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ft. kwon indiana

Chungjae était à la fois heureux et terriblement triste devant la confession du jeune homme. Heureux car il savait que son jeune ami était assez à l’aise pour se confier à lui sur cette partie de sa vie, qui était visiblement l’une des plus difficiles à laquelle il avait du faire face. Malheureux parce que le jeune homme n’aurait pas du avoir ce genre de souvenirs d’un premier amour. Il devrait en garder de merveilleux souvenirs, de ceux qui le feraient sourire quand ca n’irait pas.
Sans aucun doute qu’il lui faudrait du temps pour s’en remettre et prendre du recul. Peut être qu’un jour Indiana comprendrait qu’il valait mieux qu’un garçon qui joue avec ses sentiments. Peut être qu’un jour, il n’aurait plus peur et pourrait aller de l’avant. En attendant, il fallait qu’il se rende compte que Chungjae était là pour le soutenir, quoi qu’il arrive.

Il n’avait pas forcément besoin d’une relation : il avait besoin d’espoir, et le professeur était prêt à lui en donner.
« J’ai pas vraiment envie d’être amoureux. Tout ce que tu dis là, quelqu’un qui me rend heureux, qui m’apaise. C’est exactement ce que tu fais et ça me convient comme ça. »
Le jeune homme entendit presque les mots cachés sous cette déclaration, et il se promit de tout faire pour que jamais les sentiments de son petit protégé ne soient brisés à nouveau. Il ne le supporterait pas.
Mieux, il se promit de faire passer l’envie à n’importe qu’elle personne de lui faire du mal… même si il devait en arriver aux mains pour ca.

“Tu ne pourras pas ignorer tes sentiments éternellement… Cependant.” Il sourit largement. “Le plus important pour toi et pour moi, pour le moment, c’est toi et ton bien être. Tu dois apprendre à te faire passer avant tout.”
Ce qui n’était évidemment pas dans la nature du jeune homme. Ce serait encore l’une des choses sur laquelle ils devraient travailler. Faute de pouvoir lui réapprendre à danser, le plus vieux l’aiderait à retrouver toute la force de son esprit et de son coeur.

« Mais je suis là à me morfondre pour un chagrin d’amour alors que ton père est malade et que tu vis des choses beaucoup plus difficiles. »
Chungjae leva les yeux au ciel, souriant et secouant la tête.
“Chacun à le droit d’avoir ses propres tracas. Les tiens ne sont pas plus légitimes que les miens.”

« Je sais pas ce que je ferai sans toi tu sais ? »
Chungjae secoua doucement la tête, ébouriffant les cheveux de son compagnon.
“Tu te serais sans aucun doute encore blessé. Mais tu t’en sortirais. Fit t’il avec un sourire.”
Il regarda dans quel état la cuisine avait été laissé, et se rendit compte qu’il avait laissé les crabes mariner trop longtemps. De plus, le sang du jeune homme avait pénétré dans les carottes.
“Une pizza, ca te va ? Je pense que tu goûteras à ma cuisine une prochaine fois.”
Il savait que son père serait extatique à l’idée de manger une pizza, seule entorse à son régime de toute la semaine. D’ailleurs, quand il se pencha pour lui présenter l’idée, ils entendirent son père rugir de plaisir dans le salon, tirant un rire à ChungJae.

“Tu peux toujours compter sur moi. Tu le sais ca, n’est ce pas ?”
Demanda t’il avec un sourire.
Puis il le prit par l’épaule, l’air décidé. “Bon, ca te dit d’aller débattre sur les meilleures équipes de foot avec mon père ?”
Alors qu’ils marchaient vers le salon, ayant laissé la vaisselle dans l’état ou elle était dans la cuisine.
“L’Indiana...C’est sympa ? tu y es resté combien de temps ? Enfin, vu ton prénom, je suppose que c’est là que tu as vécu.”

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Apprendre à me faire passer avant tout ? J’avais beau essayer de faire croire le contraire, mais mon passé me collait à la peau. La violence des mots, des coups durant toutes ces années à l’école m’avaient marqué au fer rouge. J’en faisais encore parfois des cauchemars. On m’avait poussé à me détester, à ne plus supporter mon corps au point de me mettre en danger et de vouloir m’en débarrasser. Les enfants pouvaient être parfois un peu trop cruels. Et j’avais perdu la seule personne qui avait réussi à me faire reprendre confiance en moi.

Honnêtement je n’étais pas sûr de ce qu’il disait. Je ne m’en serai pas vraiment sorti sans lui. J’aurai sûrement replongé dans mes abysses et j’aurai fini par me laisser crever parce que je me sentais inutile. Et lui, il avait balayé tout ça. Il m’avait donné de l’importance, de l’amour. Des choses que je ne pensais pas mériter. Je soutenais son regard. Il ne se rendait pas compte de tout ce qu’il avait fait pour moi. Il n’avait pas idée.

