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Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan
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Re: Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan | Mar 4 Juil - 11:32 Citer EditerSupprimer
Step One : Food Adventure
ft. Ji Hwan
La jeune n’avait guère besoin de voir ni le regard, ni les traits du visage endurci de son compagnon de la soirée pour se douter de ses pensées. Longtemps, elle n’avait pas été différente de lui. Quoique, non, pour sa part, plus que de mépris, la pauvreté ne lui inspirait que de l’indifférence. De toute façon, il avait fallu dix-années avant que Hera ne dénigre plus autant les sud-coréens eux-même. Cette révulsion remontait depuis l’enfance. Patriotisme singapourien sans doute trop profondément entrée depuis les premières classes. Un amour et une ferveur à son pays inculqué dès la maternelle, présent dans toute la société. Alors, forcément, lorsque la petite princesse se rendait au pays du matin calme, la prétention de la haute société sud-coréenne, lui apparait comme un grotesque spectacle blasphématoire. Elle en avait des origines oui, mais petite fille qui admire éperdument son papa, elle accordait plus de noblesse à ses racines singapouriennes. Rares avaient été les sud-coréens à obtenir un peu de considération à ses yeux au cours de son enfance et de son adolescence. Évidemment, il avait été une exception, ce dès l’âge de cinq ans : Lee Hyeon. Lui avouerait-elle un jour ô combien de fois, sa mère et ses soeurs l’avaient piégé en lui promettant – d’une manière ou d’une autre car bien que la plus jeune Hera ne se laissait pas berner deux fois de la même façon – qu’il serait présent, qu’elle pourrait le revoir afin que la brunette cesse de faire un caprice et accepte de monter dans le jet familial pour un séjour sur la terre de ses aïeux maternels. Désormais, si Hera estimait toujours son sang, le prestige et la dignité de sa lignée paternelle comme supérieure, si la société de la péninsule l’irritait toujours, elle aimait de plus en plus les gens. Non, elle ne l’avouerait pas. Du moins, pas dans l’ensemble, car aux êtres les plus chers, la jolie brunette avait la spontanéité de l’exprimer, pas toujours très adroitement, pas même à la hauteur véritable de ses sentiments, néanmoins, elle en faisait gage.
Les gosses de riches se dirigèrent donc vers la sortie du square. Tandis que le calme régnait encore autour d’eux, peu à peu, la lumière des éclairages s’intensifia peu à peu sur leur chemin. Ji Hwan en profita alors pour s’exprimer. Appliquant le contenu d’une lotion aseptisante sur ses mains, de son port altier, noble et souveraine mais à la fois pure et gracieuse, Hera lui accorda un regard. Le fait de l’entendre revenir sur la notion de régime lui déroba un léger rictus malicieux. Vrai qu’elle était susceptible pour un rien. Vrai que les cousins étaient forts mignons à ses yeux lorsqu’ils précisaient ou corrigeaient leur dire face à la menace de son courroux. En revanche, l’aversion de Ji Hwan pour les démunis l’affectait différemment. Elle ne souhaitait pas trop lancer ce débat, car l’heure n’était pas à la confrontation entre eux mais sa langue ne savait se contraindre pleinement au silence :
« Je ne t’ai pas demandé d’approcher et tu pouvais aussi bien fermer tes yeux que bouger ton nez si tes sens sont trop délicats pour le supporter. Ce sont vos pauvres, vous devriez les assumer. À Singapour, il n’y pas de mendiants ou des sans-abris dans les rues. »
En dénigrant leurs misérables, les riches n'en usaient-ils pas pour appuyer leur supériorité. À les laisser faire la manche, dormir dehors, n’exhibaient-ils pas leurs bêtes de foire afin de montrer comme eux, ils avaient réussi tandis que d’autres macéraient dans leur misère. Supériorité du sang, Hera l’approuvait, mais n’était-ce pas aux riches de nourrir leurs pauvres ?
« Tu ne sais jamais quel genre de personne un misérable a été par le passé, ce qu’il peut encore devenir à l’avenir. Une vie innocente peut si vite être brisée par l’injustice, par le poids des erreurs ou méfaits du sang. »
Ses doigts étaient venus se serrer quelque peu sur son poignet opposé. Elle ne disait pas ces mots au hasard. Elle n’éprouvait pas ce pincement au coeur sans raison. Mais, elle non plus n’avait pas envie d’aborder plus en profondeur certains sujets avec ce futur membre de sa famille qu’elle ne connaissait pour le moment qu’encore trop peu. Alors, à son tour, la jeune femme détourna l’objet de leur conversation, revenant sur des propos précédents émis de la bouche de son interlocuteur :
« Mais, tu ne juges vraiment jamais une femme sur son physique ? Je veux dire… C’est rare, vous semblez tous si cibler sur l’apparence, le visage, la silhouette fine et gracile d’une femme afin de satisfaire vos critères de beauté. »
C’était tout à son honneur si Ji Hwan n’y prêtait pas plus attention que cela. De la part d’un homme aussi rigide et « vieille école » que lui, cela étonnait d’autant plus la singapourienne. Elle-même était si exigeante sur le paraitre. Enfin, son paraitre ! Les autres femmes pouvaient bien s’empiffrer à outrance et s’habiller comme des sacs, ce n’était clairement pas son problème. Hera se fit la remarque que jamais encore, elle n’avait interrogé Hyeon sur sa perception de la beauté féminine. Bien sûr, il n’avait rien à lui redire mais le lui reprocherait-il si elle venait à prendre du poids ? Étant donné le moule dans lequel le pianiste avait été élevé, cela n’aurait rien d’inattendu, tout au contraire.
Au fil de cette conversation, leurs pas avaient fini par les mener de plus en plus faire la dynamique vie nocturne de Hongdae. À la croisée de plusieurs rues, ils bifurquèrent dans une pleine de passants, d’éclats de voix et surtout de différents étalages, restaurants ouverts dont émaner nombres d’effluves de cuisine.
« Bien, nous y voilà ! »
D’un signe de tête, Hera fit signe à Ji Hwan de s’engager sur la voie trop étroite, trop encombrée de piétons pour que les voitures puissent y circuler correctement. Ils n’y étaient pas interdit de passage mais rares se donnaient la peine de rouler par ici.
« Je te propose de choisir la suite du menu ! Laisse donc tes sens et surtout ton odorat de guider ! Ouvre tes sens afin de déceler le fumet qui attise le plus ta curiosité ou ton appétit. C’est un bon procédé pour tester de nouvelles expériences culinaires, n’est-ce pas ? »
Et puis, à part de noms, de ouïes dire, d’appréciations de la part de ses connaissances, Hera ne saurait guère que conseiller n’y ayant pas elle-même goûter, d’autant plus que nombres de spécialité locales dérogeaient à ses normes alimentaires de végétarienne.
