tu te prends pour monsieur invincible ? (yury)

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tu te prends pour monsieur invincible ? (yury) | Jeu 22 Juin - 22:05

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tu te prends pour monsieur invincible ?

ft yury & risae.

Un prospectus transformé en éventail dans ma main droite, je suis déjà étouffée par la chaleur alors que nous sommes à peine sortis du bus faussement climatisé. Il faut dire que notre capitale est bondée de touristes à cette période de l'année, et clairement, c'est de moins en moins pratique de prendre les transports en commun. Alors, avec les températures élevées et le monde, je doute que quelqu'un puisse sentir l'effet d'un quelconque climatiseur. Enfin, je ne peux pas considérer cette histoire comme la seule cause à l'origine de ma transpiration fort peu agréable... En effet, on a fait pas mal de choses avec mon ami Yury aujourd'hui. Pas besoin de s'imaginer des trucs. On s'est contenté de se balader, de nous amuser un petit peu avant que je finisse par accepter son invitation. Le jeune homme m'a proposé de boire un verre et de manger un petit bout chez lui, lieu le plus proche de notre dernier arrêt. Et, il est hors de question de rentrer chez soi sans un bon petit breuvage bien que nous vivons dans le même quartier. " Je ne sais pas comment vous faites, vous les hommes. " Me retournant vers l'étudiant, j'esquisse un léger sourire moqueur. " Vous ne pouvez même pas porter une jupe pour éviter de mourir de chaud. " Oh pour l'instant rien de grave mais mon esprit taquin a envie de lui jouer un petit tour, quitte à me retrouver sans aucun verre plein dans quelques minutes. " Pourtant, ça t'irait bien... " Je finis par hausser les épaules tandis que sa maison se dessine devant nos yeux. Cette maison que je connais bien, grâce au temps et à des circonstances beaucoup moins réjouissantes. Je crois que c'était la première fois que je perdais quelqu'un en dehors d'un membre de ma famille. C'était étrange d'apporter un peu de nourriture à autrui alors qu'on avait pour mauvaise habitude d'accueillir nos proches. Je me rappelle de tous nos voisins qui avaient frappé à notre porte, pour présenter leurs condoléances tout comme je me souviens du thé qu'on a pu leur offrir après la cérémonie. Enfin, ce n'est pas le bon moment d'en parler ou d'y penser. Il faut savoir tourner la page. Remontant donc inutilement mon sac à main sur l'épaule, je redeviens silencieuse alors que Yury se charge d'ouvrir la porte d'entrée. " Tu penses qu'ils sont rentrés à cette heure-ci ? "

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Re: tu te prends pour monsieur invincible ? (yury) | Jeu 29 Juin - 20:45

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Tu étouffes sous cette chaleur, passant pour la énième fois la main dans tes cheveux pour dégager ces quelques mèches, tu finis par descendre du bus avec ton amie Risae. Il fait encore plus chaud qu'à l'intérieur, là, tu as juste envie de te plonger dans une baignoire remplie de glaçons, ou de mettre ta tête dans le frigo, au choix. Vous vous êtes promenés tous les deux, ouais, sous cette chaleur... Faut-il être fous, vous pensez, et vous avez sans doute raison. Il faut être fou mais au moins, vous aviez passé une bonne journée sauf que là, la chaleur devient que trop insupportable pour vous, alors tu as invité Risae a passé chez toi, apprécier la fraîcheur de la pièce mais aussi des boissons fraîches dans le frigo. Le pied, ça fait des heures que tu en rêves. Un sourire amusé sur les lèvres lorsque tu entends la réflexion de ton amie, tu reprends enfin la parole. « Qui te dit que je n'en porte pas ? » lui réponds-tu lorsqu'elle te dit que vous n'avez pas de chance, vous les hommes, à ne pas pouvoir porter de jupes. Tu laisses planer un petit suspense, levant les yeux au ciel un court instant. « Tu penses ? » Un léger rire, tu descends ton regard vers tes fines jambes. Tu entres dans son jeu, ouais, ça t'irait peut-être pas si mal finalement. Tu sors alors tes clés de ta poche, enfin devant la porte d'entrée, tu n'as même pas le temps de répondre à Risae qu'à la seconde même où tu ouvres la porte, ta petite soeur te jette du courrier au visage. « T'as du courrieeeer ! » Tu fronces les sourcils, surpris par son geste mais tu as au moins ce réflexe de rattraper ces lettres. « Salut Risae ! » lâche t-elle souriante avant de monter les escaliers, bon au moins, ça répond à sa question... Bref, tu secoues la tête, jetant ces quelques lettres sur le meuble en face de toi, non... Tu ne remarques même pas cette enveloppe étrange, tu te contentes simplement de te diriger vers la cuisine. « Qu'est-ce que tu veux boire ? » Tu ouvres le frigo, la fraîcheur caressant ta peau, ça fait un bien fou ça, après cette longue et chaude journée. Tu finis par sortir une bouteille de boisson gazeuse sans te douter un seul instant de ce que Risae est en train de faire, ni même de ce qu'il t'attend... « Risae ? » l'interpelles-tu, ne recevant aucune réponse de sa part.

