"moi, et aussi toutes les meufs qui ont fini dans mon lit. j'te l'prouve quand tu veux d'ailleurs." rétorque-t-il, vainqueur. il garde son sourire figé sur son visage sans prendre en compte le fait qu'il est lui-même un connard lorsqu'il a trop bu. il ne mesure pas la force de ses mots et laisse son coeur parler à la place. comme pour cacher son mal-être, comme pour laisser s'échapper cette douleur dans le coeur qui le ronge. "ça, c'est gentil de m'le rappeler." qu'il répond en riant. rien ne l'atteint, à croire que cela tiendrait du miracle s'il comprenait réellement ce qu'on lui dit. il répond sans comprendre ce qu'il dit réellement, a perdu la notion de bien et de mal et laisse échapper tout ce qui lui passe par la tête, sans filtre. "si c'était un mec bien, il se s'rait pas barré face à une meuf pareille, crois-moi." et il continue de sourire, comme un connard qui n'a pas finit d'emmerder sa victime du moment. il la laisse récupérer son verre alors qu'il la suit, presque impatient de continuer à boire. prêt à ne se souvenir de rien demain matin, prêt à oublier le visage de celle qui fait battre son coeur pour laisser la place à d'autres, laisser la place à un coeur noirci qui ne veut plus rien ressentir. "quoi ? j'ai pas l'droit d'savoir c'qu'il y a dans la tête de ma serveuse préférée ?" riant de plus belle, il trébuche, se rattrape au mur pour ne pas tomber, pour ne pas sombrer. et il se réinstalle derrière le comptoir, prêt à vider toutes les bouteilles s'il le fallait, juste pour oublier.

Cet homme la rendait dingue, pourquoi fallait-il qu’elle croise sans cesse son chemin, elle avait fini par le détester autant qu’elle lui portait un semblant d’affection. Elle déglutit et secoue la tête en détournant le regard. il n’avait pas le droit de gagner ainsi sur ses émotions, elle n’avait pas le droit de lui laisser le dessus et lui donner l’impression qu’il pouvait se moquer de ce qu’elle ressentait. Oh il souffrait, ça ne faisait plus l’ombre d’un doute pour la jeune femme mais, leur souffrance se faisait écho et leur haine du monde mutuel les avait en un sens rapprocher. Elle aurait aimé lui faire autant de mal que ses mots lui faisaient pourtant elle se tut, ravalant sa rage qu’elle pinça entre ses lèvres. Elle lui serre deux verres directement, remplie de l’alcool le plus fort et le plus traite qu’ils avaient. « Je n’ai plus envie de te parler. » siffle-t-elle plus enfantine qu’autre chose. Elle secoue la tête et le laisse à son sort persuadé que sa solitude était la plus douloureuse des punitions. Elle reprend contenance, essuie son visage de poupée maquillée à outrance et s’en va s’occuper des autres clients, laissant de longues minutes s’écouler avant de revenir remplir son verre. Encore et encore. Soudain son regard est attiré par un couple qui se tient la main en grimpant à l’étage réservé au staff du club et reconnait sans mal Yohan et Khaliyan. En voyant Il Kwon se retourner, sûrement pour voir ce que la jeune femme regardait avec un air si désolé, elle lui attrape le bras en criant un peu trop brusquement pour que ce soit naturel. « Je te paye un verre ! Un cocktail que tu vas adorer ! » Assure-t-elle. Elle n’était pas certaine d’avoir été assez rapide pour lui épargner cette scène qui ne laissait aucun doute planer sur l’intention des deux jeunes gens … elle s’affairait déjà à lui préparer la boisson sans savoir pourquoi elle avait tenté de lui épargner cette scène douloureuse. Peut-être que pour elle, ça avait été pire que tout … quand elle voyait Chu Jung flirtait avec d’autres filles sous son nez, ou coucher avec cette étrangère des Pyobeom quand elle était là à l’attendre … ses doigts se crispent sur son verre à ce souvenir et son cœur se broie douloureuse. Si douloureusement que les larmes lui remontent aux yeux brusquement, lui coupant le souffle. Bon sang que ça faisait mal … et cette rage qui ne voulait pas partir, et qui ne partirait jamais …