The Fox & The Wolf

Sa sucette en bouche, Damon sourit à la jeune fille qui minaude devant lui. Voilà bien dix minutes qu’il flirtait avec elle et qu’il affichait un sourire aussi arrogant que craquant. Elle gloussait, rougissait lorsqu’il faisait semblant de retirer une poussière de ses cheveux et riait aux faussement complice aux avances de la jeune fille. Des avances plutôt maladroites et sans grands intérêt aux yeux du garçon. Il ne s’était mis à la draguer dans l’unique but de faire passer le temps plus vite. Le cours d’Indiana ne terminait que dans 20 minutes et il en avait marre d’attendre sans rien faire. Quand cette jolie asiatique s’était présenté devant lui pour qu’il se pousse de devant son casier il avait sauté sur l’occasion pour passer du bon temps. Il rit un peu plus fort en plissant des yeux. Ses muscles en évidences malgré le temps qui se rafraichissait, Damon préférait faire passer le style avant l’inconfort d’avoir froid. Au pire il y aura toujours Indiana pour le réchauffer. Il sourit à cette pensée et la  jeune fille se méprend à nouveau sur ses réelles pensées. Soudain la porte de cours de l’amphi d’Indiana s’ouvre, un flot d’étudiant en sort à la fois soulagé et traumatisé. Hum … il semblerait qu’Indiana est passé un examen. Alors que la jeune fille lui parlait Damon se barre en plein milieu de sa  phrase parce qu’il aperçoit le Pyo partir dans l’autre sens. Merde. Il se redresse et tente de couper à travers la foule d’étudiant. « Pardon, pardon … » commence-t-il poliment puis en voyant Indiana disparaitre dans l’escalier il grogne et use de sa force pour pousser les gens sur son passage. Sa patience à une certaine limite il faut l’avouer. La jeune fille le regarde bouche bée sans comprendre la mouche qui l’avait piqué, mais Damon a déjà oublié jusqu’à son existence. Il dévale les escaliers avant d’arriver jusqu’à Indiana. Putain, même handicapé le plus jeune arrive à avancer plus vite que prévu. Damon arrive en trottinant derrière lui et lance «  Hey Indi ! » avec un sourire dans la voix. Il le retient par le bras et lui retire un des écouteurs qu’il avait dans les oreilles. « T’es libre vendredi soir ? J’ai envie  de me faire un film et de bouffer à Lotteria. » Dit-il avec son sourire qui exploserait le cœur de n’importe qui. Il n’attend pas vraiment sa réponse et retire la sucette qu’il avait en bouche pour la fourrer dans la bouche du plus jeune. « J’en veux plus. A vendredi alors. » Une question qui n’attend même pas de réponse. Une question rhétorique alors qu’il partait déjà après avoir embrassé la joue d’Indiana. « A vendredi ! » Sourit-il de sa voix grave et qui envoutait le plus jeune de façon très agaçante. Damon repartait déjà de son côté l’air de rien sa carrure imposante scindant le couloir en deux. 

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J’avais un examen d’anglais que je n’avais absolument pas préparé puisque toutes mes pensées étaient tournées vers la même personne. Damon. Il ne m’avait toujours pas dit pourquoi il était ici et toutes mes questions restaient sans réponses. Je n’arrivais plus à me concentrer, et même dans cet amphithéâtre je continuais à sentir sa présence, à voir son sourire. J’avais répondu aux questions de façon instinctive parce que j’avais la chance d’avoir un Q.I plus élevé que la moyenne. Je ne pouvais plus continuer comme ça, il allait devoir me parler mais à chaque fois que je tentais ma chance je me heurtais à un mur. Un très beau mur, mais un mur quand même.

Je glissais mes écouteurs dans mes oreilles après avoir rendu ma feuille. Je remerciais intérieurement mes parents de toujours m’avoir parlé anglais et coréen. J’avais besoin de prendre l’air, de le sortir de ma tête au moins quelques secondes. Je marchais aussi vite que possible en sentant mon cœur s’emballer. A chaque fois que je pensais à lui j’avais l’impression de ne plus pouvoir respirer et j’en crevais chaque jour un peu plus. Sa présence me tuait autant que son absence. Je grimaçais en descendant les escaliers, je devais me calmer, sinon c’était sur le cul que j’allais les dévaler.