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Re: tu te prends pour monsieur invincible ? (yury) | Dim 2 Juil - 21:19

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Un sourire en coin s'étire sur mes lèvres quand je soupçonne le jeune homme de vouloir semer un semblant de doute dans mon esprit. Malheureusement, je ne pense pas être suffisamment forte pour imaginer mon ami dans une jupe, qu'elle soit courte ou longue. Les hommes de notre pays ont tendance à être éffiminés mais il y a certaines étapes qui ne sont pas prêtes d'être franchies y compris sur les plus grands podiums de mode. Et si un jour la tendance change, j'utiliserais mes connaissances dans ce domaine pour habiller Yury d'une manière bien tendance. C'est dans cette optique que je continue d'user du même ton. " J'en suis convaincue. " dis-je en secouant ma tête de haut en bas avant d'entrer dans son domicile. Quel bonheur de rejoindre un endroit frais ! Refermant la porte derrière nous, c'est d'autant plus agréable quand la chaleur de dehors voit tout accès bloqué. Toutefois, c'est sans compter sur l'intervention de la soeur cadette de Yury qui déboule à la seconde près. C'est à se demander si elle nous avait pas vu arriver. Dans ce cas de figure, je suppose qu'elle aurait pris le temps de me saluer avant de prévenir son frère comme quoi il a du courrier. " Coucou ! " Je la gratifie d'un sourire tandis que le jeune homme s'attelle déjà à préparer nos boissons. J'attends alors patiemment son retour, et bizarrement, mon regard se concentre sur la pile de courriers qui se trouve sur le meuble. Arquant un sourcil, je touche cette dernière, surprise à l'idée de voir autant de lettres pour le jeune homme. A t-il une fan anonyme ? Le petit coquin ... Amusée, je finis par sourire avant de le voir disparaître aussitôt que j'aperçois un courrier officiel. Qu'est-ce qu'il a encore fait ? J'hésite alors à satisfaire ma curiosité. Au fond ? Je crois savoir ce qu'il m'attend. Ainsi, sans gêne, je découpe petit à petit l'enveloppe et découvre finalement une belle sanction concernant mon ami. Putain, voilà qu'il a recommencé avec sa foutue moto. Je me dirige ensuite vers la cuisine, utilisant sa lettre comme éventail et entame, d'un ton ironique. " Une nouvelle rafraîchissante. " Difficile de boire une telle chose mais avec un peu d'audace, on peut tout faire dans la vie. Cette fois-ci, je lui tends le papier. " Rouler à pleine vitesse, ça évite les coups de chaud non ? "

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Re: tu te prends pour monsieur invincible ? (yury) | Mar 18 Juil - 17:31

