Wearing ♦ Il fallait savoir rendre à César ce qui était à César. Sans Jin Hee ce soir-là, Raon aurait fini par devenir complètement fou avec sa surcharge de boulot. Il insistait depuis un moment pour avoir un assistant d'administration mais pour le moment rien n'y faisait. Alors il déléguait par-ci par-là et au final rien n'était fait et il se retrouvait dans cette situation infernale. Outre son aide, la présence de la coréenne lui permettait de se détendre et ne pas céder à la panique, bien que Raon n'était pas connu pour stresser. « Te divertir ? Ça doit être bien ennuyeux sans moi. » Leur relation était particulière, pas vraiment claire, mais il n'était définitivement pas en droit d'affirmer ce genre de choses. Mais il le faisait, parce que ça l'amusait.
Mais l'amusement se devait d'être de courte durée. S'il ne parvenait pas à terminer tout ce travail avant le lendemain matin, les retombées seraient importantes voir graves. Son poste serait même en danger, ce qu'il ne pouvait pas se permettre. D'ailleurs les paroles de Jin Hee trouvèrent écho en lui, un peu trop même. Ce qu'il mangeait ayant soudain un goût de cendres alors qu'il pensait à ce qu'il avait rêvé pour sa vie et ce qu'elle était vraiment. « Je tiens à ce job oui et non. C'est juste que parfois il faut faire ce qu'on doit faire et pas ce qu'on veut. » Il haussa les épaules comme pour dédramatiser ce qu'il ressentait et ce qu'il disait. « Si je voulais faire ce que je veux, et j'en ai aucune idée en fait, j'devrais sans doute reprendre des études et j'en ai pas les moyens. » De nouveau il parlait avec détachement, insouciance presque alors que le sujet de la conversation n'était pas des plus réjouissants. « C'est juste que le branleur que je suis est à la tête d'une famille dont tous les membres sont à la Yonsei. J'te laisse faire le calcul. » Une fortune. Bien que la famille ait eu de l'argent de côté grâce aux économies de leur père et tristement à son assurance vie, la petite cagnotte n'était pas éternelle. Encore moins avec l'entrée de la benjamine à l'université. Raon avait dû contracter plusieurs prêts qu'il devait maintenant s'acharner à rembourser. Au final, l'égoïsme du coréen, c'était de se complaire dans cette situation et de justifier son immobilisme par leur situation familiale. Malgré lui, il avait l'air grave, le sujet n'étant pas des plus faciles pour lui.
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Re: Night shift feat. Seo Jin Hee | Ven 9 Juin - 20:45
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Re: Night shift feat. Seo Jin Hee | Mer 14 Juin - 22:32
Les nouilles touillées et retouillées, je finis par imiter quelque peu mon collègue de travail en glissant une part raisonnable dans ma bouche. Par chance, le livreur est arrivé assez rapidement sur les lieux. Elles sont donc encore relativement chaudes, ce qui est forcément source de plaisir. Je n'ai pas forcément eu le temps d'attaquer et j'ai bien peur que ce dîner improvisé soit un frein à notre rythme de travail. Avoir le ventre vide est à l'origine de beaucoup de déconcentration mais un ventre, à l'inverse, bien plein, nous pousserait à faire une petite sieste. Je me demande si ce n'est pas dans les habitudes du jeune homme en face de moi. Un sourire en coin se dessine sur mes lèvres alors que je tapote doucement celles-ci pour éviter toute trace de sauce ou autres conneries. Je compte rester élégante jusqu'à la fin de mes jours voire même quand mon seul ami décidera de faire cramer mon corps parfait dans un local à cet effet. Pourquoi j'emploie un terme masculin ? Ce n'est pas pour paraître neutre. Non, les femmes m'ont toujours détesté et il est clair que cela ne changera jamais de ce côté. C'est déjà difficile de se supporter alors si je devais supporter les bavardages et commérages incessants de ces petites dames en plus, autant crever tout de suite. D'ailleurs, je finis par me demander ce que pense Raon de tout ça. Je ne parle pas définitivement des choix qui s'imposeront à certains à ma mort mais bel et bien de son travail. C'est vrai ... Avoir un job de ce type doit être d'un ennui mortel et je ne pense pas qu'il gagne très bien sa vie, ici. L'université a beau accueillir des fils à papa, ils doivent restreindre le budget quelque part. Et à défaut de ne plus entretenir les infrastructures, autant se lâcher sur le type qui n'aura pas le courage de se défendre ? Quoi que ... Je suis certaine qu'ils se moquent pas mal de se mettre les petits comptes bancaires à dos. Arquant un sourcil, la réponse de Raon sous-entend un besoin de survivre. Et pourtant, je ne suis pas convaincue par cette dernière. Il faut dire que j'ai eu la vie facile pendant des années. Ce n'est pas ces derniers mois en tant que divorcée qui me feront changer d'avis. C'est que je suis aussi dure en affaires que mon ex-mari. Continuant ma dégustation, je crois que c'est la première fois qu'on discute posément ou devrais-je dire sérieusement ? Le terme est peut-être un peu trop fort. " Eh bien... Tu ne dois pas être aussi branleur que tu le penses... " Attention, ce n'est pas un compliment. La suite s'enchaîne très vite et très naturellement. " Si tu travailles pour faire plaisir à tout le monde, je trouve ça plutôt courageux. " Et surtout très débile mais il n'est pas question de pourrir l'ambiance. Quoi que, ça serait mal me connaître. Je sais bien que je suis très hypocrite et manipulatrice mais en fait, il faut savoir ouvrir les yeux par moment. Au fond, Raon a dû déjà y penser. " Elles ne comptent pas te donner un coup de main ? " Je devrais faire attention à ce que je dis. Vivre en usant de l'argent des autres est presque ma marque de fabrique. La différence est que, par exemple, Yi Jung a largement profité de sa vie à côté. Il n'a juste pas eu l'occasion de combler son envie d'être père. Comme si j'aurais pu devenir mère un jour ou l'autre ... Les hommes perdent la tête et ce n'est pas tout le temps à cause des femmes. Mais, pour revenir sur ce que je dis, il avait tout ce qu'il voulait de son côté. Quant à Raon, celui-ci ne semble pas très heureux. Et oui, la générosité ne peut pas contribuer au bonheur. Parfois, être égoïste est une des meilleures voies à emprunter. Paroles de Jin Hee. " Qu'est-ce que tu vas faire quand elles seront grandes ? Peut-être qu'elles se sentent redevables maintenant et après ? Elles goûteront aux joies du succès, si elles ont de la chance, et elles finiront par t'oublier. Et toi ? Tu seras encore coincé entre ces quatre murs. "
