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Inconvenient Truth (#JIYI)

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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Mer 9 Mai - 18:51
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Ce n’était pas connu de beaucoup de monde car Ji Hwan n’était pas l’homme le plus social que l’université ou l’entreprise ait vu, bien au contraire. Seul un groupe de personnes très restreint savait qu’il savait plaisanter, mais qu’il avait un humour assez sanglant par moments, ou taquin d’autres fois. Autant qu’il aimait bien ce côté-là chez les autres, et surtout chez So Yi, il savait l’avoir aussi. Il ne se le permettait pas souvent, en revanche. Déjà parce que des gens le prenaient assez mal parfois, aussi parce qu’il était, au fond, assez content de la réputation qu’il avait. Ça lui allait d’être vu comme l’homme renfermé qu’il renvoyait, grâce à ça, il n’avait pas beaucoup de monde qui lui tournait autour. Enfin, il y en avait de plus en plus ces derniers temps, mais c’était parce que sans le remarquer, il avait lui aussi commencé à changer.

Toujours était-il que pendant quelques courtes secondes, il put lire le brin de surprise dans le regard de sa cavalière après qu’il ait parlé. C’était quelque chose auquel il était si habitué. Tout le monde réagissait de cette façon les premières fois où il ne restait pas juste neutre à la provocation, mais qu’il provoquait lui-même indirectement. Peut-être aussi, que ce n’était pas le genre de choses que devrait dire un patron à une stagiaire. C’était même certain qu’il ne devrait pas continuer de se dévoiler. Mais au point où il en était, allait-ce réellement changer quoi que ce soit ? Dans tous les cas, les gens qui les regardaient chuchotaient probablement des paroles hypocrites à leur égard. Dans tous les cas, il lui sera renvoyé que ce n’était pas normal de ramener une stagiaire ici. Et c’était vrai. Mais ce qui était encore moins normal, c’était de se sentir à l’aise avec elle, suffisamment pour que mimer être proches n’était pas si compliqué. C’était même plutôt évident.

Il se doutait qu’elle ne resterait pas sans réponse à ça. Il avait répondu ça justement pour qu’elle réponde quelque chose, d’ailleurs ; et elle n’avait pas déçu ses attentes. Son sourire s’agrandit légèrement, si peu que c’était probablement invisible, puis il haussa les épaules. Il préférait laisser la question en suspend, parce que c’était plus amusant ainsi, parce que c’était probablement mieux pour lui qu’il ne s’interroge pas sur la question, s’il ne voulait pas découvrir quelque chose de plus étonnant encore que la situation dans laquelle il était. La question sans réponse, So Yi passa à autre chose et tendit son verre de champagne vers le sien, dont il avait presque oublié l’existence. La boisson ne l’attirait pas et ne l’avait jamais attirée. Au contraire, il éprouvait un dégoût total de ça, mais c’était les règles de la société, la politesse basique de trinquer avec quelqu’un, alors il le fit. Mais il ne porta pas la coupe à la bouche. « Ça ne sera qu’un discours travaillé par d’autres personnes de toute façon. Rien de spontané ou qui vienne de moi. » Les discours étaient, dans tous les cas, très basiques. Il fallait toujours dire la même chose, remercier les mêmes gens, agir de la même façon. Il était habitué à ça. Bien loin était le temps où monter sur cette scène le rendait nerveux.

Il observa discrètement ce que So Yi regardait de temps à autres. Il ignorait si c’était la première party qu’elle faisait, mais c’était sans doute une des premières où elle était au bras du personnage principale de la soirée, vu comment elle réagissait. Il n’était pas rare d’avoir des personnes qui chuchotent à notre passage des mots faits pour être discrètement entendus par le concerné. Ça arrivait toujours, dans cette fausse politesse qui régnait ici. Ça arrivait encore plus quand on était l’homme fermé mais important qu’était Lim Ji Hwan. « Ce n’est pas ta présence ici le problème, mais la leur. » expliqua t-il. Qu’il vienne seul, accompagné de sa fiancé, de sa sœur ou d’une stagiaire, ils trouveraient toujours quelque chose à dire. Pour ses gens-là, le simple fait de naître dans une famille de riche qui offrait des privilèges étaient un prétexte pour crier au loup. L’existence même de Ji Hwan les dérangeait. « Ignore-les. Tu t’y feras. »

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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Dim 20 Mai - 16:51
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Un fin sourire étire ses lèvres à son commandement. « Monsieur le Président, » elle commence sur un ton qui n'en finit pas d'être railleur « vous avez une drôle de façon de parler de vos employés. » Ce pourrait être un reproche pour peu qu'elle n'ait pas l'irrésistible envie de répondre à ses attentes et de les ignorer. De toutes ces choses pour lesquelles So Yi est douée, ignorer les chiens de rue et les brebis galeuses restait sans doute l'un de ses plus grands talents. On pourrait le lui reprocher. Mais elle sait que la première pierre ne pourrait lui être jetée par Ji Hwan. Ils étaient pareils.

A l'aura caméléon, l'étudiante se coule dans le moule avec une facilité déconcertante. Elle est habituée aux soirées mondaines. Aux grands événements. A ceux qui ramènent du beau monde et qui lui laissent l'opportunité de jouer son rôle avec brio. « Ne vous faites pas tant de soucis pour moi. » Elle lance dans un regard espiègle, quitte à faire preuve de complicité à sens unique. Elle aime souligner chez cet homme froid les indices de son comportement protecteur qu'il ignore sans doute. « Que ma présence soit un problème pour eux ne m'empêchera pas de dormir cette nuit. » Indirectement, c'est pour lui qu'elle s'inquiète. Première nouvelle, la voilà qui serait en passe de développer une nouvelle sensibilité à l'altruisme ? Impossible. Lui semble se foutre éperdument de l'image qu'il renvoie. Difficile de ne pas y voir un côté mauvais garçon fortement appréciable... Mais So Yi quant à elle y trouve son profit. Au bras d'un homme riche et puissant, elle serait folle de refuser l'invitation d'un homme si classe, prêt à donner l'illusion que pour elle, il  délaisserait son attitude froide et antipathique. Comme si elle était l'exception.

