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Tonight ☽ #HARAღ
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Tonight ☽ #HARAღ | Sam 24 Mar - 10:56 Citer EditerSupprimer
Sous la pluie de discrets mais répétitifs couinements plaintifs de Jethro, mes yeux se perdaient sur la vitre de l’aquarium de Swag qui s’y mouvait, à son rythme. Cette lenteur habituellement génératrice de sérénité, ne me suffisait ce soir pour me concentrer. J’avais beau tourné les pages des chapitres de mes cours commencés en début de mois, rien n’y faisait. Mes pensées dérivaient, vers l’un ou l’autre des sujets qui les hantaient. Trop nombreux. L’impatience de mon husky temporairement hébergé au sein de la fraternité ne m’y aidait pas, mais l’animal s’avérait bien trop dissipé pour que je le laisse à mes camarades de chambre durant les quelques heures où je souhaiterais m’isoler dans le bureau de la présidence. Et loin des apparences, je n’appréciais pas tant m’y retrouver seule. Certes était-ce le meilleur endroit pour travailler et étudier, relativement au calme, cependant, je ne supportait pas la solitude. Beaucoup se trompait à ce sujet. Nul ne soupçonnait à quel point j’en avais souffert tout au long de mon adolescence. Alors parmi les troubles-fêtes qui sévissaient dans mes pensées, un visage n’avait de cesse de se dessiner. Le tien. Fantôme de ta voix à tes oreilles, il semblerait que tu me manquais. Je n’en réclamais pas plus qu’après ta présence…
Et soudainement, je me retournais sur mon siège en direction de Jethro prostré dans son panier qui aussitôt redressa la tête. Les sens aux aguets, il n’attendait qu’après un signal de ma part. Sans doute lui aussi n’aspirait qu’à vous retrouver, son frère et toi. Échange silencieux de quelques instants par le biais du regard, je me levais finalement, instantanément imitée par mon compagnon canidé. Ses pattes sur mes talons, nous quittions le bureau. Porte refermée derrière nous, nous quittions le bâtiment principal par la parcelle menant non pas à l’aile du dortoir des filles mais bien celui des garçons. Comme d’accoutumé, l’agitation y régnait. Me croiser semblait être devenu de plus en plus habituel au point que les renards ne s’en étonnaient plus guère. À l’exception peut-être de ce qui s’apprêtaient à sortir que vêtu d’une serviette autour de la taille et s’en retournaient aussitôt après m’avoir aperçue. Néanmoins, cette pudeur, peu en étaient dotée.
Connaissant déjà le chemin par coeur, Jethro m’avait dépassé et se dirigea directement jusqu’à la chambre 4.1 contre laquelle il se dressa sur les pattes arrière afin de la gratter énergiquement de ses griffes antérieures. « Yah, Jethro ! » soufflais-je en me précipitant pour lui ouvrir avant que la malheureuse porte ne finisse irrémédiablement marquée. À son instar, j’entrais sans ménagement dans cette pièce qui était tienne. Je me doutais que fidèle à tes habitudes, tu te tiendrais face à ton écran. Peut-être avais-tu ton casque et ne nous entendrait pas. Qu’importait. « Fais comme si je n’étais pas là, » me contentais-je de dire, en traversant la pièce. Ce n’était là nullement un reproche mais bien ma volonté. Ma route tracée, je m’asseyais sur ton lit, en tailleur, mes jambes sous moi. Je pris un tes oreillers pour le presser de mes bras croisés contre mon ventre. Pendant ce temps, Jethro avait filé droit dans ta direction. Te saluant tout d’abord du bout de sa truffe, il ne tarda pas à s’imposer l’instant suivant de ses deux pattes avant sur toi, impatient de saluer son frère Mìngyùn lové dans ta capuche comme il s’y plaisait tant.
Tonight ☽
I know that I can't sleep tonight
I know that I can't sleep tonight
Perfect HaRa
«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
Sous la pluie de discrets mais répétitifs couinements plaintifs de Jethro, mes yeux se perdaient sur la vitre de l’aquarium de Swag qui s’y mouvait, à son rythme. Cette lenteur habituellement génératrice de sérénité, ne me suffisait ce soir pour me concentrer. J’avais beau tourné les pages des chapitres de mes cours commencés en début de mois, rien n’y faisait. Mes pensées dérivaient, vers l’un ou l’autre des sujets qui les hantaient. Trop nombreux. L’impatience de mon husky temporairement hébergé au sein de la fraternité ne m’y aidait pas, mais l’animal s’avérait bien trop dissipé pour que je le laisse à mes camarades de chambre durant les quelques heures où je souhaiterais m’isoler dans le bureau de la présidence. Et loin des apparences, je n’appréciais pas tant m’y retrouver seule. Certes était-ce le meilleur endroit pour travailler et étudier, relativement au calme, cependant, je ne supportait pas la solitude. Beaucoup se trompait à ce sujet. Nul ne soupçonnait à quel point j’en avais souffert tout au long de mon adolescence. Alors parmi les troubles-fêtes qui sévissaient dans mes pensées, un visage n’avait de cesse de se dessiner. Le tien. Fantôme de ta voix à tes oreilles, il semblerait que tu me manquais. Je n’en réclamais pas plus qu’après ta présence…
Et soudainement, je me retournais sur mon siège en direction de Jethro prostré dans son panier qui aussitôt redressa la tête. Les sens aux aguets, il n’attendait qu’après un signal de ma part. Sans doute lui aussi n’aspirait qu’à vous retrouver, son frère et toi. Échange silencieux de quelques instants par le biais du regard, je me levais finalement, instantanément imitée par mon compagnon canidé. Ses pattes sur mes talons, nous quittions le bureau. Porte refermée derrière nous, nous quittions le bâtiment principal par la parcelle menant non pas à l’aile du dortoir des filles mais bien celui des garçons. Comme d’accoutumé, l’agitation y régnait. Me croiser semblait être devenu de plus en plus habituel au point que les renards ne s’en étonnaient plus guère. À l’exception peut-être de ce qui s’apprêtaient à sortir que vêtu d’une serviette autour de la taille et s’en retournaient aussitôt après m’avoir aperçue. Néanmoins, cette pudeur, peu en étaient dotée.
Connaissant déjà le chemin par coeur, Jethro m’avait dépassé et se dirigea directement jusqu’à la chambre 4.1 contre laquelle il se dressa sur les pattes arrière afin de la gratter énergiquement de ses griffes antérieures. « Yah, Jethro ! » soufflais-je en me précipitant pour lui ouvrir avant que la malheureuse porte ne finisse irrémédiablement marquée. À son instar, j’entrais sans ménagement dans cette pièce qui était tienne. Je me doutais que fidèle à tes habitudes, tu te tiendrais face à ton écran. Peut-être avais-tu ton casque et ne nous entendrait pas. Qu’importait. « Fais comme si je n’étais pas là, » me contentais-je de dire, en traversant la pièce. Ce n’était là nullement un reproche mais bien ma volonté. Ma route tracée, je m’asseyais sur ton lit, en tailleur, mes jambes sous moi. Je pris un tes oreillers pour le presser de mes bras croisés contre mon ventre. Pendant ce temps, Jethro avait filé droit dans ta direction. Te saluant tout d’abord du bout de sa truffe, il ne tarda pas à s’imposer l’instant suivant de ses deux pattes avant sur toi, impatient de saluer son frère Mìngyùn lové dans ta capuche comme il s’y plaisait tant.
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Sam 24 Mar - 22:16 Citer EditerSupprimer
Tonight ☽
I know that I can't sleep tonight
I know that I can't sleep tonight
Perfect HaRa
«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
« Vous pensez que ça va marcher ? » demandais-je à mes compagnons bien qu’aucun d’entre eux ne me répondait. Enfin si, l’un, celui se trouvant dans ma capuche répondant au doux nom de Mìngyùn. Mais Chibi et Planty… Il ne fallait espérer après eux, ce n’était pas comme si ils pouvaient parler. Mais après des heures les yeux rivés sur un écran, à ne savoir où était le souci, j’avouais avoir fait appel à toute l’aide disponible dans ma chambre. Autrement dit : un chaton, un panda et une plante. Triste vie que j’avais là… Sur l’écran le plus à gauche mon attention se dirigeait, sur le bouton de lancement j’appuyais et sous mes yeux, le programme pour lequel je me battais apparaissait. Cette fois-ci, serait-elle la bonne ? Je l’espérais, alors j’essayais de toucher à tout pour vérifier… jusqu’à tomber sur le même bug encore une fois. Combien d’heures avais-je passé sur ce simple souci ? Combien d’heure allais-je encore devoir passer dessus car notre enseignant trouvait drôle de nous obliger à utiliser des variables, des fonctions et des formules que nous n’avions apprises encore pour un devoir noté dès le début de l’année ? Si le premier de ma promo j’eus été en Chine, arrivé ici, le niveau était propulsé à un tout autre stade, si bien que présentement, j’attaquais la troisième heure sur un petit bug de rien du tout. Sur mon premier écran, le plus en face de moi, je tournais alors les yeux afin de retirer les modifier effectuées précédemment et qui, de toute évidence, s’avéraient inutiles. Quelques instants je réfléchissais avant de me lancer dans une nouvelle idée, sans doute la bonne cette fois-ci si j’en croyais mes observations précédentes.
Casque autour du cou, une douce musique se mélangeait au crépitement de la pluie sur les vitres de ma chambre. Derrière mes airs de gamer féru de musiques assourdissantes se trouvait en réalité un homme appréciant les mélodies plus douces pour se concentrer, à l’instar de celles que je t’avais faites écouter lors de notre toute première nuit ensemble à travailler sur la vidéo d’Halloween. Le tout accompagné bien entendu du bruit de mon clavier sur lequel mes doigts dansaient aussi rapidement que les informations passant dans ma matière grise me venait, ou presque. Je ne désirais oublier un maudit point-virgule quelque part et constater que mes changements ne marchaient alors que, possiblement, avec ce point-virgule, il aurait pu marcher. Les joies de l’informatique… Ce fut à cet instant que mon cœur manquait de sortir de ma poitrine et que mon corps sursautait au son que je ne connaissais que trop bien contre ma porte mais qui était si inattendu à cet instant. Jethro t’avait-il échappé pour qu’il vienne gratter à ma porte de la sorte ? Mes doigts se posaient alors sur mon casque pour l’ôter de ma nuque, c’était à ce même moment que la porte s’ouvrait sur vous deux. L’un se dirigeant vers moi, l’autre vers le lit, dommage que ce n’était l’ordre que j’espérais cela dit… Notre compagnon canin j’accueillais de caresses dans un premier temps avant de déposer quelques baisers sur sa fourrure dès qu’il grimpait sur mes cuisses. « Comme si j’arriverais à faire ça. » Comment pouvais-je me concentrer en te sachant dans la même pièce que moi ? J’étais doté d’un bon sens de l’adaptation mais ce que tu me demandais relevait de l’impossible…
Une fois les retrouvailles effectuées, je m’assurais que Jethro descendait de mes cuisses pour me tourner une nouvelle fois face à l’écran. « Je finis un truc et j’arrive. » Sur mon devoir je me penchais alors à nouveau bien que beaucoup moins studieux que précédemment. Pourquoi étais-tu venue soudainement ? Pourquoi me demander de faire comme si tu n’étais pas là ? Je ne comprenais pas et cela me perturbait tout autant que j’en étais heureux. Tu ne semblais de mauvaise humeur et c’était bien là le principal que je retenais. Boucle inscrite, conditions posées, code fermé. C’était avec espérance que je me tournais vers l’écran de gauche une fois encore pour recommencer les manipulations précédentes. Cette fois, est-ce que cela marcherait ? Mes tentatives je recommençais pour la énième fois et soudain, ce fut le soulagement. Enfin : j’avais vaincu ! Un soupir de soulagement passait mes lèvres à ce constat et, une fois le casque déposé sur mon bureau, d’une impulsion sur le sol je faisais rouler le siège jusqu’à mon lit. Face à toi je me tournais et de ma capuche j’extrayais le félin chaudement logé pour le déposer à tes côtés, sur les draps. Non qu’il me dérangeait mais certainement voudrait-il te dire bonjour lui aussi, comme Jethro l’avait fait avec moi précédemment. « Quelle raison vous amène donc dans ma demeure princesse ? » Je faisais encore une fois rouler mon siège, plus lentement qu’avant cela dit, afin de m’installer véritablement devant toi. Ainsi, les coudes sur les cuisses, sur tes genoux dénudés je pourrais poser mes mains ; les couvrant d’infimes caresses que j’effectuais naturellement. Si toute mon attention fut concentrée sur un écran sombre précédemment, c’était à présent sur toi que je la dirigeais, prêt à écouter le moindre mot que tu pourrais formuler.
Casque autour du cou, une douce musique se mélangeait au crépitement de la pluie sur les vitres de ma chambre. Derrière mes airs de gamer féru de musiques assourdissantes se trouvait en réalité un homme appréciant les mélodies plus douces pour se concentrer, à l’instar de celles que je t’avais faites écouter lors de notre toute première nuit ensemble à travailler sur la vidéo d’Halloween. Le tout accompagné bien entendu du bruit de mon clavier sur lequel mes doigts dansaient aussi rapidement que les informations passant dans ma matière grise me venait, ou presque. Je ne désirais oublier un maudit point-virgule quelque part et constater que mes changements ne marchaient alors que, possiblement, avec ce point-virgule, il aurait pu marcher. Les joies de l’informatique… Ce fut à cet instant que mon cœur manquait de sortir de ma poitrine et que mon corps sursautait au son que je ne connaissais que trop bien contre ma porte mais qui était si inattendu à cet instant. Jethro t’avait-il échappé pour qu’il vienne gratter à ma porte de la sorte ? Mes doigts se posaient alors sur mon casque pour l’ôter de ma nuque, c’était à ce même moment que la porte s’ouvrait sur vous deux. L’un se dirigeant vers moi, l’autre vers le lit, dommage que ce n’était l’ordre que j’espérais cela dit… Notre compagnon canin j’accueillais de caresses dans un premier temps avant de déposer quelques baisers sur sa fourrure dès qu’il grimpait sur mes cuisses. « Comme si j’arriverais à faire ça. » Comment pouvais-je me concentrer en te sachant dans la même pièce que moi ? J’étais doté d’un bon sens de l’adaptation mais ce que tu me demandais relevait de l’impossible…
Une fois les retrouvailles effectuées, je m’assurais que Jethro descendait de mes cuisses pour me tourner une nouvelle fois face à l’écran. « Je finis un truc et j’arrive. » Sur mon devoir je me penchais alors à nouveau bien que beaucoup moins studieux que précédemment. Pourquoi étais-tu venue soudainement ? Pourquoi me demander de faire comme si tu n’étais pas là ? Je ne comprenais pas et cela me perturbait tout autant que j’en étais heureux. Tu ne semblais de mauvaise humeur et c’était bien là le principal que je retenais. Boucle inscrite, conditions posées, code fermé. C’était avec espérance que je me tournais vers l’écran de gauche une fois encore pour recommencer les manipulations précédentes. Cette fois, est-ce que cela marcherait ? Mes tentatives je recommençais pour la énième fois et soudain, ce fut le soulagement. Enfin : j’avais vaincu ! Un soupir de soulagement passait mes lèvres à ce constat et, une fois le casque déposé sur mon bureau, d’une impulsion sur le sol je faisais rouler le siège jusqu’à mon lit. Face à toi je me tournais et de ma capuche j’extrayais le félin chaudement logé pour le déposer à tes côtés, sur les draps. Non qu’il me dérangeait mais certainement voudrait-il te dire bonjour lui aussi, comme Jethro l’avait fait avec moi précédemment. « Quelle raison vous amène donc dans ma demeure princesse ? » Je faisais encore une fois rouler mon siège, plus lentement qu’avant cela dit, afin de m’installer véritablement devant toi. Ainsi, les coudes sur les cuisses, sur tes genoux dénudés je pourrais poser mes mains ; les couvrant d’infimes caresses que j’effectuais naturellement. Si toute mon attention fut concentrée sur un écran sombre précédemment, c’était à présent sur toi que je la dirigeais, prêt à écouter le moindre mot que tu pourrais formuler.
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Dim 25 Mar - 21:14 Citer EditerSupprimer
Ton oreiller captif de l’étau de mes bras l’enserrant, je ne demandais vraiment pas après ton attention. Dans mon bureau précédemment, la solitude me pesait. Nombre de pensées en farandoles dansaient dans mon esprit devenu incapable de se concentrer. Si tu me manquais ? Peut-être. Tout du moins, en te rejoignant, j’évinçais l’une de mes préoccupations. Je ne demandais pas plus que je ne souhaitais que tu te déranges pour moi. D’autant que vraisemblablement, tu t’affairais à travailler. Ton univers m’apparaissait comme un mystère. La musique ne m’avait jamais été aussi étrangère que l’informatique que tu affectionnais tant. Les lignes de codes sur les écrans, parfois même tes propres mots, tu maitrisais un langage que je ne connaissais. Ma curiosité glissa brièvement vers cet écran qui captait toute ton attention. Nous étions si différents… Errance vagabonde, je me détournais de ces lignes indéchiffrables d’autant plus que trop éloignées pour que j’en distingue les signes les composant. J’étais venue ici afin de me concentrer un peu mieux sur mes réflexions, non pas pour me laisser distraire autrement. Mon choix sans doute ne paraissait guère judicieux en te rejoignant dans ta chambre et pourtant, à présent que dans mon champ de vision tu apparaissais, je pouvais me soulager de multiples interrogations. Où étais-tu ? Que faisais-tu ? Allais-tu bien ? Qu’as-tu mangé ? T’amusais-tu ? Travaillais-tu ? T’ennuyais-tu ? Et toi, te posais-tu toutes ces questions envers moi ? Sans doute ne pouvais-tu soupçonné comme il m’était doux et apaisant de pouvoir, ne serait-ce que te voir en traversant quelques couloirs ? Cette distance qui m’avait tant pesé, avec toi, je n’avais pu à la subir.
