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donner de soi pour renaître en eux.

Tasyr aime les enfants, bien qu'il ne l'ait pas souvent montré. Effrayé par ce qu'il fut un temps, il s'est évertué longtemps à fuir le contact des plus jeunes dans la crainte fondée qu'ils ne suivent son chemin, ou ne se brûlent les doigts à son touché. c'est pourquoi, lorsqu'il constata à quel point sa vie était avancée sur le fleuve de la sérénité, entre un travail certes prenant, mais passionnant, une femme-amie et un entourage solide, il s'était rapproché des plus jeunes. Cela avait commencé avec ses cousins, puis avec la fille du couple que forment Jihoon et Joohee. Il avait rapidement développé une très forte affection pour la petite Sae eun, allant même parfois jusqu'à quémander son kidnapping auprès de ses parents pour, à la fois leur offrir un jour de repos, mais aussi profiter de la présence de ce qu'il considère comme un rayon de soleil. Hors, fréquenter les enfants et en éduquer un sont deux choses presque diamétralement opposées. Bien sûr, il se doute que les jours ne seront pas faciles, que de mauvais moments pointeront le bout de leur nez ; que des après-midi radieuses viendront, bercées par le rire de l'innocence. mais la peur est tenace. Plus les minutes se succèdent, et plus les questions perdent en pertinence : comment devra-t-il lui annoncer la non-existence du père noël ? qui sera chargé de lui apprendre la sexualité lorsque le temps viendra ? Qui posera une journée pour s'occuper de leur progéniture lorsqu'elle tombera malade ? La bouteille de bière le quittant, il grogne misérablement, chouine presque. « ça marche, j'essayerai de venir avec elle. Si Joohee pouvait faire quelque chose... » Il lève le menton. Ses dents plongent dans sa lèvre inférieure, ses orbes se teintent d'une curiosité dévorante quant au calvaire qu'il sera peut-être chanceux de vivre ces prochains mois. « d'ailleurs pour Joohee, ça s'est passé comment, la grossesse ? Elle était comment ? parce qu'avec mon travail, j'ai bien peur de mourir si je dois assumer une double journée... »

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Voilà quelque chose dont j'étais fier. J'avais enfin réussi à redonner un peu d'espoir à Tasyr. Je savais que mon expérience avec Joo Hee ne pouvait être que bénéfique. J'étais même persuadé que mon épouse accepterait avec grand plaisir de venir en aide à Soon Ae, la future maman. Ils devaient rester soudés, Tasyr et elle. Je ferais en sorte que ce soir, quand Joo Hee rentrerait de sa journée de travail, je puisse la mettre au courant de la situation. Nous étions les pionniers dans notre cercle d'amis, c'était important de partager ce que nous avions vécu. Mais quant à la suite... Oh et bien, Tasyr avait sûrement posé une bien mauvaise question, car s'il souhaitait vraiment voir la grossesse d'un bon oeil, il se trompait sur toute la ligne en pensant que c'était le paradis avec Joo Hee. Quand j'entendis sa question, je ramenai ma main sur ma figure, repensant à l'enfer que ma chérie m'avait fait subir. Comme pour me punir de lui avoir fait un gosse. Bon sang, je me devais d'être honnête avec Tasyr, car s'il était aussi poissard que moi, Soon Ae lui en ferait voir de toutes les couleurs également. « En un mot ? Chiante. Putain qu'elle me faisait péter des câbles. Elle était tellement lunatique ! Elle changeait d'idée comme de chemise, elle pouvait rire de bon coeur une minute et celle d'après pleurer comme une merde devant une publicité pour croquettes de chien. » Véridique, je ne racontais pas de bobards, Joo Hee était bel et bien ainsi. Sans oublier la "merveilleuse" période couilles bleues que je dus subir jusqu'à la naissance de Sae Eun, et quelques mois après malheureusement. J'espérais sincèrement que Tasyr s'en tire mieux que moi. J'avais apprécié la grossesse de Joo Hee, mais pas Joo Hee elle-même. Et c'était bien dommage.

