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Inconvenient Truth (#JIYI)
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Inconvenient Truth (#JIYI) | Dim 11 Mar - 12:17 Citer EditerSupprimer
Enfin, la rentrée des classes allait avoir lieu dans quatre jours et il avait préparé ses affaires afin de quitter le dortoir pour s’installer dans la villa qu’il avait acheté depuis peu pour y séjourner. Personne ne l’embêterait, désormais. À part sa sœur, avec qui il s’était réconcilié, personne ne pourrait venir lui rendre visite à l’improviste pour déranger sa routine si précieuse pour lui. Cette routine qui, d’ailleurs, allait changer : désormais, il avait le poste officiel de directeur financier. Jusqu’alors, il n’avait cessé de faire des allers-retours entre l’entreprise et l’université, travaillant sans avoir forcément à travailler. Mais cette période était révolue, puisqu’il avait un emploi du temps complet. Pour célébrer ça, son père avait organisé un gala avec les actionnaires. Dès qu’une place de directeur était modifiée, ce genre de gala avait lieu pour découvrir ou redécouvrir le futur directeur – mais cette fois-là, c’était encore plus particulier puisque Ji Hwan était l’héritier de l’entreprise.
Il avait cependant eu un imprévu : sa fiancée n’avait pas voulu se présenter ici à ses côtés. Ou plutôt, elle avait accepté à conditions que Ji Hwan lui rende un service et il avait appris, avec le temps, que rendre un service à Na Bae équivalait à faire un pacte avec le diable. Il avait rapidement refusé le chantage mais il s’était donc retrouvé sans personne pour l’accompagner dans une fête où il ne pouvait clairement pas se permettre de venir seul. C’était une question de renommée, venir sans avoir à ses côtés une femme au statut important revenait à admettre qu’il n’avait aucune relation avec des gens utiles. Hors, c’était loin d’être le cas puisque la grande majorité de ses relations n’étaient que de l’intérêt. Le souci, c’était que ces relations-là, il ne pouvait pas les contacter au dernier moment pour leur demander de l’accompagner. C’était leur admettre, à eux, que sa fiancée lui faussait compagnie – et même si c’était loin d’être la première fois, il ne pouvait pas le formuler ainsi en public.
Il s’était donc retrouvé bloqué mais l’apparition de So Yi avait été une sorte de bouée de secours. Certes, elle n’était qu’une stagiaire – mais n’était-elle pas aussi la fille d’actionnaires pour l’entreprise ? Ça lui coûterait sans doute de lui demander à elle de l’accompagner mais ça semblait parfait dans le contexte et, en plus, elle ne pouvait pas refuser. Depuis le soir où ils avaient beaucoup trop échangé sur leurs ressentis – surtout lui – il ne lui avait pas réellement adressé la parole et le refaire pour lui demander une telle chose lui blesserait son égo. Cependant, il préférait voir son égo blessé pour cela que parce qu’il se présentait seul dans une fête organisée pour lui. Alors il s’était lancé et la jeune femme avait accepté, comme il l’avait prévu, probablement parce qu’on ne refusait pas une faveur faite par son patron.
C’était ainsi qu’il s’était retrouvé à descendre de la voiture aux côtés de son employée, So Yi, alors qu’une rumeur étrange sur les deux existait déjà. S’il la sentait mal-à-l’aise, il l’était encore plus, mais c’était trop tard pour reculer : pour la soirée, elle serait son invitée et sa partenaire et il fallait jouer le jeu jusqu’au bout. Il mit son bras sur le côté pour qu’elle s’y accroche mais elle n’eut pas se réflexe et il se retrouva à la regarder quelques secondes, se demandant si c’était possible pour une fille d’actionnaires de n’avoir jamais été à un gala pareil et lui chuchota, un sourire forcé pour ne pas attirer l’attention des autres : « Ton bras. Sur le mien. » Il déglutit et prit une grande respiration. Ça irait : les fêtes de ce genre, remplies d’hypocrisie, étaient son domaine. Il lui suffisait juste de faire semblant d’être proche de So Yi.
Inconvenient Truth
Enfin, la rentrée des classes allait avoir lieu dans quatre jours et il avait préparé ses affaires afin de quitter le dortoir pour s’installer dans la villa qu’il avait acheté depuis peu pour y séjourner. Personne ne l’embêterait, désormais. À part sa sœur, avec qui il s’était réconcilié, personne ne pourrait venir lui rendre visite à l’improviste pour déranger sa routine si précieuse pour lui. Cette routine qui, d’ailleurs, allait changer : désormais, il avait le poste officiel de directeur financier. Jusqu’alors, il n’avait cessé de faire des allers-retours entre l’entreprise et l’université, travaillant sans avoir forcément à travailler. Mais cette période était révolue, puisqu’il avait un emploi du temps complet. Pour célébrer ça, son père avait organisé un gala avec les actionnaires. Dès qu’une place de directeur était modifiée, ce genre de gala avait lieu pour découvrir ou redécouvrir le futur directeur – mais cette fois-là, c’était encore plus particulier puisque Ji Hwan était l’héritier de l’entreprise.
Il avait cependant eu un imprévu : sa fiancée n’avait pas voulu se présenter ici à ses côtés. Ou plutôt, elle avait accepté à conditions que Ji Hwan lui rende un service et il avait appris, avec le temps, que rendre un service à Na Bae équivalait à faire un pacte avec le diable. Il avait rapidement refusé le chantage mais il s’était donc retrouvé sans personne pour l’accompagner dans une fête où il ne pouvait clairement pas se permettre de venir seul. C’était une question de renommée, venir sans avoir à ses côtés une femme au statut important revenait à admettre qu’il n’avait aucune relation avec des gens utiles. Hors, c’était loin d’être le cas puisque la grande majorité de ses relations n’étaient que de l’intérêt. Le souci, c’était que ces relations-là, il ne pouvait pas les contacter au dernier moment pour leur demander de l’accompagner. C’était leur admettre, à eux, que sa fiancée lui faussait compagnie – et même si c’était loin d’être la première fois, il ne pouvait pas le formuler ainsi en public.
Il s’était donc retrouvé bloqué mais l’apparition de So Yi avait été une sorte de bouée de secours. Certes, elle n’était qu’une stagiaire – mais n’était-elle pas aussi la fille d’actionnaires pour l’entreprise ? Ça lui coûterait sans doute de lui demander à elle de l’accompagner mais ça semblait parfait dans le contexte et, en plus, elle ne pouvait pas refuser. Depuis le soir où ils avaient beaucoup trop échangé sur leurs ressentis – surtout lui – il ne lui avait pas réellement adressé la parole et le refaire pour lui demander une telle chose lui blesserait son égo. Cependant, il préférait voir son égo blessé pour cela que parce qu’il se présentait seul dans une fête organisée pour lui. Alors il s’était lancé et la jeune femme avait accepté, comme il l’avait prévu, probablement parce qu’on ne refusait pas une faveur faite par son patron.
C’était ainsi qu’il s’était retrouvé à descendre de la voiture aux côtés de son employée, So Yi, alors qu’une rumeur étrange sur les deux existait déjà. S’il la sentait mal-à-l’aise, il l’était encore plus, mais c’était trop tard pour reculer : pour la soirée, elle serait son invitée et sa partenaire et il fallait jouer le jeu jusqu’au bout. Il mit son bras sur le côté pour qu’elle s’y accroche mais elle n’eut pas se réflexe et il se retrouva à la regarder quelques secondes, se demandant si c’était possible pour une fille d’actionnaires de n’avoir jamais été à un gala pareil et lui chuchota, un sourire forcé pour ne pas attirer l’attention des autres : « Ton bras. Sur le mien. » Il déglutit et prit une grande respiration. Ça irait : les fêtes de ce genre, remplies d’hypocrisie, étaient son domaine. Il lui suffisait juste de faire semblant d’être proche de So Yi.
LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Dim 18 Mar - 21:41 Citer EditerSupprimer
La nouvelle a fait le tour de l'open-space. Elle a fait le tour de l'entreprise. Elle s'est propagée au dortoir puis elle a infiltré les murs de l'université. Trouble Maker est au courant de tout et ce n'est pas la première fois qu'elle révèle au grande jours ces petits secrets mal-interprétés qu'on ne voudrait pas voir s'ébruiter.
Dans le coin des stagiaires, chacun y va de sa petite blague mais derrière chaque trait d'humour se porte un coup assassin. Pour qui se prend-elle à flirter avec le fils du président ? Pour qui se prend-elle à lui faire les yeux doux et voler un homme à sa fiancée ? Ils ne comprennent sans doute pas cette relation étrange qui les relie. Celles d'anciens camarades d'université. L'histoire d'une complicité secrète et naissante se fichant pas mal des conventions et des contrats qui les unissent. Celle d'une simple stagiaire et du futur CFO de la même entreprise, qui n'ont rien à faire ensemble et que pourtant, tout porte à rassembler. Tout ça parce que son père est actionnaire. Cette fille-là pense qu'elle vaut mieux que tout le monde.
Plus elle y pense et plus elle se demande quelle folie l'a poussée à accepter. La question lui brûle les lèvres. Pourquoi moi ? Et pas une autre ? Il devait en connaître des tas, de filles. Et des biens plus jolies qu'elle. Des filles qui lui seraient plus proches aussi. L'espace d'une seconde elle se demande s'il se pouvait qu'il l'apprécie à la manière dont les chuchotis se répandaient dans les couloirs.
A cette seconde, il la rappelle à l'ordre et le cadre de ses réflexions se brisent. « J'avais la tête ailleurs. » Son bras effleure le sien, à s'y méprendre on la prendrait pour une fille de bonne famille. Depuis sa posture jusqu'à sa façon de se vêtir avec élégance. Mais elle ne doit pas se faire d'illusion. Cette soirée ce n'est que du faux. Et Ji Hwan en dépit de lui prêter un intérêt pour le moins prétendu, redeviendrait la bête froide et cinglante qui fait frémir les meubles et la vaisselles dans son château lugubre, esseulé.