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Il fait une chaleur étouffante, passer la journée à l'extérieur ne vous a clairement pas aidé... C'est pour cette raison que tu lui proposes de rentrer un peu chez toi, après tout, elle connaît ta famille Risae. Et puis là, tu commences à crever de soif. Alors c'est très rapidement que vous vous dirigez vers ta maison, après avoir reçu ces quelques lettres dans la figure par ta petite sœur (toujours aussi délicate, super accueil...) Tu les déposes avec inattention sur la table près de toi. Le courrier peut attendre, là, tu rêves d'un verre d'eau fraîche. Ou n'importe quoi... Du moment que c'est frais. Tu te diriges donc vers ta cuisine, demandant à Risae ce qu'elle veut boire mais tu ne reçois aucune réponse, elle n'a pas dû t'entendre, c'est pour cette raison que tu l'interpelles. La porte du frigo toujours ouverte, la fraîcheur te faisant clairement un bien fou, tu es très loin de te douter de ce qu'il t'attend : la mort, sans doute ? Cependant sa voix te fait relever la tête. « Une nouvelle rafraîchissante. » Et tu la vois, usant de cette lettre en guise d’éventail. Tu ne comprends pas tout de suite, enfin, tu ne comprends toujours pas lorsqu'elle te précise. « Rouler à pleine vitesse, ça évite les coups de chaud non ? » Tu regardes le papier qu'elle tend dans ta direction, fronçant les sourcils. C'est quoi cette histoire encore ? Tu l'attrapes rapidement. « Quoi ? » demandes-tu à Risae sans réellement attendre une réponse, oh tu vas bien faire le savoir... Tu ouvres le papier, tes yeux lisant chaque ligne de ce document. Attendez, quoi ? Excès de vitesse ? « C'est quoi ces conneries ? » lâches-tu sans quitter le papier des yeux, tu viens même poser tes fesses sur la chaise derrière toi. Oh tu ne paniques pas, mais qu'est-ce que tu devrais. Risae va te tuer c'est officiel... Mais comme à ton habitude, tu agis de manière beaucoup trop posée. Le calme avant la tempête, oui. Ta moto à la fourrière et maintenant, un procès pour excès de vitesse, c'est bien la première fois que ça t'arrive ça... T'as vraiment la poisse en ce moment. Tu t'empresses alors de regarder la date. « Où est-ce que j'allais ce jour-là... » râles-tu entre tes dents, plus à toi même qu'autre chose. Où tu étais ? Tu ne t'en souviens même pas, tu cherches dans tes souvenirs mais rien ne te vient pourtant, tu étais sur la route à rouler beaucoup trop rapidement, apparemment. Bon après ce n'est pas si grave que ça, tu vas le payer ce procès, mais bon c'est la première fois que ça t'arrive, ça te chiffonne un peu, quand même...

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Avec le temps, la lassitude aurait dû prendre place. Malheureusement, je ne peux pas être complètement marquée par un désintérêt vis-à-vis de mes proches. Je ne comprends pas pourquoi ils s'amusent à me faire des frayeurs, à jouer avec leur vie ou à se moquer royalement de leur sort. Le destin ? J'ai l'impression qu'il s'acharne sur moi. J'ai pourtant essayé d'ouvrir mon coeur à Yury en lui racontant ce que je peux ressentir quand il décide de faire le malin avec sa moto. Cette activité n'est pas la plus dangereuse au monde et je ne veux pas non plus jouer le rôle de sa mère, mais est-ce que le décès de sa soeur ne l'a pas bousculé au moins sur ce point ? Parfois, j'ai peur de recevoir cet appel, cet énième appel qui me dira que Yury n'a pas survécu à ses blessures. Je n'ai pas envie de le voir partir car je risque de devenir folle. Il ne fait peut-être pas partie de mes plus proches amis - admettons que j'ai réellement des amis sur qui compter - mais je le connais suffisamment depuis longtemps pour être inquiète. Comment pourrais-je réagir Jin Hee ainsi que ses parents ? Ils ne se mettent jamais à notre place. Je crois que c'est ce que je reproche le plus à l'étudiant. J'aimerais qu'il prenne mon avis avec un peu plus de considération. A ce sujet, la fatalité me répond que c'est peine perdue et qu'il remarquera uniquement l'importance de mes mots le jour où il sera trop tard. C'est propre à chaque humain et je ne suis pas non plus parfaite. Usant d'un ton sarcastique, je me dis que cela permet de ne pas sombrer dans un cauchemar qui se répète sans cesse, à en vous arracher les tripes. " Je me pose la même question. " C'est quoi ces conneries, ouais ... Je doute que le jeune homme parle exactement de la même chose. Pourquoi j'insiste ? Je retiens un soupir alors que je scrute sa réaction à la lecture de la lettre. Mais tout ce qu'il a à dire, c'est se demander sa destination. Un rire faux s'échappe. " Quoi ? " Chère fatalité, je crois que tu as raison et qu'on vient tout juste de toucher le fond. Par chance, je ne suis pas assez méchante pour lui rétorquer un truc: oh sur le chemin pour rejoindre ta soeur. Je n'aimerais pas tenir de tels propos. J'aimerais juste trouver un moyen pour que Min Hee ne voit pas son frère suivre le même chemin qu'elle, justement ... " Je sais bien que tu t'en fiches de jouer avec ta vie ... Mais si on prend le problème différemment, tu sais où tu peux finir ? " Au poste voire même en taule, idiot comme il est ! Au moins, enfermé, je serais sûre de le voir en sécurité. (excepté s'il partage sa cellule...)