Les rumeurs iront bon train. Bonnes ou mauvaises, au final, elle était au centre de l'attention et c'est exactement ça, qu'elle aime. Plutôt que de faire taire les mauvaises langues, elle préfère les faire jaser pour que quitte à parler, ils aient de quoi couvrir toute une soirée sur les manières de cette stagiaire un peu trop entreprenante auprès de l'homme de la soirée. « Je ne suis pas si facile à impressionner vous savez. » Sa main glisse sous son menton et le bout de ses doigts effleure le haut de sa joue. Elle papillonne des cils pour marquer le contraste, de façon exagérée mais lui seul le sait. Les autres se diront sans doute qu'elle n'a aucune pudeur à flirter ouvertement avec un homme fiancé. Mais elle est aussi comme ça So Yi. Elle aime attirer les regards, les convoitises et les jalousies.

Quittant sa coupe de champagne du bout des lèvres, elle sourit. « Je suis déçue. » Difficile d'y croire. « Mais je ne suis pas vraiment étonnée. » Elle parle de son discours, qu'il clame sans honte ne pas être le sien. « Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose ici, ce soir, dans ces soirées, qui soit entièrement vrai ? » Analyse philosophique. Psychologique. Sociologique. Ce serait sans doute l'un des pires sujets à étudier.

L'ombre d'un sourire énigmatique passe sur ses lèvres. « Lorsque je vous écouterai et que je vous applaudirai, je ferai semblant de ne rien en savoir. » Du reste, sa coupe de champagne qui n'en désemplit pas ne lui échappe pas. Et ce n'est pas la première fois qu'elle le remarque. « Je ne suis pas non plus une grande fan de ce champagne. » Elle n'en pense pas un mot et pourtant dépose discrètement sa coupe sur le rebord d'un meuble en guise de solidarité.

Fine observatrice, elle est plutôt douée pour cerner les gens.
Il n'y a que de cette manière que l'on parvint à leur mentir aussi facilement.

LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Sam 2 Juin - 16:48
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Il ne pouvait nier que parler ainsi des employés de l’entreprise de son père n’était peut-être pas convenable mais il ne pouvait pas affirmer qu’il les appréciait. Quelque part, il pouvait comprendre leur comportement. Beaucoup d’entre eux étaient issus de familles bien moins importantes que la sienne et faisaient de leur mieux pour gravir les échelles de l’entreprise, alors que quelqu’un comme lui, né dans une famille importante, allait de toute façon être président de l’entreprise. Ils pensaient sans aucun doute que c’était sans difficulté, qu’être né fils du CEO était une grâce du ciel et que Ji Hwan n’avait jamais eu à travailler dur pour mériter la place qui lui était attribuée ce soir-là, et celle qui lui serait attribuée dans une dizaine d’années. Ils étaient aussi, sans aucun doute, jaloux. C’était compréhensible mais malgré tout, Ji Hwan ne supportait pas ça. Il avait beau fréquenter des personnes par pur intérêt, il était quelqu’un de nature assez honnête. Il ne niait pas du tout son côté profiteur et ne le cachait pas non plus. Lorsqu’il voulait quelque chose, il le disait clairement et il faisait des efforts pour l’avoir sans s’en prendre aux autres. Du coup , il ne supportait pas quand d’autres essayaient de le rabaisser pour monter. Ils devraient faire des efforts dans leur travail plutôt que dans la construction des rumeurs… « Ce sont des employés qui se croient tout permis parce qu’ils ont grimpé seuls dans la société… alors que même si à une époque, pour monter, ils ont fourni beaucoup d’efforts, désormais ils se reposent tant sur leurs acquis que leur efficacité et utilité est bien plus inférieure que celle des stagiaires comme toi. » expliqua t-il, calmement.

Il n’était pas certain d’avoir réellement montré de l’inquiétude à son sujet et pourtant, s’il repensait aux mots qu’il avait prononcés, c’était clairement la sensation qu’ils donnaient. Au final, si, il avait dû s’inquiéter quelques secondes que les mauvaises intentions de certains l’atteignent. « C’est une bonne chose de ne pas être intimidée par les autres. » Ça l’aurait embêté qu’elle soit touchée par des propos malveillants, qu’il aurait indirectement provoqué puisqu’il l’avait invitée ici. Il était peut-être mal placé pour critiquer ces gens-là. Même si désormais il ne s’en vantait pas et il voudrait s’excuser envers ces personnes, il avait lui-même harcelé des gens pour leurs statuts sociaux à une époque. Il était toujours quelqu’un qui regardait de haut les pauvres mais il n’approuvait quand même pas son comportement de l’époque. L’attitude de So Yi fit tout-de-même sourire Ji Hwan. N’importe qui qui regardait cette scène pouvait penser qu’elle essayait de lui faire du charme. Elle ne devait décidément pas craindre les rumeurs si elle agissait ainsi avec un homme fiancé.