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Re: Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan | Mer 5 Juil - 10:51 Citer EditerSupprimer
En sortant du square, je ne pouvais m’empêcher de repenser à la scène qui venait de se passer sous mes yeux. Certes, je savais que des gens faisaient ça – j’en avais vaguement entendu parlé, à la télévision ou dans des discussions que je n’écoutais jamais longtemps tant ça ne m’intéressait pas. Or, le voir de mes propres yeux ou bien voir une riche faire ça sous mes yeux, ça me marquait plus que prévu. Quelle réaction Hyeon avait-il dû avoir en voyant sa copine faire ça ? Peut-être étais-je particulièrement fermé d’esprit et qu’il n’avait pas été aussi afféré par cet acte ? Cela dit, peu importait sa réaction, ce n’était pas mon soucis principal.
Je fis quelque peu rassuré de voir plus de personnes dans les rues. Non pas que j’adorais les foules mais c’était toujours mieux. Je l’écoutais me reprocher à moi d’avoir senti l’alcool, d’avoir vu le sans-abri et même, de le laisser dans la rue puis elle m’expliqua que je ne connaissais rien des pauvres pour les juger.
« Je tiens à t’affirmer que nous n’y sommes pour rien. Il faut de tout pour faire un monde, des très riches comme des très pauvres et c’est partout pareil. Si à Singapour tu ne les vois pas dans les rues, ce n’est sûrement pas parce qu’ils ont un habitat décent mais simplement parce qu’ils ont conscience que les voir est une pollution visuelle autant pour les touristes que pour les habitants de la ville. Ils doivent être tous cachés quelque part et ce n’est pas pour ça qu’ils sont plus riches que les sans-abris coréens ou qu’ils sont mieux lotis. J’admire et comprends ton patriotisme mais ton pays n’est sûrement pas parfait non plus, il cache juste mieux ses imperfections. De plus, peu importe le passé d’une personne, l’important c’est le présent. Qu’il ait été riche et serviable avant, actuellement il n’est plus capable d’assumer sa propre vie et s’il n’est pas assumé par sa famille, c’est que ce n’est pas un ange non plus. »
Me rendant compte que, peut-être, je prends trop sérieusement cette conversation et que ce n’était ni l’endroit ni le moment pour débattre sur des telles choses, je décide de répondre aux autres questions qu’elle m’a posées avant que nos pas ne nous amènent à Hongdae.
« Ce n’est pas que je ne juge pas les filles par leur physique mais simplement que je me fiche pas mal des filles en général. J’ai une fiancée et d’autres circonstances pour ne pas être intéressé par les filles que je voie. »
Hors de question d’expliquer pourquoi, c’était bien trop dur à admettre et surtout, je n’avais aucune raison d’en parler à qui que ce soit.
« Ça ne veut cependant pas dire que j’accepterais de voir mes sœurs obèses ou affreuses. Ça donnerait une image exécrable aux Lim alors elles n’en ont pas intérêt. Pour ce qui est des filles extérieures à ma famille, je m’en fiche pas mal, en effet. Peu importe le physique, si je dois les côtoyer pour des affaires, je le ferai, et si je n’en ai pas l’obligation, j’éviterai de le faire, beautés ou pas. »
Ce que je voulais dire n’était pas que je ne donnais pas d’importance aux filles, simplement que j’ai suffisamment de choses à gérer pour m’en rajouter. J’étais loin des dragueurs qui utilisent leur argent pour avoir toutes les filles du monde – peut-être à cause de mes sœurs ou du fait que j’étais responsable de ma mère, j’avais un certain respect envers les filles que d’autres garçons n’avaient pas et je ne les considérai pas comme des vulgaires conquêtes ou des objets.
Une fois arrivés à Hongdae, elle me donna comme tâche de trouver un bon endroit pour manger à l’aide de mon odorat. Je n’étais pas vraiment convaincu était donné que je n’avais jamais fait ça – je préférais toujours regarder sur Internet les avis sur un endroit, réserver et ne pas faire à l’improviste. Cela dit, au point où j’en étais, ce n’était pas la première fois de la journée que je faisais quelque chose d’inhabituel. Comme d’habitude, je me doutais que je n’avais de toute manière pas mon mot à dire et donc, je regardai autour de moi pour guetter le moindre endroit qui ne me paraissait pas trop mauvais. Après cet immonde hamburger, je pouvais déguster n’importe quoi, ça me paraîtra toujours meilleur. Pas trop loin d’ici, j’aperçus une enseigne de nourriture typiquement coréenne ; probablement des barbecues coréens.
«Tu aimes la nourriture coréenne ? Surtout la viande coréenne ? Ou le régime qui t’est imposé te l’interdit ? »
Je préférais tout-de-même choisir un lieu où nous pourrions tous les deux profiter de la nourriture. Sachant qu’elle n’avait même pas pris une bouchée de sa salade, elle devait être affamée. D’ailleurs, même une si petite salade, aussi immonde, n’aurait probablement pas été en mesure de la caler, à moins qu’elle ne soit un moineau ou je ne sais quel oiseau avec un petit estomac.
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Je fis quelque peu rassuré de voir plus de personnes dans les rues. Non pas que j’adorais les foules mais c’était toujours mieux. Je l’écoutais me reprocher à moi d’avoir senti l’alcool, d’avoir vu le sans-abri et même, de le laisser dans la rue puis elle m’expliqua que je ne connaissais rien des pauvres pour les juger.
« Je tiens à t’affirmer que nous n’y sommes pour rien. Il faut de tout pour faire un monde, des très riches comme des très pauvres et c’est partout pareil. Si à Singapour tu ne les vois pas dans les rues, ce n’est sûrement pas parce qu’ils ont un habitat décent mais simplement parce qu’ils ont conscience que les voir est une pollution visuelle autant pour les touristes que pour les habitants de la ville. Ils doivent être tous cachés quelque part et ce n’est pas pour ça qu’ils sont plus riches que les sans-abris coréens ou qu’ils sont mieux lotis. J’admire et comprends ton patriotisme mais ton pays n’est sûrement pas parfait non plus, il cache juste mieux ses imperfections. De plus, peu importe le passé d’une personne, l’important c’est le présent. Qu’il ait été riche et serviable avant, actuellement il n’est plus capable d’assumer sa propre vie et s’il n’est pas assumé par sa famille, c’est que ce n’est pas un ange non plus. »
Me rendant compte que, peut-être, je prends trop sérieusement cette conversation et que ce n’était ni l’endroit ni le moment pour débattre sur des telles choses, je décide de répondre aux autres questions qu’elle m’a posées avant que nos pas ne nous amènent à Hongdae.
