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    :: Défouloir :: 2020

Tonight ☽ #HARAღ

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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Sam 18 Aoû - 21:29
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Tonight ☽
I know that I can't sleep tonight
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«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »

Ton visage je pouvais contempler sans avoir à me sentir gênée. Bien que l’honnêteté du mien ne saurait dissimuler la légère teinte pourpre pigmentant mes joues. Qu’avais-tu donc fait dans une vie antérieure pour mériter un tel cadeau de la génétique ? Avais-tu sauvé un pays tout entier ? Sans doute, sinon aurais-tu eu la chance que je me sois entichée de toi ? Effleurant tes traits du regard, c’était à peine si mes doigts osaient te toucher de peur que tu disparaisses. Que je ne sois encore une fois qu’en train de rêver. Tout ceci me semblait encore si difficile à croire, et pourtant c’était ainsi. En cet instant, j’étais heureuse ainsi. Étendue à côté de toi, redressée au-dessus de toi, à partager un fragment de complicité, sans être effrayée. À mes lèvres un sourire se dérobait. Qui aurait cru que tu puisses être un jour le garçon de mes rêves ? Moi-même, je n’y avais cru et pourtant, je conservais ce petit péché en secret. Depuis plusieurs mois déjà, la nuit tu étais venue me tenir compagnie en t’immisçant dans mes songes. Mais aujourd’hui, tout était bien réel. Je me surpris l’envie de figer le temps afin que nous restions ainsi, si paisiblement, rien que tous les deux, indéfiniment. Je ne pensais plus à rien. Rien d’autre que cette sensation née de la félicité circulant à travers mon corps tout entier. À ce tableau, il ne manquait plus que le son de ta voix…

Cette voix que j’avais précédemment condamnée au silence, ne connaissant que trop bien ta langue dotée d’un don peu commun pour briser la magie de ce moment au gré de tes inepties. De ta beauté, je ne t’avais que trop entendu te vanter au point de m’en passer l’envie de l’évoquer. Cette fois cependant, je souhaitais de te le dire, te l’avouer, sans te laisser l’occasion de tout gâcher. De m’inciter malgré toi à ravaler mes paroles, à rompre mon touché, celui de ma main toujours sur ton ventre. Je n’étais à l’aise, non expérimentée face à une telle situation. Peut-être avais-je l’air ridicule ? Peut-être était-ce criant ô combien je n’avais guère aucune habitude de tête à tête avec un petit ami dans une bulle d’intimité. Je l’avais si peu vécu. Et à chacun de mes gestes j’avais dû veiller malgré une apparente spontanéité de peur de fauter. De le voir s’éloigner. Mais avec toi, c’était différent. Avec toi, j’avais le sentiment de devoir te témoigner quelques attentions. Engager quelques touchés comme pour t’assurer que si j’étais hésitante, je n’en désirais pas moins effectuer des pas – bien que lents – dans ta direction. Un devoir plus agréable que contraignant pour autant qu’il soit intimidant. Pour l’heure, je me satisfaisais de peu sans vraiment savoir ce qu’il en était pour ta part. Et je le redoutais. Quelles étaient vraiment les limites de ta patience ? La mienne trépignait à présent d’entendre le son de la voix de cet individu pour lequel je m’étais sentie presque honteusement grisée de l’appeler mon homme.

Mais une fois l’autorisation donnée, ta réponse ne se fit venir. Ou plutôt pas comme attendue. Aux mots, tu préféras le geste. Un revirement soudain, un peu surprenant, déconcertant, accélérant brusquement les battements de mon palpitant tandis que sur ton matelas tu me renversais. À rôles inversés, tu me dominais à présent. Plus encore que surplomber mon corps étendu, entre mes cuisses tu t’étais logé. Et tu te rapprochais. Nos corps, nos bassins dans une proximité que je n’avais jusqu’à lors encore jamais connu. Une ambiguïté qui au fond n’en avait rien d’une, pourtant, je n’avais pas peur. Peut-être un petit peu. Mais surtout, j’étais heureuse. Heureuse de me sentir désirée. De découvrir une fougue étrangère lorsque sur mes lèvres tu fondais pour m’embrasser avec une passion suffocante. Sous la paume de ta main, mon abdomen s’était contracté. Ma respiration se coupait peu à peu au fil du parcours de tes mains. Un instant mon coeur hésita. Il s’inquiéta. Tes mains commençaient à se faire plus pressées et plus pressantes à l’instar de celle maintenant ma cuisse contre toi, renforçant l’étroitesse entre nos bas ventres. Une étincelle s’aviva dans le mien. Péché de gourmandise honteux, mes sens et mon esprit entraient en contradiction. J’aimais tes doigts se frayant un chemin sur la peau de mon dos. J’avais peur de leur audace en dégrafant mon sous-vêtement. Par réflexe, ma main était venue se poser sur ce bras peut-être un peu trop aventureux. À défaut que ma bouche capturée par tes lèvres ne puissent te l’exprimer, comprendrais-tu la signification de ce geste ? Cet appel à ralentir…

Une lueur d’espoir lorsqu’à ton ardent baiser tu mis fin. Un nouveau souffle d’air parvint enfin à mes poumons soulevant ma poitrine derrière laquelle ta main trouvait encore logis. Devais-je la formuler encore une fois, cette demande, celle d’attendre ? Au moins d’y aller plus doucement, plus lentement… Mais aucun son ne fut émis de ma bouche. Tu ne m’en laissas guère le temps non plus. Ta voix tant attendue se fit finalement entendre, mais loin d’attiser le brasier naissant, elle balaya d’une violente rafale la flammèche d’espoir s’éteignant alors brusquement. Mon coeur se stoppa. Brièvement mon esprit se figea aussi tandis qu’à mon oreille résonnait tes mots en écho. Ton désir, ton envie pour ma personne, tu me l’annonças si crument. Si brutalement. J’aurais pu en être exaltée, j’en fus effrayée. Parce qu’en plus de tes mots en suivit tes gestes : ta déferlante de baisers faisant frémir ma peau, me dérobant des rictus en réponse aux légers et agréables courants électriques que tu provoquais ; ta main droite maintenant ma hanche me rendant à la fois tienne et captive, attisant un désir charnel que trop longtemps condamné à l’attente et la frustration ; et ta main gauche… Celle qui s’emparait de mon sein. Non contente de le toucher, au-delà des caresses, elle le pressait, le massait, se permettait de le découvrir, m’exalter sans retenue. Instinctivement, mes doigts étaient venus s’entourer autour de ton poignet mais rien n’y faisait. Tu n’avais pas la moindre idée de ce que tu faisais. À quel point ce corps pour lequel tu brûlais et dont tu entamais la conquête s’avérait être une terre vierge de… De tout… Tout ce que tu lui faisais était nouveau pour moi. J’avais si longtemps attendu, une partie de mon être criait enfin victoire mais j’avais peur. Tu me faisais si peur. Comme si tu allais prendre ce que tu désirais sans le moindre ménagement, sans te préoccuper de mon présent consentement. Allais-tu consumer ton envie ainsi jusqu’au bout ? Me consommerais-tu au gré de ta fièvre avec autant de rapidité et fermeté sans t’arrêter ? Et de mes lèvres tremblantes je ne parvenais à prononcer le moindre mot. Pas un son. Mes mains ne savaient où se poser, que faire… Quand bien même elles se posaient parfois sur tes bras, tes épaules, elles ne réussissaient en rien à te repousser. Comme annihilées de toute force. Sous l’effet de la peur, sous l’effet du trouble et de l’appréhension. Que devais-je faire ?

Remarquais-tu à quel point plus encore que les battements de mon coeur, c’était sous l’impulsion de ma respiration saccadée que ma poitrine se mouvait dans un élan de panique ? Fut-ce la raison pour laquelle après l’avoir couverte de quelques égards par tes lèvres, tu t’arrêtais finalement comment je t’en suppliais intérieurement ? Cependant, rien que de te savoir le visage reposant à hauteur de mes seins, je demeurais comme pétrifiée. Je me sentais presque comme écrasée bien qu’en rien tu ne me pesais, mais j’étais comme prise au piège. À ta merci. Qu’allais-tu faire à présent ? Si je te demandais de me libérer le ferais-tu ? Insisterais-tu ? Reprenais-tu seulement ton souffle avant d’attaquer de plus belle ? Mon prénom tu prononçais. J’en tressaillis. Un frisson parcourut mon échine sans savoir s’il s’agissait de plaisir ou de frayeur. L’air que tu expirais dans un soupir je le sentis effleurer ma peau à travers la fibre de mon vêtement. Figée, je t’écoutais et battis plusieurs instants des cils. Qu’avais-je fait ? Je ne comprenais quelle imprudence avais-je commis pour susciter en toi un tel élan ? Fut-ce de me tenir assise au-dessus de toi ? Qu’avais-je dit ? En te qualifiant d’homme, avais-tu ressenti le besoin soudain de le confirmer ? De l’affirmer ? Tes réactions et perceptions étaient si différentes, si inconnues… J’étais perdue. En réponse à ta prise raffermit sur mon sein, celle de mes doigts sur ton poignet en fit de même, sans être douloureuse non plus. Du moins mon intention n’était telle, dans les faits, je ne savais.

