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Lovely time, Valentines in Singapore ♥

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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Ven 3 Mar - 15:18
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Tenue Jour 1 ~ Cette angoisse qui se jouait de ses nerfs à chaque instant, l’appréhension de mal faire suite à chaque élan de spontanéité… Même derrière le visage le plus sûr de lui qui paraissait, le stress pouvait se dissimuler. Hera était ainsi. Confiante en elle, possédant une grande estime de soi et cependant, des exigences envers elle à la hauteur de ses prétentions. De surcroit, lorsqu’il s’agissait d’apprendre comment faire plaisir à quelqu’un d’important, elle perdait d’autant plus vite pied. Car il était important, à ses yeux, Hyeon. La timidité qu’il suscitait en la jeune femme avait empêché cette dernière de le lui assurer un peu plus tôt dans la voiture. Parfois, le pianiste avait des paroles si douces et si fortes à la fois que sa petite amie s’en sentait bêtement muette, seulement capable de sourire ou de rougir en baissant les yeux. Hera s’en jugeait stupidement niaise pour avoir ce genre de réaction, mais les mots lui manquaient pour lui répondre, surtout lorsque la fine mais aiguisée épine du doute s’immisçait dans son esprit. La frontière entre la chavirante sincérité de Hyeon et sa parfaite maitrise du discours destinée à satisfaire tout interlocuteur se révélait parfois encore floue. Où était-ce la jeune femme qui s’embrouillait elle-même l’esprit par crainte de trop y croire ? L’amour, ce sentiment si chaud qui emplissait les coeurs d’une divine allégresse, et en même temps, parfois effrayant. Ironiquement, plus elle l’aimait, et plus il lui semblait difficile de tenir sa promesse accordée lors de leur premier rendez-vous. Lui ouvrir son coeur, n’avoir pour lui aucun secret et partager tous ses ressentis… Mais que faire lorsque je redoute que mes sentiments ne te fassent fuir ? Dois-je te le dire ça aussi ? Pour t’entendre me dire que finalement, tu es désolé, encore une fois ? Pardonne-moi, à défaut de te mentir, de ne point te dire toute la vérité. Je veux juste te garder auprès de moi, te laisser le temps pour que ton sourire sincère à nouveau éclose aux prémices du printemps de notre amour, sans que mon amour auquel tu ne serais certain de pouvoir répondre ne t’étouffe…   Ainsi étaient ses pensées, nombre de fois où ses yeux se posaient sur lui, voeu silencieux. Au-delà du flot de paroles qui franchissaient ses lèvres jusqu’à ce qu’il dépose son doigt dessus, saura-t-il lire un jour dans l’éclat de ses yeux ?

Du plus doux des touchés, il vint la faire taire. Son doigt déposé sur ses lèvres, Hyeon possédait sans le savoir un don que beaucoup lui envierait : le pouvoir d’obtenir son silence, et ce, sans que tempête n’en suive. Un contact qui ne fut que seconde, mais suffisant. Elle cligna des paupières, légèrement étonnée. Une petite moue, un soupçon inquiète et pourtant mignonne à la fois, se nicha au coin de ses lèvres, l’écoutant la… rassurer ? Pas sûr ! Elle entrouvrit la bouche lorsqu’il évoqua sa vexation mais ne se permit pas de l’interrompre. Un nouveau sourire naquit quand il lui avoua que grâce à elle, il parvenait, un peu, à se libérer des chaines de son monde si figé. Il était vrai que Hera était une princesse, qu’elle avait grandi en tant que telle, dans un monde de démesure et oppressant sur certains points, mais en même temps, du fait sans doute de la diversité culturelle au sein de leur propre famille – bien que sud-coréens, les jumeaux étaient nés et avaient vécu les premières années de leurs vie au Canada –, contrairement à Hyeon, elle avait toujours joui d’une grande liberté. Si sa mère avait voulu en faire une poupée parfaite, elle lui avait aussi appris que personne ne serait suffisamment élevée pour avoir autorité sur elle, pour la « posséder ». D’une certaine façon, sa mère avait un peu tenté de lui interdire d’aimer. Sauf que Hera avait tant bien appris la leçon que sa mère elle-même ne pouvait lui imposer ses règles. Et paradoxalement, bien que joueuse, elle se pliait docilement aux souhaits de Hyeon.
« Bien, Lee Hyeon, lui accorda-t-elle en souriant de plus bel. Désormais, je ne préoccuperais plus de savoir si tu parviens à tenir le rythme de mon univers. »
Elle se fit néanmoins douce lorsqu’elle posa ses doigts sur son bras après qu’il ait effleuré sa chevelure de l’autre main.
« Je redoutais juste que tu ne t’attendes pas à ce que mon univers soit ainsi. Au-delà du dépaysement, je ne viens pas d’un milieu moins guindée que le tien, sur le papier… »
Mais à l’opposée de la rigidité des Lee, sa famille a toujours été ingérable. On pouvait dire de la fratrie, mais sa mère était un sacré phénomène. Hera redoutait d’ailleurs, le moment où elle lui présenterait officiellement Hyeon comme le fiancé qu’elle désire. Léger soupire, l’heure n’était pas à de telles pensées. Quand bien même les nuages n’avaient de cesse de tenter de s’immiscer dans son esprit, la singapourienne persévérait à les chasser. Tout comme elle aimerait évincer ses questions et ses doutes. Recevoir chaque mot, chaque intention de la part de Hyeon sans se demander s’il entretient son image de parfait gentleman ou si sa sincérité à son égard l’emporte. Elle avait confiance. Elle croyait en lui. Mais peut-être avait-elle juste peur de l’aimer un peu trop…

Tous deux s’en allèrent alors s’insérer dans la file d’attente du food-court. Les yeux de Hera furetaient un peu partout. D’accord, elle arrêterait de s’inquiéter autant, cependant, elle pouvait difficilement calmer son excitation.
« Tu as déjà été dans un restaurant de genre ? lui demanda-t-elle. Tu… »
Elle se dût, couvant sa bouche de la paume de ses mains avant qu’il le dise de ne pas en jeter plus derechef, le regard néanmoins pétillant et amusé. Hera esquissa un sourire espiègle. La remarque sur son appétit soit-disant féroce lui était restée quelque peu en travers de la gorge. D’autant plus que son intention première était surtout de formuler un prétexte pour prendre congé rapidement du sympathique commerçant indien, craignant que ses paroles bien intentionnées finissent par mettre Hyeon mal à l’aise. En retour, elle s’était limite faite traiter de grosse. Oui bon, peut-être sur-interprétait-elle la boutade, cependant, si le pianiste s’aventurait sur le chemin de l’humour, le terrain alimentaire était l’un des plus périlleux. Une angoisse excessive de jeune femme superficielle ? Pour comprendre un peu le rapport que Hera avait à son alimentation et à son corps, il pouvait comparer la pression parentale qu’il avait subi en tant que musicien à celle que la mère de la singapourienne lui avait imposé afin d’être non pas seulement belle mais parfaite ! La jeune femme pouvait alors bien s’accorder le petit plaisir de le charrier aussi :
« Tu devrais faire attention, la prochaine fois, je pourrai le mordre… » le taquina-t-elle, en prenant sa main qu’elle leva à hauteur afin de lui rappeler son geste précédent.
« Princesse ?! »
Une voix familière la fit légèrement sursauter et lâcher la main du pianiste avant de se retourner. Un groupe d’étudiant sensiblement du même âge vinrent vers eux. Hera les reconnut en prononçant les prénoms de certains d’entre eux. D’anciens camarades de classe qui déjà en ce temps-là aimaient se restaurer en cette place. Un peu surprise, et peut-être un soupçon embarrassée, elle les salua et commença à faire les présentations s’adressant tout d’abord à Hyeon:
« Ce sont des amis du lycée, et je vous présente Lee Hy… »
Mais manifestant sans la moindre gêne leur désintérêt du pianiste, l’un se permit de l’interrompre :
« Serais-tu enfin de retour d’exil dans ce pays moisi ? Tu vas intégrer notre université nationale, j’espère ? »
Il posa une main sur le bras de Hera avec un regard sous-entendeur :
« C’est un véritable gâchis de t’obliger à étudier dans une université de seconde zone… »
Le visage de la singapourienne se rembrunit. Parce qu’il avait touché un point sensible évidemment. D’une part, elle se sentait rabaissé qu’on lui rappelle de la sorte qu’elle étudiait « seulement » à la Yonsei désormais. D’autre part, Hera commençait à trouver irritant qu’on puisse mépriser les « siens », les étudiants de la Yonsei. Enfin, toute cette attitude vis-à-vis d’elle et de Hyeon, la faisait bouillir. Cependant, la princesse conserva son calme malgré un regard noir :
« Geng Li, aujourd’hui comme il en a toujours été par le passé et en sera à l’avenir, mes affaires ne te regardent pas. »
Elle ôta son bras, laissant un sourire narquois se dessiner sur ses lèvres.
« Maintenant, si tu le permets, je pense que tes amis et toi feraient mieux d’aller déjeuner ailleurs pour ce midi, car… »
Elle prit la main de Hyeon dans la sienne.
« J’aimerai déjeuner sans nuisance avec mon petit ami. »
Pas un instant, Hera ne cilla. Son assurance quelque peu provocante mais à l’efficacité incontestable ne faiblit pas face à ses interlocuteurs. En apparence, car au fond, son coeur s’emballe. Ses pensées s’affolent. Peut-être put-il le sentir au contact de ses doigts serrés sur sa main. Oh, Hera se contrefichait pas mal de ses soit-disant vieux amis, et ce Geng Li qui comme tous les autres voyait en elle une héritière à convoiter. Mais Hyeon… Intérieurement, elle priait pour que son attitude ne le contrarie pas trop. Alors quand le petit groupe d’étudiants s’en retourna docilement après s’être fait rembarrer – en souvenirs du bon vieux temps –, Hera grimaça. Les sourcils froncés, la joue pincée, elle n’osait affronter le regard de Hyeon dont elle prit conscience de tenir encore la main. Instantanément, elle la lâcha. La file avança. Cela ne tarderait pas à être à leur tour, alors ses yeux furetèrent sur les tableaux des menus. Toujours sans le regarder, elle tenta une diversion :
« Il faut que tu goûtes le chicken-rice, mais est-ce que tu as très faim ? Tu peux commander aussi… Quoique, nous devrions goûter des pâtisseries à China Town en guise de dessert, alors, peut-être ne devrions pas trop nous gaver ici. »
Elle finit par se retourner vers lui, spontanément.
« La cuisine singapourienne est succulente mais assez grasse… »
Ses yeux rencontrèrent les siens. Elle se tût et se figea, se rappelant alors qu’elle tentait pourtant de les esquiver. Qui était-il pour que son coeur appréhende tant son jugement ?
« Suivant ! »
La voix de l’hôtesse de caisse brisa cet instant. C’était à eux. Hera s’empressa de passer la commande : un chicken-rice pour Hyeon et une soupe de légumes pour elle. Car oui, outre le fait qu’il lui avait maladroitement rappelé qu’elle devait continuer à surveiller sa ligne, cet établissement n’était le plus adapté à une végétarienne. Le service fut rapide et ils purent s’attabler  à la table qu’un simple paquet de mouchoir avait suffi à réserver. Une fois assise, bien que s’efforçant toujours de faire profil bas, Hera agit instinctivement. Récupérant ses mouchoirs, elle en extrait un, puis se pencha légèrement au-dessus de la table, tendant le bras vers Hyeon dont elle vint doucement éponger le visage, sur lequel, elle avait aperçu quelques gouttes sueurs.
« Tu n’as pas trop chaud ? »
Bien qu’à l’ombre, la température ne manquait pas de peser sur les têtes de singapouriens accoutumés. Elle se rassit ensuite correctement, le regard toujours incertain puis l’incita à commencer son repas.
« C’est une des spécialité les plus célèbre de Singapour malgré sa simplicité, goûte. »
Elle tenta un doux sourire, mal aisé, prit sa cuillère en attendant qu’il prenne une première bouchée de son plat.
« Ça te plait ? »
Rien à faire. Elle avait beau essayé, elle ne parvenait pas à chasser le souvenir de cette démonstration d’elle-même qu’elle venait de lui donner dans la file d’attente. Hera posa finalement sa cuillère avant même d’avaler une seule gorgée.
« Hyeon, dans le taxi tu as dit aimé en découvrir plus sur mon passé, mais il y en a sans doute de nombreuses facettes qui risqueraient de te déplaire… »
Elle parlait d’elle-même, de son caractère, son attitude. Sa naïveté avait-il évoqué ? Si jeune, elle avait déjà tant appris comment manipuler les gens.
« Néanmoins sache que tu n’as pas à te sentir important pour ça. À mes yeux, parce que tu es là dans le présent, tu es important. »[/color]


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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Mer 8 Mar - 15:46
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Tenue Jour 1 ~ Il entrouvre légèrement la bouche ne sachant pas quoi ajouter de plus, pris à son propre piège de vouloir la rassurer. Il est quelque peu en contradiction avec lui-même, il ne veut pas qu'elle s'inquiète plus de ce qu'il peut penser, aimer, concernant son univers, mais il ne veut pas non plus qu'elle cesse ses quelques interrogations concernant son bien-être. Il n'a pas envie que ce séjour soit un véritable cauchemar. Néanmoins, malgré cette petite crainte, il sait pertinemment que cela ne sera absolument pas le cas. Hera veut tellement faire bien, tellement que cela lui soit agréable, qu'il doute qu'il puisse y avoir un nuage au dessus de sa tête pendant ces trois jours. « Très bien. Je ne veux pas que tu te sens angoissée par ce que je peux ressentir ou non pendant ce séjour, si je peux suivre le rythme ou non. J'ai l'habitude d'avoir une vie rythme », certes pas de la même manière, d'une façon différente, mais il ne cesse de bouger, appelé de tous les côtés et dans divers pays. Ces trois jours sont le fruit d'un repos bien mérité qu'il ne s'était pas offert depuis bien des années, ses parents ne lui laissant guère le choix. Il avait été dans l'obligation de leur avouer que ces vacances étaient pour accompagner la jeune femme, Hera, et sans aucune surprise, ils avaient immédiatement accepté, le poussant même à prendre rapidement les billets de vol. Tout cela pour dire que des vacances il en avait sincèrement besoin. Certes ce ne sont pas des vacances reposantes, mais au moins ses pensées s'en vont ailleurs, il oublie la pression de la société, de son statue de pianiste renommé. Il chasse ces quelques pensées, se concentrant de nouveau sur la jeune femme. Il est vrai qu'il s'était imaginé certaines choses concernant son univers, des choses qui rentrent en accord avec ce qu'il voit actuellement, mais pas forcément tout. Il est tout de même surpris et fort heureusement qu'il l'est. Il aurait été déçu dans le cas contraire. « Même si je m'imaginais certaines choses, je ne suis pas déçu et je suis même agréablement surpris. Je préfère être surpris que pas du tout ». Il esquisse un sourire donnant ce tableau d'atmosphère parfaite pour un couple presque parfait.

