?
« Suivant ! »
La voix de l’hôtesse de caisse brisa cet instant. C’était à eux. Hera s’empressa de passer la commande : un chicken-rice pour Hyeon et une soupe de légumes pour elle. Car oui, outre le fait qu’il lui avait maladroitement rappelé qu’elle devait continuer à surveiller sa ligne, cet établissement n’était le plus adapté à une végétarienne. Le service fut rapide et ils purent s’attabler à la table qu’un simple paquet de mouchoir avait suffi à réserver. Une fois assise, bien que s’efforçant toujours de faire profil bas, Hera agit instinctivement. Récupérant ses mouchoirs, elle en extrait un, puis se pencha légèrement au-dessus de la table, tendant le bras vers Hyeon dont elle vint doucement éponger le visage, sur lequel, elle avait aperçu quelques gouttes sueurs.
« Tu n’as pas trop chaud ? »
Bien qu’à l’ombre, la température ne manquait pas de peser sur les têtes de singapouriens accoutumés. Elle se rassit ensuite correctement, le regard toujours incertain puis l’incita à commencer son repas.
« C’est une des spécialité les plus célèbre de Singapour malgré sa simplicité, goûte. »
Elle tenta un doux sourire, mal aisé, prit sa cuillère en attendant qu’il prenne une première bouchée de son plat.
« Ça te plait ? »
Rien à faire. Elle avait beau essayé, elle ne parvenait pas à chasser le souvenir de cette démonstration d’elle-même qu’elle venait de lui donner dans la file d’attente. Hera posa finalement sa cuillère avant même d’avaler une seule gorgée.
« Hyeon, dans le taxi tu as dit aimé en découvrir plus sur mon passé, mais il y en a sans doute de nombreuses facettes qui risqueraient de te déplaire… » Elle parlait d’elle-même, de son caractère, son attitude. Sa naïveté avait-il évoqué ? Si jeune, elle avait déjà tant appris comment manipuler les gens.
« Néanmoins sache que tu n’as pas à te sentir important pour ça. À mes yeux, parce que tu es là dans le présent, tu es important. »[/color]
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Mer 8 Mar - 15:46 Citer EditerSupprimer
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Tenue Jour 1 ~ Il entrouvre légèrement la bouche ne sachant pas quoi ajouter de plus, pris à son propre piège de vouloir la rassurer. Il est quelque peu en contradiction avec lui-même, il ne veut pas qu'elle s'inquiète plus de ce qu'il peut penser, aimer, concernant son univers, mais il ne veut pas non plus qu'elle cesse ses quelques interrogations concernant son bien-être. Il n'a pas envie que ce séjour soit un véritable cauchemar. Néanmoins, malgré cette petite crainte, il sait pertinemment que cela ne sera absolument pas le cas. Hera veut tellement faire bien, tellement que cela lui soit agréable, qu'il doute qu'il puisse y avoir un nuage au dessus de sa tête pendant ces trois jours. « Très bien. Je ne veux pas que tu te sens angoissée par ce que je peux ressentir ou non pendant ce séjour, si je peux suivre le rythme ou non. J'ai l'habitude d'avoir une vie rythme », certes pas de la même manière, d'une façon différente, mais il ne cesse de bouger, appelé de tous les côtés et dans divers pays. Ces trois jours sont le fruit d'un repos bien mérité qu'il ne s'était pas offert depuis bien des années, ses parents ne lui laissant guère le choix. Il avait été dans l'obligation de leur avouer que ces vacances étaient pour accompagner la jeune femme, Hera, et sans aucune surprise, ils avaient immédiatement accepté, le poussant même à prendre rapidement les billets de vol. Tout cela pour dire que des vacances il en avait sincèrement besoin. Certes ce ne sont pas des vacances reposantes, mais au moins ses pensées s'en vont ailleurs, il oublie la pression de la société, de son statue de pianiste renommé. Il chasse ces quelques pensées, se concentrant de nouveau sur la jeune femme. Il est vrai qu'il s'était imaginé certaines choses concernant son univers, des choses qui rentrent en accord avec ce qu'il voit actuellement, mais pas forcément tout. Il est tout de même surpris et fort heureusement qu'il l'est. Il aurait été déçu dans le cas contraire. « Même si je m'imaginais certaines choses, je ne suis pas déçu et je suis même agréablement surpris. Je préfère être surpris que pas du tout ». Il esquisse un sourire donnant ce tableau d'atmosphère parfaite pour un couple presque parfait.