Cette même prise se relâchait soudainement à tes derniers mots. Ma respiration coupée, je vis la brume me monter aux yeux. Un nouveau flot d’émotions m’assaillait. Le débat ne se résumait plus à la lutte entre la peur et le plaisir. J’étais émue. Profondément émue et aussi désolée. Terriblement désolée… Comment pouvais-je te l’imposer ? Comment pouvais-je te refuser ce dont j’avais moi-même tellement souffert ? Te demander d’attendre, attendre que je sois prête sans savoir quand ce moment viendrait. Ne pas te donner ce que tu voulais… Alors j’y réfléchissais. Mon esprit entrait en ébullition et les battements de mon coeur tambourinaient au rythme effréné de ce tourbillon de pensées. Devais-je le faire ? Devais-je te dire de continuer ? Après tout, ne le voulais-je pas un peu moi aussi ? N’était-ce pas ironique de te le refuser ? « Je… » Une première syllabe expulsée au-delà de mes lèvres. La gorge nouée, il me semblait si difficile de parler. Pourtant, je devais te dire quelque chose, non ? T’exprimer si le feu était vert ou non. « Je… Je ne peux pas… » Ma voix étranglée ne témoignait que trop à quel point j’étais sur le fil. Mes paumes se déposèrent timidement sur tes bras, hésitant à y exercer une pitoyable et inoffensive pression. « Pou… Pousse-toi, s’il te plait… » Loin de ma hargne à te repousser comme en cette soirée de novembre, je me sentais si faible, si désolée. Incapable de te regarder en face, d’affronter ton regard, je détournais le mien, tournant la tête sur le côté. « Je ne peux pas, pas comme ça… » Pas si tu allais aussi vite.

Dès lors que tu t’exécutais pour me libérer, je me redressais. Mes jambes glissèrent sur les draps jusqu’à ce que mes pieds renouent contact avec le sol de ta chambre. Assise sur le bord du lit, je baissais yeux et tête, autour de laquelle mes cheveux tombèrent en rideau sur mon visage. « Je suis désolée… » Parce que j’aurais aimé te dire oui, mais que j’en étais incapable. Je ne pouvais pas si tu faisais tout ainsi, aussi précipitamment. Je ne voulais pas que ma première fois soit ainsi. Peut-être serait-ce plus facile. Peut-être était-ce une façon pour que ce soit enfin fait, que ce fardeau cesse de me peser mais… Je ne pouvais pas comme ça, pas avec toi. Ce moment avec toi ne pouvait être gâcher de la sorte. Parce qu’ensuite, c’est tout notre relation qui en pâtirait, n’est-ce pas ? Quel était ce dilemme ? Si j’acceptais j’avais peur de te perdre. Si je refusais j’avais peur de te perdre. Si je t’avouais la vérité, je… Pourquoi n’y parvenais-je pas ? Je me sentais si honteuse et si ridicule à la fois. « Je n’aurais pas dû venir, je suis désolée… » De la main montée à mon visage pour y essuyer la larme qui y perlait, je me rappelais mon soutien-gorge dégrafé et entrepris aussitôt de le rattacher. « Il vaut mieux que je m’en aille… » Sur ces mots, je prenais une impulsion sur le matelas, m’apprêtant à mettre mes dires à exécution. Pourquoi avais-je aussi honte ? Pourquoi me sentais-je si coupable ? Pourquoi avais-je à me sauver de la sorte comme une fille de petite vertu ?  Je ne savais plus qui de ton lit ou de cette porte de sortie j’appréhendais le plus finalement…
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Sam 18 Aoû - 21:31
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Tu me rendais fou. Inéluctablement. Ta seule présence, ta voix, ton touché, ta peau si douce, ton parfum même dont je m’enivrais ainsi blotti contre ta poitrine. Tout, absolument tout, me rendait idiot. C’était ainsi que tu te plaisais à me nommer depuis si longtemps, c’était de cette façon que je me comportais à tes côtés. Un idiot incapable de penser correctement, incapable de réfléchir une seule seconde lorsqu’il se trouvait en ta présence. Tu me rendais stupide. L’amour me rendait stupide. Et le désir me dévorait à petit feu. Je ne savais ce qu’il se passait dans ton esprit à cet instant tout autant que j’ignorais ce qu’il se passait dans le mien, je ne me comprenais. Ce fut par instinct que j’avais agis, sans réfléchir, sans me demander un instant si, toi, tu pouvais avoir envie d’une telle proximité avec moi ce soir. Mais à présent que j’avais fébrilement contrôlé un corps à la dérive, je sentais ta prise sur mon poignet qui me demandait probablement de m’arrêter sans que ta voix ne parvienne à le demander, je remarquais le remus de ta poitrine que provoquait ta respiration saccadée. Qu’avais-je fait? Devrais-je m’excuser une nouvelle fois d’avoir succomber aussi violemment pour toi? Pourtant, à cet instant, je n’arrivais encore à savoir que faire ou que dire, j’attendais après une réaction de ta part quelle que puisse être celle-ci. Que tu me repousse, que tu m’attire, l’un comme l’autre était préférable à ce silence que tu m’offrais, à ce corps figé qui se trouvait sous le mien. Je me souvenais pourtant, au mois de novembre, tu m’avais repoussé si violemment lorsque nous étions dans une position semblable, à ton expression j’avais cru comprendre que tu avais eu peur, les choses avaient-elles changées? Cherchais-tu un moyen de me le préciser derrière la timidité qui te caractérisait par moment? Ou, tout au contraire, t’avais-je terroriser en ramenant quelques souvenirs à ton esprit? J’allais relever la tête afin de m’assurer de quelle proposition était la plus exacte, mais à cet instant, ta voix s’élevait dans l’air, difficilement… dans un souffle. Tu n’en avais envie. Ta voix n’exprimait la possibilité de faire une telle chose et je l’avais compris en seulement une syllabe, pourtant j’attendais. J’attendais après tes mots, afin d’être celui qui se verrait repousser, car c’était plus facile ainsi, moins douloureux pour toi probablement. Je m’en convainquais en tout cas alors qu’enfin, tu m’annonçais ne pas pouvoir. Je ne comprenais la raison de ce refus et, sans doute, n’avais-tu aucune idée des hypothèses naissant dans mon esprit face à ton comportement. Pourquoi ne pouvais-tu pas? Non que tu ne le voulais, tu ne le pouvais… Utilisation d’un terme que je ne comprenais et je n’avais le temps d’y réfléchir que, déjà, tu me demandais de partir. Alors je m’exécutais, tout d’abord en me redressant afin d’observer quelques instants ton visage que, bien rapidement, tu détournais. Pourquoi? Pourquoi agissais-tu ainsi? Pourquoi me fuyais-tu? « Pas comme ça » me disais-tu, mais je ne comprenais. T’étais-tu attendue à ce qu’une telle chose arrive entre nous ce soir? T’étais-tu vraiment caché derrière l’excuse de pensées à résoudre avant de me guider vers ce que tu désirais véritablement? Je ne te comprenais, je n’y arrivais pas. Qu’importe combien j’essayais, tu m’échappais totalement car, probablement, bien trop complexe comparé à ce dont j’avais eu l’habitude au lycée. A cette époque, ce qu’elle voulait, elle le prenait, ce qui l’énervait se voyait repousser plus loin, et si elle s’en fichait alors c’était à l’ignorance que j’avais à faire face. Des réactions, des propos, aussi limpide que l’eau; mais toi… tu étais un casse-tête à part entière, une énigme qu’un jour, j’aspirais résoudre. Au moins, pour ce soir m’offrirais-tu quelques pièces du puzzle afin d’aider dans ma compréhension? Rien que quelques morceaux de celui-ci afin de mieux me représenter ce qui te constituait, était-ce trop?