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Les nouilles touillées et retouillées, je finis par imiter quelque peu mon collègue de travail en glissant une part raisonnable dans ma bouche. Par chance, le livreur est arrivé assez rapidement sur les lieux. Elles sont donc encore relativement chaudes, ce qui est forcément source de plaisir. Je n'ai pas forcément eu le temps d'attaquer et j'ai bien peur que ce dîner improvisé soit un frein à notre rythme de travail. Avoir le ventre vide est à l'origine de beaucoup de déconcentration mais un ventre, à l'inverse, bien plein, nous pousserait à faire une petite sieste. Je me demande si ce n'est pas dans les habitudes du jeune homme en face de moi. Un sourire en coin se dessine sur mes lèvres alors que je tapote doucement celles-ci pour éviter toute trace de sauce ou autres conneries. Je compte rester élégante jusqu'à la fin de mes jours voire même quand mon seul ami décidera de faire cramer mon corps parfait dans un local à cet effet. Pourquoi j'emploie un terme masculin ? Ce n'est pas pour paraître neutre. Non, les femmes m'ont toujours détesté et il est clair que cela ne changera jamais de ce côté. C'est déjà difficile de se supporter alors si je devais supporter les bavardages et commérages incessants de ces petites dames en plus, autant crever tout de suite. D'ailleurs, je finis par me demander ce que pense Raon de tout ça. Je ne parle pas définitivement des choix qui s'imposeront à certains à ma mort mais bel et bien de son travail. C'est vrai ... Avoir un job de ce type doit être d'un ennui mortel et je ne pense pas qu'il gagne très bien sa vie, ici. L'université a beau accueillir des fils à papa, ils doivent restreindre le budget quelque part. Et à défaut de ne plus entretenir les infrastructures, autant se lâcher sur le type qui n'aura pas le courage de se défendre ? Quoi que ... Je suis certaine qu'ils se moquent pas mal de se mettre les petits comptes bancaires à dos. Arquant un sourcil, la réponse de Raon sous-entend un besoin de survivre. Et pourtant, je ne suis pas convaincue par cette dernière. Il faut dire que j'ai eu la vie facile pendant des années. Ce n'est pas ces derniers mois en tant que divorcée qui me feront changer d'avis. C'est que je suis aussi dure en affaires que mon ex-mari. Continuant ma dégustation, je crois que c'est la première fois qu'on discute posément ou devrais-je dire sérieusement ? Le terme est peut-être un peu trop fort. " Eh bien... Tu ne dois pas être aussi branleur que tu le penses... " Attention, ce n'est pas un compliment. La suite s'enchaîne très vite et très naturellement. " Si tu travailles pour faire plaisir à tout le monde, je trouve ça plutôt courageux. " Et surtout très débile mais il n'est pas question de pourrir l'ambiance. Quoi que, ça serait mal me connaître. Je sais bien que je suis très hypocrite et manipulatrice mais en fait, il faut savoir ouvrir les yeux par moment. Au fond, Raon a dû déjà y penser. " Elles ne comptent pas te donner un coup de main ? " Je devrais faire attention à ce que je dis. Vivre en usant de l'argent des autres est presque ma marque de fabrique. La différence est que, par exemple, Yi Jung a largement profité de sa vie à côté. Il n'a juste pas eu l'occasion de combler son envie d'être père. Comme si j'aurais pu devenir mère un jour ou l'autre ... Les hommes perdent la tête et ce n'est pas tout le temps à cause des femmes. Mais, pour revenir sur ce que je dis, il avait tout ce qu'il voulait de son côté. Quant à Raon, celui-ci ne semble pas très heureux. Et oui, la générosité ne peut pas contribuer au bonheur. Parfois, être égoïste est une des meilleures voies à emprunter. Paroles de Jin Hee. " Qu'est-ce que tu vas faire quand elles seront grandes ? Peut-être qu'elles se sentent redevables maintenant et après ? Elles goûteront aux joies du succès, si elles ont de la chance, et elles finiront par t'oublier. Et toi ? Tu seras encore coincé entre ces quatre murs. " #kerushirei
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Re: Night shift feat. Seo Jin Hee | Lun 3 Juil - 22:34
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Wearing ♦ Peu de gens savaient pourquoi Raon persistait dans ce travail qui, visiblement, l'ennuyait et ne l'épanouissait pas. Parce que s'étendre sur les raisons qui l'avaient mené là, c'était s'étendre sur les malheurs de sa vie, et il détestait ça. Il n'était pas du genre à se plaindre, et de toute façon parler du décès de leur mère était difficile et celui de leur père encore plus, alors il n'en parlait pas tout simplement. Ce n'était pas vraiment une vision de lui qu'il aimait offrir, pas même à Jin Hee même si la jeune femme savait que la mère de Raon n'était plus de ce monde. Il haussa les épaules d'un air détaché, mais clairement, il n'était pas très à l'aise. « Courageux ou pathétique ? On m'accuse souvent de me conforter là-dedans pour ne pas relever de challenge ou me confronter à mes rêves. » Malgré tout le détachement qu'il y mettait, l'amertume était audible dans sa voix. Peut-être parce qu'il en avait assez d'entendre ça ou peut-être parce qu'était vrai, allez savoir. Même lui ne savait plus. Aussi inconfortables puissent être les choses, elles lui offraient le confort de la routine. Chaque jour était le même ou presque et à chaque jour suffisait sa peine. Était-ce