L'heure de goûter à quelques mets de sa ville natale sonne, Hera l'amenant dans un endroit quelque peu atypique et méconnu. Il hoche négativement de la tête lorsqu'elle lui demande s'il est déjà venu dans un tel lieu. Malheureusement jamais. Ses parents ont toujours exigé de lui qu'il donne une image toujours parfaite, mangeant dans des endroits assez réputés, et souvent coûteux, ne se laissant jamais aller à quelques cochonneries, comme ils le disent si souvent. Même du poulet frit a été pendant très longtemps interdit dans son registre alimentaire, et pour tout dire, il n'en a jamais mangé alors que c'est quelque chose de particulièrement réputé en Corée. Il a déjà pu goûter quelques street-food, mais uniquement à cause d'émissions dans lesquelles il participait, jamais de lui-même. Ça a été ces seuls moments de jouissance culinaire. Car certes les plats raffinés et d'une saveur exquise sont un plaisir pour le palet et une richesse inouïe, mais à force, il s'en est lassé, ne trouvant plus une once de joie dans ce qu'il pouvait manger, déjà qu'il n'en avait pas beaucoup. Il arque un sourcil alors qu'elle le menace de lui mordre le doigt et avant qu'il ne puisse répliquer quoique ce soit une voix s'élève, semblant les interpeller. Hyeon se mord violemment la lèvre à cause du terme qu'ils viennent tout juste d'employer pour désigner la jeune femme. Il ne sait pour quelle raison mais il trouve cela particulièrement marrant qu'on puisse la surnommer ainsi et la détaille rapidement, un sourire aux coins, se retenant avec force pour ne pas en être amusé. Un petit groupe s'approche d'eux et Hyeon se sent rapidement encercler. Il a l'impression que même dans cette ville ils ne peuvent être tranquilles. Il n'y a pas un seul endroit sans qu'une personne ne reconnaisse Hera et fort heureusement pour lui personne n'a encore remarqué sa présence. Il faut dire qu'il n'est sûrement pas dans un lieu approprié pour éventuellement rencontrer quelques fans et il préfère que cela en soit ainsi. En même avec ses vêtements, il doute qu'une personne puisse le reconnaître, lui qui porte toujours des vêtements parfaitement bien repassés. Hyeon sent bien qu'il n'est pas à sa place et s'écarte un peu du groupe pour laisser la jeune femme faire avec ses retrouvailles. Il ne peut s'empêcher toutefois de froncer des sourcils, mécontent par les propos de ces personnes-là. Hyeon est quelqu'un qui tient, malgré lui, à son pays et qui est un citoyen dévoué dans sa culture, même s'il ne sait pas tout sur celle-ci, alors le fait d'entendre une telle critique le déplaît fortement, mais il ne dit rien, même si son poing se referme quelques secondes contre sa paume. Hyeon fait alors celui qui n'entend rien pour ne pas s'énerver, surtout que ce n'est pas le lieu approprié et que de toute manière il lui en faut beaucoup pour s'irriter et devenir agressif, même si la main du jeune homme sur sa bien-aimée le déplaît tout autant que les propos qu'il a tenu. Il inspire profondément pour se calmer, et détourne le regard et les oreilles. Ce n'est que lorsqu'il sent la main de Hera dans la sienne qu'il se permet de se reconnecter avec le groupe. Surpris, il se tourne vers la jeune femme, surtout lorsqu'il sent la pression au niveau de sa main. Il n'aime pas du tout ça. Pas le fait qu'elle lui tienne la main, ou même qu'elle la serre, mais le fait qu'elle n'a pas l'air très heureuse à l'idée de revoir ce groupe-là, et en même temps il se sent rassuré de savoir que c'est le cas. Il aurait pu difficilement tenir une conversation avec des personnes si . . . inintéressantes. Il se serait forcé pour elle, mais aurait eu quelques difficultés. Il se sent quand même flatté de savoir qu'elle l'appelle bien son petit ami devant ses amis, et se sent retrouver une certaine assurance. Il se penche donc en avant, vers le groupe, un sourire satisfait sur les lèvres, « à la revoyure » dit-il dans un souffle, presque inaudible. Elle enlève alors sa main de la sienne, craignant certainement son comportement vis à vis de ça. Il est vrai qu'en Corée il n'est pas courant de voir les couples se prendre la main et même lui n'a pas l'habitude de le faire, surtout depuis qu'elle est l’égérie de samsung. Deux personnalités sortant ensemble dans les rues de Séoul, c'est toujours compliqué.