L'heure de goûter à quelques mets de sa ville natale sonne, Hera l'amenant dans un endroit quelque peu atypique et méconnu. Il hoche négativement de la tête lorsqu'elle lui demande s'il est déjà venu dans un tel lieu. Malheureusement jamais. Ses parents ont toujours exigé de lui qu'il donne une image toujours parfaite, mangeant dans des endroits assez réputés, et souvent coûteux, ne se laissant jamais aller à quelques cochonneries, comme ils le disent si souvent. Même du poulet frit a été pendant très longtemps interdit dans son registre alimentaire, et pour tout dire, il n'en a jamais mangé alors que c'est quelque chose de particulièrement réputé en Corée. Il a déjà pu goûter quelques street-food, mais uniquement à cause d'émissions dans lesquelles il participait, jamais de lui-même. Ça a été ces seuls moments de jouissance culinaire. Car certes les plats raffinés et d'une saveur exquise sont un plaisir pour le palet et une richesse inouïe, mais à force, il s'en est lassé, ne trouvant plus une once de joie dans ce qu'il pouvait manger, déjà qu'il n'en avait pas beaucoup. Il arque un sourcil alors qu'elle le menace de lui mordre le doigt et avant qu'il ne puisse répliquer quoique ce soit une voix s'élève, semblant les interpeller. Hyeon se mord violemment la lèvre à cause du terme qu'ils viennent tout juste d'employer pour désigner la jeune femme. Il ne sait pour quelle raison mais il trouve cela particulièrement marrant qu'on puisse la surnommer ainsi et la détaille rapidement, un sourire aux coins, se retenant avec force pour ne pas en être amusé. Un petit groupe s'approche d'eux et Hyeon se sent rapidement encercler. Il a l'impression que même dans cette ville ils ne peuvent être tranquilles. Il n'y a pas un seul endroit sans qu'une personne ne reconnaisse Hera et fort heureusement pour lui personne n'a encore remarqué sa présence. Il faut dire qu'il n'est sûrement pas dans un lieu approprié pour éventuellement rencontrer quelques fans et il préfère que cela en soit ainsi. En même avec ses vêtements, il doute qu'une personne puisse le reconnaître, lui qui porte toujours des vêtements parfaitement bien repassés. Hyeon sent bien qu'il n'est pas à sa place et s'écarte un peu du groupe pour laisser la jeune femme faire avec ses retrouvailles. Il ne peut s'empêcher toutefois de froncer des sourcils, mécontent par les propos de ces personnes-là. Hyeon est quelqu'un qui tient, malgré lui, à son pays et qui est un citoyen dévoué dans sa culture, même s'il ne sait pas tout sur celle-ci, alors le fait d'entendre une telle critique le déplaît fortement, mais il ne dit rien, même si son poing se referme quelques secondes contre sa paume. Hyeon fait alors celui qui n'entend rien pour ne pas s'énerver, surtout que ce n'est pas le lieu approprié et que de toute manière il lui en faut beaucoup pour s'irriter et devenir agressif, même si la main du jeune homme sur sa bien-aimée le déplaît tout autant que les propos qu'il a tenu. Il inspire profondément pour se calmer, et détourne le regard et les oreilles. Ce n'est que lorsqu'il sent la main de Hera dans la sienne qu'il se permet de se reconnecter avec le groupe. Surpris, il se tourne vers la jeune femme, surtout lorsqu'il sent la pression au niveau de sa main. Il n'aime pas du tout ça. Pas le fait qu'elle lui tienne la main, ou même qu'elle la serre, mais le fait qu'elle n'a pas l'air très heureuse à l'idée de revoir ce groupe-là, et en même temps il se sent rassuré de savoir que c'est le cas. Il aurait pu difficilement tenir une conversation avec des personnes si . . . inintéressantes. Il se serait forcé pour elle, mais aurait eu quelques difficultés. Il se sent quand même flatté de savoir qu'elle l'appelle bien son petit ami devant ses amis, et se sent retrouver une certaine assurance. Il se penche donc en avant, vers le groupe, un sourire satisfait sur les lèvres, « à la revoyure » dit-il dans un souffle, presque inaudible. Elle enlève alors sa main de la sienne, craignant certainement son comportement vis à vis de ça. Il est vrai qu'en Corée il n'est pas courant de voir les couples se prendre la main et même lui n'a pas l'habitude de le faire, surtout depuis qu'elle est l’égérie de samsung. Deux personnalités sortant ensemble dans les rues de Séoul, c'est toujours compliqué.

Mais avant qu'elle ne s'éloigne trop de lui, il lui reprend la main, regardant ailleurs, l'air de ne pas prêter attention à son geste, gêné au final par cette spontanéité. Après tout, ils sont à Singapour et puis il y a du monde autour d'eux, personne ne va réellement remarquer leurs mains liées. Sauf eux. Alors, il peut se permettre n'est-ce pas ? Il peut en profiter, faire ce qu'il ne peut jamais faire. C'est une expérience pour lui et puis, au moins, ici, il peut s'affirmer être en couple avec la jeune femme. Autant qu'il le fasse, avant qu'il ne puisse plus. « Euh . .  oui alors ça me va. Je pense que je vais avoir faim alors goûtons à ce chicken-rice » dit-il tout en détournant les yeux, encore une fois. Il lâche rapidement sa main lorsqu'elle s'en va commander, pour ne pas la déranger plus. « Tu ne prends qu'une soupe ? » demande t-il tout de même surpris de la voir commander uniquement une soupe. Il fait une mine déçu, mais hausse finalement ses épaules. En plus il fait chaud et elle prend une soupe, il trouve cela étrange mais il ne préfère rien ajouter d'autre, se sentant déjà trop mal à l'aise. Rapidement leur commande est prête, leur permettant de s'installer sur la table réservée. Il est surpris par le geste de la jeune femme qui vient essuyer son front en sueur. « Euh . . . non ça va. Merci » dit-il en prenant le mouchoir entre ses mains pour le déposer sur la table. Il ne veut pas non plus être celui qui se fait choyer par sa petite amie tandis que lui ne fait pas grand chose, tel un pacha. « Comme mes vêtements sont légers ça va. Mais c'est plutôt à toi que je devrai poser la question. Pourquoi as-tu pris une soupe alors qu'il fait chaud et puis . . . je me sens quelque peu mal de manger un tel plat tandis que toi tu ne manges que . . . .ça ». Finalement il ne peut s'empêcher de lui faire la remarque. Il se racle la gorge, et regarde ensuite son plat, Hera lui incitant à débuter. Il prend une petite cuillère au début, pour ne pas faire le gourmand ou même s'il n'aime pas, mais se sent surpris par le goût. C'est simple mais bon. « Je pense que tu as bien fait de me commander un tel plat. C'est agréable en bouche ». Il lui fait un rapide sourire comme pour confirmer ses dires.

Il lève son regard jusqu'à la jeune femme, fronçant légèrement des sourcils. Chacun a son passé, mais c'est surtout le présent qui compte. Certes il a envie de savoir ce qu'elle a été, qui elle a été, mais cela ne va en rien impacter son opinion sur elle. Du moins, il l'espère. Ce qui compte désormais c'est le présent, c'est tout. Il n'a pas à regarder en arrière, il doit regarder vers l'avant. Il se sent alors toucher par les propos de la jeune femme, lorsqu'elle lui dit qu'il est son présent. Cela le réchauffe et le rassure. Il ne peut s'empêcher d'échapper un sourire aux coins de ses lèvres, trouvant cela presque romantique, même si le lieu n'est pas idéal pour ce genre de contexte. Il a le sentiment qu'un papillon vient de délicatement se poser contre sa poitrine, battant légèrement des ailes. Il en a de la chance de l'avoir. Parce qu'elle l'aide à ressentir certaines émotions, à paraître plus humain. Il prend délicatement sa main à l'autre bout de la table. « Merci Hera . . . ». Il lui sourit et caresse du bout de ses doigts sa peau. « Qu'importe ton passé, tu es désormais, aussi, mon présent. C'est le présent qui m'importe le plus. Nous avons tous un passé qui n'est pas forcément joyeux et qui peut en faire fuir plus d'un, mais ce qui compte surtout c'est le présent. Et dans le présent tu es celle qui m'accompagne, ma bien-aimée, le papillon de mes nuits comme de mes journées. Alors ne t'inquiète pas pour ton passé. C'est le présent le plus important ». Il retire doucement sa main et prend une autre bouchée de son plat, intimidé quand même par ce qu'il vient de lui dire. « Mais je t'avoue que tes amis précédemment ne m'évoquent pas une grande sympathie. En tant que coréen j'ai trouvé leurs propos déplacés, mais . . . ce qui m'importe le plus c'est toi et pas les autres ».

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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Ven 10 Mar - 23:29
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Tenue Jour 1 ~ Dans la file d’attente, redoutant qu’il ait jugé sa précédente attitude trop hautaine et dédaigneuse vis-à-vis des parasites qu’elle venait de rejeter, Hera ne s’attendait pas à ce que Hyeon vienne reprendre sa main. Elle pensait tellement qu’il aurait désapprouvé son comportement sur toute la ligne. Son coeur fit un bond à la douce chaleur de sa main récupérant la sienne. Il n’existait de mot pour qualifier l’allégresse d’un esprit amoureux, d’un coeur qui se réjouit du moindre geste et égard de la part de la personne qui a le don de le faire battre. Ce fut enveloppée dans ce voile de légèreté et de bonheur que Hera passa commande avant qu’ils ne rejoignent leur table réservée précédemment. Sa question sur la raison de sa plat lui fit arquer un sourcil.
« N’as-tu pas sous-entendu que je mangeai trop tout à l’heure ? » ne put-elle s’empêcher de rétorquer, sans amertume mais spontanément. 
Elle présenta néanmoins ensuite son plat qui se révélait plus être un assortiment de légumes vapeurs dans une eau de bouillon aromatisés aux saveurs épicés de la Cité du Lion :
« Il fait toujours chaud ici, tu sais,  en rit-elle ensuite un peu. La température avoisine les 30° la journée tout au long de l’année, mais cela ne nous empêche pas d’avoir des spécialités chaudes et dans les fast-court, les plats légers et végétariens sont assez restreints. »
Mais plutôt que de s’éterniser sur le choix de son menu, la jeune femme attendit avec curiosité la réaction de son petit ami lorsqu’il gouta sa propre assiette. D’humeur espiègle et taquine comme elle se sentait de plus en plus libre de l’être avec lui, elle feint de presque s’offusquer :
« Bien sûr que j’ai bien fait ! Je fais toujours les bons choix ! »
Puis se radoucit :
« Je plaisante, et je suis contente si ça te plait. » 
Elle le fixa encore quelques instants, de ses iris emplies de tendresse. C’était étrange cette sensation. Ce sentiment d’éprouver encore plus de bonheur en essayant de faire celui de quelqu’un qu’à satisfaire le sien. Le bonheur d’une personne pouvait donc être de faire celui de la personne aimée ? Un sentiment aussi pur existait-il vraiment ? Ou moins dans l’instant, ce fut ce que Hera ressentie. Mais, il faut croire que le doute n’ait jamais loin, prêt alors étendre son ombre sur les moments heureux. Ainsi, la pensée de son attitude précédente, de ce bref reflet de la Hera du passé l’inquiéta. Cette anxiété persistante que la réponse de Hyeon l’aida néanmoins à évincer. D’autant plus que ses mots furent accompagnés d’un geste inattendu : ses doigts qui vinrent caresser sa main. Sa respiration s’arrêta brièvement. Ce si simple touché déclencha une véritable tempête en elle. Du dos de sa main, la délicieuse chaleur remonta le long de son bras jusqu’à venir enflammer son être. L’afflux sanguin fit rougir ses joues. Volcan en éruption de sa lave naquit un phénix aux ailes de papillons. Cela pouvait paraître anodin mais entre eux, c’était déjà beaucoup. Au fond, si Hyeon n’était ni démonstratif ni tactile à l’origine, la jeune femme ne se laissait pas toucher si facilement. Pas par les autres, mais lui c’était différent. Inconsciemment, il avait toujours été différent et ce depuis qu’elle l’avait rencontré à l’âge de cinq ans. Il ne se doutait certainement pas à quel point, il n’avait jamais connu la même Hera que les autres, et la preuve lui en fut apporté ensuite, mais avant… Les oreilles de la jeune femme bourdonnait tellement qu’elle faillit en manquer le contenu de ses paroles. Ce ne fut qu’une fois le contact rompu, que le son de la voix si agréable du pianiste résonna en écho dans son esprit. L’avait vraiment-il appeler « sa bien-aimée » ? Le papillon de ses jours et de ses nuits ? Avec sincérité ? Ils n’y avaient ici plus rien qui les obligeaient à se soumettre aux apparences, elle pouvait vraiment y croire ? Aux pouvoirs des mots, elle qui avait pourtant la langue pour déliée, allait-il finir par la surpasser ?
« Alors vivons l’instant présent… » murmura-t-elle, inconsciemment sur le coup de l’émotion.
Puis, elle se rendit compte de son état de semi-conscience et se hâta de répondre aux dernières paroles qui se firent entendre dans ses pensées avec un léger temps de retard. La jolie brune fut assez étonnée de l’entendre employer le terme d’amis pour qualifier ces individus qui ne lui inspirait en vérité que du dédain.
 « Ce ne sont pas mes amis, lui précisa-t-elle d’une voix neutre et détachée. Je n’ai ici plus aucun ami. Je n’en ai jamais eu d’ailleurs. Les deux seuls que je pensais pouvoir considérer comme tel ce sont révélés pire que les autres. »
Pouvant paraître presque insensible, Hera piocha l’un des légumes vapeurs qui constituait sa « soupe » locale. Puis, elle redressa les yeux afin de les plonger dans ceux de Hyeon. Sans doute ne s’était-il fait une telle image et l’idée qu’il ait pu imaginé le groupe de tout l’heure comme « ses amis » lui déroba soudainement un furtive éclat de rire.
« Peut-être te souviens-tu de tous les invités présents à mon 13e anniversaire, mais si je t'ai emmené à un moment à l'écart ce jour-là, ce n’était pas seulement parce que je voulais te garder pour moi toute seule… »
Elle se tût, consciente d’avoir laisser échapper une pensée qu’elle aurait préféré taire. Puis, Hera se racla légèrement la gorge en essayant de reprendre comme si de rien n’était :
« Bref, j’avais aussi envie de m’isoler de cette foule d’hypocrites. Surtout en ce temps-là, je les détestais tous tellement… »
Ses yeux se baissèrent sur le contenu de son assiette pensive tandis que sa voix se perdit légèrement. Sombre souvenir. Quelques instants s’écoulèrent avant qu’elle ne se ressaisisse afin de finir d’expliquer sa pensée :
« Notre société juvénile fonctionnait ainsi : un monde d’hypocrites avec une hiérarchie induite par le statut de nos parents notamment, leur fortune, leur pouvoir, mais aussi, un peu de nous. Notre belle camaraderie n’était que façade et toutes les invitations collectives n’avaient que pour dessein d’exposer notre richesse et notre influence. À l’école, tous les coups étaient permis en douce. Chacun savourait de pouvoir rappeler sa supériorité à ceux qui lui étaient inférieurs. Fille du Président Tsai Shen, belle et intelligente toujours la meilleure au classement, je n’ai jamais eu d’autres statuts que celui de la Reine, alors je n’ai jamais eu vraiment besoin de m’abaisser à persécuter mes camarades. Tout le monde me mangeait dans la main mais au fond, aucun n’avait la moindre sympathie pour moi. Pas plus que je n’avais pour eux. C’était ainsi. Au moins, j’étais intouchable, à moins que… »
Elle déglutit, son regard se perdant à moitié dans le vide.
« Qu’un roi ne se joigne à eux, ou pire que je me retrouve au coeur d’un duel de rois… »
À ses pensées, comparant sa scolarité d’antan et sa vie désormais à la Yonsei, Hera en venait à se demander comment elle pouvait continuer à tant aimer son pays. Puis, elle prit conscience que son attitude pourrait rendre perplexe son compagnon alors, elle s’empressa de le regarder à nouveau en souriant :
« Même si mon pays me manque énormément, je me rends de plus en plus compte à quel point je peux être reconnaissante envers mon père de m’avoir envoyé à la Yonsei ! Et puis, ça m’a permis de te retrouver ! »
Elle se remit à manger, lui lançant des regards régulièrement, les iris pétillantes. Hors de question de laisser les vieux souvenirs ternir cette journée avec lui. Au bout d’un petit moment alors que leurs plats se vidaient et que Hyeon s’apprêtait une main sur la table, Hera se pinça légèrement la lèvre avant de se lancer dans un petit test : comme il l’avait fait auparavant, ses doigts vinrent doucement effleurer le dos de main qu’elle invita à légèrement se retourner, glissant jusqu’à la pointe des doigts.
« Tu te souviens ? La première fois où tu m’as invité à diner, tu as fui le contact de ma main… » se remémora-t-elle avec tendresse.
Mais désormais, il ne se crispait plus autant, même il venait à son contact et cette seule pensée la rendait simplement heureuse.