Quittant le lit, j’effectuais encore quelques pas en arrière pour garder une distance convenable entre nous. à moins que je n’étais trop loin par peur de te voir oppressée par ma seule présence? Je ne savais comment tu le ressentais mais tu semblais si hors de portée à cet instant… Je désirais te prendre dans mes bras afin de te rassurer, de m’excuser, mais si je le faisais, n’allais-tu avoir peur après ce qui était arrivé? Ma lèvre inférieure devenait captive de mes dents, une chair que je mordillais nerveusement sans savoir par où commencer exactement, sans savoir comment te consoler alors que je voyais cette main sur ton visage. Je ne parvenais à voir tes traits, mais l’idée seule de les savoir s’humidifier de tes larmes par ma faute me rendait fou. Une folie totalement différente de la précédente car, à cet instant, j’étais véritablement prêt à tout pour voir fleurir sur ton visage un sourire, aussi fin, aussi léger pouvait-il être, tant qu’il était sincère alors je saurais m’en satisfaire. Mais que pouvais-je faire? Et pourquoi t’excusais-tu quand j’étais le fautif dans cette histoire? Tu n’avais pas à t’excuser, pourquoi le faisais-tu? Car j’étais silencieux depuis tout ce temps? Combien de temps était passé d’ailleurs? Tout était aller si vite et si lentement à la fois dans mon esprit que je ne savais mettre une durée sur les événements actuels ou précédents. Perdu, totalement perdu et paniqué également alors que tu m’annonçais ton départ ainsi, que tu te levais afin de mettre à exécution tes propos. Avant de m’en rendre compte, je me saisissais de ton poignet afin de te stopper. « Pars pas. » lançais-je à l’instant même où ma peau rentrait à nouveau en contact avec la tienne, un simple touché qui, déjà, me donnait le sentiment de me brûler les doigts. « Je suis désolé. Je suis celui qui doit s’excuser, pas toi. Moi. Je suis désolé. Vraiment. » Sentirais-tu à ma voix combien j’étais apeuré à l’idée de te voir partir après ce qui était arrivé? Mon débit de parole avait considérablement augmenté en ces quelques mots, les langues se mélangeaient phrases après après, tantôt des excuses en coréen, tantôt en chinois; tous deux devenant de plus en plus naturels au fil des mois. « J’aurais pas dû réagir comme ça, je suis désolé. » Et ma main je retirais brusquement de ton poignet suite à ces mots qui, pourtant, n’évoquaient ce geste-ci. « Je peux pas te retenir de force non plus tu vas avoir encore plus peur. » soufflais-je pour moi-même, pour me convaincre de ne te toucher malgré mon envie de te rassurer physiquement. Je n’étais un réconfort pour toi actuellement mais une menace, n’est-ce pas? Mais que faire de mes mains? Où devais-je les mettre? Alors je décidais de te montrer ma bonne foi, tant par les mots suivants que par le geste qui les accompagnait. « Je serais sage! Je te toucherais plus. Vraiment! A moins que tu me dises que je peux, je le ferais plus. D’accord? Pars pas.. » Et je m’enfermais dans une camisole improvisée en glissant mes bras sous mon t-shirt pour agripper mes manches une fois les bras croisés à l’intérieur tandis que sur mes lèvres, un sourire nerveux se glissait. Verrais-tu ma bonne foi dans ce geste? Le prendrais-tu bien plus mal? Alors je me plaçais entre toi et la porte, afin de pouvoir te retenir une dernière fois pendant ma plaidoirie. « Je suis désolé, vraiment. Tu… t'as eu peur pas vrai? Je… J-j’ai pas d’excuses… Juste.. Enfin… Je.. Je suis pas c-comme ça.. ok? Tu.. Si tu .. enfin... » Je poussais un soupir en grimaçant l’instant suivant, totalement affolé à l’idée de m’embrouiller dans mes propos décousus. Je ne voulais creuser davantage un fossé déjà trop grand, pourtant, c’était comme si chaque mot, chaque syllabe, agrandissait celui-ci malgré mes tentatives de le reboucher. « Je veux dire… Qu’im-qu’importe ce qui t’es arrivé… Je.. Je te repousserais pas pour ça.. D’accord? Toute la Corée entière peut… elle peut dire que.. que c’est mal.. que… c’est quoi les idées que les gens ont sur ça… Que… Que c’est sale… Que.. c’est ta faute… Mais, ça l’est pas. Je l’accepterais. J’attendrais! Vraiment! Une semaine, un mois, un an… Ou plus! Je t’aiderais aussi si je peux! … Doucement… lentement... A ton rythme... Pour que… pour que t’aies p-plus peur... »

Bien plus fort cette fois, à nouveau, je venais me mordre la lèvre inférieure. Intérieurement, je priais, pour une des rares fois de ma vie, afin que tu me pardonnes, afin que ces souvenirs tu oublies. Si tu n’y parvenais, qu’au moins, tu parvienne à me faire confiance en terme de les affronter, je serais ton partenaire, ton bouclier, celui qui t’aidera à les repousser afin qu’ils ne t’importune à l’avenir. Qu’importe le temps que cela pouvait prendre, j’étais préparé à patienter autant qu’il le fallait; et si des embuches à venir j’ignorais encore le contenu, assurément, je ferais de mon mieux afin de les dépasser avec toi. Tu ne pouvais continuer à avoir peur de la sorte et je me sentais prêt à t’aider et te soutenir bien plus que n’importe qui sur cette Terre; mais me ferais-tu assez confiance pour cela? « Je l’accepterais vraiment! mais… parles-moi… Je peux pas t’aider si tu t’enfuis en prenant toute la responsabilité... » Je sortais une main de mon t-shirt lentement pour tendre le petit doigt vers toi, gage de mon engagement envers toi tandis que j’esquissais un sourire peu confiant sur mes lèvres. « Je.. je suis pas t… t-t-ton.. t-ton homme…? » J’avais le sentiment que ces mots me brûlaient les lèvres tant ils étaient difficiles à prononcer pourtant, j’avais le sentiment que je me devais de te les dire, que tu sache que sur moi tu pouvais compter quoi qu’il te soit arrivé par le passé. Seulement, pour cela, il te fallait prendre ma main et te confier à moi, me faire confiance car je ne désirais te faire de mal malgré les maladresses qui pourraient te faire croire l’inverse.
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Lun 5 Nov - 19:13
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Ne pouvions-nous remonter le temps ? Ne serait-ce que quelques instants auparavant ? Pourquoi n’avais-je pu le figer quand il en était encore temps ? Et peut-être que si nous rejouions la scène, j’aurais eu le temps de te freiner avant que tu ne m’assailles de tes caresses et baisers. Peut-être me serais-je tu pour ne prononcer ces mots apparemment déclencheurs de ton assaut sans que je n’en connaisse l’exacte raison. Pourquoi alors que tout allait si bien, une poignée de minutes auparavant, tout allait si mal à présent ? De ce doux nuage de bonheur j’étais tombée, chute amortie par une forêt de ronces de laquelle je tentais de m’extirper sans savoir dans quelle direction courir. Pourquoi avais-je à m’enfuir de la chambre de mon petit ami ? Et une fois la porte franchie, si j’en venais à croiser d’autre gumiho dont les regards assurément me dévisageraient avec curiosité. Probablement avec moquerie. Même dénuée de méchanceté, je voulais les éviter, leurs regards, leurs jugements. Alors, comment me résigner à quitter ce refuge formé par quatre mur où tu avais fait ton nid ? Mais comment rester dans la même pièce que toi ? Celle-ci de surcroit. Comment revenir sur ce qui venait de se passer ou au contraire, faire comme si de rien n’était, encore une fois ? Il était un terrain sur lequel je ne savais mener la charge, un rythme dont je ne connaissais les pas de danse : celui de la romance associée à la sensualité. À la sexualité. Et maintenant je ne savais plus. Entre un pas en avant ou arrière, j’hésitais. J’avais besoin de toi. Besoin que tu m’apportes une réponse…

Comme si tu lisais dans mes pensées, tu le fis. De mon poignet tu te saisis, sans violence, juste assez pour me retenir. Plus encore que ton touché ce fut tes mots résonnant en écho qui eurent leur effet. Me figeant, m’enveloppant de chaleur bien plus que de frayeur. Sans doute étais-je heureuse que tu ne veuilles me voir partir. Que tu souhaites me retenir. Me garder près de toi ? Instinctivement mes yeux se baissèrent et se posèrent sur cette main me retenant. J’aurais aimé en libéré mon bras, non pas pour me dérober mais plutôt entrelacer nos doigts. Te signifier ô combien tu n’avais pas à t’excuser ou à te sentir coupable. Tu n’avais rien fait de mal. Après tout, tu étais un homme, je l’avais moi-même reconnu. Je t’avais titillé en employant ce terme alors que je me tenais allongée sur ce lit à ton côté. Comme une sotte je t’avais provoqué. À présent je le comprenais. Tu n’avais rien à te reprocher, le problème venait de moi. J’étais celle de nous deux qui n’était pas normale. Qui n’était pas foutue d’agir et assumer comme toutes les autres filles que tu avais pu amené dans ton lit… Cette pensée qui précédemment ne m’avait traversé me prit soudainement par défaut. À la gorge elle me saisit et poussa sur les brèches d’un barrage déjà que trop friable, retenant tant bien que mal le déversement de mes larmes. Quand ta main s’ôta soudainement, mon coeur se fendit douloureusement.

Alors, tu me laissais partir. Peut-être préférais-tu me voir partie ?

Tes propos suivants n’arrangèrent rien à mon chagrin. Parce que ma peur t’avait blessé, fait culpabiliser. Parce que tu me promettais de ne plus me toucher et sans le savoir me poussais en conséquence dans un gouffre de désespoir. Te dire que tu peux… Devrais-je à toi aussi te dicter chacun de tes gestes pour que tu oses avancer ? Qu’est-ce qu’il n’allait pas à ce point chez moi. Mes yeux se levèrent néanmoins pour suivre les mouvements que tu effectuais. Dans d’autres circonstances, j’aurais souris. J’aurais ris et me serais certainement moquer de ta bêtise mais mon coeur s’avérait bien trop lourd présentement. Je t’écoutais cependant, jusqu’à ce que tu te perdes en balbutiement. Au début, j’éprouvais de la peine à t’entendre t’accabler pour cette frayeur stupide qui m’avait hanté. Puis, mes yeux s’entrouvrirent, s’écarquillèrent alors que je pensais comprendre ce que tu sous-entendais. Il n’en était rien de tel ! J’aurais été prête à l’affirmer si un souvenirs au gré de tes dire n’avait été ravivé. Celui de la honte et du jugement pour un incident dont en rien une femme n’était responsable. Plus encore que le rejet infligé par mon précédent fiancé, je repensais à cette rumeur m’ayant poursuivi tout le lycée durant. Figée, je me plongeais et me noyais dans les tréfonds de mes pensées. De ces abysses, j’aurais pu ne trouver de sortie si ta main timidement tendue ne m’était apparue.

