Une toute autre vérité se cachait derrière cette idée soudaine de confectionner quelques ou plutôt un grand nombre de cookies : la gourmandise ! Non pas celle d’en déguster, mais celle à réprimer. Aller savoir pourquoi,  j’avais été prise d’une intempestive envie de cookie – non je n’étais pas enceinte, certainement pas, ma narratrice et moi-même étant encore pleinement dépendantes d’une certaine autre personne et de son personnage pour savoir si j’avais déjà pratiqué les actions pouvant mener à une procréation accidentelle, donc assurément, je ne l’étais pas, manquerait plus que ça bordel –, sauf que ces péchés de gourmandise n’étaient pas raisonnable à intégrer dans mon régime alimentaire très strict afin de préserver ma ligne. En conséquence, mon intention consistait plutôt à confectionner sur-nombre de cookies jusqu’à les avoir en dégoût. Enfin, qui de nous deux se colleraient le plus à la tâche ? Sur le principe, je désignerais sans hésiter Nam Seon sauf que j’avais dans l’idée que fort probablement mon vice-président aurait besoin d’aide. Une fois descendue dans la cuisine, sa question m’en donna la confirma. J’en demeurais néanmoins légèrement incrédule : « Tu n’en as jamais fait ? » À nous regarder, à connaitre notre extraction sociale, nombres auraient sans doute parier sur l’inverse. Moi-même, je mettais déjà initié à cet exercice culinaire. Étonnant ? Pas tant que cela si on connaissait ma famille, ma fratrie plus précisément. L’une de mes ainées possédait un coeur plein de bonté et d’innocence, s’essayer à la cuisine lui correspondait bien, malgré la forte probabilité qu’elle fasse tout cramer. En bonne petite soeur, je me devais de l’imiter ou plutôt la concurrence, pour la surpasser, ce qui en matière de cuisine ne représentait pas un grand défi. Et plus récemment, il m’arrivait encore de me mettre aux fourneaux, jamais sans raison. « J’en ai déjà fait, notamment pour les Zeus qui me servent de cobayes afin que je n’en offre à Hyeon. » S’il valait mieux que leurs fans ne m’entendent prononcer telles paroles, les garçons du groupe eux ne se faisaient pas trop d’illusion quant au fond de mes intentions. Et oui ! Parfois, je tentais d’apprendre à me comporter comme une petite amie le ferait, du moins d’après les livres, les films et les séries télévisés car en matière de donner, je débutais encore seulement. Alors, je voulais pouvoir envoyer un panier de cookies accompagné d’un mot doux pour encourager mon fiancé avant qu’il ne monte sur scène. « Ça peut peut-être paraitre ridicule mais je suis aussi capable d’être une bonne fiancée qui prend soin de son homme ! » Ma voix avait soudainement monté d’un ton, comme si je me sentais jugée. Embarrassée par ma propre niaiserie mal assumée mais que je venais d’avouer par inadvertance, j’étais piquée au vif. Tournant les talons, je pianotais des doigts sur l’écran de smartphone avant de le poser sous les yeux de Nam Seon.  « Tiens, il y a une recette là. » Et je m’éloignais, en quête d’un verre d’eau à me servir en guise d’échappatoire.