Tandis que tu finissais ton ouvrage, Jethro t’observait, assis à côté de ton fauteuil. À moins que son attention ne soit plus exactement rivé sur son compagnon qui siégeait tel un prince au-dessus de tout dans ta capuche. Pour ma part, je me replongeais progressivement par la pensée dans ces sujets que j’avais à cogiter. À tes paroles, je n’avais guère prêtée attention. Nous pouvions demeurer ainsi durant une heure ou plus encore. Jusqu’à ce que j’entende les roues de ton siège se mouvant sur le sol de ta chambre. Mon regard dans le vide redonna la netteté de sa définition à la réalité. Dans ta direction je le tournais avant de le descendre sur la boule de poil avançant désormais sur la couverture jusqu’à moi. D’une tendre caresse je le saluais, tandis que sur mes genoux dénudés, je reçus de ta part. Surprise par la sensation de tes paumes sur ma peau, je me contractais dans un tressaillement imperceptible. Instinctivement, mes prunelles s’étaient reportées à la rencontre des tiennes. « Je t’ai dit de faire comme si je n’étais pas là, » me plaignis-je d’une voix morne, à l’instar d’une enfant refusant d’être couvée. Pourtant, je ne chassais tes mains. Pas encore. J’apprenais à apprécier la douceur des caresses bien que ma confusion l’emportait sur tout autre sensibilité. « J’ai juste besoin de réfléchir. » Difficile à comprendre certainement que je puisse venir envahir ton espace pour y trouver ma bulle de sérénité. Sérénité révolue depuis que tu t’étais approchée. Que de tes mains, tu me touchais.
Réfléchir m’était devenu impossible. Du doux frisson né de ton touché au léger courant électrique grisant ma chair, remontant le long de mes cuisses, un noeud dans mon bas ventre se forma. Mais aussi un pincement à l’emplacement de mon coeur. Pus-tu le déceler dans mes yeux ce voile morose ? Parce que ce geste te paraissait si naturel, si facile et évident. Parce que moi rien de tout cela n’était courant. Que des caresses, je n’en avais guère jamais reçu ainsi. Même aussi simplement. Ma peine se ravivait. Non pas tant celle de ma relation passée mais des tiennes. Alors, inconsciemment, tandis que mes mains ôtaient doucement les tiennes, la question m’échappa : « Tu en as eu combien avant ? » Une interrogation en demie-teinte, spontanée mais dénuée d’accusation. Une interrogation inassumée, indésirée que je retirais d’ailleurs aussitôt : « Ah non ! Non, oublie ça ! Oublie, je ne veux pas savoir ! » De mes mains agitées, j’accentuais le rejet. La volonté d’ignorer cette question absurde dont la réponse n’améliorerait en rien mon malêtre. Je devrais m’habituer à être une parmi le nombre.
Tonight ☽
I know that I can't sleep tonight
I know that I can't sleep tonight
Perfect HaRa
«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
Ton oreiller captif de l’étau de mes bras l’enserrant, je ne demandais vraiment pas après ton attention. Dans mon bureau précédemment, la solitude me pesait. Nombre de pensées en farandoles dansaient dans mon esprit devenu incapable de se concentrer. Si tu me manquais ? Peut-être. Tout du moins, en te rejoignant, j’évinçais l’une de mes préoccupations. Je ne demandais pas plus que je ne souhaitais que tu te déranges pour moi. D’autant que vraisemblablement, tu t’affairais à travailler. Ton univers m’apparaissait comme un mystère. La musique ne m’avait jamais été aussi étrangère que l’informatique que tu affectionnais tant. Les lignes de codes sur les écrans, parfois même tes propres mots, tu maitrisais un langage que je ne connaissais. Ma curiosité glissa brièvement vers cet écran qui captait toute ton attention. Nous étions si différents… Errance vagabonde, je me détournais de ces lignes indéchiffrables d’autant plus que trop éloignées pour que j’en distingue les signes les composant. J’étais venue ici afin de me concentrer un peu mieux sur mes réflexions, non pas pour me laisser distraire autrement. Mon choix sans doute ne paraissait guère judicieux en te rejoignant dans ta chambre et pourtant, à présent que dans mon champ de vision tu apparaissais, je pouvais me soulager de multiples interrogations. Où étais-tu ? Que faisais-tu ? Allais-tu bien ? Qu’as-tu mangé ? T’amusais-tu ? Travaillais-tu ? T’ennuyais-tu ? Et toi, te posais-tu toutes ces questions envers moi ? Sans doute ne pouvais-tu soupçonné comme il m’était doux et apaisant de pouvoir, ne serait-ce que te voir en traversant quelques couloirs ? Cette distance qui m’avait tant pesé, avec toi, je n’avais pu à la subir.
Tandis que tu finissais ton ouvrage, Jethro t’observait, assis à côté de ton fauteuil. À moins que son attention ne soit plus exactement rivé sur son compagnon qui siégeait tel un prince au-dessus de tout dans ta capuche. Pour ma part, je me replongeais progressivement par la pensée dans ces sujets que j’avais à cogiter. À tes paroles, je n’avais guère prêtée attention. Nous pouvions demeurer ainsi durant une heure ou plus encore. Jusqu’à ce que j’entende les roues de ton siège se mouvant sur le sol de ta chambre. Mon regard dans le vide redonna la netteté de sa définition à la réalité. Dans ta direction je le tournais avant de le descendre sur la boule de poil avançant désormais sur la couverture jusqu’à moi. D’une tendre caresse je le saluais, tandis que sur mes genoux dénudés, je reçus de ta part. Surprise par la sensation de tes paumes sur ma peau, je me contractais dans un tressaillement imperceptible. Instinctivement, mes prunelles s’étaient reportées à la rencontre des tiennes. « Je t’ai dit de faire comme si je n’étais pas là, » me plaignis-je d’une voix morne, à l’instar d’une enfant refusant d’être couvée. Pourtant, je ne chassais tes mains. Pas encore. J’apprenais à apprécier la douceur des caresses bien que ma confusion l’emportait sur tout autre sensibilité. « J’ai juste besoin de réfléchir. » Difficile à comprendre certainement que je puisse venir envahir ton espace pour y trouver ma bulle de sérénité. Sérénité révolue depuis que tu t’étais approchée. Que de tes mains, tu me touchais.
Réfléchir m’était devenu impossible. Du doux frisson né de ton touché au léger courant électrique grisant ma chair, remontant le long de mes cuisses, un noeud dans mon bas ventre se forma. Mais aussi un pincement à l’emplacement de mon coeur. Pus-tu le déceler dans mes yeux ce voile morose ? Parce que ce geste te paraissait si naturel, si facile et évident. Parce que moi rien de tout cela n’était courant. Que des caresses, je n’en avais guère jamais reçu ainsi. Même aussi simplement. Ma peine se ravivait. Non pas tant celle de ma relation passée mais des tiennes. Alors, inconsciemment, tandis que mes mains ôtaient doucement les tiennes, la question m’échappa : « Tu en as eu combien avant ? » Une interrogation en demie-teinte, spontanée mais dénuée d’accusation. Une interrogation inassumée, indésirée que je retirais d’ailleurs aussitôt : « Ah non ! Non, oublie ça ! Oublie, je ne veux pas savoir ! » De mes mains agitées, j’accentuais le rejet. La volonté d’ignorer cette question absurde dont la réponse n’améliorerait en rien mon malêtre. Je devrais m’habituer à être une parmi le nombre.
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Lun 26 Mar - 7:43 Citer EditerSupprimer
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I know that I can't sleep tonight
I know that I can't sleep tonight
Perfect HaRa
«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
Malgré les fins crépitements de la pluie contre les carreaux de ma chambre, malgré le son de l’eau s’écoulant le long des parois jusqu’au sol –qui vraisemblablement devait être inondé– ; c’était bien malgré cette ambiance où beaucoup verrait leur moral s’écrouler que je me sentais apaisé. En paix avec moi-même de t’avoir à mes côtés tout autant que cela me stressait. Avais-tu besoin de quelque chose ou désirais-tu juste passer un peu de temps avec moi ? Allais-tu m’annoncer une mauvaise nouvelle ou avais-tu juste besoin de converser avec celui qui se trouvait être ton petit-ami ? Avais-tu même besoin de parler ou ma présence seule à tes côtés suffirait à combler un éventuel manque ? De ce qu’il se passait dans ton esprit, pas une seule partie ne m’était évidente. Pas encore du moins. Et de tes mots, je ne savais que croire, que comprendre. Mon attention te gênait-elle véritablement au point que je devrais retourner travailler ? Ou n’était-ce là qu’une façade afin que je ne me sentes obligé de m’occuper de toi ? Ta réflexion, avais-tu besoin de la partager avec moi ou trouvais-tu une paix et une sérénité ici que j’ignorais totalement ? Je ne savais qu’attendre, que comprendre, qu’en penser, condamné à pencher vers l’un de ses points de vue, puis l’autre, inlassablement, encore et encore…
Jusqu’à cette question que tu échappais. Qui me surprit, m’étonnait. Mes mains s’immobilisaient dans les airs, là où tu les avais repoussés alors que la ligne de mes yeux s’arrondissait d’étonnement. « Combien ? » répétais-je dans un faible écho de ton interrogation, de toute évidence interloqué par cette formulation. De quoi parlais-tu ? Qu’est-ce qui pouvait t’inquiéter ? Puis, ce fut le déni, m’assurant que tu ne désirais savoir. Tu le voulais, assurément tu désirais savoir. Mais c’était là une vérité qui t’effrayait, que tu préférais ne pas apprendre… Et qui me guidait vers le but de ta question. « Aah… Combien j’ai eu de copines avant ? » Pour n’avoir jamais été confronté à cette interrogation, pour sûr, je ne m’y attendais. J’en venais même à me demander : Pourquoi ? Pourquoi t’inquiétais-tu de cela quand, à présent, tu étais… celle que j’avais. Nulle autre mais bien toi. Sur mon siège je me redressais, le regard vaguant ici et là dans la pièce à la recherche de réponse sans jamais n’en trouver même une. Ce fut à ce constat que je me décidais à t’éclairer, t’apprendre, ce qui certainement t’étonnerait. « Excepté toi… sans te compter dedans donc, j’ai eu qu’une copine. » Une seule et unique qui s’était assez mal finie pour ne me donner envie de retenter l’expérience. Du moins, je le croyais… « Durant le lycée, pendant environ… deux ans ? » Cela satisferait-il ta curiosité ? Ma réponse, te rassurerait-elle rien qu’un peu ? Ou… penserais-tu que je mentais ? En avais-tu d’autre pour me surprendre de la sorte une fois encore ? Je n’avais l’habitude de ce genre de discussion, mais j’étais désireux d’apprendre, de connaitre et de les vivre si le besoin tu en ressentais.
Jusqu’à cette question que tu échappais. Qui me surprit, m’étonnait. Mes mains s’immobilisaient dans les airs, là où tu les avais repoussés alors que la ligne de mes yeux s’arrondissait d’étonnement. « Combien ? » répétais-je dans un faible écho de ton interrogation, de toute évidence interloqué par cette formulation. De quoi parlais-tu ? Qu’est-ce qui pouvait t’inquiéter ? Puis, ce fut le déni, m’assurant que tu ne désirais savoir. Tu le voulais, assurément tu désirais savoir. Mais c’était là une vérité qui t’effrayait, que tu préférais ne pas apprendre… Et qui me guidait vers le but de ta question. « Aah… Combien j’ai eu de copines avant ? » Pour n’avoir jamais été confronté à cette interrogation, pour sûr, je ne m’y attendais. J’en venais même à me demander : Pourquoi ? Pourquoi t’inquiétais-tu de cela quand, à présent, tu étais… celle que j’avais. Nulle autre mais bien toi. Sur mon siège je me redressais, le regard vaguant ici et là dans la pièce à la recherche de réponse sans jamais n’en trouver même une. Ce fut à ce constat que je me décidais à t’éclairer, t’apprendre, ce qui certainement t’étonnerait. « Excepté toi… sans te compter dedans donc, j’ai eu qu’une copine. » Une seule et unique qui s’était assez mal finie pour ne me donner envie de retenter l’expérience. Du moins, je le croyais… « Durant le lycée, pendant environ… deux ans ? » Cela satisferait-il ta curiosité ? Ma réponse, te rassurerait-elle rien qu’un peu ? Ou… penserais-tu que je mentais ? En avais-tu d’autre pour me surprendre de la sorte une fois encore ? Je n’avais l’habitude de ce genre de discussion, mais j’étais désireux d’apprendre, de connaitre et de les vivre si le besoin tu en ressentais.
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Lun 26 Mar - 19:53 Citer EditerSupprimer
Pourquoi n’écoutais-tu jamais ? Cette question, je me hâtais de l’évincer. D’appuyer sur mon souhait de l’effacer et que surtout, tu n’y répondes. Mon envie, mon besoin de savoir ne dépasser l’appréhension de l’ampleur de la vérité. Je détestais ce fossé. Je me détestais et le détestait lui aussi. Chacun de tes touchés me rappelaient à quel point chaque parcelle de mon corps en était vierge. Tu étais le premier. Parce que ma romance pré-adolescence avec mon plus cher ami d’enfance ne saurait être comparée à l’ambiguité d’une relation privilégiée entre deux jeunes adultes ; nul avant toi n’avait gratifié ma peau de telles caresses, aussi infimes furent-elles. Mais je savais que tes doigts, tes paumes, ton corps tout entier n’en étaient à leur premier essai. Je te ne jugeais. S’il te plait, lis dans mon regard ma volonté n’est de te juger. Cependant, je ne pouvais m’empêcher de penser. De me rappeler de ce dégoût de moi-même qu’il avait provoqué. De cette chair honteuse sur laquelle tu finirais certainement par buter. Au moins que tu ne fus regardant et que du moment qu’une fille se donnait à toi, il ne t’en fallait plus pour être satisfait. Par sa faute, j’étais incapable de te donner ce que tu souhaitais. Tes envies je ne pouvais combler. Et tes gestes, il m’était difficile de ne pas repousser parce que ma confiance trop aveugle avait été écorchée. Par sa faute, je te perdrais…
Un regard emprunt de tristesse malgré moi, fruit de mon esprit aussi confus que perdu, mes yeux demeuraient posés sur toi. Tes mots ne me parvenaient qu’en bourdonnement jusqu’à ce que ma conscience les décrypte. Une seule ? Battements de cils, une faille éphémère me plongeant dans l’obscurité, au retour de la lumière, tu tenais toujours là face à moi. Je n’étais victime d’hallucination quand bien même, je n’arrivais à en croire mes oreilles. « Pourquoi ? » Ce fut le premier mot qui émana d’entre mes lèvres. La question qui l’emportait sur toutes les autres. « Pourquoi tu n’en as jamais eu depuis ? » la précisais-je néanmoins. Certes, je n’avais eu personne non plus entre Iwan et Hyeon, mais nos relations s’avéraient certainement aussi incomparables que nos personnalités. Notre comportement le traduisait aisément. « Tu mentais quand tu laissais entendre faire tomber les filles comme des mouches ? » Toutes ces allusions, ces provocations, n’aurais-tu fait que te vanter de performances inexistantes. « J’en doute. » Sans doute me fis-je un peu froide malgré moi. Car d’une part, je ne connaissais que trop bien tes charmes pour y avoir été piégée à mon tour. Ce constat me refroidissait en vérité. Je me sentais comme l’une de tes proies naïves. D’autre part, je me souvenais que même sérieusement, tu ne t’étais caché d’avoir eu des relations intimes avec plusieurs filles. J’en avais la quasi certitude. « Alors, ça te t’intéressait plus de sortir avec quelqu’un ? » Plutôt que de t’encombrer de la fidélité, tu faisais parti de ceux qui préféraient les plaisirs de la frivolité. Multiplier les femmes pour diversifier les expériences. Mais je n’avais le droit de te le reprocher. Je le savais. Depuis le début, je le savais. Je prenais sur moi pour n’être ni trop agressive, ni glaciale, bien qu’indéniablement, je n’irradiais de chaleur. « As-tu d’autres desseins avec moi qu’attendre que j’accepte de coucher ? » Ma langue trop franche s’émancipa de mon contrôle et te confronta à cette vérité. Une vérité qu’à moins d’être idiot, jamais tu n’avouerais. « Yah, pourquoi je te pose cette question ? Ce n’est pas comme si tu allais me répondre honnêtement, si c’était le cas. » Aussitôt posée, aussitôt reprise, une seconde fois, bien que pour celle-ci j’avais pris la précaution de planquer ma main sur ta bouche afin de te convaincre de te taire.