Alors, elle se rendit compte d'un décalage qui ne tarda pas à faire tilte dans son tête. « Je devrais sans doute vous tutoyer lorsque nous serons en public. Ne m'en voulez pas, au moins pour ce soir. » Elle manque de garder son sérieux, parfaitement à l'aise dans ses hauts talons et sa robe de cocktail, sentant les regards brûler l'orée de sa peau et étrangement, la sensation n'est pas désagréable. « Les gens se demandent sans doute la raison pour laquelle vous gardez une stagiaire – la fille d'un actionnaire – à votre bras. Je me pose la même question qu'eux. » Et cela va sans dire que les dernières rumeurs rendent les choses ne serait-ce qu'un peu plus (trop) tendu entre eux.
Inconvenient Truth
La nouvelle a fait le tour de l'open-space. Elle a fait le tour de l'entreprise. Elle s'est propagée au dortoir puis elle a infiltré les murs de l'université. Trouble Maker est au courant de tout et ce n'est pas la première fois qu'elle révèle au grande jours ces petits secrets mal-interprétés qu'on ne voudrait pas voir s'ébruiter.
Dans le coin des stagiaires, chacun y va de sa petite blague mais derrière chaque trait d'humour se porte un coup assassin. Pour qui se prend-elle à flirter avec le fils du président ? Pour qui se prend-elle à lui faire les yeux doux et voler un homme à sa fiancée ? Ils ne comprennent sans doute pas cette relation étrange qui les relie. Celles d'anciens camarades d'université. L'histoire d'une complicité secrète et naissante se fichant pas mal des conventions et des contrats qui les unissent. Celle d'une simple stagiaire et du futur CFO de la même entreprise, qui n'ont rien à faire ensemble et que pourtant, tout porte à rassembler. Tout ça parce que son père est actionnaire. Cette fille-là pense qu'elle vaut mieux que tout le monde.
Plus elle y pense et plus elle se demande quelle folie l'a poussée à accepter. La question lui brûle les lèvres. Pourquoi moi ? Et pas une autre ? Il devait en connaître des tas, de filles. Et des biens plus jolies qu'elle. Des filles qui lui seraient plus proches aussi. L'espace d'une seconde elle se demande s'il se pouvait qu'il l'apprécie à la manière dont les chuchotis se répandaient dans les couloirs.
A cette seconde, il la rappelle à l'ordre et le cadre de ses réflexions se brisent. « J'avais la tête ailleurs. » Son bras effleure le sien, à s'y méprendre on la prendrait pour une fille de bonne famille. Depuis sa posture jusqu'à sa façon de se vêtir avec élégance. Mais elle ne doit pas se faire d'illusion. Cette soirée ce n'est que du faux. Et Ji Hwan en dépit de lui prêter un intérêt pour le moins prétendu, redeviendrait la bête froide et cinglante qui fait frémir les meubles et la vaisselles dans son château lugubre, esseulé.
Alors, elle se rendit compte d'un décalage qui ne tarda pas à faire tilte dans son tête. « Je devrais sans doute vous tutoyer lorsque nous serons en public. Ne m'en voulez pas, au moins pour ce soir. » Elle manque de garder son sérieux, parfaitement à l'aise dans ses hauts talons et sa robe de cocktail, sentant les regards brûler l'orée de sa peau et étrangement, la sensation n'est pas désagréable. « Les gens se demandent sans doute la raison pour laquelle vous gardez une stagiaire – la fille d'un actionnaire – à votre bras. Je me pose la même question qu'eux. » Et cela va sans dire que les dernières rumeurs rendent les choses ne serait-ce qu'un peu plus (trop) tendu entre eux.
LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Dim 1 Avr - 11:44 Citer EditerSupprimer
S’il devait être sincèrement honnête avec lui-même, il ne nierait pas qu’il appréciait So Yi, plus qu’il ne le faisait entendre par ses actions. N’importe qui qui connaissait Ji Hwan depuis un long moment verrait immédiatement ce fait – échanger des mots avec une stagiaire, aller jusqu’à se confesser de choses qu’il n’aurait jamais dites en temps normal, l’inviter à une soirée en tant que cavalière, c’étaient des actions que jamais il n’avait faites sans apprécier un minimum la personne. Alors, oui, si pour lui, c’était un concours de circonstances malheureuses qui l’avaient poussé à l’inviter ici ce soir-là, il savait aussi que ça n’était pas que ça ; loin de là. Là où il aurait pu, à la limite, faire fonctionner ses relations – des relations, il en avait, il savait très bien se lier avec des gens utiles – il avait préféré faire avec So Yi. Il avait trouvé ça plus simple et moins gênant pour son égo ; alors que demander à une stagiaire de l’accompagner aurait été, en temps normal, se rabaisser plus bas que terre. Oui, So Yi, elle avait quelque chose qu’il appréciait assez pour faire des choses qu’il n’aurait pas fait en temps normal.
Il n’avait pas trouvé nécessaire qu’elle précise qu’elle avait la tête ailleurs, il l’avait deviné tout seul. Il valait mieux qu’elle soit dans ses pensées à ce moment-là qu’à un instant où les regards seraient encore plus tournés vers eux, pour de bonnes raisons : c’était un gala organisé pour lui et il était venu accompagné d’une stagiaire au lieu de sa fiancée. D’un autre côté aussi, il appréciait l’idée que des rumeurs courent sur sa relation avec sa fiancée. Le moment où il allait formuler à son père la rupture de ses fiançailles approchait et moins ça paraissait soudain, mieux ça passerait – et peut-être même pourrait-il se servir des rumeurs entre lui et Ji Hwan pour l’aider dans cette tâche.
Si une grande majorité des regards s’étaient tournée vers eux, aucun n’avait encore osé venir vers Ji Hwan pour le saluer. Certains étaient trop occupés à essayer d’identifier la femme à son bras, d’autres jugeaient probablement impoli de se jeter sur lui dès son arrivée. Il porta très peu attention à la décoration de la salle, qu’il jugeait presque similaire aux galas précédemment organisés et chercha plutôt son père du regard quand il entendit So Yi lui parler. « Tutoie-moi mais surtout, ne m’appelle pas Monsieur Lim. » C’était le nom que tous les autres utiliseraient pour l’appeler, mais si sa cavalière l’appelait ainsi, ça allait sans doute relever la curiosité.
La question que sans doute, elle se posait depuis qu’il l’avait invité, traversa enfin ses lèvres. Il l’avait prévu et pourtant il ne savait pas quoi répondre, maintenant que c’était directement formulé de cette manière. Autant c’était une tâche très aisée de mentir aux autres en se faisant passer pour proche d’elle, afin de justifier son invitation, autant il ne pouvait pas la duper avec ça – elle savait aussi bien que lui que leur futur complicité ne serait qu’une mascarade. Leur relation se résumait en une seule soirée passée ensemble, durant laquelle il n’avait pas été un homme agréable. Son regard l’observa quelques secondes pour essayer de trouver rapidement une idée convaincante mais comme rien ne lui venait à l’esprit, il se retrouvait juste à la fixer silencieusement.
Il était certain qu’il l’avait invité pour une raison mais pourquoi, déjà ?
Ignorant combien de temps exactement était passé – mais espérant que ça ne faisait pas plus de quinze secondes – il se racla la gorge et dévia son regard vers autre chose. Admettre que sa fiancée lui faisait des faveurs qu’à condition qu’il rende un service lui ferait bien trop mal. Elle se vantait déjà assez du nez qu’elle lui avait cassé lorsqu’ils étaient enfants. Aussi, même si sa fiancée ne l’avait pas accompagné ici, il aurait pu demander à quelqu’un d’autre en dehors de So Yi, alors ça ne sonnait que comme une excuse insuffisante ; au final, il se rendit compte qu’il n’avait aucune raison précise pour lui avoir demandé à elle. « Il suffira de leur faire croire qu’on est suffisamment proche pour que je t’invite à un gala, ça coupera leur curiosité », affirma t-il en faisant le choix de ne répondre qu’à la première partie de la phrase. Il se tourna de nouveau vers elle. « Allons-y avec cette version… personne ne sait ici comment tu es devenue stagiaire dans mon entreprise, alors autant leur faire croire qu’on se connaissait avant et que c’est moi qui t’y es fait rentrer. Si je suis assez proche pour te faire rentrer par piston, tu seras assez proche pour venir en tant que cavalière. » Il se fichait pas mal que ça augmente les rumeurs à leur sujet, que ce soit un gros mensonge qu’il risquait de regretter quand il apprendrait la vérité sur le statut social de So Yi. Ce qui comptait, c’est que personne ne devine qu’il l’avait amené ici juste comme ça.
Inconvenient Truth
S’il devait être sincèrement honnête avec lui-même, il ne nierait pas qu’il appréciait So Yi, plus qu’il ne le faisait entendre par ses actions. N’importe qui qui connaissait Ji Hwan depuis un long moment verrait immédiatement ce fait – échanger des mots avec une stagiaire, aller jusqu’à se confesser de choses qu’il n’aurait jamais dites en temps normal, l’inviter à une soirée en tant que cavalière, c’étaient des actions que jamais il n’avait faites sans apprécier un minimum la personne. Alors, oui, si pour lui, c’était un concours de circonstances malheureuses qui l’avaient poussé à l’inviter ici ce soir-là, il savait aussi que ça n’était pas que ça ; loin de là. Là où il aurait pu, à la limite, faire fonctionner ses relations – des relations, il en avait, il savait très bien se lier avec des gens utiles – il avait préféré faire avec So Yi. Il avait trouvé ça plus simple et moins gênant pour son égo ; alors que demander à une stagiaire de l’accompagner aurait été, en temps normal, se rabaisser plus bas que terre. Oui, So Yi, elle avait quelque chose qu’il appréciait assez pour faire des choses qu’il n’aurait pas fait en temps normal.