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Tu ne comprends pas trop cette histoire. Tu peux l'admettre, tu te poses des questions débiles, où est-ce que tu allais ? Non pas que la destination t'intéresse là, ni que ça soit la réelle question mais tu as espoir qu'un mince souvenir te revienne, un souvenir qui te permettrait de comprendre pourquoi tu as roulé trop vite. Ce n'est pas comme si ça t'arrivait souvent, il doit bien y avoir une explication. Le pire? Risae, tu n'es pas idiot non plus, tu sais que ça ne va pas lui plaire, elle qui a toujours peur pour toi, enfin, c'est ce que tu as remarqué au fil du temps. Ton attitude pourrait lui faire croire que tu ne prends pas son avis ni ses inquiétudes en considération, c'est loin d'être le cas mais c'est malheureusement ce que tu montres en agissant à ta manière, un peu trop détendu. Ouais, tu as ce défaut toi, tu es beaucoup trop détendu ce qui n'est pas un problème en soit mais parfois, tu prends certaines beaucoup trop à la légère et ce procès en est un parfait exemple. Tu relèves le regard dans sa direction, un regard légèrement perdu et tes sourcils froncés par l'incompréhension. Mais Risae, elle, laisse échapper un rire faux lorsque tu te poses des questions à voix haute... Oups ? Mais cette fois-ci, tes sourcils ne sont plus froncés par l'incompréhension mais plutôt par sa remarque. Est-ce que tu t'en fiches de jouer avec ta vie ? Non, justement, tu n'as pas l'impression de le faire. Tu te sens étrangement confiant en moto, pourtant, l'accident qui a clairement détruit ta vie devrait en être une preuve formelle : ça peut frapper, à tout moment. « Je m'en fiche pas.. » lâches-tu, baissant à nouveau les yeux sur ce bout de papier. C'est vrai, tu ne t'en fiches pas, mais pour toi, il n'y a aucune raison de s'en faire. Tu en profites également pour marquer une courte pause avant de reprendre. « Je vais pas me foutre en l'air. » Tu tentes d la rassurer même si tu doutes y parvenir de cette manière, mais ça aussi, c'est la vérité. « C'est la première fois que ça m'arrive. » Tu relèves les yeux vers elle, déposant le bout de papier sur la table derrière toi. « J'ferai attention la prochaine fois... » Ugh, déjà pour t'éviter de payer un procès mais aussi, pour éviter que Risae s'inquiète à nouveau pour rien, c'est ce que tu penses, elle se fait du souci pour rien puisque ça n'arrivera pas. T'es peut-être un peu trop confiant sur ta moto, effectivement...