« Ce n’est pas que je ne juge pas les filles par leur physique mais simplement que je me fiche pas mal des filles en général. J’ai une fiancée et d’autres circonstances pour ne pas être intéressé par les filles que je voie. »
Hors de question d’expliquer pourquoi, c’était bien trop dur à admettre et surtout, je n’avais aucune raison d’en parler à qui que ce soit.
« Ça ne veut cependant pas dire que j’accepterais de voir mes sœurs obèses ou affreuses. Ça donnerait une image exécrable aux Lim alors elles n’en ont pas intérêt. Pour ce qui est des filles extérieures à ma famille, je m’en fiche pas mal, en effet. Peu importe le physique, si je dois les côtoyer pour des affaires, je le ferai, et si je n’en ai pas l’obligation, j’éviterai de le faire, beautés ou pas. »
Ce que je voulais dire n’était pas que je ne donnais pas d’importance aux filles, simplement que j’ai suffisamment de choses à gérer pour m’en rajouter. J’étais loin des dragueurs qui utilisent leur argent pour avoir toutes les filles du monde – peut-être à cause de mes sœurs ou du fait que j’étais responsable de ma mère, j’avais un certain respect envers les filles que d’autres garçons n’avaient pas et je ne les considérai pas comme des vulgaires conquêtes ou des objets.
Une fois arrivés à Hongdae, elle me donna comme tâche de trouver un bon endroit pour manger à l’aide de mon odorat. Je n’étais pas vraiment convaincu était donné que je n’avais jamais fait ça – je préférais toujours regarder sur Internet les avis sur un endroit, réserver et ne pas faire à l’improviste. Cela dit, au point où j’en étais, ce n’était pas la première fois de la journée que je faisais quelque chose d’inhabituel. Comme d’habitude, je me doutais que je n’avais de toute manière pas mon mot à dire et donc, je regardai autour de moi pour guetter le moindre endroit qui ne me paraissait pas trop mauvais. Après cet immonde hamburger, je pouvais déguster n’importe quoi, ça me paraîtra toujours meilleur. Pas trop loin d’ici, j’aperçus une enseigne de nourriture typiquement coréenne ; probablement des barbecues coréens.
«Tu aimes la nourriture coréenne ? Surtout la viande coréenne ? Ou le régime qui t’est imposé te l’interdit ? »
Je préférais tout-de-même choisir un lieu où nous pourrions tous les deux profiter de la nourriture. Sachant qu’elle n’avait même pas pris une bouchée de sa salade, elle devait être affamée. D’ailleurs, même une si petite salade, aussi immonde, n’aurait probablement pas été en mesure de la caler, à moins qu’elle ne soit un moineau ou je ne sais quel oiseau avec un petit estomac.
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Re: Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan | Sam 15 Juil - 20:37 Citer EditerSupprimer
Step One : Food Adventure
ft. Ji Hwan
C’était comme une leçon de vie inattendu que Hera recevait ce soir-là, et son professeur, pour le coup, était très certainement loin de se douter des enseignements qu’elle en tirait. Jihwan ne pouvait savoir comme la dureté de ses paroles, son étroitesse d’esprit pouvait l’affecter profondément, personnellement. En quoi son demi-frère avait-il été fautif d’être né du mauvais père ? Si faute il y avait, assurément, ce n’était pas à l’enfant innocent qui avait été entrainé dans le gouffre de la misère par les erreurs de son père. Celle de sa mère aussi. La singapourienne n’avait jamais connu le premier mari de sa mère. Elle n’en savait pas grand chose non plus. Inutile de préciser que ce sujet se faisait tabou dans toute la famille Zhang-Choi et Park. À l’exception de son demi-frère, qui, comme pour tout le reste en parlait sans malaise ni retenu. Enfin avec elle, car au fond, au sein de la famille, elle était la seule pour qui l’évocation de ce nom ne représentait pas grand chose, et surtout pas une blessure profonde, un fantôme hantant honteusement les esprits. Hera ne pouvait juste pas concevoir comment sa mère avait pu aimé un homme si faible, en comparaison à son père à elle, au Président Tsai Shen que l’enfant considérait comme un homme parfait. L’homme idéal dont tous les autres devraient s’inspirer. Ah ça, elle lui vouait une admiration sans faille ! De toute façon, si elle était née d’essence divine, cela ne nécessitait-il pas un géniteur d’exception ?
Alors, les mots de son interlocuteur lui étaient difficiles à recevoir. Ses petits poings se serraient au bout de ses bras tombant le long de son corps au fil de leur marche. Exercice de contrôle de soi pour ne pas piquer un coup de sang. Cependant, elle y parvenait également car elle se reconnaissait dans le jugement que Jihwan portait sur les gens, et sur les démunis. Elle n’était pas bien différente par le passé. Elle les méprisait aussi. Rectification : elle méprisait à peu près tout individu qui n’était de son sang. Puis, elle avait appris, elle avait compris que l’infériorité des personnes n’en faisaient pas pour autant des êtres abjectes. Qu’au contraire, leur âme s’avérait parfois bien plus belle que celles de nombreux individus dits de « bonnes familles ». Ils en étaient ridicule. Ils ne valaient rien et s’imaginaient que leur argent leur conférait une quelconque valeur, de la crédibilité. Ridicule ! Néanmoins, Hera ne pouvait pas jeter la pierre à Jihwan pour les oeillères qui obstruaient son champ de vision, sa perception du monde. Elle lui souhaita juste de parvenir à ouvrir un jour son esprit. À regarder différemment la société. Cependant, les discours moralisateurs ne seraient guère les plus efficaces. Le seul véritable apprentissage s’effectuait par le vécu, l’expérience que l’on fait par soi-même. Aurait-il un jour la démarche de s’y lancer de lui-même, y serait-il conduit par la force des choses ou resterait-il dans son cocon de préjugés. Ce n’était pas de son ressort et cela ne l’intéressait pas plus que cela non plus. Il appartenait à sa future belle-famille et elle désirait parvenir à une bonne entende au moins cordiale entre eux, mais la façon dont il entendait mener sa vie ne la concernait pas directement non plus.