pour ça qu'il refusait que ses sœurs l'aident ? Sans doute, peut-être. « Nan je préfère qu'elles se concentrent au maximum sur leurs études, on verra le reste après. » Parce que vu le prix de l'année scolaire, il préférait que ses sœurs ne redoublent pas, bien qu'il ait permis récemment à Rahee de se trouver un petit job. Pour le décharger un peu, il avait fini par céder, Rahee avait su trouver les mots, comme souvent. Il écouta Jin Hee détestant presque chaque mot qui sortait de sa bouche. Il cacha l'angoisse qui pointait chez lui en engouffrant une grosse bouchée de son plat, bien que l'appétit lui manquait soudainement. « Elles feront ce qu'elles pensent juste. Je veux juste être sûr qu'elles ne manquent de rien jusqu'à ce qu'elles soient indépendantes. Et si après elles m'oublient ça me donnera une excuse pour enfin m'éteindre complètement. » Il ne s'en était jamais rendu compte jusqu'à le formuler ce jour-là. Ce n'étaient que quelques mots mais il claquèrent dans l'air autour de Raon avec une violence certaine. Jusque-là jamais il ne l'avait dit à haute voix, jamais il n'avait réalisé que, oui, il était en train de s'éteindre doucement. « Si on continue cette conversation tu vas me trouver pitoyable et je vais perdre mes chances de finir cette nuit de boulot avec toi à califourchon sur mes genoux assis sur cette horrible chaise de bureau. » Il eut un rire un peu froid, pas vraiment joyeux, il tentait de sortir de tout ça par l'humour. De toute façon Jin Hee n'était pas une femme de sentiments, il doutait que ce discours l'émeuve, ce n'était pas son but de toute façon. Sans entrain, il referma la boîte qui contenait son plat et la mit de côté. Il s'assit un peu plus confortablement, penché en arrière, appuyé sur ses bras. « Comment tu as su pour la mort de mon père ? » Pour qu'elle ne demande pas pourquoi le paternel ne les aidait pas, c'était qu'elle savait. C'était peut-être lui, il n'en avait juste pas souvenir.
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Re: Night shift feat. Seo Jin Hee | Sam 22 Juil - 11:42
La différence entre ces deux adjectifs est conséquente et pourtant leur interprétation est mince. Je peux concevoir la vision des autres. C'est vrai, se contenter de cette routine pour avoir un acquis dans sa vie donne l'impression de faire face à un fainéant et un homme trop peureux pour relever quelques défis. Ainsi, le qualifier de courageux n'est peut-être pas une illustration de la vérité. Il serait difficile de me cantonner à ce genre de vies alors dans ce sens-là, je peux le trouver courageux si on oublie le lien qu'on pourrait faire avec l'admiration. Un faible sourire prend possession de mes lèvres et en haussant les épaules, je rétorque simplement: " Et toi ? Qu'est-ce que tu penses ? " Le principal, c'est de se sentir bien dans ses bottes. Si on prenait en compte l'avis des autres, on ne pourrait pas avancer dans la vie, et dans mon cas, je ne pourrais jamais être fière de l'horrible femme que je suis devenue avec les années. Aimer l'argent n'est pas un crime. Aimer la singularité non plus, excepté si les lois de ce monde étaient régies par mes soins. J'en viens alors à lui demander l'avis de ses soeurs mais apparemment celles-ci ne rêvent pas d'être indépendances à moins que leur frère aîné est bien déterminé à leur mettre des bâtons dans les roues. Arquant un sourcil, je retiens un rire moqueur car à être trop honnête, on en vient à vexer les gens. Cette exception, cette faveur pourrait être interprété comme un inconvénient. C'est vrai, j'ai comme l'impression de le prendre en pitié. En attendant, son discours ressemble à celui d'un suicidaire. Franchement, il ne ressemble pas au Raon que je connais ou bien qu'il me présente. Quelle torture ! Je ne sais pas être conciliante avec les gens, du moins pas tout le temps. " C'est vrai que ça me fait l'effet d'une douche froide de savoir à quel point tu peux manquer de fierté. On dirait que tu veux juste faire couler ta carcasse.. " Mais bon, il faut de tout pour faire un monde. En tout cas, je ne suis pas certaine de continuer de cela, juste pour ma santé mentale mais également pour la sienne. Si servir de bouche trou vis-à-vis de ses soeurs est sa seule mission dans sa vie, alors par pitié, je devrais lui donner un peu de mon égoïsme. Je reprends alors ma dégustation, ne voulant pas ajouter de quoi de plus. De toute manière, je ne m'occupe que de mes petits soucis. Toutefois, notre conversation semble avoir retournée le cerveau de mon collègue de travail. Je lui ai coupé l’appétit ? C'est étrange de le voir aussi sérieux. Peut-être qu'il se sent pour concerner par quelque chose pour la première fois à mes côtés. Quoi que, j'ai déjà pu le voir impliqué autrement. Captivé par mon repas, je suis étonnée de voir Raon m'abandonner pour s'étaler. " C'était indiscret ? " Répondre par une question n'est certainement pas ce que souhaitait le jeune homme. Je reprends donc la parole. " Je ne sais plus comment je l'ai su. Peut-être les bruits qui courent ou toi... Il était encore en vie quand on s'est connu plus jeune ? " Ma mémoire est relativement défaillante. J'aurais pourtant pu lui dire que j'aurais pu deviner, ayant grandi seule avec ma mère. Mais, quand on n'a jamais pu en profiter, il est difficile de pleurer l'absence d'un rôle qu'on ne connaît guère, excepté en voyant ses petits camarades. " N'en profite pas pour t'allonger comme un pacha, tu vas t'endormir et il est hors de question que je fasse tout le travail. Encore une fois. " J'esquisse un léger sourire pour détendre l'atmosphère avant de boire ma boisson à la paille. " Dis. J'en reviens à nos échanges d'il y a quelques minutes. Mais, tu penses pouvoir être capable de faire ton deuil uniquement quand tes soeurs seront indépendantes ? " Si à mes yeux, les protéger était une mission à ses yeux. Je suppose que celle-ci lui a été léguée plus ou moins implicitement par son père, non ?