Mais avant qu'elle ne s'éloigne trop de lui, il lui reprend la main, regardant ailleurs, l'air de ne pas prêter attention à son geste, gêné au final par cette spontanéité. Après tout, ils sont à Singapour et puis il y a du monde autour d'eux, personne ne va réellement remarquer leurs mains liées. Sauf eux. Alors, il peut se permettre n'est-ce pas ? Il peut en profiter, faire ce qu'il ne peut jamais faire. C'est une expérience pour lui et puis, au moins, ici, il peut s'affirmer être en couple avec la jeune femme. Autant qu'il le fasse, avant qu'il ne puisse plus. « Euh . . oui alors ça me va. Je pense que je vais avoir faim alors goûtons à ce chicken-rice » dit-il tout en détournant les yeux, encore une fois. Il lâche rapidement sa main lorsqu'elle s'en va commander, pour ne pas la déranger plus. « Tu ne prends qu'une soupe ? » demande t-il tout de même surpris de la voir commander uniquement une soupe. Il fait une mine déçu, mais hausse finalement ses épaules. En plus il fait chaud et elle prend une soupe, il trouve cela étrange mais il ne préfère rien ajouter d'autre, se sentant déjà trop mal à l'aise. Rapidement leur commande est prête, leur permettant de s'installer sur la table réservée. Il est surpris par le geste de la jeune femme qui vient essuyer son front en sueur. « Euh . . . non ça va. Merci » dit-il en prenant le mouchoir entre ses mains pour le déposer sur la table. Il ne veut pas non plus être celui qui se fait choyer par sa petite amie tandis que lui ne fait pas grand chose, tel un pacha. « Comme mes vêtements sont légers ça va. Mais c'est plutôt à toi que je devrai poser la question. Pourquoi as-tu pris une soupe alors qu'il fait chaud et puis . . . je me sens quelque peu mal de manger un tel plat tandis que toi tu ne manges que . . . .ça ». Finalement il ne peut s'empêcher de lui faire la remarque. Il se racle la gorge, et regarde ensuite son plat, Hera lui incitant à débuter. Il prend une petite cuillère au début, pour ne pas faire le gourmand ou même s'il n'aime pas, mais se sent surpris par le goût. C'est simple mais bon. « Je pense que tu as bien fait de me commander un tel plat. C'est agréable en bouche ». Il lui fait un rapide sourire comme pour confirmer ses dires.
Il lève son regard jusqu'à la jeune femme, fronçant légèrement des sourcils. Chacun a son passé, mais c'est surtout le présent qui compte. Certes il a envie de savoir ce qu'elle a été, qui elle a été, mais cela ne va en rien impacter son opinion sur elle. Du moins, il l'espère. Ce qui compte désormais c'est le présent, c'est tout. Il n'a pas à regarder en arrière, il doit regarder vers l'avant. Il se sent alors toucher par les propos de la jeune femme, lorsqu'elle lui dit qu'il est son présent. Cela le réchauffe et le rassure. Il ne peut s'empêcher d'échapper un sourire aux coins de ses lèvres, trouvant cela presque romantique, même si le lieu n'est pas idéal pour ce genre de contexte. Il a le sentiment qu'un papillon vient de délicatement se poser contre sa poitrine, battant légèrement des ailes. Il en a de la chance de l'avoir. Parce qu'elle l'aide à ressentir certaines émotions, à paraître plus humain. Il prend délicatement sa main à l'autre bout de la table. « Merci Hera . . . ». Il lui sourit et caresse du bout de ses doigts sa peau. « Qu'importe ton passé, tu es désormais, aussi, mon présent. C'est le présent qui m'importe le plus. Nous avons tous un passé qui n'est pas forcément joyeux et qui peut en faire fuir plus d'un, mais ce qui compte surtout c'est le présent. Et dans le présent tu es celle qui m'accompagne, ma bien-aimée, le papillon de mes nuits comme de mes journées. Alors ne t'inquiète pas pour ton passé. C'est le présent le plus important ». Il retire doucement sa main et prend une autre bouchée de son plat, intimidé quand même par ce qu'il vient de lui dire. « Mais je t'avoue que tes amis précédemment ne m'évoquent pas une grande sympathie. En tant que coréen j'ai trouvé leurs propos déplacés, mais . . . ce qui m'importe le plus c'est toi et pas les autres ».