Après le déjeuner, Hera demanda à Hyeon s’il était paré pour une bonne marche digestive avant de goûter à un gâteau  fleur de lotus d’une pâtisserie de China Town en guise de dessert. Cependant, la singapourienne n’avait pas prévu l’itinéraire le plus court pour se rendre dans le quartier chinois afin de lui montrer plusieurs bâtiments emblématiques de la cité. Le parcours prenait environ une heure mais s’ils s’arrêtaient quelques instants à chaque fois pour notamment prendre quelques photos, ils mettraient certainement plus de temps. Alors qu’ils quittèrent le quartier indien, l’air de rien, Hera se rapprocha peu à peu de son petit ami et finit par se permettre de prendre sa main. Au début, elle voulut continuer à agir naturellement comme si de rien n’était mais elle finit par se tourner vers lui sans perdre de son sourire, se doutant qu’il puisse être surpris.
« Ne t’en fais pas, ici, c’est devenu de plus en plus courant surtout pour les jeunes de se tenir la main en public. »
La société se modernisait et il fallait bien des courageux pour l’aider à aller toujours vers l’avant. Néanmoins, Hera relâcha légèrement ses doigts, lui faisant ainsi comprendre qu’elle le laissait libre de choisir s’il acceptait ou s’il ne se sentait pas encore assez à l’aise. Puis, ils reprirent leur promenade dans la ville passant devant le LASALLE College of Art, non loin le National Museum et Singapore Art Museum. Des bâtiments empreints de la signature coloniale britannique et dont le fleuron le plus célèbre n’était autre que le très célèbre – et terriblement onéreux – hôtel Raffle jusqu’auquel Hera leur fit faire le détour. Elle ne manqua à nouveau d’enrichir quelque peu la culture de son petit ami devant ce précieux héritage. Le fait que Hyeon puisse être curieux et intéressé par sa ville lui faisait terriblement paisible. Hera se rendit compte que peut-être, elle devrait à apprendre à voir et accepter la ville du pianiste à leur retour à Séoul. D’un détour à un autre, leurs pas les menèrent ensuite jusqu’à l’incontournable Clark Quay après être passé devant la Cour Suprême et le Parlement de Singapour. Les différents styles architecturaux de la cité contrastaient dans une surprenante harmonie.


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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Mer 15 Mar - 17:08
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Tenue Jour 1 ~ Il hoche négativement de la tête, ayant la soudaine crainte qu'elle ait mal interprété ses propos. « Je m'en excuse Hera. Je ne voulais absolument pas insinuer une telle stupidité. Je trouve qu'une femme qui sait manger est une femme bien. Enfin . . . je ne dis pas que dans le cas contraire, ce n'est pas . . . », il fronce des sourcils, réalisant qu'il coule plus qu'il ne survit. « Ce que je veux dire c'est que tu peux manger la quantité de nourriture que tu souhaites. Mes propos n'ont pas à être un frein ». Il regrette ses paroles et se dit qu'il devra faire plus attention à l'utilisation de ses mots. Ses paroles peuvent parfois être mal interprétées, comme c'est le cas actuellement. Il se contente donc de sourire lorsqu'elle explique que boire une soupe n'est pas étrange même en temps de grosse chaleur. Il est vrai qu'il n'est pas habitué à la vie quotidienne des singapouriens, qui doit être bien différente de celle qu'il a mené lui depuis toutes ces années. Il se dit qu'elle a dû avoir quelques difficultés, ou non, à se faire à la vie coréenne. Ce n'est pas toujours facile de passer d'une telle culture à une autre. Il y a toujours un manque de ses origines. Et Hyeon réalise alors à quel point cela ne doit pas être facile pour elle d'être éloignée de ses proches, de ses racines. « Sache que mon avis n'est pas très objectif, ma très chère demoiselle » dit-il en insistant sur la fin, avec un air presque taquin. Mais vraiment presque. « Forcément je vais dire que tout est bon et bien pour te faire plaisir et ne pas te frustrer ». Il réalise alors qu'il a sûrement fait encore une sottise et qu'elle va sûrement se tromper dans le sens de ses mots. « Je plaisante » dit-il d'un ton presque sérieux, distant même. C'est tout un art pour lui la plaisanterie ! « En tout cas je suis heureux de te faire plaisir, tout comme tu me fais plaisir ». Il esquisse finalement un sourire, se sentant plus à l'aise. Mais c'est au tour de Hera de s'inquiéter vis à vis de son passé, alors, avec une certaine maladresse mais néanmoins assurance, il tente de la rassurer, en lui précisant bien que le passé reste le passé. Et puis, de toute façon, il a connu la Hera du passé, à l'âge de 5 ans du moins. Il se doute bien qu'en grandissant elle n'a pas dû être une fille facile, ni pour son entourage ni pour sa famille. Elle a dû baigner dans un cocon protecteur, la mettant souvent en avant, mais ce n'est pas pour cette raison qu'il va être réticent à l'accompagner un peu plus sur le chemin de la vie. Il ne connaît que l'actuelle Hera et celle de ses 5 ans. Certes il l'a rencontré quelques fois, comme lors de son anniversaire, pendant ces quelques années, mais il n'est jamais resté bien longtemps, pas assez pour ne plus l'aimer et la détester, même. Ses doigts viennent donc chercher le contact pour la rassurer de plus bel. Il veut qu'elle comprenne par ce contact toutes ses pensés et surtout l'apaiser. Il en rougirait presque tellement les mots sont doux et inhabituels venant de sa part. Mais il lui arrive d'être parfois spontané. Ce qu'il n'était pas auparavant. Depuis que Hera est entrée dans sa vie, il l'est. Il ose s'exprimer un peu plus parce qu'il a compris que c'était essentiel au maintien de leur relation. Enfin bref, tout ça pour dire qu'elle et lui c'est le présent, et le passé est derrière eux. Elle est son présent et il l'espère, son futur.

Il ne peut s'empêcher d'avoir une pointe de curiosité lorsqu'elle évoque ses amis, qu'elle n'a, selon elle, plus, ici du moins. Lui qui pensait qu'elle en avait énormément, il semble d'être trompé, ou est-ce juste la distance qui les a éloigné. Hyeon lui n'en a pas. Ou alors, est-ce une relation particulière. Ses relations sont la plupart du temps basées sur une réciprocité en terme de puissance, ou parce que ses parents connaissent tels ou tels parents. Ce n'est jamais réel, c'est toujours superficiel. Quoique, il y a Do Hyun, avec qui ses relations sont assez particulières mais pourtant si fortes. Il ne peut encore poser un descriptif sur leur relation car elle n'a de sens que pour eux. Avant même qu'il n'ose poser la question Hera lui donne quelques explications qu'il comprend. Il sait à quel point cette société est faite d'hypocrites en tout genre et que les amis sont amis seulement par intérêt, rien de plus. Il comprend son positionnement car il est lui même dans un tel cercle et fait partie aussi de ses gens hypocrites qui sourient devant mais réellement le vouloir. Mais contrairement à ces autres personnes de la même société que lui il ne va pas cracher sur ces personnes là, il s'éloigne même de toutes ces histoires, et préfère rester sympathique avec n'importe qui. De toute manière il n'a pas d'amis ni n'a confiance pour pouvoir discuter comme il le faut et surtout critiquer d'autres personnes. Il n'a pas cette possibilité. Malheureusement ils sont imbriqués dans ce fonctionnement là et cela ne dérange pas Hyeon. En tout cas, il a pris l'habitude. « Je vois ce que tu veux dire et vivant la même chose je ne peux que comprendre ton point de vue. Je n'ai jamais eu de véritables amis. Mais cela ne me dérange pas. J'ai appris à faire avec et juste montrer aux autres mon sourire, tenant des conversations dignes de ce type de société. Mais n'as-tu jamais eu de véritables amis ? Pas même un seul ? Je veux dire que contrairement à moi tu sembles avoir été plus libre, choisissant souvent qui tu voulais voir et qui tu ne voulais pas voir. Alors je pensais que tu avais eu une enfance bien plus joviale que la mienne, entourée de véritables amis. Peut-être qu'ils ne le sont juste plus à l'heure actuelle ? De toute manière, je pense que dans toute amitié il y a une part d'hypocrisie. On attend toujours de l'autre, on puise toujours quelque chose de l'autre. C'est basé sur une sorte de réciprocité, d'un simple ''je suis ton ami parce-que'' ». Il repense alors à sa première phrase, un sourire se dessinant sur ses lèvres. « Et je vois que même ton plus jeune âge tu voulais me garder pour toi ! Que c'est mignon ! Tu as de la chance car je n'ai ni amis, ni autres prétendantes, si on exclue mes fans, alors tu peux avoir ce désir ». Il ne se risque pas à aller plus loin, au risque de paraître étrange et puis, parce qu'il est encore dans la retenue. « Je suis heureux aussi qu'on t'ait envoyé à la Yonsei car je doute que notre relation aurait été telle qu'elle est aujourd'hui ». Il regarde les doigts de Hera qui viennent faire la même chose qu'il a fait précédemment. Son cœur se sent apaisé et heureux et le désir de la prendre dans ses bras le gagne subitement, mais il se retient car ce n'est pas le lieu ni le moment d'agir de la sorte. Hera a le don de faire battre son cœur, de le rendre joyeux, énergique, et de surtout le changer. Il est vrai que lors de leur premier échange il a fui le contact avec la jeune femme parce qu'il n'en voulait pas et qu'il n'en était pas habitué. Désormais il le recherche presque et apprécie qu'il y ait contact. Hera n'a pas gagné que son cœur, elle a gagné sa vie.

Après avoir fini le repas, Hera lui propose de s'en aller prendre le dessert ailleurs, mais pour cela il faut marcher. Cela ne le dérange pas. Il n'en a pas l'air mais il peut parfois être sportif. Certes avec cette chaleur c'est autre chose, mais il peut très bien marcher. Il sursaute quand même lorsqu'elle lui prend la main, en pleine rue, ayant la vague impression que toutes les personnes autour d'eux se sont retournées alors que ce n'est pas le cas. Son cœur palpite rapidement autant par l'angoisse que par son geste. Elle le rassure toutefois en lui disant que c'est chose courante ici et que cela ne risque pas de surprendre qui que ce soit. « Oh je vois et bien . . . je . . . ». Il ne sait pas où se mettre ni même comment agir. Doit-il continuer à lui prendre la main ou lâcher celle-ci ? Dans le second cas son geste risque d'être mal interprété, enfin mal vécu du moins. Il relâche tout de même doucement ses doigts, s'éloignant progressivement mais avant de se séparer d'elle, il lui attrape finalement les doigts, « pour quelques mètres . . . seulement » dit-il la tête baissée. Il faut dire que ce n'est pas une habitude pour lui et qu'il est encore pudique à ce niveau-là. Il se laisse quand même aller, juste un peu. La balade se fait alors de manière plutôt agréable et Hyeon découvre les nombreux architectures de cette ville. Il est à chaque fois surpris par la diversité des lieux. Il faut dire que ce n'est pas son pays alors forcément, il n'en est que ébloui. Il a l'impression de vivre un peu plus dans sa vie, de voir ce qu'elle a pu voir durant toute son enfance et il n'en est que plus heureux. Hera a eu de nombreuses occasions de voir sa ville, son pays, mais lui non, alors forcément, il en profite. Il se nourrit de tout ce qu'elle lui montre. « Je crois que j'apprécie de plus en plus ta ville. Je n'aurai jamais pensé qu'elle pouvait avoir autant d'intérêt. Je pense que ça ne me dérangerait pas d'y vivre. Peut-être pas de suite, mais dans un certain futur lointain ». Hyeon se tait quelques secondes, et réalise à quel point il se projette peut-être trop avec Hera. Après tout, la seule raison qui le ferait venir ici c'est elle. S'il doit vivre à ses côtés dans cette ville alors pourquoi pas. Il serait prêt. Pour elle. Pour eux. Pour leur futur. « Enfin . . . ça ne doit pas être facile quand même d'être loin de tout ça, de sa culture. Ça n'a pas dû être facile pour toi Hera et ça ne doit pas toujours l'être. Tout ça doit te manquer . . . ta culture . . . ces paysages . . ces lieux . . . Je ne l'avais pas imaginé jusqu'à aujourd’hui ».

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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Jeu 16 Mar - 12:17
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Tenue Jour 1 ~ Si l’ombre des arbres et des parasols planait au-dessus d’eux, aucune semblait ne pouvoir s’étendre sur le doux tableau ensoleillé que les deux amoureux étaient en train de peindre, assis à cette table. Sourire aux lèvres, leurs doigts venant chercher ceux l’autre, regards complices, au fil des minutes, la jeune femme prit conscience à quel point ce moment pourtant simple, était précieux et inédit. Ils ne pouvaient que si rarement se permettre de se retrouver en tête-à-tête, aux yeux de tous, sans se soucier des regards. Ils auraient pu être seuls sur cette grande place, cela n’aurait pas changer grand chose. Quoique si peut-être, mais finalement, cette limite imposée par la bienséance publique la mettait dans une zone de confort elle aussi. Son esprit intrépide n’était pas exempt de doute, avec cette appréhension perpétuelle de mal faire. Qui était donc ce beau musicien pour ébranler si aisément l’assurance de la fière déesse ? Était-ce lui, ce splendide papillon doté du pouvoir de l’affoler comme de la séduire ? Guérir le mal par le mal. Trouver la protection lovée dans l’étreinte des ailes qui l’effrayaient, pour fermer les yeux et ne plus entendre que les battements du coeur.