Puis, ce fut un soupir. Ta bouche je libérais et je me laissais tomber en arrière. La tête reposant à présent sur le matelas, mes jambes repliées sur le côté, sur celui-ci aussi, je rivais mes yeux sur le plafond formé par le lit superposé au-dessus du tien. « J’étais venue ici pour essayer de réfléchir, pas me poser davantage de questions… » Parce que tu avais dit qu’à attendre ne te dérangeait pas, et je te savais patient, alors ne représentais-je qu’un nouveau défi à relever ? Comme si tu voulais goûter à un plat un peu plus épicé ? Et surtout, pourquoi ne pouvais-je empêcher toutes ces questions et doutes de mon esprit ? Je voulais me laisser aller avec légèreté, comme nous en avions convenu, mais je n’y arrivais pas. Il semblerait que je ne sois vraiment déjà que trop attachée à toi…
Tonight ☽
I know that I can't sleep tonight
I know that I can't sleep tonight
Perfect HaRa
«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
Pourquoi n’écoutais-tu jamais ? Cette question, je me hâtais de l’évincer. D’appuyer sur mon souhait de l’effacer et que surtout, tu n’y répondes. Mon envie, mon besoin de savoir ne dépasser l’appréhension de l’ampleur de la vérité. Je détestais ce fossé. Je me détestais et le détestait lui aussi. Chacun de tes touchés me rappelaient à quel point chaque parcelle de mon corps en était vierge. Tu étais le premier. Parce que ma romance pré-adolescence avec mon plus cher ami d’enfance ne saurait être comparée à l’ambiguité d’une relation privilégiée entre deux jeunes adultes ; nul avant toi n’avait gratifié ma peau de telles caresses, aussi infimes furent-elles. Mais je savais que tes doigts, tes paumes, ton corps tout entier n’en étaient à leur premier essai. Je te ne jugeais. S’il te plait, lis dans mon regard ma volonté n’est de te juger. Cependant, je ne pouvais m’empêcher de penser. De me rappeler de ce dégoût de moi-même qu’il avait provoqué. De cette chair honteuse sur laquelle tu finirais certainement par buter. Au moins que tu ne fus regardant et que du moment qu’une fille se donnait à toi, il ne t’en fallait plus pour être satisfait. Par sa faute, j’étais incapable de te donner ce que tu souhaitais. Tes envies je ne pouvais combler. Et tes gestes, il m’était difficile de ne pas repousser parce que ma confiance trop aveugle avait été écorchée. Par sa faute, je te perdrais…
Un regard emprunt de tristesse malgré moi, fruit de mon esprit aussi confus que perdu, mes yeux demeuraient posés sur toi. Tes mots ne me parvenaient qu’en bourdonnement jusqu’à ce que ma conscience les décrypte. Une seule ? Battements de cils, une faille éphémère me plongeant dans l’obscurité, au retour de la lumière, tu tenais toujours là face à moi. Je n’étais victime d’hallucination quand bien même, je n’arrivais à en croire mes oreilles. « Pourquoi ? » Ce fut le premier mot qui émana d’entre mes lèvres. La question qui l’emportait sur toutes les autres. « Pourquoi tu n’en as jamais eu depuis ? » la précisais-je néanmoins. Certes, je n’avais eu personne non plus entre Iwan et Hyeon, mais nos relations s’avéraient certainement aussi incomparables que nos personnalités. Notre comportement le traduisait aisément. « Tu mentais quand tu laissais entendre faire tomber les filles comme des mouches ? » Toutes ces allusions, ces provocations, n’aurais-tu fait que te vanter de performances inexistantes. « J’en doute. » Sans doute me fis-je un peu froide malgré moi. Car d’une part, je ne connaissais que trop bien tes charmes pour y avoir été piégée à mon tour. Ce constat me refroidissait en vérité. Je me sentais comme l’une de tes proies naïves. D’autre part, je me souvenais que même sérieusement, tu ne t’étais caché d’avoir eu des relations intimes avec plusieurs filles. J’en avais la quasi certitude. « Alors, ça te t’intéressait plus de sortir avec quelqu’un ? » Plutôt que de t’encombrer de la fidélité, tu faisais parti de ceux qui préféraient les plaisirs de la frivolité. Multiplier les femmes pour diversifier les expériences. Mais je n’avais le droit de te le reprocher. Je le savais. Depuis le début, je le savais. Je prenais sur moi pour n’être ni trop agressive, ni glaciale, bien qu’indéniablement, je n’irradiais de chaleur. « As-tu d’autres desseins avec moi qu’attendre que j’accepte de coucher ? » Ma langue trop franche s’émancipa de mon contrôle et te confronta à cette vérité. Une vérité qu’à moins d’être idiot, jamais tu n’avouerais. « Yah, pourquoi je te pose cette question ? Ce n’est pas comme si tu allais me répondre honnêtement, si c’était le cas. » Aussitôt posée, aussitôt reprise, une seconde fois, bien que pour celle-ci j’avais pris la précaution de planquer ma main sur ta bouche afin de te convaincre de te taire.
Puis, ce fut un soupir. Ta bouche je libérais et je me laissais tomber en arrière. La tête reposant à présent sur le matelas, mes jambes repliées sur le côté, sur celui-ci aussi, je rivais mes yeux sur le plafond formé par le lit superposé au-dessus du tien. « J’étais venue ici pour essayer de réfléchir, pas me poser davantage de questions… » Parce que tu avais dit qu’à attendre ne te dérangeait pas, et je te savais patient, alors ne représentais-je qu’un nouveau défi à relever ? Comme si tu voulais goûter à un plat un peu plus épicé ? Et surtout, pourquoi ne pouvais-je empêcher toutes ces questions et doutes de mon esprit ? Je voulais me laisser aller avec légèreté, comme nous en avions convenu, mais je n’y arrivais pas. Il semblerait que je ne sois vraiment déjà que trop attachée à toi…
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Mer 28 Mar - 6:01 Citer EditerSupprimer
Tonight ☽
I know that I can't sleep tonight
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«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
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With a fluttering heart
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It’s floating and shining in your eyes »
Une expérience nouvelle, une discussion à laquelle je n’étais habitué… Je ne parvenais à deviner tes propos suivants, tes réactions à venir. Serais-tu déçue de savoir que j’avais partagé deux ans de ma vie avec la même femme ; car cela représentait un certain temps malgré tout. Serais-tu soulagée de voir que, parfois, je pouvais me monter exclusif ; te prouvant qu’avec toi aussi cela pourrait être le cas. Mais plutôt que de t’inquiéter à ce sujet, ce qui dans un sens me soulageait d’un poids, tu t’attardas davantage sur l’absence de petite-amie depuis tant d’année. Pourquoi ? Y avait-il besoin d’une raison pour vouloir rester seul pendant plusieurs années ? … Sans doute que oui. A la réaction de ma génitrice devant la nouvelle de ma relation avec toi, elle aussi devait s’en être inquiétée en silence pendant tout ce temps… Allais-je finir ma vie seul ? Si oui, serais-je triste ? Si non, rencontrerais-je une femme qui me scierait ? A ta réaction, t’étonnant du gouffre sentimental entre cet amour de lycée et celui que je t’offrais, car j’avais conscience de t’offrir une forme d’amour. A quel point, sous quel nom, je ne voulais juste pas y penser, je ne voulais l’énoncer ou même le nommer…
A vous voir toutes les deux ainsi, je ne savais comment me comporter. Devais-je faire le fier, car je n’allais voir la première venue en clamant l’aimer de tout mon cœur pour la jeter la semaine suivante ; devais-je me montrer humble car, enfin, une femme avait voulu de cet idiot que j’incarnais ? Je ne savais pas, je ne savais plus. Mon esprit vous embrouilliez avec tant d’aise. Mais ce qui était sûre, face à toi, je voulais faire l’imbécile une fois de plus.« Je savais que la femme parfaite viendrait à moi, pourquoi j’aurais voulu d’une autre que toi ? » Une interrogation que j’aurais ponctuée d’un aegyo qui m’était propre, car j’aimais faire ce genre de choses pour toi. J’aimais te voir t’énerver, me repousser physiquement, tout en sachant, à présent, combien tu devais aimer cela. Pourquoi aurais-tu accepté autrement de tenter l’expérience avec moi ? Bien que tu te montrais froide à présent, n’avais-je le devoir de réchauffer ton coeur ? Lui offrir tendresse qu’importaient les piques que tu pourrais dirigés en ma direction ? Alors même si tes griffes tu aurais orientées en ma direction, j’aurais voulu t’enfermer dans mes bras une fois de plus. Plus qu’avec des mots, je désirais aussi t’ennuyer physiquement ; de chatouilles, de joues pincées, de baisers volés afin de te faire taire. J’avais le sentiment que tout m’était permis, tant que cela nous amuserait tant l’un que l’autre…
Pourtant tout cela, je ne pus le faire. Car avant même de faire un mouvement en ta direction, avant de pouvoir formuler le moindre mot, des tiens tu me poignardais.
Ta main tu n’avais à mettre devant mes lèvres pour m’inciter au silence. Celui-ci forçait sa route jusqu’à moi sans que je ne parvienne à l’arrêter. A l’instar d’une tempête soufflant, d’un ouragan traversant mon esprit, de mes pensées il ne restait plus rien. Un vide que rien ne parvenait à combler, que ma concentration ne parvenait à panser d’idées aussi faibles étaient telles.Attendre que tu acceptes de coucher… Etait-ce ainsi que tu voyais les choses ? Me voyais-tu comme un prédateur n’attendant qu’après ton corps ? Je ne sus si ce fut avec davantage de tristesse ou d’incompréhension que je te fixais mais installée tel que tu l’étais actuellement, le regard rivé sur le lit supérieur au mien tu ne pourrais certainement le voir. Progressivement, mon système semblait se remettre en marche ; mes pensées s’habitaient de nouveaux de mots et d’idées. Pas toujours plaisantes au vu de la tournure de notre conversation, mais d’autres se trouvaient belles et biens présentes ; remplies de plus d’espoir. Celui que tu ne me vois comme le grand méchant loup patientant derrière un masque pour mieux savourer son repas durement gagné. « Je pensais pourtant t’avoir dit que c’était pas le cas… » Nul reproche, nulle accusation, seulement un triste écho soufflé de mes mots de ce soir-là, à la piscine. Je te l’avais dit, l’avais-tu oublié ? T’avais-je amené à ne les croire au fil du temps que nous avions passé ensemble ? Mes propos, mes gestes, t’avaient-ils fait comprendre que je n’attendais qu’après une dégustation de ta chair le temps de quelques heures, après avoir travaillé des jours voir des semaines sur cette idée ? Je me savais terriblement nul pour avouer mon attachement à une femme, du moins… Je l’avais compris rapidement grâce à toi, car auparavant, je n’avais réessayé avec nulle autre. Mais n’était-ce pas trop ?
M’exprimer… M’expliquer… Te rassurer. N’était-ce le rôle d’un homme que de rassurer la femme qui se trouvait à ses côtés ? Alors, c’était mon devoir à l’heure actuelle, te rassurer afin que ta peur ne t’amène vers un chemin glissant et dangereux pour… nous. « Je… » Un début timide, bancal. Instable, je ne savais qu’exprimer. Te dire que je ne le voulais serait idiot : je le voulais. Te dire que je n’attendais qu’après ça était tout aussi stupide : tu l’avais dit, je n’allais l’avouer si c’était le cas. Alors que devais-je faire ? Si mes intentions je ne pouvais exprimer… devais-je faire ce que je faisais le pire : exprimer mes sentiments ? Je n’étais prêt pour cette étape encore, c’était bien trop tôt. Mon palpitant s’agitait d’ailleurs un peu plus à cette idée. Je n’avais assurément pas besoin de poser ma main sur mon torse pour le sentir, ses battements se répercutaient contre mes cotes de façon hypnotisante. Mais avais-je une autre solution ? Soudainement, une me venait à l’esprit ; bien que je ne sache quel effet celle-ci aurait. Pour le savoir, ne devais me jeter à l’eau ?
Sur toi, mon regard se levait à nouveau alors. Mes poumons s’emplissaient d’air rapidement et pleinement. J’étais en quête de courage et de conviction, que tu m’écoute et me crois. « J’aime bien… juste quand tu viens dans ma chambre sans raison. Même si c’est juste pour me regarder travailler. » Je n’étais sûr de moi, de ta réaction alors ce fut un début timide pour ma part. Sans doute… ce qui s’appelait un faux départ ? Ou… un départ de tortue ? Je devais être devenu Swag dans cette course pour te soulager de ta peur et de tes doutes, mais certainement, irais-je aussi vite que Jethro pour la suite ? « J’aime bien aussi… quand on parle juste comme ça. Même si… le sujet n’est pas le plus… joyeux. » Je ne savais même pas pourquoi soudainement tu doutais de cela, tu t’en inquiétais. Etait-ce mal que de te désirer ? Je ne le pensais mais, toi, pensais-tu que ça l’était ? Mon siège je quittais rapidement pour grimper sur le lit à tes côtés. Je me fichais que tu puisses être timide de te trouver dans le même lit que ton… que moi, je ne comptais te faire quelque chose. D’ailleurs, c’était rapidement d’une étreinte la plus innocente possible que je te gratifiais, mes mains sur tes épaules afin de te serrer contre moi, un de mes bras ayant agilement trouvé chemin sous ton cou tandis que l’autre reposait sur ta poitrine que je prendrais soin d’ignorer pour mon explication. « J’aime bien quand on se fait un câlin, même simplement comme ça. Sans rien de sexuel… Je te l’ai déjà dit, j’attends pas que ça. Même… Même si tu ne veux jamais rien faire, ça ira aussi. » Je ne pouvais cependant garantir de n’avoir besoin de certains matins ou certains soirs seuls afin de combler un manque indéniable que tu ne pourrais satisfaire… Mais tu n’avais à le savoir, pas pour le moment tout du moins, la question n’était là. « Je… J’aime juste passé du temps avec toi. Qu’importe ce qu’on fait…. » Croirais-tu en cette déclaration aussi maladroite que timide de ma part ? J’avais fait preuve de courage pour t’enlacer, pour m’exprimer correctement mais sentais-tu comme mon cœur s’agitait ? Un raffut à réveiller les morts, même moi je me trouvais surpris à le ressentir tant ; comme si celui-ci tentait de s’exprimer de lui-même pour te prouver sa sincérité.
A vous voir toutes les deux ainsi, je ne savais comment me comporter. Devais-je faire le fier, car je n’allais voir la première venue en clamant l’aimer de tout mon cœur pour la jeter la semaine suivante ; devais-je me montrer humble car, enfin, une femme avait voulu de cet idiot que j’incarnais ? Je ne savais pas, je ne savais plus. Mon esprit vous embrouilliez avec tant d’aise. Mais ce qui était sûre, face à toi, je voulais faire l’imbécile une fois de plus.
Pourtant tout cela, je ne pus le faire. Car avant même de faire un mouvement en ta direction, avant de pouvoir formuler le moindre mot, des tiens tu me poignardais.
Ta main tu n’avais à mettre devant mes lèvres pour m’inciter au silence. Celui-ci forçait sa route jusqu’à moi sans que je ne parvienne à l’arrêter. A l’instar d’une tempête soufflant, d’un ouragan traversant mon esprit, de mes pensées il ne restait plus rien. Un vide que rien ne parvenait à combler, que ma concentration ne parvenait à panser d’idées aussi faibles étaient telles.
M’exprimer… M’expliquer… Te rassurer. N’était-ce le rôle d’un homme que de rassurer la femme qui se trouvait à ses côtés ? Alors, c’était mon devoir à l’heure actuelle, te rassurer afin que ta peur ne t’amène vers un chemin glissant et dangereux pour… nous. « Je… » Un début timide, bancal. Instable, je ne savais qu’exprimer. Te dire que je ne le voulais serait idiot : je le voulais. Te dire que je n’attendais qu’après ça était tout aussi stupide : tu l’avais dit, je n’allais l’avouer si c’était le cas. Alors que devais-je faire ? Si mes intentions je ne pouvais exprimer… devais-je faire ce que je faisais le pire : exprimer mes sentiments ? Je n’étais prêt pour cette étape encore, c’était bien trop tôt. Mon palpitant s’agitait d’ailleurs un peu plus à cette idée. Je n’avais assurément pas besoin de poser ma main sur mon torse pour le sentir, ses battements se répercutaient contre mes cotes de façon hypnotisante. Mais avais-je une autre solution ? Soudainement, une me venait à l’esprit ; bien que je ne sache quel effet celle-ci aurait. Pour le savoir, ne devais me jeter à l’eau ?
Sur toi, mon regard se levait à nouveau alors. Mes poumons s’emplissaient d’air rapidement et pleinement. J’étais en quête de courage et de conviction, que tu m’écoute et me crois. « J’aime bien… juste quand tu viens dans ma chambre sans raison. Même si c’est juste pour me regarder travailler. » Je n’étais sûr de moi, de ta réaction alors ce fut un début timide pour ma part. Sans doute… ce qui s’appelait un faux départ ? Ou… un départ de tortue ? Je devais être devenu Swag dans cette course pour te soulager de ta peur et de tes doutes, mais certainement, irais-je aussi vite que Jethro pour la suite ? « J’aime bien aussi… quand on parle juste comme ça. Même si… le sujet n’est pas le plus… joyeux. » Je ne savais même pas pourquoi soudainement tu doutais de cela, tu t’en inquiétais. Etait-ce mal que de te désirer ? Je ne le pensais mais, toi, pensais-tu que ça l’était ? Mon siège je quittais rapidement pour grimper sur le lit à tes côtés. Je me fichais que tu puisses être timide de te trouver dans le même lit que ton… que moi, je ne comptais te faire quelque chose. D’ailleurs, c’était rapidement d’une étreinte la plus innocente possible que je te gratifiais, mes mains sur tes épaules afin de te serrer contre moi, un de mes bras ayant agilement trouvé chemin sous ton cou tandis que l’autre reposait sur ta poitrine que je prendrais soin d’ignorer pour mon explication. « J’aime bien quand on se fait un câlin, même simplement comme ça. Sans rien de sexuel… Je te l’ai déjà dit, j’attends pas que ça. Même… Même si tu ne veux jamais rien faire, ça ira aussi. » Je ne pouvais cependant garantir de n’avoir besoin de certains matins ou certains soirs seuls afin de combler un manque indéniable que tu ne pourrais satisfaire… Mais tu n’avais à le savoir, pas pour le moment tout du moins, la question n’était là. « Je… J’aime juste passé du temps avec toi. Qu’importe ce qu’on fait…. » Croirais-tu en cette déclaration aussi maladroite que timide de ma part ? J’avais fait preuve de courage pour t’enlacer, pour m’exprimer correctement mais sentais-tu comme mon cœur s’agitait ? Un raffut à réveiller les morts, même moi je me trouvais surpris à le ressentir tant ; comme si celui-ci tentait de s’exprimer de lui-même pour te prouver sa sincérité.