Il n’avait pas trouvé nécessaire qu’elle précise qu’elle avait la tête ailleurs, il l’avait deviné tout seul. Il valait mieux qu’elle soit dans ses pensées à ce moment-là qu’à un instant où les regards seraient encore plus tournés vers eux, pour de bonnes raisons : c’était un gala organisé pour lui et il était venu accompagné d’une stagiaire au lieu de sa fiancée. D’un autre côté aussi, il appréciait l’idée que des rumeurs courent sur sa relation avec sa fiancée. Le moment où il allait formuler à son père la rupture de ses fiançailles approchait et moins ça paraissait soudain, mieux ça passerait – et peut-être même pourrait-il se servir des rumeurs entre lui et Ji Hwan pour l’aider dans cette tâche.
Si une grande majorité des regards s’étaient tournée vers eux, aucun n’avait encore osé venir vers Ji Hwan pour le saluer. Certains étaient trop occupés à essayer d’identifier la femme à son bras, d’autres jugeaient probablement impoli de se jeter sur lui dès son arrivée. Il porta très peu attention à la décoration de la salle, qu’il jugeait presque similaire aux galas précédemment organisés et chercha plutôt son père du regard quand il entendit So Yi lui parler. « Tutoie-moi mais surtout, ne m’appelle pas Monsieur Lim. » C’était le nom que tous les autres utiliseraient pour l’appeler, mais si sa cavalière l’appelait ainsi, ça allait sans doute relever la curiosité.
La question que sans doute, elle se posait depuis qu’il l’avait invité, traversa enfin ses lèvres. Il l’avait prévu et pourtant il ne savait pas quoi répondre, maintenant que c’était directement formulé de cette manière. Autant c’était une tâche très aisée de mentir aux autres en se faisant passer pour proche d’elle, afin de justifier son invitation, autant il ne pouvait pas la duper avec ça – elle savait aussi bien que lui que leur futur complicité ne serait qu’une mascarade. Leur relation se résumait en une seule soirée passée ensemble, durant laquelle il n’avait pas été un homme agréable. Son regard l’observa quelques secondes pour essayer de trouver rapidement une idée convaincante mais comme rien ne lui venait à l’esprit, il se retrouvait juste à la fixer silencieusement.
Il était certain qu’il l’avait invité pour une raison mais pourquoi, déjà ?
Ignorant combien de temps exactement était passé – mais espérant que ça ne faisait pas plus de quinze secondes – il se racla la gorge et dévia son regard vers autre chose. Admettre que sa fiancée lui faisait des faveurs qu’à condition qu’il rende un service lui ferait bien trop mal. Elle se vantait déjà assez du nez qu’elle lui avait cassé lorsqu’ils étaient enfants. Aussi, même si sa fiancée ne l’avait pas accompagné ici, il aurait pu demander à quelqu’un d’autre en dehors de So Yi, alors ça ne sonnait que comme une excuse insuffisante ; au final, il se rendit compte qu’il n’avait aucune raison précise pour lui avoir demandé à elle. « Il suffira de leur faire croire qu’on est suffisamment proche pour que je t’invite à un gala, ça coupera leur curiosité », affirma t-il en faisant le choix de ne répondre qu’à la première partie de la phrase. Il se tourna de nouveau vers elle. « Allons-y avec cette version… personne ne sait ici comment tu es devenue stagiaire dans mon entreprise, alors autant leur faire croire qu’on se connaissait avant et que c’est moi qui t’y es fait rentrer. Si je suis assez proche pour te faire rentrer par piston, tu seras assez proche pour venir en tant que cavalière. » Il se fichait pas mal que ça augmente les rumeurs à leur sujet, que ce soit un gros mensonge qu’il risquait de regretter quand il apprendrait la vérité sur le statut social de So Yi. Ce qui comptait, c’est que personne ne devine qu’il l’avait amené ici juste comme ça.
LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Lun 9 Avr - 16:13 Citer EditerSupprimer
Elle exhale d'un soupir amusé, un rire fin et léger qui glisse entre ses lèvres à la teinte rouge suprême. « Je n'y pensais pas mais je vous remercie pour cette précision. » Elle nargue d'une voix faussement reconnaissante. La tension est un terrain propice à parler pour ne rien dire. L'appeler Monsieur Lim en y accompagnant un tutoiement était une faute de débutante – elle n'est pas une débutante. Elle en sait toutefois suffisamment sur lui pour l'affirmer avec une certitude quasi exacte que s'il se permet de lui rappeler le plus élémentaire, ce n'est pas une vague question de stress. Il s'agit plutôt de répondre, d'avoir le dernier mot et de rester maître de la situation. Dans les rouages de leur manège après tout, il reste le patron et elle, la simple stagiaire à qui l'on ne demande pas son avis.
D'expérience, elle sait les manières à ne pas oublier, les conversations à tenir et le comportement à adopter. Dans ces moments où le masque tombe, seule face à elle-même, il lui arrive de maudire le destin, comme il s'est moqué d'elle en lui donnant les moyens pour faire partie d'un monde, mais pas la légitimité d'y appartenir. Sa position droite et maintenue, sa silhouette renversante et son sourire chaleureux. Elle a le verbe qui flatte et l'art de réclamer sans rien quémander.
Ce talent ne doit pas se perdre dans le flot grossier des classes moyennes.
A présent qu'il la fixe depuis de longues secondes, un nouveau sourire naît à la courbure de ses lèvres. Habile à esquiver la question, il répond comme il lui plaît, sur ce ton caractéristique qui lui sied bien. Au final, cette version n'est-elle pas, à quelques détails près, l'expression de la plus pure des vérités ? Elle tait ce commentaire déplacé et, lui laissant ce plaisir illusoire d'être maître de la situation, elle accroche son bras au sien dans un battement de cils. Il suffira, comme il dit, de faire croire qu'ils sont suffisamment proches... « Ce n'est pas le cas ? » Elle réplique pour provoquer chez lui cet embarras discret qui le rend perplexe et silencieux – elle s'en amuse bien que dans ces moments-là, elle lui trouve un charme indéniable. Finalement, elle hausse les épaules en faisant mine de réfléchir. « C'est la première fois que j'entends quelqu'un essayer de déguiser une embauche honnête en une promotion-canapé. » Elle lève les yeux et croise son regard. « Excusez-moi ! Mais c'est exactement ce à quoi ça ressemble » et elle le lui fait remarquer entre deux rires dont le tournure moqueuse, dans le sens bienveillant du terme, est palpable. « Les rumeurs circulent déjà assez vites pour en rajouter à notre contentieux... je saurai me montrer exemplaire et brillante de sorte à éclipser leurs questions indiscrètes, hm ? » Elle lève le menton dans un sourire charmeur, et les premiers convives s'approchent. Leur sourire sonne faux mais leur intérêt ne fait aucun doute. Ils les saluent chaudement de leurs voix mielleuses et s'inclinent. « Bonjour... bonjour... aigoo~ où est votre magnifique fiancée, elle n'a pas pu venir aujourd'hui ? » So Yi sourit mais elle n'est pas dupe, cette dame-là, elle vient de trouver le moyen le plus rustre et le plus condescendant pour l'éclipser et lui faire comprendre qu'elle n'a rien à faire ici.
Malgré ça, elle garde son sourire. Ce n'est pas à elle de répondre, elle le sait bien. Et Ji Hwan fera ça bien mieux qu'elle, elle le regarde et, imitant les yeux curieux des gens qui les entourent, attend sa réponse avec grand intérêt.
Inconvenient Truth
Elle exhale d'un soupir amusé, un rire fin et léger qui glisse entre ses lèvres à la teinte rouge suprême. « Je n'y pensais pas mais je vous remercie pour cette précision. » Elle nargue d'une voix faussement reconnaissante. La tension est un terrain propice à parler pour ne rien dire. L'appeler Monsieur Lim en y accompagnant un tutoiement était une faute de débutante – elle n'est pas une débutante. Elle en sait toutefois suffisamment sur lui pour l'affirmer avec une certitude quasi exacte que s'il se permet de lui rappeler le plus élémentaire, ce n'est pas une vague question de stress. Il s'agit plutôt de répondre, d'avoir le dernier mot et de rester maître de la situation. Dans les rouages de leur manège après tout, il reste le patron et elle, la simple stagiaire à qui l'on ne demande pas son avis.
D'expérience, elle sait les manières à ne pas oublier, les conversations à tenir et le comportement à adopter. Dans ces moments où le masque tombe, seule face à elle-même, il lui arrive de maudire le destin, comme il s'est moqué d'elle en lui donnant les moyens pour faire partie d'un monde, mais pas la légitimité d'y appartenir. Sa position droite et maintenue, sa silhouette renversante et son sourire chaleureux. Elle a le verbe qui flatte et l'art de réclamer sans rien quémander.
Ce talent ne doit pas se perdre dans le flot grossier des classes moyennes.
A présent qu'il la fixe depuis de longues secondes, un nouveau sourire naît à la courbure de ses lèvres. Habile à esquiver la question, il répond comme il lui plaît, sur ce ton caractéristique qui lui sied bien. Au final, cette version n'est-elle pas, à quelques détails près, l'expression de la plus pure des vérités ? Elle tait ce commentaire déplacé et, lui laissant ce plaisir illusoire d'être maître de la situation, elle accroche son bras au sien dans un battement de cils. Il suffira, comme il dit, de faire croire qu'ils sont suffisamment proches... « Ce n'est pas le cas ? » Elle réplique pour provoquer chez lui cet embarras discret qui le rend perplexe et silencieux – elle s'en amuse bien que dans ces moments-là, elle lui trouve un charme indéniable. Finalement, elle hausse les épaules en faisant mine de réfléchir. « C'est la première fois que j'entends quelqu'un essayer de déguiser une embauche honnête en une promotion-canapé. » Elle lève les yeux et croise son regard. « Excusez-moi ! Mais c'est exactement ce à quoi ça ressemble » et elle le lui fait remarquer entre deux rires dont le tournure moqueuse, dans le sens bienveillant du terme, est palpable. « Les rumeurs circulent déjà assez vites pour en rajouter à notre contentieux... je saurai me montrer exemplaire et brillante de sorte à éclipser leurs questions indiscrètes, hm ? » Elle lève le menton dans un sourire charmeur, et les premiers convives s'approchent. Leur sourire sonne faux mais leur intérêt ne fait aucun doute. Ils les saluent chaudement de leurs voix mielleuses et s'inclinent. « Bonjour... bonjour... aigoo~ où est votre magnifique fiancée, elle n'a pas pu venir aujourd'hui ? » So Yi sourit mais elle n'est pas dupe, cette dame-là, elle vient de trouver le moyen le plus rustre et le plus condescendant pour l'éclipser et lui faire comprendre qu'elle n'a rien à faire ici.