Il hocha la tête à l’affirmation de sa cavalière. Elle n’avait pas tort, et c’était ainsi pour toutes les fêtes de la haute société : tout était faux. Des sourires aux compliments, tout était calculé pour que cela ait un impact particulier. Dans un tel environnement, il était si simple pour Ji Hwan de s’y fondre qu’il n’était pas mal-à-l’aise. Au contraire, il savait qu’ici au moins, personne ne serait vexé par son hypocrisie. Socialement parlant, il s’en sortait bien mieux ici que dans la vie de tous les jours. Personne ne lui avait jamais appris à se comporter de manière spontanée et agréable, après tout. Il hocha la tête silencieusement. De toute évidence, tout le monde se doutait que ce n’était pas son vrai discours à lui alors même si elle montrait qu’elle le savait, ça ne causerait pas forcément un gros souci. Il observa cela dit avec beaucoup plus d’intérêt la jeune femme poser son verre et il eut un sourire en coin à sa remarque. Il ne doutait pas de la qualité du champagne. Pour les amateurs, il devait être très bon et ça l’amusait qu’elle s’empêche de le boire et affirme qu’il était mauvais pour simplement faire comme lui. Ce serait presque un sourire moqueur qu’il avait sur le visage, mais il était aussi touché. Ce n’était peut-être que du show pour bien paraître mais renoncer à un champagne que l’on appréciait pour lui, qui n’était pas sympathique, c’était quelque chose qu’il n’avait pas imaginé. Il tendit sa coupe vers So Yi, toujours amusé. « Bois ma coupe. Je suis certain que le champagne est bon, seulement je ne bois jamais d’alcool. » Il ne le précisait pas forcément mais il jugeait qu’il pouvait le dire dans ces circonstances-là.

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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Sam 23 Juin - 23:50
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Elle n'est pas honnête. Elle les utilise comme des pièces sur son échiquier, prête à tenir la reine en échec et mat avec un simple pion. Mais s'il y a bien une chose qu'elle haït plus que sa propre malhonnêteté, c'est la médiocrité et l'arrogance de ceux qui pourtant, ne sont bons à rien.

Un rictus discret apparaît sur ses lèvres. So Yi ne s’en cache pas par honte de se faire taxer de narcissisme. Elle aime les compliments. Elle cherche le compliment. Elle n’a pas la fibre adorable, cette gêne typiquement coréenne qui les pousse toutes à s’effacer au moyen d'une teinte rose et légère aux pommettes. Elle est naturelle, sanguine et caractérielle. Parce que ce sont ces filles-là qui réussissent, et pas les nunuches dont le verbe ne vole pas plus haut que les pâquerettes qu'elles glissent à leurs tresses de petites filles parfaites. « J’aime à penser que je suis unique et indispensable. Ne me noyez pas dans le flot des autres stagiaires, Monsieur le Président. Je saurai faire mieux que tous réunis. » Promesse incisive ou simple note d'humour piquant, elle porte une dernière fois la coupe de champagne à ses lèvres en observant le cadre guindé de la soirée.

En réalité, la considération qu’il soit un homme fiancé lui effleurait l’esprit sans vraiment provoquer de prise de conscience. Elle n’est personne pour lui dicter son comportement envers les autres, envers sa famille et envers sa promise. Elle doute qu’il soit le genre d’homme facilement influençable et manipulable, à qui l’on donne un sermon pour le recadrer dans le droit chemin. D’autant plus qu’elle n’a rien à se reprocher. Des hommes lui faisaient du rentre-dedans à longueur de journée mais étrangement, quoi que moins froid que d’habitude lorsqu’il agissait à son égard, Ji Hwan n’avait jamais eu la moindre parole déplacée, pas même le moindre geste ambigu qui lui aurait valu de se poser des questions. Quitte à être honnête dans la malhonnêteté, So Yi se fiche pas mal du rôle qu’elle joue pour lui, ici, ce soir auprès des autres. En étant invitée à cet événement qu’il n’aurait jamais fallu manquer, elle s’assurait un réseau et des connaissances qui pourraient lui servir. Alors oui, elle y voyait du profit… mais dans cet univers basé sur les apparences et le cash-flow généré par telle ou telle personne, qui oserait prétendre être venu par pur esprit d’altruisme et de charité ?

Mais à peine une coupe disparaît qu'une seconde réapparaît. « Et c'est de cette manière qu'à chacune des soirées auxquelles vous apparaissez, vous parvenez à ne jamais finir ivre sur la table du restaurant ? » Elle récupère la coupe entre ses mains et observe les fines bulles remonter à la surface avant d'admettre, souriante : « je pensais juste que vous teniez bien l'alcool... je pourrais être déçue mais au final, il n'est pas écrit dans mon contrat que je dois désobéir aux ordres. » Elle admet sur un ton narquois en portant la coupe à ses lèvres. Bah tiens. « Je bois à votre santé. » Avant d'hésiter et d'arquer un sourcil d'une voix faussement suspicieuse. « J'espère que vous ne saoulez pas toutes les stagiaires avec ce champagne. » Touche d'humour ou tentative de flirt, elle même ne saurait le dire.

La nuit file. La soirée bat son plein. Mais ce soir, son téléphone ne cesse de vibrer. Appa (3) appels manqués. Elle l'ignore à nouveau, pour la quatrième fois et reporte son attention sur le Président que la salle toute entière applaudit à présent pour délivrer son discours.

Et c'est un peu l'histoire de Cendrillon qui se répète.
Soyi sent que son carrosse l'attend au bas de l'allée. Il redeviendra citrouille comme toujours, ce n'est qu'une question de temps à présent...

LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Dim 24 Juin - 12:44
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Ji Hwan appréciait le bon travail plus que la bonne position, ces derniers temps. C’était assez surprenant venant de lui, qui avait toujours mis un point d’honneur à la profession de quelqu’un, à l’argent que sa position lui rapportait. Il trouvait cela important, ça n’avait pas changé du tout au tout – mais il préférait quelqu’un qui travaillait ardûment pour bien faire que quelqu’un qui gagnait bien sa vie sans aucun effort. Sans doute une influence apportée par les personnes de son entourage qui avait changées, par une évolution normale de son point de vue avec l’âge. Il restait cependant le même : pour lui, il fallait travailler ardûment dans une grande entreprise pour être considéré. Ce n’était pas un dur labeur dans le restaurant ou le magasin du coin qui était suffisant pour être reconnu. Il ne perdait pas ses valeurs, Ji Hwan avait toujours été, et serait sans doute toujours, un homme qui priorisait la richesse. Il pouvait faire des exceptions, il pouvait être moins condescendant avec les pauvres grâce au temps, mais il restait un gosse de riche dont la vie n’avait tourné qu’autour des comptes en banque remplis, à qui on n’avait jamais rien appris d’autre que comment garder ces mêmes comptes pleins.

Et pourtant, il se surprenait lui-même par moment. Il prenait moins de plaisir à cirer les chaussures d’un homme de haute position qu’avant. Il trouvait presque indécent que certains d’entre eux se pensent si haut par rapport à ceux qui contribuaient à la société plus activement. Sans doute était-il de ces hommes qui se pensaient supérieurs grâce à leur position – il ne l’avait jamais nié – mais il ne se permettait pas pour autant de se la couler douce. Il avait des morales, des valeurs. Il refusait d’être riche s’il ne fournissait pas un travail qui le lui permettait et il avait toujours passé des heures dans son travail, dans ses études, oubliant sa propre vie et ses besoins afin de mériter ce qui lui avait été donné. Ji Hwan n’était pas l’homme si condescendant qu’il disait être.

Il comprenait où voulait en venir So Yi avait ses mots. Les deux se ressemblaient sur plus de points qu’on ne pourrait le croire. Ji Hwan refusait aussi d’être présenté comme un « chaebol » comme tant d’autres. C’était aussi ce qui l’avait poussé à faire tant d’efforts. Il avait voulu devenir ce chaebol froid mais compétent, celui qui était déjà directeur financier. « Il faudra travailler dur pour le montrer de manière indéniable, dans ce cas. » se contenta t-il de répondre calmement. Il avait été témoin de l’efficacité de la stagiaire et il ne doutait pas vraiment de la véracité de ces paroles. Seulement, pour être démarqué des autres, ce n’était pas que lui qui devait le remarquer et l’admettre mais n’importe qui, même ceux qui n’aimaient pas l’idée. Les plus grands ennemis de Ji Hwan, ceux qui cherchaient la moindre chose pour le rabaisser, ne pouvaient nier la haute position qu’il avait eue à un jeune âge, ses bons résultats quand il était étudiant et le respect qu’il imposait autour de lui. C’était ça, pour lui, être unique et indispensable.

« J’estime que bien tenir l’alcool n’est pas quelque chose dont on devrait se vanter ni même un compliment. C’est simplement prouver de manière détournée qu’on a trop de fois été ivre-mort pour qu’une grande dose d’alcool ne nous fasse effet. » Il exprimait son point de vue, peut-être un peu sèchement, comme toujours lorsque ce sujet était abordé. L’amour que les coréens, et le monde enter, vouait à la boisson lui échappait complètement. C’était pourtant prouvé que l’alcool n’avait rien, rien du tout de bon pour la santé. On bannissait les drogues pour être addictives, on bannissait la cigarette pour être dangereuse mais on encourageait la boisson alors qu’elle était les deux en même temps. Mais il avait souvent été décrit comme « vieux-jeu » quand il affirmait les choses ainsi – soit, si être vieux-jeu signifiait avoir les pieds sur Terre. Il eut tout-de-même un sourire en coin à la remarque de la jeune femme. Il n’était plus réellement surpris par ces mots, c’était presque comme s’il s’attendait qu’elle réponde à chacune de ses répliques quelque chose de provocateur. « Je ne te laisserai pas être saoule. Je ne supporte pas ça. » Il avait déjà du mal quand c’était un homme qui l’était mais lorsque c’était une jeune femme, il trouvait cela encore plus intenable. Pas parce qu’il pensait scandaleux qu’une femme boive mais parce que ça lui rappelait les images de sa mère bourrée et celles de sa sœur qui avait bien trop apprécié ces effets aussi.

Des applaudissements un peu trop enthousiastes masquèrent les quelques chuchotements lorsque le nom de Ji Hwan fut prononcé avant qu’il ne prononce son discours. Il savait de quoi parlait les gens, il se doutait que son apparition avait une stagiaire refaisait surface. Mais au fond c’était sans doute mieux ainsi – il préférait cela que venir avec sa fiancée et s’entendre poser des questions sur le prochain héritier qui devrait être mis en route le plus vite possible. Il ne supportait pas leur manque de pudeur. Na Bae était une amie d’enfance, comme une sœur qu’il ne toucherait jamais. Sur le devant d’une mini-scène, dans le silence le plus total, il commença à prononcer un court discours, bref, dont il avait déjà oublié les mots juste après les avoir dits. Ce n’était que quelques lignes apprises par coeur, sans sincérité – une coupe de champagne prise à la volée montée en l’air pour trinquer à l’entreprise, et une fausse gorgée bue face à tout le monde. Puis la soirée reprit son cours normal dès le moment où il redescendit pour chercher So Yi au milieu des autres.

