c’est avec véhémence qu’il défend ses principes et ses positions, qu’il se montre engagé dans n’importe quelle situation. croiser par hasard un groupe de manifestants pour une cause qu’il défend également ? ren foncera tête-baissée, laissera en suspens la conversation en cours et se mêlera à la foule de manifestants. ҩ insensible, à la douleur, aux blessures d’âme… ren est un robot, son palpitant n’est jamais chamboulé. ses sourires sont rares mais il ne les distribue pas à tout-va, de même pour ses rires, discrets, limite inexistants. les émotions joyeuses, ren ne les connaît pas, il n’y a que la colère qu’il sache ressentir. en vérité, il est incapable de mettre un nom sur son ressenti, de parler de ses émotions ; c’est pour cette raison qu’il se contente d’esquiver la question « ça va ? » ou en y répondant par monosyllabes seulement, ne sachant pas comment donner une réponse concrète. ҩ d’apparence impassible, il ne se décrispe qu’en présence d’une poignée de personnes ; et encore, celles qui lui sont proches se comptent sur les doigts d’une main. cette impassibilité lui vient de son apprentissage auprès de son père adoptif qui en a fait un automate exécutant les ordres sans broncher. formaté à la dure, dans les affaires sales de la mafia sicilienne, ren est parvenu à gagner le respect de son père, le parrain, malgré son jeune âge. ҩ colérique, il part souvent au quart de tour, même lorsqu’il est en tort : il suffit d’un mot de trop ou d’une action qu’il juge affreuse pour qu’il cède à ses pulsions et se montre violent. ҩ bagarreur dans l’âme, les ecchymoses sont devenues sa marque de fabrique. c’est une chance que son nez n’a jamais été cassé, même s’il souffre de blessures quasiment tous les jours. en réalité, la bagarre est un exutoire, ça lui permet d’évacuer toute sa frustration, d’éteindre son cerveau, et de se défouler. et souvent, c’est lui qui cherche la baston. ҩ bizarrement, ren est quelqu’un de fidèle, de loyal même. il n’est pas lié par le sang avec les armani mais il les considère comme sa famille, jamais il n’a pensé à les trahir. ça vaut également pour tout le reste : même s’il n’a pas eu énormément de copines, il ne les a jamais trompées. non, lui, son truc, c’est de les larguer dès qu’elles commencent à lui taper sur le système. ҩ artiste, pas le genre à peindre de belles toiles mais ren considère la chimie comme un véritable art. il a découvert cette passion pour la chimie dès son plus jeune âge, au contact des pseudo-scientifiques que son père adoptif avait engagés pour la fabrication de la meth. la première fois qu’il a cuisinée de la meth, il avait seize ans : la came n’était pas excellente mais elle était vendable. seulement, ren a pris ça comme un échec, et c’est pour cette raison qu’il s’est acharné à l’école, pour enrayer toutes ses lacunes. jusqu’à devenir un as en sciences – pas au niveau d’heisenberg mais ren y travaille durement.