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Il en avait vu, des femmes enceintes, le ventre si rond qu'il menaçait d'exploser (quoi qu’étonnamment, en y repensant, pas tant que ça en plein Seoul). Dans les métros, dans les bus et dans la rue, mais jamais il n'avait porté sur elles un regard débordant de curiosité, et il se promet aujourd'hui de les observer avec plus d'attention. Il en avait aussi entendu, des rumeurs et des aberrations sur le comportement bipolaire des futures mamans, sur leurs désirs soudains et leurs voix criardes. Mais il n'avait jamais fait confiance à ses ragots qui circulent un peu partout, parce qu'il n'y était pas encore confronté. Ses yeux débordent de curiosité lorsqu'il pose sa question à son aîné, comme s'il détenait toutes les clés aujourd'hui pour le rassasier. Après tout, il l'avait choisi lui pour ces mêmes raisons, lui qui le connaissait suffisamment pour être en pleine capacité de le rassurer, et le conseiller. Il lui faisait confiance, plus qu'à n'importe qui d'autre. Il se racle la gorge sous l'aveu, ses prunelles se baladent entre le chien, le sol et le plafond à la recherche d'un soutien inexistant. « putain, déjà que soonae est une tornade au quotidien... impossible à vivre, cette fille. okay, je flippe, je crois que je vais carrément me faire dessus. » il rit pour masquer son embarras, n'en pense pas moins pourtant. Si Soonae a su le charmer, en tant qu'ami tout du moins, c'est pour sa force de caractère et son esprit combatif. Il partage aujourd'hui sa vie avec une lionne, qu'il craint de ne devoir servir durant neuf longs moins à la manière d'un esclave. Taz gonfle ses joues, ses joues s'empourprant de la question qu'il hésite à poser de longues secondes durant. « et... et au lit, ça se passe comment ? Y'en a qui disent qu'il faut éviter, d'autres que ça craint rien. Moi je sais pas trop, puis surtout je serais pas capable de rien faire pendant neuf mois quoi. » Son visage s'assombrit, ses épaules s'affaissent, et il dérobe sa bière à Jihoon qui la détenait en otage. « au final, j'aurai vraiment du mettre une capote je crois. » L'idée d'avoir un enfant est loin de lui déplaire, tout au contraire, mais au fil de la conversation, l'idée de devoir s'opposer presque un an durant à un tyran régissant leur vie commune le tétanise.

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J'avais dû être honnête avec lui, parce que je ne pouvais rien lui cacher sur le train qu'il s'apprêtait à prendre avec Soon Ae. Il devait s'attendre à tout: des larmes, de la joie, de la colère et même de l'exaspération, il ne devait surtout pas oublier de vue que bout du tunnel, c'était de tenir son enfant dans ses bras. Tous ces longs mois d'attente pour au final garder précieusement contre lui quelques secondes, quelques minutes et même quelques heures le fruit de son union avec Soon Ae. Nous n'avions pas la même personnalité, je le savais. Mais je m'étais montré très patient avec Joo Hee durant sa grossesse. Je l'avais choyée plus que de raison, j'étais même devenu bien trop collant avec son ventre qui avait gonflé généreusement. Je me souvenais que Joo Hee était particulièrement contente d'avoir gagné deux tailles de bonnet, mais aussi assez agacée par la douleur que ça lui procurait. Le corps d'une femme changeait du tout au tout pendant une grossesse. Pour le futur papa, c'était toujours magique. Incompréhensible, mais magique. J'avais apprécié voir ses lignes s'arrondir, car elle avait porté la vie avec bravoure et beauté. Je considérais Joo Hee comme la meilleure femme du monde, et une mère exemplaire. Je lui vouais énormément d'amour, et je savais que c'était quelque chose de différent pour Tasyr avec Soon Ae. « Ah... Les couilles bleues Tasyr, tu risques de ne pas y échapper. A la seule force de mon poignet je dus survivre ! » dis-je sur le ton de l'humour. Ce n'était pas si dramatique que ça, il fallait l'avouer, c'était juste frustrant de voir sa femme aussi désirable avec un polichinelle dans le tiroir qui vous reniait par vengeance, ou juste pour faire chier son monde. « Aish, ne dis pas ça. Je suis sûr que tu l'aimes déjà ce bébé. J'ai hâte de rencontrer Soon Ae. » finis-je par lui dire, reposant ma main sur Léo qui nous regardait toujours d'un air intrigué. Que pouvait-il bien penser de tout ça lui, hein ? Que j'étais bête, ce n'était qu'un chien...