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Un rire jaune s'était échappée une première fois de ma gorge. Cette action aurait très bien pu recommencer à l'entente de sa réaction. Sa facilité à me promettre implicitement ce genre de choses me fait bien plus de mal que je ne l'aurais imaginé. Je n'ai jamais apprécié faire la leçon. Mon frère aîné s'est toujours chargé d'adopter ce type de comportements depuis le décès de nos parents. Donner des faux espoirs est la pire des choses à faire quand on est confronté à une personne qui meurt d'inquiétude. Yury tient une place particulière dans ma vie même s'il n'en a peut-être pas conscience. A ce rythme, j'ai envie de dire qu'il a conscience de rien de tout mais soit ... Pour en revenir à cette histoire, le jeune homme me rappelle beaucoup mon ancienne amie mais également les pertes qui ont rythmé ma vie, et ce, depuis ma plus tendre enfance. Ma mère est morte lorsque j'avais deux ans. Quant à mon père, celui-ci nous a quitté lors d'un accident de voiture. " Je n'ai pas envie d'entendre ça parce que je ne peux plus te croire. Ca fait combien de fois que je te le répète ? " Je ravale ma salive alors que cette conversation devient plus pénible que je ne l'aurais imaginé. C'est peut-être le fruit à payer quand on s'amuse à dire tout le monde son souhait de croquer la vie à pleines dents ? Pour le moment, je ressemble plutôt à une femme qui casse l'ambiance. " Tu as peut-être confiance en ta conduite mais tu n'es pas non plus tout seul. " Peinée, je tourne la tête sur le côté pour ne pas être confrontée à son regard. " C'est facile de dire que tout ira bien jusqu'au jour où ça passera mal. Mais soit. Fais ce que tu veux. " Si je tenais à le faire culpabiliser ? C''est effectivement dans mes objectifs. Or, j'ai l'impression de me laisser submergée par des émotions relativement différentes et que de ce fait, je prends cette histoire encore plus à coeur. Trop d'antécédents, trop d'inquiétude pour cet imbécile.

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On ne peut pas vraiment t'en vouloir, si tu n'étais pas si confiant sur ta moto, tu aurais arrêté depuis bien longtemps. En fait, tu aurais arrêté depuis la mort de ta sœur. C'est vrai, tu étais jeune et tu avais tout pour effacer cette passion que tu as pour ces engins mais non, ça ne t'a jamais fait peur. Min Hee n'était pas habitué sur une moto, toi oui, malgré ton jeune âge. Alors c'est vrai que sur le moment, tu as peut-être pris trop ça à la légère. Quoi de plus étonnant venant de la part d'un jeune garçon comme toi qui ne se prend la tête pour rien ? Rien, effectivement. « Je n'ai pas envie d'entendre ça parce que je ne peux plus te croire. Ça fait combien de fois que je te le répète ? » Tu affiches une légère moue, oh oui, elle te le répète x fois mais ça ne change malheureusement pas ton avis. Enfin, pourquoi tu devrais avoir peur ? T'es persuadé qu'il ne t'arrivera rien. Jusqu'à ce qu'elle te précise enfin que tu as beau être confiant, sur ton véhicule, ce n'était pas le cas de tout le monde. Tu es bien placé pour le savoir, là, elle marque un point. Tu n'es pas seul sur la route, tu comprends par là que tu ne sauras pas la rassurer, même si elle parvient à accorder sa confiance à ta conduite, un accident est si vite arrivé... On se croit hors de danger, jusqu'au jour où il frappe. Tu baisses le regard un court instant, tu ne sais même pas quoi lui répondre, sans doute parce que tu sais qu'elle a raison et puis, tu commences à culpabiliser de ce que tu as pu faire. Mais au moment où tu relèves la tête, tu es surpris de ne pas croiser son regard. Non, elle tourne la tête, comme peinée, et agacée d'en être arrivée à cette discussion. Tu fronces les sourcils avant qu'elle reprenne enfin la parole. « C'est facile de dire que tout ira bien jusqu'au jour où ça passera mal. Mais soit. Fais ce que tu veux. » Ouais, ça y est. Tu comprends bien que tu ne parviendras pas à la rassurer en restant si détendu face à tout ça et puis soyons honnête: elle n'a pas tout à fait tort. Tu as beau avoir confiance en ta conduite, tu n'es pas seul sur la route, et tu peux comprendre ses inquiétudes. « Risae... » reprends-tu, te levant finalement de cette chaise de cuisine pour te diriger vers elle. Tu vous plonges dans un court silence, cherchant tes mots mais tu sais exactement ce que tu as à lui dire, alors tu reprends: « T'as raison, j'suis désolé. » Désolé, de quoi ? D'avoir roulé trop vite, oui, mais aussi d'avoir pris cette histoire beaucoup trop à la légère, tu ne pensais pas que ça allait l'atteindre à ce point, ni qu'elle voyait pas les choses de la même manière que toi. « Je ferai attention la prochaine fois, ça n'arrivera plus. » répètes-tu à nouveau, plus sincère que précédemment. Non pas que tu ne l'étais pas, non, tu n'avais juste pas conscience de tout ça. Et puis encore une fois, elle a raison, il faut que tu fasses attention car non, tu n'es pas le seul sur la route. Malheureusement, tu sais ce que ça fait de perdre un proche à cause d'un accident, Risae aussi d'ailleurs. Et puis, arrivé près d'elle, tu ne tardes pas à l'enlacer de tes bras, l'approchant de toi en lui offrant un câlin. Elle a l'air si inquiète et toi, tu te sens terriblement con, pour le coup... Et coupable, aussi. Tu n'aurais décidément pas dû rouler si vite.