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Jeu 29 Mar - 17:16 Citer EditerSupprimer
Mes prunelles rivés sur ce faux plafond, je me maudissais. Je me révulsais de n’être capable de vaincre ces doutes récurrents. Je t’obligeais sans cesse à te montrer rassurant quand bien même, tu me commettais de maladresse. Chacun de tes mots, chaque fois, je les retenais avec tellement d’intention. Parce qu’il m’apaisait. Qu’il était agréable de s’endormir le soir en pensant à toi et lorsque je me les répétais, ta voix j’entendais. Ne t’ai-je jamais dit comme je l’aimais, cette voix qui était tienne ? Celle qui berçait mes oreilles, qui poussait les sourires au coin de mes lèvres et me soulevait le coeur avec douceur. Peut-être fut-ce parce que je souhaitais inconsciemment l’entendre, et ré-entendre tes paroles rassurantes que je réclamais tant de fois après elles. En amour, cette assurance qui me définissait tant chancelait pourtant facilement. Parce que j’avais peur de perdre. Peut-être plus encore d’être blessée, être séparée de ma principale source de bonheur. Cette source désormais c’était toi. Un jour, je parviendrais à te le dire honnêtement. Crois-en moi à Haneul, si pour l’heure, je me fais encore frileuse et prudente, je m’accrocherais et surmonterais mes propres barrières si tel est le prix pour te garder. Incapable que je suis de te le dire : j’ai tellement besoin de toi. J’avais juste besoin d’un peu de temps. Je n’imaginais m’éprendre de quelqu’un aussi rapidement. J’avais pensé me concentrer sur mes études et certes, profiter un peu de la vie avec mes amis, mais sentimentalement, je m’étais préparée à verrouiller mon coeur jusqu’à la fin de mon cursus universitaire. Je n’avais pas conscience que tu te trouvais déjà à l’intérieur…
Tu me l’avais dit oui. Enfin, dans un esprit en proie au doute, il y avait toujours faille à tous discours pour tenter d’y percevoir les lacunes. Etait-ce ma nature à savoir auparavant manipuler aisément autrui qui se retournait contre moi ? Ou cet apprentissage trop détaillé au cours de l’année passée pour savoir lire entre les lignes ? Mes sens avaient été épuisés, les ondes embrouillées, je ne me reconnaissais. À défaut de s’être éteinte, ma foi avait faibli. Ton silence, ton hésitation, face à eux mon coeur se pinça. T’apprêtais-tu à jeter les armes ? À renoncer, non pas pour cause de tes soupçonnés desseins compromis, mais dépité par l’absence de confiance que je te témoignais. Et pourtant, si tu savais ! Si tu savais comme j’avais plus confiance en toi qu’en quiconque. Et c’était bien là le problème. J’avais tellement peur qu’elle puisse être brisée. D’être dans l’erreur. J’avais l’impression que cette fois, je ne m’en relèverais. La goutte de trop. Sauf que présentement, j’étais la seule fautive si tu venais à partir. Impossible. Mes muscles mobilisés, je m’apprêtais à me redresser quand dans le même instant tu m’interrompis du son de ta voix. Immobile et le regard figé, je t’écoutais. En venant dans ta chambre, je n’avais pensé qu’à moi. À mon besoin de te voir, de savoir ce que tu faisais pour que mon esprit tu libères de ton omniprésence. Je n’avais envisagé ma présence comme un plaisir pour toi aussi. Mes sentiments, je l’ai gardé précieusement, en pleine conscience de leur existence. En revanche, les tiens que j’avais pourtant décelé, je peinais à y croire. Mes repères ont été ébranlé. Savoir ce que c’était que d’être aimée, j’en avais perdu la notion. Conséquence d’une certitude d’un amour éteint, étouffé par un brouillard d’incertitude.
Cette tentative avortée de me redresser, je fus prête à la réitérer, d’autant que je te sentis de mouvoir, sauf qu’une seconde fois, tu me pris de vitesse. Signal de départ, les portes des starting-block s’ouvrirent et dans mon coeur les sabots des chevaux lancés dans une course folle tambourinèrent au point que je crus devenir sourde. Je n’appréhendais, quoi qu’un peu peut-être, mais bien plus par félicité que par frayeur. Malgré une once d’affolement, mon corps fut parcouru d’ondes positives. Celles-ci amplifiées dès lors que je me retrouvais captives de tes bras. Une captive consentante. Les mots que tu prononçais, en vérité, tu pouvais bien dire ce que tu voulais en cet instant, ils ne transperceraient la toison nuage qui m’enveloppait imprégné d’un parfum de bonheur. Pourquoi voudrais-je m’en extraire alors cette sensation effleurant la moindre parcelle de ma peau me nimbait d’une douce chaleur. Je fondais tellement pour toi. Au point que cela puisse devenir dangereux pour moi. Pourtant, je n’avais plus envie de me protéger. Je voulais juste vivre chaque instant. Et surtout ceux au plus près de toi. Le coeur battant, lovée dans ton étreinte, lentement, je redressais le menton. Mes yeux se levaient en direction de ton visage. Se ravir de la vision de tes traits. C’était étrange de te découvrir sous cet angle. Que tu sois celui vers qui mon amour renaissait. Attiré comme par un aimant. Sur mes lèvres, des mots me brûlaient. Je les pensais, je les éprouvais mais je n’étais pas encore capable de te les prononcer. Peut-être les comprendrais-tu si je te les confessais en silence et par le geste. Un simple geste mais gage de mes sentiments toujours croissant. Me pressant un peu plus près de toi, je m’approchais et sur tes lèvres, un mot d’amour je déposais du baiser des miennes.
Un baiser tendre mais certain, que de mes yeux clos je fis perdurer. Une étoile filante dans le ciel nocturne derrière mes paupières, je fis le souhait de pouvoir figer le temps. Si au sens propre, il ne pourrait être exhausser, je fis le voeu que la douceur de ses moments entre nous ne prennent jamais fin. Finalement, être tombée amoureuse de toi n’avait rien d’improbable. Au contraire, n’était-ce pas une évidence que jusqu’à lors, j’avais refusé de voir ? Si de mes fiançailles j’avais pris conscience des nombreuses failles, ne fut-ce non pas à cause mais grâce à toi ? Car depuis quelques mois, mon bonheur rimait avec toi. Lentement, à tes lèvres, je rendis leur liberté. Je redescendais dans ce cocon que tu m’avais forgé de tes bras, timide sourire aux coins de ma bouche. Mes yeux rouverts n’osèrent te regarder sur le moment. « Haneul… » murmurais-je une première fois ton nom avant de les redresser en quête des tiens. « Woo Haneul… » Je ne savais pourquoi, mais j’aimais prononcer ton nom, aussi fou que cela puisse être d’aimer le geek crétin et insupportable que tu étais. Et pourtant, j’aimais. Je t’aimais. « Oppa… Je… » Un murmure, une hésitation, et soudainement, je renversais la situation. D’un mouvement de mon corps, je rassemblais la force de basculer le tien sur le dos, tout en glissant une jambe par-dessus. À genoux sur le matelas, à califourchon au-dessus de toi, je te dominais dans cette position qui satisferait mon dessein. « Je n’ai pas oublié que j’avais une revanche à prendre ! » annonçais-je finalement, malicieuse et triomphante pour terminer ces hésitations susurrées. L’instant d’après, à l’assaut de mes doigts sur des côtes et des flancs je te soumettais. Pour tes précédentes hostilités par usage de chatouilles, en traitre de surcroit, aujourd’hui, je me vengeais !
Tonight ☽
I know that I can't sleep tonight
I know that I can't sleep tonight
Perfect HaRa
«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
Mes prunelles rivés sur ce faux plafond, je me maudissais. Je me révulsais de n’être capable de vaincre ces doutes récurrents. Je t’obligeais sans cesse à te montrer rassurant quand bien même, tu me commettais de maladresse. Chacun de tes mots, chaque fois, je les retenais avec tellement d’intention. Parce qu’il m’apaisait. Qu’il était agréable de s’endormir le soir en pensant à toi et lorsque je me les répétais, ta voix j’entendais. Ne t’ai-je jamais dit comme je l’aimais, cette voix qui était tienne ? Celle qui berçait mes oreilles, qui poussait les sourires au coin de mes lèvres et me soulevait le coeur avec douceur. Peut-être fut-ce parce que je souhaitais inconsciemment l’entendre, et ré-entendre tes paroles rassurantes que je réclamais tant de fois après elles. En amour, cette assurance qui me définissait tant chancelait pourtant facilement. Parce que j’avais peur de perdre. Peut-être plus encore d’être blessée, être séparée de ma principale source de bonheur. Cette source désormais c’était toi. Un jour, je parviendrais à te le dire honnêtement. Crois-en moi à Haneul, si pour l’heure, je me fais encore frileuse et prudente, je m’accrocherais et surmonterais mes propres barrières si tel est le prix pour te garder. Incapable que je suis de te le dire : j’ai tellement besoin de toi. J’avais juste besoin d’un peu de temps. Je n’imaginais m’éprendre de quelqu’un aussi rapidement. J’avais pensé me concentrer sur mes études et certes, profiter un peu de la vie avec mes amis, mais sentimentalement, je m’étais préparée à verrouiller mon coeur jusqu’à la fin de mon cursus universitaire. Je n’avais pas conscience que tu te trouvais déjà à l’intérieur…
Tu me l’avais dit oui. Enfin, dans un esprit en proie au doute, il y avait toujours faille à tous discours pour tenter d’y percevoir les lacunes. Etait-ce ma nature à savoir auparavant manipuler aisément autrui qui se retournait contre moi ? Ou cet apprentissage trop détaillé au cours de l’année passée pour savoir lire entre les lignes ? Mes sens avaient été épuisés, les ondes embrouillées, je ne me reconnaissais. À défaut de s’être éteinte, ma foi avait faibli. Ton silence, ton hésitation, face à eux mon coeur se pinça. T’apprêtais-tu à jeter les armes ? À renoncer, non pas pour cause de tes soupçonnés desseins compromis, mais dépité par l’absence de confiance que je te témoignais. Et pourtant, si tu savais ! Si tu savais comme j’avais plus confiance en toi qu’en quiconque. Et c’était bien là le problème. J’avais tellement peur qu’elle puisse être brisée. D’être dans l’erreur. J’avais l’impression que cette fois, je ne m’en relèverais. La goutte de trop. Sauf que présentement, j’étais la seule fautive si tu venais à partir. Impossible. Mes muscles mobilisés, je m’apprêtais à me redresser quand dans le même instant tu m’interrompis du son de ta voix. Immobile et le regard figé, je t’écoutais. En venant dans ta chambre, je n’avais pensé qu’à moi. À mon besoin de te voir, de savoir ce que tu faisais pour que mon esprit tu libères de ton omniprésence. Je n’avais envisagé ma présence comme un plaisir pour toi aussi. Mes sentiments, je l’ai gardé précieusement, en pleine conscience de leur existence. En revanche, les tiens que j’avais pourtant décelé, je peinais à y croire. Mes repères ont été ébranlé. Savoir ce que c’était que d’être aimée, j’en avais perdu la notion. Conséquence d’une certitude d’un amour éteint, étouffé par un brouillard d’incertitude.
Cette tentative avortée de me redresser, je fus prête à la réitérer, d’autant que je te sentis de mouvoir, sauf qu’une seconde fois, tu me pris de vitesse. Signal de départ, les portes des starting-block s’ouvrirent et dans mon coeur les sabots des chevaux lancés dans une course folle tambourinèrent au point que je crus devenir sourde. Je n’appréhendais, quoi qu’un peu peut-être, mais bien plus par félicité que par frayeur. Malgré une once d’affolement, mon corps fut parcouru d’ondes positives. Celles-ci amplifiées dès lors que je me retrouvais captives de tes bras. Une captive consentante. Les mots que tu prononçais, en vérité, tu pouvais bien dire ce que tu voulais en cet instant, ils ne transperceraient la toison nuage qui m’enveloppait imprégné d’un parfum de bonheur. Pourquoi voudrais-je m’en extraire alors cette sensation effleurant la moindre parcelle de ma peau me nimbait d’une douce chaleur. Je fondais tellement pour toi. Au point que cela puisse devenir dangereux pour moi. Pourtant, je n’avais plus envie de me protéger. Je voulais juste vivre chaque instant. Et surtout ceux au plus près de toi. Le coeur battant, lovée dans ton étreinte, lentement, je redressais le menton. Mes yeux se levaient en direction de ton visage. Se ravir de la vision de tes traits. C’était étrange de te découvrir sous cet angle. Que tu sois celui vers qui mon amour renaissait. Attiré comme par un aimant. Sur mes lèvres, des mots me brûlaient. Je les pensais, je les éprouvais mais je n’étais pas encore capable de te les prononcer. Peut-être les comprendrais-tu si je te les confessais en silence et par le geste. Un simple geste mais gage de mes sentiments toujours croissant. Me pressant un peu plus près de toi, je m’approchais et sur tes lèvres, un mot d’amour je déposais du baiser des miennes.
Un baiser tendre mais certain, que de mes yeux clos je fis perdurer. Une étoile filante dans le ciel nocturne derrière mes paupières, je fis le souhait de pouvoir figer le temps. Si au sens propre, il ne pourrait être exhausser, je fis le voeu que la douceur de ses moments entre nous ne prennent jamais fin. Finalement, être tombée amoureuse de toi n’avait rien d’improbable. Au contraire, n’était-ce pas une évidence que jusqu’à lors, j’avais refusé de voir ? Si de mes fiançailles j’avais pris conscience des nombreuses failles, ne fut-ce non pas à cause mais grâce à toi ? Car depuis quelques mois, mon bonheur rimait avec toi. Lentement, à tes lèvres, je rendis leur liberté. Je redescendais dans ce cocon que tu m’avais forgé de tes bras, timide sourire aux coins de ma bouche. Mes yeux rouverts n’osèrent te regarder sur le moment. « Haneul… » murmurais-je une première fois ton nom avant de les redresser en quête des tiens. « Woo Haneul… » Je ne savais pourquoi, mais j’aimais prononcer ton nom, aussi fou que cela puisse être d’aimer le geek crétin et insupportable que tu étais. Et pourtant, j’aimais. Je t’aimais. « Oppa… Je… » Un murmure, une hésitation, et soudainement, je renversais la situation. D’un mouvement de mon corps, je rassemblais la force de basculer le tien sur le dos, tout en glissant une jambe par-dessus. À genoux sur le matelas, à califourchon au-dessus de toi, je te dominais dans cette position qui satisferait mon dessein. « Je n’ai pas oublié que j’avais une revanche à prendre ! » annonçais-je finalement, malicieuse et triomphante pour terminer ces hésitations susurrées. L’instant d’après, à l’assaut de mes doigts sur des côtes et des flancs je te soumettais. Pour tes précédentes hostilités par usage de chatouilles, en traitre de surcroit, aujourd’hui, je me vengeais !
(c) DΛNDELION
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Jeu 5 Avr - 9:06 Citer EditerSupprimer
Soirée placée sous le signe des études, nuit durant laquelle, une nouvelle fois, ta présence se serait faite désirée ; celle-ci tu venais perturber de ta visite surprise. Comme si, de mon désir silencieux tu avais pris connaissance, que mes espoirs de te voir venir dans ma chambre pour passer la nuit tu avais prédit à l’avance. Je ne savais si tel souhait se verrait exaucé aujourd’hui, mais ta présence à elle seule ici et maintenant suffisait à me combler d’un bonheur écrasant pour les heures à venir. En ta présence, mon cœur s’agitait à l’instar d’une danse que lui seul connaissait, une sérénade il t’offrait en gage de sa sincérité et de son état tu étais bien seule maîtresse. De joie le remplirais-tu ? De tristesse ou d’inquiétude ? Le surprendrais-tu comme tu savais si bien le faire ou le ferais-tu fondre comme toi seule y parvenait ? Incontrôlable et jusqu’à présent incontrôlé, ce fut avec une aisance déconcertante qu’à toi il s’était offert et semblait prêt à subir tes caprices les plus fous tant que ce qu’il renfermait tu ne t’amusais à détruire. Alors que lui offrirais-tu ce soir ? Que lui ferais-tu subir ?
De ta visite imprévue, ce fut de joie que tu l'avais couvert. Une joie innocente, enfantine presque de simplement te savoir dans la même pièce que moi, respirant le même air tous les deux et me demandant, comme un collégien, si des regards tu me jetais. Malheureusement, mon ordinateur n'avait encore la faculté d'être cet ami peu discret qui passera son temps à regarder en ta direction pour voir ce que tu faisais et ce qui attirait ton attention pour ensuite me le dire, et si cette attention se trouvait être captée par le moindre plus petit élément en notre direction, c'était le bâtiment tout entier qui le saurait. Alors ce sera avec ma question que je resterais... Les tiennes, celles qui suivirent cette joie idiote, ne provoquaient quant à elles qu'inquiétudes, incompréhension et tristesse. Je ne comprenais pourquoi ces questions, pourquoi ces pensées, tout ce que je désirais était de passer des moments agréables avec toi, que tes soucis s'envolent, que tes craintes si voient rassurées. Alors, si pour cela je devais parler, je m'y attarderais avec attention malgré la timidité et la maladresse qui me caractérisait. Peut être ne t'en étais-tu rendue compte, mais ces mots, aussi simples soient ils, m'avaient demandés tant d'efforts pour passer la frontière si étroitement close de mes lèvres et par ton silence premier, je ne pu que m'interroger sur les conséquences. Avais-je échoué ? Avais-je réussi? Blottie entre mes bras, cachée par l'étreinte, je ne savais juger ta réaction jusqu'à voir ce minois adorable qu'était le tien se lever en silence vers le mien. Moue curieuse, un point d'interrogation suggéré prenait place sur mes traits alors que tes pensées continuaient de m'échapper, de jour en jour, cela ne s'empirait-il pas? Probablement qu'en essayant de se connaître au fil du temps, cela aboutissait à des interrogations m'amenant à me questionner sur l'idée elle-même. Je ne savais, et à vrai dire, des l'instant où sur mes lèvres, la douceur des tiennes se faisait sentir, je m'en contre fichais totalement.