Je sursautais en sentant une main sur mon bras et me retournait immédiatement prêt à engueuler la personne qui me retenait, je détestais qu’on me touche. Mais mon regard croisa le sien et je restais paralysé. Je ne m’attendais pas à tomber sur lui et encore moins à ce qu’il vienne vers moi. Son sourire me faisait chavirer et je restais là à le fixer comme un idiot amoureux. J’ouvrais la bouche mais aucun son n’en sortait. Il était en train de m’inviter à sortir ? C’était la première fois qu’il faisait un pas vers moi depuis son arrivée. Je hochais simplement la tête pour lui répondre que j’étais libre, encore sous le choc.

Je me retrouvais avec sa sucette dans la bouche sans comprendre et je me sentais rougir d’un seul coup. Il faisait ça au milieu du couloir, devant tout le monde. Je me raidis en sentant ses lèvres sur ma joue. Il avait l’air de bonne humeur, et moi je restais comme un con. Sans bouger.

« A.. a vendredi. »

Il était déjà loin, mais je n’avais pas réussi à parler avant. Je ne savais pas ce qu’il attendait de moi et cette soirée commençait à me faire sérieusement paniquer. Je posais mes doigts sur ma joue où il m’avait embrassé et je ne pouvais m’empêcher de sourire. Je gardais sa sucette dans ma bouche. Son geste avait été un peu bizarre, mais c'était la sienne, et ça ne me dérangeait pas. J'étais même content qu'il l'ait fait avec moi et pas une autre personne. Je faisais demi-tour pour retourner dans ma chambre, j’allais devoir trouver la tenue parfaite et je ne savais pas si j’allais réussir à la trouver en deux jours. Je me sentais tout excité. J’allais passer du temps avec Damon. Rien que nous deux. Comme avant.  

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TENUE ♥ Il n’avait fallu que quelques secondes à Damon pour avoir ce qu’il voulait et la bonne humeur qui se lisait sur son visage n’était dû qu’à ce hochement de tête que lui avait fait Indiana pour confirmer leur rendez-vous. Rendez-vous ? Sortie. Une simple sortie. Damon s’amusait encore un peu mais il appréciait plus qu’il ne voulait l’avouer l’idée de prendre du temps avec Indiana. Leur sortie au Starbucks n’avait été que rapide et sympa, mais il était temps, selon l’américain, de passer à la vitesse supérieure. Son impatience légendaire n’avait d’égal que son envie de passer du temps avec le plus jeune. Il avait soigneusement choisi sa tenue en prenant soin de ne pas le faire devant Indiana. Il avait encore quelques atouts en manche qu’il ne voulait pas dévoiler de suite. Il voulait paraitre détaché et cool, il ne voulait pas lui montrer qu’il était impatient, qu’il était presque un peu nerveux. Mais Damon avait cette nonchalance habituelle qui lui permettait de tout prendre à la légère. Il avait attendu vendredi comme on compte les secondes, et quand bien même il dormait et vivait sous le même toit qu’Indiana il avait passé le plus clair de son temps à l’éviter. Non pas par méchanceté, mais par jeu,  avec cette envie d’attiser leur frustration et leur impatience pour rendre ce rendez-vous plus délicieux encore. Il fallait avouer que  Damon prenait sur lui pour ne pas se jeter sur les lèvres d’Indiana. Il avait envie de l’embrasser à chaque seconde où il se trouvait avec lui. Le jeudi soir la tentation avait été si grande qu’il s’était retrouvé à jouer au basket sur le toit de la fraternité à 4h du mat. Il s’était défoncé au sport pour évacuer sa frustration et s’était épuisé pendant une heure pour ne plus avoir envie de lui. En retournant ce coucher  au petit matin, il n’avait pas pris la peine de prendre une douche et s’était directement glissé dans le lit d’Indiana. Damon voulait, Damon avait. Blottit contre le plus jeune il avait passé les deux dernières heures de sommeil qui lui restait enlacé au plus jeune. C’était à n’y plus rien comprendre il fallait l’avouer. Il s’était levé vendredi après avoir embrassé la nuque d’Indiana dans un sourire taquin et s’était dirigé vers les douches comme si tout ça c’était normal … Et le voilà à l’attendre devant la fraternité adossé à la voiture de luxe qu’il s’était offert à son arrivée en Corée. Il fixe sa montre et croise les bras. Il est dans les temps, ni trop en avance, ni en retard. Il attendait le plus jeune avec un sourire craquant aux lèvres. 