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Pouvoir, vouloir ... Une seule lettre les différencie à l'écrit mais leurs définitions font l'objet même d'une parallèle. Jamais, on ne pourra entrevoir un destin commun. On ne peut pas lutter contre certaines lois et c'est d'autant plus vrai pour les théories scientifiques qui se confirment au fil du temps écoulé. J'aurais aimé pouvoir comprendre mon ami et l'imiter mais au fond de moi, je ne veux pas lui ressembler. Je n'ai rien contre lui, je l'aime beaucoup et il fait partie de mes plus proches amis. Pourtant, après le décès de mon père, j'ai beau avoir essayé de frôler une insouciance sans égale, je ne parviens tout simplement pas à le faire, certainement trop rongé par ce souvenir trop lourd. Comment pourrais-je aller de l'avant alors que le jeune homme tend à suivre le même chemin ? Je n'ai pas envie de recevoir un coup de fil, être avertie par sa petite soeur du décès de son seul aîné. Souvent, dans la vie, on a tendance à se prendre la tête pour rien. Dix kilomètres à l'heure supplémentaires nous évitent d'être en retard, paraissent ridicules quand on voit la capacité maximum affichée sur notre tableau de bord. Et puis, il reste la vérité, ma vérité. Frustrée, je ne cache pas mon agacement bien que je n'utilise pas les mots pour le prouver. En effet, c'est plutôt cette mine blasée et cette tête tournée sur le côté qui pourraient lui mettre la puce à l'oreille. Sans vouloir paraître offensante, je me demande si Yury comprendra de cette façon, s'il peut entendre le désarroi dans mon timbre de voix suffisamment fragilisée rien que par cette sombre pensée. J'aimerais également que mes maux me quittent. Mais, entre vouloir et pouvoir, je pourrais clairement rédiger une thèse là-dessus. Je pourrais aussi énumérer les dates où le gumiho a cherché à me présenter ses excuses. Ne cherchant pas à lui donner satisfaction, bien qu'un autre sentiment me motive, Ce garçon va finir par me rendre folle. C'est ainsi qu'un soupir légèrement excédé s'échappe de ma bouche. Vraiment ? " Tu recommences, Yury. " Puis, je sens comme un petit frisson de surprise s'emparer de mon corps quand ses bras se posent contre mon corps pour m'enlacer. Est-ce sa façon de me dire qu'il sera toujours près de moi ? Pourtant, je ne suis pas sûre de vouloir baisser la garde bien que ce contact pourrait être susceptible de me détendre au fil des minutes. Je glisse à mon tour mes bras autour de lui, de manière mesurée dans un premier temps. " Est-ce que c'est ta technique pour faire taire les filles qui disent des vérités qui fâchent ? " Je finis par relever le menton vers lui. " T'sais, je me demande parfois ce qui m'énerve le plus. Tes promesses en l'air, ton insouciance ou... Est-ce que ça serait pire si tu cessais de faire semblant avec moi ? Tu vas peut-être finir par me jeter dehors à force."