« Je dirai plutôt que tu m’as sauvé en fait. J’étais prêt à tout lâcher avant de te rencontrer. »

C’était un remerciement silencieux pour m’avoir maintenu en vie. Je lui souriais en entendant le mot pizza. J’avais même réussi à foutre sa cuisine en l’air. J’étais une vraie catastrophe. Je me sentais un peu désolé. J’avais détourné son attention, et j’avais un peu tout gâché. J’en avais assez de toujours tout foutre en l’air.

« Va pour une pizza ! »

Je n’avais pas faim, au moins, si on la partageait, je pourrais essayer de n’en prendre qu’une toute petite part et leur laisser le reste. Mon estomac était noué. Parler de moi, de mon passé continuait à me retourner. Je n’étais pas le seul gamin à avoir été harcelé. Je me demandais comment s’en sortait les autres. Je sursautais en entendant son père crier. Il allait finir par me faire avoir une crise cardiaque. Je me levais doucement en m’appuyant un peu sur lui. Oui je savais qu’il serait toujours là pour moi. Je le savais du plus profond de mon être. Parce que lui et moi, c’était comme ça.

« J’y connais absolument rien en foot, mais allons-y ! »

Je n’avais jamais joué. J’étais trop gros pour que l’on me choisisse dans l’équipe. Je détestais les cours de sport, j’étais toujours mis à l’écart. Je fus surpris par sa question. Mon prénom. Au début je l’avais détesté, je le trouvais féminin et j’avais fini par en tomber amoureux. Personne n’avait le même. C’était sentimental.

« En fait non. Ma mère y est née et y a grandi. Elle ne voulait pas que je me retrouve avec un prénom Coréen, elle était attachée à son Etat. Je pense qu’elle avait peut-être pensé avoir une fille. Ça collerait mieux. Mais je m’y suis fait. Je viens de San Francisco moi. »

Je lui souriais avant de m’assoir dans le canapé et de me concentrer sur le match. Je ne comprenais pas grand-chose. Je ne connaissais même pas les équipes. Je me sentais un peu perdu.

« Qui joue en fait ? »

Je penchais la tête sur le côté, les sourcils froncés. Je ne savais pas quand il fallait crier, se fâcher ou sauter de joie. Je ne savais même pas quelle équipe on devait soutenir.

« On est pour qui nous ? »

Je passais un peu pour un idiot mais ce n’était pas grave, j’avais envie de m’amuser ce soir.

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Chung Jae était souvent horrifié devant les cicatrices que pouvaient laisser certains actes sur une ame. Le bullying faisait partie des choses que l’on “cautionne” tacitement à l’entrée au collège. Après tout, tous les enfants ont une période ou ils n’étaient pas très sympas entre eux. Charlie pensait que c’était avant tout un problème d’éducation, et si il n’avait pas eu à affronter lui même les brimades parce qu’il était différent, il avait vu quel genre d’effet ce genre de comportements pouvaient avoir sur des enfants.

Rien n’était plus déchirant que de voir l’une des personnes qu’il aimait le plus se déchirer de l’intérieur sur les mêmes choses des années plus tard, alors que ces bourreaux avaient très probablement oublié ce qu’ils lui avaient fait subir.

« Je dirai plutôt que tu m’as sauvé en fait. J’étais prêt à tout lâcher avant de te rencontrer. »

Chungjae se demanda alors sincèrement ce qui s’était passé, si les deux jeunes hommes ne s’étaient pas rencontrés à temps… Et il se félicita d’avoir eu la présence d’esprit de voir ce feu merveilleux brillant dans le coeur du jeune homme.

« Va pour une pizza ! »

Chungjae n’était finalement pas mécontent à l’idée de ne pas avoir à se concentrer sur le dîner. Cette soirée était pour eux, il n’avait envie de la gâcher, en particulier parce que le jeune homme avait besoin de se changer les idées et que Chungjae était totalement dévoué à son bien être.
Il saisit le jeune homme pas l’épaule pour l’aider à aller jusqu’au salon. Ce n’était pas très loin mais le danseur le savait épuisé par leur balade en moto. Tout en ravalant un juron, il se promit de le ramener en voiture, pour le retour.

« J’y connais absolument rien en foot, mais allons-y ! »

“Moi non plus.” confia le trentenaire. “Mais je fais semblant et ca suffit.” dit t’il en riant.
Il se mit à jouer avec les cheveux du garçon alors que son père commentait bruyamment le match en anglais.
Soudain, en lisant le nom des villes s’affrontant : Los Angeles et Seattle, le jeune homme se rappela d’une question qu’il avait toujours brûlé les lèvres.