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TENUEJe n’avais pas mangé pendant plus d’une journée et demi, je ne voulais pas reprendre du poids avant notre … notre quoi d’ailleurs ? Rendez vous ? J’espérais secrètement qu’il s’agisse d’un rendez-vous mais avec Damon, on n’était jamais sûr de rien. Je l’avais très peu croisé durant ces deux derniers jours et c’était difficile de le savoir si proche et de ne pas pouvoir l’atteindre. J’avais pris sur moi tentant de feindre l’ignorance. J’avais très bien senti qu’il était venu se blottir dans mon lit mais j’avais fait semblant de dormir, de ne pas remarquer sa présence et encore moins ce baiser sur ma nuque qui m’avait fait trembler de désir. Je me sentais toujours rassuré quand il était dans le coin, comme si plus rien ne pouvait m’arriver en sa présence.

Je profitais de ses moments d’absence pour fouiller dans mon armoire. Je n’arrivais pas à me décider.  Je voulais quelque chose de très américain vu la passion de Damon pour notre pays. J’avais passé plus d’une heure dans la salle de bain à essayer de me coiffer et de paraître le plus naturel possible. Je me sentais tellement nerveux. Tout allait si vite avec lui parfois. On pouvait passer un très bon moment et la seconde d’après se taper dessus. Et je ne voulais pas de ça ce soir. Je le voulais entièrement pour moi. Je respirais à fond devant mon miroir en me disant que ça fera l’affaire. Je regardais l’heure et si je ne me dépêchais pas, j’allais finir par être en retard et si je l’étais, il allait sûrement faire la tête.

J’avais attendu ce moment depuis plus de deux ans et je voulais lui montrer que j’étais devenu plus fort, et plus beau qu’avant. Je voulais qu’il le remarque, qu’il me remarque. Je sortais de la fraternité sentant mon cœur manquer un battement en le voyant. Je m’arrêtais net, ne pouvant détacher mon regard de son corps si parfait et de son sourire. J’avais envie de me jeter à son cou, de l’embrasser comme il l’avait fait à l’hôpital. Je me mordillais la lèvre en souriant. Il était là pour moi. Rien que pour moi. Je descendais doucement les escaliers pour ne pas me faire mal et m’approchais de lui. Je glissais mes doigts le long de son bras.

« T’es beau comme ça. »

Je n’arrivais pas à décrocher ce sourire idiot de mes lèvres. Il avait sorti le grand jeu avec sa belle voiture. Damon avait de l’argent et il aimait le montrer. Et moi j’aimais Damon, alors ça me convenait. Je n’arrivais pas à me rendre compte que j’allais l’avoir pour moi plusieurs heures. Que j’allais peut-être apprendre quelques petites choses sur lui, sur ce qu’il avait fait pendant que je n’étais pas là.  Il voulait manger et aller au cinéma. Je me foutais de ce qu’on pouvait faire tant qu’il était avec moi.

« On y va ? »

J’attendais qu’il m’ouvre la portière, mes mains tremblaient trop pour que je le fasse moi-même et je ne voulais pas qu’il s’en rende compte. Il aurait été bien trop fier de voir l’impact qu’il avait sur moi.