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Son visage se décompose, les couleurs s'envolent lorsque les aveux se succèdent. Si le paradis que semblent dépeindre chaque parent en contant les anecdotes de leur(s) enfant(s) lui laissent une saveur exotique et affriolante sur le coin des lèvres, il en comprend alors qu'il est avant tout précédé d'un enfer sans merci et sans pitié. Il geint d'amertume, dressant les oreilles de l'animal dans lequel il glisse encore ses doigts pour une douce caresse. Qu'est-ce que neuf mois dans une vie ? Un laps de temps semblable à celui d'un battement de cils, à n'en pas douter. Qu'est-ce que neuf mois d'enfer dans une vie ? un temps si long que la mort semble se rapprocher à grandes enjambées, il ne le sait que trop bien ; bien que la torture qu'il s'apprête à vivre en soit inconditionnellement différente. Est-il seulement prêt à supporter les crises et les larmes, les reproches injustifiés et les tourments de sa femme ? L'abstinence qui lui donne le vertige, à lui qui ne cache pas son goût prononcé pour l'acte charnel ? Il écarte les lèvres dans une complainte réprimée par un soupire silencieux, se masse la nuque comme si le contact de ses ongles pouvait stimuler ses réflexions. « bordel quelle horreur... Alors les hormones en vrac et les nuits torrides, c'est une légende c'est ça ? » Il prie pour que la réponse soit négative. Après tout, Joohee est la femme de Jihoon est non la sienne, Soonae pouvait bien réagir d'une manière fort différente, non ? « évidemment que je l'aime déjà. J'ai envie d'avoir un gosse depuis que j'en suis moi-même un. Mais plus on en parle, moins je suis certain que l'on soit prêt. Outre mes peurs, j'veux dire. » j'veux dire, et y'a tellement d'autres choses que j'veux dire, mais ça sort en vrac et sans cohésion. « on est que deux à travailler à la librairie alors ça me prend un temps énorme, je rentre tard trop souvent. Et c'est pas ça non plus qui ramène un max d'argent. Est-ce qu'on aura le temps de s'en occuper correctement ? De lui apprendre les bonnes choses ? J'ai pas envie de le ou la laisser entre les mains d'une étrangère toute la journée... »

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Je ne savais pas si c'était une légende, ce qu'il disait. Je pouvais juste affirmer que Joo Hee était d'un naturel chiant, de base, alors avec sa grossesse, ses hormones avaient été complètement détraquées et j'en avais bavé. Je ne savais pas trop comment était Soon Ae à la maison. Tasyr ne me parlait pas trop de sa relation avec elle et comme il disait, il travaillait beaucoup à la librairie. Il craignait de ne pas donner assez de temps à son futur enfant et de le refourguer à une nounou. Si vraiment il souhaitait élever un enfant, alors il ferait tout pour faire passer son bébé avant, n'est-ce pas ? C'était ce que je ferais, moi, pour Sae Eun. Fort heureusement, avec Joo Hee, nous arrivions bien à nous en sortir. Avec la crèche et nos métiers à l'agence, c'était une affaire qui marchait bien. Je ne pouvais pas comparer Tasyr à ça. Je ne pouvais vraiment pas, et j'avais vraiment envie de l'aider davantage et de le rassurer. J'avais été sincère avec lui, je me devais de continuer. « Tasyr... Tu auras beau te faire des milliers de scénarios dans ta tête, cela ne se passera jamais comme tu l'as prévu. Un enfant, c'est imprévisible. Etre père, c'est savoir composer chaque jour avec les opportunités qui sont données. C'est ça qui est génial: tu ne pourras jamais prévoir ta journée, car ton enfant saura toujours t'étonner. » Sae Eun était magique. Magnifique. Géniale. Car de jour en jour, je me découvrais des qualités et des défauts avec elle. Je comprenais de mieux en mieux mon état d'esprit. Elle m'aidait à devenir quelqu'un de bien meilleur qu'avant. Elle me rendait... exceptionnel. Je voulais que Tasyr comprenne cela aussi. « Fais-toi confiance. Arrête de douter. Laisse le courant t'emporter. Tu vas avoir un enfant, alors savoure. » Savoure. Endure. Survis. Profite. Aime...

