Am i lost in this kind of paradise ?

Je n’osais plus bouger, j’étais très bien sur mon rocher. Son sourire malicieux m’inquiétait autant qu’il m’attirait. Si je voulais le voir ? Bien évidemment, j’aurai tout donné pour le revoir, pour observer les traits de son visage et entendre son rire de crétin. Il m’avait soutenu et il m’avait embrassé. A cette pensée je caressais ma lèvre inférieure avec mon index. « Oui.. il me manque ». Je rêvais souvent de lui, de nous, de nos moments passés ensemble. Je me sentais tellement bien à ses côtés. Je regardais ses cheveux dénoués. Si j’avais été une fille j’aurais vraiment aimé lui ressemblé. Cette beauté presque candide. Je souriais en en sentant les fleurs dans mes cheveux. C’était agréable et je me sentais un peu privilégié. Précieuses ? J’allais en prendre soin. On ne m’offrait pas beaucoup de cadeaux alors j’allais y faire très attention. En parlant de cadeau, je touchais mon poignet pour vérifier que mon bracelet s’y trouvait toujours. C’était mon bien le plus précieux. Ce n’était que du toc, mais sentimentalement parlant, c’était important. J’étais enfin prêt à la suivre au bout du monde s’il le fallait. Je touchais les fleurs du bout des doigts, elles sentaient vraiment bons. « Merci, elles sont magnifiques. » Comme elle.

Am i lost in this kind of paradise ?

Je serrais un peu plus mon poignet. Je ne le retirai jamais. C’était la seule chose qui me rattachait à lui. Je le chérissais plus que n’importe quoi d’autre. Je me foutais des fringues, de l’argent et de tout le reste. C’était un cadeau spontané. Je l’avais trouvé joli, il me l’avait tout simplement donné. Je me torturais l’esprit depuis. Je n’avais jamais discuté de ce baiser avec lui, parce que je ne lui avais pas fait confiance, parce que j’avais eu peur qu’il se foute de moi encore une fois. Je ne savais ce que ça voulait dire. « J’y tiens énormément ». Je regardais dans le vide, sentant mon cœur se soulever. S’il était en bas, bien sûr que j’allais sauter. Mais s’il n’y était pas ? S’il n’y était pas je n’avais plus rien à perdre de toute façon, il me manquait à en crever. « Tu sautes avec moi ? » C’était un peu plus rassurant, elle avait peut-être l’habitude. Je fermais les yeux avant de prendre une grande respiration. J’allais le faire. Je me laissais tomber dans le vide, sans même crier. J’étais terrorisé mais je ne voulais pas le montrer. Je me retrouvais sur le sol, j’avais mal aux fesses. Je me frottais le bas du dos, mais il n’était pas là. Je cherchais tout autour de moi. Il n’y avait personne. Comme toujours, je finissais seul. « Y’a quelqu’un ? »

Am i lost in this kind of paradise ?

Je n’avais même pas le temps de me relever que je me faisais entrainer par un inconnu. Je tenais fermement sa main pour ne pas le perdre. Je n’avais jamais couru aussi vite depuis mon accident, et je me sentais libre. C’était tellement bon de pouvoir cavaler, de ne plus avoir l’impression d’être un handicapé. Je ne me rendais pas compte de tout ce qui se passait autour de nous, mais j’avais compris qu’il fallait courir aussi vite que possible. Je ne voyais que son dos et sa capuche. Il était assez intriguant. Sa voix me surpris et je me retrouvais à nouveau au sol contre son corps chaud sans rien comprendre. Je n’étais pas très à l’aise non plus. Mais qui pouvait bien nous balancer des trucs dessus ? Qu’est ce que j’avais encore fait pour mériter ça. Je le fixais une fois son visage à découvert. Son sourire était rassurant, mais je me sentais un peu perdu. Où était passée la forêt ? « Oui je crois. Qu’est ce qui se passe ? ». Je regardais autour de moi et baissais légèrement la tête en sentant sa main dans mes cheveux. Je n’aimais pas trop qu’un autre homme me touche. J’avais l’impression de trahir Damon. C’était vraiment stupide come idée d’ailleurs. Ce n’était pas comme si nous avions une vraie relation.

Am i lost in this kind of paradise ?

Je restais sans bouger en sentant sa main sur ma joue, je n’osais pas l’enlever, je ne voulais pas le vexer, après tout, il m’avait sauvé non ? Je n’avais pas vraiment peur, je n’étais simplement pas à l’aise avec les inconnus et encore moins avec les hommes. Il était vraiment beau. « J… j’aime pas qu’on me touche ». Je me reculais instinctivement, mais son souffle dans mon cou me faisait frissonner. Qu’est ce qu’il me voulait ? C’était la première fois que j’étais aussi proche d’un garçon et je ne savais pas comment réagir. Je sentais l’elfe ? Comment est ce qu’il pouvait le savoir. « Oui…oui. » Je me relevais doucement avant de me rendre compte que je n’avais plus mon bracelet. Ce n’était pas possible, non, il avait dû tomber durant notre course effrénée. Je devais absolument y retourner. J’étais prêt à partir jusqu’à ce que j’entende sa voix. Je n’étais pas fan du sang. « ça va aller ??? » Je commençais à paniquer. Je ne pouvais m’empêcher de laisser mon regard vagabonder sur ce corps si bien dessiné. « Qu…’est ce que je dois faire ? ». Je voulais bien l’aider, mais il fallait que je récupère mon bijou. Absolument. « J…j’ai plus mon bracelet. Je dois y aller après. » Je me mordillais doucement la lèvre. J’aurai aimé lui ressembler. Peut être que j’aurai eu moins de problème dans ma vie.

Am i lost in this kind of paradise ?

J’attrapais le coton et le désinfectant. Il pouvait le faire lui-même non ? Mais ça ne me dérangeait pas de le faire. Je tapotais doucement sa plaie et guettais ses réactions, je ne voulais pas lui faire mal. C’était étrange de le toucher, je frôlais simplement avec mes doigts, j’avais trop peur de laisser mes mains sur sa peau. Je posais ce que j’avais dans les mains sur la table sans être certain d’avoir bien compris. Perdu ? Vraiment perdu ? Je sentais mon corps entier trembler. J’avais du mal à tenir sur mes jambes et j’avais clairement envie de pleurer. « Non… non je peux pas…. Je peux pas l’avoir perdu ! C’est pas possible ! je… ». Je baissais la tête. C’était trop tard de toute façon. J’étais perdu ici, je ne pouvais pas m’orienter seul. Je me sentais tellement mal. Je plongeais mon regard dans le sien, apeuré. Je secouais la tête pour me reprendre et recommençais à le soigner, un peu plus franchement. Je laissais finalement une de mes mains glisser le long de sa hanche. Je m’étonnais moi-même de ce geste, ce n’était pas du tout mon genre de faire ce genre de chose. J’avais tendance à être timide et renfermé sur moi-même. « P…pardon». Je me raclais la gorge. « Je pense que ça devrait aller.il faudrait mettre un pansement. » Je n’étais pas un expert, mais j’avais passé pas mal de temps à l’hôpital.