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La différence entre ces deux adjectifs est conséquente et pourtant leur interprétation est mince. Je peux concevoir la vision des autres. C'est vrai, se contenter de cette routine pour avoir un acquis dans sa vie donne l'impression de faire face à un fainéant et un homme trop peureux pour relever quelques défis. Ainsi, le qualifier de courageux n'est peut-être pas une illustration de la vérité. Il serait difficile de me cantonner à ce genre de vies alors dans ce sens-là, je peux le trouver courageux si on oublie le lien qu'on pourrait faire avec l'admiration. Un faible sourire prend possession de mes lèvres et en haussant les épaules, je rétorque simplement: " Et toi ? Qu'est-ce que tu penses ? " Le principal, c'est de se sentir bien dans ses bottes. Si on prenait en compte l'avis des autres, on ne pourrait pas avancer dans la vie, et dans mon cas, je ne pourrais jamais être fière de l'horrible femme que je suis devenue avec les années. Aimer l'argent n'est pas un crime. Aimer la singularité non plus, excepté si les lois de ce monde étaient régies par mes soins. J'en viens alors à lui demander l'avis de ses soeurs mais apparemment celles-ci ne rêvent pas d'être indépendances à moins que leur frère aîné est bien déterminé à leur mettre des bâtons dans les roues. Arquant un sourcil, je retiens un rire moqueur car à être trop honnête, on en vient à vexer les gens. Cette exception, cette faveur pourrait être interprété comme un inconvénient. C'est vrai, j'ai comme l'impression de le prendre en pitié. En attendant, son discours ressemble à celui d'un suicidaire. Franchement, il ne ressemble pas au Raon que je connais ou bien qu'il me présente. Quelle torture ! Je ne sais pas être conciliante avec les gens, du moins pas tout le temps. " C'est vrai que ça me fait l'effet d'une douche froide de savoir à quel point tu peux manquer de fierté. On dirait que tu veux juste faire couler ta carcasse.. " Mais bon, il faut de tout pour faire un monde. En tout cas, je ne suis pas certaine de continuer de cela, juste pour ma santé mentale mais également pour la sienne. Si servir de bouche trou vis-à-vis de ses soeurs est sa seule mission dans sa vie, alors par pitié, je devrais lui donner un peu de mon égoïsme. Je reprends alors ma dégustation, ne voulant pas ajouter de quoi de plus. De toute manière, je ne m'occupe que de mes petits soucis. Toutefois, notre conversation semble avoir retournée le cerveau de mon collègue de travail. Je lui ai coupé l’appétit ? C'est étrange de le voir aussi sérieux. Peut-être qu'il se sent pour concerner par quelque chose pour la première fois à mes côtés. Quoi que, j'ai déjà pu le voir impliqué autrement. Captivé par mon repas, je suis étonnée de voir Raon m'abandonner pour s'étaler. " C'était indiscret ? " Répondre par une question n'est certainement pas ce que souhaitait le jeune homme. Je reprends donc la parole. " Je ne sais plus comment je l'ai su. Peut-être les bruits qui courent ou toi... Il était encore en vie quand on s'est connu plus jeune ? " Ma mémoire est relativement défaillante. J'aurais pourtant pu lui dire que j'aurais pu deviner, ayant grandi seule avec ma mère. Mais, quand on n'a jamais pu en profiter, il est difficile de pleurer l'absence d'un rôle qu'on ne connaît guère, excepté en voyant ses petits camarades. " N'en profite pas pour t'allonger comme un pacha, tu vas t'endormir et il est hors de question que je fasse tout le travail. Encore une fois. " J'esquisse un léger sourire pour détendre l'atmosphère avant de boire ma boisson à la paille. " Dis. J'en reviens à nos échanges d'il y a quelques minutes. Mais, tu penses pouvoir être capable de faire ton deuil uniquement quand tes soeurs seront indépendantes ? " Si à mes yeux, les protéger était une mission à ses yeux. Je suppose que celle-ci lui a été léguée plus ou moins implicitement par son père, non ? #kerushirei
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Re: Night shift feat. Seo Jin Hee | Ven 28 Juil - 20:35
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Wearing ♦ Et lui, qu'est-ce qu'il en pensait ? Autant se dire qu'il ne se posait pas vraiment la question, et ne se laissait pas vraiment le temps d'y penser. Son mode de vie, ses responsabilités étaient une excuse pour lui pour ne pas trop se poser de questions et ne pas penser à tout ce qu'il gâchait. C'est bête pourtant, il savait qu'il avait les capacités d'accomplir pas mal de choses. Mais il avait lâché ses rêves en cours de route, il était rentré à l'armée en les serrant fort contre lui, et les avait laissé avec son uniforme en quittant la base, sans se retourner. Depuis, il ne s'était plus autorisé à y penser réellement, parce que c'était repenser au passé, et à tout ce que les Yeo avaient perdu. Alors oui c'était peut-être un manque de fierté, un manque d'instinct de survie peut-être aussi. Il s'était oublié, un peu trop, sa grand-mère passait son temps à lui dire mais finalement... Il ne répondit rien à la coréenne, sa remarque n'appelait pas vraiment de réponse, il haussa juste les épaules. Il finit par sourire à Jin Hee, d'un léger sourire en coin. « Indiscret ? Tu t'inquiètes d'avoir pu me blesser, ou de savoir comment on parle de ce genre de choses chez les gens de la plèbe ? » Il se moquait un peu c'est vrai, mais il voulait dédramatiser les choses, l'ambiance était devenue trop sérieuse, et par sérieuse n'entendez pas là studieuse. Il avait fini par s'allonger, si seulement il pouvait travailler dans cette position, il l'aurait fait, mais elle avait raison, il allait finir par s'endormir. « Comment ça encore une fois ? » Il redressa la tête qu'il vint appuyer sur son bras pour la regarder. « Et qui te dis que je m'allongeais pas pour autre chose hein ? » Il haussa les sourcils dans un mouvement légèrement pervers avant de lâcher un petit rire. Rire qui s'étouffa dans la gorge de Raon en entendant la remarque de la jeune femme. Elle touchait le vif du sujet, il n'avait jamais vraiment eu le temps de penser à sa propre peine, trop occupé à consoler ses sœurs. Il serra les mâchoires, la gorge une nouvelle fois sèche. « Est-ce que je pourrais un jour ? On dit pas que c'est sur le coup qu'il faut le faire ? » Il savait que c'était là le nœud du problème, il ne s'était pas autorisé à pleurer, pas autorisé à penser à sa propre peine. Il se gratta l'arrière de la nuque, fermant les yeux le temps de remettre de l'ordre dans ses émotions. Il se demandait si Jin Hee pousserait le vice à souligner sa faiblesse ou non. « On devrait se remettre au boulot, je vais m'endormir si on continue ! » Il força un sourire, força une autre conversation, se força à se relever et rangea les restes de son repas qu'il posa loin de tout dossier, autant éviter les dangers. Il se replaça devant un dossier, et essaya de se concentrer sur ce qu'il avait sous les yeux, mais il n'y arrivait pas, il ne comprenait pas ce qu'il lisait.