« En fait non. Ma mère y est née et y a grandi. Elle ne voulait pas que je me retrouve avec un prénom Coréen, elle était attachée à son Etat. Je pense qu’elle avait peut-être pensé avoir une fille. Ça collerait mieux. Mais je m’y suis fait. Je viens de San Francisco moi. »

Le jeune homme sourit.
“Indiana, personnellement je trouve que ton nom te va parfaitement bien.”
Il posa son bras derrière ses épaules, remettant une des mèches du jeune homme derrière son oreille. “Et San Francisco… ca te manque, parfois ?”
Los Angeles manquait chaque jour au plus vieux. Il avait beau aimer et connaître Séoul comme sa poche à présent, cela ne l’empêchait pas d’être terriblement nostalgique des moments qu’il avait passé dans sa ville natale. Ou en tout cas, d’une partie de ces moments.

« Qui joue en fait ? »

“Seattle et Los Angeles” répondit le jeune homme. “Si ca ca te fait peur, attends de voir la saison du basket.”

« On est pour qui nous ? »
Il le poussa légèrement du coude et lui montra l’équipe aux t-shirts rouges de Los Angeles.
“Si tu ne veux pas écouter le sermon de mon père, tu ferais mieux de choisir Los Angeles.”
Soudainement, la sonnette de l’appartement se mit à sauter. Il se redressa pour aller chercher les pizza qu’il avait rencontré. Et bien qu’il y en avait pour un régiment, le jeune homme était plutôt fier de son choix.

Il revint s’asseoir, déposant les pizzas sur la table. Il prit une part de sa préférée et une part de la pizza d’Indiana.
Il s’installa près du jeune homme et lui tendit sa pizza, quand soudainement, la voix de son père s’éleva du canapé.

Bon alors. Tous les deux, depuis combien de temps ca dure ?
Chungjae s’y attendait, bien qu’il manqua de recracher complètement son soda.
“ Papa ! “
“ Quoi, j’ai bien le droit de savoir si mon fils ramène un jeunot à la maison !”
Le jeune homme était mortifié et couvert de hontes alors que le vieil homme insistait : “Tu es d’âge légal au moins ?”
Il menaça son fils du regard, doigt en l’air.
“Je ne vais pas te rechercher en prison, mon vieux !”

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Je commençais à me faire à sa tendresse, à cette main dans mes cheveux qui me faisait soupirer de bien-être. Je n’avais plus ce réflexe de reculer dès qu’il approchait sa main de moi. Je me sentais même en sécurité à ses côtés et c’était un sentiment inexplicable pour moi. Je ne pourrais jamais assez le remercier de m’avoir sorti de mon cauchemar. Il méritait que je lui rende cette amour. J’avais juste envie de rester dans ses bras pour le reste de ma vie. C’était idiot. Il allait rencontrer quelqu’un et peut être qu’un jour je réussirai à m’ouvrir à un autre homme, mais ce n’était pas pour tout de suite.

Je hochais la tête, profitant toujours de la chaleur de son corps. J’avais tout le temps froid et j’aimais qu’il reste proche de moi. San Francisco me manquait mais pour une seule et unique raison. Lui. Je n’y avais que de mauvais souvenirs. Mais ça restait mon pays, mes origines. C’était plus fort que moi. Malgré tout, il y avait ce manque qui ne disparaissait jamais vraiment. Un besoin de retourner aux sources, de m’imprégner de ma culture, de respirer pour de bon.

« Disons que j’y ai vécu des moments difficiles et c’est peut-être ce qui m’attache encore plus à cette ville. Mais c’est ce garçon qui me manque surtout, plus que San Francisco. »

Je haussais les épaules. C’était comme ça, je ne pouvais pas y faire grand-chose. Je ne pouvais m’empêcher de rire. Je m’y connaissais un peu plus en basket déjà. Même si je n’étais pas un expert j’avais quelques bases. Los Angeles ? OK. C`était noté. Je ne voulais surtout pas décevoir son père. Je sursautais en entendant la sonnette. Ça ne devait êre que la pizza. J’étais vraiment un trouillard. J’avais toujours peur que quelqu’un me tombe dessus. Je me rendais dans le salon pendant que Jae récupérait le diner.

« GO GO LOS ANGELES »

Je levais les bras comme une cheerleader et souriait à son père. Je me sentais bien, je me sentais heureux malgré tout et ça valait tout l’or du monde. L’odeur de la pizza me faisait saliver mais mon estomac me faisait comprendre que je n’avais pas intérêt à y toucher. C’était toujours comme ça et je finissais par ne plus manger pendant trois jours. Je me battais constamment contre moi-même et c’était épuisant. La voix de son père me sauva. Bien que sa question me fit rougir jusqu’aux oreilles, elle m’empêchait de me justifier sur le pourquoi je ne mangeais pas.

J’étais vraiment gêné et je tirais un peu trop fort sur mes manches. Je respirais un grand coup. Je savais qu’il allait penser qu’on était ensemble. Je jetais un rapide regard de détresse à Chung Jae avant de prendre mon courage à deux mains.

« Je suis majeur. »

Je hochais la tête pour le confirmer. Parfois je paraissais vraiment très jeune. Sûrement à cause de mon corps mince. Je me raclais la gorge et fixais mes pieds. Ce n’était pas très poli mais je ne savais pas comment faire autrement.

