keep your distance

woora

La vérité éclatera forcément un jour : Wooyoung n’est plus tout jeune pour l’adolescent qui est devenu son véritable adversaire. Je retiens un rire devant son regard de tueur. Je devrais songer à être plus délicate. C’est à se demander si la fièvre de victoires ne lui est pas montée à la tête. De mon côté, je ne tiens pas à être un dommage collatéral, victime d’un jet de palet trop fort. Je connais une multitude d’astuces pour camoufler les rougeurs et les tâches de mon visage mais les blessures de guerre n’en font pas parties. Le laissant jouer comme le grand garçon qu’il est, je fais la discussion à la demoiselle qui  m’a suivi jusqu’au distributeur de gourmandises. Je sors d’un dîner relativement copieux et voilà que le dessert ne s’est pas fait attendre. Un fin sourire se trace sur mes lvres alors que je me demande pendant quelques secondes si le cuisinier n’avait pas sauté sur l’occasion, suite à cet échange inattendu devant la machine à grappins. J’ai malheureusement développé la fâcheuse tendance à trop réfléchir vis-à-vis de lui. Tout est désormais dans le contrôle. Comment pourrait-il rester attaché à un robot ? Piochant dans le paquet, je comprends que la partie est enfin terminée. « Oh c’était serré ? » Dommage, on aurait dû filmer la partie pour la diffuser sur toutes les chaînes télévisées et sur Internet. On serait millionnaire à l’heure où je vous parle. Je glisse doucement ma main sur le torse du jeune homme. « Vu ton sourire, je me suis doutée du résultat. » J’esquisse un sourire. « Félicitations. Ma petite provocation a porté ses fruits. » Nouvelle taquinerie à mon actif. Je lui tends mon paquet de bonbons. « Pour le grand gagnant. Désolé, on n’a pas pu trouver d’autres trophées dans le coin. » A moins de devoir remporter une nouvelle peluche mais je ne suis pas aussi talentueuse que Wooyoung. Je glisse finalement ma main sur la poche de mon pantalon avant d’en explorer le contenu. « Maintenant, tu acceptes de jouer contre moi ou ton nouveau copain est d’une compagnie plus agréable. Je comprendrais que tu ais peur. » Cela ne m’empêche pas de faire preuve d’un excès de confiance. Encore un petit effort, je ne peux pas être constamment lunatique.