L’égérie ne s’éternisa donc pas davantage sur ce sujet, une pente assurément conflictuelle entre eux pour le moment. De plus, l’idée de départ de leur petite virée portait à l’origine sur les découvertes culinaires du « commun des mortels ». Autant en revenir à l’objectif initial. Après la mal-bouffe à l’américaine, place aux péchés locaux ! Si les spécialités n’étaient pas franchement ce qu’il avait parfois de plus recommandé pour une alimentation saine et équilibrée, la cuisine coréenne restait tout de même bien plus acceptable que le fast-food américain de base qualité. Malgré ses réticences, sa désapprobation aux spécificités du pays, Hera n’en avait pas moins la culture du goût. Dans son pays, les fumets et les plats locaux faisaient partie intégrante du patrimoine culturel dont les natifs se targuaient. Les rues abondantes de terrasses en restaient très propres, calmes et distinguées, encore une fois, un contraste entre différentes influences, souvenirs laissés par les colonies et invasions. L’affluence ici lui apparaissait plus désordonnée et basiques, néanmoins, il y avait ce petit quelque chose lui rappelant d’agréables souvenirs. Laissant Jihwan être guidé par son instinct pour choisir ce qu’il désirait tester, Hera fut un soupçon étonné par sa question et ne put s’empêcher de rétorquer avec une once de moquerie :
« Tu sais quand on est végétarienne, que la viande soit coréenne, singapourienne ou de n’importe quelle autre spécialité, on n’en mange pas. »
Son petit air mutin traduisait bien sa pointe d’humour et d’ironie. Elle se moquait oui, mais gentiment. Franchement, la demoiselle était vraiment dans de bonnes dispositions ce soir pour ne pas lui répondre avec dédain face à une telle omission. En effet, Jihwan ne se souciait manifestement nullement des femmes ou de ce qu’elles pouvaient lui dire. Bien, la galanterie serait pour une prochaine leçon, plus piquante cette fois-ci.
Guère dotée de patience face à l’indécision, Hera finit par prendre à nouveau les rênes et trancha en lui faisant signe de prendre place à la table d’un restaurant de barbecue coréen ouvert sur la rue.
« Installe-toi là, commande ce qui te fait envie et cesse d’attendre après mes décisions. »
Elle s’assit en face de la chaise qu’elle lui avait désigné. Une serveuse se présenta aussitôt et Hera lui commanda une bouteille d’eau pétillante, et du riz en accompagnement tandis qu’elle laissa libre choix de la viande ou autre à Jihwan.
« Profites-en, ce soir, je ne réclame rien. C’est une exception avant que tu n’aies à subir mes caprices. Tu regretteras ma grande laxité de ce jour ! »
Et ce n’était pas rien de le dire… La serveuse revint déjà leur apporter la boisson. Hera prit son verre et le tendit en direction de Jihwan. Laxiste, certes, mais elle n’allait tout de même pas lui faire le servir. C’était à lui de remplir son verre. Dans le rapport de hiérarchie sociale qui tenait tant à coeur au jeune homme, la fille du multi-milliardaires, Secrétaire d’État en son pays se considérait comme largement supérieure.
« Je te souhaite de trouver un jour, des amis sincères. Que quelques soient vos différences, votre classe social respective, vous puissiez vous entendre et vous appréciez pour ce que vous êtes vraiment. »
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Re: Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan | Lun 17 Juil - 16:14 Citer EditerSupprimer
Après avoir exprimé le fond de ma pensée, je m’attendais à une réponse, parce que j’étais quasiment certain qu’elle n’était pas du tout du même avis que moi ; or, elle ne dit rien. Elle fit comme si elle n’avait pas entendu et je ne savais pas si c’était parce qu’elle voulait éviter une embrouille ou si elle n’avait rien à répondre. À mes yeux, la première possibilité me paraissait bien plus probable car elle semblait avoir un avis pour tout, et donc toujours avoir quelque chose à surenchérir quand elle n’est pas d’accord avec quelqu’un. Peut-être que je me trompais, je ne la connaissais pas beaucoup en dehors des cours de finances, mais mon instinct ne me trompait pas souvent sur ce genre de choses. De toute façon, nous avions beau faire parti de la même catégorie de personnes – les riches – nous avions un point de vue totalement différent. Rien de si surprenant en soi, tous les pauvres n’avaient pas le même avis sur tout non plus. Elle m’affirma en se moquant que les végétariens ne pouvaient pas manger de viande peu importe la nationalité. Je voulus lui affirmer qu’à aucun moment, elle ne m’avait dit qu’elle était végétarienne et que, par conséquent, je lui demandais si elle pouvait manger de la viande et si elle aimait la viande coréenne, mais je compris bien que si je prenais ça trop au sérieux, ça casserait un peu trop l’ambiance. De toute évidence, elle n’avait pas pour but de me casser donc ça ne servait à rien d’être sur la défensive et de relever ses fautes.
Au bout de quelques minutes, elle m’entraîne elle-même vers le barbecue coréen que j’avais aperçu aussi. Elle devait être assez impatiente pour ne même pas me laisser choisir jusqu’au bout ; en même temps, c’était compliqué de décider d’un restaurant pour nous deux alors que je ne connaissais pas les détails de son régime. Me concernant, je mangeais à peu près de tout, mais ce n’était pas le cas pour elle alors j’étais plus perdu qu’autre chose. Mais encore une fois, je ne lui fis pas remarquer parce que c’était complètement inutile d’agir de cette manière. Elle n’était pas là pour qu’on passe un moment où on ne fait que soulever les erreurs de l’autre après tout. J’observais tous les gens autour. Ce n’était pas la première fois que je venais dans un endroit comme ça mais ce n’était pas non plus habituel. En tout cas, les gens, ici, semblaient bien plus occupés par leur vie et leur discussion pour fixer les autres ou écouter leurs histoires ; c’était déjà bien mieux que dans le fast-food. Je demandai à la serveuse plusieurs types de viande – mais pas beaucoup parce qu’au final, j’ignorais toujours si elle en mangeait ou pas – et je reposai mon regard sur Hera. Avec un sourire satisfait sur les lèvres, elle m’affirma que je devrais être reconnaissant qu’elle ne soit pas exigeante aujourd’hui. Je ne savais pas trop comment elle était d’habitude mais je plaignais un peu Hyeon si elle était capricieuse au quotidien.
Le fait qu’elle tende son verre vers moi m’arracha un sourire en coin. Elle mettait beaucoup en avant son esprit ouvert mais, peu importe combien elle appréciait traîner avec des pauvres ou même vivre selon les règles des pauvres, elle ne pouvait pas rejeter ce avec quoi elle avait grandi. Je ne relevai pas ça dans le risque de faire revenir un débat qui nous mettrait de nouveau dans un désaccord – non pas que je détestais débattre mais je n’avais pas vraiment la tête à ça – et la servis. Je remplis ensuite mon verre et écoutai attentivement ce qu’elle me dit.