« Mon cœur est déjà pris, mais sinon, je serai sûrement tombé très amoureux de lui. »

Et c’était la vérité. S’il n’y avait pas eu Damon, je serai sûrement séduit par Jae. Il était beau, gentil, rassurant et il dansait comme un Dieu. Je me mordillais la lèvre, encore plus rouge. C’était la première fois que je pouvais parler de mes sentiments, de mon homosexualité sans me sentir jugé. Je continuais de tirer sur mes manches sans pouvoir m’arrêter. Je commençais à avoir de plus en plus chaud et je n’arrivais pas à croiser le regard de son père et encore moins de son fils.

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Difficile pour ChungJae de s’imaginer avoir des souvenirs pénibles de sa ville natale. Peut être qu’avec les années passées loin d’elle, il n’avait fait que l’idéaliser. Peut être avait t’il oublié la pauvreté, la violence et la pègre ? Bien sur que non, mais parfois vivre une illusion était un moyen de ne pas avoir à reconnaître la réalité : Chungjae ne pourrait jamais retourner tranquillement dans sa ville natale sans se faire tuer. C’était la véritable et dure leçon qu’enseignait la cité des anges. A partir du moment ou le boss était contrarié, alors tout se retournerait forcément contre toi.
« Disons que j’y ai vécu des moments difficiles et c’est peut-être ce qui m’attache encore plus à cette ville. Mais c’est ce garçon qui me manque surtout, plus que San Francisco. »

Chungjae pouvait le comprendre. Les souvenirs d’un homme le rattachait aussi à Los Angeles...bien qu’il soit maintenant presque effacé de sa mémoire, il était souvent là, pensant dans tous ses choix affectifs avec des personnes qu’il n’arriverait plus à considérer pleinement de confiance avant d’avoir passé énormément de temps avec elle.
Avec Indiana, c’était différent. Il savait qu’il le comprenait, qu’ils comprenait et supportait ses angoisses et ses peurs.

« GO GO LOS ANGELES »

Chungjae ne put s'empêcher d’éclater de rire en voyant son père et la personne qu’il considérait comme son plus proche ami se déhancher sur la musique avec la mascotte principale de Los Angeles, un écureuil sous acide qui faisait de drôles de pirouettes sur la pelouse. Evidemment, ce n’était pas terminé, mais son père était suffisamment de bonne humeur pour faire la conversation.

Bien évidemment, sans se départir de son sens légendaire du tact.
ChungJae manqua littéralement de s’étouffer quand il comprit ce que voulait dire son père, et maintenant, il était trop tard. Comme d’attitude, le tact légendaire de son père avec encore gagné, pensa t’il alors que Indiana se teintait de rouge.

« Je suis majeur. »

Chungjae ne put s’empêcher de rire doucement, mais quand son père se tourna vers lui, il acquiesca largement. Lui même avait douté qu’Indiana soit majeur, quand il l’avait vu pour la première fois. Il était si discret et chétif que Chungjae l’avait cru perdu dans le dédale qu’était l'Université. C’est à cet instant qu’il réalisa que le jeune homme avait grandi. Il avait fait d'innombrables progrès.
Finalement, son bonheur n’était peut être pas si éloigné qu’ils l’avaient imaginé.

« Mon cœur est déjà pris, mais sinon, je serai sûrement tombé très amoureux de lui. »

Surpris, et agréablement en plus de ça, le jeune homme se tourna vers son compagnon, qui était si rouge qu’il semblait sur le point de se fondre avec le sofa dans la minute qui suivait.
Son père, lui, étudiant attentivement le garçon. Pendant quelques secondes, Charlie pensa qu’il allait simplement passer à autre chose, mais il reprit la parole.
“Le bonheur vient trouver celui qui persévère.” Dit l’homme d’une voix sage. “La mère de Chungjae et moi venions de deux mondes très différents, et pourtant, nous avons eu deux enfants en pleine santé. Parce que je n’ai pas baissé les bras. Ne baisses pas les bras et tu trouveras ce que tu cherches.”

Charlie sourit à son père, qui lui fit un clin d'œil. Puis le match repris et le moment de sagesse avait disparu.
C’est en voyant le visage de son père s’illuminer de cette manière que Chungjae se rendit compte que le protéger était devenu sa priorité.
“Alors, comme ça je te plais hein ?” Murmura t’il à Indiana, souriant malicieusement, ses yeux pétillants d’amusement. “Quelle partie de moi tu apprécies le plus hein ? C’est mon ego qui le demande.” Il rit doucement, caressant ses cheveux.

“Tu trouveras quelqu’un qui te rendra heureux.”