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TENUE ♥ Damon le regarde arriver et sent son cœur rater un battement, autant parce qu’il le trouve beau,  que parce que de le voir prendre son temps pour descendre les marches lui fait mal. C’est de sa faute si Indiana se retrouve aujourd’hui dans cet état. S’il n’avait pas été simplement le monstre qu’on lui avait appris à être Indiana pourrait vivre son rêve et la vie qu’il mérite … Il ne serait pas à perdre son temps en Corée dans une fraternité à tenter de se trouver un but dans la vie. Damon serre les dents. Il n’a pas de pitié pour le plus jeune, mais la culpabilité l’étouffe. Au contact d’Indiana il avait l’impression d’être un peu plus humain, un peu plus … vraie. Il sourit en le voyant approcher, tentant de ravaler cette autopunition qu’il s’infligeait. Il laisse le plus jeune lui caresser le bras et se retient de le serrer contre lui. « T’es pas mal non plus. » s’amuse-t-il en lorgnant sur cette veste et ce style américain qu’il appréciait tout particulièrement. Il tente de ne pas trop se focaliser sur la jambe d’Indiana et encore moins sur son stress qu’il cache derrière son sourire amusé. Il lui ouvre la portière et l’aide à monter à l’intérieure en frôlant l’air de rien les fesses du garçon pour le taquiner. Il se charge même de l’attacher, prenant cette excuse pour se rapprocher de lui plus que de raison. Son regard ancré au sien, ses lèvres si proches qu’il pouvait sentir son souffle et son nez qui frôle le sien, Damon attache sa ceinture dans un cliquetis qu’ils entendent à peine. Il prend son temps pour se redresser et profite de cette proximité pour lui murmurer « J’aime beaucoup ton parfum. » Ce même parfum que Damon lui avait dit adorer à l’hôpital. Il sourit, notant ce détail. Il fixe Indiana quelques secondes après l’avoir attaché et sourit en coin. « T’es craquant quand tu rougis. » sourit-il. Il a conscience de son pouvoir de séduction et s’en amuse sans honte. Il se redresse et contourne la voiture, laissant le temps à Indiana de reprendre contenance et s’installe enfin au volant. Il fait ronronner le moteur assez fort pour que quelques regards se tournent vers eux. Damon aime être remarqué, être vu. En bien, en mal il s’en fiche, tant qu’il est le centre de l’attention tout lui va. Il fait vrombir le moteur encore plus et lance la radio. Il ouvre les fenêtres et monte le son.  Un bon son US et entrainant remplie les rues de Séoul à mesure qu’il conduit. « Tu préfères mater le film maintenant et on mange après ? Ou l’inverse ? » Il était ouvert à toutes les propositions et si Indiana lui laissait le choix il n’hésiterait pas pour la suite du programme, parce que Damon c’était ce genre d’homme remplie d’assurance. Loin d’être indécis il imposait son avis le plus souvent. Il conduisait rapidement, savourant les sensations que lui procurait son petit bijou. 

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Je baissais la tête un peu gêné suite à a compliment. J’avais vraiment fait de mon mieux pour lui plaire, mais je n’étais pas très doué pour les rendez-vous. C’était d’ailleurs mon premier hors d’un hôpital et je ne savais pas comment me comporter. Je ne devais pas me prendre la tête, mais l’idée de faire un faux pas me terrorisait. Je montais dans la voiture et me figeait quelques secondes sentant sa main si près de mes fesses. J’arrêtais de respirer et tentait de dissimuler mes joues rouges. Je n’avais jamais eu aucune relation et mes hormones commençaient à me faire comprendre qu’il était temps que je passe à l’action. Je me raclais la gorge lorsqu’il se pencha sur moi pour m’attacher. Il sentait tellement bon. Je soutenais son regard, essayant de ne pas défaillir devant sa bouche si proche de la mienne. Il allait vraiment me rendre dingue. Mon cœur s’emballait et il cognait si fort que c’en était presque douloureux. Je pouvais m’attacher tout seul mais j’appréciais énormément cette attention venant de sa part et puis je pouvais profiter de cette proximité ouvertement.

« M…merci. »

Cet idiot me faisait bégayer et j’étais certain qu’il s’en amusait. Je posais ma main sur son torse pour le pousser doucement. Il adorait me mettre mal à l’aise et je tombais toujours dans le panneau. Je sentais la chaleur au niveau de mes joues s’intensifier. Il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert et c’était assez frustrant. De mon côté, je n’arrivais toujours pas à le cerner. C’était évident que je craquais pour lui et il avait bien dû le remarquer. Malgré tout je ne pouvais pas m’arrêter de sourire.

Je le regardais discrètement se mettre au volant. Je voulais poser ma main sur sa cuisse mais je n’osais pas de peur de me faire repousser. Pour tenter d’oublier cette tension qui m’animait je regardais le paysage défiler derrière la fenêtre. La voiture, la musique, tout lui ressemblait. Le cliché de l’américain. Mais je le trouvais parfait comme ça. Je tournais la tête pour le regarder suite à sa question. Je me disais qu’il faisait sombre dans la salle de cinéma et que ce serait un bon moyen d’essayer de me rapprocher de lui. Et ça me laissait le temps de me conditionner. J’allais devoir manger, et je n’en n’avais pas vraiment envie.

« On peut aller au cinéma directement. Tu veux voir quel film ? »

J’étais ouvert à tout, je n’étais pas un garçon très difficile. Je ne le lâchais pas du regard, un peu trop impressionné par son charisme. Il conduisait un peu trop vite à mon goût mais je ne disais rien, me contenant de le fixer. Cette vue était absolument parfaite.