« J’ai déjà ce genre d’amis. »
Je l’observais droit dans les yeux pur pouvoir analyser sa réaction. J’étais fermé, certes ; mais je ne rejetais pas toutes les différences. Seuls les pauvres étaient des gens que je ne comprenais pas du tout et qui ne me comprenaient pas plus, alors forcément, je ne les appréciais pas. Ça ne voulait pas dire que je n’avais pas d’amis proches avec des caractères différents.
« Mon plus grand confident et ami est, certes, un riche mais lui et moi sommes très différents sur de nombreux tableaux. Mise à part la somme d’argent dans le compte en banque, tout nous oppose. Ça ne m’empêche pas d’entretenir de très bonnes relations avec lui. »
Je ne comprenais d’ailleurs pas non plus pourquoi je m’entendais si bien avec lui. Enfin, si, il était quelqu’un de vraiment sympathique et joyeux mais je ne savais pas pourquoi j’avais suffisamment baissé ma garde avec lui alors qu’il représentait beaucoup de choses que je n’aimais pas. Déjà, il adorait l’alcool, il adorait les femmes, il passait beaucoup de temps dans les bars et c’était exactement ce que je ne faisais jamais. Malgré tout, il a su gagner suffisamment ma confiance pour que j’essaie d’en savoir plus sur lui, et que, donc, je vois ses bons côtés plus que ceux qui pourraient m’écarter de lui.
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Au bout de quelques minutes, elle m’entraîne elle-même vers le barbecue coréen que j’avais aperçu aussi. Elle devait être assez impatiente pour ne même pas me laisser choisir jusqu’au bout ; en même temps, c’était compliqué de décider d’un restaurant pour nous deux alors que je ne connaissais pas les détails de son régime. Me concernant, je mangeais à peu près de tout, mais ce n’était pas le cas pour elle alors j’étais plus perdu qu’autre chose. Mais encore une fois, je ne lui fis pas remarquer parce que c’était complètement inutile d’agir de cette manière. Elle n’était pas là pour qu’on passe un moment où on ne fait que soulever les erreurs de l’autre après tout. J’observais tous les gens autour. Ce n’était pas la première fois que je venais dans un endroit comme ça mais ce n’était pas non plus habituel. En tout cas, les gens, ici, semblaient bien plus occupés par leur vie et leur discussion pour fixer les autres ou écouter leurs histoires ; c’était déjà bien mieux que dans le fast-food. Je demandai à la serveuse plusieurs types de viande – mais pas beaucoup parce qu’au final, j’ignorais toujours si elle en mangeait ou pas – et je reposai mon regard sur Hera. Avec un sourire satisfait sur les lèvres, elle m’affirma que je devrais être reconnaissant qu’elle ne soit pas exigeante aujourd’hui. Je ne savais pas trop comment elle était d’habitude mais je plaignais un peu Hyeon si elle était capricieuse au quotidien.
Le fait qu’elle tende son verre vers moi m’arracha un sourire en coin. Elle mettait beaucoup en avant son esprit ouvert mais, peu importe combien elle appréciait traîner avec des pauvres ou même vivre selon les règles des pauvres, elle ne pouvait pas rejeter ce avec quoi elle avait grandi. Je ne relevai pas ça dans le risque de faire revenir un débat qui nous mettrait de nouveau dans un désaccord – non pas que je détestais débattre mais je n’avais pas vraiment la tête à ça – et la servis. Je remplis ensuite mon verre et écoutai attentivement ce qu’elle me dit.
« J’ai déjà ce genre d’amis. »
Je l’observais droit dans les yeux pur pouvoir analyser sa réaction. J’étais fermé, certes ; mais je ne rejetais pas toutes les différences. Seuls les pauvres étaient des gens que je ne comprenais pas du tout et qui ne me comprenaient pas plus, alors forcément, je ne les appréciais pas. Ça ne voulait pas dire que je n’avais pas d’amis proches avec des caractères différents.
« Mon plus grand confident et ami est, certes, un riche mais lui et moi sommes très différents sur de nombreux tableaux. Mise à part la somme d’argent dans le compte en banque, tout nous oppose. Ça ne m’empêche pas d’entretenir de très bonnes relations avec lui. »
Je ne comprenais d’ailleurs pas non plus pourquoi je m’entendais si bien avec lui. Enfin, si, il était quelqu’un de vraiment sympathique et joyeux mais je ne savais pas pourquoi j’avais suffisamment baissé ma garde avec lui alors qu’il représentait beaucoup de choses que je n’aimais pas. Déjà, il adorait l’alcool, il adorait les femmes, il passait beaucoup de temps dans les bars et c’était exactement ce que je ne faisais jamais. Malgré tout, il a su gagner suffisamment ma confiance pour que j’essaie d’en savoir plus sur lui, et que, donc, je vois ses bons côtés plus que ceux qui pourraient m’écarter de lui.
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Re: Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan | Ven 21 Juil - 12:37 Citer EditerSupprimer
Step One : Food Adventure
ft. Ji Hwan
L’égard de Hera envers toutes personnes de toutes extractions sociales ne lui ôterait jamais sa propre estime d’elle-même. Elle était être en tout point supérieur qui offrait la grâce de sa présence aux inférieurs. Ji Hwan ne faisait pas exception. À ses yeux, même futur belle-famille, lui et les siens se situaient à une strate inférieure à la sienne. Seul Hyeon faisait exception car il avait conquis son coeur et s’était ainsi élevé à sa hauteur. Il n’empêchait que Hera continuerait à considérer son sang comme plus noble et pur. Si elle avait la subtilité de ne pas forcément présenter les choses ainsi oralement, elle ne se cachait pas pour autant de sa pensée. Son futur fiancé en était lui-même conscient. D’aussi jeunes que remontaient leur première rencontre, la petite princesse Zhang Hera avait toujours été ainsi. Le pianiste lui avait même, par la suite, été offert pour une prestation de son talent lors de sa cérémonie d’anniversaire pour ses treize ans. Ils avaient tous deux tellement changés lors de cette seconde rencontre en comparaison à la première. Ils auraient presque pu incarner deux parfaits étrangers et pourtant, il y avait une petite étincelle, un bourgeon de fleur qui persistait. Chrysalide d’un papillon qui avait dévoilé ses ailes lors de leur troisième rencontre, celle qui les avait uni dans cette relation qui se renforçait chaque jour, toujours un peu plus. Un amour unique et exceptionnel.