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Je faisais vraiment de mon mieux pour essayer de comprendre le jeu et pour montrer que moi aussi je pouvais être un bon supporter. Je n’étais plus un enfant. Certes, j’étais discret, toujours sur la défensive, renfermé sur moi-même et peureux. Ce n’était pas le genre de critère que l’on cherchait chez quelqu’un. Je n’étais pas très extravagant. Tout le monde me pensait plus jeune que je l’étais et je ne le prenais pas mal. Mais j’étais assez grand pour prendre mes décisions.

Je gardais toujours mon regard posé sur le sol, sans être capable de relever la tête. Je n’avais pas prévu de faire ce genre de déclaration. Je sentais mon cœur s’emballer un peu trop vite. Je n’étais vraiment pas fait pour parler de mes sentiments. Je me sentais toujours gêné, comme si ce que je ressentais n’était pas légitime, comme si on allait toujours se moquer de ce que je ressentais.

Je me mordillais la lèvre en écoutant son père. J’avais beaucoup persévérer plus jeune et j’avais terminé à l’hôpital, des tuyaux dans les bras. Ce n’était pas vraiment ce que j’appelais le bonheur. Bousculer, la tête dans les toilettes, les croches pieds… Je lui souriais gentiment, je ne voulais pas le contrarier et il avait sûrement raison. Je devais peut-être encore m’accrocher quelques années avant de baisser les bras. Ce n’était pas une si mauvaise idée. Cette façon qu’il avait de me parler était rassurante, comme si tout ce que j’avais vécu allait finir par disparaître pour laisse place à quelque chose de merveilleux. Je voulais vraiment y croire, mais je ne savais pas si j’en étais capable.

Je sursautais en entendant la voix de Chungjae. Je n’aurai jamais du parler de ça. Il allait se moquer de moi maintenant. C’était encore l’histoire du ver de terre qui tombe amoureux d’une étoile. Je n’aurai jamais été assez bien pour lui de toute façon. Je me raclais la gorge tirant sur mes manches, prêt à les déchirer si je continuais ainsi.

« Euh… oui. »

Je sentais mes joues me brûler tellement elles étaient rouges et ma respiration s’accélérer. Il me mettait de plus en plus mal à l’aise avec ses questions. Je tournais légèrement mon visage vers lui, quelques mèches de mes cheveux tombant sur mes yeux. C’était très bien comme ça. Ce que j’aimais le plus chez lui ? J’aurai du mal à choisir une seule chose. C’était lui, tout entier, sa façon d’être, de rire, de parler, de prendre soin des autres.

« J’aime absolument tout chez toi. Y’a pas de choix à faire, ou de préférence. »

J’étais sincère, et il n’y avait qu’avec lui que je pouvais parler comme ça, que je pouvais me dévoiler. J’allais sûrement passer pour un idiot mais ce n’était pas grave. Je hochais la tête. Oui j’allais sûrement finir par rencontrer quelqu’un fait pour moi. Mais je n’étais pas pressé, je devais d’abord prendre soin de moi avant de penser aux autres.

« On… on p..peut changer de sujet ? »

Je commençais à bégayer ce qui traduisait une grande gêne. Je n’avais clairement plus faim, mais je ne voulais pas gâcher la pizza qu’il m’avait commandé. Je me concentrais sur la télé pour essayer de penser à autre chose. Je me sentais vraiment bête. J’avais envie de me blottir contre lui mais je n’osais plus et encore moins devant son père. Si j’avais pu, je me serais caché sous la table. Je voulais me faire tout petit et qu’on oublie ce que j’avais bien pu avouer. Je me mordillais la lèvre un peu trop nerveusement.

« Désolé. »

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Aussi étonnant que celui puisse paraître, ChungJae n'avait jamais été forcément bien dans sa peau. Tout le monde a des propres faiblesses et le jeune homme avait dû être assez tenace pour se défendre du racisme normalisé grâce à l’aide de son père et de ses sermons. Aussi cliché que cela puisse paraître, ils lui avaient donné la force d’avancer et faire face aux personnes qui pensaient qu’il était intelligent de lui mener la vie dure parce qu’il était grand et dégingandé, mais aussi et surtout parce qu’il n’était pas comme eux, qu’il n’était pas blond aux yeux bleus et que les bridés étaient connus pour être des proies faciles.

Quand il avait riposté à un coup pour la première fois et qu’il était rentré chez lui avec un avis d’expulsion pour trois jours, son père ne lui avait pas crié dessus. Il l’avait serré dans ses bras, avait soigné ses blessures et lui avait fait son plat préféré.
Ce jour là, il avait comprit que la vie demandait parfois qu’on sorte les griffes pour survivre.

Même dans son gang, le jeune homme ne s’était jamais battu pour rien. Mais une chose était certaine : si quelqu’un faisait du mal à Indiana, il n'hésiterait pas une seconde à lui faire passer les pires moments de sa vie.
Le plus étonnant, dans cette conversation, fut ce que dit Indiana à son père. Il… il aurait eu le béguin pour lui ? Honnêtement, le trentenaire comprenait pourquoi. Indiana avait beaucoup de mal à accorder sa confiance. Hors, avec Chungjae, c’était bien plus facile.