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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Dim 24 Juin - 16:49
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Elle avait manqué le discours. Non par volonté de prendre l’air sur un coin de la terrasse isolée, mais par devoir et par respect pour son père qui s’impatientait de l’attendre et de passer sa vie à courir pour elle. « Je t’avais dit de venir un peu plus tard, » avait-elle sèchement répliqué en répondant à un énième appel. On dit souvent qu’à la famille on ne fait ni les courbettes, ni les usuelles bienséances. Mais parfois, même souvent, So Yi s’en voulait d’être comme ça.

Elle avait été une enfant douce et agréable, qui aidait ses parents et valorisait leurs efforts plutôt que le fruit de leur dur labeur. Eomma ! Je n’aime plus cette poupée, on rentre à la maison ? Il fut un temps où elle était cette gamine adorable et lucide qui connaissait les difficultés de ses parents à lui offrir de jolies choses. Et d’y renoncer, ça ne lui faisait rien.

Et puis, le temps a passé. La petite fille mature et responsable est devenue une jeune femme arrogante et capricieuse qui ne supportait plus qu’on la regarde de haut et qu’on la bouscule parce qu’elle n’était pas comme les autres. Les vêtements usés d’une enfant pauvre qui sourit alors qu’elle traîne son cartable depuis cinq ans maintenant sans l’avoir jamais changé. Des chaussures aux bouts usés qui furent un temps à la mode. La fille que l’on ne veut plus inviter à aucun anniversaire parce que les cadeaux que ses parents pouvaient se permettre d’acheter à ses copines ne valaient pas assez à leurs yeux d’enfants gâtés.

Petit à petit, la gamine heureuse est devenue une gamine esseulée, la paria qu’il ne faut surtout pas approcher. La fille fière est devenue fille honteuse. Ma mère est nourrice. Mon père est chauffeur de taxi. Le plaisir qu’elle avait à présenter ses parents, deux personnages adorables et bienveillants, était devenu un fardeau sur lequel elle avait jeté un voile.

Mais ses parents comprenaient.
Pour une raison obscure et sans doute déchirante, ils comprenaient.

Les coupes de champagne se lèvent toutes à l’unisson lorsqu’elle franchit le seuil de la porte vitrée. « C’était un discours fort et émouvant. » Sa voix résonne en écho parmi la foule, tandis qu’elle fait se retourner Ji Hwan qui semblait ne chercher qu’une seule personne. « Enfin, de ce que j’ai entendu du moins. » Elle sourit simplement, laissant papillonner ses longs cils pour se dédouaner, et encore une fois ignorer les mauvaises langues qui n’apprécient pas que cette fille-là accapare toute l’attention du nouveau président. « Vous aviez raison. Un discours signifie beaucoup pour les gens qui le reçoivent et pourtant, malgré le poids de la fonction, vous n’avez pas spécialement changé. » Elle plaisante en faisant mine de l’observer avec insistance.

Quant à elle, elle a déjà passé à l’épaule la sangle de sa pochette hors de prix et récupéré au vestiaire sa veste de couturier qu’elle tient délicatement pliée à son bras. Minuit sonne et la fin des festivités avec.

LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Lun 25 Juin - 14:44
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Le discours prononcé, la grande majorité de la soirée était presque bouclée. Elle continuerait sans doute quelques heures de plus, afin de partager des avis politiques, de vendre ses idées à des investisseurs sous le prétexte d’une fête, mais rien de fou n’arriverait. C’était une de ces fêtes sans réel intérêt, autre que ce lui de vendre le prochain héritier en affichant son visage pour chacune des occasions. Sans doute ce serait-il passé bien plus de choses si c’était Na Bae à ses côtés, ainsi les gens se seraient rapprochés pour obtenir les compliments de l’héritier et de son épouse, fille d’un chaebol aussi. Mais venir se présenter à Ji Hwan et à une stagiaire, ça n’attirait pas les foules. C’était plus par curiosité malsaine qu’il les observait, pour faire répandre les rumeurs les plus tordues, pour faire baisser les actions de l’entreprise si celles-ci prenaient une grande ampleur.

Ji Hwan ignorait si les compliments sur le discours étaient ironiques ou non. Quoi qu’il en soit, il savait qu’il ne les méritait pas et il n’avait pas cherché à les mériter non plus. Les discours étaient plus vides encore que les salutations faites en début de soirée. « Le discours sert plus à mettre en avant son hypocrisie que sa capacité à prendre la parole. » répondit-il simplement, sans que sa phrase ne réponde vraiment à celles de la stagiaire. C’était un simple constat, un fait indéniable. Il fallait exprimer des choses qu’il ne pensait pas, qu’un inconnu avait écrit – et ceux qui l’écoutaient, sachant pertinemment que rien n’était réel dans ces mots, applaudissaient comme s’ils l’ignoraient, comme s’ils étaient émus par les bonnes intentions formulées.