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Re: Night shift feat. Seo Jin Hee | Jeu 3 Aoû - 18:55
Haussant simplement les épaules, le jeune homme est libre d'interpréter à sa manière la question que je viens de lui poser. A sa réaction, j'ai eu l'impression d'avoir dit une sottise. Il est normal alors de m'interroger à ce sujet. Certaines personnes demeurent discrètes concernant leurs problèmes et vu à quel point Raon cherche à changer de conversation, je me dis que je ne fais pas forcément fausse route en parlant d'indiscrétion. " Je ne sais pas. Tu n'as peut-être pas envie que tout le monde le sache. " De mon côté, je n'aime pas spécialement évoquer mon divorce et même si c'est moins triste qu'un décès, nous avons tous nos visions des choses. A défaut de comprendre le comportement du jeune homme, j'ai préféré être direct mais même de cette façon, je n'obtiens aucune réponse. Décidément, il tient vraiment à me faire tourner en bourrique. Je manque de lâcher un rire face à ce constat tandis que mon collègue recommence avec ses phrases remplies de sous-entendues. " C'est bien ce que je dis. Encore une fois. " dis-je, bien provocatrice avant de remettre les pieds dans le plat. Le truc avec moi, c'est que j'ai du mal à me fixer des limites. J'aimerais bien comprendre ce qu'il se trame dans sa tête. Non pas que je suis inquiète. Après tout, avec le temps, sa tristesse s'est peut-être apaisée sans compter sur son semblant de réjouissance dans les réponses qu'il me donne depuis tout à l'heure. Cette fois-ci, j'ai l'impression de viser juste vu sa réaction. Sa voix est plus sombre que d'habitude et de mon côté, je ne sais pas quoi lui répondre. Je n'ai jamais perdu quelqu'un de proche et ce n'est pas avec le peu d'amis que j'ai que je pourrais peut-être ressentir un tel sentiment. J'échappe un bref soupir et murmure: " Tu devrais peut-être en parler à quelqu'un. " Je ne suis pas définitivement pas celle qui pourra l'aider. Je ne suis pas assez sensible pour ces histoires et pas assez généreuse. Du coup, j'ai du mal à cacher mon soulagement quand il veut qu'on se remette au travail. " Je n'ai plus qu'à écouter le chef. " Je réponds à son sourire avant de me lever pour jeter mon plat de nouilles aux crevettes, dorénavant terminé. " J'ai bien mangé en tout cas. " Je m'étire légèrement en pensant à toutes les calories que je viens d'ingurgiter. " J'irai faire une partie de volley-ball demain pour compenser. " Détail qui doit être sans importance aux yeux du jeune homme. Je m'attendais quand même à une réaction. Du coup, je tourne la tête vers Raon mais celui-ci semble déjà être perdu sur un dossier. Je me remets donc en place derrière l'ordinateur pour valider les dossiers petit à petit. Et un bon nombre de minutes s'écoule. On n'entend même pas une mouche voler, c'est pour vous dire le calme qui règne dans cette pièce. " Tu avances ? " dis-je en déposant un nouveau dossier sur le côté.