Mais le jeune homme était beaucoup plus jeune que lui, il pouvait encore rêver avoir une relation avec un homme de son âge. Même si Chungjae n’aurait sans aucun doute pas résisté bien longtemps.
Une fois son père tourné à nouveau vers sa télévision, le jeune homme ne put s’empêcher de taquiner Indiana, bien que son sourire s’effaça rapidement en se rendant compte du niveau de stress que le jeune homme s’infligeait.

« Euh… oui. »

Chungjae attrapa les mains du jeune homme en se rendant compte qu’il me mettait mal à l’aise, sentant l’horreur se glisser en lui. Il posa ses mains sur ses joues.
“Hey, Indie. Calmes toi, c’est rien !”
Cependant, le jeune homme sembla ne pas hésiter longtemps pour répondre à sa deuxième question qui avait été posée sur le ton de la rigolade. Maintenant, il regrettait amèrement. Il n’avait aucune envie de le mettre mal à l’aise.
« J’aime absolument tout chez toi. Y’a pas de choix à faire, ou de préférence. »

Chungjae s’immobilisa, touché. Personne...auparavant, ne l'avait apprécié de cette manière. Indiana aimait entièrement, sans noter ou juger : quand quelqu’un était assez bon pour s'attirer son affection, alors il leur donnait toute son affection.
Entendre une telle chose de quelqu’un comme son ami, c’était bien plus précieux encore qu’une déclaration romantique.
Ne sachant pas quoi dire, le jeune homme sursauta quand le garçon reprit la parole.

« On… on p..peut changer de sujet ? »

Charlie hésita. Il savait qu’il devrait dire quelque chose, mais les mots ne sortaient pas vraiment, et il ne voulait pas encore plus bousculer le jeune homme.

« Désolé. »

Il se décida soudainement. Le jeune homme lui prit la main. “Viens, allez, suis moi.”
Il attrapa le bras du garçon pour l’attirer près de lui dans le couloir : il l'emmena dans sa chambre, la plus grande des trois. Ici aussi, les murs avaient tous été costumisés à son goût.
“Indie. Regardes moi.” Fit t’il en s’agenouillant devant lui après avoir déposé Indiana sur son lit.
“Ne t’excuses jamais pour ressentir des choses. Hm ? Tu es la plus belle âme que j’ai rencontré. Je veux que tu le saches. Si un jour qui que ce soit te dis le contraire, je veux que tu les laisse tomber immédiatement.”

Il lui sourit doucement venant encore une fois poser ses mains sur ses joues, caressant doucement sa peau.
“Respires.”
Murmura t’il. Il vint l’embrasser.
Le baiser était très chaste et doux, une caresse simple. C’était bon. Il savait que ce n’était pas sa place, mais il savait aussi qu’il voulait montrer à Indiana qu’un baiser ne devait pas apporter de la souffrance dans sa vie.

Quand il se sépara de lui, Chungjae lui fit un sourire triste.
“Tu as le droit de me gifler si tu veux.”
Il caressa gentiment sa joue.
“Je suis pas la personne qu’il te faut. Mais je veux que tu prennes ce baiser comme il est. Sincère. Tu mérites quelqu’un qui t’embrasseras comme ça tous les jours.”

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ft. kang Chung Jae

Je n’étais vraiment pas doué pour parler de mes sentiments. La preuve, j’avais fuis deux ans plus tôt pour une simple histoire de baiser. J’avais eu la trouille et je n’avais pas assumé. Me dévoiler comme ça était exceptionnel, je n’allais pas recommence de sitôt. J’avais toujours l’impression qu’on allait me rejeter ou me faire comprendre que mes sentiments n’étaient pas légitimes. Dès que je devais ouvrir mon cœur, je me mettais à paniquer, j’avais trop souffert et je ne voulais plus être une victime. Il me surprit en me trainant derrière lui, je ne m’attendais pas à ça. Je le suivais sans rien dire, je me demandais ce qui lui était passé par la tête. Ce n’était pas très poli de laisser son père tout seul en plein milieu du match. Je m’asseyais doucement sur le lit en fixant mes mains. Je ne choisissais jamais les bonnes personnes de toute façon. J’avais un goût prononcé pour la destruction apparemment. Je relevais timidement la tête pour le regarder. Je me sentais un peu honteux de m’être autant dévoilé.