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T'es insouciant, oui, un peu trop détendu alors que le danger rode. Tu as beau être confiant sur ton engin, le risque zéro n'existe pas et c'est sans doute ce que Risae essaie de te faire comprendre, tu prenais ça à la légère au début mais en voyant son état se dégrader au fil des secondes, tu te rends finalement compte que tu ne devrais peut-être pas. Elle laisse son inquiétude la ronger, tu n'aimes pas ça. Tu peux te mettre à sa place et la comprendre aussi, tu n'as jamais vraiment eu de difficultés pour cela et c'est ce que tu fais, une nouvelle fois. Sans doute parce que justement, tu es le mieux placée pour la comprendre. Tu as tout de même perdu ta sœur jumelle, ta moitié, à cause de ces motos. D'accord, ta sœur jumelle ne savait pas conduire, certes, mais le danger est partout et ce, même si on sait conduire une moto ou non. La perte de ta soeur, tu en souffres encore, ce n'est pas pour rien que tu ne supportes même plus d'entendre son prénom ou de parler d'elle, oui, tu en souffres énormément et tu aurais sans doute été dans le même état que Risae si les cas étaient inversés, ton insouciance ne l'aide en rien à se rassurer alors toi, tu vas le faire. Tu vas la rassurer. Et tu commences à l'enlacer de tes bras. T'es assez tactile comme garçon, parfois, des gestes sont beaucoup plus rassurants que des mots. Peut-être que tu pourras la sentir davantage rassurée, et puis disons-le, ça te tord le coeur de la voir dans cet état, elle ne le montre peut-être pas ou du moins, pas totalement, mais tu parviens tout de même à discerner son inquiétude mêlé à son agacement. Tu sais cependant qu'elle ne baissera pas la garde aussi facilement, tu la connais, depuis ces années. Tu souris légèrement lorsque tu entends sa réflexion, ta technique pour faire taire les filles qui disent des vérités qui fâchent? Pas vraiment, enfin si, tu sais qu'elle dit vrai mais là, tu cherches plus à la rassurer qu'autre chose. Tu baisses alors les yeux vers elle, l'écoutant finir alors que ton sourire disparaît peu à peu, n'effaçant cependant pas ta sincérité. Tu comprends alors qu'il lui en faudra sûrement beaucoup plus pour être rassurée, elle te connaît, même si tu es sincère, ton insouciance peut parfois être effrayante. Alors tu la gardes dans tes bras, tu ne t'écartes pas d'elle lorsque tu reprends finalement la parole. « Ce n'est pas une promesse en l'air. » Tu vois bien dans quel état tout cela peut rendre Risae, ça te passera l'envie d'agir sans réfléchir, pour le coup. Parce que oui, le fait que tu ne te souviennes même plus de cette journée ne doit pas la rassurer non plus, sans déconner, tu n'as vraiment pas fait attention sur ce coup là. « T'as raison de m'enguirlander, je me supporterais pas. » Tu dis ça sur le ton de la plaisanterie bien que tu sois sérieux. « Écoute, je n'ai pas envie que tu t'inquiètes pour moi. Et oui, je sais. » reprends-tu aussitôt, avant qu'elle ait le temps de te couper. « Je ne t'aide absolument pas en agissant comme ça. » T'en as conscience, c'est pour cette raison que tu lui dis ça, d'ailleurs. « Mais si je peux t'aider en tenant cette promesse, je le ferai et tu le sais. » Et puis des promesses en l'air... Ce n'est pas vraiment ton genre, juste ton côté un peu trop détendu qui prend le dessus parfois. « Tu me fais confiance, non? »

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