Am i lost in this kind of paradise ?

Je le voyais se rapprocher et j’étais paralysé par la peur. Comment est-ce qu’il m’avait retrouvé ? Et combien de temps est ce qu’il allait rester. Est-ce qu’il allait rester au moins ? J’avais des millions de questions à  lui poser. J’étais beaucoup trop curieux. Il me rendait tellement faible, tellement dépendant. Je m’en voulais d’être aussi lâche, de ne pas avoir la force de vivre sans lui. Sa main sur sa joue me faisait frissonner, je sentais mon cœur s’écraser contre ma poitrine, il n’allait pas tenir longtemps s’il continuait à me regarder de cette façon. Je ne pouvais pas le lâcher du regard. Je me mordillais la lèvre ne sachant pas comment réagir. Je ne voulais pas qu’il me rejette. Je ne l’aurai pas supporté. Je me raclais la gorge avant de prendre mon courage à deux mains. « Je… je peux t’embrasser ?» Ses lèvres m’avaient manqué et depuis notre séparation je n’avais pas cessé d’y penser. C’était un baiser dévastateur qui m’avait complètement retourné. Je ne  voulais pas prendre de risque, je préférais avoir son accord. Je n’avais jamais embrassé personne de mon propre gré, alors je ne savais pas trop comment m’y prendre. Et puis il était quand même beaucoup plus grand que moi.

Am i lost in this kind of paradise ?

Je respirais un grand coup avant de me lancer, tout le monde le faisait, j’en étais capable. Et puis je l’avais souvent vu faire à la télé, en particulier dans Teen Wolf. Je me mettais légèrement sur la pointe des pieds, et posait timidement mes lèvres sur les siennes. J’étais hésitant, mais j’oubliais tout. C’était intense, beaucoup trop puissant. Je posais instinctivement mes mains sur ses hanches comme pour le retenir et je sentais sa langue glisser contre la mienne. Je me sentais rougir mais je n’avais aucune envie qu’il s’arrête. J’avais tellement besoin de l’embrasser, de sentir qu’il était à moi, juste à moi et à aucune autre de ces poufiasses. Son corps contre le mien me faisait chavirer et j’étais submergé par un flot d’émotion, prêt à me noyer. Je ne pouvais plus lâcher ses lèvres, mes mains glissant le long de son dos. Je redécouvrais son corps musclé, sa peau douce, son souffle chaud. Je finis par mettre fin à cet échange un peu trop passionné, mon cœur n’allait pas le supporter. Je plongeais mon regard dans le sien, à bout de souffle. « Restes avec moi. T’en vas pas. » J’étais celui qui était parti, mais maintenant qu’il était là, je ne pouvais plus me passer de lui, je ne pourrais plus jamais le laisser s’en aller. S’il partait, je le suivrais.

Am i lost in this kind of paradise ?

Je vivais un rêve éveillé. J’avais tout ce dont j’avais besoin. Avec lui à mes côtés, je me foutais de la danse, je me foutais du monde entier. Je n’avais d’yeux que pour lui et j’aurai même été capable de me remettre à manger tous les jours. Mon âme avait été marquée, et je ne pouvais plus y échapper. Je me sentais bien, j’avais enfin le droit à un peu de bonheur. Je m’accrochais à lui en sentant la secousse. Je commençais sérieusement  à paniquer, ce n’était pas une bonne chose qui était en train d’arriver, je pouvais le sentir. « Non, je suis déjà parti une fois, je recommencerai pas». Je n’allais pas abandonner Damon encore une fois. Plus jamais. Je ne voulais pas le lâcher, mais elle ne me laissait pas le choix. Mon cœur se déchirait, encore une fois. J’avais l’impression de revivre mon départ et je n’avais qu’une seule envie, mourir. J’allais encore le perdre et ce n’était pas possible. Je serrais sa main dans la mienne aussi fort que je le pouvais. J’étais terrorisé. Et pourtant, il ne me lâchais pas. Il était bien là. Je n’arrivais plus à respirer, je ne savais plus quoi faire, ni ce qui était en train de se passer. « Oui, il m’accompagne. »

Am i lost in this kind of paradise ?

Je vivais un rêve éveillé. Il y avait une chose dont j’étais sûr, je lui faisais confiance. Je mêlais mes doigts aux siens, me sentant en sécurité à ses côtés. Il était grand, il était fort, il était tout ce que je n’étais pas. Je le suivais sans me poser de questions parce qu’il me le demandait tout simplement. « Plus jamais je lâcherai ta main ». Je me rendais compte que fuir n’avait fait que me rendre encore plus dépendant. Ça n’avait servi absolument à rien, toute ces années sans lui n’avait été que souffrance et je m’en rendais compte maintenant. J’aurai du rentrer, j’aurai du l’appeler, ou même lui envoyer un message, mais je m’étais dit que c’était mieux pour moi d’essayer de l’oublier. Ça n’avait pas du tout fonctionné. Tout était en train de s’écrouler, un peu comme ma vie en ce moment. Tant qu’il était là, tout irait bien. Il ne laisserait rien de mal m’arriver, j’en étais certain. Parce que c’était ce qu’il avait toujours fait depuis mon hospitalisation. J’avais tellement de chose à lui demander, mais ce n’était pas le moment. Il fallait que je sorte d’ici mais je ne savais même pas où j’étais et pourquoi on ne pouvait pas simplement rester tous les deux. C’était la seule chose qui m’importait

Am i lost in this kind of paradise ?

Je n’avais plus peur, il avait cet effet là sur moi. Il était capable de me faire oublier chacune de mes angoisses, chacun de mes problèmes. Il n’y avait plus que lui et moi, le reste n’existait plus. Je ne le lâchais pas du regard pour éviter de faire attention à l’environnement. Je me concentrais sur ses lèvres, sur les traits de son visage. Il était tellement rassurant. Je ne savais pas comment il était capable de faire ça. « je sais, t’as toujours été là… » Et s’il n’était pas apparu ce jour-là au coin de la porte de ma chambre d’hôpital, son air triste, je ne serai sûrement plus en vie, je me serai laissé mourir petit à petit. Je ne savais même plus pourquoi je lui avais dit d’entrer, moi qui le détestais si fort. J’avais sûrement envie de comprendre pourquoi il m’avait fait subir toutes ses horribles choses. Et je ne savais pas non plus comment est-ce que j’avais changé d’avis à son sujet. Tout s’était fait si naturellement… « Je taime. » Les mots étaient sortis tout seul de ma bouche, des mots que j’avais gardés enfoui au plus profond de moi durant toutes ces années. Il était temps de l’avouer, il était temps qu’il sache. C’était le bon moment.