Pour le moment, sourde à tout autre bruit ambiant, Hera n’avait d’attention que pour les mots de son interlocuteur. Accrochée à ses lèvres, au son de sa voix, il savait lui donner envie de rire – un peu malgré lui peut-être, ou du moins pas tout à fait de manière escomptée –, la plonger maladroitement dans des pensées qu’elle souhaiterait pouvoir effacer, mais pour ensuite les gommer de lui-même et la faire rougir. Un embarras qu’elle n’assumait guère, alors la teinte pourpre de ses joues, la belle tentait de la faire passer pour une manifestation de contrariété. Moue piètrement crédible et minois plus mignon que redoutable. Seule, l’intensité de son regard aurait pu sauver les apparences, mais celui-ci ne pouvait éteindre les étoiles qui y étincelaient tandis qu’il dévorait ce si merveilleux interlocuteur. Comment pourrait-elle encore se plaindre de cet exil auquel elle fut condamnée ? Cette punition qui n’en était plus une à la seule pensée qu’elle leur avait permis d’être réunis à nouveau. Inexorablement, si la singapourienne était restée en Angleterre, se seraient-ils seulement revus un jour ? Autre que lors d’un concert ou cérémonie mondaine, semblables à des étrangers, vagues connaissances de l’enfance dont ils parviendraient à peine à mettre un nom sur le visage ? Loué soit ce destin qui permit cette nouvelle croisée de leur chemin…

Leurs papilles gustatives délectées de ses mets typiques de la Cité du Lion, ils purent reprendre leur promenade de la découverte. Hera n’eut conscience qu’après coup qu’elle imposait une fois de plus à Hyeon de faire un choix : tenir sa main ou s’y dérober. Pourtant, son intention se révélait loin de le piéger. Elle l’avait saisie juste par désir d’entrelacer ses doigts avec les siens, de maintenir un contact à défaut de ne savoir encore comment exprimer avec des mots son envie d’être en permanence avec lui, près de lui. Cependant, la singapourienne ne souhaitait pas le brusquer non plus. Cette possibilité de refus, elle la lui laissait non pour le tester mais seulement par respect pour ses habitudes et sa retenue habituelle. S’il avait décliné cette main, elle l’aurait compris sans se fâcher, sans se vexer, mais elle fut heureuse qu’il n’en soit pas ainsi. Un sourire d’autant plus radieux s’épanouit sur son visage tandis que cet embarras contre lequel luttait manifestement le pianiste le rendit encore plus irrésistible à ses yeux. Spontanément, Hera s’engagea dans un pas presque enjoué. Elle se rapprocha un peu de lui et posa son autre main sur son bras. À croire qu’elle ne le tourmenterait jamais assez, ce moment lui sembla opportun pour le taquiner un peu  :
« Au fait ! J’admire tes essais, mais… Pour le moment, avant de t’aventurer à plaisanter avec autrui, je crois que tu devrais continuer à t’entrainer encore un peu avec moi ! »
D’une petite moue, la jeune femme lui fit comprendre que sa tentative de tout à l’heure n’avait guère été un succès.
« À vrai dire, tu es si craquant quand tu t’emmêles les pinceaux que je serais jalouse que tu essayes de faire rire d’autres femmes. »
Peut-être le prononçait-elle sur un ton léger laissant penser à de la plaisanterie, néanmoins, Hera ne doutait pas non plus de sa propension à virer rouge à la vue d’une telle scène.


Leur excursion les mena jusqu’à Clark Quay, site si connu et parmi les plus représentatifs de la ville sur les photographies. Quoique, il y en avait tellement. Néanmoins Clark Quay faisait incontestablement partie des incontournables. Déambulant, le long de rive de la rivière Singapour, bordée par une barrière blanche, les mots de Hyeon ne finirent d’enchanter les oreilles de Hera. Ici, il y avait sans doute trop de monde pour marcher en se tenant la main, mais elle demeurait proche, afin que de temps à autre, leurs doigts puissent effleurer la peau de l’autre. Que le pianiste accepte la pensée de venir vivre un jour en cette cité empli son coeur d’une vague d’émotion. Être originaires de deux pays différents impliquaient beaucoup de barrières, des difficultés supplémentaires à traverser, des sacrifices à l’avenir… La belle lui fut reconnaissante pour cette pensée et se promit d’ouvrir également son esprit à cette éventualité, être prête à accepter son pays à lui s’il le fallait. Coeur flottant, entre une envie de s’envoler sur la brise légère et le poids des rayons de l’astre flamboyant s’abattant sur ses ailes, le papillon tropicale vint se poser sur la rambarde blanche. Accoudée à la barrière, Hera admira cette vue si familière sur la rivière Singapour. Pensive et contemplative, elle répondit à son compagnon :
« Oui, tout ça me manque terriblement… Je n’ai jamais eu trop de mal à m’inscrire dans les uses de la société sud-coréenne car j’y ai toujours été sensibilisée depuis mon plus âge. Cependant, je n’arrive pas à aimer ni Séoul, ni la Corée, sans doute car j’aime trop Singapour. Et depuis quelques mois, ce sentiment est devenu un peu plus douloureux chaque jour. J’aimerai vraiment revenir vivre ici. »
La simplicité de ses mots et le timbre de sa voix légèrement nouée suffisait à traduire la profonde sincérité de ce sentiment si fortement ancré. Sans détacher ses yeux de la surface de l’eau qui s’écoulait en direction du port, ouverture sur l’océan, Hera ajouta néanmoins :
« Mais, je ne pourrais plus quitter Séoul aussi facilement qu’avant. Je suis tiraillée entre le désir de rentrer chez moi et la douleur de perdre ceux que j’ai appris à m’aimer, de te perdre, toi. »
À cet aveu, elle sentit les battements de son coeur s’accélérer dans sa poitrine, mais cette sensation se fit presque douce. Pas désagréable en tout cas. Son mal du pays était l’un de ses tourments dont elle avait les plus grandes difficultés à partager. Si elle avait trouvé des oreilles attentives parmi ses amis de la Yonsei, des personnes en la sincérité desquelles elle avait fini par croire à nouveau, la singapourienne redoutait de les blesser avec ses propos. Bien sûr, la perspective de heurter Hyeon serait bien pire que toutes les autres, cependant, ne lui avait-il pas demander de lui avouer tout ce qu’elle pouvait ressentir ? Certes, ces confessions étaient voués à l’éclairer lui, à la comprendre elle mais sans doute à mieux se comprendre lui-même, néanmoins, ne pouvait-elle pas emprunter cette voie pour soulager sincèrement son âme aussi, de temps en temps ?  Une brise d’air marine vint danser avec sa longue chevelure. Du bout de ses doigts fins et délicats, Hera écarta une mèche facétieuse de son visage et la glissa derrière son oreille. Un sourire fragile, instinctif et en même temps incertain se dessina sur ses lèvres :
« Lorsque je suis arrivée ce matin, dans cette grande maison où j’ai grandi, vide à l’exception des domestiques, outre la joie de retrouver mon chez moi, je me suis aussi rappelée ma solitude des cinq dernières années où j’y ai vécu. La dernière fois que tu es venu, pour mon treizième anniversaire, je me sentais très malheureuse à cette époque. La pire période que j’ai connu. Tu m’as demandé tout à l’heure si je n’avais réellement jamais eu aucun ami. J’ai longtemps cru à la sincérité d’un, un seul. Il m’a trahie, salie et humiliée, un pan tout entier de mon univers s’est effondré. Puis, peu de temps après, mes trois ainés sont partis, ensemble, étudier en Corée du Sud, environ un mois avant mon anniversaire. Sans doute mon chagrin refoulé fut la raison pour laquelle mon père organisa ta venue… »
Toute esquisse de sourire s’était éteinte. Hera avait beau garder son regard droit, fixé vers l’autre rive, le voile qui s’était répandu sur ses iris témoignait du profond désarroi qu’elle avait enduré à cette époque. Son monde était si beau, mais si faux. Elle baissa alors la tête, laissant la mèche indisciplinée retomber le long de sa joue, et prononça presque timidement ses mots :
« Pour me consoler… »
Mots qu’elle accompagna d’un geste : celui de prendre délicatement la main de Hyeon à côté d’elle dans les siennes. Signe de gratitude et de remerciement pour avoir été là, pour l’avoir réconforter ce jour-là de sa seule présence, sans même le savoir.

Doux soupir, Hera libéra la main de Hyeon et se tourna vers lui. Ses yeux pétillaient de nouveaux, mais sous un air malicieux, elle feignit le sérieux et une once d’arrogance à peine cachée.
« N’est-ce pas une évidence que j’ai pu te désirer mien dès mon adolescence ? Après tout, j’ai toujours été habituée à ce qu’on m’accorde le meilleur. »
Elle sourit, espiègle et joyeuse, retroussant légèrement le nez. Puis, sans perdre de son assurance  facétieuse, elle ajouta.
« Quant à cette absence de prétendantes, bien avisé sans doute est leur instinct de survie, car je n’ai jamais été d’une nature à partager… »
Hera se rapprocha d’un pas. Du bout de ses petits doigts, tête à hauteur du torse de son interlocuteur, la jeune femme vint se saisir délicatement du tissu du t-shirt de ce dernier. Ses yeux se relevèrent ensuite jusqu’au visage de son petit ami et à demie voix, elle lui intima sans détour :
« Si je ne craignais pas de te foudroyer sur place, sans doute t’embrasserais-je dans l’instant. »
Imprudence ou plutôt folie qu’il avait commis le jour où le pianiste lui avait demandé telle promesse de partager la moindre de ses pensées. Elle l’avait prévenu que peut-être, et même sûrement sa témérité et sa spontanéité risquaient par moment de le déboussoler. À défaut de pouvoir céder à sa pulsion, Hera ne souhaita en revanche pas réprimer son désir de l’exprimer. Ses yeux et ses doigts se détachèrent. Prête à se remettre en route, de ses deux mains, elle effleura le bras de Hyeon afin de l’emporter avec elle, à sa suite.  
« Allons-y ! En route pour China Town ! »
Subtile caresse qui se rompit dans le vide une fois l’extrémité de ses doigts atteinte. Elle lui tourna le dos pour ouvrir la marche, le coeur en liesse. Ils reviendraient très certainement à Clark Quay un autre soir, afin d’y admirer la fresque des couleurs qui s’y illuminait chaque nuit.


La balade se poursuivit donc jusqu’au quartier chinois. Celui-ci se composait d’un mélange typique des China Town qu’on puisse trouver dans toutes les grandes villes du monde – ou presque – et des architectures traditionnelles locales. Ils passèrent devant le Chinatown Heritage Center. Au cours de leur marche, Hera expliqua à son petit ami la raison qui pouvait paraître surprenante à l’existence d’un tel quartier dans une ville parfois dite « chinoise ». Les citoyens singapouriens avaient beau être, pour la grande majorité, d’origine chinoise, ils n’étaient pas indubitablement des descendants de migrants récents. Les Chinois des Détroits s’étaient forgés une identité propre et différentes des « chinois de Chine ». Ne pas les dissocier risquait fort de vexer les premiers. Cette communauté chinoise conservait donc ses propres coutumes, outre l’aspect indéniablement touristique d’un tel quartier, qu’elle exhibait fièrement en ce lieu. Parmi lesquelles, quelques traditions culinaires comme celles que de cette pâtisserie à l’entrée de laquelle Hera entraina son petit ami. Enseigne aux parois ouvertes, soutenues par des colonnes, un étalage de biscuits, confiseries et gâteaux se présentaient devant eux. Sans hésiter, avec le plaisir de s’exprimer dans un pur mandarin, tandis que jusqu’à présent, la demoiselle n’avait usé que de singlish, Hera commanda un petit sachet de gâteaux fleur de lotus. De la vendeuse, elle le reçut au creux de sa main et vint en extraire un qu’elle tendit à Hyeon afin qu’il croque dans la texture moelleuse.
« Tiens, goûte ! Je te préviens, c’est consistant ! »
Elle s’apprêta ensuite à refermer le petit sachet mais se ravisa pour un piocher un second qu’elle porta à sa bouche. Une petite gourmandise de temps en temps… Elle ferait suffisamment d’exercices pour remédier à cet excès et puis, c’était une façon de montrer à Hyeon qu’elle n’allait finalement pas faire une grève de la faim à cause de ses paroles maladroites un peu plus tôt.

Ils quittèrent la petite échoppe, prêts à se réengager dans la rue densément peuplée de piétons lorsque Hera eut soudainement une pensée :
« Oh ! Veux-tu acheter quelques mets en souvenirs pour tes parents ? Ou bien, devrais-je le faire peut-être ? »
Elle l’interrogea du regard. Ne serait-ce pas la moindre des choses de sa part que de leur manifester un geste témoignant de ses égards envers leur famille, sa famille ? Face à l’air certainement surpris du pianiste, Hera ne put réfréner un nouvel éclat malicieux sur son visage :
« Je sais que ma personne est déjà un cadeau en soi, mais n’est-ce pas dans les convenances ? »
Elle se jouait des mots, des mentalités et de sa propre façon de penser aussi. Hera avait parfaitement conscience de son absence de modestie. Ce qui ne l’empêchait pas de considérer cette haute estime de soi comme naturelle et évidente. Elle était princesse. Elle était née pour être reine, dominer et posséder. Elle avait grandit dans ce moule du culte de sa personne. Cependant, il est des sentiments qui nous amène à changer. Avec lui, la déesse avait l’impression d’apprendre un peu l’humilité, notamment parce qu’en sa présence, elle oubliait toute idée de supériorité. Elle souhaitait se montrer humaine en cherchant les faveurs des parents du jeune homme. Non pas leur plaire juste pour leur plaire, non pas être juste ce trophée, jolie poupée parée de pierres précieuses, dont ils espéraient indéniablement pouvoir se targuer sur leur photo de famille. Non, Hera aimerait devenir une personne qu’ils apprécient pour ce qu’elle est humainement parlant, pour ce qu’elle représente aux yeux de leurs fils. Si elle savait que les liens familiaux s’avéraient plutôt froids chez les Lee, la jeune femme ne se rendait pas compte à quel point, elle ne pouvait calquer sa représentation de la chaleur parentale de sa famille à la leur. Si elle pouvait seulement, être un pont lumineux entre lui et eux. D’autant plus qu’un jour à ne la considérer que comme « objet de prestige », la belle impétueuse n’était pas à l’abri de leur dire ses quatre vérités. Cette impulsivité tempétueuse, Hera ne la contrôlait pas toujours.

La promenade se prolongea ensuite dans le quartier chinois. Au bout d’une dizaine de minutes, ils pourraient atteindre le Buddha Tooth Relic Temple Museum. Hera tenait à le montrer à Hyeon pour qu’il puisse une fois de plus constater la culture très hétéroclite de la cité. Périple fait de choix, ce serait à lui de savoir si sa curiosité lui dicte de s’adonner à la visite du temple ou s’il préférait se contenter d’en admirer la façade. La jolie brune ne voyait d’inconvénient ni à l’un, ni à l’autre. Elle connaissait déjà les lieux. Grand philanthrope, son père avait pris soin de la sensibiliser à toutes les cultures, égayer ses connaissances sur les différentes religions qui cohabitaient au sein de la cité-état, et ce depuis son plus jeune âge. Cependant, Hera ne considérait nullement comme perte de temps, tout instant où elle pouvait déceler les lueurs nées de la découverte et de la curiosité intriguée dans les yeux de Hyeon.