Une fois servie, la singapourienne porta son verre à ses lèvres, le soutenant par dessous du bout de ses jolies doigts fins, son bracelet de couple partagé avec Hyeon dont elle ne se séparait jamais parant son poignet. Qu’importait où elle se trouvait, qu’importait avec qui, sa spontanéité, sa soif de liberté, Hera en restait une princesse. Les bonnes manières, le port noble et les gestes gracieux n’étaient pas incompatibles avec la fréquentation des humbles. Oui, elle dénotait, et alors ? La fille du Président Tsai Shen s’était toujours distinguée des autres même au sein de la Cité du Lion depuis son plus jeune âge. Attirée l’attention et les curiosités, pour de telles raisons, ne l’incommodait pas. Elle en avait l’habitude. Elle s’était même faite une raison, elle qui un an encore auparavant aspirait à passer inaperçue sans se mêler aux autres. Son naturel l’avait rattrapé. Sur la table, son verre elle reposa tandis qu’un petit air mutin se dessina sur les traits de son image à l’écoute de la défense de son interlocuteur.
« Bien, bien ! Au temps pour moi ! Tu me sembles si épanoui que j’aurais dû le deviner. »
Pointe de malice nichée au coin des lèvres, les yeux pétillants, elle rayonnait d’effronterie facétieuse. Elle feignit ensuite de se corriger en montant le bout de ses doigts devant sa bouche entrouverte :
« Aurais-je tendance à dépasser les limites en tant qu’élève à son Sunbaenim ? »
Hera s’était légèrement penchée en avant, ses longues mèches de cheveux tombant le long de son coup jusque sur sa gorge, comme pour murmurer à demie voix ces mots de pseudo excuse. Elle se redressa ensuite de toute son élégance et continua à avec éloquence un soupçon narquoise bien qu’aucune once de méchanceté ne pointait actuellement en elle.
« Ah, mais nous ne sommes pas dans un tel cadre actuellement. Et malgré ton ascendance d’ainé, puisque nous y sommes tous deux très attachés, accordons-nous à la hiérarchie financière et d’influence. Ce qui, par ajustement entre les deux, fait de nous des égaux ? »
Elle souriait, princesse impératrice parfaitement conscience de son arrogance qu’elle peignait du pinceau de ces mots. Elle était joueuse et provocante, à sa façon. Sûre d’elle, son tempérament nécessitait toujours un temps d’adaptation.
Une idée lui vint alors en tête, en parlant d’amitié et de relations sociales. Hera sortit son smartphone, modèle exclusif de la marque dont elle incarnait l’égérie évidemment. Elle demanda à Ji Hwan de sourire tandis qu’elle brandissait l’appareil dans sa direction. Puis, elle lui expliqua tout en pianotant sur l’écran afin d’enregistrer et d’envoyer.
« C’est pour mon père ! Il devrait sortir de réunion à cette heure-ci, et cela lui fera plaisir de savoir ce que je fais ainsi que de découvrir un peu les visages des personnes que je fréquente. »
Et non pas, une présentation bancale en étant d’ivresse comme cela s’était produit une fois.
« En plus, s’il connait les parents de Hyeon, vous ne vous êtes jamais rencontrés il me semble ? Oh, et cela devrait faire plaisir à Hyeon aussi de savoir que nous dinons ensemble ? »
Hera lui adressa un regard comme pour obtenir son approbation mais effectua l’envoi sans vraiment l’attendre. Au pire, même si Jihwan était contre, la renarde pouvait bien toujours envoyer ce qu’elle désirait à son petit ami.
À peine eut-elle le temps de reposer son téléphone sur le table que celui-ci se mit à vibrer. Déjà une réponse ? Non, le nom de sa manager s’afficha. Elle s’excusa auprès de son vis-à-vis, dans l’obligation de consulter le message au cas où. Puis, pendant sa lecture, ce fut la déferlante de sms, en provenance des gumihos. Qu’avaient-ils encore fait cette fois-ci ? Désabusée, Hera finit par mettre l’appareil en silencieux et le reposer sur la table, écran retourné. Elle soupira.
« Ils me donnent parfois envie de me saouler… »
Ses iris se posèrent sur la table glissant jusqu’à leurs verres.
« Oh… Au fait, tu ne bois pas non plus ? »
Elle venait de prendre conscience que fidèle à ses propres habitudes, la singapourienne n’avait pas envisagé un seul instant à commander du soju pour le jeune homme, ce qui lui semblait faire partie des habitudes de consommation des sud-coréens, notamment dans ce genre d’établissement.
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Re: Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan | Mer 2 Aoû - 15:13 Citer EditerSupprimer
Je l’observais avec un intérêt inutile porter son verre à ses lèvres, essayant de deviner par ses gestes et ses expressions ce qu’elle pourrait me dire dès qu’elle aura terminé son action. Son visage était constamment armé du même sourire difficile à déchiffrer et je ne pouvais pas affirmer si sa prochaine parole sera un reproche, une blague ou une morale ; j’espérais tout-de-même qu’elle ne continuera pas à m’expliquer comment je devrais vivre parce que je voulais éviter d’être vexant. J’étais poli et particulièrement envers elle, promise de Hyeon, mais je ne supportais pas qu’on me donne des leçons. Même les personnes plus âgées évitaient de m’en faire alors ce n’était pas à elle de se le permettre, peu importe son statut social ou sa place dans le coeur de mon cousin. Enfin, elle posa son verre et ce qu’elle me dit ne me réjouit pas vraiment ; j’ignorais si c’était un reproche ou une simple constatation mais ça ne sonnait pas mélioratif dans tous les cas. Que je paraisse épanoui ou pas n’avais aucun rapport avec mon entourage mais avec moi-même – encore une fois, je préférais ne pas l’expliquer. Elle m’aurait peut-être poser des questions sur qu’est-ce qui me déplaît avec moi ou autre chose et je n’avais pas du tout envie d’en parler. Je n’étais pas là pour me confier du tout. Je suivis des yeux sa main qui se plaça devant sa bouche et son visage prit une expression abusivement désolée. D’un ton plus ironique que réellement coupable, elle montra un respect qu’elle n’avait pas montré jusqu’à maintenant. Puis, pour confirmer mes pensées, elle m’expliqua que je n’étais rien d’autre qu’un égal actuellement – bien que, pour moi, son visage et son attitude me faisait plutôt penser qu’elle me considérait comme inférieur, ce que je n’adorais pas non plus. Je me retenais de répondre pour ne pas que mon agacement prenne le dessus sur la politesse tandis qu’elle prenait une photo de moi sans réellement justifier son geste.