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Haussant simplement les épaules, le jeune homme est libre d'interpréter à sa manière la question que je viens de lui poser. A sa réaction, j'ai eu l'impression d'avoir dit une sottise. Il est normal alors de m'interroger à ce sujet. Certaines personnes demeurent discrètes concernant leurs problèmes et vu à quel point Raon cherche à changer de conversation, je me dis que je ne fais pas forcément fausse route en parlant d'indiscrétion. " Je ne sais pas. Tu n'as peut-être pas envie que tout le monde le sache. " De mon côté, je n'aime pas spécialement évoquer mon divorce et même si c'est moins triste qu'un décès, nous avons tous nos visions des choses. A défaut de comprendre le comportement du jeune homme, j'ai préféré être direct mais même de cette façon, je n'obtiens aucune réponse. Décidément, il tient vraiment à me faire tourner en bourrique. Je manque de lâcher un rire face à ce constat tandis que mon collègue recommence avec ses phrases remplies de sous-entendues. " C'est bien ce que je dis. Encore une fois. " dis-je, bien provocatrice avant de remettre les pieds dans le plat. Le truc avec moi, c'est que j'ai du mal à me fixer des limites. J'aimerais bien comprendre ce qu'il se trame dans sa tête. Non pas que je suis inquiète. Après tout, avec le temps, sa tristesse s'est peut-être apaisée sans compter sur son semblant de réjouissance dans les réponses qu'il me donne depuis tout à l'heure. Cette fois-ci, j'ai l'impression de viser juste vu sa réaction. Sa voix est plus sombre que d'habitude et de mon côté, je ne sais pas quoi lui répondre. Je n'ai jamais perdu quelqu'un de proche et ce n'est pas avec le peu d'amis que j'ai que je pourrais peut-être ressentir un tel sentiment. J'échappe un bref soupir et murmure: " Tu devrais peut-être en parler à quelqu'un. " Je ne suis pas définitivement pas celle qui pourra l'aider. Je ne suis pas assez sensible pour ces histoires et pas assez généreuse. Du coup, j'ai du mal à cacher mon soulagement quand il veut qu'on se remette au travail. " Je n'ai plus qu'à écouter le chef. " Je réponds à son sourire avant de me lever pour jeter mon plat de nouilles aux crevettes, dorénavant terminé. " J'ai bien mangé en tout cas. " Je m'étire légèrement en pensant à toutes les calories que je viens d'ingurgiter. " J'irai faire une partie de volley-ball demain pour compenser. " Détail qui doit être sans importance aux yeux du jeune homme. Je m'attendais quand même à une réaction. Du coup, je tourne la tête vers Raon mais celui-ci semble déjà être perdu sur un dossier. Je me remets donc en place derrière l'ordinateur pour valider les dossiers petit à petit. Et un bon nombre de minutes s'écoule. On n'entend même pas une mouche voler, c'est pour vous dire le calme qui règne dans cette pièce. " Tu avances ? " dis-je en déposant un nouveau dossier sur le côté. #kerushirei
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Re: Night shift feat. Seo Jin Hee | Lun 7 Aoû - 12:29
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Wearing ♦ Parler de son père, ou de sa mère, n'était définitivement pas quelque chose qu'il appréciait. Il le faisait pourtant. Risae et Rin avaient besoin d'entendre parler d'eux. Elles avaient passé peu de temps avec eux au final, elles avaient besoin d'entendre quelles personnes ils étaient pour pouvoir les aimer. Alors il le faisait, il en parlait, la gorge souvent nouée mais il le faisait. En parler avec d'autres personnes était moins aisé, parce que l'attention était souvent tournée vers sa peine à lui, et clairement, il n'avait jamais prit le temps de se concentrer là dessus et d'y penser. Il haussa les épaules à la remarque de la jeune femme, un léger sourire en coin aux lèvres, un sourire sans joie. « Qu'on le sache ça ne me dérange pas vraiment... C'est en parler qui est plus compliqué... Mais j'pense qu'on en est au point où tu n'es pas tout le monde alors... » Alors qu'elle sache, qu'ils essaient d'en parler ça ne le dérangeait pas, il en était juste incapable, preuve de sa faiblesse. Autre preuve était cette façon qu'il avait de fuir, d'esquiver la conversation comme souvent, comme à chaque fois. Revenu sur ses dossiers, il essayait de s'y mettre, mais Jin Hee n'abandonnait pas le sujet. Il ignorait si c'était par vice ou par réelle inquiétude. « En parler à quelqu'un ? Ouais... Le problème c'est que la personne avec qui j'aimerais en parler s'est tuée en s'endormant au volant alors... C'est compromis. » L'amertume dans sa voix était palpable. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait essayé d'imaginer ce que son père lui aurait dit, ou comment il aurait géré telle ou telle situation. Mais il ne le saurait jamais. Il ne le saurait jamais parce qu'il n'était plus là. Il fît semblant de se concentrer sur les dossiers qu'il avait devant lui, mais son esprit était ailleurs à présent. Ce n'était vraiment pas le moment pour être distrait. Il fixait les lignes sans les lire, ce n'était pas comme ça qu'il allait avancer. Il sursauta presque en l'entendant. Il bredouilla un « oui » qui trahissait le fait qu'il n'était pas du tout à ce qu'il était. « Ça doit être la digestion. J'suis à plat. » Quelle excuse bidon. Au final, il survola le dossier qu'il avait sous les yeux, tout lui semblait correct, alors il tamponna les feuilles qui le nécessitaient et il passa au prochain. « Et toi ? A part ton divorce, quelles sont les tragédies de ta vie ? » Il le dit sur un ton presque léger, mais il n'y avait aucune moquerie dans la voix de Raon. Il se demandait vraiment, quels étaient les événements de sa vie qui avait fait de Jin Hee ce qu'elle était.
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Re: Night shift feat. Seo Jin Hee | Jeu 17 Aoû - 22:05