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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Jeu 23 Mar - 4:40
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Tenue Jour 1 ~ Hyeon a bien conscience de la différence de culture qu'il peut y avoir entre elle et lui, mais pour autant, il doute que cela soit un frein conséquent dans leur histoire. Hera s'est sans doute adaptée très facilement à la culture coréenne, mettant de côté, pendant quelques temps, ses principes, comme le fait de se balader, paisiblement, aux bras de son compagnie de vie. Il est vrai que dans la culture coréenne ce n'est pas quelque chose d'imprégner. Quoique, de plus en plus de jeunes se tiennent simplement la main, ou aux bras de l'un et de l'autre, mais sans plus. Ils ne sont pas très expressifs en public, et tant mieux. Ce n'est pas exposé son amour aux autres, c'est le conserver pour soi-même. Hyeon est d'autant plus en accord avec ce type de comportement qu'il n'est lui-même pas très démonstratif. Il essaye, du mieux qu'il peut, surtout pour Hera, mais aussi pour apprendre lui-même à se comporter en tant que petit ami. Une main peut paraître simple à prendre, une main peut paraître banal pour tout autre homme, mais pour lui, c'est une grande étape. Qu'il fait avec timidité mais avec joie quand même. Sentir la chaleur de Hera même pour quelques brefs instants est un moment apaisant et agréable, il ne peut le nier. Toutefois, il a peur que cela ne devienne une drogue, un besoin d'avoir sa main dans la sienne, ressentir son énergie, sa chaleur, alors, il préfère ne pas trop tarder sur ce détail, ne pas trop prolonger ce moment, juste par précaution. Il donne l'excuse de sa culture, que ce n'est pas commun, pour que cela soit mois gênant, mais en vérité, il y a une raison bien plus profonde que ça. Et puis, parce que Hyeon a simplement peur de perdre cette main, qu'on finisse par la lâcher, comme son frère a pu le faire, puis ses parents et certains de ses véritables amis par la suite, parce qu'il en a eu, c'est certain, mais ils ont tous fini par l'abandonner. Peut-être a-t-il peur que cette main la lâche aussi, alors, il préfère ne pas trop la prendre, pour la conserver. Il chasse toutes ces pensées néfastes, faisant quand même un petit mouvement de recul lorsqu'elle attrape son bras, s'accrochant presque à lui. Il essaye de ne pas trop montrer sa surprise, se concentrant sur les dires de la jeune femme. Ses joues s'empourprent légèrement lorsqu'elle parle d'échec en terme de plaisanterie. Il est vrai qu'il n'est pour le moment pas très doué en terme d'humour, mais il va finir par y arriver. Cela va sûrement prendre du temps, mais un jour, il parviendra à transmettre aux autres une véritable plaisanterie sans s'emmêler pour autant les pinceaux. Il esquisse néanmoins un sourire lorsqu'elle lui parle de vouloir conserver sa maladresse pour elle. C'est étrangement plaisant de savoir qu'elle pense ainsi. Il ne veut certes pas qu'elle ressente de la jalousie, mais à vrai dire, c'est quelque part rassurant. Il ne saurait expliquer cet étrange sentiment qui le gagne à cet instant précis. Il se sent juste assouvi. De quoi ? Il ne sait pas. « Rassures-toi.Tu es, pour le moment, la seule à goûter à mon humour quelque peu dépassé. Mais je vais m'améliorer à tes côtés. Du moins, je l'espère. Je n'aimerai pas que mes mots te blessent ou soient mal interprétés, sachant que ce n'était là pas mon but ». Il est tellement maladroit avec les mots qu'il a en permanence cette crainte de transmettre les mauvaises informations et sait déjà qu'il le fait, de son plein grès.

Tous les deux continuent donc leur balade, proche, sans pour autant se prendre la main, mais n'étant pas pour autant éloignés l'un de l'autre. L'endroit est particulièrement animé. Au début, gêné par ce soudain brouhaha, il finit par s'habituer rapidement et par même être à l'aise, comme c'est le cas actuellement. Il a même un petit sourire aux coins des lèvres, sortant de cette torpeur, voyant un peu le monde qui s'agite sous ses yeux, lui qui l'a toujours imaginé terne et sans lumière. Il faut dire que la solitude, il connaît. Et peut-être l'a t-il même trop connu. Mais Hera illumine progressivement sa vie, la rendant moins terne qu'elle ne l'était. Elle le fait sortir de ce gouffre dans lequel il ne pensait jamais pouvoir sortir, et pourtant, il y arrive. Certes il y a encore du chemin à faire, un long et épuisant chemin, mais le papillon de sa vie a fini par faire palpiter son cœur tout comme son âme, à s'envoler avec lui un peu plus haut dans le ciel, toujours plus haut. Il se pose à son tour contre la barrière, profitant de la vue que lui offre ce lieu idyllique. Hyeon ressent un léger pincement au cœur qu'il ne montre pas lorsqu'elle lui fait part de ses goûts concernant son pays à lui. Dans son esprit, il est difficile de ne pas aimer Séoul, malgré quelques points négatifs, comme toutes les villes, il y a quelque chose dans Séoul de rassurant, mais peut-être est-ce parce qu'il est coréen et qu'il s'y connaît. Il est donc triste de savoir que la jeune femme a quand même quelques difficultés à vivre à Séoul. Il peut la comprendre. S'il avait été dans la même situation peut-être aurait-il eu le même vécu que la jeune femme, mais par égoïsme, il aimerait quand même qu'elle apprécie plus Séoul, parce qu'il se dit qu'il peut la perdre à tout moment. Les yeux de Hyeon se plongent dans les profondeurs du paysage, sa respiration devenant saccadée. Bien sûr qu'il est heureux de savoir qu'il est en capacité de la retenir. Bien sûr qu'il se sent rassuré d'avoir cette information, mais il n'est pas totalement satisfait ou même heureux. Il est tiraillé à son tour, confus. Il a l'impression de devoir lui imposer, dans l'avenir, le choix entre lui et sa ville natale, entre lui et son désir de vie. Il ne veut pas. Il ne veut pas qu'elle soit malheureuse d'être éloignée de ses racines, il ne veut pas qu'elle éprouve un sentiment de regret et d'être prisonnière quelque part dans ce choix. Bien sûr, il sait pertinemment que quelque soit le choix pris, elle regrettera toujours. Lui dit pouvoir vivre ici, à Singapour, mais serait-il réellement en capacité ? Ce ne sont que des paroles pour le moment. Mais pourrait-il rester éloigné de sa cousine, la seule qui l'a toujours soutenu, qui a toujours été présente pour lui, lui rendant parfois le sourire ? Et puis même s'il n'a jamais été très attaché, aux premiers abords, à sa culture, il risque de l'être vraiment en s'éloignant et puis il réaliste peu à peu à quel point il aime quand même la Corée. Il pose rapidement sa main contre sa paume. « Je ne te demanderai jamais de choisir entre ta ville et moi, parce que quel que soit ton choix, tu regretteras toujours l'un de tes choix. Et même si tu ne veux pas me perdre, je préfère que tu fasses le choix qui te semble le mieux pour toi. Mais nous ne sommes pas encore à un tel stade, fort heureusement ». Il ne veut pas encore subir un tel châtiment, une telle peine. Il n'est pas encore prêt. Il enlève sa main de sa paume, et croise ses deux mains, l'air pensif.

Il écoute alors les paroles de la jeune femme, fronçant légèrement des sourcils, se posant quelques questions concernant l'identité de la personne et même ce qu'elle avait pu faire pour laisser cette trace de ressentis dans son cœur. Il ne sait pas s'il peut la questionner là-dessus. Sûrement n'est-ce pas le bon moment, mais y aura t-il d'autres moments ? Aura t-il le courage de lui reparler de ces mots-là ? Le connaissant, sans doute pas. Mais il ne veut pas paraître trop intrusif non plus. C'est son histoire. Toutefois, cela serait caché sa curiosité vis à vis de son histoire, ça ne serait pas s'intéresser à elle ? Il se pose maintes questions en quelques secondes, se demandant s'il doit lui faire expliciter sa situation passée ou pas ? Et puis brusquement, il se souvient de quelque chose. De sa propre histoire à lui. De cette amie qu'il avait pensé proche aussi, mais qui l'avait trahi elle aussi, qui l'avait abandonné. Il se souvient de ce que cela lui avait provoqué et du ressenti qu'il a encore à l'heure actuellement. Et alors, il tait ses pensées. Il trouvera sûrement un autre moment pour la questionner là-dessus, il ne veut pas gâcher ce moment. Elle prend alors sa main, soudainement, comme une manière de se consoler. Il inspire profondément, son regard durcissant un peu. Elle a du souffrir. Elle a dû passer par des épreuves complexes, et douloureuses, et il n'était pas là pour la soutenir. Il n'a jamais été là de toute manière. Il se penche soudainement vers la jeune femme, lui arrachant un rapide baiser, pour se redresser tout aussi rapidement. « Pour te consoler » dit-il dans un simple souffle. « Tu sais Hera, des personnes on en perd en permanence, mais on en gagne tout autant. La vie est faite de douleurs et de joies. Malheureusement nous avons tous tendance à surtout nous rappeler des moments douloureux, mais il ne faut jamais oublier les moments heureux ». Il dépose un dernier baiser sur son front, pour la rassurer. C'est marrant qu'il puisse dire de telles paroles alors qu'il n'a jamais eu trop de bons souvenirs, restant dans sa mémoire. La jeune femme s'écarte alors de lui, passant sûrement à autre chose. Il esquisse un fin sourire alors qu'elle lui avoue avoir pensé à lui, même à son adolescence, de l'avoir désiré. « Peut-être est-ce pour cette raison que le papillon a fini par faire palpiter une partie de moi. Peut-être que tu me désirais tellement qu'il a de nouveau frayé son chemin jusqu'à moi, pour me toucher ». Il inspire profondément, « je ne sais pas si je suis le meilleur. Je ne pourrai le dire, mais je pense être un bon », non pas qu'il ait le désir de rester humble, mais Hyeon a toujours eu pour l'habitude de ne pas se considérer comme le meilleur. Certes il est performant mais il a toujours le sentiment qu'il manque une pièce, voir plusieurs, pour être le meilleur. Il caresse doucement sa joue et finit par la suivre jusqu'à la prochaine étape : China Town.

Encore une fois c'est un lieu très animé. Il faut dire que c'est les vacances, c'est certainement pour cette raison qu'il y a autant de monde ou simplement parce que c'est le week-end. Cela ne le dérange pas, au contraire. Il a toutefois le sentiment d'être encore plus entouré de chinois. Ses yeux n'en perdent pas une miette, désireux de conserver toutes ces images en tête. Il se permet même de prendre l'appareil photo de la jeune femme pour prendre une ou deux photos, pas plus, mais juste du paysage, pas d'eux. Hera l'amène alors goûter aux fameux gâteaux en forme de lotus. Il n'a jamais voulu en prendre à Séoul, parce que cela ne lui donnait jamais trop envie et parce que pour lui, ça n'avait pas le même goût qu'ici. Il avait déjà goûté dans certains hôtels, mais sûrement n'était-ce pas le même goût que dans ce type de marché. Il porte donc le gâteau à sa bouche, avec une certaine prudence, mais est rapidement satisfait du goût en bouche. « C'est bon » dit-il avec un sourire. Mais il ne parvient pas à tout manger, n'étant pas habitué aux sucreries ou autres gâteaux. La jeune femme propose après d'acheter quelques mets à ses parents, ce qui l'arrête brusquement. « Mes parents ? » répète t-il de manière automatique. Son visage s'assombrit soudainement. Il sait qu'il doit le faire, de toute manière, et il le fait toujours, à la dernière seconde ou en envoyant d'autres le faire à sa place. Il n'a jamais éprouvé le moindre plaisir à acheter des choses pour eux. Mais certainement est-ce parce que ses parents n'ont sûrement jamais éprouvé un plaisir à lui en offrir aussi. Lorsqu'ils s'offrent des cadeaux ou autres, c'est juste par principe, rien de plus. Du moins, Hyeon le ressent toujours de cette façon. Il reprend rapidement son visage inexpressif et hoche vigoureusement de la tête. « Tu as bien raison. Je n'aurai plus à m'encombrer de cette tâche si elle est faite dès maintenant ». Hyeon ne se rend même pas compte que ses mots expriment sa relation familiale, et que c'est plus pour lui une tâche qu'autre chose. Une obligation. Son visage redevient tout de même plus doux lorsqu'il pense à un membre précis de sa famille, « je devrai en ramener pour ma cousine. Elle n'en sera que plus heureuse », et sûrement lui prendra t-il d'autres souvenirs. C'est bien le seul membre de sa famille qu'il considère réellement comme sa famille et pour qui il apprécie le fait d'acheter certains objets ou mets. Hyeon est loin d'avoir une représentation familiale comme celle de Hera, bien au contraire. Pour lui, cette image est brisée, souillée. Et sûrement la restera t-elle.

Ils s'en allèrent ensuite jusqu'au Buddha Tooth Relic Temple Museum.Il trouve la bâtisse très grande et imposante et en est très impressionné. Certes il a djà vu des musées tout aussi grands mais pas de la même manière. Celui là donne une autre impression. « Visitons donc ce musée-temple qui m'a l'air de contenir tout un trésor. J'ai l'impression de ne jamais arrêter d'être surpris. C'est une ville idéale pour les touristes avides de découvertes ». Il s'engouffre à l'intérieur, pour découvrir les différents trésors que regorgent ce lieu, ébloui déjà par les nombreuses couleurs. Ce séjour est décidément très plaisant pour lui.

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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Ven 24 Mar - 12:06
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Tenue Jour 1 ~ Alors que son coeur luttait pour évincer le nuage atténuant l’éclat du soleil irradiant son âme à l’évocation de cette triste page du passé, il fut subitement arrêté. Stupéfait à la sensation inattendue de ce petit baiser, impromptu mais grisant. Ses joues se pâmèrent tandis que ses paupières battirent des cils, incrédule. Inimaginable mais si agréable. Des picotements pétillèrent dans tout son corps. Sa bouche n’eut que le temps de former une lettre, ne sachant que dire avant que ce ne fut à sa voix à lui qui vint bercer ses oreilles. Des paroles douces et sages, mais qui résonnèrent en écho avec la mélancolie enfouie dans son âme. Les souvenirs heureux, ils étaient légions surtout au cours des treize premières années de sa vie. En revanche, rares étaient ceux sur lesquels aucune ombre n’était répandue. Grossière tache d’encre renversée sur les lignes du passé. Était-il conscient, et de ses mots et des ses gestes, lorsqu’à nouveau, il déposa un baiser sur son front ? Pouvait-il comprendre à quel point, sa douce chaleur emplissait tout son univers de bonheur. Paisible soleil harmonieux qui chasse l’ombre et estompe les traits du passé dans sa lumière. Princesse de glace, il a su faire fondre son coeur. Reine impétueuse, il apaise ses maux, tempère sa colère et éveille sa joie malicieuse. Si différents, des caractères opposés, néanmoins, derrière les apparences, il n’était pas seul à être en conflit avec ses émotions. Pleine et entière, quelque soit son contrôle de façade, la jeune femme ressentait bien souvent à l’extrême. Les mauvais mais aussi les bons sentiments. Si le masque pouvait rester parfait quand les circonstances l’exigeaient, le coeur et l’esprit grondaient. Dans la colère comme dans la tendresse, et quand son coeur s’emballait, parfois son esprit, qui semblait pourtant sans peur, s’affolait. Mais quand il était là, près d’elle, qu’à travers un si petit geste qui signifiait déjà beaucoup, les battements de son coeur se régulaient, sensation d’être portée par un nuage. Ce papillon, elle l’avait précieusement gardé dans le monceau de son coeur préservé de la glace, afin que le jour de leurs retrouvailles,  il puisse s’envoler jusqu’à lui, messager silencieux de sa détresse. Quête d’un héros pour la sauver.