Je commençais à me calmer en sentant ses mains sur mes joues. C’était rassurant et apaisant. Je n’osais plus rien dire, j’avais peur de balancer quelques-uns de mes secrets. Je me figeais en sentant ses lèvres contre les miennes. Je ne m’attendais absolument pas à ça. Ce n’était pas désagréable, mais ça n’avait rien à avoir avec ce foutu baiser datant de plusieurs années. C’était doux et tendre. C’était Chungjae.
Pourtant il y avait ce souvenir qui me retournait le cœur à chaque fois que j’y repensais. Damon m’avait aussi embrassé sans me demander mon avis, et c’était comme un ouragan qui m’avait emporté, et balloté dans tous les sens. C’était bon, c’était fou, c’était un brin de lui, un brin de moi, une touche de couleur dans mon ciel gris. Aimer Damon avait toujours été facile, naturel, d’une justesse parfaite. Je ne le lâchais pas du regard pour lui faire comprendre que je n’étais pas en colère. Je lui offrais un petit sourire timide.

« Je vais pas te gifler, t’es dingue. Tu m’as juste surpris. »

En m’embrassant il m’avait fait comprendre que la personne qu’il me fallait se trouvait dans mon pays natal. Mais j’avais apprécié ce moment de complicité et d’intimité. Je sentais les larmes perler au coin de mes yeux et je me jetais à son cou pour qu’il me serre contre lui. J’avais besoin de cette étreinte, plus que jamais. Il avait raison, un baiser ne devait pas me détruire, il devait me faire me sentir beau et aimé, comme il venait de le faire. Mais l’amour ce n’était pas simple et ça l’était encore moins avec l’abruti dont j’étais fou amoureux.

« Je perds pieds, je suis en train de me noyer là. Je suis tellement fatigué… si tu savais comme je suis épuisé. »

C’était difficile de faire face, de faire croire que tout allait bien alors que mon monde s’écroulait. J’avais beau être très proche de Chungjae il ne connaissait pas tous mes démons. Ce mal être qui m’écrasait et m’empêchait de respirer. Une démence destructrice qui était remonté des tréfonds de mon âme. Je me serrais contre lui pour me sentir rassurer. J’allais devoir me bouger si je ne voulais pas mal finir.

« Me laisse pas s’il te plaît. M’en veux pas d’avoir dit que tu me plaisais. »

J’étais terrifié à l’idée qu’il m’abandonne.

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Chungjae ne savait pas trop ce qui lui avait prit, mais si on lui avait raconté qu’il irait embrasser Indiana aujourd'hui, il aurait sûrement ri. Pas parce qu’Indiana n’était pas le genre de garçon qu’il trouvait attirant. Au contraire, Indie était l’une des personnes les plus magnifiques qu’il connaissait. Le fait qu’il ne se rende pas compte de la beauté de ses yeux ou la finesse de son visage était encore plus attirant encore que le reste.
Non, la véritable folie, c’était que le trentenaire avait embrassé quelqu’un avec qui il savait qu’il ne se passerait rien. Ils étaient amis, ils se comprenaient mieux que quiconque, mais Chungjae savait parfaitement qu’ils ne seraient jamais un couple. Ils n’avaient pas besoin de ça dans leur relation, et ça ne serait jamais le cas.

Mais il savait. Il savait qu’il devait faire quelque chose pour appuyer ses dires. Le seul souvenir du baiser qu’il avait eu par l’homme qui m’aimait était entaché par les évènements qui l’avaient suivi et son manque de confiance en lui.
Il devait avoir un point d’ancrage, de comparaison. Mais surtout, Chungjae n’en pouvait plus de voir Indiana s'imaginer qu’il n’était pas assez bien pour recevoir l’amour de qui que ce soit.

Il trouverait l'amour. Un jour. Chungjae trouverait aussi quelqu’un avec qui partager sa vie. Ça ne changerait rien, cependant, à la profondeur de ce baiser.

« Je vais pas te gifler, t’es dingue. Tu m’as juste surpris. »

Le jeune homme manqua de se gifler lui même en voyant de grosses larmes perler aux coins des yeux d’Indiana. Il n’en eut cependant pas le temps, puisque le jeune homme se jeta dans ses bras et qu’il faut se concentrer à ne pas tomber en arrière avec lui. Il l’attrapa fermement dans ses bras et le serra contre lui, et ce presque sans trembler.

« Je perds pieds, je suis en train de me noyer là. Je suis tellement fatigué… si tu savais comme je suis épuisé. »

Le jeune homme le savait mieux que quiconque. Il faisait le fort...et il l’était, dans un sens, mais il se souvenait encore de son épuisement les premières années où il était arrivé ici et où il avait entrepris de se battre seul contre son psyché. Les cauchemars, la honte, la sensation que sa vie avait été fichue à cause d’une simple erreur de jeunesse.
C’est sûrement pour ça qu’il pouvait comprendre Indiana mieux que quiconque. Ils avaient vécu la même chose.

“Je sais … Mais tu peux prendre appui sur moi, Indie. Tu peux me laisser t’aider.”

Il avait conscience qu’il en faisait peut être parfois un peu trop pour les autres : après tout, il avait un père malade et sa propre carrière, et il était déjà bien occupé. Alors pourquoi aller surprotéger les gamins avec qui il bossait ?
Il faut dire qu’Indie n’était pas n’importe quel gamin : il lui apportait tout autant que Chungjae était capable de lui offrir.
Finalement, peut être que son envie de l’aider était aussi un peu égoïste.