Malgré ça, elle garde son sourire. Ce n'est pas à elle de répondre, elle le sait bien. Et Ji Hwan fera ça bien mieux qu'elle, elle le regarde et, imitant les yeux curieux des gens qui les entourent, attend sa réponse avec grand intérêt.
LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Lun 9 Avr - 17:05 Citer EditerSupprimer
Il entendait avec certitude la pointe d’ironie dans l’intonation de So Yi. Pour être souvent celui qui utilisait ce genre de ton, il savait le reconnaître rapidement et comprendre son utilisation. Bien sûr que ne pas l’appeler Monsieur Lim était une évidence mais c’était reconnu : les erreurs les plus évidentes sont celles qui arrivent le plus souvent. Trop évidentes pour qu’on les prenne à leur juste valeur. Ce n’était pas la première fois qu’il s’apprêtait à mentir à une foule de gens qui lui mentait en retour, alors il savait de quoi il parlait. En revanche, c’était bien la première fois qu’il se retrouvait dans un gala avec comme invitée une stagiaire de son entreprise. Sans parler des rumeurs qui couraient sur les deux, l’idée était folle ; et normalement, il n’avait jamais des idées folles. Il avait toujours préféré la sécurité à l’aventure alors il était incapable d’expliquer pourquoi il finissait au bras de So Yi, qui ne se contentait pas de lui répondre avec un sarcasme évident mais qui n’en manquait pas une pour souligner tous les défauts de caractère de l’héritier. Elle lui rappelait vaguement Su Ah, qu’il avait approché pour ses relations et qui désormais n’arrêtait pas de le taquiner sur tout ce qui était attaquable.
Des points attaquables, Ji Hwan n’en manquait pas. Entre son hypocrisie sans nom, son regard envers les pauvres, son manque de sociabilité jusqu’au rejet qu’il avait essuyé de la part de la première femme dont il avait été amoureux, Ça restait encore un sujet très sensible chez lui, qui blessait sa fierté comme jamais quelque chose n’avait blessé sa fierté – même ramener une pauvre à ce gala l’aurait moins rabaissé – et pourtant, Su Ah était capable de le taquiner sur ça. So Yi, si elle était au courant de ça, ne s’en serait sans doute pas privée, selon lui.
De toute évidence, même si ça le mettait parfois mal-à-l’aise, il devait apprécier ce côté imprévu que So Yi et Su Ah partageaient. Il s’entendait bien avec les deux.
Il s’entendait même bien avec les trois : Miu aussi, elle avait ce côté-là.
Du regard au mouvement des lèvres de la stagiaire, il pouvait y lire un brin de moquerie. Elle n’avait pas besoin de préciser pourquoi, c’était évident que les longues secondes de silence qui avaient suivi la question montraient combien lui-même ne pouvait expliquer rationnellement son choix. Pour la carrure du patron, ça baissait en crédibilité. Il esquive de nouveau son regard, fixant droit devant lui pour ne pas encore faire face à ce jugement lisible mais il ne pouvait pas aussi facilement ignorer la question qu’elle venait de lui poser. Pour le coup, il ne comprenait vraiment pas : que souhaitait-elle entendre de sa part exactement ? Qu’il l’appréciait ? Ça lui coûterait bien trop pour l’affirmer, d’autant plus qu’il ne s’en était même pas vraiment rendu compte lui-même. Elle avait pourtant l’air bien décidé à lui soutirer quelque chose, puisque sans aucune gêne, elle évoquait même la promotion-canapé et leurs rumeurs – et il n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait répondre. Est-ce qu’elle plaisantait, et dans ce cas, devrait-il faire de même ou bien était-elle sérieuse ? Est-ce qu’elle sous-entendait vraiment que quelque chose se passait entre eux ? Cette idée le mit vraiment mal-à-l’aise : et quelque part, elle avait largement matière à se faire des idées. Un patron qui reste tard dans l’entreprise pour qu’elle rentre en sécurité, le même patron qui l’invite dans un gala où elle n’a pas sa place… « Je ne veux pas dire qu’on s’entend mal, mais pas comme ça. » Et il comprit, après l’avoir dit, que sa phrase laissait encore plus de place à So Yi pour le taquiner dessus, si tel était réellement son objectif. Lui qui était si habile avec les mots, il devrait prendre des cours pour savoir formuler mieux ses pensées : dès que ça concernait un quelconque attachement, il ne savait plus comment s’y prendre.
Aux sourires hypocrites et à la question beaucoup trop déplacée des premiers invités qui s’étaient dirigés vers eux, Ji Hwan se contenta d’esquisser un sourire charmeur. Il laissa échapper un rire largement hypocrite à cette remarque qui, même si elle était dite sur un ton léger, était loin d’être une plaisanterie.« Je pense qu’elle n’aurait pas vraiment aimé être ici… vous savez, elle ne sait pas grand-chose à propos de l’entreprise de mes parents. » Dit-il sur un taux de confidences, sachant pertinemment où est-ce que ça pouvait amener. Il aurait sans doute était plus prudent des mois avant mais il ne donnait plus d’importance à ça désormais : Na Bae se fichait d’avoir des rumeurs pareilles sur elle et si des rumeurs commençaient à courir sur leur couple qui commençait à battre de l’aile, alors ça l’arrangerait : la rupture des fiançailles qu’il voulait demander bientôt ne passerait que mieux. « Mais pourquoi, ma cavalière ne vous correspond pas ? » Un brin désolé pour So Yi qui doit subir une discussion à son propos comme si elle n’était pas là, il avait jugé que c’était la meilleure façon de rendre la femme en face d’elle aussi mal-à-l’aise qu’elle avait essayé de les mettre, Ji Hwan et So Yi.
Inconvenient Truth
Il entendait avec certitude la pointe d’ironie dans l’intonation de So Yi. Pour être souvent celui qui utilisait ce genre de ton, il savait le reconnaître rapidement et comprendre son utilisation. Bien sûr que ne pas l’appeler Monsieur Lim était une évidence mais c’était reconnu : les erreurs les plus évidentes sont celles qui arrivent le plus souvent. Trop évidentes pour qu’on les prenne à leur juste valeur. Ce n’était pas la première fois qu’il s’apprêtait à mentir à une foule de gens qui lui mentait en retour, alors il savait de quoi il parlait. En revanche, c’était bien la première fois qu’il se retrouvait dans un gala avec comme invitée une stagiaire de son entreprise. Sans parler des rumeurs qui couraient sur les deux, l’idée était folle ; et normalement, il n’avait jamais des idées folles. Il avait toujours préféré la sécurité à l’aventure alors il était incapable d’expliquer pourquoi il finissait au bras de So Yi, qui ne se contentait pas de lui répondre avec un sarcasme évident mais qui n’en manquait pas une pour souligner tous les défauts de caractère de l’héritier. Elle lui rappelait vaguement Su Ah, qu’il avait approché pour ses relations et qui désormais n’arrêtait pas de le taquiner sur tout ce qui était attaquable.
Des points attaquables, Ji Hwan n’en manquait pas. Entre son hypocrisie sans nom, son regard envers les pauvres, son manque de sociabilité jusqu’au rejet qu’il avait essuyé de la part de la première femme dont il avait été amoureux, Ça restait encore un sujet très sensible chez lui, qui blessait sa fierté comme jamais quelque chose n’avait blessé sa fierté – même ramener une pauvre à ce gala l’aurait moins rabaissé – et pourtant, Su Ah était capable de le taquiner sur ça. So Yi, si elle était au courant de ça, ne s’en serait sans doute pas privée, selon lui.
De toute évidence, même si ça le mettait parfois mal-à-l’aise, il devait apprécier ce côté imprévu que So Yi et Su Ah partageaient. Il s’entendait bien avec les deux.
Il s’entendait même bien avec les trois : Miu aussi, elle avait ce côté-là.
Du regard au mouvement des lèvres de la stagiaire, il pouvait y lire un brin de moquerie. Elle n’avait pas besoin de préciser pourquoi, c’était évident que les longues secondes de silence qui avaient suivi la question montraient combien lui-même ne pouvait expliquer rationnellement son choix. Pour la carrure du patron, ça baissait en crédibilité. Il esquive de nouveau son regard, fixant droit devant lui pour ne pas encore faire face à ce jugement lisible mais il ne pouvait pas aussi facilement ignorer la question qu’elle venait de lui poser. Pour le coup, il ne comprenait vraiment pas : que souhaitait-elle entendre de sa part exactement ? Qu’il l’appréciait ? Ça lui coûterait bien trop pour l’affirmer, d’autant plus qu’il ne s’en était même pas vraiment rendu compte lui-même. Elle avait pourtant l’air bien décidé à lui soutirer quelque chose, puisque sans aucune gêne, elle évoquait même la promotion-canapé et leurs rumeurs – et il n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait répondre. Est-ce qu’elle plaisantait, et dans ce cas, devrait-il faire de même ou bien était-elle sérieuse ? Est-ce qu’elle sous-entendait vraiment que quelque chose se passait entre eux ? Cette idée le mit vraiment mal-à-l’aise : et quelque part, elle avait largement matière à se faire des idées. Un patron qui reste tard dans l’entreprise pour qu’elle rentre en sécurité, le même patron qui l’invite dans un gala où elle n’a pas sa place… « Je ne veux pas dire qu’on s’entend mal, mais pas comme ça. » Et il comprit, après l’avoir dit, que sa phrase laissait encore plus de place à So Yi pour le taquiner dessus, si tel était réellement son objectif. Lui qui était si habile avec les mots, il devrait prendre des cours pour savoir formuler mieux ses pensées : dès que ça concernait un quelconque attachement, il ne savait plus comment s’y prendre.
