David avait passé dix minutes à taper aléatoirement sur les touches de l’ordinateur, imitant à la perfection les hacker qu’on voyait dans les séries américaines, à l’exception que ces derniers savaient ce qu’ils faisaient. Il aurait sans doute continué avec plaisir a faire cliqueter les touches, si un message d’erreur alarmant ne s’était pas affiché sur l’écran.
Coup d’œil à droite. Coup d’œil à gauche. Personne. Eteignant innocemment l’écran de l’ordinateur, David se leva en sifflotant d’un air angélique, et se dirigea vers la porte, qui s’ouvrit en grinçant. D’abord surpris, il se mit rapidement à jouer avec, sans penser que la discrétion dans une partie de cache cache pouvait être quelque chose d’assez important.
« Oh ! Je sais ! Un SOS ! » S’exclama finalement le troisième année, qui, armé simplement d’une porte bruyante envoya plusieurs fois le signal de détresse aux couloirs. Malheureusement, ni les couloirs, ni même Oskar-Yong-bis de l’autre côté de l’université, ne lui répondit. Dépité par leur lâcheté, le jeune homme ressorti, mais s’arrêta brusquement, une idée venant de lui traverser l’esprit. Une cape ! Il lui fallait une cape ! De un, parce que ça lui donnerai un petit coté super-héros, en mode Super David, ou Chaman, assez stylé quand même, il fallait l’avouer, et de deux, si il se faisait cramer, il pourrait en mettre un bout au dessus de sa tête, se vouter et se faire passer pour une mamie qui s’était perdue alors qu’elle était allée faire ses courses. Alors ? C’est qui le génie ? Il fouilla la sale pour mettre son plan a exécution, et tomba finalement sur un vieux plaid à carreau. Parfait !
A présent armé comme il se fallait, il sortit enfin de la salle, bien décidé à braver tous les ennemis qui se trouveraient sur son passage pour retrouver son cher Yong ! Restait plus qu’à décider quel chemin prendre…

J’étais pourtant sûr de moi ouvrant cette porte. J’aurais parié que c’était la salle informatique. Je me connaissais un sens de l’orientation meilleur que cela. Les poings sur les hanches, j’étais un peu déçu de moi-même là. J’observais les lieux. Une idée me vint soudainement. Peut-être n’était-ce pas un hasard si j’avais atterri ici ? Peut-être était-ce le fruit de la connexion psychique entre David et moi qui avait guidé mes pas dans ce local. Serait-il caché dans le coin ? Montant mes mains en dictaphone autour de ma bouche, je me mis à chuchoter – logique – pour déceler sa présence : « Doudou es-tu là ? » Pas de réponse. Mais peut-être craignait-il d’avoir été découvert par un chasseur, ou bien était-il si bien enseveli sous une couche de détritus que ma voix ne parvenait jusqu’à lui ? J’entrepris alors de soulever le couvercle des poubelles, continuant ma quête : « Doudou où te caches-tu ? C’est moi, Yon…» J’entendis alors le cliquetis de la porte. Je tournais la tête dans cette direction et… « AAAAAAaaaaah ! » Instinctivement, j’avais sursauté à la vue de cette silhouette douteuse avant de reconnaitre mon meilleur ami. « P*tain, c’est toi ! Tu m’as fait flippé avec ta cape ! Après le fantome du concierge cul-de-jattes, j’ai cru qu’il y avait aussi des clodos-tueurs-capés qui rodaient dans les couloirs. » Soulagé, je poussai un soupir puis recouvrit de mon enthousiasme. Rejoignant mon super pote, je posai mes mains sur ses épaules et plongeai mon regard dans le sien : « Bon, Bro’, on a une mission…  T’as pas entendu un bruit là ? » Je détournai la tête et tendis l’oreille, attendant de savoir si lui aussi, il avait entendu.

Réussite : Fausse alerte, hallucination auditive probablement, on peut se remettre en quête des bureaux de l’administration…
Échec : Dans le doute, on saute dans les poubelles pour se planquer