Nari a de la voix, d'une à en réveiller les morts, mais ils le sont déjà apparemment. Au point où ils en sont, il n'y a plus de discrétion à avoir et il laisse juste les filles passer devant en les suivant de près. Elles ont été volontaires, qui est-il pour s'imposer ? Il retrouve donc sa place à l'arrière avec Haneul tandis que les filles parlent fée et de divinités. Hera se vexe pour si peu que ça le fait sourire jusqu'aux oreilles puis, tout le monde s'arrête. Ok, il veut bien que l'endroit soit assez vieux pour que les portes grincent et que les murs aient l'air de pouvoir s'effondrer d'une minute à l'autre, mais... de la musique ? D'où ça vient ? Il ne voulait vraiment pas croire aux esprits, mais entre les insistances de Nari et même le grésillement de leurs lampes à présent, Hiro se sent très bizarre. Il est à mi-chemin entre le déni et la panique, ce qui le rend bien calme et silencieux d'un coup. Il suit le groupe malgré tout, mais cet endroit est un concentré d'ondes négatives et ça par contre, il y croit. C'est comme lorsqu'on se sent mal dans une maison où il y a eu des meurtres par le passé... et bin ici, c'est pareil. Oui, pas de fantômes ni rien d'au- « QUOI QUOI QUOI ?!! » Hera crie alors que leurs lampes viennent de s'éteindre et là, oui, il panique. Juste le temps de donner trois coups sur sa lampe torche et de la rallumer sur une scène plutôt ambiguë – et qui lui arrache un rire malgré lui. La pauvre Hera tombée à quatre pattes sur le sol et la lumière d'Hiro qui l'éclaire un peu trop bien, mais c'est pas de sa faute, son cri l'a inquiété ! Il serait bien allé l'aider, mais on l'a devancé. « Ça va ? Fais gaffe, c'est tout sauf clean ici.. » Hera lui paraît bien pompette depuis quelques minutes et il la trouve aussi bien mignonne qu'inoffensive ce soir, même si elle tente l'intimidation à chaque fois qu'Haneul ouvre la bouche. Sacrée bout de femme. Il se penche vers le cowboy un instant pour lui suggérer, à voix basse telle une confidence : « t'en dis quoi, on les laisse servir d'appât ? » Même si ça semble déjà bien parti, et ce serait les garçons que les esprits n'aiment pas ? Hiro s'est plutôt senti chanceux depuis le début de cette balade, pour tout dire.

Les lumières des lampes se sont brièvement éteintes. La Présidente est tombée dans un cri. Sa lampe à rouler et éclaire les murs un peu plus loin. Si ses trois comparses détachent leurs yeux de son joli derrière ainsi particulièrement mis en avant, et qu’ils les lèvent dans la direction du faisceau de lumière, ils pourraient la voir, cette ombre à forme humaine qui se dessine sur le mur devant eux. La lampe de Hera rend l’âme. Qu’importe qu’à nouveau, ils tentent de l’éclairer, l’ombre sur le mur a disparu… Il se pense bien loti le Hiro ? C’est vrai qu’il est mignon. Il aurait plu aux infirmières. D’ailleurs, ne sent-il pas comme une main qui passerait dans ses cheveux ? Mais il a beau se retourner : il n’y a rien. La radio grésille. La station change. Un flash info daté des années 80. La rubrique faits divers qui d’une voix d’outre-tombe leur raconte, les meurtres en série qui auraient été commis dans l’infirmerie d’un asile…  

Il y avait des cris, il y avait du brouhaha. Elle regarda Hera avec panique lorsqu'elle l'entendit dire que quelque chose l'avait touché, se demandant quel esprit tordu avait osé toucher sa déesse. Na Ri regarda tout autour d'elle, serrant ses poings comme si elle s'attendait à se battre avec la première chose qui lui tomberait sous les yeux. « je crois qu'ils n'ont pas trop apprécié le fait que tu leurs dises que tu n'avais pas peur d'eux » elle murmura en direction de la déesse. Elle vit les lumières s'éteindre, elle entendit des cris, des bruits, et dans la panique du noir, et du chaos qui se créait tout autour d'elle, elle lâcha tout ce qu'elle avait dans les mains pour les poser sur ses oreilles. Elle tira nerveusement sur le tuyau de sa boisson, pour tenter de se calmer les nerfs grâce à l'alcool, et essaya de regarder tout autour d'elle. Elle trottina vers Hera qui était tombée, s'accroupissant à ses côtés, et posant sa main sur le bas de son dos. « ça va ? » elle demanda, alors qu'elle leva ensuite les yeux vers Hiro, puis vers Haneul, puis enfin vers la dernière source de lumière pour la voir s'éteindre à peine eut-elle posé les yeux dessus. « elle marche plus ? » elle s'avança à quatre pattes pour aller la récupérer, tapant dessus et la secouant à côté de son oreille pour tenter de la rallumer. Son souffle se coupa lorsqu'elle entendit la radio. « ça vient d'où ? » Elle regarda une nouvelle fois autour d'elle, et se leva en s'époussetant. « faut qu'on y aille ! faut qu'on trouve d'où ça vient avant que ça s'éteigne ! » Elle attrapa les garçons et les mis en première ligne, elle attrapa aussi Hera qu'elle mit - en rechignant - entre les deux dans l'espoir qu'ils puissent servir de bouclier. Puis elle hurla, dans une direction inconnue : « et puis franchement ! FRANCHEMENT ! Y'a rien de fabuleux à tuer des gens !! c'est super facile et ça n'a rien d'impressionnant alors arrêtez de frimer !! »