Aux sourires hypocrites et à la question beaucoup trop déplacée des premiers invités qui s’étaient dirigés vers eux, Ji Hwan se contenta d’esquisser un sourire charmeur. Il laissa échapper un rire largement hypocrite à cette remarque qui, même si elle était dite sur un ton léger, était loin d’être une plaisanterie.« Je pense qu’elle n’aurait pas vraiment aimé être ici… vous savez, elle ne sait pas grand-chose à propos de l’entreprise de mes parents. » Dit-il sur un taux de confidences, sachant pertinemment où est-ce que ça pouvait amener. Il aurait sans doute était plus prudent des mois avant mais il ne donnait plus d’importance à ça désormais : Na Bae se fichait d’avoir des rumeurs pareilles sur elle et si des rumeurs commençaient à courir sur leur couple qui commençait à battre de l’aile, alors ça l’arrangerait : la rupture des fiançailles qu’il voulait demander bientôt ne passerait que mieux. « Mais pourquoi, ma cavalière ne vous correspond pas ? » Un brin désolé pour So Yi qui doit subir une discussion à son propos comme si elle n’était pas là, il avait jugé que c’était la meilleure façon de rendre la femme en face d’elle aussi mal-à-l’aise qu’elle avait essayé de les mettre, Ji Hwan et So Yi.
LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Lun 9 Avr - 22:51 Citer EditerSupprimer
Elle le sent qui hésite et qui ne sait plus où se mettre. Sans doute le charisme naufragé d'un homme très habile dans la sphère professionnelle et qui l’est un peu moins dans l’agenda de sa vie personnelle. Dans son humble bonté, elle ferait mieux de venir à sa rescousse et de ne pas lui laisser l'illusion qu'à son tour, elle se serait fait de fausses idées sur les raisons qui l'ont poussé lui, à l'inviter parader à son bras à l'occasion de l'une des soirées les plus importantes de l'entreprise... Et si So Yi avait été suffisamment naïve pour se laisser berner, sans doute qu'elle y aurait cru.
Il y a ce moment de flottement dans l’air entre ce qu’il dit et la réaction qu’il espère obtenir d’elle pour mettre fin à ce silence pesant et ne pas se donner l’impression d’être plus pataud qu’il n’en a déjà l’air. Elle s'offre le choix de deux options. Souligner son malaise et le taquiner sur le chemin pentu sur lequel il s'est aventuré. Ou jouer la bonne âme qui prétend ne rien avoir entendu en un sourire poli. Mais imprévisible, elle en saisit une troisième et croise les bras contre sa poitrine. « Monsieur Lim. Il y a d'autres manières de dire à quelqu'un que l'on apprécie qu'elle n'est pas à notre goût. » Elle lève les yeux au ciel, ce Monsieur Lim ci n'ayant rien de trop poli au contraire, elle l'a prononcé comme l'on s'amuserait à taquiner un copain sur ses façons de faire.
Subitement interrompus dans leurs chamailleries à base de réponses fuyantes et contre-argumentaires malicieux, elle se rend compte qu'il est bien plus facile d'en apprendre sur lui quand elle n'est pas celle qui pose les questions. Ce n'est pas seulement de savoir qu'il est fiancé qui lui fait tendre l'oreille, si ce n'était que ça elle ne s'en serait pas inquiétée, après tout, personne ici n'est sans savoir que l'héritier est promis à une héritière – schéma antique devenu trop classique.
C'est plutôt l'amertume dans sa voix qui lui fait lever le sourcil. Un soupçon de quelque chose qui laisse perplexe quant à la nature de la relation, comme s'il parlait d'une sœur compliquée et énervante plutôt que d'une future épouse. Elle admire son sourire, aimable comme il en a rarement l'air et se demande ce qu'il cache. C'est alors que deux paires d'yeux se tournent vers elle et la détaillent sans chercher à se faire discrets. So Yi se pare de son plus beau sourire, paumes plates contre son ventre et s'incline de façon chaleureuse. « Enchantée, je suis Hong So Yi. Je travaille en collaboration avec Ji Hwan-ssi, mon père est actionnaire. » Le jugement laisse place à de grandes exclamations, comme s'ils se connaissaient depuis toujours. A la question « Où est votre père ? » elle s'empresse de répondre sans même avoir besoin de réfléchir. « Un voyage d'affaire. Il n'a malheureusement pas pu être présent pour cette grande occasion mais je ne doute pas que vous aurez de nombreuses occasions d'échanger lors des prochains événements qu'organisera le comité. » Parfaite. Pourtant ces gens-là, elle le jure, elle ne les a jamais rencontré. Elle pivote sur ses talons, élégante au bras du nouveau président. « Oppa. Je vais nous chercher à boire, d'accord ? »
Elle s'éclipse et récupère deux coupes de champagne. Pour certains, le moyen de se saouler pour oublier l'ennui mortel de ces soirées pompeuses. Pour d'autres, le moyen de se donner un genre et d'occuper ses mains avec style et élégance.
Mais alors qu'elle rejoint Ji Hwan, son prénom lancé dans la foule la fait grincer des dents. « So Yi-ssi ! Qu'est-ce que vous faites là ? Je ne pensais pas que les stagiaires seraient invités, où sont vos camarades ? » Elle sourit et prend le temps de s'arrêter bien que l'envie n'y soit pas. Cet homme-là est l'un de ceux de la pire espèce, à surcharger les autre de travail et glisser son regard sale sous les jupettes volantes. Il repère les deux coupes de champagne. « Besoin de compagnie ? »
Elle inspire. Elle n'a pas envie de s'éterniser. Encore moins de laisser penser à Ji Hwan qu'elle l'a planté à sa propre soirée.
Inconvenient Truth
Elle le sent qui hésite et qui ne sait plus où se mettre. Sans doute le charisme naufragé d'un homme très habile dans la sphère professionnelle et qui l’est un peu moins dans l’agenda de sa vie personnelle. Dans son humble bonté, elle ferait mieux de venir à sa rescousse et de ne pas lui laisser l'illusion qu'à son tour, elle se serait fait de fausses idées sur les raisons qui l'ont poussé lui, à l'inviter parader à son bras à l'occasion de l'une des soirées les plus importantes de l'entreprise... Et si So Yi avait été suffisamment naïve pour se laisser berner, sans doute qu'elle y aurait cru.
Il y a ce moment de flottement dans l’air entre ce qu’il dit et la réaction qu’il espère obtenir d’elle pour mettre fin à ce silence pesant et ne pas se donner l’impression d’être plus pataud qu’il n’en a déjà l’air. Elle s'offre le choix de deux options. Souligner son malaise et le taquiner sur le chemin pentu sur lequel il s'est aventuré. Ou jouer la bonne âme qui prétend ne rien avoir entendu en un sourire poli. Mais imprévisible, elle en saisit une troisième et croise les bras contre sa poitrine. « Monsieur Lim. Il y a d'autres manières de dire à quelqu'un que l'on apprécie qu'elle n'est pas à notre goût. » Elle lève les yeux au ciel, ce Monsieur Lim ci n'ayant rien de trop poli au contraire, elle l'a prononcé comme l'on s'amuserait à taquiner un copain sur ses façons de faire.
Subitement interrompus dans leurs chamailleries à base de réponses fuyantes et contre-argumentaires malicieux, elle se rend compte qu'il est bien plus facile d'en apprendre sur lui quand elle n'est pas celle qui pose les questions. Ce n'est pas seulement de savoir qu'il est fiancé qui lui fait tendre l'oreille, si ce n'était que ça elle ne s'en serait pas inquiétée, après tout, personne ici n'est sans savoir que l'héritier est promis à une héritière – schéma antique devenu trop classique.
C'est plutôt l'amertume dans sa voix qui lui fait lever le sourcil. Un soupçon de quelque chose qui laisse perplexe quant à la nature de la relation, comme s'il parlait d'une sœur compliquée et énervante plutôt que d'une future épouse. Elle admire son sourire, aimable comme il en a rarement l'air et se demande ce qu'il cache. C'est alors que deux paires d'yeux se tournent vers elle et la détaillent sans chercher à se faire discrets. So Yi se pare de son plus beau sourire, paumes plates contre son ventre et s'incline de façon chaleureuse. « Enchantée, je suis Hong So Yi. Je travaille en collaboration avec Ji Hwan-ssi, mon père est actionnaire. » Le jugement laisse place à de grandes exclamations, comme s'ils se connaissaient depuis toujours. A la question « Où est votre père ? » elle s'empresse de répondre sans même avoir besoin de réfléchir. « Un voyage d'affaire. Il n'a malheureusement pas pu être présent pour cette grande occasion mais je ne doute pas que vous aurez de nombreuses occasions d'échanger lors des prochains événements qu'organisera le comité. » Parfaite. Pourtant ces gens-là, elle le jure, elle ne les a jamais rencontré. Elle pivote sur ses talons, élégante au bras du nouveau président. « Oppa. Je vais nous chercher à boire, d'accord ? »
Elle s'éclipse et récupère deux coupes de champagne. Pour certains, le moyen de se saouler pour oublier l'ennui mortel de ces soirées pompeuses. Pour d'autres, le moyen de se donner un genre et d'occuper ses mains avec style et élégance.