Pendant plusieurs instants, je fixais ce petit doigt tendu vers moi, gage de la promesse de ton engagement. Bien qu’à mes yeux, les promesses avaient perdu bien de leur valeur, avec toi j’avais envie d’y croire. Je voulais toujours un peu trop y croire et je redoutais, malgré ma prétendue sérénité quant à la pérennité de notre relation, de finir par m’y brûler les ailes. Timide et tremblante, ma main finit par se lever. Par rejoindre d’un geste mal assuré la tienne lui répondant de mon auriculaire s’accrochant au tien. « Idiot… » soufflais-je finalement avec un léger rictus nerveux poussant au coin de mes lèvres. Mes iris osaient enfin remonter jusqu’aux tiens. Ou pas tout à fait, s’arrêtant simplement à ton visage avant de se risquer à les croiser avec un peu trop d’intensité. « Tu n’as pas à faire ça… » ajoutais-je, toujours d’une voix soufflée. L’étreinte de nos doigts je rompais. Comprendrais-tu que j’entendais par là que tu n’avais pas à te brimer de la sorte ? À te tenir aussi éloigné… Mes yeux dérivèrent, fuirent avant de glisser par terre. « Et ne vas pas t’imaginer n’importe quoi… » Je ne pouvais te raconter l’exacte et entière vérité. C’était un secret que j’avais décidé d’enterrer. Que jamais je n’avais partagé avec quiconque. Jamais. J’espérais ainsi le voir se perdre dans les méandres d’une mémoire déjà bien chargée. Parvenir à oublier et l’effacer comme si rien n’était jamais arrivé. Au moins temps que j’étais loin de ma cité, j’avais le droit d’espérer. Alors, je préférais que ces doutes, les tergiversions de ton imagination, tu les rayes définitivement de ton esprit. Que tu ne supposes rien et que jamais tu ne poses sur moi ce regard là. Certainement préférais-je encore affronter les jugements que de croiser de la pitié dans des yeux. Dans tes yeux.

Le silence se fit et la distance demeurait. Le malaise était si présent, si pressent. Je m’en voulais tellement. Pour t’éviter de trop imaginer, devrais-je te dire la vérité ? Ce qu’il en est vraiment derrière mes refus et mes demandes réclamant après ta patience… D’une profonde inspiration je gonflais mes poumons puis j’expirais, sans un bruit. Le son de ma voix ensuite tu pus entendre pour te répéter des paroles déjà prononcées : « Je suis désolée… » Tu aurais beau rétorqué que je n’avais pas à l’être, mon sentiment ne changerait. J’avais l’impression de t’avoir menti. De t’avoir caché depuis le début quelque chose qu’à présent tu avais le droit de savoir, non ? En tant que petit ami, en tant que mon homme, je ne pourrais te tenir dans l’ignorance indéfiniment. Quand bien même notre relation ne saurait durer aussi longtemps, et encore moins tant que je n’abaisserais cette barrière. Alors dans un élan de courage, j’affrontais soudainement ton regard : « Je suis désolée parce que… » Mais les mots demeuraient bloqués en travers de ma gorge. « Parce que je… » Celle-ci se noua si violemment qu’elle ne laissa un son de plus s’échapper. Comment pouvais-je te le dire ? N’y avait-il pas d’autre issue que de te l’avouer ? « J’ai honte… » Tellement honte que je ressentais un voile froid se déposer sur moi. Que de mon enveloppe corporelle toute entière j’avais envie de me libérer, dans l’espoir d’éprouver un peu moins ce dégoût de ma personne. Ce rejet de mon être. Les yeux de nouveau rivés vers le bas, cherchant vainement un point d’ancrage, j’appréhendais tant de formuler cet aveu m’humiliant et signant tout autant l’assurance de ton départ à partir de ce soir. « Je ne pourrais pas te satisfaire, » me jetais-je enfin plus ou moins à l’eau. De toute façon, je n’avais déjà que trop repoussé l’échéance. Depuis le premier jour où nous tentions de devenir un nous. Tu l’aurais appris ou compris, tôt ou tard. Une fois de plus je déglutis avant d’avouer dans un souffle timide, accablée par l’embarras. « Je ne l’ai jamais fait… » Mais serait-ce suffisant pour que tu comprennes ? J’aurais aimé, cependant, j’en doutais. Tu avais le don pour te méprendre lorsque je parlais semblerait-il. « Je… » Mon coeur jouais des percussions si ardemment dans ma poitrine. Il était trop tard pour faire machine arrière désormais. Je ravalais une énième et dernière fois ma salive, puis : « Je suis vierge… » Le mot était lâché. La vérité t’était relevée et d’instinct de se sentir ainsi exposée, comme mise à nue, je commençais à me recroqueviller sous le poids de ma gêne, le fardeau de ma honte. « Tout est nouveau pour moi, même quand… juste quand tu me touches, c’est… » Mes bras se croisèrent devant moi, comme pour me protéger, me forger un bouclier après t’en avoir trop dit. Au souvenir de tes mains aventureuses aussi. « La première fois, » soupirais-je de cette confession qui résonnait à mes oreilles à la fois comme une humiliation et le glas de notre relation. Alors au bout de quelques instants, je laissais retomber mes bras le long de mon corps, je rassemblais toute ma contenance pour un – maigre – regain d’assurance et fit un pas dans ta direction. D’un geste hésitant, je posais ma main sur ton torse et relevait mes pupilles à la rencontre des tiennes cette fois. Un sourire j’aurais bien tenté de forcer mais mes lèvres ne parvinrent à s’y résoudre tandis que ces mots elles t’adressaient. « Tu devrais te trouver une autre copine avec laquelle passer du bon temps comme tu l’entends. » De mes yeux je te fixais, tachant du mieux possible de me montrer ferme et assurée en attendant que tu veuilles bien me laisser saisir la poignée de cette porte et m’en aller. De toute façon, à présent, tu n’avais plus vraiment envie de me retenir, non ?
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Mar 18 Déc - 19:41
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«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
Quelle décision prendrais-tu?

A cette heure-ci combien de couples se séparaient-ils? Par désamour envers celui qui s’était tenu à nos côtés pendant si longtemps, par blessure de toute sorte infligée par celui-ci, par obligation parfois, bien que celle-ci devait bien être la pire des raisons possible… La plus douloureuse, la plus compliquée à prendre et, surtout, de s’y tenir si la distance ne savait être imposée entre eux...

Combien voyaient leur relation commencer à cette heure-ci? Une surprise organisée par l’élu(e) de nos coeur afin de déclarer sa flamme, une confession plus timide mais tout aussi sincère, un aveu effectué par le geste.. Les façons de déclarer son amour étaient nombreuses, des plus traditionnelles au plus originales, des plus chastes au plus osées. Tout était permis lorsqu’il s’agissait d’une telle confession.

Certains, probablement, confirmaient même leur union par l’échange d’alliance à cet instant présent? Le voeu de garder l’être aimé à ses côtés pour l’éternité, l’engagement qui les liaient pour de longues et - espérons-le - heureuses années ensemble, avec parfois le souhait de voir leur famille s’agrandir dans les mois qui suivaient.

De bague je ne te tendais, je ne t’avouais Ô combien je tenais à toi quand bien même c’était là un sentiment qui s’était ancré dans mon coeur bien avant que je n’en prenne conscience, enfin, de nous séparer je ne te demandais non plus. Je ne le pouvais, je n’avais de raison de le faire. Non, à cet instant, cette main que je te tendais, ce petit doigt tendu en gage d’engagement, je ne pouvais que te promettre. La promesse qu’aujourd’hui encore et pour les jours, les semaines à venir, je t’aiderais, je te soutiendrais. A tes côtés je me trouverais pour t’aider à affronter ce qui t’effrayais quoi qu’il puisse en coûter. N’était-ce pas là mon devoir? Bien que notre relation n’avait de nom véritable dans mon esprit encore, bien que mes sentiments je préférais encore éviter de les nommer, indéniablement j’étais sérieux avec toi. Je te désirais autant que je désirais le temps que nous passions ensemble de la façon la plus chaste et innocente possible. Tous ces moments passés à tes côtés, nos querelles remplies de tendresses, nos sms aussi banals qu’ils étaient pour bien d’autre, les secrets que tu me confiais parfois malgré toi, tes caresses tantôt timides tantôt osées, tes baisers aussi joueurs ou prononcés fussent-ils; chacun de mes échanges avec toi était si précieux, si unique. Tu ne savais bien entendu, mais si à tes côtés je désirais demeurer, ne pouvais-tu t’en douter? Alors cette promesse, j’espérais que tu l’accepte, que tu ne me contourne pour accéder à la porte mais que de ma main tu te saisisse de la façon qui te seyait le mieux.

Ce fut avec timidité et difficulté que nos doigts tu unissais après ce qui m’avait semblait être une éternité et un sourire tu faisais naître sur mes lèvres. Un timide et maladroit sourire, mais garant de combien ton geste m’avait touché. Car tu m’acceptais, tu me pardonnais, peut-être te confierais-tu à moi également? Ou demandais-je trop en cette soirée? Un ascenseur émotionnel devait certainement t’avoir traversé depuis les derniers instants alors si ton silence je devrais affronter momentanément, je ne pouvais que le comprendre pourtant, voilà qu’encore une fois tu me gratifiais de ce surnom qui, étrangement, m’allait terriblement bien. Et je ne comprenais, une fois encore, pourquoi tu décidais de tenir un tel propos aussi brusquement, par affection? T’avais-je touché pour qu’un tel sourire, bien que faible, ne se dessine sur tes traits? T’étais-tu attendu à me voir te laisser partir? Je n’étais ton ex-fiancé et, bien qu’il semblait encore un peu tôt pour songer que tu puisses l’avoir oublié, j’aspirais à te le faire comprendre. Je tenais à toi et j’étais drastiquement différent d’après ce que j’en savais, alors non, je n’escomptais te laisser partir aussi aisément. Je ferais mon possible pour te garder à mes côtés, que tu te sentes à l’aise et heureuse en toute circonstance bien que, ce soir, j’avais assurément failli à mon objectif… Des souvenirs j’avais certainement fait resurgir dans ton esprit en agissant ainsi, des souvenirs douloureux, difficiles pour toi, j’en étais convaincu, jusqu’à ce que tu m’interdise d’imaginer ce genre de choses. Avais-je eu faux? Sinon, comment expliquer ton comportement ce soir et même déjà en Novembre lorsque nous étions tombés sur mon lit? De la timidité pure? Si tel était le cas, tu devais certainement être la femme la plus adorable que cette Terre n’avait jamais porté… mais aussi la plus têtue.