Alors que la présidente semblait faire sa fière en annonçant qu’elle n’avait nullement peur, la voilà qui poussait un cri plus proche du gémissement qu'autre chose. C’était d’abord un rire qui passait les lèvres du garçon  pendant qu’Hiro se mettait un crier à son tour. Ce qui le faisait moins rire, c’était les lampes et sa caméra qui se mettaient soudainement à grésiller. Perdant son sourire en quelques secondes, il reportait sa go pro face à lui, cherchant ce qui pouvait provoquer un tel déluge mais c’était sur une jolie paire de fesses qu’il tombait, loin de désapprouver la vue, il faisait néanmoins quelques pas vers la jeune femme, en regardant autour, pour l’aider à se relever. Mater c’est cool, mais une fois c’est naze. Alors autant qu’elle reste en vie pour les fois suivantes. C’est à ce moment qu’il la voyait, cette silhouette aux allures humaines sans véritablement l’être. Se stoppant un instant, une fois qu’il portait la caméra face à lui, elle avait déjà disparue, le perturbant encore plus. Rien de bien étonnant à ce qu’il sursaute quand l'assassin vient lui parler. « De… servir de quoi ? » demandait-il alors que le mot appât lui échappait totalement encore mais il refuserait s’il venait à apprendre la définition de ce mot. Pas après avoir eu cette vision horrible face à lui.

D’ailleurs il finissait par vite venir près d’Hera pour la relever sans grande douceur par le bras pendant que Na Ri allait chercher la lampe torche. Après la musique, il semblait que c’était un flash info qui passait. Heureusement pour lui, il ne comprenait pas tout puisque la voix qui narrait le récit parlait dans un jargon policier encore inconnu au garçon. Mais ce n’était pas des plus rassurant malgré tout… Pousser par Porcinet pour prendre les rênes du groupe, Haneul semblait avoir perdu sa joie de visiter les lieux depuis un bon moment pourtant il avançait en direction de la radio. « Reste avec Hera porcinet. » lançait-il avant de l’entendre crier contre les fantômes qui habitaient les lieux. Devait-il leur dire ce qu’il avait vu un peu avant ? « Arrête de les énerver en gueulant comme ça… » Soufflait-il avant d’entendre un cri en écho dans les couloirs. Un frisson remontait son dos et il regardait les alentours avec une certaine appréhension. « Je ne sais pas si on t’a répondu ou si quelqu’un vient de mourir… mais bizarrement cette voix me semble familière… »