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Ven 10 Mar - 23:29 Citer EditerSupprimer
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Tenue Jour 1 ~ Dans la file d’attente, redoutant qu’il ait jugé sa précédente attitude trop hautaine et dédaigneuse vis-à-vis des parasites qu’elle venait de rejeter, Hera ne s’attendait pas à ce que Hyeon vienne reprendre sa main. Elle pensait tellement qu’il aurait désapprouvé son comportement sur toute la ligne. Son coeur fit un bond à la douce chaleur de sa main récupérant la sienne. Il n’existait de mot pour qualifier l’allégresse d’un esprit amoureux, d’un coeur qui se réjouit du moindre geste et égard de la part de la personne qui a le don de le faire battre. Ce fut enveloppée dans ce voile de légèreté et de bonheur que Hera passa commande avant qu’ils ne rejoignent leur table réservée précédemment. Sa question sur la raison de sa plat lui fit arquer un sourcil.
« N’as-tu pas sous-entendu que je mangeai trop tout à l’heure ? » ne put-elle s’empêcher de rétorquer, sans amertume mais spontanément. Elle présenta néanmoins ensuite son plat qui se révélait plus être un assortiment de légumes vapeurs dans une eau de bouillon aromatisés aux saveurs épicés de la Cité du Lion :
« Il fait toujours chaud ici, tu sais, en rit-elle ensuite un peu. La température avoisine les 30° la journée tout au long de l’année, mais cela ne nous empêche pas d’avoir des spécialités chaudes et dans les fast-court, les plats légers et végétariens sont assez restreints. »
Mais plutôt que de s’éterniser sur le choix de son menu, la jeune femme attendit avec curiosité la réaction de son petit ami lorsqu’il gouta sa propre assiette. D’humeur espiègle et taquine comme elle se sentait de plus en plus libre de l’être avec lui, elle feint de presque s’offusquer :
« Bien sûr que j’ai bien fait ! Je fais toujours les bons choix ! »
Puis se radoucit :
« Je plaisante, et je suis contente si ça te plait. » Elle le fixa encore quelques instants, de ses iris emplies de tendresse. C’était étrange cette sensation. Ce sentiment d’éprouver encore plus de bonheur en essayant de faire celui de quelqu’un qu’à satisfaire le sien. Le bonheur d’une personne pouvait donc être de faire celui de la personne aimée ? Un sentiment aussi pur existait-il vraiment ? Ou moins dans l’instant, ce fut ce que Hera ressentie. Mais, il faut croire que le doute n’ait jamais loin, prêt alors étendre son ombre sur les moments heureux. Ainsi, la pensée de son attitude précédente, de ce bref reflet de la Hera du passé l’inquiéta. Cette anxiété persistante que la réponse de Hyeon l’aida néanmoins à évincer. D’autant plus que ses mots furent accompagnés d’un geste inattendu : ses doigts qui vinrent caresser sa main. Sa respiration s’arrêta brièvement. Ce si simple touché déclencha une véritable tempête en elle. Du dos de sa main, la délicieuse chaleur remonta le long de son bras jusqu’à venir enflammer son être. L’afflux sanguin fit rougir ses joues. Volcan en éruption de sa lave naquit un phénix aux ailes de papillons. Cela pouvait paraître anodin mais entre eux, c’était déjà beaucoup. Au fond, si Hyeon n’était ni démonstratif ni tactile à l’origine, la jeune femme ne se laissait pas toucher si facilement. Pas par les autres, mais lui c’était différent. Inconsciemment, il avait toujours été différent et ce depuis qu’elle l’avait rencontré à l’âge de cinq ans. Il ne se doutait certainement pas à quel point, il n’avait jamais connu la même Hera que les autres, et la preuve lui en fut apporté ensuite, mais avant… Les oreilles de la jeune femme bourdonnait tellement qu’elle faillit en manquer le contenu de ses paroles. Ce ne fut qu’une fois le contact rompu, que le son de la voix si agréable du pianiste résonna en écho dans son esprit. L’avait vraiment-il appeler « sa bien-aimée » ? Le papillon de ses jours et de ses nuits ? Avec sincérité ? Ils n’y avaient ici plus rien qui les obligeaient à se soumettre aux apparences, elle pouvait vraiment y croire ? Aux pouvoirs des mots, elle qui avait pourtant la langue pour déliée, allait-il finir par la surpasser ?