Sous mes yeux, je vis tes paupières se fermer délicatement, couvrir la couleur chocolat de tes pupilles dans ce geste que j'observais pour la première fois. Un mouvement naturel, puisqu'il s'effectuait l'instant suivant chez moi également, mais qui me chamboulait de sa candeur. Dans ce baiser tu t'offrais par ce simple geste, une idée qui me poussait à t'offrir une douceur insoupçonnée, une tendresse infinie, le tout mêlé à une innocence enfantine. Quels jeunes adultes, allongés dans un lit, seuls dans une chambre, dans les bras l'un de l'autre, s'embrassaient ainsi après tout? Mes mains ne ressentaient pas même le besoin de découvrir ton corps d'une quelconque façon pendant ce bref échange, une innocence d'esprit qui m'étonnerait presque dans de telles circonstances. Tout était si différent que dans mes souvenirs, avec toi tout était semblable à la douceur du miel, la légèreté d'une barbe à papa agrémenté d'une fraîcheur tout aussi volatile que pouvait l'être une fine chantilly. Rien d'étonnant que je fondais pour toi, qui ne le ferais? Adorable, étonnante, craquante, amusante, imprévisible... n'importe qui. Tu ferais tomber n'importe qui pour toi, une triste réalité qui ne m'atteignais vraiment. Car de ce n'importe qui, cette marrée de gens accessible, n'était ce dans mes bras que tu te trouvais? N'était ce mon nom que tu appelais et mon attention que tu semblais quémander? Même si ce n'était que pendant une période, ces moments étaient à nous, toujours plus uniques, toujours plus mémorables, toujours plus étonnants de jour en jour.
A tout j’étais préparé avec toi, jour après jour tu parvenais à me surprendre ; mais je n’avais prévu une chose. Celle, la seule, à laquelle je n’étais foncièrement prêt…
… Ta déclaration. « Les mots suivant ce pronom, ne les prononce pas. » Telle fut la prière que je formulais inlassablement dans mon esprit, celle que, j’espérais, tu entendrais avant que l’erreur ne soit commise. J’appréhendais de t’entendre formuler ces quelques lettres, de ma réaction elle-même j’avais peur. Te repousserais-je ? Resterais-je figé sur place sans pouvoir formuler la moindre pensée de nouveau ? Allais-je te répondre ? Je n’étais prêt à formuler ce retour, même dans sa forme la plus générique et superficiel avec un simple « moi aussi », alors si réponse je t’offrais… sa forme je craignais. Arriverais-je même à formuler des mots corrects ? L’inquiétude, l’angoisse, un entre-étage où se plaisait actuellement l’ascenseur émotionnel dans lequel tu avais plongé mon cœur sans qu’il ne sache vers lequel s’orienter précisément. Puis se fit la chute. Celle qui s’opérait en totalement liberté, à la fois apaisante et angoissante, légère et écrasante. Sous mes yeux, un geste qu’aucun de nous –ni moi ni mon cœur – n’avions prévus, un mouvement qui me secouait sur le moment pour m’offrir la prochaine destination : l’incompréhension. Voyais-tu à mes yeux, originalement déjà grands pour une personne ayant mes origines, s’ouvrant et s’arrondissant, combien ton geste me prenait de court ? Mes mains je ne savais où poser, mes pensées je n’arrivais à rassembler. Un court-circuit tu venais de provoquer et seule une sensation était encore réveillée : le touché.
Ce dernier qui prenait bien vite possession de mon cerveau pour devenir omniprésent, écrasant. Chaque parcelle de ton corps contre le mien s’imprimait dans mon esprit d’une minutie irréprochable. De tes cuisses ouvertes à la largeur exacte de mon corps, reposant de part et d’autre de mon bassin – celles-ci sur lesquelles la pulpe de mes doigts désiraient courir, les parcourir à nouveau en sachant que, cette fois, de collant tu ne portais, ta peau j’aurais alors le privilège d’explorer de tout mon aise ; celles-ci qui semblaient me vouloir prisonnier en leur sein sans que je n’en connaisse la raison mais j’avouais sans peine m’en ficher et me livrer à elles sans chercher à me débattre – à la sensation, bien plus difficile à ignorer, de ton fessier contre une zone bien plus sensible de mon anatomie – une chaire que j’avais, au cours d’un défi, touché et caressé, dont la sensation s’était gravé dans mon esprit malgré la gifle qui l’avait suivi ; une partie de ton corps sur laquelle, je mourrais d’envie de poser mes mains pour la caresser à nouveau, plus tendrement malgré le désir que celles-ci risquaient d’afficher ; cette peau de porcelaine que j’eus déjà, à ton plus grand malheur, déjà vu, qui m’avait, immanquablement, marqué plus que tu ne le croyais ; celle-ci qui teintait de rose mes joues et enflammait mon esprit –. Pouvais-tu même imaginer ce qui se tramait dans mon imagination en une seule et simple seconde ? Ne te rendais-tu pas compte comme, la simple chaleur que ton corps contre le mien dégageait, suffisait à engager un combat contre les pensées déplacées que je pourrais avoir te concernant ? Tu ne pouvais savoir… Tu n’étais un homme en présence de ce qui était son idéal féminin, pour ne pas dire celle qui était devenue un fantasme malgré moi ; ajouté à l’évidente et incroyable réalité : depuis mon arrivée à la Yonsei, je n’avais touché une seule femme. Et à choisir entre le sexe et l’adrénaline, mon choix était rapide : le second. Bien plus amusant, bien plus satisfaisant, les sports extrêmes m’attiraient bien plus qu’une session sur l’oreiller avec une femme lambda qui m’aura, il ne faut pas l’oublier, demander plus de temps, d’investissement et d’efforts que de préparer un sac avec mes affaires. Alors oui, à choisir, je préférais défier gravité et vitesse de la lumière ; mais à présent je comprenais une erreur cruciale dans mes habitudes du quotidien. Si je n’avais envie à haute fréquence de ce genre de choses, mon corps, mes hormones – bien que plutôt calmes selon moi – étaient toujours demandeurs de leur côté. Alors certainement, à mon planning, j’allais devoir rajouter des cessions privées en tête à tête avec elles pour éviter qu’une telle tension ne me traverse à nouveau lorsque tu déciderais de prendre mon bassin pour siège la prochaine fois.
Néanmoins, le combat mental je gagnais assez rapidement – encore une fois – pour mon plus grand bonheur. Tu n’étais totalement ou partiellement dévêtue, tu ne bougeais d’aucune façon contre mon bassin ; en te contentant de t’asseoir, c’était involontairement que tu m’aidais dans cet effort davantage orienté à ne pas te gêner qu’à ne pas me déranger moi. J’étais peu certain que c’était le genre de sensation agréable à ressentir lorsqu’une femme désirait seulement prendre place sur son homme… Bien que cette position s’avérait des plus provocantes malgré tout. Aujourd’hui, pour toi, je me ferais pouf. « Hein ? » soufflais-je avec étonnement néanmoins lorsqu’une revanche tu évoquais. Je ne savais de quoi tu parlais, je n’étais véritablement en condition de penser à autre chose que mes rêves dans lesquels tu pourrais apparaitre, ta peau dénudée sous mes yeux à mon arrivée dans la fraternité et les caresses dont j’avais gratifié ton corps au fil de nos rencontres. Combat gagné mais pensées toujours encombrées, ta perfection – tant ton physique que ton caractère, ta voix, tes gestes, toute ta personne dans son intégralité la plus complète – dépassait mes capacités à ignorer ce qu’il se passait autour de moi dans ces moments-là. Mais semblerait-il que, cette fois, ton intention je ne pourrais la manquer qu'importait les efforts que je déployais.
A l'assaut de mes côtes et de mes flancs, des doigts agiles, rapides, vifs et malicieux; s'agitant en caresses dont je me serais passer pendant que je partais en quête de comprendre l'origine de cette torture. Mon corps se courbait sous tes doigts, se tordait, par tous les moyens il désirait s'extraire de ton emprise.... sans qu'un seul instant il n'y mette du sien. De mes lèvres, plaintes et rires s'échappaient, parfois un cri lorsqu'en zone sensible tu t'aventurais véritablement, d'autres fois des demandes de coopération mêlées à des excuses. Puis les souvenirs revenaient, ceux d'une bataille remontant à plusieurs mois dans cette même chambre. Une bataille que j'avais lancé en traître. « ça.. ah! Ça remonte à pl'sieurs mo-aaaah! » declarais-je difficilement entre deux attaques de front de ta part avant d'enfin arriver à ma limite. Sous la tension à laquelle il était soumis, dans ses mouvements, mon corps s'était réchauffé; dans mes gestes pour capturer tes mains tout en esquivant tes attaques mon t-shirt faisait des siennes et finissait par affiché sous tes yeux une part de mon torse mise à nu; mais surtout dans mes yeux, des perles humides dû aux rires que tu m'avais provoqué. « Arrête... D'accord? Je suis désolé. On est quitte, ok? » Malgré la torture, malgré mon ventre douloureux d'avoir tant ris, j'étais sur un nuage de bonheur, flottant gracieusement dans les airs par ta faute. « t'es pire qu'une tigresse... » Ta proie sélectionnée, tu n'étais du genre à lâcher, têtue et déterminée que tu étais. A moins que mes tentatives d'esquive feintes au début n'aient rendues le jeu que plus difficile à clore? A la liste des adjectifs te qualifiant, épuisante pouvait y figurer. Non par tes paroles, non par ton comportement, mais bien et seulement lorsque revanche telle que celle ci tu désirais accomplir. « Tu te souviens de notre rencontre ? » soufflais-je tout bas, voulant attirer ton attention sur un autre souvenir, une époque pas si lointaine que celle à laquelle tu avais fait allusion avant d'entrer en guerre.
Quelques mois plus tôt, sous un doux soleil d’automne, caressés par une brise aussi légère que celle de printemps, nos chemins s’étaient croisés pour la toute première fois. Deux mondes si différents, deux personnalités bien distinctes, deux avenirs incompatibles pourtant : un seul impact. Une collision bouleversant nos destins de façon imprévue, secouant stabilités et évidences, remettant tout en cause dans le scénario de nos vies pour former une nouvelle histoire. Une trame inattendue certainement, deux personnages que rien ne pourraient rassembler, deux aimants ne pouvant fonctionner sans l’autre, une équation qui pouvait enfin être complétée : L’histoire de deux âmes sœurs enfin réunies.
Te souvenais-tu de ce jour d’octobre ? Les mois étaient passés à toute allure depuis, les jours s’enchaînaient sans nous laisser le temps de nous reposer et les minutes devenaient secondes dans ce monde en perpétuel besoin de mouvement. Mais à présent que du temps nous était accordé, que cet instant tu nous avais offert plus exactement, parvenais-tu à t’en souvenir ? Je n’avais à fermer les yeux pour tenter de mettre une image sur les moments que nous avions passés ensemble, je n’avais à réfléchir sur mon ressenti ; l’évidence me frappait de plein fouet. Depuis ce jour, n’avais-je été touché par tes charmes ? Ta beauté divine et angélique, ta grâce infinie ; une poupée d’apparence dont le caractère ne savait qu’apporter saveur unique et particulière à celle-ci. Tu n’étais foncièrement princesse, quelque chose de plus intense coulait en toi, une force et un magnétisme qui avaient eu raison de moi dès les premiers instants. Pour toi j’étais tombé à mon insu. A notre rencontre, j’avais cru remettre la notion de coup de foudre en cause mais n’était-ce car celui-ci s’était abattu sur moi à ce moment ? Un choc que ma conscience encore trop indépendante n’avait voulu nommer ou identifier, une fatalité qu’elle ne voulait affronter mais dans laquelle elle s’enfonçait toujours un peu plus chaque jour. L’électron libre que j’étais avait trouvé particule positive à graviter autour. Une attraction instinctive promesse de stabilité à venir car, au jour d’aujourd’hui, je ne saurais te promettre de pouvoir te l’apporter. Soutien je t’offrirais dans les périodes de doutes, de peur ou de difficultés que tu pourrais rencontrer ; de tendresse je te couvrirais autant que faire se peut au quotidien ; mon honnêteté je pouvais te garantir en tout temps, toute épreuve ; du divertissement je pourrais t’offrir de bien des façons, mais de promesses plus profondes, de celles qui impliquaient un engagement sur lequel mon esprit n’arrivait à mettre une image même floutée… Celles-ci, je ne pouvais te garantir de parvenir à te les offrir. Celles-ci qui représentaient, malgré moi et mes angoisses, un idéal d’avenir après lequel, certainement, je pourrais courir un jour ou l’autre.
A l’instar de tout élément sur cette Terre, c’était vers l’équilibre et la stabilité que ma nature m’orientait ; un idéal que je mettais de côté depuis si longtemps qu’y repenser semblait étrange et inconnu, un brin effrayant également. De temps je nécessitais pour l’envisager et même y songer dans sa forme la plus simple : sa formulation mentale ; mais cela, n’en n’avions-nous pas plus que de raison ? Bien que sa course nous ne pouvions stopper, que celle-ci semblait si lente sans ta présence à mes côtés mais qu’un sprint il engageait dès lors que c’était le cas ; bien que nous devrions préparer notre avenir pour le vivre sereinement et, par extension donc, étudier plus que tout autre chose ; ne pouvions-nous pas former une bulle où temps et espace, responsabilité et contraintes n’existaient ? Un univers à part de tous les autres, un monde construit peu à peu tous les deux, des habitudes uniques que nous seuls connaîtrions et utiliserions ainsi que des souvenirs qui n’appartiendraient qu’à nous ? Le temps de quelques dizaines de minutes, à partir de maintenant, pourrions-nous vivre ainsi ? Égoïstement, je voulais profiter de ce temps passé avec toi, apprendre ce que l’on ressentait lorsque le premier pas était fait non pas par moi mais par l’autre, connaître ce que parler, dans sa forme la plus innocente possible, et simplement parler pouvait faire dans ce type de relation. Je n’étais doué comme beaucoup d’autre pourraient l’être, comme ton ex-fiancé avait peut-être pu l’être malgré ses défauts, mais ma volonté et ma sincérité se voyaient sans faille. Avec toi je désirais partager ces moments que parfois je ne connaissais que trop peu, et parfois qui m’était totalement inconnu. En retour, je te promettais de faire de même si cela pouvait être possible, j’en doutais fortement bien que j’imaginais assez mal ton ex-fiancé t’emmener dans une piscine et clamer qu’en face de toi se trouvait la mer ; dans mon univers tu pourrais mettre un pied si celui-ci t’intéressait et s’il t’attirait une place dans celui-ci tu trouverais ; mon entourage je te présenterais si l’envie tu ressentais à nouveau, dans celui-ci tu pourrais trouver ta place également si tu savais t’y retrouver et te sentir à l’aise. Dans ma vie, progressivement, je t’offrirais une place, alors pouvait-on simplement partager quelques instants comme ceux que nous vivions à l’instant ?
Tonight ☽
I know that I can't sleep tonight
I know that I can't sleep tonight
Perfect HaRa
«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
Soirée placée sous le signe des études, nuit durant laquelle, une nouvelle fois, ta présence se serait faite désirée ; celle-ci tu venais perturber de ta visite surprise. Comme si, de mon désir silencieux tu avais pris connaissance, que mes espoirs de te voir venir dans ma chambre pour passer la nuit tu avais prédit à l’avance. Je ne savais si tel souhait se verrait exaucé aujourd’hui, mais ta présence à elle seule ici et maintenant suffisait à me combler d’un bonheur écrasant pour les heures à venir. En ta présence, mon cœur s’agitait à l’instar d’une danse que lui seul connaissait, une sérénade il t’offrait en gage de sa sincérité et de son état tu étais bien seule maîtresse. De joie le remplirais-tu ? De tristesse ou d’inquiétude ? Le surprendrais-tu comme tu savais si bien le faire ou le ferais-tu fondre comme toi seule y parvenait ? Incontrôlable et jusqu’à présent incontrôlé, ce fut avec une aisance déconcertante qu’à toi il s’était offert et semblait prêt à subir tes caprices les plus fous tant que ce qu’il renfermait tu ne t’amusais à détruire. Alors que lui offrirais-tu ce soir ? Que lui ferais-tu subir ?
De ta visite imprévue, ce fut de joie que tu l'avais couvert. Une joie innocente, enfantine presque de simplement te savoir dans la même pièce que moi, respirant le même air tous les deux et me demandant, comme un collégien, si des regards tu me jetais. Malheureusement, mon ordinateur n'avait encore la faculté d'être cet ami peu discret qui passera son temps à regarder en ta direction pour voir ce que tu faisais et ce qui attirait ton attention pour ensuite me le dire, et si cette attention se trouvait être captée par le moindre plus petit élément en notre direction, c'était le bâtiment tout entier qui le saurait. Alors ce sera avec ma question que je resterais... Les tiennes, celles qui suivirent cette joie idiote, ne provoquaient quant à elles qu'inquiétudes, incompréhension et tristesse. Je ne comprenais pourquoi ces questions, pourquoi ces pensées, tout ce que je désirais était de passer des moments agréables avec toi, que tes soucis s'envolent, que tes craintes si voient rassurées. Alors, si pour cela je devais parler, je m'y attarderais avec attention malgré la timidité et la maladresse qui me caractérisait. Peut être ne t'en étais-tu rendue compte, mais ces mots, aussi simples soient ils, m'avaient demandés tant d'efforts pour passer la frontière si étroitement close de mes lèvres et par ton silence premier, je ne pu que m'interroger sur les conséquences. Avais-je échoué ? Avais-je réussi? Blottie entre mes bras, cachée par l'étreinte, je ne savais juger ta réaction jusqu'à voir ce minois adorable qu'était le tien se lever en silence vers le mien. Moue curieuse, un point d'interrogation suggéré prenait place sur mes traits alors que tes pensées continuaient de m'échapper, de jour en jour, cela ne s'empirait-il pas? Probablement qu'en essayant de se connaître au fil du temps, cela aboutissait à des interrogations m'amenant à me questionner sur l'idée elle-même. Je ne savais, et à vrai dire, des l'instant où sur mes lèvres, la douceur des tiennes se faisait sentir, je m'en contre fichais totalement.