Je n’avais pas vraiment compris dans quoi mes pieds avaient buté mais en instant, je m’étais retrouvé à quatre pattes sur le sol. Je craignais en effet de n’avoir atterri sur des débris de verres, mais très vite j’oubliais sans prendre la peine de vérifier. Le tuyau de ma boisson semblant s’inviter régulièrement sans permission à la porte de mes lèvres, je me délectais de son contenu tandis que Nari et Haneul me portait secours. Complètement indifférente au monde qui m’entourait et aux bruits plus que suspects qui nous entouraient, je me fis quelques instants, poupée de chiffon qu’ils ballotaient les uns les autres. Présentement, je me concentrais pour l’essentiel sur mon activité de boire. Ah non, en fait, je constatais de la poussière sur mon costume, je l’époussetais alors et me recoiffais un peu, ma chute ayant froissée ma si belle apparence. Mon cerveau ne se reconnecta à la conversation que lorsque j’entendis Haneul suggérer que quelqu’un venait de mourir. « Un mort ? Ah non ! » Alors, là, non, je n’étais pas d’accord. Me détachant de notre petit groupe en effectuant quelques pas jusqu’au cadre d’une fenêtre dont il ne restait plus rien. Je m’appuyais de mes mains sur le rebord et me penchais afin de faire entendre ma voix : « OH EH ! LES GUMIS ! VOUS RESTEZ EN VIE, HEIN ! VOUS VOUS DÉMERDEZ COMME VOUS VOULEZ, MAIS PAS DE MORT ! VOUS M’AVEZ COMPRIS ?! » Puis, je relachais mon pied, mes talons retrouvant le contact avec le sol et me tournais à nouveau vers mes équipiers en râlant pour moi-même : « Non mais, c’est pas eux qui vont se farcir toute la paperasse administrative s’ils meurent ! » C’était vrai quoi, j’étais responsable de cette expédition ! Bien qu’au pire des cas, je pourrais toujours faire porter le chapeau à Namseon, après tout, de nous deux, c’était lui l’expert en matière d’esprit. « Bon, alors ! On est reparti ? Par où on va ? » Comme s’il ne s’était rien passé, je m’apprêtais à reprendre notre petite promenade nocturne, commençant à rouvrir la marche quand finalement je me ravisais. « Ah non, je marche pas toute seule devant… » Tout à l’heure, ça m’avait valu de finir dans une position si vulnérable à quatre pattes sur le sol. « Qui m’accompagne ? J’ai peur dans le noir et ça fait plus mal en plus… » Mes mots n’avaient plus guère de sens mais je ne me rendais pas compte moi-même. Cependant, ce n’était pas faux que le noir était fourbe, c’était à cause de lui que j’étais tombée. « Haneeeeeeeeeeul ! Tu as dit toi-même que je ne devais pas me blesser… » C’était lui que je m’adressais en référence à notre première rencontre mais c’était à nouveau à Nari que je m’accrochais. Il était tout doux son costume.

Il mettrait bien tout sur le compte de l'alcool et de sa nervosité -ou une schizophrénie insoupçonnée- s'il avait été le seul à entendre cette radio et apercevoir, l'espace d'une seconde, une ombre sur le mur d'en face. Quoique, il l'a peut-être rêvé cette silhouette comme personne n'y fait allusion. Hera se remet tranquillement -ou pas- de sa chute quand un flash info retentit à nouveau en décrivant... des faits morbides ayant eu lieu ici. Hiro n'aime plus les hôpitaux, plus après y avoir perdu son père, vu son frère dormir pendant des mois et y avoir passé trop de temps lui-même. Alors, mettre les pieds dans une vieille infirmerie sans doute hyper contaminée où il se serait même passé des meurtres ? Il se rend soudain compte de son environnement et ça lui donne un haut-le-cœur, mais il freine son envie de faire demi-tour en rejoignant ses compagnons. Nari montre toujours autant de courage -ou d'inconscience- en défiant les présumés mauvais esprits présents, Haneul semble déjà plus sérieux à ce sujet, mais le cri qui résonne jusqu'à eux surprend encore le plus jeune qui n'a plus dit mot. Sérieux, il n'y croyait pas à ces histoires de maisons hantées et de fantômes vengeurs, mais maintenant... maintenant, un chatouillement le fait secouer la tête avant qu'il ne sente comme des doigts ébouriffer ses mèches et effleurer sa nuque – ce à quoi il répond en riant par le nez avant de se retourner brusquement. Oui non parce que, les trois autres sont toujours devant lui, pas derrière. « Y'a... un truc ici... je- on m'a touché les cheveux. J'en suis sûr, quelqu'un m'a touché ! » Il agite sa lampe dans tous les coins de la pièce, mais sa voix reste d'un calme surprenant alors qu'il est totalement paniqué. Son silence en a dit long. Hera mentionne la mort deux fois et il n'a pas trop fait attention à ses plaintes, mais il se dit que les autres équipes ne sont sûrement pas mieux lotis qu'eux. C'est donc... vrai, non ? Si tout le monde flippe et crie. « Quoique ce soit qui continue à vivre dans cet asile, c'est mauvais. » Il décide alors de rejoindre Haneul en première ligne, mais en empoignant tout de même le poignet de Nari derrière lui, histoire de ne pas les laisser s'éloigner. Les filles sont plus insouciantes et dans un sens tant mieux, ça l'encourage à rester positif. « Hé Haneul, la radio parle de meurtres et d'autres trucs pas cool... faisons gaffe, hein ? » Aller, un peu de courage les gars.