Mais alors qu'elle rejoint Ji Hwan, son prénom lancé dans la foule la fait grincer des dents. « So Yi-ssi ! Qu'est-ce que vous faites là ? Je ne pensais pas que les stagiaires seraient invités, où sont vos camarades ? » Elle sourit et prend le temps de s'arrêter bien que l'envie n'y soit pas. Cet homme-là est l'un de ceux de la pire espèce, à surcharger les autre de travail et glisser son regard sale sous les jupettes volantes. Il repère les deux coupes de champagne. « Besoin de compagnie ? »
Elle inspire. Elle n'a pas envie de s'éterniser. Encore moins de laisser penser à Ji Hwan qu'elle l'a planté à sa propre soirée.
LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Mer 11 Avr - 11:32 Citer EditerSupprimer
Il n’avait pas vraiment voulu formuler qu’elle n’était pas à son goût mais il était reconnaissant si elle le prenait comme ça. Ça lui évitait d’avoir à le dire plus clairement : il n’y a rien entre eux et il n’y a rien pour qu’elle se méprenne sur une quelconque relation entre eux. Il n’était pas ce genre d’homme.
Aux hypocrites qui leur faisaient leur spectacle, Ji Hwan fit aussi le sien. C’était dans le monde dans lequel il était le plus à l’aise parce qu’il n’avait pas besoin d’être honnête avec lui-même. Il n’était pas gêné des confidences que pouvaient faire les autres parce qu’ils n’étaient, eux non plus, pas honnêtes. C’était le monde dans lequel il avait grandi et pourtant, d’une certaine façon, il commençait à vouloir des relations un peu plus claires aussi. Ou plutôt, inconsciemment, ça devait faire un moment qu’il désirait ça, puisque les personnes avec qui ils se sentaient vraiment proches n’avaient rien de cette hypocrisie qui régnait ici. D’ailleurs, lui-même, en dehors de ces lieux-là, n’entretenait pas ça et était trop honnête. Enfin : honnête sans jamais dire les choses directement quand ça concernait ses sentiments, c’était plus exact. C’était difficile pour lui de dire « désolé », « je t’aime », « je ne t’en veux pas ». Même à sa sœur, même à son cousin, il lui avait fallu des années pour réussir à les dire. Il était le type de personne qui provoquait les malentendus de la part des autres.
Ji Hwan-ssi. Ça doit faire un long moment que personne ne l’a appelé comme ça. D’une certaine façon, son nom doit tant évoquer des choses désagréables que peu de personnes l’appellent comme ça. Pour So Yi, c’était différent : elle n’était pas dans un statut adéquat pour l’appeler par son prénom. Il écouta avec attention la réponse à propos du père de la stagiaire. Il savait que son père était actionnaire mais il n’avait pas le souvenir de l’avoir vu une seule fois dans des fêtes de ce style : ni lui, ni elle en tant que représentante.
Il remarqua une légère surprise sur le visage de la dame quand elle l’appela oppa, et lui-même avait eu du mal à contenir son expression. C’était, de toute évidence, le seul moyen qu’elle avait pour l’appeler si ils voulaient se faire passer pour des proches. Mais très peu de personnes, en dehors de sa sœur, ne l’appelait oppa. Il n’était pas rempli d’amis proches, après tout ; et il évitait un maximum les filles dans son entourage, par peur de devenir violent avec elle. Il répondit avec un sourire à So Yi : « D’accord, merci. » et elle s’absenta.
Il tint le crachoir à la dame un bon nombre de minutes avant qu’elle ne juge qu’elle n’avait plus rien d’intéressant à dire. Il observa sa montre et réfléchit quelques instants : il ignorait combien de temps ça faisait, mais sans doute trop. Pourquoi elle n’était pas de retour ? Il se dirigea vers les tables avec le champagne et il retrouva So Yi en compagnie d’un employé de l’entreprise. Il ignorait la relation qu’ils entretenaient mais ça n’avait pas l’air d’être une bonne ambiance. Il se dirigea vers elle et prit de la main de So Yi la coupe en trop. « Je me demandais où tu étais passée. » affirma t-il sur un ton gentil, qu’il n’aurait jamais employé en temps normal. Il regarda ensuite l’homme devant elle : il avait déjà vu son visage mais il avait oublié son prénom. « De quoi vous parlez ? »
Inconvenient Truth
Il n’avait pas vraiment voulu formuler qu’elle n’était pas à son goût mais il était reconnaissant si elle le prenait comme ça. Ça lui évitait d’avoir à le dire plus clairement : il n’y a rien entre eux et il n’y a rien pour qu’elle se méprenne sur une quelconque relation entre eux. Il n’était pas ce genre d’homme.
Aux hypocrites qui leur faisaient leur spectacle, Ji Hwan fit aussi le sien. C’était dans le monde dans lequel il était le plus à l’aise parce qu’il n’avait pas besoin d’être honnête avec lui-même. Il n’était pas gêné des confidences que pouvaient faire les autres parce qu’ils n’étaient, eux non plus, pas honnêtes. C’était le monde dans lequel il avait grandi et pourtant, d’une certaine façon, il commençait à vouloir des relations un peu plus claires aussi. Ou plutôt, inconsciemment, ça devait faire un moment qu’il désirait ça, puisque les personnes avec qui ils se sentaient vraiment proches n’avaient rien de cette hypocrisie qui régnait ici. D’ailleurs, lui-même, en dehors de ces lieux-là, n’entretenait pas ça et était trop honnête. Enfin : honnête sans jamais dire les choses directement quand ça concernait ses sentiments, c’était plus exact. C’était difficile pour lui de dire « désolé », « je t’aime », « je ne t’en veux pas ». Même à sa sœur, même à son cousin, il lui avait fallu des années pour réussir à les dire. Il était le type de personne qui provoquait les malentendus de la part des autres.
Ji Hwan-ssi. Ça doit faire un long moment que personne ne l’a appelé comme ça. D’une certaine façon, son nom doit tant évoquer des choses désagréables que peu de personnes l’appellent comme ça. Pour So Yi, c’était différent : elle n’était pas dans un statut adéquat pour l’appeler par son prénom. Il écouta avec attention la réponse à propos du père de la stagiaire. Il savait que son père était actionnaire mais il n’avait pas le souvenir de l’avoir vu une seule fois dans des fêtes de ce style : ni lui, ni elle en tant que représentante.
Il remarqua une légère surprise sur le visage de la dame quand elle l’appela oppa, et lui-même avait eu du mal à contenir son expression. C’était, de toute évidence, le seul moyen qu’elle avait pour l’appeler si ils voulaient se faire passer pour des proches. Mais très peu de personnes, en dehors de sa sœur, ne l’appelait oppa. Il n’était pas rempli d’amis proches, après tout ; et il évitait un maximum les filles dans son entourage, par peur de devenir violent avec elle. Il répondit avec un sourire à So Yi : « D’accord, merci. » et elle s’absenta.
Il tint le crachoir à la dame un bon nombre de minutes avant qu’elle ne juge qu’elle n’avait plus rien d’intéressant à dire. Il observa sa montre et réfléchit quelques instants : il ignorait combien de temps ça faisait, mais sans doute trop. Pourquoi elle n’était pas de retour ? Il se dirigea vers les tables avec le champagne et il retrouva So Yi en compagnie d’un employé de l’entreprise. Il ignorait la relation qu’ils entretenaient mais ça n’avait pas l’air d’être une bonne ambiance. Il se dirigea vers elle et prit de la main de So Yi la coupe en trop. « Je me demandais où tu étais passée. » affirma t-il sur un ton gentil, qu’il n’aurait jamais employé en temps normal. Il regarda ensuite l’homme devant elle : il avait déjà vu son visage mais il avait oublié son prénom. « De quoi vous parlez ? »
LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Dim 22 Avr - 17:36 Citer EditerSupprimer
Ce ne sont pas des mots qui sortent naturellement et pourtant, elle arrive à les faire sonner comme s'ils se connaissaient depuis longtemps. Oppa. Les yeux de ceux à qui ils faisaient la conversation se sont arrondis. Elle peut même sentir avec quelle surprise Ji Hwan s'est redressé et comme il s'est crispé à l'entendre ronronner de l'affectif. So Yi est à l'aise dans cet élément. Elle s'en va en virevoltant dans sa combinaison hors de prix. Elle a le sourire. Ce même sourire qu'elle a vu aux lèvres de Ji Hwan et que vraiment, elle ne pensait jamais lui découvrir. C'est étrange comme son charme froid demeure mais son mépris se fane en société. Wait. Il lui avait dit merci. Pas qu'elle le prenne pour un gros rustre en dépit de sa cote de popularité en chute libre dans les sondages sympathie. Mais dans sa façon de se comporter, pour la première fois aujourd'hui, il s'était adressé à elle comme à une égale. Riche en surprise, à plusieurs égards, cette soirée se révélait pour le moins agréable.
Ce qui lui fit perdre la réalité de vue quelques instants.
Dans un milieu à dominante professionnelle, elle ne tarda pas à croiser les regards de ceux qu'elle côtoyait depuis quelques semaines au bureau. L'un d'eux l'interpella et elle ne put lui échapper. Ça y est, à croire qu'à force de trop-de-chance, sa bonne étoile l'avait lâchée. « Ooohh, So Yi-ssi ? Je ne savais pas que vos parents détenaient des actions. » Il s'enquit avec un regain d'intérêt. Mais malgré tout ce qu'elle aimait vanter les prestiges de sa vie rêvée, So Yi n'avait aucune envie de s'étaler face à cet homme-là dont les remarques tendancieuses restaient assez subtiles pour ne pas être pointées du doigt au risque de se voir accuser d'un humour trop pauvre. Un rictus aux lèvres, elle s'inclina suffisamment sans chercher à un faire trop. « Veuillez m'excuser- » mais il retint son bras sans cesser d'étaler son sourire de façade. « So Yi-ssi, j'ai entendu que vous faisiez du très bon travail, que diriez-vous d'une place dans mon équipe~ » Elle retire son bras sans chercher à paraître excédée. « Je vous remercie. » Mais pas le je vous remercie qui sous-entend une réflexion... plutôt celui qui met fin à la conversation. C'est plus élégant que de lui répondre plutôt crever.