« Je suis content de passer du temps avec toi. Je veux dire… juste nous deux. »

Je voulais qu’il sache que j’étais réellement heureux qu’il m’ait proposé de sorti. Il devait s’en douter vu mon attitude, mais il avait toujours aimé qu’on lui dise ce genre de chose, histoire d’alimenter son égo.

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TENUE ♥ « Va pour le ciné alors ! » sourit-il. Il ne répond pas tout de suite pour le film parce qu’il ne sait plus ce qu’il a choisi mais tout ira de toute façon. « La première séance qui arrive ça te dit ? » dit-il joueur. De toute façon il fallait bien se l’avouer, le cinéma n’était qu’une excuse pour pouvoir se rapprocher de lui. Il se moquait bien du film et tous les premiers rendez-vous qui finissaient au cinéma se terminaient par un baiser et plus encore … Damon était certain de faire de l’effet à Indiana, et de lui en faire assez pour qu’il passe un bon moment plongé dans le noir, mais il n’avait pas envie de brusquer les choses. Il avait envie de créer une certaine tension, d’attiser ce désir qu’il avait plus jeune. Il voulait se torturer encore un peu, parce que ce n’était jamais suffisant. Il se persuadait aussi qu’à l’instant où il aurait eu ce qu’il voulait il n’y aurait plus rien d’intéressant chez les plus jeunes, il avait alors envie de jouer encore un peu. Son téléphone branché en Bluetooth sonne alors et il décroche sans gêne. La musique se coupe et la voix de Cecil résonne dans tout l’habitacle. « Yo Buddy ! What’s up ?! »  Damon se moque bien de savoir qu’Indiana peut entendre leur conversation, aussi naturellement qu’il calcule son coup il lance « I’m on a date, can i catch you later bro ? » Cecil semble surpris et lâche un rire avant de se foutre de lui et de raccrocher arrachant un sourire à Damon. Il remet la musique sans gêne, au moins maintenant les choses étaient fixées. C‘était bien un rendez-vous et si Damon n’était pas encore certain de lui, il pouvait au moins se cacher derrière l’excuse de jouer avec le garçon pour user de ses charmes. Il avait encore du mal à accepter l’idée que s’il se sentait aussi nerveux, et aussi à l’aise,  c’était surtout parce que tout ça c’était vrai. Un vrai rendez-vous. Une réelle envie de l’embrasser. De vrais plans pour le cinéma et le restaurant … il avait tout calculé pour que tout soit parfait. Il conduit tranquillement et le regarde en coin. « T’as passé une bonne journée ? » Il ne mentionnerait pas la nuit qu’il avait fini dans son lit, ni même ce baiser qu’il lui avait donné. Il ne saurait pas lui expliquer de toute façon. Il change la musique pour quelques choses de plus calme. Il appuie sa tête en arrière contre l’appuie tête comme il en a toujours eu l’habitude et plisse ses yeux vers la route. Même sa conduite est décontractée et fluide. « T’as eu tes résultat de ton test d’anglais ? » demande-t-il parce qu’il lui semblait que Indiana les recevaient aujourd’hui. Il avait surpris une discussion entre lui et un autre Pyo à ce sujet et il tentait d’avoir des infos  l’air de rien, même s’il se trahissait en faisant remarquer que pour la première fois il faisait attention à quelqu’un d’autre qu’à lui-même. 

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« C’est parfait. »

Oui tout était parfait pour le moment jusqu’ à ce que la musique soit coupée par la sonnerie de son téléphone. Je sursautais un peu surpris, je ne m’attendais pas à ça.  Je fronçais les sourcils me demandant qui pouvait bien l’appeler en plein milieu de notre rendez-vous. Je reconnaissais la voit de Cecil et même si je savais qu’il n’y avait rien d’autre entre eux que de l’amitié j’avais toujours un peu de mal à supporter leur proximité. Me sentant un peu jaloux je posais enfin ma main sur sa cuisse, sans vraiment réfléchir. Il était à moi. Je me sentais rassuré quand il confirma que ce n’était pas juste une sortie entre potes, mais je ne laissais rien paraître. Mon sourire parlait de lui-même. Je n’étais vraiment pas doué pour mentir.