Sous mes yeux, je vis tes paupières se fermer délicatement, couvrir la couleur chocolat de tes pupilles dans ce geste que j'observais pour la première fois. Un mouvement naturel, puisqu'il s'effectuait l'instant suivant chez moi également, mais qui me chamboulait de sa candeur. Dans ce baiser tu t'offrais par ce simple geste, une idée qui me poussait à t'offrir une douceur insoupçonnée, une tendresse infinie, le tout mêlé à une innocence enfantine. Quels jeunes adultes, allongés dans un lit, seuls dans une chambre, dans les bras l'un de l'autre, s'embrassaient ainsi après tout? Mes mains ne ressentaient pas même le besoin de découvrir ton corps d'une quelconque façon pendant ce bref échange, une innocence d'esprit qui m'étonnerait presque dans de telles circonstances. Tout était si différent que dans mes souvenirs, avec toi tout était semblable à la douceur du miel, la légèreté d'une barbe à papa agrémenté d'une fraîcheur tout aussi volatile que pouvait l'être une fine chantilly. Rien d'étonnant que je fondais pour toi, qui ne le ferais? Adorable, étonnante, craquante, amusante, imprévisible... n'importe qui. Tu ferais tomber n'importe qui pour toi, une triste réalité qui ne m'atteignais vraiment. Car de ce n'importe qui, cette marrée de gens accessible, n'était ce dans mes bras que tu te trouvais? N'était ce mon nom que tu appelais et mon attention que tu semblais quémander? Même si ce n'était que pendant une période, ces moments étaient à nous, toujours plus uniques, toujours plus mémorables, toujours plus étonnants de jour en jour.
A tout j’étais préparé avec toi, jour après jour tu parvenais à me surprendre ; mais je n’avais prévu une chose. Celle, la seule, à laquelle je n’étais foncièrement prêt…
… Ta déclaration. « Les mots suivant ce pronom, ne les prononce pas. » Telle fut la prière que je formulais inlassablement dans mon esprit, celle que, j’espérais, tu entendrais avant que l’erreur ne soit commise. J’appréhendais de t’entendre formuler ces quelques lettres, de ma réaction elle-même j’avais peur. Te repousserais-je ? Resterais-je figé sur place sans pouvoir formuler la moindre pensée de nouveau ? Allais-je te répondre ? Je n’étais prêt à formuler ce retour, même dans sa forme la plus générique et superficiel avec un simple « moi aussi », alors si réponse je t’offrais… sa forme je craignais. Arriverais-je même à formuler des mots corrects ? L’inquiétude, l’angoisse, un entre-étage où se plaisait actuellement l’ascenseur émotionnel dans lequel tu avais plongé mon cœur sans qu’il ne sache vers lequel s’orienter précisément. Puis se fit la chute. Celle qui s’opérait en totalement liberté, à la fois apaisante et angoissante, légère et écrasante. Sous mes yeux, un geste qu’aucun de nous –ni moi ni mon cœur – n’avions prévus, un mouvement qui me secouait sur le moment pour m’offrir la prochaine destination : l’incompréhension. Voyais-tu à mes yeux, originalement déjà grands pour une personne ayant mes origines, s’ouvrant et s’arrondissant, combien ton geste me prenait de court ? Mes mains je ne savais où poser, mes pensées je n’arrivais à rassembler. Un court-circuit tu venais de provoquer et seule une sensation était encore réveillée : le touché.
Ce dernier qui prenait bien vite possession de mon cerveau pour devenir omniprésent, écrasant. Chaque parcelle de ton corps contre le mien s’imprimait dans mon esprit d’une minutie irréprochable. De tes cuisses ouvertes à la largeur exacte de mon corps, reposant de part et d’autre de mon bassin – celles-ci sur lesquelles la pulpe de mes doigts désiraient courir, les parcourir à nouveau en sachant que, cette fois, de collant tu ne portais, ta peau j’aurais alors le privilège d’explorer de tout mon aise ; celles-ci qui semblaient me vouloir prisonnier en leur sein sans que je n’en connaisse la raison mais j’avouais sans peine m’en ficher et me livrer à elles sans chercher à me débattre – à la sensation, bien plus difficile à ignorer, de ton fessier contre une zone bien plus sensible de mon anatomie – une chaire que j’avais, au cours d’un défi, touché et caressé, dont la sensation s’était gravé dans mon esprit malgré la gifle qui l’avait suivi ; une partie de ton corps sur laquelle, je mourrais d’envie de poser mes mains pour la caresser à nouveau, plus tendrement malgré le désir que celles-ci risquaient d’afficher ; cette peau de porcelaine que j’eus déjà, à ton plus grand malheur, déjà vu, qui m’avait, immanquablement, marqué plus que tu ne le croyais ; celle-ci qui teintait de rose mes joues et enflammait mon esprit –. Pouvais-tu même imaginer ce qui se tramait dans mon imagination en une seule et simple seconde ? Ne te rendais-tu pas compte comme, la simple chaleur que ton corps contre le mien dégageait, suffisait à engager un combat contre les pensées déplacées que je pourrais avoir te concernant ? Tu ne pouvais savoir… Tu n’étais un homme en présence de ce qui était son idéal féminin, pour ne pas dire celle qui était devenue un fantasme malgré moi ; ajouté à l’évidente et incroyable réalité : depuis mon arrivée à la Yonsei, je n’avais touché une seule femme. Et à choisir entre le sexe et l’adrénaline, mon choix était rapide : le second. Bien plus amusant, bien plus satisfaisant, les sports extrêmes m’attiraient bien plus qu’une session sur l’oreiller avec une femme lambda qui m’aura, il ne faut pas l’oublier, demander plus de temps, d’investissement et d’efforts que de préparer un sac avec mes affaires. Alors oui, à choisir, je préférais défier gravité et vitesse de la lumière ; mais à présent je comprenais une erreur cruciale dans mes habitudes du quotidien. Si je n’avais envie à haute fréquence de ce genre de choses, mon corps, mes hormones – bien que plutôt calmes selon moi – étaient toujours demandeurs de leur côté. Alors certainement, à mon planning, j’allais devoir rajouter des cessions privées en tête à tête avec elles pour éviter qu’une telle tension ne me traverse à nouveau lorsque tu déciderais de prendre mon bassin pour siège la prochaine fois.
Néanmoins, le combat mental je gagnais assez rapidement – encore une fois – pour mon plus grand bonheur. Tu n’étais totalement ou partiellement dévêtue, tu ne bougeais d’aucune façon contre mon bassin ; en te contentant de t’asseoir, c’était involontairement que tu m’aidais dans cet effort davantage orienté à ne pas te gêner qu’à ne pas me déranger moi. J’étais peu certain que c’était le genre de sensation agréable à ressentir lorsqu’une femme désirait seulement prendre place sur son homme… Bien que cette position s’avérait des plus provocantes malgré tout. Aujourd’hui, pour toi, je me ferais pouf. « Hein ? » soufflais-je avec étonnement néanmoins lorsqu’une revanche tu évoquais. Je ne savais de quoi tu parlais, je n’étais véritablement en condition de penser à autre chose que mes rêves dans lesquels tu pourrais apparaitre, ta peau dénudée sous mes yeux à mon arrivée dans la fraternité et les caresses dont j’avais gratifié ton corps au fil de nos rencontres. Combat gagné mais pensées toujours encombrées, ta perfection – tant ton physique que ton caractère, ta voix, tes gestes, toute ta personne dans son intégralité la plus complète – dépassait mes capacités à ignorer ce qu’il se passait autour de moi dans ces moments-là. Mais semblerait-il que, cette fois, ton intention je ne pourrais la manquer qu'importait les efforts que je déployais.
A l'assaut de mes côtes et de mes flancs, des doigts agiles, rapides, vifs et malicieux; s'agitant en caresses dont je me serais passer pendant que je partais en quête de comprendre l'origine de cette torture. Mon corps se courbait sous tes doigts, se tordait, par tous les moyens il désirait s'extraire de ton emprise.... sans qu'un seul instant il n'y mette du sien. De mes lèvres, plaintes et rires s'échappaient, parfois un cri lorsqu'en zone sensible tu t'aventurais véritablement, d'autres fois des demandes de coopération mêlées à des excuses. Puis les souvenirs revenaient, ceux d'une bataille remontant à plusieurs mois dans cette même chambre. Une bataille que j'avais lancé en traître. « ça.. ah! Ça remonte à pl'sieurs mo-aaaah! » declarais-je difficilement entre deux attaques de front de ta part avant d'enfin arriver à ma limite. Sous la tension à laquelle il était soumis, dans ses mouvements, mon corps s'était réchauffé; dans mes gestes pour capturer tes mains tout en esquivant tes attaques mon t-shirt faisait des siennes et finissait par affiché sous tes yeux une part de mon torse mise à nu; mais surtout dans mes yeux, des perles humides dû aux rires que tu m'avais provoqué. « Arrête... D'accord? Je suis désolé. On est quitte, ok? » Malgré la torture, malgré mon ventre douloureux d'avoir tant ris, j'étais sur un nuage de bonheur, flottant gracieusement dans les airs par ta faute. « t'es pire qu'une tigresse... » Ta proie sélectionnée, tu n'étais du genre à lâcher, têtue et déterminée que tu étais. A moins que mes tentatives d'esquive feintes au début n'aient rendues le jeu que plus difficile à clore? A la liste des adjectifs te qualifiant, épuisante pouvait y figurer. Non par tes paroles, non par ton comportement, mais bien et seulement lorsque revanche telle que celle ci tu désirais accomplir. « Tu te souviens de notre rencontre ? » soufflais-je tout bas, voulant attirer ton attention sur un autre souvenir, une époque pas si lointaine que celle à laquelle tu avais fait allusion avant d'entrer en guerre.
Quelques mois plus tôt, sous un doux soleil d’automne, caressés par une brise aussi légère que celle de printemps, nos chemins s’étaient croisés pour la toute première fois. Deux mondes si différents, deux personnalités bien distinctes, deux avenirs incompatibles pourtant : un seul impact. Une collision bouleversant nos destins de façon imprévue, secouant stabilités et évidences, remettant tout en cause dans le scénario de nos vies pour former une nouvelle histoire. Une trame inattendue certainement, deux personnages que rien ne pourraient rassembler, deux aimants ne pouvant fonctionner sans l’autre, une équation qui pouvait enfin être complétée : L’histoire de deux âmes sœurs enfin réunies.
Te souvenais-tu de ce jour d’octobre ? Les mois étaient passés à toute allure depuis, les jours s’enchaînaient sans nous laisser le temps de nous reposer et les minutes devenaient secondes dans ce monde en perpétuel besoin de mouvement. Mais à présent que du temps nous était accordé, que cet instant tu nous avais offert plus exactement, parvenais-tu à t’en souvenir ? Je n’avais à fermer les yeux pour tenter de mettre une image sur les moments que nous avions passés ensemble, je n’avais à réfléchir sur mon ressenti ; l’évidence me frappait de plein fouet. Depuis ce jour, n’avais-je été touché par tes charmes ? Ta beauté divine et angélique, ta grâce infinie ; une poupée d’apparence dont le caractère ne savait qu’apporter saveur unique et particulière à celle-ci. Tu n’étais foncièrement princesse, quelque chose de plus intense coulait en toi, une force et un magnétisme qui avaient eu raison de moi dès les premiers instants. Pour toi j’étais tombé à mon insu. A notre rencontre, j’avais cru remettre la notion de coup de foudre en cause mais n’était-ce car celui-ci s’était abattu sur moi à ce moment ? Un choc que ma conscience encore trop indépendante n’avait voulu nommer ou identifier, une fatalité qu’elle ne voulait affronter mais dans laquelle elle s’enfonçait toujours un peu plus chaque jour. L’électron libre que j’étais avait trouvé particule positive à graviter autour. Une attraction instinctive promesse de stabilité à venir car, au jour d’aujourd’hui, je ne saurais te promettre de pouvoir te l’apporter. Soutien je t’offrirais dans les périodes de doutes, de peur ou de difficultés que tu pourrais rencontrer ; de tendresse je te couvrirais autant que faire se peut au quotidien ; mon honnêteté je pouvais te garantir en tout temps, toute épreuve ; du divertissement je pourrais t’offrir de bien des façons, mais de promesses plus profondes, de celles qui impliquaient un engagement sur lequel mon esprit n’arrivait à mettre une image même floutée… Celles-ci, je ne pouvais te garantir de parvenir à te les offrir. Celles-ci qui représentaient, malgré moi et mes angoisses, un idéal d’avenir après lequel, certainement, je pourrais courir un jour ou l’autre.
A l’instar de tout élément sur cette Terre, c’était vers l’équilibre et la stabilité que ma nature m’orientait ; un idéal que je mettais de côté depuis si longtemps qu’y repenser semblait étrange et inconnu, un brin effrayant également. De temps je nécessitais pour l’envisager et même y songer dans sa forme la plus simple : sa formulation mentale ; mais cela, n’en n’avions-nous pas plus que de raison ? Bien que sa course nous ne pouvions stopper, que celle-ci semblait si lente sans ta présence à mes côtés mais qu’un sprint il engageait dès lors que c’était le cas ; bien que nous devrions préparer notre avenir pour le vivre sereinement et, par extension donc, étudier plus que tout autre chose ; ne pouvions-nous pas former une bulle où temps et espace, responsabilité et contraintes n’existaient ? Un univers à part de tous les autres, un monde construit peu à peu tous les deux, des habitudes uniques que nous seuls connaîtrions et utiliserions ainsi que des souvenirs qui n’appartiendraient qu’à nous ? Le temps de quelques dizaines de minutes, à partir de maintenant, pourrions-nous vivre ainsi ? Égoïstement, je voulais profiter de ce temps passé avec toi, apprendre ce que l’on ressentait lorsque le premier pas était fait non pas par moi mais par l’autre, connaître ce que parler, dans sa forme la plus innocente possible, et simplement parler pouvait faire dans ce type de relation. Je n’étais doué comme beaucoup d’autre pourraient l’être, comme ton ex-fiancé avait peut-être pu l’être malgré ses défauts, mais ma volonté et ma sincérité se voyaient sans faille. Avec toi je désirais partager ces moments que parfois je ne connaissais que trop peu, et parfois qui m’était totalement inconnu. En retour, je te promettais de faire de même si cela pouvait être possible, j’en doutais fortement bien que j’imaginais assez mal ton ex-fiancé t’emmener dans une piscine et clamer qu’en face de toi se trouvait la mer ; dans mon univers tu pourrais mettre un pied si celui-ci t’intéressait et s’il t’attirait une place dans celui-ci tu trouverais ; mon entourage je te présenterais si l’envie tu ressentais à nouveau, dans celui-ci tu pourrais trouver ta place également si tu savais t’y retrouver et te sentir à l’aise. Dans ma vie, progressivement, je t’offrirais une place, alors pouvait-on simplement partager quelques instants comme ceux que nous vivions à l’instant ?
(c) DΛNDELION
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Dim 6 Mai - 23:57 Citer EditerSupprimer
Envolées… Les préoccupations qui stagnaient sans issue telle l’eau croupie d’un étang marécageux où à tourner et tourner en rond en quête d’un rivage sans brouillard, on ne faisait que s’enfoncer toujours un peu plus dans la vase. Ces réflexions avaient déployé leurs ailes obscures et s’étaient envolées, repoussant à chaque battement les nuages sombres de mes tracas toujours plus au loin. Dans ta chambre j’étais venue trouver refuge afin de palier au moins à l’un d’eux, pour soulager ce fardeau pesant sur ma concentration, inexorablement parasiter par les pensées s’interrogeant à ton sujet. Où étais-tu ? Que faisais-tu ? À quoi pensais-tu ? Quelques temps auparavant, ces mêmes questions me hantaient au sujet d’un autre homme. De ce fiancé qui jamais ne me permettait d’en trouver les réponses. Qui attendait, pour tout, pour rien. Quoi ? Je ne savais. Peut-être que lui non plus. Peut-être qu’il attendait inconsciemment juste après ce geste que j’avais eu le jour fatidique de la fête des amoureux. S’il avait espéré après notre rupture, s’il avait aspiré qu’enfin je prenne cette décision, probablement n’aurait-il pu s’y prendre autrement. Ma persévérance et ma détermination il avait mis à mal. Il avait poussé à bout. Lorsque précédemment j’avais franchi le seuil de ta pièce de vie, certainement étais-tu loin d’imaginer qu’une des interrogations que je ressassais s’avérait de savoir si oui ou non, je devrais l’informer de notre relation. À nous deux, ensemble. Qu’assurément la page j’avais tourné. Qu’un nouveau sentier j’avais choisi de fouler du pied qu’importait exactement jusqu’où il me mènerait. Simplement, enfin je vivrais. Je ne stagnerais plus avec lui. Je l’oublierais. Comme en ta présence, momentanément cette incertitude s’effaçait. Après tout, j’en apprenais encore à présent sur ses relations à lui dont jamais il ne m’avait parlé. Pourquoi prendrais-je le risque de te blesser en l’évoquant alors que désormais – et déjà bien avant –, tu incarnais ma source de bonheur ?