Mettant fin à ce repas qui n’était pas des plus amusants, je me dirige de nouveau derrière mon bureau temporaire pour continuer les tâches qui m’ont été confiées par le jeune homme. D’ailleurs, je suis étrangement concentrée même si cette activité n’est quelque chose que je pourrais apprécier dans le long terme. Est-ce que j’ai véritablement le choix ? Fronçant doucement les sourcils à la vue d’un dossier en particulier, je finis par jeter un coup d’œil curieux vers Raon. Lui, qui semblait bien taquin depuis le début, a créé comme une bulle autour de lui. Je suppose que c’est le prix à payer pour avoir donné mon avis, peut-être un peu trop sévèrement pour un homme qui a l’air d’avoir encore le cœur brisé. Avec le temps, on m’a toujours dit qu’on ne pourrait plus souffrir, que ces drames deviendront juste un souvenir amer sans vous laisser dans la tourmente. Enfin, on en reviendrait à ma réflexion précédente : pour tourner la page, encore faudrait-il avoir la force de le faire, avoir écrit un point final à ce chapitre. Je devrais cesser d’y penser, c’est comme si je donnais de l’intérêt à Raon. Il a beau dire que je ne suis pas n’importe qui, il est clair qu’on a beaucoup de chemin à parcourir, surtout moi. « Quelle idée aussi ! » Je fais mine d’être amusée mais cette sensation s’accroît quand j’entends sa question. « Te rencontrer ? » Chassez le naturel et il revient au galop. Je lui fais un petit clin d’œil alors que je ne me sens pas à l’aise. Est-ce que je suis obligée de lui répondre ? Glissant ma main dans mes cheveux d’un air naturel, je fixe Raon. « Qui te dit que je considère mon divorce comme une tragédie. » C’est surtout son coup financier qui m’a fait mal au cul, même si au fond, c’est toujours particulier de vivre sans lui. J’ai pris mes habitudes avec Yi Jung. Certes, on ne passait pas tout notre temps ensemble mais … Retenant un soupir, je caresse doucement mon menton de mon index. Je me retrouve en pleine réflexion comme si ma vie s’était avérée aussi parfaite que moi depuis ma naissance. Et pourtant, beaucoup auraient trouvé certains points de ma vie pas aussi faciles qu’on pourrait le prétendre. La différence, c’est que j’évite de m’en plaindre. « Je n’en ai pas spécialement en tête, en fait. Une tragédie selon les autres ou selon moi ? » Avoir grandi sans figure paternel respecte sa notion de tragédie. « C’est bien la première fois que tu me poses une question personnelle. Tu es peut-être plus courageux que je le pensais, finalement. »
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Mettant fin à ce repas qui n’était pas des plus amusants, je me dirige de nouveau derrière mon bureau temporaire pour continuer les tâches qui m’ont été confiées par le jeune homme. D’ailleurs, je suis étrangement concentrée même si cette activité n’est quelque chose que je pourrais apprécier dans le long terme. Est-ce que j’ai véritablement le choix ? Fronçant doucement les sourcils à la vue d’un dossier en particulier, je finis par jeter un coup d’œil curieux vers Raon. Lui, qui semblait bien taquin depuis le début, a créé comme une bulle autour de lui. Je suppose que c’est le prix à payer pour avoir donné mon avis, peut-être un peu trop sévèrement pour un homme qui a l’air d’avoir encore le cœur brisé. Avec le temps, on m’a toujours dit qu’on ne pourrait plus souffrir, que ces drames deviendront juste un souvenir amer sans vous laisser dans la tourmente. Enfin, on en reviendrait à ma réflexion précédente : pour tourner la page, encore faudrait-il avoir la force de le faire, avoir écrit un point final à ce chapitre. Je devrais cesser d’y penser, c’est comme si je donnais de l’intérêt à Raon. Il a beau dire que je ne suis pas n’importe qui, il est clair qu’on a beaucoup de chemin à parcourir, surtout moi. « Quelle idée aussi ! » Je fais mine d’être amusée mais cette sensation s’accroît quand j’entends sa question. « Te rencontrer ? » Chassez le naturel et il revient au galop. Je lui fais un petit clin d’œil alors que je ne me sens pas à l’aise. Est-ce que je suis obligée de lui répondre ? Glissant ma main dans mes cheveux d’un air naturel, je fixe Raon. « Qui te dit que je considère mon divorce comme une tragédie. » C’est surtout son coup financier qui m’a fait mal au cul, même si au fond, c’est toujours particulier de vivre sans lui. J’ai pris mes habitudes avec Yi Jung. Certes, on ne passait pas tout notre temps ensemble mais … Retenant un soupir, je caresse doucement mon menton de mon index. Je me retrouve en pleine réflexion comme si ma vie s’était avérée aussi parfaite que moi depuis ma naissance. Et pourtant, beaucoup auraient trouvé certains points de ma vie pas aussi faciles qu’on pourrait le prétendre. La différence, c’est que j’évite de m’en plaindre. « Je n’en ai pas spécialement en tête, en fait. Une tragédie selon les autres ou selon moi ? » Avoir grandi sans figure paternel respecte sa notion de tragédie. « C’est bien la première fois que tu me poses une question personnelle. Tu es peut-être plus courageux que je le pensais, finalement. »#kerushirei
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Re: Night shift feat. Seo Jin Hee | Mar 29 Aoû - 20:36
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Wearing ♦ Le sujet avait profondément troublé Raon, comme à chaque fois. La mort de ses parents, surtout de son père (bien que ce soit un peu dur à avouer) pesait au quotidien sur sa vie. Mais lorsqu'il en parlait, il mettait souvent du temps à faire repasser ces pensées en arrière plan. C'était souvent que, face à une décision, il essayait d'imaginer ce que son père ferait. Il aurait voulu lui demander conseil, entendre sa voix, ou juste voir son regard encourageant, plein de ce « il ne savait quoi » qui lui manquait tant... Il préféra changer de sujet, peut-être parviendrait-il à se concentrer à nouveau sur ce qu'il avait à faire. La réponse de Jin Hee eut au moins le mérite de le faire rire, il se tourna vers elle, un sourire narquois sur les lèvres. « Oh chérie, c'est toi qui m'a demandé de sortir avec toi à l'époque. Et de mémoire, ce qu'on a fait te plaisait pas mal, alors une tragédie... » Ça remontait à des années maintenant, et pourtant Raon se souvenait bien qu'elle n'était pas avec lui contre sa volonté. Elle rebondit néanmoins sur sa remarque, et il dû reconnaître qu'elle marquait un point. « C'est vrai. Je me basais juste sur les « on dit » du divorce, que c'est une rude épreuve et bla bla bla. » Mais Jin Hee... Jin Hee était loin d'être comme les autres, il était bien placé pour le savoir. « La première fois, t'abuses pas un peu ? » De la façon dont elle disait ça, il avait l'impression de ne s'être jamais intéressé à elle, ce qui était loin d'être le cas, au contraire. Il finit par se retourner tout en restant à terre, et se recula, juste assez pour pouvoir la regarder. « T'as pas l'air de l'croire mais je m'intéresse sacrément à cette chère Seo Jin Hee. » Il fît un mouvement d'épaule, le genre de mouvement que l'on fait lorsque l'on parle de quelque chose d'évident, tout en la détaillant. « Des fois j'ai l'impression de ne connaître rien de plus que ce que tu montres aux autres... Et c'est vexant. » Parce que la relation qu'ils entretenaient était quand même au-delà de celles que l'on entretenait avec n'importe qui.