« Alors vivons l’instant présent… » murmura-t-elle, inconsciemment sur le coup de l’émotion.
Puis, elle se rendit compte de son état de semi-conscience et se hâta de répondre aux dernières paroles qui se firent entendre dans ses pensées avec un léger temps de retard. La jolie brune fut assez étonnée de l’entendre employer le terme d’amis pour qualifier ces individus qui ne lui inspirait en vérité que du dédain.
« Ce ne sont pas mes amis, lui précisa-t-elle d’une voix neutre et détachée. Je n’ai ici plus aucun ami. Je n’en ai jamais eu d’ailleurs. Les deux seuls que je pensais pouvoir considérer comme tel ce sont révélés pire que les autres. »
Pouvant paraître presque insensible, Hera piocha l’un des légumes vapeurs qui constituait sa « soupe » locale. Puis, elle redressa les yeux afin de les plonger dans ceux de Hyeon. Sans doute ne s’était-il fait une telle image et l’idée qu’il ait pu imaginé le groupe de tout l’heure comme « ses amis » lui déroba soudainement un furtive éclat de rire.
« Peut-être te souviens-tu de tous les invités présents à mon 13e anniversaire, mais si je t'ai emmené à un moment à l'écart ce jour-là, ce n’était pas seulement parce que je voulais te garder pour moi toute seule… »
Elle se tût, consciente d’avoir laisser échapper une pensée qu’elle aurait préféré taire. Puis, Hera se racla légèrement la gorge en essayant de reprendre comme si de rien n’était :
« Bref, j’avais aussi envie de m’isoler de cette foule d’hypocrites. Surtout en ce temps-là, je les détestais tous tellement… »
Ses yeux se baissèrent sur le contenu de son assiette pensive tandis que sa voix se perdit légèrement. Sombre souvenir. Quelques instants s’écoulèrent avant qu’elle ne se ressaisisse afin de finir d’expliquer sa pensée :
« Notre société juvénile fonctionnait ainsi : un monde d’hypocrites avec une hiérarchie induite par le statut de nos parents notamment, leur fortune, leur pouvoir, mais aussi, un peu de nous. Notre belle camaraderie n’était que façade et toutes les invitations collectives n’avaient que pour dessein d’exposer notre richesse et notre influence. À l’école, tous les coups étaient permis en douce. Chacun savourait de pouvoir rappeler sa supériorité à ceux qui lui étaient inférieurs. Fille du Président Tsai Shen, belle et intelligente toujours la meilleure au classement, je n’ai jamais eu d’autres statuts que celui de la Reine, alors je n’ai jamais eu vraiment besoin de m’abaisser à persécuter mes camarades. Tout le monde me mangeait dans la main mais au fond, aucun n’avait la moindre sympathie pour moi. Pas plus que je n’avais pour eux. C’était ainsi. Au moins, j’étais intouchable, à moins que… »
Elle déglutit, son regard se perdant à moitié dans le vide.
« Qu’un roi ne se joigne à eux, ou pire que je me retrouve au coeur d’un duel de rois… »
À ses pensées, comparant sa scolarité d’antan et sa vie désormais à la Yonsei, Hera en venait à se demander comment elle pouvait continuer à tant aimer son pays. Puis, elle prit conscience que son attitude pourrait rendre perplexe son compagnon alors, elle s’empressa de le regarder à nouveau en souriant :
« Même si mon pays me manque énormément, je me rends de plus en plus compte à quel point je peux être reconnaissante envers mon père de m’avoir envoyé à la Yonsei ! Et puis, ça m’a permis de te retrouver ! »
Elle se remit à manger, lui lançant des regards régulièrement, les iris pétillantes. Hors de question de laisser les vieux souvenirs ternir cette journée avec lui. Au bout d’un petit moment alors que leurs plats se vidaient et que Hyeon s’apprêtait une main sur la table, Hera se pinça légèrement la lèvre avant de se lancer dans un petit test : comme il l’avait fait auparavant, ses doigts vinrent doucement effleurer le dos de main qu’elle invita à légèrement se retourner, glissant jusqu’à la pointe des doigts.