Le temps passe. Elle ferait mieux de prendre la poudre d'escampette au risque de redevenir citrouille si d'aventure, Ji Hwan se prenait à croire qu'elle lui avait mis un plan à sa propre soirée... mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il vienne à elle avec légèreté et bienveillance, mettant au garde à vous l'employé dont la cravate mal-nouée retrouva rapidement ses honneurs. Sauvée. Et un sourire soulagé vint inonder ses traits de poupée. « Ah ! J'ai rencontré Monsieur Kim en chemin, nous avons rapidement parlé... il supervise une équipe de travail au même étage. » Elle fit, prétextant lui prêter un intérêt qu'à son sens, il n'aurait même pas mérité.
Il s'incline à plusieurs reprises et scande son identité sur un ton militaire de dévotion extrême. So Yi ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel en portant à ses lèvres un premier toast. A présent qu'elle croise son regard, elle voit comme ses pupilles rondes la dévisagent. Et elle aime beaucoup ça. Cette sensation de puissance au bras d'un homme important. Et l'idée que son regard sale ait pu traîner sur celle qui se promène au bras du nouveau président est un moyen de pression qu'elle apprécie tout particulièrement. « De travail... principalement. » Elle répond sur un ton enjoué. « Mais ce n'est pas très important. Monsieur Kim était sur le point de partir... je me trompe ? » Elle fait à l'attention du cadre en mauvaise posture. « Mwo ? Ah, ye, ye ! So Yi-ssi. Monsieur le Président. »
Sa veste au bras, So Yi le regarde s'éloigner et soupire. Puis son regard se pose à nouveau sur Ji Hwan. « Monsieur le Président ? C'est de cette façon qu'il faut s'adresser à vous maintenant ? » Elle fait remarquer sur un ton joueur. Elle pourrait s'habituer à l'appeler Oppa.
Inconvenient Truth
Ce ne sont pas des mots qui sortent naturellement et pourtant, elle arrive à les faire sonner comme s'ils se connaissaient depuis longtemps. Oppa. Les yeux de ceux à qui ils faisaient la conversation se sont arrondis. Elle peut même sentir avec quelle surprise Ji Hwan s'est redressé et comme il s'est crispé à l'entendre ronronner de l'affectif. So Yi est à l'aise dans cet élément. Elle s'en va en virevoltant dans sa combinaison hors de prix. Elle a le sourire. Ce même sourire qu'elle a vu aux lèvres de Ji Hwan et que vraiment, elle ne pensait jamais lui découvrir. C'est étrange comme son charme froid demeure mais son mépris se fane en société. Wait. Il lui avait dit merci. Pas qu'elle le prenne pour un gros rustre en dépit de sa cote de popularité en chute libre dans les sondages sympathie. Mais dans sa façon de se comporter, pour la première fois aujourd'hui, il s'était adressé à elle comme à une égale. Riche en surprise, à plusieurs égards, cette soirée se révélait pour le moins agréable.
Ce qui lui fit perdre la réalité de vue quelques instants.
Dans un milieu à dominante professionnelle, elle ne tarda pas à croiser les regards de ceux qu'elle côtoyait depuis quelques semaines au bureau. L'un d'eux l'interpella et elle ne put lui échapper. Ça y est, à croire qu'à force de trop-de-chance, sa bonne étoile l'avait lâchée. « Ooohh, So Yi-ssi ? Je ne savais pas que vos parents détenaient des actions. » Il s'enquit avec un regain d'intérêt. Mais malgré tout ce qu'elle aimait vanter les prestiges de sa vie rêvée, So Yi n'avait aucune envie de s'étaler face à cet homme-là dont les remarques tendancieuses restaient assez subtiles pour ne pas être pointées du doigt au risque de se voir accuser d'un humour trop pauvre. Un rictus aux lèvres, elle s'inclina suffisamment sans chercher à un faire trop. « Veuillez m'excuser- » mais il retint son bras sans cesser d'étaler son sourire de façade. « So Yi-ssi, j'ai entendu que vous faisiez du très bon travail, que diriez-vous d'une place dans mon équipe~ » Elle retire son bras sans chercher à paraître excédée. « Je vous remercie. » Mais pas le je vous remercie qui sous-entend une réflexion... plutôt celui qui met fin à la conversation. C'est plus élégant que de lui répondre plutôt crever.
Le temps passe. Elle ferait mieux de prendre la poudre d'escampette au risque de redevenir citrouille si d'aventure, Ji Hwan se prenait à croire qu'elle lui avait mis un plan à sa propre soirée... mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il vienne à elle avec légèreté et bienveillance, mettant au garde à vous l'employé dont la cravate mal-nouée retrouva rapidement ses honneurs. Sauvée. Et un sourire soulagé vint inonder ses traits de poupée. « Ah ! J'ai rencontré Monsieur Kim en chemin, nous avons rapidement parlé... il supervise une équipe de travail au même étage. » Elle fit, prétextant lui prêter un intérêt qu'à son sens, il n'aurait même pas mérité.
Il s'incline à plusieurs reprises et scande son identité sur un ton militaire de dévotion extrême. So Yi ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel en portant à ses lèvres un premier toast. A présent qu'elle croise son regard, elle voit comme ses pupilles rondes la dévisagent. Et elle aime beaucoup ça. Cette sensation de puissance au bras d'un homme important. Et l'idée que son regard sale ait pu traîner sur celle qui se promène au bras du nouveau président est un moyen de pression qu'elle apprécie tout particulièrement. « De travail... principalement. » Elle répond sur un ton enjoué. « Mais ce n'est pas très important. Monsieur Kim était sur le point de partir... je me trompe ? » Elle fait à l'attention du cadre en mauvaise posture. « Mwo ? Ah, ye, ye ! So Yi-ssi. Monsieur le Président. »
Sa veste au bras, So Yi le regarde s'éloigner et soupire. Puis son regard se pose à nouveau sur Ji Hwan. « Monsieur le Président ? C'est de cette façon qu'il faut s'adresser à vous maintenant ? » Elle fait remarquer sur un ton joueur. Elle pourrait s'habituer à l'appeler Oppa.
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Mar 1 Mai - 14:54 Citer EditerSupprimer
Ce n’était pas surprenant que la présence de So Yi ici étonne ceux de l’entreprise dont le poste est plus haut. Ce n’est pas courant de voir une stagiaire dans une fête remplie d’actionnaires, et comme ils ignoraient probablement la position de ses parents, ils devaient s’imaginer beaucoup de choses. Cela dit, encore une fois, Ji Hwan ne pouvait pas les blâmer pour se faire des cinémas. Il avait invité à une party faite en son honneur, non pas sa fiancée, non pas la fille d’un PDG, mais une stagiaire de son entreprise dont personne ne connaissait ses parents actionnaires. Avec les rumeurs qui couraient déjà à leur sujet, ça ne pouvait qu’attirer encore plus de regards ; et ce peu importe combien ils essayaient de se faire passer pour des amis de longues dates. Ceux qui voulaient y voir autre chose le verrait et peut-être était-ce qui avait le moins tort dans leur façon de regarder les choses. Parce qu’après tout, il y avait bien quelque chose.
Il ne porta pas la coupe de champagne qu’il avait prise à la bouche. Comme une grande majorité de personnes ici, pour ne pas dire tout le monde, elle ignorait qu’il n’avait jamais bu et ne boirai jamais la moindre goutte d’alcool. C’était une interdiction qu’il s’était posé à lui-même et qu’il n’avait jamais regrettée en voyant l’état dans lequel l’alcool mettait les autres. Malgré tout, dans des soirées aussi importantes, il ne pouvait pas refuser les coupes de champagne, alors il les prenait et ne les buvait pas, tantôt disant que c’est sa première coupe, tantôt disant que c’est sa cinquième, alors que c’est la même. Dans les repas importants, il y allait de la même façon. Il laissait les personnes importantes remplir son verre, puisqu’il était impoli de le refuser, mais il ne buvait pas. Quand ceux-ci affirmaient qu’il n’avait rien bu, il affirmait avec une assurance déconcertante que c’était son troisième verre mais qu’il avait bu discrètement. En tout, il avait développé des dizaines de techniques pour ne pas avoir à affirmer, dans la haute société, qu’il ne buvait pas d’alcool. C’était la base des grands repas et des grandes fêtes, c’était aussi la base de la société coréenne, où le simple fait de servir un verre à quelqu’un avait un sens immense.
Il défigura de manière insisté l’homme qui retenait So Yi contre son gré – parce qu’il avait vu de loin la situation – mais il ne fit pas de remarque déplacée à son sujet, bien qu’il n’en pensait pas moins. « Oh, vraiment ? Je n’en avais pas entendu parler. » Ou peut-être que si, mais il n’y donnait aucune importance. Ji Hwan ne pouvait pas le dire mais il appréciait la façon polie mais intelligente de So Yi de dire à l’homme de s’en aller rapidement. C’était sans doute mieux pour tout le monde de ne pas s’attarder sur une telle situation. Il n’avait pas prévu de mal traiter un des employés de l’entreprise en cette soirée. Il acquiesça en le voyant s’incliner et il disparut de la façon la plus rapide possible.
Il observa So Yi quand elle lui adressa la parole et un sourire sarcastique vint se dessiner sur son visage. « Bien que de ta bouche, « oppa » m’aille étonnement bien, c’est en effet mieux de s’adresser en moi en disant monsieur le président. » la taquina t-il.