Quand elle m’expliqua qu’elle l’enverrait à Hyeon, je voulus lui dire d’éviter parce que j’ignorais si ça lui ferait réellement plaisir ou non. Lui et moi avions été très proches mais étions plutôt distants ces derniers temps. D’ailleurs, je ne savais pas s’il était plutôt jaloux en couple mais de savoir que la femme qu’il aime mange en tête-à-tête avec son cousin – qui n’est pas si moche, après tout – n’allais peut-être pas lui faire si plaisir que ce qu’elle pensait. Cependant, je compris bien vite que ses questions n’attendaient pas de réponse et que c’était déjà bien trop tard pour l’en empêcher, alors, une nouvelle fois, je ne dis rien et me contentais de la regarder silencieusement. Ça faisait plusieurs minutes que je ne lui avais pas parlé mais tout d’un coup, je ne savais vraiment plus quoi dire. Si tout à l’heure, j’avais été légèrement bavard, désormais l’envie d’échanger mes idées avec elle – en sachant qu’elle ne sera jamais d’accord – s’était entièrement envolée et je n’avais pas non plus envie de lui parler de ses amis ou de sa relation avec Hyeon par crainte qu’elle enchaîne sur mes relations à moi et qu’elle se permette, une nouvelle fois, de me faire une remarque qui risquait de ne pas me plaire. Au moment où je comptais enfin lui parler à propos de Singapour – parce que c’était le seul sujet sur lequel elle pourrait parler sans que je n’ai d’avis contraire au sien, je ne m’y connaissais pas autant qu’elle – ce fut le téléphone qui m’interrompit et elle s’excusa pour lire son message. L’envie de soupirer me prit mais je me retins par peur qu’elle ne puisse l’entendre.
Décidément, j’étais plus à l’aise dans le cadre des cours de finances ; là au moins, je n’avais pas besoin de m’inquiéter du sujet qu’on pouvait aborder. Le silence était interrompu par le vibreur de son téléphone qui ne s’arrêtait plus et je ne pus m’empêcher de me demander si c’était Hyeon qui la harcelait ainsi après avoir reçu la photo ; cela dit, ça me paraissait abusif comme comportement alors j’espérais que ce n’était pas le cas. Enfin, je la vis reposer son téléphone sur la table et son regard se posa sur la table puis vers moi. Je fus un peu pris de court par sa question ; je n’avais même pas pensé à ça lorsqu’on s’était installé.
« Non, je n’ai jamais bu et je ne boirai jamais une seule goutte d’alcool. »
Généralement, cette affirmation attirait de nombreuses curiosités sur la raison qui me poussait à être aussi radical avec la boisson. Je n’aimais pas expliquer aux gens mon passé, avec ma mère et ma sœur, alors je préférais simplement leur répondre que ça ne m’attirait pas. Ce n’était pas un mensonge – l’alcool ne m’avait jamais donné envie. Même à l’adolescence, lorsque tout le monde autour de moi se saoulait à en devenir ivre-mort en découvrant les bonheurs de ce produit, je n’avais pas cédé à la mode. J’avais cédé pour les relations amoureuses et sexuelles, j’avais cédé pour fumer aussi – une seule fois, cependant – mais jamais pour l’alcool. Même pour les dîners d’affaires auxquels j’accorde une immense importance, je n’avais jamais bu une seule goutte des vins chers que les clients ramenaient. Je ne supportais pas l’effet que l’alcool avait sur les gens – où était le bonheur dans le fait de vomir et de perdre les souvenirs d’un soir, ou encore dans le fait d’être vulnérable – et je supportais encore moins savoir que Ji Hye buvait dans ses soirées. Mais ça, encore, je n’avais pas envie d’en parler et j’espérais que la discussion n’irait pas jusqu’à là.
Quand elle m’expliqua qu’elle l’enverrait à Hyeon, je voulus lui dire d’éviter parce que j’ignorais si ça lui ferait réellement plaisir ou non. Lui et moi avions été très proches mais étions plutôt distants ces derniers temps. D’ailleurs, je ne savais pas s’il était plutôt jaloux en couple mais de savoir que la femme qu’il aime mange en tête-à-tête avec son cousin – qui n’est pas si moche, après tout – n’allais peut-être pas lui faire si plaisir que ce qu’elle pensait. Cependant, je compris bien vite que ses questions n’attendaient pas de réponse et que c’était déjà bien trop tard pour l’en empêcher, alors, une nouvelle fois, je ne dis rien et me contentais de la regarder silencieusement. Ça faisait plusieurs minutes que je ne lui avais pas parlé mais tout d’un coup, je ne savais vraiment plus quoi dire. Si tout à l’heure, j’avais été légèrement bavard, désormais l’envie d’échanger mes idées avec elle – en sachant qu’elle ne sera jamais d’accord – s’était entièrement envolée et je n’avais pas non plus envie de lui parler de ses amis ou de sa relation avec Hyeon par crainte qu’elle enchaîne sur mes relations à moi et qu’elle se permette, une nouvelle fois, de me faire une remarque qui risquait de ne pas me plaire. Au moment où je comptais enfin lui parler à propos de Singapour – parce que c’était le seul sujet sur lequel elle pourrait parler sans que je n’ai d’avis contraire au sien, je ne m’y connaissais pas autant qu’elle – ce fut le téléphone qui m’interrompit et elle s’excusa pour lire son message. L’envie de soupirer me prit mais je me retins par peur qu’elle ne puisse l’entendre.
Décidément, j’étais plus à l’aise dans le cadre des cours de finances ; là au moins, je n’avais pas besoin de m’inquiéter du sujet qu’on pouvait aborder. Le silence était interrompu par le vibreur de son téléphone qui ne s’arrêtait plus et je ne pus m’empêcher de me demander si c’était Hyeon qui la harcelait ainsi après avoir reçu la photo ; cela dit, ça me paraissait abusif comme comportement alors j’espérais que ce n’était pas le cas. Enfin, je la vis reposer son téléphone sur la table et son regard se posa sur la table puis vers moi. Je fus un peu pris de court par sa question ; je n’avais même pas pensé à ça lorsqu’on s’était installé.
« Non, je n’ai jamais bu et je ne boirai jamais une seule goutte d’alcool. »
Généralement, cette affirmation attirait de nombreuses curiosités sur la raison qui me poussait à être aussi radical avec la boisson. Je n’aimais pas expliquer aux gens mon passé, avec ma mère et ma sœur, alors je préférais simplement leur répondre que ça ne m’attirait pas. Ce n’était pas un mensonge – l’alcool ne m’avait jamais donné envie. Même à l’adolescence, lorsque tout le monde autour de moi se saoulait à en devenir ivre-mort en découvrant les bonheurs de ce produit, je n’avais pas cédé à la mode. J’avais cédé pour les relations amoureuses et sexuelles, j’avais cédé pour fumer aussi – une seule fois, cependant – mais jamais pour l’alcool. Même pour les dîners d’affaires auxquels j’accorde une immense importance, je n’avais jamais bu une seule goutte des vins chers que les clients ramenaient. Je ne supportais pas l’effet que l’alcool avait sur les gens – où était le bonheur dans le fait de vomir et de perdre les souvenirs d’un soir, ou encore dans le fait d’être vulnérable – et je supportais encore moins savoir que Ji Hye buvait dans ses soirées. Mais ça, encore, je n’avais pas envie d’en parler et j’espérais que la discussion n’irait pas jusqu’à là.