Est-ce qu’il allait se passer quelque chose entre nous ce soir ? Est-ce qu’il allait enfin m’embrasser ? Parce que ce soir je ne m’enfuirais pas. Je ne m’enfuirais plus jamais. Je ne savais pas vraiment à quoi se résumait notre relation pour le moment, mais je m’en fichais. IIl était avec moi et c’était le plus important. Tant qu’il n’allait pas draguer une petite minette sous mes yeux, tout se passerait bien. Il me sortit de mes pensées et je hochais la tête.

« Oui ça a été j’avais hâte d’être à ce soir. Et toi ? Qu’est-ce que tu as fait ? »

C’était étrange d’avoir une vraie discussion, sans hurler, sans insulte, sans animosité. Je le fixais un peu surpris. Comment est-ce qu’il savait que j’avais eu les résultats de mon test et comment il savait que j’avais eu un test. Je ne l’avais presque pas vu pendant deux jours. Je me sentais un peu privilégié de me dire qu’il faisait attention à moi.

« Euh 100/100 … et en pensant à toi, c’est un sacré exploit »

Je riais légèrement. J’avais toujours eu des bonnes notes sans beaucoup travailler. Et au niveau de l’anglais j’avais une sacrée avance sur les autres. Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire de ma vie. Ce dont j’étais sûr c’était que je voulais la passer à ses côtés. Je caressais instinctivement l’intérieur de sa cuisse avec mon pouce. Chacun de mes gestes venaient naturellement, c’était tellement facile avec lui que c’en était perturbant.

J’avais envie de lui dire qu’il m’avait manqué, que je n’avais pas arrêté de penser à lui, que j’avais envie de l’embrasser, de me jeter sur lui, mais je ne voulais rien précipiter et encore moins parler du passé. Il était là aujourd’hui et c’était tout ce qui comptait.

« Ça fait longtemps que je suis pas allé au cinéma, j’ai hâte !! »

J’avais surtout hâte que la lumière s’éteigne pour lui prendre la main et peut être espérer un baiser ou même plusieurs. Je n’étais absolument pas contre.

« Merci… pour cette soirée. Ça me fait du bien d’être avec toi. »

Tellement de bien.

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TENUE ♥ Damon note chacune de ses réponses sans jamais relever les allusions au manque qu’il fait naitre chez le plus jeune. Il savait qu’il avait déjà gagné, qu’il avait gagné l’affection, et plus encore d’Indiana. Il ne savait pas encore comment le vivre, comment s’en servir. Il s’arrête à un feu rouge avant de lui répondre « Pas grand-chose il me semble. J’ai pioncé ce matin je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit.  Et je suis allée en cours à Midi. » Il marque une pause en réfléchissant et ajoute « Puis je suis allé à la salle avant de me préparer pour ce soir. » Sourit-il en coin. Damon zieute un instant sur cette main qu’il a glissé possessivement sur sa cuisse. Il ne saurait dire ce qui lui plait le plus … cette façon qu’à Indiana de témoigner son amour, de voir qu’il le domine, ou alors … cette façon qu’il avait d’apprécier son contact … Damon n’était plus sûr de rien pourtant il donnait l’air de tout maitriser. Autant que ce pouce qui caresse sa cuisse lui réchauffer le cœur.  Il sourit à Indiana en entendant sa note. Il vient naturellement lui caresser la nuque tendrement. « J’en attendais pas moins de toi … » il lui sourit complice. Il arrive bientôt aux alentours du cinéma et cherche une place où se garer. Indiana lui avoue avec une sincérité déconcertante qu’il aime être ici avec lui … c’est assez troublant pour Damon qui se cache souvent derrière son masque pour ne pas avoir à montrer ce qu’il ressent vraiment. « Profitons-en alors ! » se contente-t-il de répondre amusé avant de se garer et de sortir de la voiture. Il en fait rapidement le tour pour ouvrir à Indiana. Il lui tend le bras, prétextant le handicap du garçon pour le serrer contre lui. Après quelques pas il lui attrape même la main se moquant du regard des autres. « Alors on se mate quoi … ? » fit-il songeur en regardant l’affiche des films. Il garde la main d’Indiana dans la sienne alors qu’une jeune fille vient minauder près de lui. « Oppa ! »  Glapit-elle en ignorant royalement Indiana ce qui a le don d’agacer Damon qui resserre sa prise sur sa main. Il la fixe froidement et dit d’un ton agacé « Dis-lui bonjour. » La jeune fille ne comprends pas tout de suite et finit par regarder Indiana et s’incline rapidement devant lui en soufflant un faible bonjour dubitatif. « Maintenant dégage. » déclare Damon sans plus de cérémonie plantant la jeune fille là qui le regarde à la fois blessée et surprise. « Tu veux du popcorn ? » demande-t-il simplement avec un sourire comme si de rien n’était. Il avait assez fait souffrir Indiana comme ça … surtout de cette façon. Il ne laisserait plus jamais personne ignorer Indiana. Il glisse un bras autour de ses épaules en levant le nez vers les pots de popcorn. « Sucré ou salé ? J’avoue que je préfère sucré perso. »