« Me laisse pas s’il te plaît. M’en veux pas d’avoir dit que tu me plaisais. »

Le trentenaire haussa les sourcils, surpris.
“Tu penses encore que je pourrais t’en vouloir…?” Il lui sourit doucement, venant embrasser son front.
“Je te quitte pas. Ca arrivera jamais.”
Il soupira. Parfois, il aurait voulu pouvoir suivre Indiana dans tous ses faits et gestes, pour qu’il ne soit pas encore blessé. Malheureusement, non seulement il n’était pas forcément quelqu’un de discret, mais ca tournerait à l’obsession flippante, et il chassa immédiatement cette idée de son esprit.

“Tu es épuisé.” Remarqua le jeune homme après un temps.
Sa chambre était grande, et il avait put y glisser un sofa en plus de son lit. Une idée germa dans son esprit.
“Tu veux dormir ici, cette nuit ? Je te rammènerais demain matin.”
Sous le regard d’Indiana, le jeune homme s’empressa de rajouter.
“Promis, je te fais pas de proposition indécentes, je dormirais sur le canapé.”
Il n’avait pas envie de se séparer tout de suite de lui. Indiana avait besoin de sa présence, mais Chungjae...aussi...

I need u

ft. kang Chung Jae

Il était tout ce que j’avais, la personne la plus importante dans ma vie en ce moment. Je lui faisais confiance comme à personne d’autre. Avec lui, je savais que je ne risquais rien. J’avais besoin de ce contact permanent avec lui, une étreinte passionnée qui me faisait comprendre que j’étais aimé et que je devais arrêter d’avoir peur.
Cette journée avait été forte en émotions et mes souvenirs m’avaient submergé. Je me sentais fragile et vulnérable. Il me fallait une bonne nuit de sommeil pour reprendre quelques forces et faire comme si de rien n’était au réveil. Parce que j’étais comme ça. Parce que je faisais de mon mieux pour qu’il ne s’inquiète pas pour moi. Il avait ses propres démons, il ne pouvait pas non plus s’occuper des biens. Mais ce n’était pas ce soir que j’allais couper le cordon.

Je restais dans ses bras le plus longtemps possible, profitant de cet instant de tendresse. Ma relation avec Chung Jae était devenue fusionnelle sans même que je ne m’en rend compte. J’étais plutôt timide lors de notre rencontre et j’avais fini par devenir dépendant. J’avais besoin d’entendre qu’il ne me quitterait jamais. Je me sentais déjà apaisé. Je me détachais de son corps chaud presque à contrecœur et me frottait doucement les yeux pour essuyer le reste des larmes. Je me sentais mal d’avoir laissé son père seul mais j’étais tellement fatigué que je n’avais pas le courage de regarder la fin du match et encore moins de finir ma pizza. Je le fixais, un peu surpris par sa proposition. Dormir ici ? Ce serait la première fois que je dormirai hors de mon dortoir. Je ne savais pas trop, je voulais peser le pour et le contre mais son regard me donnait envie de rester.

« Merci c’est gentil, mais je pourrais prendre le bus tu sais… »

Je ne voulais pas qu’il se dérange pour moi ou qu’il se réveille trop tôt pour me déposer. C’était déjà assez gentil de m’héberger. Je n’avais pas envie de me retrouver seul ce soir. J’en avais assez d’être le vilain petit canard, j’avais besoin de plus, de beaucoup plus que ça. Et Chung Jae me donnait tout, sans concession et sans rien en retour. Je n’arriverai jamais à le remercier et à lui faire comprendre à quel point je lui étais reconnaissant.

« J’aimerai bien que tu dormes avec moi… si… si ça t’ennuie pas. »

Je me sentais rougir, j’avais un peu honte de lui demander de partager son lit avec moi. Je ne voulais pas qu’il pense que j’avais des intentions cachées ou que j’attendais quoi que ce soit. J’avais juste envie de le sentir près de moi. Il n’y avait jamais eu d’ambiguïté entre nous, alors je me disais qu’il n’y avait pas de problème.

« Tu m’excuseras auprès de ton père ? C’est pas sympa de l’avoir laissé… »

Je me sentais un peu coupable. Tout ça à cause de moi parce que je ne savais pas gérer mes sentiments et encore moins en parler. Je me levais et gardais mon pull. Je n’osais pas me montrer, je ne me trouvais pas assez beau. J’étais content qu’il soit assez long lorsque je retirais mon jean et mes chaussettes. Je pliais mes vêtements que je posais près du lit pour ne pas les oublier demain matin. Je lui souriais avant de me glisser timidement sous les draps. Les oreillers sentaient son odeur et c’était rassurant. Je me sentais déjà mieux grâce à lui. Il avait cet effet sur moi. Il avait beaucoup d’effets sur moi.