N’avais-tu entendu lorsque je t’avais assurer n’avoir à t’excuser? Pourtant, voilà qu’encore une fois, tu le faisais devant moi, pour une chose qui n’était de ta faute. Alors mes sourcils se fronçaient, alors, je m’apprêtais à t’affirmer une fois encore, peut-être plus assurément, que j’étais le fautif, le seul et unique fautif dans cet histoire. Un homme incapable de résister à l’appel de ses hormones en ébullition dès lors que tu décidais de jouer avec celles-ci sans le savoir. « Non, c’est.. » mais tu comptais court à ma phrase en un regard, en un début d’explication. Pour une fois, je n’étais celui qui ressentais le besoin de s’expliquer mais toi, alors le silence retombait de mon côté et j’attendais. J’attendais après tes explications sans précipitation, d’un regard qui se voilait de douceur afin de t’inciter à t’ouvrir, à te confier à moi enfin. Qu’importait ce que tu avais à me confier, j’étais prêt à l’entendre; une nouvelle honteuse, une nouvelle douloureuse, énervante; tant que tu te montrais honnête envers moi, comment pourrais-je t’en vouloir? Pourtant, dans un premier temps, je ne comprenais toujours pas pourquoi tu t’excusais. De quoi avais-tu honte? Tu n’avais été abusé d’après la réprimande précédente, pour avoir vu, à nombreuses reprises, ton corps dénudé devant mes yeux, je le savais terriblement attrayant, alors de quoi avais-tu honte? Comment pouvais-je te le demander alors que tout mon corps bouillait de l’envie de te changer les idées tandis que mon esprit, lui, voulait te comprendre un peu mieux? Alors je me perdais, je combattais mes pensées qui remontaient le flux de ma conscience dans un torrent incontrôlable pendant un moment qui me sembla durer si longtemps, qui paraissait impossible à interrompre hormis par ta personne. Et c’était ton aveu suivant qui me détournait de mes pensées pour jeter un froid dans celles-ci. Tu ne pourrais me satisfaire? Un instant, j’aurais pu rigoler en affirmant que si puisque tu cuisinais comme un chef, mais je savais la situation inapproprié pour une telle plaisanterie; alors je repensais à ce qu’il s’était passé et faisait un lien évident. Te comparais-tu à ces femmes? Toutes ces femmes qui avaient pu se glisser dans mes bras le temps d’un soir et un seul soir quand, à toi, j’aspirais à les ouvrir pour une durée indéterminée? Comment pouvais-tu comparer un seul instant? Finalement, peut-être… ne représentais-je que ça à tes yeux? Aussi douloureux que cette idée puisse être elle amenait également le désir de te prouver tout l’inverse. Je n’étais homme à plusieurs femmes, je n’aimais m’amuser avec le sentiment des femmes, je ne supportais de jouer plusieurs rôles à la fois, une seule me suffisait. Tu étais celle-ci et un jour, je m’assurerais que tu l’ai compris.

Ou avais-je tort encore une fois?

Tu étais un tel casse-tête à toi toute seule. Alors que je pensais alors la raison de tes pensées, voilà, qu’une nouvelle information tu ajoutais. Information qui gelait mes synapses brusquement. Plus efficace que Blizzard de Mei dans Overwatch, celui-ci se voyait immédiat, violent et tu rajoutais, phrases après phrases, toujours plus. Un peu plus. A croire que, déjà, je n’avais l’air d’une statue en chair humaine face à toi.. Je ne pouvais penser, je ne pouvais bouger, seul ma vue, mon odorat et mon ouïe étaient encore réveillés à cet instant, le reste se voyait annihilé par tes propos. Vierge… Tu étais vierge… Ta première fois… Tout ce qui s’était passé, tout ce que j’avais pu faire avait constitué une première fois. Comment était-ce possible? Qu’étais-tu pour, qu’à ton âge, ton corps soit aussi si pur?! « Un ange. » soufflais-je faiblement lorsque tu me sortais de mon mutisme en prononçant cette idée totalement stupide. Tu avais un certain niveau également dans cette discipline, devrions-nous rentrer en compétition? Mais avant toute chose, je décidais de pincer l’intérieur de mon coude à ‘aise du pouce et de l’index, aussi violemment que je le pouvais, m’arrachant une plainte douloureuse ainsi qu’une légère grimace. « Je rêve pas pourtant… » J’étais effectivement bel et bien réveillé, alors comment expliquer cela? Sur ton visage je portais mon attention et couvrais délicatement tes joues de mes mains, à croire que tu n’étais qu’illusion, un bijou précieux que je ne devais toucher sous peine de le voir voler en éclat. « Comment… » Un début de question qui n’aurait pourtant de suite, non par censure, non par oubli, mais parce que rien ne suivait ce simple mot. Comment? Comment était-ce possible qu’une femme telle que toi n’ai jamais eu l’honneur de voir son corps chéri et aimé par un homme? Je n’y croyais un seul instant, l’idée était si… improbable. Et pourtant… Pourtant je savais que tu ne pouvais mentir sur quelque chose pareil, ta voix, ta réaction, ton visage lorsque tu m’annonçais devoir trouver une autre pour “passer du bon temps”, je te savais sincère bien que visiblement stupide également pour avoir de telle pensées. « Ton visage est si beau, ton corps est si sexy, t’es tellement mignonne, intelligente, parfois un brin provocante et… woa... Comment tu peux être aussi pure? » Voyais-tu dans mes yeux combien la fascination à ton égard brillait? Tu me fascinais, tu étais un mystère de la nature, une merveilleuse étrangeté  comme il n’était possible d’en rencontrer pourtant tu te tenais devant moi; je t’avouais enlacer de nombreuses fois, embrasser tant de fois, j’avais pris ta main bon nombre de fois, tu ne pouvais qu’être réelle. Mais à cet instant, encore une fois, mon esprit s’égarait dans son imaginaire malgré moi.. « T’es un ange? .. Tombée du paradis après avoir mal parlé à Dieu alors il t’a puni en t’amenant ici? Je vois pas d’autres explications. » Dans ce cas.. étais-je le diable qui tentait de te corrompre? C’était mal… très mal. Tu étais une perle tellement précieuse sur cette Terre, pourquoi diable avais-je jeté mon dévolu sur une créature aussi pure que toi? Moi qui ne voulait d’engagement, moi qui risquait de consommer ce qui ne devait être goûter qu’après le mariage.. Je devais être le diable dans l’histoire.

Néanmoins, je me reprenais après un instant d’égarement sous peine de te blesser davantage. Je ne pouvais me comporter de la sorte lorsqu’enfin tu te décidais à te confier sur un sujet aussi important que ta virginité. Les cueillant dans les miennes avec une tendresse indéniable, je me saisissais de tes mains afin de les envelopper de ma chaleur, de les couvrir de tendres et infimes caresses de mes pouces. « Désolé c’est… wow. Renversant comme nouvelle. Je comprends toujours pas comment… Mais... » Mais que pouvais-je dire pour te rassurer? Vers le sol je dirigeais mon regard un instant, le temps de réunir mes pensées correctement afin de faire mon devoir , de te rassurer comme il le fallait. C’était bien mon rôle à présent quand bien même il amenait des responsabilités que je n’étais prêt à assumer encore, mais ce soir, cette nuit, je tâcherais de faire de mon mieux. Alors je me remémorais tes mots un à un sans me perdre une fois de plus dans la surprise qu’ils provoquaient, de quoi avais-tu le plus peur déjà? Ah oui.. Ne pas me satisfaire. Idiote adorable que tu étais. « Je vais commencer par ça. » Décidé, je relevais les yeux vers ton minois angélique et t’offrais un sourire qui n’exprimait nulle plaisanterie de ma part ou quelconque moquerie, je ne ressentais ce genre de sentiment à l’heure actuelle. Seulement une tendresse effrayante, une douceur à rendre timide la plus délicieuse des sucreries, tout mon corps irradiait de ces sentiments si étrange et pourtant si agréables. Ma voix elle-même s’était adoucie sans pour autant manquer du sérieux qu’imposait la situation actuelle. « Apprenons à nous connaître. Je ne parle pas de ce que je t’ai dit le soir où.. on s’est mit ensemble. Je te parle, d’apprendre à nous connaître physiquement. J’ignore totalement où tu aime être touché ou comment tu aime être touché. Je peux te mordre? Je peux te faire un suçon? Où se trouvent les zones les plus sensibles de ton corps? Tout ça, j’en ai aucune idée… Je pourrais ne pas te satisfaire moi non plus. » Si cette idée pouvait te sembler totalement impossible, elle n’était véritablement erronée non plus. N’avais-tu conscience que les goûts différaient en fonction de chacun? Que les corps et leur sensibilité pouvaient varier d’une personne à l’autre? D’une situation à une autre? Je n’étais un expert en la matière, bien loin de là, mais je l’avais compris bien rapidement tant avec mes amis qui, parfois, ne se gênaient guère pour parler de ce genre de choses que par ma propre expérience avec les femmes depuis ma première fois. Alors oui, il se pourrait que moi aussi, je ne parvienne à te satisfaire, et cette probabilité se voyait bien moins négligeable en pensant à nos premières fois ensemble. Ce ne serait probablement parfait, mais tant que nous passions un moment agréable et amusant, n’était-ce le plus important? Partager ensemble, se découvrir et s’amuser...