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Re: Night shift feat. Seo Jin Hee | Dim 10 Sep - 18:13
Un rire s'échappe de ma gorge, oubliant ma réputation de femme frigide et classe pour une demoiselle qui peut se montrer imprévisible même vis-à-vis de cette réaction qui est relativement basique. C'est étrange la vie ... Se rappeler du passé n'est pas une étape dans laquelle on aime se perdre et pourtant, des souvenirs plus ou moins heureux peuvent effectivement vous faire décrocher un sourire. Je ne sais pas si me souvenir de cette période était aussi marrant que cela mais j'ai toujours cette image de moi en tête, de cette gamine qui avait déjà suffisamment d'audace pour parler aux plus grands. Je me souviens encore de cette maladresse qui m'habitait et qui m'habite encore, quand je me laisse aller. Enfin, je suppose que j'aurais pu laisser un souvenir plus incroyable au jeune homme. Mais, qu'on le pense ou non, Raon avait toujours eu un train d'avance. Et oui, j'ai volontairement choisi d'employer le passé. " J'étais jeune et inexpérimentée. Si j'avais la possibilité de recommencer, je crois que je me serais tournée vers ton copain. Il était plus grand que toi, de mémoire. " dis-je, un sourire taquin sur les lèvres. Qu'est-ce que ça peut lui faire ? Il ne va pas se sentir complexé d'un homme qu'on ne doit plus fréquenter ni l'un, ni l'autre. D'ailleurs, à cette pensée, mon sourire s'agrandit bien plus que de raison. Et finalement, je finis par échapper un soupir faussement las. " Mais c'est vrai. Tu as raison. " Ca pourrait me coûter de l'avouer mais nous ne sommes plus au collège. Certaines choses sont relativement évidentes comme notre attirance physique qui nous a rattrapé quelques années plus tard. Pinçant ensuite doucement mes lèvres, parler de mon divorce n'est pas quelque chose de commun pour moi. Et comme toujours, je risque de garder mon ressenti pour moi. C'est que je fais preuve de pudeur. " Le plus compliqué, c'est peut-être la longueur de la procédure. " Je hausse les épaules pour me donner des airs faussement concernés avant de me moquer gentiment de Raon. Mon collègue a du mal à cautionner mes propos. C'est que sa réaction m'étonnerait presque. Arquant un sourcil, je pose mon menton sur ma main droite et le regarde d'une mine intéressée et joueuse. " Vraiment ? " C'est con à dire mais en réalité, je suis plutôt surprise. Il ne faudrait juste pas que ça soit de la curiosité mal placée comme toutes les personnes qui font parties de ma vie jusqu'à présent. " Tu devrais peut-être creuser un peu plus. " Un conseil difficile à suivre. Dans un élan de générosité, je poursuis après avoir pivoté vers mon collègue. " Très bien. Si ça te chagrine, je suppose que je n'ai plus qu'à me comporter comme une bonne amie. " Ma voix a beau être sérieuse, je ne suis pas certaine qu'il relève le défi, un peu comme à mon image. Je croise les jambes. " Dis-moi ce que tu penses savoir de moi ou non. Je répondrais à toutes tes questions même les plus indiscrètes. " Enfin, on va essayer.
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Un rire s'échappe de ma gorge, oubliant ma réputation de femme frigide et classe pour une demoiselle qui peut se montrer imprévisible même vis-à-vis de cette réaction qui est relativement basique. C'est étrange la vie ... Se rappeler du passé n'est pas une étape dans laquelle on aime se perdre et pourtant, des souvenirs plus ou moins heureux peuvent effectivement vous faire décrocher un sourire. Je ne sais pas si me souvenir de cette période était aussi marrant que cela mais j'ai toujours cette image de moi en tête, de cette gamine qui avait déjà suffisamment d'audace pour parler aux plus grands. Je me souviens encore de cette maladresse qui m'habitait et qui m'habite encore, quand je me laisse aller. Enfin, je suppose que j'aurais pu laisser un souvenir plus incroyable au jeune homme. Mais, qu'on le pense ou non, Raon avait toujours eu un train d'avance. Et oui, j'ai volontairement choisi d'employer le passé. " J'étais jeune et inexpérimentée. Si j'avais la possibilité de recommencer, je crois que je me serais tournée vers ton copain. Il était plus grand que toi, de mémoire. " dis-je, un sourire taquin sur les lèvres. Qu'est-ce que ça peut lui faire ? Il ne va pas se sentir complexé d'un homme qu'on ne doit plus fréquenter ni l'un, ni l'autre. D'ailleurs, à cette pensée, mon sourire s'agrandit bien plus que de raison. Et finalement, je finis par échapper un soupir faussement las. " Mais c'est vrai. Tu as raison. " Ca pourrait me coûter de l'avouer mais nous ne sommes plus au collège. Certaines choses sont relativement évidentes comme notre attirance physique qui nous a rattrapé quelques années plus tard. Pinçant ensuite doucement mes lèvres, parler de mon divorce n'est pas quelque chose de commun pour moi. Et comme toujours, je risque de garder mon ressenti pour moi. C'est que je fais preuve de pudeur. " Le plus compliqué, c'est peut-être la longueur de la procédure. " Je hausse les épaules pour me donner des airs faussement concernés avant de me moquer gentiment de Raon. Mon collègue a du mal à cautionner mes propos. C'est que sa réaction m'étonnerait presque. Arquant un sourcil, je pose mon menton sur ma main droite et le regarde d'une mine intéressée et joueuse. " Vraiment ? " C'est con à dire mais en réalité, je suis plutôt surprise. Il ne faudrait juste pas que ça soit de la curiosité mal placée comme toutes les personnes qui font parties de ma vie jusqu'à présent. " Tu devrais peut-être creuser un peu plus. " Un conseil difficile à suivre. Dans un élan de générosité, je poursuis après avoir pivoté vers mon collègue. " Très bien. Si ça te chagrine, je suppose que je n'ai plus qu'à me comporter comme une bonne amie. " Ma voix a beau être sérieuse, je ne suis pas certaine qu'il relève le défi, un peu comme à mon image. Je croise les jambes. " Dis-moi ce que tu penses savoir de moi ou non. Je répondrais à toutes tes questions même les plus indiscrètes. " Enfin, on va essayer. #kerushirei
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