Du doux présent offert par ses lèvres, il avait permis à l’étincelle malicieuse de renaître en elle et d’exprimer non sans espièglerie un fond de vérité de ses pensées à ses égards. Loin de l’image de la fille studieuse, irréprochable et rigide, son esprit se révélait aussi bien joueur quand Hera se dévoilait. Le jeu était aussi une façon d’avouer des sentiments avec plus de légèreté, de facilité et en même temps avec une once jubilatoire. Le troubler de ses mots, elle aimait aussi le lire dans ses yeux. L’attirer en confessant son désir et « s’enfuir » pour susciter en lui l’envie de la suivre tandis qu’elle l’entrainait vers la destination suivante : China Town. Après lui avoir fait goûter un de ces gâteaux répandus dans le monde mais dit uniques dans cette pâtisserie chinoise de la Cité  du Lion, Hera s’enthousiasmait déjà à la perspective de chercher présents à remporter aux parents du jeune homme. Cependant, les mots de ce dernier ne tardèrent pas à plomber sa bonne intention. Elle fut surprise de l’entendre parler de la sorte. Elle savait que leurs rapports avec leurs parents respectifs divergeaient mais sans doute n’avait-elle pas été en capacité d’imaginer, ou de comprendre à quel point. Elle fut un peu déçue. Elle qui pensait avoir eu une bonne idée, avoir eu pour une fois une bonne intention, vraisemblablement, elle avait tapé à côté. Puis, Hera essaya de relativiser. Si la situation avait été inversé, qu’aurait-elle répondu ? Belle énigme… Si son père se satisfaisait de tout, sa mère… Trop difficile à contenter et encore plus lorsqu’elle faisait preuve de mauvaise volonté. Hera entama donc de hausser légèrement l’épaule, tant pis elle n’allait pas le forcer à s’impliquer pour ses parents s’il ne le souhaitait pas, lorsque ses muscles se raidirent à l’évocation de sa cousine. Sa si bonne amie…
« Oh oui, je suis certaine qu’elle sera ravie de recevoir un cadeau-souvenir de mon pays natal… » marmonna-t-elle pour elle-même d’une voix inaudible.
La jeune femme doutait que Jihye apprécie, à sa place, elle… Esquissant une petite moue malicieuse et crispée comme une enfant qui aurait peur qu’on puisse lire dans ses pensées, ses yeux glissèrent sur Hyeon, concentré à sa réflexion. Certes, certainement pas avec lui, mais si elle avait eu un cousin, ou plutôt si Jaehwa avait eu une petite amie un jour et qu’il lui ramenait un souvenir lié à elle, assurément l’aurait-elle brisé sur le sol quitte à le piétiner pour qu’il n’en reste plus rien. Après tout, n’avait-elle pas refusé de parler à ses aînés pendant des mois et des mois à cause de leur mariage qu’elle désapprouvait ? La jeune femme déglutit discrètement. Bien qu’un soupçon amusé, finalement, elle n’était peut-être pas pressée de présenter Hyeon au reste de sa famille, non pas tant pour lui épargner l’épreuve entre rejet et acceptation, mais aussi à cause du rituel des anecdotes peu glorieuses qui finissaient toujours par ressurgir à ce moment-là. Intérieurement, cela la fit doucement rire et elle souhaita bonne chance à l’avance à son petit-ami.

Pendant ce temps, leur promenade les avait conduit au pied du Buddha Tooth Relic Temple Museum.
« Et moi donc… » souffla discrètement Hera, sincèrement surprise, en écho aux paroles de son petit ami qui avait dit n’avoir de cesse de s’étonner depuis son arrivée.
S’il faisait référence à la Cité du Lion et ses trésors, la réflexion de la jeune femme le concernait lui. Oh, loin d’être de désagréables surprises mais déconcertantes. Toujours des petits riens, cependant, Hera avait commencé à connaitre suffisamment Hyeon pour les remarquer. À nouveau, et sans même sembler s’en rendre compte, il avait pris une décision. Elle l’avait laissé choisir entre visiter ou non le temple-musée, et il avait opté pour d’une manière qui paraissait tout à fait naturelle. Il ne s’était pas perdu en hésitation à savoir ce qui lui ferait plaisir à elle, que serait le meilleur comportement à adopter. Elle se demanda s’il ne se laissait donc par porter par sa curiosité ? Une question qui lui fit plaisir. Hera aimait voir Hyeon ainsi. Elle avait l’impression qu’il devenait un peu plus heureux, pas à pas.  À l’intérieur, ils suivirent le sens de la visite, d’un pas calme, se calquant sur l’atmosphère extrêmement paisible et relaxante des lieux. Les yeux de Hera redécouvrait les lieux qu’elle n’avait pas foulé depuis plusieurs années. Elle était curieuse et intéressée, mais son attention ne pouvait se retenir de se reporter inlassablement sur son petit ami : son regard, les traits de son visage lorsqu’il était intrigué, concentré… Alors qu’une petite distance s’était faite entre eux au gré de leurs intérêts, une question lui vint à l’esprit. Hera rejoignit son petit ami pour la lui poser, d’une voix basse afin de respecter la sérénité des lieux où il n’était pas interdit de parler mais discrètement de préférence.
« Au fait, tu ne m’en as jamais parlé, avez-vous foi en une religion dans ta famille ? »
Une interrogation très simple mais qui pouvait s’avérer fort importante, notamment si les Lee s’avéraient avoir effectivement un rapport particulier à la religion. Le franc-parlé de Hera pourrait l’amener à commettre un impair, un jour, si dans l’ignorance, elle tenait un propos mal reçu à ce sujet. De toute nature que puisse être la maladresse.

À peine une petite heure plus tard, les deux amoureux quittèrent le temple pour se confronter à nouveau la lumière éblouissante par contraste avec l’intérieur, plutôt sombre et frais. À présent, Hera entendait laisser China Town derrière eux et une certaine exaltation s’empara d’elle. La jeune femme ne dit mot sur la prochaine destination et entreprit d’arrêter elle-même un taxi pour les y conduire. Au bout d’un court trajet d’une dizaine de minutes, durant lesquelles Hera ne dit guère mot, tachant de dissimuler vainement une impatience palpable, le chauffeur les déposa au proximité du Marina Barrage. L’air marin et salé se fit instantanément plus vif et vivifiant. À peine descendue, Hera fit signe à Hyeon de la suivre tandis qu’à la hâte, elle accourue presque jusqu’au barrage qui formait la frontière entre la Marina Bay et la Mer de Chine méridionale. Elle ralentie avant de s’y engager, attendant que son petit ami la rattrape et pris sa main lorsqu’il arriva à sa hauteur. Autant précédemment, elle avait usé davantage de parcimonie, autant à cet instant, son ivresse spirituelle s’avérait-elle que seul son instinct dictait ses gestes. De toute façon, il n’y avait qu’une poignée de personnes éparpillés sur toute la longueur du barrage. D’un pas plus modéré mais néanmoins excité, Hera le laissa découvrir le panorama sur la cité du Lion du côté de la baie. Cependant, là n’était pas son principal intérêt pour sa part. Au bout de plusieurs mètres, elle lâcha soudainement sa main pour se précipiter sur quelques foulées jusqu’à la rambarde. Tournée du côté de la mer, Hera se redressa de toute sa taille pour inspirer profondément. L’air du large caressait la peau de son visage et s’immisçait avec un plaisir infini dans ses poumons. Quelques secondes, ses paupières s’abaissèrent sur ses yeux afin d’exalter ses quatre sens. Comme elle aimait cette sensation ! Comme elle aimait, encore plus que celui de sa ville, le parfum de l’océan ! Elle rouvrit les yeux. Cette vue ! Voilà certainement ce qui lui avait le plus manqué tout ce temps loin de sa cité natale ! Ce malgré la ligne interminable de paquebot de marchandises qui se laissait entrapercevoir à l’horizon. Certains considéraient cela comme déplorable, mais pour la jeune femme ces bateaux représentaient beaucoup. Le sourire encore plus léger et le visage rayonnant qu’ils ne l’avaient été depuis son retour, elle se tourna vers son petit-ami  et contait avec un bonheur manifeste dans la voix :
« Quand j’étais petite, je pensais que tout ceci appartenait à mon père. Je m’imaginai Reine des océans. Ma mère était toujours si fière lorsque nous venions ici d’évoquer le pouvoir de mon père en montrant l’horizon, puisqu’il contrôlait, je pensais qu’il possédait ! »
Faisant volte-face, elle tourna brièvement le dos à la mer, mais ce ne fut que pour mieux se hisser à la force de ses bras afin de s’asseoir sur la rambarde.
« Et puisque j’allais devenir Reine, tous les prétendants petits princes me demandaient de les épouser. »
Son regard porté en direction de la baie, elle le reposa sur Hyeon, sans rien perdre de sa malice.
« Mais, je leur ai longtemps répondu que j’avais déjà un fiancé. »
Petite étincelle à la surface de ses iris, elle finit de tourner son buste et son cou pour contempler à nouveau la vue sur ce monde qui occupait une grande place dans le sien.
« Ce qui ne manquait pas d’agacer ma mère ! »
Elle rit doucement à cette pensée. Le sourire aux lèvres, pourtant, une légère ombre se dessina sur son portrait. Comme si sourire avait soudainement rencontré un obstacle l’empêchant de s’épanouir pleinement. Un voile fin empli son regard qu’elle tourna alors à nouveau vers l’horizon. L’immensité infinie si familière de l’océan ne suscitait plus sa soif de liberté, sa simplicité enjouée presque enfantine. Non, iris égaré, perdu sur la surface des flots paisibles, sur les traits de son visage se peignait la mélancolie de la nostalgie. Souvenirs de son enfance, quand sa promesse de fiançailles avec le chevalier aux papillons s’était peu à peu évanoui. Vol de la délicate créature dont la silhouette s’était perdue à travers les rayons d’un soleil éblouissant. Sa gorge nouée, une perle de salée étincela au coin de son oeil. Avant que sa vue ne s’embrume, d’un revers du bout de ses doigts délicats, elle balaya cette larme naissante, prétendue conséquence d’un vent marin dont ses prunelles auraient perdue l’habitude. Hera déglutit discrètement, puis se tourna vers le visage de son petit-ami pour lui indiquer un bateau de plaisance dont la voile se détachait du ciel au loin :
« À 14 ans, ma lubie était de vouloir partir faire une traversée en solitaire ! »
Elle se souvenait du plaisir indescriptible qu’elle éprouvait à naviguer sur les flots. Comme une soif de liberté à la fois consumée et insatiable.
« Évidemment, mes parents ne me l’ont jamais permis et pendant un temps, j’ai rendu le personnel de la maison fou chaque fois qu’ils ignoraient où j’étais de peur que je n’ai littéralement mis les voiles pour m’entrainer. Ce qui… s’est effectivement produit quelques fois, » avoua-t-elle, pinçant un peu les lèvres mais derrière cette touche de honte, elle était plutôt fière de ses péripéties déraisonnables.
De toute la fratrie que la plus jeune eut toujours été la plus ingérable faisait l’unanimité, et ce n’était pas peu dire lorsqu’on connaissait les jumeaux. Une fois de plus, l’attention de ses yeux s’adonna au visage de son petit ami :
« Je crois que tu as raison quand tu dis que je n’ai jamais été bien sage… »
Lâchant une main d’appui sur la rambarde, elle vint chercher celle de Hyeon pour le tirer doucement à elle. Pivotant à nouveau légèrement, dos à l’océan, elle l’invita à lui faire face.
« Mais, si je ne m’étais échappée ce jour-là, aurais-je pu être là pour te sauver de ce vil serpent… »
Tandis que pour une fois, depuis son perchoir, elle le dominait presque en taille, Hera lui fit signe de s’approcher d’elle, comme si elle avait un nouveau secret à lui intimer. Malice pétillante dans les yeux et sur le bord de ses lèvres, elle se pencha doucement vers lui, vers son visage :
« Il n’y a presque personne et ils nous prennent pour des touristes… » souffla-t-elle dans un murmure.
Un frisson la parcourut et sans demander sa permission, ses lèvres vinrent lui dérober un baiser. Aussi tendre que gourmand, subtil délice sucré et moelleux, une vague de chaleur emplie son corps, se diffusant dans ses veines et se transformant en un volcan dans son ventre, les muscles de son abdomen se contractant. Elle l’aurait bien volontiers davantage dévoré mais sa propre pudeur la réfréna à se contenter de la simplicité. Néanmoins, cette poignée d’instants, lui suffisait déjà amplement pour combler son désir et sentir chavirer son coeur. Ses yeux clos, ses sens s’abandonnèrent dans un nouvel univers d’allégresse et électrisant. Caresse de ses lèvres, plus qu’un baiser, une douce impression de goûter à l’interdit, d’embrasser un zeste de liberté. Secondes qui se voudraient être heures, le vent du large se joue de leur chevelure et du tissu de leurs vêtements, tandis qu'ils ne font qu'un. Plus que des lèvres s’étaient les siennes, et pour la première fois, Hera s’accordait la véritable audace de les capturer au gré des siennes. Non. Ce voile de chaleur qui l’enveloppait ne traduisait pas de sa possession, mais plutôt de son abandon. Elle ne souhaitait pas tant posséder que donner. Plus qu’un papillon éphémère, il était ce récif auquel elle s’était raccrochée après tant d’années à lutter contre la marée. En conséquence, il représentait bien plus que de raison.

Des souvenirs heureux, si du passé il n’en reste plus, je les écrirais au présent.
Un temps nouveau conjugué avec toi, dessiné à l’encre de nous.


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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Jeu 6 Avr - 18:45
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Tenue Jour 1 ~ L'évocation de ses parents amène souvent le jeune homme à ressentir une certaine animosité, mais bien plus encore, une peine profonde et enfouie, qu'il ne peut malheureusement que contenir. Chaque fois qu'il voit des enfants heureux en compagnie de leurs parents il se questionne souvent sur sa propre famille, se demandant s'ils ont déjà eu de tels moments ensemble, ne se rappelant de rien avant la mort de son frère aîné, qu'il n'en garde aucuns souvenirs, ou alors sont-ils simplement cachés, enfermés, pour ne pas qu'il ait à souffrir. Qu'importe, il n'est pas ici pour remuer le passé, douloureux soit-il. Il passe donc rapidement sur ses parents pour se focaliser sur sa très chère cousine, la seule qui lui rend le sourire dans cette famille chaotique. Il grimace néanmoins en entendant les paroles de sa bien-aimée, fronçant légèrement des sourcils. Il sait que les deux jeunes femmes ne s'entendent guère, et qu'elles ont en conflit, pour son plus grand regret, mais que peut-il y faire ? Il a déjà essayé d'en discuter avec sa cousine et il a vu les conséquences de ses paroles. Il est même encore en froid avec la jeune femme, celle-ci ne lui adressant plus la parole et ne répondant plus à ses messages. Juste à cette idée, il ressent un infime chagrin, qu'il parvient à cacher derrière ce visage si neutre. « Je dirai plus qu'elle sera heureuse de recevoir un cadeau de son cousin. C'est plutôt ça l'idée ». Il sait de toute manière ce qu'il va lui prendre, certainement un collier en forme de dragon et quelques mets spécifiques de cette ville, et pour ses parents quelques mets aussi, rien de plus. Le dragon est bien plus symbolique pour lui que les autres choses. Il parcourt donc les quelques étalages pour acheter quelques nourritures, sous les conseils de la jeune femme, le collier attendra. Leurs pas les menèrent ensuite jusqu'au magnifique musée sous forme de temple, particulièrement imposant. Hyeon se laisse alors aller à la découverte et à la surprise, ses yeux parcourant chaque détail, intrigué par tout ce qui s'y trouve. Il faut dire que Hyeon est un homme avec une soif grandissante en terme de connaissances. C'est sûrement pour cette raison qu'il a un potentiel bien élevé mais qu'il n'a pas toujours le désir de développer ou de mettre en avant. Il se contente juste d'avoir le minimum, conservant toutes ces connaissances pour lui. Le jeune homme s'arrête brusquement de contempler les lieux, la question de Hera se faisant analyser dans son intégralité. Il n'avait pas pensé à cette question de religion qui peut, peut-être, nuire à leur relation. S'ils en viennent à se marier dans le futur, qu'adviendra t-il de leur religion ? Ce n'était pas des questions qui l'avaient perturbé jusqu'à maintenant. « Bouddhiste et protestant. Et toi ? ». Il n'ose préciser que leur mariage risque d'être compliqué en cas de religions diverses. Il a peur de trop de projeter avec elle et peut-être qu'elle relativise.