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Comment ne pas douter, lorsque que sa vie s'apprête à prendre un tournant si inédit, si nouveau, si imprévisible, si dangereux (si beau qu'encore aujourd'hui, il ne soit pas sûr d'y avoir droit) ? Donner un enfant à Tasyr, c'est mettre entre deux mains tremblantes, entre deux bras musclés mais maladroits, un poupon si fragile et friable. C'est offrir à une âme qui fut désespérée un repentir et un soleil constant ; offrir à un homme aux multiples tares une copie de lui-même possédant l'incroyable faculté de le faire sortir de ses gongs à chaque instant. Il doute, plus encore, il en a peur et est terrorisé ; d'un autre côté, il se rassure tant bien que mal : jihoon a réussi, pourquoi pas lui ? encore fallait-il qu'il soit certain que cette être en devenir ne s'apprête pas à vivre ses derniers instants, expirer son dernier souffle au creux du ventre de sa mère. Mais bien que ses terreurs soient fondées et ses doutes logiques, le syrien le sait d'ores et déjà : pour cet enfant qu'il n'a pas encore vu, il possède déjà la force de se battre et l'endurance de puiser celle suffisant à convaincre soonae d'accepter le miracle de la vie. miracle. Il s'en trouve niais, lorsque les mots se percutent et résonnent dans sa tête ; ça lui plaît, c'est son enfant, c'est la concrétisation de lui-même, une chance inespérée. Il se ronge les ongles, se dévore les lèvres, mais le sourire a déjà pris place dans son cœur sous les mots rassurants de son mentor dans la vie. « Jihoon. Je crois que je sais vraiment, maintenant. » aujourd'hui ou demain, dans dix jours ou vingt ans, les craintes seront les mêmes, elles s'apprêtent à devenir éternelles, il doit apprendre à composer avec la plus douce des mélodies : celle de la paternité. Il hoche la tête, plus convaincu que jamais. « je veux absolument cet enfant. mon bébé » son bébé, qu'il peine déjà à s'imaginer partager avec soonae alors que celle-là même est sa femme qui l'aura porté. Il essuie ses doutes et ses angoisses par un sourire rayonnant. « une autre bière pour fêter ça ? »

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Il avait suffit de pas grand chose, au final, pour que Tasyr se ressaisisse et prenne conscience que tout était réel, qu'il soit effrayé ou impatient. Il était en route, leur bébé. J'étais sûr qu'il avait un cap, mais qu'il allait à un moment ou un autre replonger. Ca se passait toujours comme ça pour les papas. Je m'étais montré particulièrement anxieux à certains moments de la grossesse de Joo Hee. Et si je n'étais pas un bon père ? Et si ce n'était pas un peu trop tôt pour ça ? Ca ne l'était jamais, lorsqu'on le désirait plus que tout. Tasyr était décidé, il le voulait cet enfant. Il n'avait plus qu'à espérer que Soon Ae soit capable d'écouter son mari. Elle avait son mot à dire, évidemment, mais ce serait tellement dommage de mettre fin à une si belle aventure qui venait de commencer pour eux... J'avais encore plus hâte de la voir avec Joo Hee. Tasyr devait absolument lui en parler. Nous leur serions d'énorme recours, j'en étais sûr et certain. Sans attendre, je hochai à la proposition de Tasyr et repartis au frigo, Léo me suivant comme le petit toutou qu'il était. J'en profitai pour lui remplir sa gamelle d'eau, et je revins avec deux bouteilles de bière décapsulées. Moi aussi, je boirais à sa grande nouvelle. J'étais heureux d'être au courant. Je lui tendis la sienne. « A la tienne, futur papa ! Tu ne le regretteras pas. » Enfin ça, je l'espérais vraiment, car même si chaque cas était différent, c'était quelque chose qu'il devait pleinement apprécier. Ce serait long, dur et fastidieux. Mais je le sentais capable. Et je le savais prêt à relever le défi. Tout comme moi je le fus, je passai enfin mon flambeau à Tasyr. Comme la concrétisation de toutes ces années où j'avais essayé de le façonner à l'image d'un homme robuste. Je n'avais probablement plus rien à lui apprendre, seulement à lui faire rappeler. Tasyr allait devenir un homme, et je pourrais prendre ma retraite.