Dans tes bras, je les avais oubliés. Lui, cette question et les autres aussi… Le poids de mes responsabilités, les choix à trancher pour mon avenir, par ta magie, tu avais tout effacé et je ne pensais plus qu’à toi, à nous. Sans projection, sans excès d’interrogation, je savourais seulement et pleinement ce délicieux confort que tu me conférais. Parce que mes doutes, tu savais les rassurer. Quand bien même, régulièrement à la charge ils revenaient, tu persévérais. Tu patientais. Je me sentais presque désolée de t’imposer ces paroles que tu avais à formuler pour m’affirmer ta bonne foi, ta sincérité, mais je ne me cacherais d’ô combien j’aimais les entendre. Aussi intimidante ton honnêteté puisse être parfois, elle avait un goût de miel et réchauffait des épaules dénudées en hiver. Je l’appréciais, alors plutôt que de m’en excuser, je t’en remerciais. Puisses-tu recevoir un baiser de ma part comme une récompense. Comme un aveu silencieux. Je crois que j’ignorais jusqu’à lors la douceur et le bien être qu’un homme pouvait insuffler à une femme, juste par sa tendresse. Ses mots mais aussi ses gestes. Tout autant que les silences, j’avais peur des paroles en l’air. De celles qui derrière un masque de difficultés à prononcer ne s’avéraient qu’esbroufe destinée à me contenter, m’apaiser momentanément sans tenir ensuite le moindre engagement. Parler sans agir. Si quelques fois déjà je t’avais raillé à ce sujet, je n’ignorais comme tu étais homme à agir, voire même sans réfléchir. Tu me l’avais prouvé, sans que je n’ai rien à demander, plus d’une fois par le passé, alors que nous n’étions encore… rien l’un pour l’autre ? Avions-nous été véritablement un temps si indifférent ? La vérité inavouée contait pourtant une autre histoire. Je ne prétendrais t’apprécier outre mesure précédemment, encore moins t’aimer, néanmoins… Incontestablement, tu étais là. Bien trop souvent présent dans mes pensées, mon quotidien et jusqu’à t’immiscer dans mes songes, intrus indésirable qui m’était à mal ma vertu.
Pourtant, cette proximité à présent représentait l’une des clés renforçant mon attachement. J’aimais pouvoir venir si aisément te retrouver. Puisque tu hantais mes pensées alors je n’avais que quelques couloirs à franchir pour y pallier. Dans ta sphère privée, je m’immisçais également sans grand ménagement. J’entrais dans ta chambre comme bon me semblait. Peut-être un peu trop inconsidérément. Naïvement. Parce que je poussais la porte de la chambre d’un garçon sans plus de questions. Non, pas de n’importe quel garçon ! Mon petit ami. Et sur le lit de celui-ci je m’étais assise, spontanément. Dans ton refuge, j’implantais le mien mais ne devrais-je pas cependant prendre un peu plus de précautions ? Une fille sur le lit d’un garçon… Deux étudiants sortant ensemble sur un lit… Tu m’assurais n’avoir aucun inconvénient à m’attendre, mais ne t’envoyais-je pas des signaux tendancieux parfois malgré moi ? À moins que j’eus l’envie de cela. L’envie de toi. Ce désir en toute honnêteté, je le ressentais. Surtout lorsque je me tenais au plus près de toi, voire sur toi, à l’instar du moment présent. Cette situation, je l’avais créé sans y penser. Sans le vouloir. Mon objectif premier avait été à la fois de te taquiner en te troublant par le même biais et aussi d’assouvir une ancienne et puérile vengeance soudainement remontée à mes souvenirs. Y avais-tu cru ? L’avais-tu attendu cette déclaration ? Cette confession latente que j’avais délibérément laissé planer pour mieux te désorienter afin de profiter ensuite de l’effet de surprise. Mon seul dessein avait été de prendre l’ascendant. Et peut-être aussi de me jouer un peu de tes sentiments. Ma nature ne saurait être changée. J’aimais jouer et manipuler, rien qu’un peu. Mon vice cependant tu étouffais et à ton égard il ne saurait désormais se manifester. Plus encore que le dessus dans cette lutte physique et enfantine, sans doute essayais-je de reprendre un peu les rênes de notre relation. De renouer avec mon besoin de dominer pour être rassurée. Parce qu’avec toi, j’avais le sentiment que tout m’échappait un peu trop souvent.
Sous l’assaut de mes doigts furtifs et agiles – bien que certainement pas autant que les tiens devaient être à force de pianoter sur le clavier de ton ordinateur –, ta défense ne mentait. En effet, ton attaque en traitre datait de plusieurs mois. Mois de novembre plus exactement, et pourtant déjà, à ton insu, dans mon déni, tu te dressais comme le plus à même de me faire sourire. De m’apporter un bonheur que je ne savais alors pas encore accepter. Cette nuit-là dans ta chambre, nous étions restés tous les deux jusqu’au petit matin. Nous n’avions guère pu dormir à cause d’une satanée vidéo. Nous ne cessions les hostilités à tout va, sous tout prétexte. L’une d’elles avait été tinté de nos éclats de rire en écho. Je n’avais pu l’oublier ce soir-là, ce sentiment-là, d’une légèreté et une insouciance qu’auparavant je n’avais jamais connu ainsi. Avec toi, je découvrais de nouvelles facettes de la notion de complicité alors que je me persuadais que je te détestais. Alors que tu n’aurais dû être celui-ci. Sans doute était-ce là l’origine de mon rejet instinctif. Je t’avais laissé trop approché tu aurais été dangereux. Dangereux pour couple aussi inimaginable que ma conscience pouvait le concevoir à cette période. En te repoussant, je protégeais mon couple d’un mal insoupçonné. Aujourd’hui, que mes paupières soient closes à y repenser ou mes yeux ouverts à te contempler à l’instar de l’instant présent, je pouvais l’entrevoir. Depuis le début, tu me plaisais. Physiquement, tu me séduisais. Par ton caractère, tu me piégeais, parce qu’incapable de rester de marbre en ta présence. Parce que tu m’attirais dans un jeu dont au fond nous ignorions les règles tous les deux. Encore et toujours, jusqu’à ce jour, jour de l’aveu révélateur de nos sentiments. Un lien qui s’était tissé au fil du temps. Court laps de temps et pourtant, il était solide, n’est-ce pas ? Ce cordon… Ou quelqu’autre matière dont il était conçu. Peut-être ne nous mènerait-il pas loin, mais pour l’heure, il était certain… Non ?
Mes mains prisonnières des tiennes, je t’accordais enfin un peu de répit. Leur douce chaleur imprégna les pores de ma peau, remontant le long de mes bras, enveloppant mes épaules et trouvant à un écho charnel à hauteur de mes cuisses. Légère flamme ingénue léchant jusqu’à mon bas ventre tandis que mes sens s’éveillaient. Ou plutôt abandonnaient la part belle au touché. Celui de sentir ton corps sous le mien. De voir et ressentir les mouvements de ton abdomen à chacune de tes respirations, quelques peu saccadées en contre-partie de ton souffle précédemment malmené par ton attaque. À mes yeux ta peau se dévoilait. Sous l’influx d’un flux sanguin soudain assiégeant, mon regard un peu trop curieux je détournais jusqu’à la croisée du tien. Tes iris brillaient de perles salines m’inspirant l’envie d’y plonger à l’instar de la vue de l’océan. Un visage que je ne te connaissais encore et qui te rendait terriblement mignon. Peu à peu, le brasier s’intensifiait et je brûlais du souhait de me rapprocher tout contre toi. À défaut de nos corps, ce fut nos doigts que j’entrelaçais. Tu me disais pire qu’une tigresse, je te souriais avec une malice triomphante se peignant sur mes lèvres. « Même le tigre redoute le renard à neuf queues… » Ne t’avais-je prévenu à ton arrivée au sein de cette fraternité que ta présidente s’avérait être une véritable gumiho ? Dans les légendes, le tigre bien que plus impressionnant de prime abord ne pouvait en rien rivaliser avec une créature aussi puissante et fourbe. J’appuyais un peu plus le contact entre nos mains, l’étreinte de nos doigts traduisant en secret des désirs et envies encore inavouables. De mon dos bien droit et tendu, j’appréciais cette position me permettant de te dominer ainsi. « Il ne faut pas se fier à son apparence frêle et son minois mignon. » À mon instar, les apparences s’avéraient parfois bien trompeuses et ô combien je savais en jouer, bien qu’avec toi, je m’amusais seulement à te rappeler comme tu avais pu, tu avais dû, me sous-estimer dans les premiers temps de notre rencontre…
Rencontre que tu évoquais alors dans un souffle. Une discrétion soudaine, déconcertante, qui capta autant mon attention que mon interrogation. Pourquoi me le demandais-tu ? Pourquoi si timidement ? Ou peut-être n’était-ce de la timidité puisqu’indéniablement, je ne parvenais à traduire la signification de ta voix si basse. Je te fixais alors quelques instants, retraçant dans ma mémoire ce jour où dans la cour de mes aïeuls nos chemins s’étaient croisés, pour la toute première fois. « Comment oublier… » soufflais-je en retour. Un ton sérieux qui cependant s’agrémentait ensuite d’un fin sourire au coin de mes lèvres. Fut-ce le souvenir du premier où tu m’étais apparu que maniait la pointe du pinceau ? La joie qui désormais avait éclos suite à nos interactions trouvant point de départ en cette journée d’octobre où malgré le vent quelques rayons de soleil avaient percé la toison de nuage afin de nous caresser la peau pendant que nous flânions dans l’herbe du parc. Déjà ce jour-là, tu m’avais permis de goûter quelque chose que je ne connaissais pas. Un sensation, un sentiment si plaisant de simplicité et de complicité comme je rêvais tant d’en éprouver avec celui qui était alors mon fiancé. Mais comme chaque fois, c’était toi qui m’avait procuré tout ce qu’au fond je désirais. Notre rencontre dès avant je n’avais pu l’oublier et présentement, je souhaitais la chérir et en rire aussi longtemps que possible. De nos doigts entrelacés, pouvions-nous nous promettre de ne garder de nous que de bons souvenirs ? « Je te confiais tout de même l’un de mes précieux trésors entre les mains, » concluais-je finalement pour raison justifiant ma mémoire à ton égard. Une part de la vérité qui assurément ne saurait la représenter dans son entier. Comment les choses auraient été si tu n’avais pas été élève de la Yonsei ? Quand bien même tu aurais été payé pour promener mon chien, nous serions-nous seulement recroiser ? Ou mes grand-parents auraient eu cette victoire d’empêcher toute nouvelle interaction entre nous ? À croire qu’ils n’auraient peut-être pas eu tort de se méfier s’ils avaient pu interférer…
Si je choisissais cette réponse pour te taquiner, peut-être te chagriner un peu que tu ne fus l’objet principal de ma mémoire marquant notre rencontre – du moins selon mes dires car indéniablement, tu avais laissé une trace dans mon esprit. Une trace indélébile que j’avais vainement bannie –, je n’en demeurais pas moins perdu quant à la raison de cette question. Avais-je frappé ton esprit ce jour-là ? Il y avait eu matière à, certes. Je n’étais non plus personne à passer inaperçue, parfois malgré moi. Alors j’essayais de comprendre. Alors, j’éprouvais presque l’envie de revivre cette journée en apprenant vraiment à l’apprécier. Bien qu’il fallait l’avouer, le souvenir me plaisait dès les premiers instants. Ceux qui d’un ordre silencieux de ma part t’avais valu de chuter sous le poids de Jethro. Et puis… « Et puis, il me semble que nous avions vaguement commencé ainsi… » Dans cette position ou après avoir chu sur ta personne en guise d’amortisseur je m’étais redressée et ainsi assise à califourchon sur toi. Fut-ce là la raison de ta question ? Je le supposais en conséquence. Je me rappelais mon embarras et le ressentais à nouveau, différemment. Néanmoins intensément. L’ambiguïté de cette position, sur un lit de surcroit, s’imposait. Elle balayait tout sur son passage dans mes pensées. Seul persister un presque regret. Au souvenir de mes sens, dans la cour, tes mains se faisaient un peu plus aventureuses, audacieuses. Des miennes je les libérais dans un espoir secret que peut-être elles partiraient alors en quête d’un nouveau refuge sur ma peau réclament silencieusement après leur touché. Mes paumes se posèrent sur ton torse, une pression au début infime, effleurement timide, qui s’accentua un lentement, sans excès. Une pensée me traversa. La tentation d’à mon tour glisser mes doigts sous ton vêtement cherchant déjà à dévoiler ton torse. Certes il ne m’était inconnu mais désormais, il était mien. Non ? Discrètement, je déglutis. D’une légère caresse remontant le long de ton torse il s’avéra que malencontreusement, l’une de mes mains trouva chemin sous le tissu. Je sentis ta peau. Si chaude. J’en frémis, mais masque qui se voulait inébranlable, innocent, je conservais tant bien que mal.
Gardien de mon regard, sur ton faciès je le rivais afin de perpétuer mon semblant de comme si de rien n’était. Comme si je ne remarquais ma main logé à même ta peau sur ton pectoral. Il fallait dire que tes traits représentaient un point d’ancrage efficace. Je ne me laissais de les admirer. D’ailleurs, peu à peu, je m’en rapprochais. Je me penchais en avant au-dessus de toi sans que pour autant mes fesses ne se décollent de ton bassin. Je ne souhaitais rompre cette proximité bien qu’intimidante mais tout aussi grisante. Une mèche de cheveux tomba le long de mon visage juste au dessus du tien. « Ton visage est plus séduisant sans bave, » te murmurais-je toujours en référence à cette fameuse journée de notre rencontre. Ma main, la moins intrusive des deux quitta ton torse pour venir se déposer contre ta joue, l’entourant avec une infinie délicatesse. Et je te regardais. Et je te dévorais. Parce que de beaux visages il m’avait été donné d’en voir, d’en approcher, voire même d’en embrasser, mais le tien… tu n’avais pas tout à faire tort lorsque tu en vantais la perfection bien que cela m’agaçait. D’ailleurs, j’anticipais. « Surtout ne dis rien ! » te sommais-je dans un souffle néanmoins autoritaire tandis que mon index avait trouvé place sur tes lèvres. Un geste réclamant ton silence afin que tu ne brises ce moment par l’une de tes insupportables inepties que je pouvais presque déjà deviner. Puis, mon doigt glissa lentement pour rendre sa liberté à ta bouche. « Mais tu es beau… » t’avouais-je mon amour pour ta beauté. À quel point ta vue me ravisait. Du bout de mon index, j’effleurais ensuite, le contour de ta mâchoire, remontant puis descendant. Lorsqu’il atteignit ton menton, je me rapprochais d’encore un peu plus prêt. Mes lèvres se rapprochèrent et se déposèrent… Non pas sur tes chairs mais sur ta peau. Celle de ta joue. Dans un rire doux et léger, le sourire aux lèvres, je me laissais glisser sur le côté, retomber sur le matelas à côté de toi.
À nouveau étendue le long de ton corps, mon flanc au contact de la couverture, mais mes mains n’avaient quitté l’objet de leur désir. L’une demeurait toujours sur ton torse bien que dans mon mouvement, elle avait glissé un peu plus bas, reposant presque sur ton ventre, au-dessus du nombril. L’autre ne se lassait de dessiner tes traits glissant cette fois le long de ta gorge avant de la ramener à moi. Le poing fermé, je la pressais contre ma poitrine comme si je détenais à l’intérieur quelque chose de précieux. Mes yeux quant à eux continuaient de te regarder. « Est-ce que ce visage est celui de mon petit ami maintenant ? » émis-je la question d’une voix à la fois intimidée et amusée. Sur mes lèvres, un sourire que je ne parvenais à réprimer, et contre lequel, je ne luttais que par timidité. J’étais heureuse, pourquoi le cacher ? D’ailleurs, je ne tardais dans les instants suivants à me redresser, tournant mon buste de façon à te dominer à nouveau sans plus grimper au-dessus de toi. « Mon homme… » murmurais-je en plongeant mes yeux dans les tiens. Tu n’étais plus qu’un gamin immature. Qu’un garçon que je rabaissais un peu trop souvent. Pour moi, tu représentais désormais un homme à part entière – avec les sous-entendus que peut-être tu pourrais y déceler. Et par n’importe lequel : le mien. « Tu peux répondre maintenant, » ajoutais-je d’une voix un peu plus prononcée bien que légère, un soupçon autoritaire tintée de mon amusement. Si précédemment je t’avais demandé de te taire, à présent, je voulais entendre ta réponse. Que tu me le confirmes… Peut-être pour m’aider moi-même à en prendre véritablement conscience à l’instar des mots que je venais de formuler. Ces mots qui à les entendre résonner ne sonnaient pas aussi faux que j’avais pu l’appréhender. Tout au contraire…
Tonight ☽
I know that I can't sleep tonight
I know that I can't sleep tonight
Perfect HaRa
«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
Envolées… Les préoccupations qui stagnaient sans issue telle l’eau croupie d’un étang marécageux où à tourner et tourner en rond en quête d’un rivage sans brouillard, on ne faisait que s’enfoncer toujours un peu plus dans la vase. Ces réflexions avaient déployé leurs ailes obscures et s’étaient envolées, repoussant à chaque battement les nuages sombres de mes tracas toujours plus au loin. Dans ta chambre j’étais venue trouver refuge afin de palier au moins à l’un d’eux, pour soulager ce fardeau pesant sur ma concentration, inexorablement parasiter par les pensées s’interrogeant à ton sujet. Où étais-tu ? Que faisais-tu ? À quoi pensais-tu ? Quelques temps auparavant, ces mêmes questions me hantaient au sujet d’un autre homme. De ce fiancé qui jamais ne me permettait d’en trouver les réponses. Qui attendait, pour tout, pour rien. Quoi ? Je ne savais. Peut-être que lui non plus. Peut-être qu’il attendait inconsciemment juste après ce geste que j’avais eu le jour fatidique de la fête des amoureux. S’il avait espéré après notre rupture, s’il avait aspiré qu’enfin je prenne cette décision, probablement n’aurait-il pu s’y prendre autrement. Ma persévérance et ma détermination il avait mis à mal. Il avait poussé à bout. Lorsque précédemment j’avais franchi le seuil de ta pièce de vie, certainement étais-tu loin d’imaginer qu’une des interrogations que je ressassais s’avérait de savoir si oui ou non, je devrais l’informer de notre relation. À nous deux, ensemble. Qu’assurément la page j’avais tourné. Qu’un nouveau sentier j’avais choisi de fouler du pied qu’importait exactement jusqu’où il me mènerait. Simplement, enfin je vivrais. Je ne stagnerais plus avec lui. Je l’oublierais. Comme en ta présence, momentanément cette incertitude s’effaçait. Après tout, j’en apprenais encore à présent sur ses relations à lui dont jamais il ne m’avait parlé. Pourquoi prendrais-je le risque de te blesser en l’évoquant alors que désormais – et déjà bien avant –, tu incarnais ma source de bonheur ?