Il détailla So Yi du regard qu’après avoir dit ces mots-là et la veste qu’elle tenait n’échappa pas à sa vue. Il fixa le vêtement quelques secondes avant de finalement regarder le visage de la jeune femme quelques secondes supplémentaires. Tout indiquait qu’elle s’apprêtait à partir mais elle n’avait, à aucun moment, affirmé qu’elle devait rentrer si tôt. Ji Hwan n’avait pas non plus d’intérêt à rester plus longtemps, son rôle dans la soirée avait été fait et tout le monde, ici, avait déjà oublié que cette fête était en l’honneur de sa prise de poste dans l’entreprise. Ça n’était devenu qu’un prétexte pour les affaires et pour le buffet. Il n’était pas le genre d’homme à s’attarder dans les fêtes, surtout que ça tournait bien souvent à celui qui buvait le plus en le montrant le moins. Puisqu’il ne buvait pas, il ne voyait aucun intérêt à ces concours dissimulés. Mais sans doute cela faisait-il parti de la culture coréenne qu’il aimait. « J’imagine que tu dois partir ? » demanda t-il, sans réel objectif. C’était trop évident pour qu’elle puisse affirmer le contraire. Il aimerait cependant savoir pourquoi elle s’empressait ainsi de s’en aller, comme si quelque chose de grave venait d’arriver.

Où bien voulait-elle partir parce que finalement, les chuchotements de ceux autour d’eux l’agaçaient trop ? Voulait-elle en finir avec cette ambiance malsaine, qui n’avait fait que prendre de l’ampleur ? C’était une possibilité qu’il ne pouvait ignorer. Il comprendrait, si c’était le cas. Il l’avait entraînée ici plus pour se sauver lui-même que pour son bien à elle. Il n’aurait pas apprécié de venir seul, auquel cas les rumeurs auraient couru encore plus.

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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Lun 9 Juil - 1:16
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Son presque départ ne lui a pas échappé. A son tour, suivant ses traits impassibles, elle glisse un regard à sa veste et semble se raidir. « Oui. » Sa réponse est simple, sans doute un peu trop simple pour qu'elle ne sente pas le poids de sa curiosité peser sur ses épaules. « Le taxi que j'ai commandé est arrivé bien plus tôt que prévu. Je n'en suis pas satisfaite et pourtant, je sens qu'il est l'heure pour moi de vous laisser... » L'occasion pour l'héritier de discuter business avec ceux qui s'alignent en rang d'oignons et se pâment pour lui.

Au final, elle ne sait que penser de cette soirée, de ce monde qu'elle prétend être le sien mais qui ne lui appartient pas et de ces gens dont l'hypocrisie se mesure à un sourire. Ils sont ennuyeux. Et pourtant, elle ne peut se résoudre à cesser de les idolâtrer, eux dont la puissance et la richesse constituent ce qu'elle aurait aimé avoir. Parce que les pauvres n'ont jamais fait tourner le monde.

Un moment d'inattention et elle sursaute au contact de du liquide froid qui coule le long de son bras. « Hmm? Oh ! excusez-moi, je vais vous aider... » C'est un réflexe qu'elle n'a pas vu venir. Elle dépose sa veste contre le dossier d'un fauteuil luxueux et se saisit des quelques mouchoirs qui lui sont tendus. « Il n'y a pas de mal. » Elle sent ses muscles se raidir et ne peut s'empêcher une remarque salée en dépit du sourire qui tombe sur ses lèvres. « Vous devriez faire davantage attention à ce qu'il se passe autour de vous. » Sans même prêter un regard à la bonne femme, un bref soupir de soulagement quitte ses lèvres lorsqu'elle constate que ni sa robe, ni son sac n'ont été touchés par le champagne. Quant à ses chaussures, elle s'en désole mais elles sont vernies. D'avance, elle sait qu'elle n'aura aucun problème à les retrouver comme neuve après un petit coup de chiffon.

Elle ne faillit pas à garder sa superbe. La tête haute et le dos droit, imitant leur air suffisant à juger de ce qui ne les regarde pas. Rien n'est gratuit et tout se paye. Elle a appris avec le temps, tristement avec l'expérience aussi, que la classe sociale joue énormément sur la façon dont les gens se comportent avec nous. La brebis galeuse n'a aucune chance face aux loups. Enfin, enfin, Soyi était passée dans le camp des plus forts.

Son regard froid revient au nouveau président. « Ne considérez pas que je vous fais faux-bond. J'ai passé un bon moment... je vous souhaite une bonne fin de soirée. » Elle s'incline légèrement, un sourire aux lèvres avant de quitter les lieux. Tous les regards semblent suivre cette scène. Qui était cette fille aux côtés du nouveau président ?

(...) Dans une rue sombre un peu plus loin derrière l'une des sorties du grand bâtiment privatisé pour la réception, une voiture de taxi stationne depuis quelques temps. Soyi reconnaîtrait cette voiture parmi des milliers. Cette voiture qui autrefois, servait à son père à escorter de grands hommes importants, avant qu'un terrible accident ne le secoue et qu'il ne laisse son business partir à la dérive.

La voiture était bien tenue, à la carrosserie brillante autrefois. A présent, elle ne diffère guère d'une autre, à l'allure un peu pittoresque et Soyi se saisit de la portière qu'elle ouvre en grand. « Appa~ tu es en avance ! » Il lève les yeux de son journal et sourit tendrement. « Hé, ma libellule ! Tu en fais une tête, ce n'était pas bien ? J'ai fini le service plus tôt ce soir alors je suis venu... si la petite fête n'est pas terminée, rien ne t'empêche d'y retourner, j'attendrai ici. » Toute sa colère s'apaise et elle soupire. Pourquoi doit-il rendre les choses plus compliquées ? « Peu importe, c'est trop tard. » Elle hausse les épaules et esquisse un petit sourire, avant de s'engouffrer dans le taxi dont l'enseigne n'est même plus allumée. « Tu reprends le service à quelle heure ? » Dans quelques heures, murmure-t-il avec une joie qui n'en désemplit pas et que Soyi ne comprendra jamais.

LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Jeu 12 Juil - 15:34
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Inconvenient Truth

Ji Hwan regarda la jeune femme curieusement. Si le taxi était venu plus tôt, il n’avait qu’à attendre. Jamais un taxi n’appellerait son client pour lui dire de sortir plus tôt parce qu’il était là. Encore moins le client sortirait plus tôt à sa sortie juste pour son taxi – pas si la soirée lui plaisait. Il continua de la fixer quelques secondes supplémentaires, sans rien relever. So Yi était curieuse sur bien des points mais il n’arrivait pas à les énoncer. Parfois elle semblait être comme lui, fière d’être riche et orgueilleuse de son statut – d’autres fois, pas du tout. C’était déroutant mais il préféra ne pas dire quoi que ce soit. C’était sans doute une excuse pour partir d’ici, de là où tous les regards se tournaient vers eux pour les dévisager et parler de leur relation. Il n’était pas réputé pour être considéré, pourtant il n’aimait pas forcer sa compagnie à quelqu’un. Peu importe que son excuse soit nulle, il ne dirait rien et la laisserait fuir et vaquer à ses occupations. Après tout, il l’avait déjà traînée ici, il ne pouvait pas exiger qu’elle y reste aussi longtemps que lui. « Je n’ai jamais pensé que tu me faisais faux-bond. » C’était totalement faux. D’un autre côté, si elle avait voulu partir plus tôt, il aurait sans doute été plus judicieux d’avoir une excuse valable.

Avec un faux-sourire, il baissa très légèrement la tête pour la saluer et la regarda partir avant de se retourner. L’animation de la soirée était désormais terminée et les gens viendraient le saluer sans se soucier de l’identité de celle qui l’avait accompagné. Sans aucun doute serait-il obligé de sourire à des questions indiscrètes, posées pour assouvir leur curiosité malsaine. Mais il n’y répondrait que ce sourire-là, parce que les autres n’avaient pas à savoir et surtout, s’ils voulaient parler, qu’ils parlent. D’un certain côté, cela arrangeait Ji Hwan. Plus on doutait de sa fidélité envers sa fiancée, plus ce serait simple d’annoncer à son père qu’il brisait ses fiançailles. Cherchant du regard un visage familier qu’il n’aurait pas encore salué, son regard fit attiré par une veste familière posée sur le dossier de la chaise à côté de lui. Il fixa le vêtement un certain moment – c’était celle de So Yi. Est-ce que ça valait vraiment la peine qu’il sorte pour aller la lui ramener ? Ce n’était qu’une veste et il pourrait la lui rendre le lendemain.

D’un autre côté, s’il partait avec la veste de sa stagiaire à la main juste pour la rendre à sa propriétaire, ça attirerait probablement les regards des autres et provoquerait de plus grands commérages encore. Il n’y avait pas à hésiter plus longtemps ; il avait encore une chance de la rattraper, elle venait de quitter la salle après tout. Il saisit la veste et se mit à marcher rapidement vers la sortie. Si un taxi l’attendait réellement à la sortie, il fallait qu’il la rattrape avant qu’elle ne démarre. De loin, il vit la silhouette de la jeune femme marcher et tourner à l’angle de la rue.Il accéléra son pas pour ne pas la perdre de vue et finalement, lorsqu’il était assez prêt d’elle pour l’appeler sans crier, elle saisit la portière d’un taxi pas si luxueux que ça. Il n’eut même pas le temps de signaler la présence qu’une image se dessina en face de lui, quelque chose qu’il n’aurait jamais imaginé ni cru si ça ne se passait pas sous ses yeux.

Appa. À quelques mètres seulement de la voiture, il était certain d’avoir bien entendu. Pourtant Ji Hwan voyait très bien que le seul homme dans la voiture, c’était le conducteur. Et le père de So Yi n’était pas un conducteur de taxi. Non seulement elle n’avait jamais parlé d’un père taxi, mais en plus ce n’était pas un métier qui rapportait la richesse qu’elle avait. La voiture non plus, n’était pas celle des taxi de riches. Et ça le frappa comme une évidence ; tout ça n’était qu’une mascarade. Inimaginable et pourtant, Ji Hwan n’était pas stupide. Quel genre d’enfants de riche travaillerait aussi dur en tant que simple stagiaire ? Quel genre d’enfants de riche sortirait plus tôt juste pour un taxi arrivé à l’avance ? Et puis, personne ne la connaissait. Personne ne semblait connaître ses parents non plus. Ça lui avait paru étrange, sans plus. Il n’avait pas voulu se prendre la tête avec des questions inutiles. Pourtant, là, tout lui revenait comme une évidence : il avait été dupé. Et il était tombé dans le piège la tête la première. Rien que d’y penser, ça l’énervait. S’il s’écoutait, il sortirait de force So Yi de ce foutu taxi. Mais il ne voulait pas être violent, pas avec une fille – et surtout, il ne voulait pas faire ça devant le père.

Pourtant il ne réfléchit pas plus longtemps. C’était rare que ça arrive, mais ça arrivait, surtout quand quelqu’un qu’il avait commencé à apprécier – chose rare en soit – le trahissait de cette façon.

Il s’était rapproché d’une pauvre.
Il s’était confié à une pauvre.
Il avait parlé à une pauvre.
Il s’était fait berné par une pauvre.
Il avait complimenté une pauvre.