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Si terrorisé par l'inconnu, il lui a néanmoins fallu qu'une poignée de secondes pour basculer dans l'affirmation : cet enfant qui est le sien est voulu, et d'ores et déjà aimé. La fierté gonfle son cœur d'un orgueil puissant, son torse se bombe presque alors que le sourire refuse de se décrocher de ses lèvres rosées : il va avoir un enfant. Les mots ne cessent de tourner en boucle comme une douce mélodie enchanteresse et, au fond de lui, il sait que si le combat sera rude, il saura trouver les mots pour toucher soonae. Il rêve aussi d'appeler son père (avec qui ses relations se sont nettement améliorées depuis qu'il a accepté de grandir, et ça fait du bien d'avoir un parent), pour lui annoncer la nouvelle qui lui fera sans nul doute plaisir. Il regrette que sa mère soit partie, elle qui aurait sans doute bercé le poupon d'une tendresse infinie en lui procurant les conseils les plus justes. Mais il refuse de se précipiter, désire en premier lieu affronter sa femme afin d'être certain qu'ils soient du même côté. Et s'il doit perdre des revenus en embauchant une nouvelle personne à la librairie, alors soit ; il sait que ça n'est pas l'argent qui permet d'offrir de l'amour à un enfant. Jihoon revient, Taz lui coule un sourire rayonnant en saisissant la deuxième bière qu'il entrechoque doucement avec celle de son ami de longue date. « bah, je pense que y'a des moments où ça va être dur. Mais c'est pour mieux apprécier le reste, j'espère. » il glousse, un peu bêtement ; l'euphorie le rend presque stupide. Une nouvelle gorgée de bière, puis deux, et il repose la bouteille. « sinon, ça va avec sae eun en ce moment ? Et joohee comment elle va ? Je t'emmerde avec mes histoires et je prends même pas de nouvelles, quel ingrat. Du coup tu me disais que mon amoureuse a été malade c'est ça ? » mon amoureuse, parce qu'il ne peut oublier ce jour où la gamine l'a considéré comme son amoureux dans un sourire radieux, tout comme il imagine qu'elle considère chaque garçon un tant soit peu gentil. Mais l'anecdote l'a marqué, le surnom est resté.

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Il avait enfin compris ce qui allait se passer désormais. Avoir un enfant, ce n'était jamais facile. Il passerait par énormément de moments de doute, de colère et de tristesse. Mais l'amour qui donnerait à son enfant, à sa famille, primerait sur tout. Je ne disais pas que ma vie de père était idéale. Chaque jour, je devais faire avec les humeurs des deux femmes de ma vie. Joo Hee d'un côté, Sae Eun de l'autre. C'était une maison de femmes ici, mais étonnamment j'y trouvais bien ma place car j'avais mon propre caractère. Le feu et la glace, un couple détonant qui ne finissait jamais d'en étonner plus d'un. Qui aurait cru que notre marige tiendrait aussi longtemps ? Sae Eun nous aidait à y parvenir, sans réelle difficulté. Je posai également ma bouteille de bière sur la table basse, après avoir avalé quelques gorgées rafraîchissantes. La situation était bien moins stressante maintenant que Tasyr avait les idées en place. J'agitai ma main pour l'empêcher de dire n'importe quoi. Lui, ingrat ? Voyons, il avait grandi. Il était devenu un homme et franchement, je pouvais comprendre pourquoi il n'avait pas pensé plus tôt à me demander des nouvelles. « Joo Hee a décroché un gros contrat pour un futur film. Elle devrait commencer le tournage le mois prochain. Mais je n'aime pas relayer son agenda à des remplaçants, quand je suis en arrêt. Ils n'ont pas la même logique que moi et ils font n'importe quoi. » Etre devenu le manager de Joo Hee m'avait permis de passer le plus de temps possible avec elle. Voyager à l'étranger, lui servir de soutien au travail, c'était important pour nous. Elle savait que je faisais tout pour que ses journées soient plus agréables. Quant à Sae Eun... « Ta chérie n'a pas été malade très longtemps, rassure-toi. Deux jours de fièvre et on n'en parle plus. Elle s'éclate à la crèche en ce moment même. » Enfin, j'espérais. Nous n'avions pas vraiment le choix avec Joo Hee, à cause de sa popularité. Sae Eun s'épanouissait à la crèche pendant que nous faisions notre travail. Mais le soir, nous profitions d'elle un maximum.