Après cette longue visite, Hera se contente de le guider sur la prochaine destination, sans dire quoique ce soit de plus et Hyeon ne pose pas non plus de question, préférant laisser une forme de suspense. De toute manière, même s'il savait où ils allaient il ne serait sûrement pas en capacité de savoir ce que c'est. Le stress l'envahit tout de même, mais il se contente de regarder le paysage défilé, se posant quelques questions. A peine arrivent-ils à destination que Hera est déjà à l'extérieur, semblant surexcitée à l'idée d'être là. Il ne peut s'empêcher de sourire, la trouvant totalement attachante. Il se laisse alors entraîner par la jeune femme qui prend soudainement sa main alors qu'il arrive à ses côtés. Elle a parfois des mouvements si affectueux et tellement mignons qu'il a presque envie de la prendre dans ses bras, instantanément. Mais Hyeon est encore trop Hyeon pour agir ainsi, déjà qu'il le fait parfois, il ne faut pas trop lui en demander. Il se pose aussi contre la rambarde, observant ce paysage si beau et si apaisant. Il inspire profondément, quelques secondes, sans fermer les yeux, observant le bleu du ciel comme le bleu de l'eau. Cette étendue d'eau et ce paysage ont le don d'apaiser ses maux, et surtout de lui permettre de respirer, enfin. D'être moins sous tension. Il n'est pas insensible à ce type de paysage, surtout pas dans ses conditions de vie. De nouveau, Hera évoque un souvenir qui lui fait doucement sourire. Comme c'est innocent et naïf de croire que son père a la toute-puissance, qu'il a conquis tous les territoires des océans, mais c'est tellement mignon. Elle a eu une enfance bien innocente, chanceuse qu'elle est. Il comprend mieux pourquoi son papillon a grandi ainsi, au travers des années, au travers des océans. Son cœur s'arrête néanmoins de battre, le papillon de sa vie se posant délicatement contre sa poitrine pour y déposer ses étincelles. Tel un ange, il y dépose une énergie de bonheur, déployant ses ailes pour l'éclairer sur  ce chemin obscur. Elle est la chaleur qui réchauffe son cœur refroidi par le temps. Il s'approche d'elle et glisse délicatement sa main dans la sienne, gardant son regard fixé vers l'horizon. « Ce sont de belles pensées que tu avais là, et j'espère que ton fiancé a entendu tes douces pensées ». Il esquisse un sourire, espérant que c'est bien lui l'être en question. Il la regarde quand même en biais, s'assurant qu'elle ne tombe pas de cette stupide rambarde. Une fatalité peut très vite arriver, alors il préfère être prudent mais n'en dit rien de son inquiétude, se contentant de contempler le paysage, aussi, et d'écouter ses paroles. Il retire délicatement sa main, se tournant dos à la mer, gardant ses yeux plongés dans le ciel. « Tu rêvais sûrement de liberté, de découvrir les horizons cachés. Tu étais sûrement curieuse de savoir ce qui se cachait derrière ses barrières invisibles. Et je ne peux qu'imaginer l'inquiétude que tu as dû donner à tes parents et au personnel de ta maison. Tu n'étais pas une fille facile ». Cette fois-ci, c'est la jeune femme qui vient prendre sa main, évoquant alors leur première rencontre, alors qu'elle l'avait sauvé d'un serpent, tandis que lui, l'avait sauvé d'un papillon. Il se dit alors que s'il n'y avait pas eu cette première rencontre très certainement qu'ils ne se seraient jamais rencontrés, très certainement qu'ils n'auraient pas eu ce fil rouge du destin, les liant, même des années plus tard. Il s'approche doucement d'elle, alors qu'elle le lui demande,sans savoir ce qu'elle s'apprête à faire. Et avant même qu'il ne puisse vérifier les alentours, ou même de comprendre quoique ce soit, les lèvres de la jeune femme sont déjà sur les siennes, douces et goûteuses. Elle les capture de manière plus intense que les précédentes fois et Hyeon se laisse faire. Il se laisse aller à ce baiser doux mais passionnel. Parce qu'il en a envie. Son baiser reste suspendu, comme un papillon humide. Il se sent aspirer, son corps lâchant un bref frisson. Désireux de l'ivresse et craignant d'y puiser. Il s'écarte après de la jeune femme, le cœur battant à tout rompre, un sourire joyeux sur les lèvres. « Merci Hera. » Il se contente de dire de telles paroles, et la prend soudainement par la taille pour la déposer au sol. Il caresse sa joue et déplace une mèche sauvage. « Je crois Hera que tu m'apportes bien plus que je ne l'aurai imaginé et bien plus que tu sembles le croire. Je suis heureux d'avoir croisé ton chemin ». Il inspire profondément, et gêné par ses dires se tourne brusquement vers l'étendu qui se trouve non loin glissant sa main dans la sienne tandis que l'autre pointe du doigt cette étendue inconnue. « Qui y'a t-il là bas ? Ça ressemble à un jardin n'est-ce pas ? Et si on y allait ? ». Il prend cette initiative uniquement sous le coup de la timidité, mais avant d'y aller, il propose de prendre une photo, d'eux deux, face à ce paysage unique. Pour le garder en tant que souvenir. Il se rapproche doucement d'elle, la prenant par l'épaule, demandant à un passant de les prendre en photo. Cette fois-ci il se fait plus proche d'elle. Il se permet ensuite de regarder la photo, un sourire aux lèvres. « Je trouve que ça fait un bel ensemble ».

Il prend ensuite le chemin du jardin, tenant toujours Hera par la main. « Par où commence t-on ? Il a l'air d'être immense ce jardin. Je ne sais même pas comment il s'appelle ? » demande t-il à Hera, curieux de savoir le nom de ce parc. « On peut commencer par ce qu'il y a là bas ? Enfin je ne sais pas, je ne m'y connais pas du tout ». Et puis Hera a peut-être d'autres projets. Il ne veut pas empiéter sur son plan de base.  

- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Dim 9 Avr - 16:21
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Tenue Jour 1 ~ La ville regorgeait de mille et un trésors. De lieux somptueux, aussi impressionnants que renversant, des découvertes mémorables, mais pour une native de la Cité du Lion, il y avait parfois des espaces plus anodins qui représentaient beaucoup. Ce barrage, la vue qu’il offrait, faisaient partie des simples merveilles parmi les plus chères en son coeur dans ce micro-État qui l’avait vu naitre et grandir. Partager ce moment, le graver dans la pierre de leurs mémoires avec celui qu’elle aimait l’emplissait d’un bonheur l’emportant sur l’entendement. Elle était heureuse. Juste ô combien heureuse, d’être là avec lui, de pouvoir vivre et exprimer sa tendresse à son égard sans avoir à se cacher des regards. C’était doux, c’était tout. Un baiser accordé, un amour murmuré. C’était simple, c’était plus que suffisant. Elle avait l’impression en cet instant où ses lèvres goûtaient encore celles de son prince charmant qu’en ce monde, il n’existait réellement de plus grande richesse que celle du coeur, celle d’aimer et d’être aimé. Parce qu’il ne la repoussait pas. Parce qu’il ne la rejetait pas. Hera avançait, chaque fois un peu plus, par-delà les limites que Hyeon s’était toujours posé, plus ou moins indépendamment de sa volonté. Elle le savait. Elle avait parfaitement conscience de tout ce qu’elle pouvait lui imposer, mais c’était plus fort qu’elle. Quand  bien même la jeune femme souffrait également d’une véritable pudeur de ses sentiments, elle n’en était pas moins intrépide et aventurière. Elle possédait ce tempérament à pousser les barrières. Jamais encore Hera ne s’était permis une telle audace que d’embrasser ouvertement en public sans se soucier du regard d’autrui. Jamais, ils ne pourraient se le permettre à Séoul. Et plus que son univers à lui faire découvrir, Singapour se parait du sceptre de la libératrice. Protectrice de leur amour, de ses bras elle leur offrait une alcôve où leur permettre d’apprendre à la vivre pleinement.

Le baiser s’interrompt mais la magie ne cesse. Un remerciement et son nom qui résonne. Étrange sensation, délicieux frisson que t’entendre la voix de celui qu’on aime prononcer notre prénom. Un battement de cils, léger étonnement quant à la raison de ce remerciement, son coeur s’emballa de plus bel lorsque ses mains vinrent la porter par la taille. Pieds au contact du sol, désormais, elle devait à nouveau lever les yeux pour s’accrocher aux siens. Prise indispensable pour ne pas se laisser chavirer, subjuguée par ses paroles. Hyeon… Hyeon et ses mots. Si parfois, il était victime de sa maladresse, le fait d’apprendre à exprimer ses sentiments en faisait aussi leur force. Lui qui parvenait si mal à mettre des mots sur ce qu’il pouvait ressentir il y avait encore si peu de temps, Hera n’était pas sans remarquer ses efforts. Parfois, elle non plus n’adoptait pas la meilleure de réaction. Mais, elle y prêtait une grande attention au moindre petit signe. Et lorsque le jeune homme se livrait à l’exercice du partage de ses pensées, ses lèvres dévoilaient des trésors de simplicité et surtout de sincérité. Une confession sans détour qui la toucha profondément. Sans doute d’autant plus qu’il ne pouvait se douter. Elle ? Elle pouvait vraiment apporté quelque chose à quelqu’un ? À lui ? Existait-il de plus douce satisfaction en ce monde que de l’entendre dire qu’il était heureux ? Et ce, un peu grâce à elle…

Elle aurait pu et sans doute saisi cet échappatoire de le taquiner tendrement sur sa tentative de diversion si elle-même n’avait pas été tant troublée. Agréable voile de brume qui enveloppe son esprit demandeur de l’abandon à l’allégresse d’un coeur entiché. Alors, Hera ne l’embêta pas et le put que conserver ce sourire aux lèvres si unique que seul Hyeon semblait savoir faire renaître sur son visage. Faible soubresaut, son regard s’entrouvre au contact de cette main venue chercher la sienne. Ses yeux suivirent la direction pointée de son doigt, là où s’élevaient les dômes de Garden By the Bay. Perspicace à son insu, là se situait bel et bien la prochaine étape de leur visite. Cependant, le pianiste ne s’empressa pas tant de partir dans cette direction, désireux auparavant de prendre une photographie, non pas seulement du paysage mais d’eux deux. Son échine frémit de manière infime lorsque Hera sentit le bras de Hyeon entourer ses épaules. Il la rapprocha de lui. Son abdomen se contracta légèrement, en proie à la valse complice de l’intimidation et du confort. Si elle parvint à sourire sur la photographie, elle ne put estompée la teinte rosée sur ses joues, tandis que son attention dirigée discrètement plus sur son petit ami que sur le photographe trahissait le fond de sa pensée. Elle ne pensait qu’à lui. Dans son appréciation de la photographie, Hyeon ne fit pas de commentaire pour le relever. L’avait-il remarqué ? En tout cas, cette fois-ci, il avait pris le temps d’y jeter un regard, en plus d’avoir l’initiateur de cette photographie. S’accrochant doucement à son bras, la singapourienne redressa la tête alors penchée à son instar sur l’appareil vers lui :
« Je dirais même que c’est un parfait ensemble. Comment cela ne pourrait-il l’être ? La vue est superbe et les deux modèles d’une rare beauté ! »
Une lueur d’espièglerie, Hera n’en pensait pas moins ses paroles. Après tout, la jeune femme n’avait jamais douté de son apparence. Elle s’était toujours considérée belle et la modestie n’était pas inscrite dans ses gênes.  Ses yeux montèrent juste légèrement jusqu’au chapeau que coiffait Hyeon, au-dessus duquel resplendissaient les rayons d’un soleil radieux. Sa main toujours lovée dans la sienne, Hera ne put s’empêcher de penser que son petit ami était bien différent aujourd’hui, et un peu plus chaque heure passante. Inconsciemment, elle pencha un tout petit peu la tête de côté, effet de son réflexion. Était-ce l’air de Singapour qui lui permettait de se sentir plus libre ? Plus vivant ? Ou était-ce les effets d’un soleil trop éclatant qui lui tapait sur la tête ? Cette idée aurait pu la faire rire mais en même temps, l’égérie se dit qu’elle devrait être prudente et veiller à ce que le brusque décalage climatique n’affecte pas la santé de son petit ami. En conséquence, lorsqu’ils pénètrent dans l’enceinte des fameux jardins, Hera lui répondit avec une idée déjà assez définie du parcours à suivre :
« Nous sommes à Garden By the Bay, les célèbres jardins de Singapour ! Ici tout est… À l’image de la ville, dirons-nous ! Prouesses architecturales, densité végétale hétéroclite, styles différents contrastant dans une déconcertante harmonie, folie des grandeurs dans un espace finalement restreint et summum de la modernité en union avec la nature. »
À nouveau, les yeux de Hyeon risquaient fort d’être surpris, agréablement surpris, et Hera s’enthousiasmait à la perspective des expressions sur son visage.
« Commençons par Cloud Forest ! s’exclama-t-elle en désignant un des deux dômes. Nous y serons au frais. »
Elle leva les yeux au ciel.
« C’est le mieux à cette heure où le soleil tape si fort. »
Et probablement mieux pour lui. Elle raffermit tendrement sa prise sur sa main et l’entraina à sa suite en direction du point de départ de leur promenade :
« Tu ne vas pas en croire tes yeux ! »

En effet, Cloud Forest se révélait être un dôme de forêt tropicale mêlant végétation, brume et cascades dans un agencement digne d’un film de science-fiction, telle une immersion dans un autre monde. Une promenade sans pareille qu’ils effectuèrent paisiblement, moment de quiétude et sérénité, main dans la main à admirer cette création végétale. L’air y était humide, mais doux. Hera n’en apprécia que d’autant plus le cheminement en la compagnie de Hyeon. Ils n’échangèrent que quelques mots, par-ci par-là. Des informations lorsque la jeune femme possédait quelques connaissances sur certaines plantes en particuliers, souvent accompagnées d’une nouvelle anecdote souvenirs, raison pour laquelle le savoir qu’elle détenait s’était naturellement inscrit dans sa mémoire. Nombre de fois, la singapourienne avait déjà visité les lieux, que ce fut en famille, dans le cadre scolaire ou avec ses camarades prétendument amis. Il en fut de même ensuite dans le second dôme : Flower Dome. Un décor plus classique quoi que pas moins impressionnant à sa façon. Le paradis des fleurs avec des espèces parfois extrêmement rares composant différents tableaux à thème. Un festival de couleurs aussi enchanté qu’enchanteur. Une magie nouvelle mais ô combien exaltante pour les yeux. Devant un somptueux parterre de fleur, entourant des éléments de décorations dressés afin d’agrémenter cette visite aussi prisée par les enfants, Hera lâcha un moment la main de Hyeon. Elle hâta le pas sur quelques foulées afin d’interpeler un couple de trentenaires occidentaux anglophones. La jeune femme s’excusa de les déranger et leur demanda de bien vouloir les prendre en photo. Ils n’auraient jamais assez de souvenirs de cette journée. Leur assentiment très chaleureusement obtenu, elle s’en retourna auprès de son petit ami, pris la pose à côté de lui, attentive à l’instant précis où la femme appuierait sur le déclencheur. Lorsqu’elle saisit ce léger mouvement de l’index, Hera s’empressa de se dresser sur la pointe des pieds afin de dérober un baiser sur la joue de Hyeon, un geste tendre immortalisé par l’appareil qu’elle avait pris soin de régler en mode rafale au moment de le confier entre les mains de ses interlocuteurs. Puisque que touristes occidentaux, ces derniers ne furent nullement choqués par cette malice romantique et au contraire, trouvèrent leur couple charmant. La femme les complimenta sur leur beauté bien assortie en rendant l’appareil. Remerciement et salutations échangés, les deux couples reprirent leur errance saine et sereine dans les allées du jardin de fleurs.