« Tu te souviens ? La première fois où tu m’as invité à diner, tu as fui le contact de ma main… » se remémora-t-elle avec tendresse. Mais désormais, il ne se crispait plus autant, même il venait à son contact et cette seule pensée la rendait simplement heureuse.
Après le déjeuner, Hera demanda à Hyeon s’il était paré pour une bonne marche digestive avant de goûter à un gâteau fleur de lotus d’une pâtisserie de China Town en guise de dessert. Cependant, la singapourienne n’avait pas prévu l’itinéraire le plus court pour se rendre dans le quartier chinois afin de lui montrer plusieurs bâtiments emblématiques de la cité. Le parcours prenait environ une heure mais s’ils s’arrêtaient quelques instants à chaque fois pour notamment prendre quelques photos, ils mettraient certainement plus de temps. Alors qu’ils quittèrent le quartier indien, l’air de rien, Hera se rapprocha peu à peu de son petit ami et finit par se permettre de prendre sa main. Au début, elle voulut continuer à agir naturellement comme si de rien n’était mais elle finit par se tourner vers lui sans perdre de son sourire, se doutant qu’il puisse être surpris.
« Ne t’en fais pas, ici, c’est devenu de plus en plus courant surtout pour les jeunes de se tenir la main en public. »
La société se modernisait et il fallait bien des courageux pour l’aider à aller toujours vers l’avant. Néanmoins, Hera relâcha légèrement ses doigts, lui faisant ainsi comprendre qu’elle le laissait libre de choisir s’il acceptait ou s’il ne se sentait pas encore assez à l’aise. Puis, ils reprirent leur promenade dans la ville passant devant le LASALLE College of Art, non loin le National Museum et Singapore Art Museum. Des bâtiments empreints de la signature coloniale britannique et dont le fleuron le plus célèbre n’était autre que le très célèbre – et terriblement onéreux – hôtel Raffle jusqu’auquel Hera leur fit faire le détour. Elle ne manqua à nouveau d’enrichir quelque peu la culture de son petit ami devant ce précieux héritage. Le fait que Hyeon puisse être curieux et intéressé par sa ville lui faisait terriblement paisible. Hera se rendit compte que peut-être, elle devrait à apprendre à voir et accepter la ville du pianiste à leur retour à Séoul. D’un détour à un autre, leurs pas les menèrent ensuite jusqu’à l’incontournable Clark Quay après être passé devant la Cour Suprême et le Parlement de Singapour. Les différents styles architecturaux de la cité contrastaient dans une surprenante harmonie.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Mer 15 Mar - 17:08 Citer EditerSupprimer
ft. Hyera ♥
The eternal ephemeral love
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Lovely time,
Valentines in Singapour ♥
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Tenue Jour 1 ~ Il hoche négativement de la tête, ayant la soudaine crainte qu'elle ait mal interprété ses propos. « Je m'en excuse Hera. Je ne voulais absolument pas insinuer une telle stupidité. Je trouve qu'une femme qui sait manger est une femme bien. Enfin . . . je ne dis pas que dans le cas contraire, ce n'est pas . . . », il fronce des sourcils, réalisant qu'il coule plus qu'il ne survit. « Ce que je veux dire c'est que tu peux manger la quantité de nourriture que tu souhaites. Mes propos n'ont pas à être un frein ». Il regrette ses paroles et se dit qu'il devra faire plus attention à l'utilisation de ses mots. Ses paroles peuvent parfois être mal interprétées, comme c'est le cas actuellement. Il se contente donc de sourire lorsqu'elle explique que boire une soupe n'est pas étrange même en temps de grosse chaleur. Il est vrai qu'il n'est pas habitué à la vie quotidienne des singapouriens, qui doit être bien différente de celle qu'il a mené lui depuis toutes ces années. Il se dit qu'elle a dû avoir quelques difficultés, ou non, à se faire à la vie coréenne. Ce n'est pas toujours facile de passer d'une telle culture à une autre. Il y a toujours un manque de ses origines. Et Hyeon réalise alors à quel point cela ne doit pas être facile pour elle d'être éloignée de ses proches, de ses racines. « Sache que mon avis n'est pas très objectif, ma très chère demoiselle » dit-il en insistant sur la fin, avec un air presque taquin. Mais vraiment presque. « Forcément je vais dire que tout est bon et bien pour te faire plaisir et ne pas te frustrer ». Il réalise alors qu'il a sûrement fait encore une sottise et qu'elle va sûrement se tromper dans le sens de ses mots. « Je plaisante » dit-il d'un ton presque sérieux, distant même. C'est tout un art pour lui la plaisanterie ! « En tout cas je suis heureux de te faire plaisir, tout comme tu me fais plaisir ». Il esquisse finalement un sourire, se sentant plus à l'aise. Mais c'est au tour de Hera de s'inquiéter vis à vis de son passé, alors, avec une certaine maladresse mais néanmoins assurance, il tente de la rassurer, en lui précisant bien que le passé reste le passé. Et puis, de toute façon, il a connu la Hera du passé, à l'âge de 5 ans du moins. Il se doute bien qu'en grandissant elle n'a pas dû être une fille facile, ni pour son entourage ni pour sa famille. Elle a dû baigner dans un cocon protecteur, la mettant souvent en avant, mais ce n'est pas pour cette raison qu'il va être réticent à l'accompagner un peu plus sur le chemin de la vie. Il ne connaît que l'actuelle Hera et celle de ses 5 ans. Certes il l'a rencontré quelques fois, comme lors de son anniversaire, pendant ces quelques années, mais il n'est jamais resté bien longtemps, pas assez pour ne plus l'aimer et la détester, même. Ses doigts viennent donc chercher le contact pour la rassurer de plus bel. Il veut qu'elle comprenne par ce contact toutes ses pensés et surtout l'apaiser. Il en rougirait presque tellement les mots sont doux et inhabituels venant de sa part. Mais il lui arrive d'être parfois spontané. Ce qu'il n'était pas auparavant. Depuis que Hera est entrée dans sa vie, il l'est. Il ose s'exprimer un peu plus parce qu'il a compris que c'était essentiel au maintien de leur relation. Enfin bref, tout ça pour dire qu'elle et lui c'est le présent, et le passé est derrière eux. Elle est son présent et il l'espère, son futur.
Il ne peut s'empêcher d'avoir une pointe de curiosité lorsqu'elle évoque ses amis, qu'elle n'a, selon elle, plus, ici du moins. Lui qui pensait qu'elle en avait énormément, il semble d'être trompé, ou est-ce juste la distance qui les a éloigné. Hyeon lui n'en a pas. Ou alors, est-ce une relation particulière. Ses relations sont la plupart du temps basées sur une réciprocité en terme de puissance, ou parce que ses parents connaissent tels ou tels parents. Ce n'est jamais réel, c'est toujours superficiel. Quoique, il y a Do Hyun, avec qui ses relations sont assez particulières mais pourtant si fortes. Il ne peut encore poser un descriptif sur leur relation car elle n'a de sens que pour eux. Avant même qu'il n'ose poser la question Hera lui donne quelques explications qu'il comprend. Il sait à quel point cette société est faite d'hypocrites en tout genre et que les amis sont amis seulement par intérêt, rien de plus. Il comprend son positionnement car il est lui même dans un tel cercle et fait partie aussi de ses gens hypocrites qui sourient devant mais réellement le vouloir. Mais contrairement à ces autres personnes de la même société que lui il ne va pas cracher sur ces personnes là, il s'éloigne même de toutes ces histoires, et préfère rester sympathique avec n'importe qui. De toute manière il n'a pas d'amis ni n'a confiance pour pouvoir discuter comme il le faut et surtout critiquer d'autres personnes. Il n'a pas cette possibilité. Malheureusement ils sont imbriqués dans ce fonctionnement là et cela ne dérange pas Hyeon. En tout cas, il a pris l'habitude. « Je vois ce que tu veux dire et vivant la même chose je ne peux que comprendre ton point de vue. Je n'ai jamais eu de véritables amis. Mais cela ne me dérange pas. J'ai appris à faire avec et juste montrer aux autres mon sourire, tenant des conversations dignes de ce type de société. Mais n'as-tu jamais eu de véritables amis ? Pas même un seul ? Je veux dire que contrairement à moi tu sembles avoir été plus libre, choisissant souvent qui tu voulais voir et qui tu ne voulais pas voir. Alors je pensais que tu avais eu une enfance bien plus joviale que