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« C’est parfait. »

Je souriais en sentant sa main sur ma nuque. J’étais assez content de ma note, mais elle n’avait rien d’inhabituelle. Ce qui me touchais le plus était que Damon soit fier de moi. Ces gestes de tendresse m’avaient tout autant manqué que lui. Je frissonnais sans arrêt sous ses doigts. Aucun autre garçon ne m’avait jamais fait cet effet là, ce n’était jamais aussi intense et seul son sourire pouvait me renverser le cœur.
J’étais un peu rassuré d’être arrivé, même s’il contrôlait sa voiture, la vitesse ce n’était pas quelque chose qui m’attirait particulièrement. Je n’avais jamais pu passer mon permis avec ma jambe, alors je me contentais de prendre le bus et parfois le taxi quand il était un peu tard.

Je me laissais aller contre lui quand il m’aida à descendre et j’en profitais pour respirer son parfum. Son odeur avait toujours été apaisante. Je sursautais en sentant sa main dans la mienne et essayait de rester naturel alors que j’avais simplement envie d’exploser de joie. Il me rendait vraiment dingue. Je levais la tête pour regarder les différentes affiches. Je voulais choisir quelque chose qui lui plairait aussi, mais je n’étais pas trop sûr de ses goûts en matière de film. On avait fait beaucoup de chose ensemble quand j’étais l’hôpital, mais elle au cinéma ensemble jamais. J’en repérais un et ouvrait la bouche pour lui donner le titre avant de me faire couper la parole par une fille que je ne connaissais pas.

Elle était plutôt jolie. Damon avait toujours attiré les plus belles filles, ce n’était pas une grande nouvelle. Je me sentais tout petit et faisait un pas en arrière instinctivement comme pour m’effacer. Je baissais la tête en entendant le son de sa voix devenu beaucoup plus dur, et regardais nos mains toujours scellées. Il ne m’avait pas lâché et il était même en train de me défendre. Sa réaction me surpris et je hochais simplement la tête au bonjour forcé de cette idiote.

« Merci… t’étais pas obligé. »

Je me sentais tellement en sécurité à ses côtés. C’était un sentiment que je ne connaissais pas vraiment. J’avais eu peur toute mon enfance et pour une fois dans ma vie, je me sentais bien. Je levais ma main libre pour lui montrer l’affiche de Tokyo Ghoul. Si ça ne lui convenait pas, je le suivrais. Parce que Damon j’étais prêt à le suivre jusqu’au bout du monde. Le sujet du popcorn me calma légèrement. Je n’avais pas du tout envie de manger. J’allais peut-être mieux, mais j’avais toujours un sérieux problème avec mon poids.

« Prends celui que tu préfères, je penses pas que je vais en manger beaucoup. »

Voir pas du tout, mais je ne voulais le dire. La nourriture restait un sujet sensible pour moi et il le savait mieux que personne. Il avait vu à quel point je m’étais battu pour recommencer à manger. Je le laissais prendre les popcorns sucrés avant d’aller acheter les billets. Je voulais payer, mais il ne me laissa pas faire. J’étais un peu mal à l’aise qu’il fasse tout ça pour moi, il ne me laissait pas la chance de lui rendre. Ce n’était que partie remise. La prochaine fois je l’inviterai. Je restais près de lui et montait difficilement les escaliers jusqu’à la salle.

Je ne voulais pas me retrouver au milieu de tout le monde, je voulais l’avoir rien que pour moi alors je l’entrainais dans un coin plus tranquille et soupirais d’aise en m’asseyant. Je massais ma jambe quelques secondes avant de me tourner vers lui pour lui sourire. Je devenais de plus en plus nerveux ne sachant pas ce que je devais faire. Je fixais l’écran éteint et attrapais doucement sa main pour mêler mes doigts aux siens. J’avais arrêté de respiré, beaucoup trop stressé par mon geste. J’allais finir par avoir une crise cardiaque.