« Alors ne te stresse pas avec ça. Apprenons à nous connaître, je mets mon corps à ta disposition pour t’amuser à ta guise. Mords-le, marque-le, attache-le, lèche-le… » Un instant je m’arrêtais, sourcils froncés face à ce que je venais de dire sans hésitation aucune. « Oh c’était bizarre ça… » soufflais-je avant d’entamer un léger rire, probablement un tantinet nerveux, mais surtout rempli de timidité. « Enfin, t’as compris, amuses-toi sans stresser. Si j’ai mal je te dirais, si j’aime.. tu le verras. Je te guiderais d’une façon ou d’une autre, volontairement ou non, alors ne te prends pas la tête avec ça, d’accord? » Ma main quittait la tienne pour se poser sur le bout ton nez, taquinement mais avec une douceur certaine tandis qu’un sourire revenait prendre place sur mes traits. « C’est pas un concours. » Ne te compare pas aux autres, ne te force pas pour faire telle ou telle chose, je n’en ai besoin. Seulement partager ces instants avec toi, c’était suffisant pour me satisfaire, bien plus que tu ne pourrais l’imaginer.

Ma main ayant précédemment taquiné la pointe de ton nez entamait à présent une aventure à la naissance de ton front afin de se perdre dans ta chevelure, la caressant lentement jusqu’à ramener une mèche devant mes yeux. Ces derniers se posaient sur celle-ci un instant, étrangement pensif brusquement bien qu’il n’y avait de grande surprise à cela en sachant ce qui occupait mes pensées. « Et… pourquoi t’as honte d’être vierge? » Je ne te jugeais pour une telle pensée, j’essayais purement et simplement de te comprendre un peu mieux. Pourquoi? Alors que ce n’était une tare ou un défaut quelconque, tout le monde était passé par ce stade, moi compris, bien que je n’avais eu l’occasion de la prévenir au préalable… Mes iris revenaient se délecter de tes traits une fois la question posée afin de poursuivre dans l’explication de mon point de vue sur ce sujet qui, parfois, pouvait se trouver être un tabou tandis que ma main perdue dans tes cheveux se décidait à présent pour se poser sur ton épaule. « Je trouve pourtant que c’est quelque chose.. d’admirable et d’adorable. J’ignore pourquoi ton ex ne t’as pas touché, mais si je suis sur la liste des possibilités c’est… J’ai pas les mots pour dire comment je me sens. Juste merci, de me faire confiance à ce point. » Bien que timide, un pas j’effectuais vers toi et ton front je gratifiais d’un délicat baiser du bout des lèvres avant de m’en reculer une fois celui-ci rompu. Ton regard je cherchais du mien, brillant d’une étincelle de bonheur à l’état brut. Si seulement tu parvenais à imaginer combien tu me comblais… Ce que tu voyais comme des défauts me semblaient pourtant être de si belles qualités, n’arrivais-tu à l’imaginer? « Je te promet d’être doux avec toi le jour venu et de faire en sorte que tu garde un bon souvenir de ta première fois… Paraît que ça fait mal pour les femmes la première fois… » Une moue embêtée passait mes traits à cette idée alors que j’espérais ne pas te faire mal, mais… depuis toujours j’entendais cette idée comme un passage obligatoire pour une femme, alors pourrais-je vraiment t’éviter cette douleur? A défaut de l’éviter totalement peut-être l’atténuer? Je ne savais, j’espérais seulement pouvoir t’offrir un souvenir de cette expérience que tu pourrais chérir le jour où tu serais prête...
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Dim 13 Jan - 13:51
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With a pounding heart, without knowing
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Décelais-tu seulement à quel point en cet instant je luttais ? Toutes mes forces je rassemblais au service du paraître. Paraitre sereine, paraitre détachée, comme si mettre fin à tout ceci ne m’affectait réellement. Après tout, je devais y être préparée. Nous devions l’être tous les deux. Les clauses de notre relation n’étaient-elles ainsi ? À la différence que sans doute, tu attendais un peu plus de ma personne. Ce qu’en cette nuit, je venais de te confesser ne pouvoir te donner. J’y avais presque cru moi aussi. Je m’étais tentée si je ne pourrais pas franchir ce cap, sans un mot, sans lui accorder la moindre importance ou signification. Mais je n’y étais parvenue et je savais que je n’y parviendrais pas mieux par la suite. Tout au contraire. Plus je me serais attachée à toi et moins il aurait été aisé de te mentir, d’autant plus à ce sujet. Dès ce soir, j’avais capitulé. J’avais compris que nous faisions fausse route. Ne pas te dire ne faisait que repousser l’inexorable issue de ce pastiche de relation. Néanmoins, en te regardant dans les yeux, je devais au moins avoir l’air sûre de moi, n’est-ce pas ? Que tu ne te culpabilises davantage. Que tu te dises que cela n’est pas grave. La fin était prévisible. Bien plus assurément que le début. Même si tu blessais mon coeur par cet acquiescement que j’attendais, je n’en t’accorderais pas moins une profonde reconnaissance. Les dernières n’avaient été si dures, et même joyeuses, uniquement grâce à toi. Tu as été le soleil de mes journées pluvieuses. À présent de mes yeux, les gouttes s’abattront d’autant plus, mais j’en serais la seule à blâmer. Idiote que j’ai été de commencer à t’aimer avec ce coeur si abimé…

Les instants filèrent. À chacun de plus, je t’implorais secrètement de briser ce silence. Briser le sortilège des battements de ton coeur que je sentais sous ma paume. Qui résonnait jusqu’à mes yeux oreilles, telle une mélodie ensorcelante pour laquelle je m’abandonnerais volontiers. Par laquelle, j’éprouvais l’envie d’être bercée. Déposer mon oreille contre ta poitrine pour mieux l’entendre. Me blottir contre toi plutôt que d’être obligée de m’éloigner. J’en venais déjà à regretter. J’aurais dû te laisser faire, me taire et l’accepter… Inconsciemment, de ton visage mes pupilles s’étaient détachées et rivées sur le dos de ma main. Cette dernière cependant ne leur apparaissaient guère, ce qu’elles cherchaient se cachait derrière. Ce coeur qui ne me revenait. Ce coeur si différent du mien. Incompatibles. Si ma mère l’avait su, je devinais ses mots et sans doute aurait-elle eu raison. Tu incarnais ma petite crise de rébellion ? Pourtant alors que cette pensée se formulait dans mon esprit, ni lui ni mon organe s’accordaient à le croire. C’était trop lourd à envisager. Combien même cela aurait été moins douloureux que de m’accrocher, vainement, stupidement.

De ses pensées tu m’extirpas finalement grâce au son de ta voix. Un mot, au sens empli de douceur et qui pourtant résonna si désagréablement à mes oreilles. Sous son impact, je me figeais. J’eus l’impression qu’un gouffre s’ouvrit sous mes pieds tant je me sentis flancher. Vidée de toute contenance, une horrible sensation froide prenait possession de mon corps. Te moquais-tu ? Ne trouvais-tu donc rien de mieux que de rire de ce complexe honteux qu’il m’avait été si difficile de te confesser ? Au moins, j’avais la preuve d’être dans le juste quant à ta perception de notre relation. Tes mots pouvaient être beaux, tes prétendues intentions aussi, mais au fond, tu ne faisais jouer que le rôle du bon petit ami. Notre couple que n’en méritait assurément pas le nom, n’en était pas un pour toi. Tout n’était que mascarade et à présent, tu t’amusais bien de ma virginité en me qualifiant d’ange. Oui, j’avais jusqu’à lors été trop sage pour avoir donner mon corps en dehors d’une relation sérieuse. Quant à mes fiançailles, nous nous passerons d’en parler ! Comme tu devais te satisfaire dans l’instant d’avoir la confirmation de ce que tu as toujours pensé de moi ! Trop sage, trop stricte, trop coincée et je ne saurais dicter tous les qualificatifs dont tu me gratifiais très certainement. N’avais-tu cependant pas ne serait-ce que la décence de garder tes railleries pour toi plutôt que de les infliger en face ?