la mienne, entourée de véritables amis. Peut-être qu'ils ne le sont juste plus à l'heure actuelle ? De toute manière, je pense que dans toute amitié il y a une part d'hypocrisie. On attend toujours de l'autre, on puise toujours quelque chose de l'autre. C'est basé sur une sorte de réciprocité, d'un simple ''je suis ton ami parce-que'' ». Il repense alors à sa première phrase, un sourire se dessinant sur ses lèvres. « Et je vois que même ton plus jeune âge tu voulais me garder pour toi ! Que c'est mignon ! Tu as de la chance car je n'ai ni amis, ni autres prétendantes, si on exclue mes fans, alors tu peux avoir ce désir ». Il ne se risque pas à aller plus loin, au risque de paraître étrange et puis, parce qu'il est encore dans la retenue. « Je suis heureux aussi qu'on t'ait envoyé à la Yonsei car je doute que notre relation aurait été telle qu'elle est aujourd'hui ». Il regarde les doigts de Hera qui viennent faire la même chose qu'il a fait précédemment. Son cœur se sent apaisé et heureux et le désir de la prendre dans ses bras le gagne subitement, mais il se retient car ce n'est pas le lieu ni le moment d'agir de la sorte. Hera a le don de faire battre son cœur, de le rendre joyeux, énergique, et de surtout le changer. Il est vrai que lors de leur premier échange il a fui le contact avec la jeune femme parce qu'il n'en voulait pas et qu'il n'en était pas habitué. Désormais il le recherche presque et apprécie qu'il y ait contact. Hera n'a pas gagné que son cœur, elle a gagné sa vie.
Après avoir fini le repas, Hera lui propose de s'en aller prendre le dessert ailleurs, mais pour cela il faut marcher. Cela ne le dérange pas. Il n'en a pas l'air mais il peut parfois être sportif. Certes avec cette chaleur c'est autre chose, mais il peut très bien marcher. Il sursaute quand même lorsqu'elle lui prend la main, en pleine rue, ayant la vague impression que toutes les personnes autour d'eux se sont retournées alors que ce n'est pas le cas. Son cœur palpite rapidement autant par l'angoisse que par son geste. Elle le rassure toutefois en lui disant que c'est chose courante ici et que cela ne risque pas de surprendre qui que ce soit. « Oh je vois et bien . . . je . . . ». Il ne sait pas où se mettre ni même comment agir. Doit-il continuer à lui prendre la main ou lâcher celle-ci ? Dans le second cas son geste risque d'être mal interprété, enfin mal vécu du moins. Il relâche tout de même doucement ses doigts, s'éloignant progressivement mais avant de se séparer d'elle, il lui attrape finalement les doigts, « pour quelques mètres . . . seulement » dit-il la tête baissée. Il faut dire que ce n'est pas une habitude pour lui et qu'il est encore pudique à ce niveau-là. Il se laisse quand même aller, juste un peu. La balade se fait alors de manière plutôt agréable et Hyeon découvre les nombreux architectures de cette ville. Il est à chaque fois surpris par la diversité des lieux. Il faut dire que ce n'est pas son pays alors forcément, il n'en est que ébloui. Il a l'impression de vivre un peu plus dans sa vie, de voir ce qu'elle a pu voir durant toute son enfance et il n'en est que plus heureux. Hera a eu de nombreuses occasions de voir sa ville, son pays, mais lui non, alors forcément, il en profite. Il se nourrit de tout ce qu'elle lui montre. « Je crois que j'apprécie de plus en plus ta ville. Je n'aurai jamais pensé qu'elle pouvait avoir autant d'intérêt. Je pense que ça ne me dérangerait pas d'y vivre. Peut-être pas de suite, mais dans un certain futur lointain ». Hyeon se tait quelques secondes, et réalise à quel point il se projette peut-être trop avec Hera. Après tout, la seule raison qui le ferait venir ici c'est elle. S'il doit vivre à ses côtés dans cette ville alors pourquoi pas. Il serait prêt. Pour elle. Pour eux. Pour leur futur. « Enfin . . . ça ne doit pas être facile quand même d'être loin de tout ça, de sa culture. Ça n'a pas dû être facile pour toi Hera et ça ne doit pas toujours l'être. Tout ça doit te manquer . . . ta culture . . . ces paysages . . ces lieux . . . Je ne l'avais pas imaginé jusqu'à aujourd’hui ».
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.