Quelqu’un m’a dit que quand on meurt, y’a ton âme ou ta rame, je sais plus très bien, qui sort de ton corps. Et ta rame, ça permet à ton corps de naviguer. C’est pas très joyeux mais c’est la vie… Mourir, c’est perdre ta rame. – C’était qu’un môme, quand on lui avait expliqué la notion de la mort. Sur le moment, il n’avait pas bien compris, puis il s’était surtout rassuré en se disant que ça ne toucherait jamais ses proches. Maintenant qu’il y pense, c’était comme un mauvais présage. Il n’y avait pas fait attention, trop jeune et trop con qu’il était. Après avoir fui la Corée du Nord avec ses parents, traversant l’Asie jusqu’en Europe clandestinement, le môme avait vu ses parents perdre leur rame. Dans un pays étranger, dont il ne connaissait ni la langue, ni le nom du pays… suite à leur décès, il avait vagabondé pendant des jours, jusqu’à ce se terrer dans le garage d’une maison qu’il pensait inhabitée. En y repensant, il avait eu énormément de chance sur ce coup… après avoir perdu ses parents, après avoir erré sans but et sans avenir, il était finalement tombé sur de bonnes personnes. Résultat, cette nouvelle famille l’adopta et… il ne l’a jamais quittée, enfin de compte. Ҩ Bonne famille, il ne dirait pas ça aujourd’hui, mais sur le moment il avait vu une famille aimante et qui se préoccupait de son prochain. Surtout parce qu’on lui avait donné un toit et de la nourriture, le môme était réellement aux anges. Les Armani lui donnèrent également un nom et un prénom, permettant au nord-coréen d’enterrer son passé, d’enfouir à jamais quelque part dans sa mémoire les souvenirs de ses parents décédés. Ҩ Dans la famille, il y avait une fille presque du même âge que lui ; c’était elle qui lui avait donné son prénom. Dans cette famille caucasienne, la blonde avait réussi à le rassurer, l’empêchant de mal vivre sa différence physique – ses yeux bridés, essentiellement. Après son apprentissage de la langue et du pays, l’Italie, Renzo se sentait de plus en plus à l’aise dans sa nouvelle famille. Au point que le mot « adoption » ne le répugnait plus. Ҩ Malgré tout, Renzo savait parfaitement où était sa place. Obéissant jusqu’à l’excès, respectueux de ses aînés, Renzo agissait de façon mature pour son jeune âge. Il n’était pas turbulent, il ne voulait pas créer de problèmes à sa nouvelle famille. Mais, il était, surtout, très reconnaissant de faire partie de cette famille, il avait la place de fils-aîné et cette place requérait et requiert toujours des sacrifices. Son premier sacrifice, il s’en rendit compte qu’à treize ans, lorsque son père lui fit remarquer qu’il regardait un peu trop Reeva. Le gamin qu’il était, eut tellement honte d’avoir été pris en flagrant délit, qu’il se répandit en excuses décousues et incompréhensibles ; son père dit alors « elle est ta sœur », l’unique phrase qui sonna le glas de son amour enfantin. Enterrant tout, ses sentiments, ses émotions, Renzo devint finalement cet automate ne transgressant plus aucune règle, pas même de penser ne serait-ce une seconde à Reeva autrement que comme une sœur. Ҩ Efficace, les enfants Armani étaient de véritables travailleurs. Si Reeva s’acharnait à prouver qu’elle était capable de suivre les pas de son père, Renzo terrait ses ambitions et se contentait du strict minimum. De fait, être le larbin de la mafia ne l’a pas dérangé davantage. Doué avec une arme, pour sa sécurité et celle de sa famille, il était malgré tout plus à l’aise dans les laboratoires. Ҩ La mort de sa mère adoptive engendra pourtant des changements importants dans la famille. Si Renzo était attristé par sa mort, il était pourtant conscient que dans ce genre d’affaires, les dommages collatéraux sont nombreux. Pourtant, c’est quelque temps plus tard que son père tourna le dos à la mafia : grâce à une femme. Remariage et déménagement, Reeva et Renzo suivirent leur père et leur belle-mère jusqu’à l’autre bout du monde. Si Renzo avait seulement de vagues souvenirs de la Corée du Nord, la Corée du Sud semblait être un pays complètement différent. Mais ce changement, il ne l’a pourtant pas mal vécu, à contrario de sa sœur : ce nouveau pays avait ses avantages et ses inconvénients et… Reeva et Renzo étaient déterminés à en retirer tous les avantages. En commençant par reprendre un business illégal, grâce à leurs contacts et aux sommes que leur père avait blanchies. L’un fabrique, l’autre revend ; ils sont conscients de jouer à un jeu dangereux mais qu’à cela ne tienne, tant qu’ils ont encore leur rame…