Vraisemblablement pas. Aux mots, tu associais le geste. Au moins, toi, je ne pourrais que te le reconnaitre. Tu ne faisais pas les choses à moitié. D’autant plus dès lors qu’il s’agissait de se moquer. Mais si tu aimais m’embêter comme tu le disais, la situation ne se prêtait absolument pas à une légèreté. Pas pour moi. Alors ce bras que tu te pinçais, la douleur que tu t’infligeais n’était en rien comparable à celle que je te souhaitais. Sombre crétin ! Non, tu ne rêvais pas. En revanche, j’avais également bel et bien l’impression d’halluciner tellement ce garçon devant se révélait être le pire des imbéciles. Comment ? À ta question, je ne pus réprimer un infime rictus de mépris déformant ma lèvre supérieure dans un léger spasme nerveux. Ma main encore sur ton torse s’était ôtée bien que je l’aurais aimé muni d’un poignard pour transpercer ton coeur de connard. Comment quoi ? Comment était-ce possible d’être aussi chaste ? Aussi coincée ? Ou sans doute employais-tu des mots bien plus crues dans tes pensées à tel point que tu ne pouvais te permettre de les prononcer de vive voix. Quoique, au point où tu en étais, connaissais-tu seulement la moindre limite ? J’en doutais. Et malgré ton attitude méprisable, insupportable, toi, tu ne doutais décidément de rien ! De quel droit te pensais-tu encore autorisé à me toucher ? À poser tes mains sur mon visage alors que si ouvertement et douloureusement tu te moquais ? Je te détestais.

Des mots qui résonnaient en écho pour ne les avoir que proférer à ton égard par le passé. Des mots qui à présent me heurtaient. Car malheureusement, plus qu’une aversion bénigne, ils s’avéraient désormais le revers d’un autre sentiment. Opposé. Des sentiments bien heureux, naïfs aussi, bafoués par ta véritable personnalité. Je me sentais proie vulnérable qui s’était stupidement laissée bernée pour tomber dans tes filets. Je te faisais confiance. Malgré moi, et depuis le début, j’avais confiance en toi. Alors, s’il te plaît, tais-toi ! Que tu n’en rajoutes pas. Que tu cesses là de m’humilier avec tant de légèreté sans la moindre considération pour ce que je ressentais. Tes mains, je voulais tellement les rejeter. Je souhaitais tant leur échapper. Et pourtant, je ne le faisais. Je n’y parvenais. Comme tenue en haleine par la quête d’une lueur d’espoir vaine lorsque mon regard je montais à nouveau à la rencontre du tien. De son expression… Indéchiffrable ? Et à tes dires non plus, je ne comprenais plus rien. Ils ressemblaient à des… compliments ? Je ne savais s’ils étaient sincères ou seulement préambules à une chute bien plus sarcastiques. Que représentait cette pureté que tu évoquais à tes yeux ? Un bien, un mal ? Je n’arrivais plus à déceler l’authenticité de la raillerie alors que tu soulevais une question que moi-même parfois je me posais. Dont la réponse m’échappait à moins de remettre en question tout mon être, à commencer par ce corps que l’indifférence de mon ex fiancé m’avait conduit à rejeter. À vouloir changer, sans savoir par quoi commencer. Cependant, tu ne tardas pas à m’attester du sens de tes mots. Dans ta méchanceté – peut-être inconsciente mais néanmoins réelle – tu continuais. À ta demande de savoir si j’étais un ange, je te répondais cette fois d’un regard noir. Ton imagination s’avérait décidément sans fin. Minable que tu étais. Pourquoi ne te criais-je pas de cesser dans l’instant ? Car tel un serpent, j’attendais patiemment pour bondir sur ma proie et l’achever froidement d’un coup soudain alors qu’elle ne semblerait plus s’y attendre ? J’aurais aimé pouvoir le prétendre, mais la vérité semblait surtout être que, et les jambes, et la voix tu me coupais tant tu me blessais.

Le comprenais-tu enfin lorsque tu ôtais tes mains ? Qu’elles quittaient mon visage en quête de mes mains qu’un instant, j’hésitais à te laisser atteindre. J’obtempérais néanmoins, dans la véhémente attente de la poursuite de tes idées. Allais-tu déverser de nouvelles absurdités ou, si ce n’était dans l’intention de mettre un terme à mon humiliation, mettre fin au propre spectacle grotesque de ta pitoyable personne que tu donnais ? Avais-tu véritablement lu dans mon regard comme les propos que tu proférais m’horripilaient ? Me rabaissaient plus bas que terre… Peut-être    car par une excuse tu ouvris ta nouvelle phrase. Si par les caresses de tes pouces, tu espérais m’apaiser, tu te trompais. Très lourdement. D’autant plus temps que tu n’apprendrais vraisemblablement pas à te taire. Renversant ? Etais-tu vraiment obligé d’en rajouter des couches encore et encore alors que je le vivais si mal ? Ne comprenais-tu pas cette putain de mise à nue à laquelle j’avais dû me résigner à te l’avouant ? Alors ne pouvais-tu pas te taire tout simplement ? Avant que je ne suffoque. Avant que mon coeur ne s’arrête dans ce supplice provoquait l’envie de disparaitre. Tu ne comprenais pas comment… Te fallait-il un dessin, espèce de crétin ? Ne pouvais-tu pas seulement accepter l’idée que non, tout le monde n’était pas comme toi ? Tout le monde n’était pas aussi obsédé que toi ? Que toutes les cuisses ne s’ouvraient pas aussi aisément que celles que tu te plaisais tant à écarter. Que certaines avaient un peu plus d’amour propre et de respect que tu n’en étais doté. Mais quoi ? Tandis que tu baissais les yeux, les miens te fixaient ardemment dans l’attente de moquerie suivante. Je me promettais bien de te faire regretter chacune d’entre elles lorsqu’enfin, tu mettrais un terme à cette déferlante écoeurante.

Alors, forcément, tu me surpris. Lorsqu’avec douceur mais sérieux, tu annonças que nous devrions apprendre à nous connaitre, physiquement, tu me déconcertais. Désemparée, je ne comprenais. Tu m’avais perdu. Voulais-tu me voir mal à l’aise et intimidée ? Pour sûr, ton voeu était exaucé car malgré mon esprit désorienté, progressivement mes yeux s’écarquillèrent et mes joues s’empourprèrent, violemment. Un mouvement de recul que tu retins de tes mains couvant les miennes je ne pus réprimer. Non pas tant pour te fuir toi que la réalité. Celle de la sexualité, de la mise à nue des corps et leur découverte. Un nouvel embarras s’apparait de moi. Une envie de me cacher bien différente de la précédente qui d’ailleurs s’avérait complètement remise en question. T’avais mal compris ? T’avais-je maudis injustement ? L’enchainement de tes propos n’avait pas de sens à mes yeux. Et je parvenais d’autant moins à trier les informations que mon esprit se faisait prendre d’assaut par les représentations gênantes de l’intimité que tu suggérais. Parce que les questions tu énonçais, j’en ignorais moi-même les réponses. Faute d’avoir tester. D’instinct, j’interrogeais mon corps par la pensée se perdant à imaginer, à nous imaginer, mettre en application… ces touchés, ces mordillements… Ma confusion terrassait jusqu’à mon désappointement de ne savoir mes propres préférence. Si mes mains tu ne tenais assurément je les aurais montées à mon visage afin de me procurer l’illusion de disparaitre. Ne serait-ce qu’une poignée d’instants. À défaut, je dus me contenter de déglutir pour tenter de me ressaisir et lutter contre ma timidité fulgurante dès lors qu’il était sujet de sexualité.

Toi en revanche, tu en parlais avec tant d’aisance. Si je n’avais pas été aussi contractée, peut-être aurais-je pu rire à tes excès de spontanéité dans le choix de tes exemples. Peut-être, mais momentanément, les traits de mon visage se révélaient bien trop figés par le malaise qui croissait à chacun de tes mots un peu dans la moindre parcelle de mon organisme. Je devais vraiment faire ça ? Pouvais-je vraiment faire ça ? Disposer de ton corps… Je n’assumais les images qui me venaient en tête. J’avais peur de cette exploration qui inexorablement serait ridiculement maladroite. Ne pas se stresser, tu en avais de bonnes… Je paniquais et croulais sous l’embarras à la seule pensée de m’adonner aux pratiques de l’intimité d’un couple, alors qu’en serait-il au moment de la pratique ? Et tu avais beau dire, si tu connaissais tes préférences, c’était grâce à l’expérience. Tu savais ce que tu voulais et aussi ce que je ferais moins bien que l’une ou l’autre des filles avec lesquelles tu as tant aimé passé du bon temps. Immanquablement, je ferais moins bien, comment pourrait-il en être autrement ? Si dans la vie tout me réussissait, plus que de talent, il était question de travail et persévérance acharnée. Alors là, je ne maitrisais rien du tout. Je ne savais pas faire. Serait la plus nulle de toutes les filles avec qui au final tu ne passerais même pas du bon temps. Ce serait juste une catastrophe au point que tu regretteras toutes tes paroles… La tornade de mes pensées tu court-circuita du touché de ton doigt sur le bout de mon nez. Mes muscles, neurones inclus, se figèrent. Seuls mes yeux, un bref instant louchèrent sur ton index avant de se redresser à la rencontre de tes pupilles. Pas un concours ? Étais-tu vraiment sincère ? Ne penserais-tu pas à l’une ou l’autre en te rappelant ô combien tu avais passé un meilleur moment ? Vous les hommes ne cherchiez vous pas seulement la meilleure des expériences sensorielles et orgasmiques ? Je détestais vraiment l’inconnu.