Serrant fort la veste dans sa main pour contenir sa colère, il empêcha So Yi de fermer la portière pour démarrer. Il en avait assez entendu, de cette mielleuse discussion. Pourtant, il força un sourire en regardant le père.  « J’ai besoin de parler à... » Il faillit dire votre fille. Mais il n’était pas supposé le savoir. Il reporta son attention sur So Yi. C’était mieux de lui parler directement à elle. « Quelqu’un veut te voir immédiatement, il vaut mieux que tu ailles le saluer avant de t’en aller. » Et bien vite, il oublia qu’il était en présence du père. Il prit So Yi par la main et la fit sortir de la voiture. Il l’avait fait sans être violent, du moins il s’était retenu un maximum, mais il se sentait exploser intérieurement. Il pouvait être impulsif, dans ce genre de situation. Les traits fermés, le sourire forcé totalement disparut, il traîna d’un pas pressé So Yi loin du taxi, dans un endroit où ni son père, ni des invités ne pourraient les voir et il ne lâcha son poignet qu’après s’être assuré de ça. Non, il n’avait pas lâché son poignet, il l’avait rejeté, comme si le simple fait de l’avoir touché et d’être en contact avec elle le dégoûtait. Pourtant, il fallait qu’il vide son sac. Qu’elle dise de sa propre voix qu’elle l’a berné.

« Appa. » Il ne doutait pas une seule seconde que la voix de Ji Hwan montrait avec perfection sa colère. Elle tremblait, et même si sa voix était de nature grave, elle l’était encore plus que d’habitude. Se tournant vers elle pour bien la regarder dans les yeux, il eut un rictus. « Appa. », répéta t-il. Il n’en revenait pas. Dans son autre main, il tenait toujours la veste de So Yi, mais la lui rendre était le cadet de ses priorités. Et même s’il avait des milliers d’autres mots à dire, il les retint en se mordant la lèvre. Il valait mieux qu’il se calme un minimum avant de parler s’il ne voulait pas être violent. Il avait beau être scandalisé par comment il avait été berné, il s’en voudrait à vie s’il était violent avec une fille.

©️LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | Dim 22 Juil - 12:54
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Inconvenient Truth

Un coup net sur la portière qui lui résiste. Elle gronde d'impatience, les yeux rivés au sol et les détails de la gouttière à flanc de trottoir ne lui échappent pas. C'est une simple résistance, tire encore plus fort Soyi. Mais la porte se dérobe sous ses doigts et ses muscles deviennent froids, son visage blêmit et les battements de son cœur tambourinent à ses oreilles, inlassablement, ils la laissent pantoise et engourdie. A la merci d'un regard dur et froid.

« Jeune homme, je ne suis pas en... » Soyi dresse une main entre elle et son père, ses longs cheveux suivant le mouvement de son visage orienté vers l'homme au taxi, les traits serrés et d'un ton sec. « Je n'en ai pas pour longtemps. » Et sans lui adresser davantage de considération, bien qu'à ce la, il était habitué aux sautes d'humeur de sa fille, elle descendit de la voiture avant d'être traînée plus loin, une pression forte et délicate à la fois enserrant son poignet fin qui n'opposait de résistance que pour ralentir la cadence que lui imposait ses hauts talons sur les pavés mal-fichus de cette rue cachée.

Je ne suis pas en fonction. C'est bien de ça qu'il allait dire, pas vrai ? Comme quoi, son père était si naïf, si gentil et si innocent que même en situation de danger, il ne le sentait pas venir.

Elle saisit son poignet à l'endroit exact où ses doigts avaient imprimé leur empreinte sur sa peau. Soyi n'était pas une fervente croyante mais il lui arrivait de croire en sa bonne étoile, peu importe combien de fois celle-ci lui avait fait défaut. Dans les pires situations. Alors elle se disait que c'était ça, la marque de sa faiblesse. De s'en remettre à quelque chose de profondément inexistant quand rien d'autre n'était en son pouvoir pour qu'elle puisse se tirer de là elle-même. De compter sur les autres, ça n'a jamais mené nulle part.

Elle réplique d'un long silence à sa remarque. La gorge serrée, ses espoirs s'envolent parce qu'alors elle sait qu'il a tout entendu et que rien de ce qu'elle dira ne pourra l'en sortir. « C'est ma veste ? » Son regard tombe sur le chiffon qu'il tient entre ses mains. Il le torture comme une vulgaire pièce de friperie, à cela Soyi espère que le pressing pourra y faire quelque chose. Elle a la gorge nouée. Appa. Elle sursaute lorsque le ton monte. Si longtemps qu'elle ne s'était pas retrouvée dans cette position... celle de la proie face au chasseur.

Elle ferme les yeux, son visage se tordant d'une expression agacée qu'elle essaye en vain de supprimer. « Je ne vous demande pas de comprendre. » Quelle débutante. L'histoire se répète. Une fois elle avait essuyé le pire. A présent, c'était peine perdue.

Sa décence lui interdit de confronter son regard, elle peut le sentir dans sa voix et même s'il ne dit rien, elle l'entend. Une pauvre fille. Pathétique et sans gêne. Une menteuse. Elle devrait sans doute s'en aller là-dessus mais quelque chose la retient. Elle a bâtit son monde sur ce mensonge et chaque personne qui s'en approche est une menace.  Lui n'aurait aucun intérêt à l'exposer à tout le monde. Sauf peut-être la rancune. La revanche. Et le dégoût de s'être fait bernée par une moins que rien.

La main tendue vers lui, il ne lui rendra sans doute pas sa veste maintenant, pas aussi facilement. Elle baisse le bras et après un énième silence, relève les yeux pour le confronter sans aucune honte. « Qu'est-ce que vous voulez de moi ? » A croire que Soyi se place à sa merci. Pour protéger son secret, elle serait prête à de nombreux sacrifices.

LULEABY
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Re: Inconvenient Truth (#JIYI) | 
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