Dans tes bras, je les avais oubliés. Lui, cette question et les autres aussi… Le poids de mes responsabilités, les choix à trancher pour mon avenir, par ta magie, tu avais tout effacé et je ne pensais plus qu’à toi, à nous. Sans projection, sans excès d’interrogation, je savourais seulement et pleinement ce délicieux confort que tu me conférais. Parce que mes doutes, tu savais les rassurer. Quand bien même, régulièrement à la charge ils revenaient, tu persévérais. Tu patientais. Je me sentais presque désolée de t’imposer ces paroles que tu avais à formuler pour m’affirmer ta bonne foi, ta sincérité, mais je ne me cacherais d’ô combien j’aimais les entendre. Aussi intimidante ton honnêteté puisse être parfois, elle avait un goût de miel et réchauffait des épaules dénudées en hiver. Je l’appréciais, alors plutôt que de m’en excuser, je t’en remerciais. Puisses-tu recevoir un baiser de ma part comme une récompense. Comme un aveu silencieux. Je crois que j’ignorais jusqu’à lors la douceur et le bien être qu’un homme pouvait insuffler à une femme, juste par sa tendresse. Ses mots mais aussi ses gestes. Tout autant que les silences, j’avais peur des paroles en l’air. De celles qui derrière un masque de difficultés à prononcer ne s’avéraient qu’esbroufe destinée à me contenter, m’apaiser momentanément sans tenir ensuite le moindre engagement. Parler sans agir. Si quelques fois déjà je t’avais raillé à ce sujet, je n’ignorais comme tu étais homme à agir, voire même sans réfléchir. Tu me l’avais prouvé, sans que je n’ai rien à demander, plus d’une fois par le passé, alors que nous n’étions encore… rien l’un pour l’autre ? Avions-nous été véritablement un temps si indifférent ? La vérité inavouée contait pourtant une autre histoire. Je ne prétendrais t’apprécier outre mesure précédemment, encore moins t’aimer, néanmoins… Incontestablement, tu étais là. Bien trop souvent présent dans mes pensées, mon quotidien et jusqu’à t’immiscer dans mes songes, intrus indésirable qui m’était à mal ma vertu.
Pourtant, cette proximité à présent représentait l’une des clés renforçant mon attachement. J’aimais pouvoir venir si aisément te retrouver. Puisque tu hantais mes pensées alors je n’avais que quelques couloirs à franchir pour y pallier. Dans ta sphère privée, je m’immisçais également sans grand ménagement. J’entrais dans ta chambre comme bon me semblait. Peut-être un peu trop inconsidérément. Naïvement. Parce que je poussais la porte de la chambre d’un garçon sans plus de questions. Non, pas de n’importe quel garçon ! Mon petit ami. Et sur le lit de celui-ci je m’étais assise, spontanément. Dans ton refuge, j’implantais le mien mais ne devrais-je pas cependant prendre un peu plus de précautions ? Une fille sur le lit d’un garçon… Deux étudiants sortant ensemble sur un lit… Tu m’assurais n’avoir aucun inconvénient à m’attendre, mais ne t’envoyais-je pas des signaux tendancieux parfois malgré moi ? À moins que j’eus l’envie de cela. L’envie de toi. Ce désir en toute honnêteté, je le ressentais. Surtout lorsque je me tenais au plus près de toi, voire sur toi, à l’instar du moment présent. Cette situation, je l’avais créé sans y penser. Sans le vouloir. Mon objectif premier avait été à la fois de te taquiner en te troublant par le même biais et aussi d’assouvir une ancienne et puérile vengeance soudainement remontée à mes souvenirs. Y avais-tu cru ? L’avais-tu attendu cette déclaration ? Cette confession latente que j’avais délibérément laissé planer pour mieux te désorienter afin de profiter ensuite de l’effet de surprise. Mon seul dessein avait été de prendre l’ascendant. Et peut-être aussi de me jouer un peu de tes sentiments. Ma nature ne saurait être changée. J’aimais jouer et manipuler, rien qu’un peu. Mon vice cependant tu étouffais et à ton égard il ne saurait désormais se manifester. Plus encore que le dessus dans cette lutte physique et enfantine, sans doute essayais-je de reprendre un peu les rênes de notre relation. De renouer avec mon besoin de dominer pour être rassurée. Parce qu’avec toi, j’avais le sentiment que tout m’échappait un peu trop souvent.
Sous l’assaut de mes doigts furtifs et agiles – bien que certainement pas autant que les tiens devaient être à force de pianoter sur le clavier de ton ordinateur –, ta défense ne mentait. En effet, ton attaque en traitre datait de plusieurs mois. Mois de novembre plus exactement, et pourtant déjà, à ton insu, dans mon déni, tu te dressais comme le plus à même de me faire sourire. De m’apporter un bonheur que je ne savais alors pas encore accepter. Cette nuit-là dans ta chambre, nous étions restés tous les deux jusqu’au petit matin. Nous n’avions guère pu dormir à cause d’une satanée vidéo. Nous ne cessions les hostilités à tout va, sous tout prétexte. L’une d’elles avait été tinté de nos éclats de rire en écho. Je n’avais pu l’oublier ce soir-là, ce sentiment-là, d’une légèreté et une insouciance qu’auparavant je n’avais jamais connu ainsi. Avec toi, je découvrais de nouvelles facettes de la notion de complicité alors que je me persuadais que je te détestais. Alors que tu n’aurais dû être celui-ci. Sans doute était-ce là l’origine de mon rejet instinctif. Je t’avais laissé trop approché tu aurais été dangereux. Dangereux pour couple aussi inimaginable que ma conscience pouvait le concevoir à cette période. En te repoussant, je protégeais mon couple d’un mal insoupçonné. Aujourd’hui, que mes paupières soient closes à y repenser ou mes yeux ouverts à te contempler à l’instar de l’instant présent, je pouvais l’entrevoir. Depuis le début, tu me plaisais. Physiquement, tu me séduisais. Par ton caractère, tu me piégeais, parce qu’incapable de rester de marbre en ta présence. Parce que tu m’attirais dans un jeu dont au fond nous ignorions les règles tous les deux. Encore et toujours, jusqu’à ce jour, jour de l’aveu révélateur de nos sentiments. Un lien qui s’était tissé au fil du temps. Court laps de temps et pourtant, il était solide, n’est-ce pas ? Ce cordon… Ou quelqu’autre matière dont il était conçu. Peut-être ne nous mènerait-il pas loin, mais pour l’heure, il était certain… Non ?
Mes mains prisonnières des tiennes, je t’accordais enfin un peu de répit. Leur douce chaleur imprégna les pores de ma peau, remontant le long de mes bras, enveloppant mes épaules et trouvant à un écho charnel à hauteur de mes cuisses. Légère flamme ingénue léchant jusqu’à mon bas ventre tandis que mes sens s’éveillaient. Ou plutôt abandonnaient la part belle au touché. Celui de sentir ton corps sous le mien. De voir et ressentir les mouvements de ton abdomen à chacune de tes respirations, quelques peu saccadées en contre-partie de ton souffle précédemment malmené par ton attaque. À mes yeux ta peau se dévoilait. Sous l’influx d’un flux sanguin soudain assiégeant, mon regard un peu trop curieux je détournais jusqu’à la croisée du tien. Tes iris brillaient de perles salines m’inspirant l’envie d’y plonger à l’instar de la vue de l’océan. Un visage que je ne te connaissais encore et qui te rendait terriblement mignon. Peu à peu, le brasier s’intensifiait et je brûlais du souhait de me rapprocher tout contre toi. À défaut de nos corps, ce fut nos doigts que j’entrelaçais. Tu me disais pire qu’une tigresse, je te souriais avec une malice triomphante se peignant sur mes lèvres. « Même le tigre redoute le renard à neuf queues… » Ne t’avais-je prévenu à ton arrivée au sein de cette fraternité que ta présidente s’avérait être une véritable gumiho ? Dans les légendes, le tigre bien que plus impressionnant de prime abord ne pouvait en rien rivaliser avec une créature aussi puissante et fourbe. J’appuyais un peu plus le contact entre nos mains, l’étreinte de nos doigts traduisant en secret des désirs et envies encore inavouables. De mon dos bien droit et tendu, j’appréciais cette position me permettant de te dominer ainsi. « Il ne faut pas se fier à son apparence frêle et son minois mignon. » À mon instar, les apparences s’avéraient parfois bien trompeuses et ô combien je savais en jouer, bien qu’avec toi, je m’amusais seulement à te rappeler comme tu avais pu, tu avais dû, me sous-estimer dans les premiers temps de notre rencontre…
Rencontre que tu évoquais alors dans un souffle. Une discrétion soudaine, déconcertante, qui capta autant mon attention que mon interrogation. Pourquoi me le demandais-tu ? Pourquoi si timidement ? Ou peut-être n’était-ce de la timidité puisqu’indéniablement, je ne parvenais à traduire la signification de ta voix si basse. Je te fixais alors quelques instants, retraçant dans ma mémoire ce jour où dans la cour de mes aïeuls nos chemins s’étaient croisés, pour la toute première fois. « Comment oublier… » soufflais-je en retour. Un ton sérieux qui cependant s’agrémentait ensuite d’un fin sourire au coin de mes lèvres. Fut-ce le souvenir du premier où tu m’étais apparu que maniait la pointe du pinceau ? La joie qui désormais avait éclos suite à nos interactions trouvant point de départ en cette journée d’octobre où malgré le vent quelques rayons de soleil avaient percé la toison de nuage afin de nous caresser la peau pendant que nous flânions dans l’herbe du parc. Déjà ce jour-là, tu m’avais permis de goûter quelque chose que je ne connaissais pas. Un sensation, un sentiment si plaisant de simplicité et de complicité comme je rêvais tant d’en éprouver avec celui qui était alors mon fiancé. Mais comme chaque fois, c’était toi qui m’avait procuré tout ce qu’au fond je désirais. Notre rencontre dès avant je n’avais pu l’oublier et présentement, je souhaitais la chérir et en rire aussi longtemps que possible. De nos doigts entrelacés, pouvions-nous nous promettre de ne garder de nous que de bons souvenirs ? « Je te confiais tout de même l’un de mes précieux trésors entre les mains, » concluais-je finalement pour raison justifiant ma mémoire à ton égard. Une part de la vérité qui assurément ne saurait la représenter dans son entier. Comment les choses auraient été si tu n’avais pas été élève de la Yonsei ? Quand bien même tu aurais été payé pour promener mon chien, nous serions-nous seulement recroiser ? Ou mes grand-parents auraient eu cette victoire d’empêcher toute nouvelle interaction entre nous ? À croire qu’ils n’auraient peut-être pas eu tort de se méfier s’ils avaient pu interférer…
Mais il semblerait que la vie en avait décidé autrement. Décidé de nous réunir. Encore tôt pour y croire, il ferait une jolie histoire d’en percevoir les lignes du destin.
Si je choisissais cette réponse pour te taquiner, peut-être te chagriner un peu que tu ne fus l’objet principal de ma mémoire marquant notre rencontre – du moins selon mes dires car indéniablement, tu avais laissé une trace dans mon esprit. Une trace indélébile que j’avais vainement bannie –, je n’en demeurais pas moins perdu quant à la raison de cette question. Avais-je frappé ton esprit ce jour-là ? Il y avait eu matière à, certes. Je n’étais non plus personne à passer inaperçue, parfois malgré moi. Alors j’essayais de comprendre. Alors, j’éprouvais presque l’envie de revivre cette journée en apprenant vraiment à l’apprécier. Bien qu’il fallait l’avouer, le souvenir me plaisait dès les premiers instants. Ceux qui d’un ordre silencieux de ma part t’avais valu de chuter sous le poids de Jethro. Et puis… « Et puis, il me semble que nous avions vaguement commencé ainsi… » Dans cette position ou après avoir chu sur ta personne en guise d’amortisseur je m’étais redressée et ainsi assise à califourchon sur toi. Fut-ce là la raison de ta question ? Je le supposais en conséquence. Je me rappelais mon embarras et le ressentais à nouveau, différemment. Néanmoins intensément. L’ambiguïté de cette position, sur un lit de surcroit, s’imposait. Elle balayait tout sur son passage dans mes pensées. Seul persister un presque regret. Au souvenir de mes sens, dans la cour, tes mains se faisaient un peu plus aventureuses, audacieuses. Des miennes je les libérais dans un espoir secret que peut-être elles partiraient alors en quête d’un nouveau refuge sur ma peau réclament silencieusement après leur touché. Mes paumes se posèrent sur ton torse, une pression au début infime, effleurement timide, qui s’accentua un lentement, sans excès. Une pensée me traversa. La tentation d’à mon tour glisser mes doigts sous ton vêtement cherchant déjà à dévoiler ton torse. Certes il ne m’était inconnu mais désormais, il était mien. Non ? Discrètement, je déglutis. D’une légère caresse remontant le long de ton torse il s’avéra que malencontreusement, l’une de mes mains trouva chemin sous le tissu. Je sentis ta peau. Si chaude. J’en frémis, mais masque qui se voulait inébranlable, innocent, je conservais tant bien que mal.
Gardien de mon regard, sur ton faciès je le rivais afin de perpétuer mon semblant de comme si de rien n’était. Comme si je ne remarquais ma main logé à même ta peau sur ton pectoral. Il fallait dire que tes traits représentaient un point d’ancrage efficace. Je ne me laissais de les admirer. D’ailleurs, peu à peu, je m’en rapprochais. Je me penchais en avant au-dessus de toi sans que pour autant mes fesses ne se décollent de ton bassin. Je ne souhaitais rompre cette proximité bien qu’intimidante mais tout aussi grisante. Une mèche de cheveux tomba le long de mon visage juste au dessus du tien. « Ton visage est plus séduisant sans bave, » te murmurais-je toujours en référence à cette fameuse journée de notre rencontre. Ma main, la moins intrusive des deux quitta ton torse pour venir se déposer contre ta joue, l’entourant avec une infinie délicatesse. Et je te regardais. Et je te dévorais. Parce que de beaux visages il m’avait été donné d’en voir, d’en approcher, voire même d’en embrasser, mais le tien… tu n’avais pas tout à faire tort lorsque tu en vantais la perfection bien que cela m’agaçait. D’ailleurs, j’anticipais. « Surtout ne dis rien ! » te sommais-je dans un souffle néanmoins autoritaire tandis que mon index avait trouvé place sur tes lèvres. Un geste réclamant ton silence afin que tu ne brises ce moment par l’une de tes insupportables inepties que je pouvais presque déjà deviner. Puis, mon doigt glissa lentement pour rendre sa liberté à ta bouche. « Mais tu es beau… » t’avouais-je mon amour pour ta beauté. À quel point ta vue me ravisait. Du bout de mon index, j’effleurais ensuite, le contour de ta mâchoire, remontant puis descendant. Lorsqu’il atteignit ton menton, je me rapprochais d’encore un peu plus prêt. Mes lèvres se rapprochèrent et se déposèrent… Non pas sur tes chairs mais sur ta peau. Celle de ta joue. Dans un rire doux et léger, le sourire aux lèvres, je me laissais glisser sur le côté, retomber sur le matelas à côté de toi.
À nouveau étendue le long de ton corps, mon flanc au contact de la couverture, mais mes mains n’avaient quitté l’objet de leur désir. L’une demeurait toujours sur ton torse bien que dans mon mouvement, elle avait glissé un peu plus bas, reposant presque sur ton ventre, au-dessus du nombril. L’autre ne se lassait de dessiner tes traits glissant cette fois le long de ta gorge avant de la ramener à moi. Le poing fermé, je la pressais contre ma poitrine comme si je détenais à l’intérieur quelque chose de précieux. Mes yeux quant à eux continuaient de te regarder. « Est-ce que ce visage est celui de mon petit ami maintenant ? » émis-je la question d’une voix à la fois intimidée et amusée. Sur mes lèvres, un sourire que je ne parvenais à réprimer, et contre lequel, je ne luttais que par timidité. J’étais heureuse, pourquoi le cacher ? D’ailleurs, je ne tardais dans les instants suivants à me redresser, tournant mon buste de façon à te dominer à nouveau sans plus grimper au-dessus de toi. « Mon homme… » murmurais-je en plongeant mes yeux dans les tiens. Tu n’étais plus qu’un gamin immature. Qu’un garçon que je rabaissais un peu trop souvent. Pour moi, tu représentais désormais un homme à part entière – avec les sous-entendus que peut-être tu pourrais y déceler. Et par n’importe lequel : le mien. « Tu peux répondre maintenant, » ajoutais-je d’une voix un peu plus prononcée bien que légère, un soupçon autoritaire tintée de mon amusement. Si précédemment je t’avais demandé de te taire, à présent, je voulais entendre ta réponse. Que tu me le confirmes… Peut-être pour m’aider moi-même à en prendre véritablement conscience à l’instar des mots que je venais de formuler. Ces mots qui à les entendre résonner ne sonnaient pas aussi faux que j’avais pu l’appréhender. Tout au contraire…
(c) DΛNDELION
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Mar 8 Mai - 23:31 Citer EditerSupprimer
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