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Re: Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan | Dim 6 Aoû - 14:20 Citer EditerSupprimer
Step One : Food Adventure
ft. Ji Hwan
À son esprit, pas un seul instant Hera n’envisagea que Hyeon puisse mal interprété cette photo qu’au contraire, la jeune femme considérait comme un gage de ses efforts pour intégrer et être acceptée par sa famille. Différemment des parents du pianiste qui voyaient avant tout en elle, un superbe trophée à ajouter à la photo familiale. Cependant, si la singapourienne les ménageait beaucoup de sa façon de pensée et de sa langue cinglante qu’impertinente parfois, elle comptait bien leur exposer au fil du temps qu’elle était son véritable tempérament. Son voeu n’était certainement pas d’être leur choix à eux, mais bel et bien son choix à lui ! De ce fait, elle se sentait nullement dépendante de leur emprise, tout au contraire, inéluctablement, son caractère la ramènerait à son « position dominante ». La fille du Président Tsai Shen était ainsi. Elle avait beau parfois, concéder de se tenir en retrait, son naturel la ramenait toujours en avant. Le chemin parcourut depuis son arrivée à la Yonsei en était la preuve même. De surcroît, à son esprit peut-être trop innocent et insouciant en la matière parfois, Hera se jugeait d’autant plus autorisé à s’afficher en compagnie d’un homme qui ne pouvait représenter aucune « menace ». Son entourage masculin pouvait déplaire à son petit ami. Elle le savait, apprenait à faire avec et comprendre ses appréhensions, sans les interpréter comme une remise en question de la confiance de Hyeon à son égard. Puis, en toute vertu et bienséance, un homme ne saurait avoir d’intentions mal venues à l’égard de l’élue de son propre cousin ? Après, il fallait reconnaitre que la renarde n’était guère au clair quant à la véritable nature de la relation entre les deux jeunes hommes. Aussi peu bavard l’un que l’autre, surtout à ce sujet, Hera n’était pas prête d’être davantage éclairée pour le moment.
Dans son insouciance quant à la justesse de son geste, la jeune femme laissa le temps couler autour de ce repas inaccoutumé pour tous deux, incommodé par les assauts incessants des messages sur son smartphone. Un gouffre de lassitude et une envie de pouvoir lâcher prise, fantôme du mirage promis par l’ivresse. Mais ô combien celle-ci se révélait fourbe et n’apportait au final bien plus de tracas une fois émergée que sa libération ne fut véritablement salvatrice.
« Je vois… Je n’aime pas ça non plus, et l’alcool ne semble pas m’apprécier réciproquement. »
Ses rares expériences de consommation ne lui avait guère réussi. Rien d’insurmontable ou de terriblement rabaissant, néanmoins, ces petits écarts ne sciaient pas franchement à son attitude et son image habituelle. Image que l’égérie se devait d’autant plus de sauvegarder. Et parce qu’elle n’était relativement intolérante, forcément lorsqu’elle commettait un faux pas, son entourage en manquait pas de la charrier. Au fond, elle ne perdait pas en crédit à leurs yeux, juste ils s’amusaient avec espièglerie à ses dépends.
« Je ne comprends guère l’intérêt d’en consommer. Et encore moins quel plaisir, il y a tiré de l’ivresse. »
La migraine du lendemain, les effets parfois encore vaporeux persistant, sans parler d’assumer les actes commis la veille dans un état relativement second… Les fragments de souvenirs s’imposant à l’esprit au fur et à mesure que la mémoire s’éveillait… Non franchement, tout ceci n’était assurément pas à son goût ! Chaque fois qu’elle avait dérapé, l’alcool l’avait dupé avec sournoiserie. Pour sa défense, ressentir les effets décuplés dès le premier verre consommé ne jouait pas en sa faveur pour résister par la suite, une fois ses lèvres trempées.
« Dire que pour être apprécié en affaire par les chinois, il faut se forger une réputation de bon buveur la plupart du temps… »
Certaines pratiques triviales se pratiquaient toujours. Hera savait son père résistant honorablement à l’alcool car il avait appris à s’endurcir pour gagner le respect de collaborateurs chinois – qui par chance, tiennent généralement assez mal et boivent aisément plus de raison lorsque que les réunis d’affaires tournent aux festivités d’agrément.
Cet échange fut malheureusement interrompu derechef par les vibrations incessantes du téléphone portable de l’égérie qui reprirent de plus bel. Un mot d’excuses, elle jeta un regard sur l’écran pour constater que les émetteurs étaient toujours les mêmes.
« Ils m’épuisent… » murmura-t-elle dans un soupir.
Elle pianota sur le clavier tactile avant de ranger l’appareil, cette fois éteint puis redressa les yeux vers son interlocuteur.
« Je crois que n’aurons loisir de nous éterniser après ce repas. Si je ne rentre pas assez prestement au dortoir, je pourrais bien le retrouver en ruine. »
Déjà qu’il semblait difficile à concevoir comment les bâtiments de la fraternité des Gumiho tenaient encore debout. Outre la légende, les renards à neuf queues s’avéraient vraiment bel et bien de véritables fléaux. Pas un pour rattraper les autres. Et on s’éternisera pas sur le cas de la Présidente dont l’apparence cachait bien plus qu’on ne pourrait soupçonner. Oui, l’envoûtement du renard à neuf queue, il y avait assurément un tel voile qui planait au-dessus de leur fraternité. Quant au mur du dortoir, idem, sous les apparences traditionnels, il n’y avait pas d’autres explications qu’un renforcement tel un bunker blindé en-dessous. Un nouveau soupir s’était immiscé entre ses lèvres élégamment maquillées sans outrance.
« Finissons quand même ce repas, sinon, je risque d’en tuer un à mon arrivée. »
Un léger sourire forcée et contrariée se dessina sur son visage. Peut-être était-ce un diner sans cérémonie. Un diner dans un lieu banal sans grande signification, à l’exception d’une : à ses yeux Ji Hwan incarnait un membre de la future extension de sa famille. Hera ne pouvait ni le négliger, ni se montrer irrespectueuse à son égard.