Le garçon se retournait en entendant son camarade gamer parler d’un truc qui l’aurait touché et se mettait à chercher avec lui un moment avant de constater qu’il n’y avait rien. Ni en visuel ni sur la caméra. Fausse alerte ou esprit assez avisé pour se cacher en attendant le moment opportun pour se montrer ? Les lèvres pincées, il se retournait ensuite vers Hera qui… Qui faisait quoi d’ailleurs pendue à la fenêtre ? N’avait-elle pas peur de tomber ? Toujours silencieux depuis qu’il avait parlé de ce cri qu’il avait entendu, il observait la jeune femme dans un état.. Un état qu’elle ne voudrait clairement pas connaitre. Le noir faisait mal ? Il y avait matière à divaguer pour le coup mais un simple soupir passait ses lèvres, triste de voir que… Il lui avait de toute évidence refilé une boisson qui retournait totalement le cerveau. Pourtant, la culpabilité était seulement à moitié présente, il se disait qu’il y avait des chances pour que lui ait été abandonné ici s’il était dans cet état contrairement à elle puisque sa conscience l’empêcherait de la laisser derrière.
Na Ri n’aurait sans doute aucunement approuvé l’idée d’ailleurs. Le chinois attendait qu’ Hiro et les deux filles le rejoignent pour venir près d’ Hera qui semblait avoir besoin d’aides pour finir la visite. Il posait une main entre ses omoplates innocemment, espérant ne pas recevoir ses foudres une fois de plus. Elle avait demandé de l’aide après tout non ? « Des meurtres ? » répétait-il avec une pointe de surprise. Dans quel endroit il était tombé au juste ? « Vous avez toujours des idées comme ça dans votre université ? » Clairement, après l’accueil chaleureux dont il avait été victime et maintenant la visite d’un hôpital hanté où des meurtres avaient eu lieu, il commençait à sérieusement remettre en question sa survie, physique et mentale, en Corée ! « Faut trouver la radio et je sais pas si j’ai vraiment envie de mettre la main dessus maintenant. » Il fallait dire qu’entre Hiro qui sentait des trucs dans ses cheveux, la radio qui changeait toute seule et l’ombre… « Ah d’ailleurs Hiro. T’as vu une ombre tout à l’heure ? Sur ce mur-là ? » Ponctuant sa question d’un mouvement de sa main occupée par la caméra, il espérait entendre une réponse négative, quelque chose qui le rassurait. Il avait peut être mal vu après tout !

Patientant finalement que l’employé de mon chien daigne venir me soutenir en guise d’assurance avant qu’on ne me reprenne à tomber, j’écoutais les garçons discutés. Ni les meurtres, leur histoire d’ombre ne me fit frissonner. En revanche, quand j’entendis Haneul se plaindre des idées de notre université, je ne pus m’empêcher de rétorquer « Mais c’est Halloween ! » Ma voix se fit légèrement plus plaintive et aiguë que je ne l’aurais voulu, alors je tachais d’y remédier en ajoutant. « Il fallait bien un lieu flippant pour célébrer cette fête dignement ! » Mon instinct de singapourienne revendiquait son goût pour cette fête qu’à mes yeux, on ne savait célébrer parmi les plus honorables qu’en ma cité natale. Une île entière de l’archipel transformée en ville fantôme, où se cachaient fantômes et zombies, n’était-ce pas une expérience exaltante ? Ici, il n’y avait rien d’organiser, d’orchestrer. Tout était authentique et j’étais celle qui avait sélectionné ce lieu pour l’aventure. « Sinon, cette université est norma… Non, en fait, il se passe pleins de choses étranges, surprenantes et parfois sordides à la Yonsei ! » La normalité ne rimait pas avec la Yonsei, autant le mettre tout de suite au diapason. S’il ne l’était pas déjà. « Surtout, quand tu vis au sein de notre fraternité. » Les Gumiho étaient quelque peu dérangé, il fallait bien l’avouer. Mais, n’était-ce pas comme cela qu’on s’aimait ? Notre fierté ne résidait-elle pas dans notre excentricité ? « Bienvenue chez les gumiho ! » Et comme pour réparer un accueil qui n’avait été comme il aurait dû être – bien que le nouveau en avait eu de quoi se rincer l’oeil pour un moment, mais en cet instant, mon cerveau imbibé omettait cette information, je m’approchais de Haneul et le gratifiais, d’un doux bisou sur la joue. « Allons chercher cette radio ! » J’attrapais sa main et m’imposais en chef de fil. « Tenez-vous bien la main les uns les autres, les enfants pour ne pas vous perdre ! » Me voilà ma maman renarde qui guidait dans les décombres et la pénombre, ses précieux renardeaux. Investie d’un instinct de leader – qui m’habitait habituellement manifestement, mais aujourd’hui de manière un peu détournée –, je revins même sur mes pas pour m’assurer que mes renards exécuterait mes consignes. Je mis la main de Nari dans celle de Hiro, puis repartie en tête dans notre quête de l’objet apparemment hanté.