Inconvenient Truth
Ce n’était pas surprenant que la présence de So Yi ici étonne ceux de l’entreprise dont le poste est plus haut. Ce n’est pas courant de voir une stagiaire dans une fête remplie d’actionnaires, et comme ils ignoraient probablement la position de ses parents, ils devaient s’imaginer beaucoup de choses. Cela dit, encore une fois, Ji Hwan ne pouvait pas les blâmer pour se faire des cinémas. Il avait invité à une party faite en son honneur, non pas sa fiancée, non pas la fille d’un PDG, mais une stagiaire de son entreprise dont personne ne connaissait ses parents actionnaires. Avec les rumeurs qui couraient déjà à leur sujet, ça ne pouvait qu’attirer encore plus de regards ; et ce peu importe combien ils essayaient de se faire passer pour des amis de longues dates. Ceux qui voulaient y voir autre chose le verrait et peut-être était-ce qui avait le moins tort dans leur façon de regarder les choses. Parce qu’après tout, il y avait bien quelque chose.
Il ne porta pas la coupe de champagne qu’il avait prise à la bouche. Comme une grande majorité de personnes ici, pour ne pas dire tout le monde, elle ignorait qu’il n’avait jamais bu et ne boirai jamais la moindre goutte d’alcool. C’était une interdiction qu’il s’était posé à lui-même et qu’il n’avait jamais regrettée en voyant l’état dans lequel l’alcool mettait les autres. Malgré tout, dans des soirées aussi importantes, il ne pouvait pas refuser les coupes de champagne, alors il les prenait et ne les buvait pas, tantôt disant que c’est sa première coupe, tantôt disant que c’est sa cinquième, alors que c’est la même. Dans les repas importants, il y allait de la même façon. Il laissait les personnes importantes remplir son verre, puisqu’il était impoli de le refuser, mais il ne buvait pas. Quand ceux-ci affirmaient qu’il n’avait rien bu, il affirmait avec une assurance déconcertante que c’était son troisième verre mais qu’il avait bu discrètement. En tout, il avait développé des dizaines de techniques pour ne pas avoir à affirmer, dans la haute société, qu’il ne buvait pas d’alcool. C’était la base des grands repas et des grandes fêtes, c’était aussi la base de la société coréenne, où le simple fait de servir un verre à quelqu’un avait un sens immense.
Il défigura de manière insisté l’homme qui retenait So Yi contre son gré – parce qu’il avait vu de loin la situation – mais il ne fit pas de remarque déplacée à son sujet, bien qu’il n’en pensait pas moins. « Oh, vraiment ? Je n’en avais pas entendu parler. » Ou peut-être que si, mais il n’y donnait aucune importance. Ji Hwan ne pouvait pas le dire mais il appréciait la façon polie mais intelligente de So Yi de dire à l’homme de s’en aller rapidement. C’était sans doute mieux pour tout le monde de ne pas s’attarder sur une telle situation. Il n’avait pas prévu de mal traiter un des employés de l’entreprise en cette soirée. Il acquiesça en le voyant s’incliner et il disparut de la façon la plus rapide possible.
Il observa So Yi quand elle lui adressa la parole et un sourire sarcastique vint se dessiner sur son visage. « Bien que de ta bouche, « oppa » m’aille étonnement bien, c’est en effet mieux de s’adresser en moi en disant monsieur le président. » la taquina t-il.
LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Mar 8 Mai - 22:22 Citer EditerSupprimer
Elle reste abasourdie, incapable de lui associer ce je-ne-sais-quoi de bonne humeur, venu de nulle part. Est-ce qu'elle a bien entendu ? D'ordinaire la première à s'adresser aux gens de façon légère et déstabilisante, elle n'a jamais soupçonné chez lui ce brin de malice qu'elle lui découvre ce soir. Quelque chose d'étonnant. De surprenant. Mais de follement rafraîchissant mais amenant à ses lèvres qu'il évoque sans s'y attarder, un sourire amusé, de presque complicité. « Parce qu'il vous sied bien ou parce qu'il vous plaît bien ? » Elle insiste sur la seconde proposition avec un aplomb déroutant. Elle mélange, lorsqu'elle s'adresse à lui, ce savant équilibre entre le trop poli et le pas assez. Curieuse originalité de la stagiaire qui semble oublier à qui elle s'adresse, non pas à un ami, non pas à un égal, mais au président de la société pour laquelle elle travaille. Ni plus, ni moins.
Cet élan de témérité, elle ne le doit qu'à lui et à son sourire qu'elle découvre. Elle jurerait l'avoir entendu la tutoyer pour la première fois mais avec lui, elle ne saurait dire avec certitude sur quel temps la valse commence. Au final, So Yi n'en dira pas un mot mais dans son regard, qu'il l'ait senti ou non, elle lui en est reconnaissante d'avoir surgi à cet instant, et de l'avoir tirée des griffes d'un loup bien trop connu des bruits qui courent les couloirs de l'entreprise. Elle qui n'est pourtant pas l'archétype de la demoiselle en détresse, qui n'aime pas même avoir de pensées trop fleur bleue qui tendent à l'existence du prince charmant. Mais il y a dans sa voix ce grain d'assurance, de pouvoir et de fermeté... quelque chose auquel, elle l'admet, il est difficile de résister.
Dans ce court instant hors du temps, elle en oublie ce qu'il se passe autour d'eux. Les rumeurs iront bon train dès demain, avant même que le weekend n'ait le temps de toucher à sa fin. Mais elle balaye ces considérations d'un revers de la main. « Dans ce cas, Monsieur le Président » elle lève sa coupe pour trinquer délicatement contre la sienne. Elle esquisse un sourire à minauder son titre, qui lui glisse presque comme une prière du bout de ses lèvres rouge passion. « J'ai hâte d'entendre votre discours. » Bien que comme prévu, la rumeur aille bon train, un groupe de jeunes cadres à peine plus âgés que le président lui-même semblant leur porter bien plus d'intérêt qu'ils ne le devraient. Mais leurs coupes de Champagne habilement glissées devant leurs lèvres ne sauraient cacher à elles seules ce qu'il se dit entre eux. Sommes-nous dans une dictature ? Il faudrait obéir à la Société car il n'y a qu'elle seule pour dicter ce qui est bien et ce qui ne l'est pas. Soyi lève les yeux au ciel. « J'ai peur que ma présence ici ne vous attire plus d'ennuis que prévu. Je m'arrangerai pour ne pas vous mettre dans l'embarras vis à vis de vos pairs. » Elle ne dit pas ça sur le ton de la complaisance et de la soumission, comme de trop nombreuses filles peuvent le faire de nos jours. D'ailleurs, si ça ne tenait qu'à elle, elle en jouerait bien plus, de toute cette histoire... à s'enticher d'un homme riche et puissant, que risquerait-elle après tout ?
Le pari est risqué.
Mais le jeu en vaudrait bien la chandelle.
Inconvenient Truth
Elle reste abasourdie, incapable de lui associer ce je-ne-sais-quoi de bonne humeur, venu de nulle part. Est-ce qu'elle a bien entendu ? D'ordinaire la première à s'adresser aux gens de façon légère et déstabilisante, elle n'a jamais soupçonné chez lui ce brin de malice qu'elle lui découvre ce soir. Quelque chose d'étonnant. De surprenant. Mais de follement rafraîchissant mais amenant à ses lèvres qu'il évoque sans s'y attarder, un sourire amusé, de presque complicité. « Parce qu'il vous sied bien ou parce qu'il vous plaît bien ? » Elle insiste sur la seconde proposition avec un aplomb déroutant. Elle mélange, lorsqu'elle s'adresse à lui, ce savant équilibre entre le trop poli et le pas assez. Curieuse originalité de la stagiaire qui semble oublier à qui elle s'adresse, non pas à un ami, non pas à un égal, mais au président de la société pour laquelle elle travaille. Ni plus, ni moins.
Cet élan de témérité, elle ne le doit qu'à lui et à son sourire qu'elle découvre. Elle jurerait l'avoir entendu la tutoyer pour la première fois mais avec lui, elle ne saurait dire avec certitude sur quel temps la valse commence. Au final, So Yi n'en dira pas un mot mais dans son regard, qu'il l'ait senti ou non, elle lui en est reconnaissante d'avoir surgi à cet instant, et de l'avoir tirée des griffes d'un loup bien trop connu des bruits qui courent les couloirs de l'entreprise. Elle qui n'est pourtant pas l'archétype de la demoiselle en détresse, qui n'aime pas même avoir de pensées trop fleur bleue qui tendent à l'existence du prince charmant. Mais il y a dans sa voix ce grain d'assurance, de pouvoir et de fermeté... quelque chose auquel, elle l'admet, il est difficile de résister.
Dans ce court instant hors du temps, elle en oublie ce qu'il se passe autour d'eux. Les rumeurs iront bon train dès demain, avant même que le weekend n'ait le temps de toucher à sa fin. Mais elle balaye ces considérations d'un revers de la main. « Dans ce cas, Monsieur le Président » elle lève sa coupe pour trinquer délicatement contre la sienne. Elle esquisse un sourire à minauder son titre, qui lui glisse presque comme une prière du bout de ses lèvres rouge passion. « J'ai hâte d'entendre votre discours. » Bien que comme prévu, la rumeur aille bon train, un groupe de jeunes cadres à peine plus âgés que le président lui-même semblant leur porter bien plus d'intérêt qu'ils ne le devraient. Mais leurs coupes de Champagne habilement glissées devant leurs lèvres ne sauraient cacher à elles seules ce qu'il se dit entre eux. Sommes-nous dans une dictature ? Il faudrait obéir à la Société car il n'y a qu'elle seule pour dicter ce qui est bien et ce qui ne l'est pas. Soyi lève les yeux au ciel. « J'ai peur que ma présence ici ne vous attire plus d'ennuis que prévu. Je m'arrangerai pour ne pas vous mettre dans l'embarras vis à vis de vos pairs. » Elle ne dit pas ça sur le ton de la complaisance et de la soumission, comme de trop nombreuses filles peuvent le faire de nos jours. D'ailleurs, si ça ne tenait qu'à elle, elle en jouerait bien plus, de toute cette histoire... à s'enticher d'un homme riche et puissant, que risquerait-elle après tout ?
Le pari est risqué.
Mais le jeu en vaudrait bien la chandelle.
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