Il y avait énormément à faire sur le vaste site de Garden By the Bay et aisément, les touristes souhaitant prendre le temps de tout découvrir et admirer pourraient très certainement y passer la journée. Le jeune couple d’étudiants n’avait malheureusement pas le temps de s’accorder un tel luxe. Néanmoins, la native de la Cité du Lion tenait à ce que son petit ami ait un aperçu des jardins extérieurs, notamment les jardins à thèmes reprenant les grands héritages qui composaient la culture si riche et diversifiée de la cité-état. À l’instar de la ville et ses quartiers, ils suivirent un parcours commençant par Indian Garden, Chinese Garden, Malay Garden et enfin Colonial Garden. Dans une allée peu fréquentée à cette heure de ce dernier parc, un espiègle petit papillon vint à virevolter devant eux. Instinctivement, comme elle en avait pris la déconcertante habitude durant de nombreuses années, Hera le laissa capturer son regard et l’envoûter. Spontanément, elle lui suivit, comme si la parade du battement de ses ailes guidait ses pas. Dans un bosquet de fleur, il disparut. Le charme se rompit mais l’attention de la demoiselle n’en fut pas moins séduite par la finesse et l’éclat des pétales d’une fleur. Elle s’accroupit alors gracieusement pour se mettre à autre afin de mieux la contempler. Puis, soudain, elle vit une ombre osciller juste au coin de son oeil. Par réflexe, elle sursauta, bondissant sur ses pieds pour se retourner à la hâte et buta contre un obstacle. Contre le torse de Hyeon plus précisément. Collée contre lui, les rythmes de son coeur s’accélèrent et ses yeux timidement sur son visage se levèrent. Joues empourprées, elle fut enveloppée de l’impression d’une sensation retrouvée. Son assaillant surprise se dévoila à elle, battant de ses ailes à présent autour du garçon. Petit plaisantin répondant au doux nom de papillons. Hera ne bougea pourtant pas de suite, bercée par le sentiment de renouer avec ce jour où le fil du destin à leurs doigts s’était entrelacé. Au bout de quelques secondes, la confusion se fit et de quelques pas elle recula, regard fuyant, se raclant légèrement la gorge comme pour passer prestement sur ce moment certes attendrissant mais fort gênant. Gêne de concéder qu’elle puisse se montrer parfois vulnérable, dans le besoin d’être rassurée…

Pour finir cette longue balade de plus de trois heures, les jeunes amoureux arrivèrent aux pieds des célèbres Supertrees dont ils avaient pu apercevoir la cime tout au long de leur visite des jardins extérieurs. L’après-midi touchait à sa fin et dans quelques dizaines de minutes, le soleil qui avait progressivement entamé sa descente se coucherait par-delà l’horizon. Il n’y aurait alors de meilleur point de vue pour le contempler que le bar au sommet du Super Tree, la prochaine étape prévue au programme de la singapourienne. S’approchant d’un pas paisible, conservant tendrement la main de Hyeon dans la sienne, elle s’enquit de lui demander :
« Ça va ? Tu ne te sens pas trop fatigué ? Ça t’a plu ? »
Elle prit soin de l’observer.
« La chaleur n’a pas été trop étouffante à supporter ? Je ne sais pas toi, mais j’ai une grande envie de me désaltérer ! » enchaina-t-elle avec enthousiasme.
De sa main libre, elle désigna le sommet du Super Tree.
 « Montons là-haut ! Il y a un service de restauration où nous pourrons commander à boire ! Et là encore, c’est une vue de la ville à ne pas manquer ! »


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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Mar 11 Avr - 18:45
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Tenue Jour 1 ~ Hyeon n'a jamais réellement appris à exprimer ses véritables sentiments, ceux-ci finissant soit dans les abysses de son âme, soit sous forme de quiproquo pouvant durer toute une vie. Il faut dire que Hyeon n'est guère très adroit avec les mots, et même les gestes allant avec les mots, malgré son éducation pourtant riche. Mais un enfant a beau en savoir beaucoup, a beau être particulièrement instruit, cela ne veut pas toujours dire qu'il peut mettre en pratique ce qu'il connaît, et puis, ce n'est qu'une connaissance superflue du monde. Lui, il a toujours vécu avec ses principes, ses normes, sans jamais se soucier de ses propres pensées, étant incapable de s'exprimer correctement et pourtant, progressivement, au fil des jours, il apprend. Il apprend le monde, à s'exprimer, à partager aussi. Et tout ça, grâce à ce papillon qui vole chaque jour autour de lui et qui répand son odeur si exquis et si unique. C'est ça, l'effet papillon. Alors il la regarde, au dessus de cette barrière, ses cheveux longs livrés au vent, son visage de porcelaine exposé au soleil, les lumières dansantes sur son visage. Elle est belle Hera. Elle est belle sa Hera . . .Et alors ses yeux croisent les siens. Il la regarde, intensément, sans rien dire, le genre de silence qui signifie tout. Bâtissons notre empire, bâtissons notre amour, a t-il envie de dire, mais il reste muet, sans un mit, se contentant de garder son regard ancré dans le sien ? Il sait que ce n'est pas plus aisée des construction, mais il suffit d'y aller progressivement, de poser chaque édifice, jusqu'à ce qu'il s'élève aussi haut que le ciel, aussi haut que la lune. Jusqu'à toucher les astres. Et alors il se met à la porter, rapidement, mais donnant quand même l'impression de vouloir l'amener jusqu'aux astres qui peuplent l'univers, pour mieux la préserver, ou pour mieux la mettre en haut de cet édifice, qui se construit pas à pas. Et alors, poussé par une force inattendue, il finit par dire, « tu sais Hera, je veux juste te voir et t'avoir auprès de moi. Pas forcément qu'on s'embrasse,qu'on se fasse des câlins ou qu'on se tienne la main. Je veux juste ta présence ». Il réalise alors qu'elle peut se méprendre sur ses mots, pensant très certainement qu'il ne désire ni ses lèvres, si son touché, mais ce n'est pas ça. Il veut juste lui dire qu'il a nécessairement besoin de sa présence, le reste a très peu d'importance. Mais il ne sait comment s'exprimer autrement, alors il se contente de ces quelques mots, ayant espoir qu'elle comprenne la signification qu'il souhaite donner à cette phrase. Gêné par toute cette spontanéité, il tente alors une quelconque diversion, pour passer à autre chose, pensant alors à mémoriser ce moment. Chaque fois qu'il regardera cette photo il repensera aux dires de la jeune femme, aux quelques battements soudains de son cœur, et à cette joie immense ressentie dans l'instant présent. Il veut conserver cette image de bonheur apparent, ce doux songe et cette ivresse amoureuse. Même si une photographie n'est rien comparée à sa mémoire émotionnelle. Il esquisse alors un sourire lorsqu'elle évoque la beauté des deux personnes présentes sur la photographe. « Tu as bien raison de le signaler. Et cette femme aux côtés de cet homme semble lui apporter une certaine beauté, sans elle, il serait bien terne alors que là, il éblouit d'une flamme presque envieuse. Cet homme doit sûrement être heureux. L'amour doit le fortifier ». Un sourire espiègle se dessine sur ses lèvres tandis qu'il débute la descente vers le jardin, sans ajouter un mot en plus, gardant ce sourire presque niais.

Il suit tranquillement la jeune femme qui lui fait presque la promesse d'être éblouie par ce paysage qui l'attend très certainement. Il a bien hâte de continuer la visite de cette ville qui regorge de trésors inestimables. Il se sent parfois comme un enfant qui redécouvre des joies bien banales. Il se demande s'il ne paraît pas trop enfantin à la jeune femme avec ses exclamations devant tant de beauté et de découverte. Il faut dire qu'au cours de son enfance, il n'a connu que les musées, ou du moins que des visites bien trop scolaires, sans jamais réellement profiter, se centrant surtout sur la connaissance, le savoir. Tandis que là, il profite, s'extasie, ressent une véritable envie et joie d'être présent, mais sûrement est-ce par la présence de Hera qu'il se sent plus intrigué par ces visites, s'il avait été seul, sûrement qu'il se serait uniquement concentré sur le côté instructif, sans forcément prendre de plaisir. Lorsqu'il pénètre avec Hera dans Cloud forest, il a un mouvement de recul. Dès le début il se sent submergé par cette vergeture si peu commune. Mais au début, cela l'étouffe, car il n'est pas habitué à être face à autant de nature, et puis, avec la présence de Hera, il finit par s'apaiser, par apprécier l'air qui se trouve dans ce dogme. C'est étrange comme sensation mais il se sent bien, apaisé. La fraîcheur que procure la nature est agréable et il a presque le souhait de rester encore là, quelques heures. Il a l'impression d'être autant dans le film avatar que dans un films préhistorique, s'attendant à y trouver quelques faux dragons. Malheureusement le décor change et cette fois-ci, la serre est parsemée de fleurs colorés, éblouissant ses yeux. Et alors Hyeon se souvient. De cette fois où ils se sont rencontrés pour la première fois, sur cette petite falaise verte, ornée de quelques fleurs, lui se précipitant vers un parterre de fleurs, pour essayer d'en arracher une, pour la lui offrir. Mais il avait finalement abandonné, par crainte d’abîmer cette si belle fleur, se promettant d'en trouver une plus belle. Il réalise alors qu'il ne pourra jamais trouver plus belle fleur que celle qui se trouve à ses côtés et qu'il ne pourra donc jamais lui offrir une digne de ce nom. Il laisse donc sa bien-aimée s'en aller, partant vers des inconnus pour très certainement avoir une photo. Ce qui s'avère être le cas. Il est vrai que le paysage est très beau et qu'il y a de quoi faire une magnifique photo. Hyeon se tient droit, se rapprochant un peu de Hera sans trop le faire au vu du nombre de personnes présentes, mais, au moment même où il entend le bruit strident du bouton pour prendre la photo, il sent quelque chose de mouillé sur sa joue. Les lèvres de Hera. Surpris, son visage se tourne vers la jeune femme, ses joues prenant une légère teinte rosée. Désormais, ils ont une photo où Hera l'embrasse, même si ce n'est que sur la joue, c'est déjà beaucoup. C'est signe d'une complicité et de l'ivresse de leur amour. D'un point de bonheur. Parfois l'affection est une fleur timide qui n'éclot qu'avec le temps.

Tandis qu'ils marchent tous les deux côte à côte, la jeune femme lui échappe, quelques brèves secondes. Elle s'envole il ne sait où, et est obligé de la suivre, de crainte de la perdre de vue. « Hera,que fais-tu ? Ne t'éloigne pas si soudainement de moi. On ne sait pas ce qu'il peut arriver, autant pour toi que pour moi » dit-il avec ce soupçon d'inquiétude qu'il tente de contenir mais qu'il y arrive très peu. Il sait qu'elle n'apprécie pas forcément qu'il s'inquiète pour elle, et il n'aime pas les exprimer, mais il a peur qu'elle s'éloigne trop de lui et qu'elle finisse par disparaître un jour. Et alors qu'il observe la jeune femme, de ce regard enveloppant, il l'aperçoit. Ce papillon. Papillon d'amour. Qui vole autour de lui, et près de Hera, les recouvrant de sa magie, liant leurs destins au passé, au présent mais aussi au futur. Il se souvient, encore une fois, de quand il l'a rencontré pour la première fois. C'était évident, à cette époque. Évident qu'elle serait la seule pour lui. Évident que ses battements s'étaient définitivement tournés vers la jeune femme. Évident, qu'il n'allait plus craindre les maux de la vie à ses côtés. Évident qu'elle était son papillon. Et alors le papillon tournant autour d'eux s'envole comme un souffle aux voûtes éternelles, destin enchanté, qui ressemble au désir qui jamais ne se pose et sans se satisfaire, effleurant toute chose, retourne au ciel chercher la volupté. « Comme c'est amusant » dit-il d'une douce voix, « de toujours croiser un papillon. Je crois qu'il y a toujours un papillon pour nous suivre ». Il esquisse un sourire, amusé par ses propres paroles. Mais il est vrai que des papillons ils en voient souvent, ce qui peut paraître tout à fait normal, mais pour le jeune couple un papillon signifie bien plus qu'être un animal. Il y a une représentation bien plus profonde. Il prend de nouveau la main de la jeune femme et s'en va en sa compagnie, pour la suite de la visite. Le soleil s'efface néanmoins progressivement pour laisser la place à sa chère voisine la lune. Et alors Hyeon se demande si elle a prévu quelque chose pour leur premier coucher de soleil, ce qui semble bien être le cas. Il se laisse donc entraîner, encore une fois. « Ne t'inquiète donc pas. Si je n'allais pas bien, je te l'aurai déjà signalé. Et cela m'a autant surpris que plu. Ce premier jour n'a absolument pas été décevant, bien au contraire. Et pour tout te dire, je n'ai pas réalisé à quel point il pouvait faire chaud ». Il acquiesce ensuite lorsqu'elle propose d'aller boire un verre, se posant très certainement pour apercevoir la vue.

A peine sont-ils arrivés tout en haut qu'on leur propose immédiatement une des meilleures tables, du moins, là où la vue est la plus époustouflante. Hyeon regarde alors autour de lui, émerveillé par cette atmosphère si particulière mais si plaisante. Le soleil s'apaise de plus en plus vite, leur commande, de boissons, arrivant enfin. Il amène le verre jusqu'à la jeune femme, ses yeux pétillants d'une douce chaleur. « A nous, Hera. A ce premier jour à Singapour qui m'a apporté bien plus que je ne l'aurai imaginé. Tu m'as fait découvrir une part de ton monde, mais bien plus encore, une partie de toi. Une partie que je ne connaissais pas mais que j'apprécie de jour en jour. Je découvre ta culture, même si elle est bien différente de la mienne, mais pour autant, elles se complètent, comme nous nous complétons. Jusqu'à là, je n'étais qu'un homme ordinaire, et puis je t'ai rencontré . . . j'ai changé. Progressivement j'apprends à être en communauté, à expliciter mes pensées, j'apprends à me redécouvrir ». Doux air d’allégresse et suave qui passe, rencontre de deux papillons aimants et aimés. Léger frémissement, confusion d'un instant, sourire sincère, cœur amoureux et l'espoir d'aimer longtemps, d'aimer toujours, d'aimer chaque jour davantage. Et, la main dans la main, dominant tout prestige, nous vivrons, nous mourrons, triomphants par l'amour ; Non plus Toi, non plus Moi, mots que l'amour corrige, mais Nous, sans fin et sans retour ! Il se lève ensuite de son siège et vient prendre la main de sa bien-aimée, pour l'amener jusqu'aux remparts surplombant la ville. De là, il observe la paysage qui s'étend à perte de vue, lumineux et tendre. Il pose ses deux mains contre les barres, tenant dans l'une son verre encore remplie. « C'est vraiment très beau ce paysage. Et c'est le cœur léger que j'observe ce panorama car tu sais Hera, je crois que . . . . depuis que je suis ici, je me sens différent. Ce n'est en rien négatif. Ne t'en inquiète pas, bien au contraire, j'ai l'impression d'avoir l'esprit quiet et la conscience en repos. Je ne sais jusqu'à quand tout cela va durer, si tout ça n'est qu'illusion, éphémère, mais je découvre une autre personne, plus douce, et agréable. Et tout ça, je n'aurai su le ressentir sans toi, Hera ». Qu'aurait-il été à l'heure actuelle ? Serait-il devant son piano, jouant quelques notes, ou aurait-il été à une soirée bien trop aisée, avec ce masque fictif d'homme parfait, se tenant droit, restant toujours sur ses positions, ne s'ouvrant pas à ce monde pourtant si agréable ? A t-il changé réellement ou n'est-ce que passager ? Oh et puis qu'importe, même si ce n'est que pour un temps, il a tout pour en profiter. Il dépose son verre sur le rebord, et se tourne vers Hera qu'il prend par les épaules, avec une extrême tendresse. Et sans un mot, sur ses douces lèvres, sucrées et salées, il y dépose le mot éternité.
 

- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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