L’espoir aurait été de croire qu’après toutes ses émotions et surtout, bien que différentes, mes sensations de mal être, rien ne pourrait venir en rajouter encore une couche. C’était bien évidemment sans compter sur ta curiosité. Avais-tu pour dessein de persévérer jusqu’à voir mes jambes flancher ? Si tel était le cas, tu étais sur la bonne voie. Volontairement ou non, tu remuais le couteau dans la plaie. Pourquoi avoir honte de ma virginité ? Au coeur de cette société d’étudiants aux âmes des plus festives, n’était-ce pas une évidence? D’autant plus pour mon statut d’autorité. D’une part, pensais-tu que j’aimais me savoir qualifier de vierge effarouchée dans mon dos? Pensais-tu que j’aimais mon étiquette de frigide et coincée ? Tu ne prétendrais ignorer non plus, le goût des hommes pour les plaisirs de la chair, toi le premier, alors à quoi bon s’y adonner avec une fille qui ne sait pas faire et en conséquence ne procurera aucune des satisfactions désirées ? À croire que même aimer ne suffisait plus pour faire l’amour à une pucelle. Deuxième poignard que tu me plantais, nouvelle réponse que je ne détenais pas plus que toi : pourquoi mon fiancé n’avait jamais ne serait-ce que tenter de me toucher ? Juste quelques caresses, autres qu’un effleurement des traits de mon visage pour me témoigner du désir. Gage d’un pas en avant. Rien. Le néant jusqu’à me faire sombrer dans le rejet de lui, de moi, de nous deux. Et si toi tu ne comprenais pas ma honte, la réciproque s’appliquait à ton admiration et ton admiration. Je n’étais certaine d’aimer non plus le sens qui en découlait.

Tes paroles elles pleuvaient encore, m’embrouillant, évinçant, rassurant, désemparant, m’accablant ou ravivant des interrogations que je pensais révolues. Pourtant, indéniablement, ce n’était le cas à en juger par la façon dont j’avais d’instinct pris tes propos pour de la raillerie. Ma première fois avec toi… J’écoutais à peine tes promesses de bien faire, je me perdais. Je ne savais. Est-ce que vraiment, je le pourrais ? Est-ce que… J’aurais voulu pouvoir me donner dès la première fois sans importance, mais je ressentais bien comme indubitablement ça ne serait pas le cas. Ma première fois, je m’en souviendrais. À moins de m’enivrer pour ensuite le regretter, je ne l’oublierais, et sans doute parce que j’avais cru la vivre avec l’homme qui partagerait le reste de ma vie, je ne saurais me donner à n’importe qui. Ou peut-être que si, plus facilement qu’à toi. Parce que toi, je t’aimais déjà un peu trop. Au point de ne plus pouvoir chasser l’appréhension de la fin inévitable de notre relation. Alors j’avais peur. Peur d’énormément le regretter si tu devenais le premier pour ensuite être jetée. Peut-être pas juste après, mais au bout de combien de temps ? Quelques semaines ? Deux ou trois mois ? Toute relation impliquait un risque de rupture, mais la nôtre, la façon dont nous l’avions scellé, n’était-ce pas comme si nous en avions déjà convenu au préalable ?

Dire que j’étais venue essayer de m’éclaircir un peu l’esprit, et le voilà plus encombré qu’il ne l’avait jamais été.

À défaut que le mien bénéficie d’une once de lumière, je me devais néanmoins de lever quelques erreurs se profilant dans le tien. Quand bien même, je risquais d’y apporter plus d’ombre que de soleil. Sans te regarder, je me retirais de tout touché de tes doigts, que ce fut-ce mes mains, mes cheveux ou la moindre parcelle de ma peau, je te l’ôtais. Le regard baissé, je commençais par rectifier. « Ne te fais pas de fausses idées non plus, je ne suis pas cette pureté incarnée que tu sembles tant de plaire à imaginer. » Toi et ton ange ridicule qui ne me correspondait. S’il fallait en être un pour trouver grâce à ton coeur à défaut de satisfaire les demandes de ton corps, alors, autant que tu passes ton chemin. Ce n’était pas parce que j’étais vierge, et timide, et maladroite que je n’avais pas un corps ressentant le désir lui aussi. D’ailleurs, j’en avais vraiment marre de ces jugements et instinctivement, mes yeux se relevèrent pour revendiquer ma colère :  « Et pourquoi serait-ci si sale pour une femme de vouloir le faire avec la personne avec qui elle sort, la personne qu’elle aime voire avec qui elle va se marier ? » C’était injuste ! « C’est quoi ces putains de stéréotype où la femme doit soit être facile pour vous faire plaisir, soit être d’une pureté immaculée pour vous mériter ? Une femme ne peut pas juste être normale ? » Pourquoi ne pouvais-je pas être vierge sans être stigmatisée ? Pourquoi devais-je me sentir immorale pour avoir désiré, attendu après le corps et les attentions de l’homme que j’aimais ? « Voilà pourquoi j’ai honte ! Parce que l’être, ce n’est pas être pure, non mais trop coincée ! Trop prude ! Vouloir le faire c’est être sale et dévergondée ! » J’étouffais de ces contradictions. J’avais seulement envie de pouvoir vivre, aimer et faire l’amour moi aussi sans être sous le joug des préjugés, sans être pointée du moment. Pourquoi devais-je éprouver un tel dégoût de moi ? Autant de mon corps indésirable que de mon esprit ayant la disgrâce de désirer ? « Parce que non, je ne suis pas encore vierge par choix mais parce que mon fiancé n’a jamais voulu de moi ! » Le contact je rétablissais entre nous, mais juste pour mieux te repousser de mes petits poings fermés sur ton torse. Parce que vous les hommes, je vous détestais. Je le détestais. « Alors, je suis toujours un ange ? Ou juste une pauvre fille qui finalement ne vaut pas grand chose ? » Tu le ravalais bien ton beau discours admiratif, n’est-ce pas ? J’étais pire que tout, n’est-ce pas ? Je n’étais cette vierge incarnation de la pureté qui se préservait en t’attendant. Ratée, je n’étais qu’un vilain petit canard dont on n’avait pas voulu ! Une sale dévergondée que personne n’a voulu baiser ! « Pourtant ! Non ! Même si j’ai envie de le faire, même si moi aussi, j’aimerais bien découvrir, je me respecte, m*rde ! » m’exclamais-je d’autant plus fort, avec d’autant plus d’ardeur et de véhémence en témoignage de la souffrance que je renfermais.

En proie à la fragilité de mes nerfs, mon corps se fit légèrement tremblant et ma respiration heurtée,  je n’en persistais pas moins à te fixer, droit dans les yeux. Tes yeux dans lesquels je fis une expression me tempérant quelque peu tout autant que je ressentis une vague de peine. Cette colère, tu n’étais son principal destinataire, mais encore une fois, c’était toi qui prenait. Tu le ne méritais. Ou peut-être pas, je ne savais. Je n’arrivais pas encore parfaitement à croire, et ce malgré les efforts que tu semblais déployer alors, je te devais au moins cette honnêteté. De ton regard je me détachais pour le baisser le mien et te le dire franchement : « Je ne sais même pas si je pourrais le faire avec toi. Je n’ai manifestement pas encore cette confiance, ni en toi, ni en moi… » À l’issue de toutes mes pensées, de tout ce que je ressentais, c’était un fait. J’avais confiance en toi mais pas à ce point. Mon coeur était trop apeuré pour s’abandonner les yeux fermés. Plus encore, c’était avec moi-même que je devais aussi faire la paix. « Désolée… » Parce qu’au fond, j’étais certaine de croire en ta sincérité. J’en avais l’envie et sans doute était-ce ce qui m’inquiétait le plus : être aveuglée. Encore une fois. J’inspirais doucement afin de me redonner une dernière once de courage et redresser la tête : « Aussi, je… Je n’ai jamais eu de relation comme la nôtre non plus… » Quitte à t’en t’avouer, autant ajouter cette vérité à la liste. Quand bien même peut-être déjà tu pouvais t’en douter. Mais déjà que je n’étais que débutante en relations de couple, et surtout, à leurs premiers jours mais en plus, une relation comme la nôtre… J’hésitais toujours à savoir si je pouvais te revendiquer comme mon petit ami. Nous avions convenu d’essayer, mais je ne connaissais ni les clauses de l’essai, ni le délai du verdict. J’avais l’impression de nager en eaux troubles dès que je tentais de réfléchir à nous deux et j’en étais totalement désemparée. En amour et plus que jamais désormais, j’avais vraiment besoin de sécurité. Il semblerait que je sois incapable de tout prendre avec légèreté. Pire encore, mon coeur n’avait été que trop amoché, ma confiance saignée pour que je parvienne pleinement à te l’accorder. J’avais tellement peur de tomber que cela m’empêchait d’avancer…
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Ven 15 Fév - 15:35
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«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
De par mes mots j’avais espéré après un rapprochement de ta part, un sourire ou simplement une prise plus ferme sur mes doigts qui tenaient encore les tiens. Un signe quelconque d’appréciation de mes propos, que mon travail de te rassurer j’avais réussi à effectuer. Pourtant, ce ne fut le cas. Bien au contraire. Plus que de te rapprocher, tu t’éloignais; plus qu’un sourire c’était avec le visage baissé que tu te trouvais face à moi. Et tu ne serrais ma main, tu l’abandonnas. Ces gestes, je ne savais les interpréter, en comprendre les sous-entendus que tu y soufflais. Dans ce jeu, j’étais extrêmement mauvais mais fort heureusement pour moi, tu venais éclaircir mes pensées de tes explications. Une phrase en guise d’introduction et, déjà, je savais que je n’aurais le résultat escompté. Je comprenais que j’avais effectué un faux pas mais je ne savais à quel moment précisément. Avais-tu véritablement mal pris cette appellation que je t’avais attribuée? Un ange… Pourtant, à mes yeux, tu en étais un; était-ce grave? Cette pensée valait-elle ce regard que tu m’offrais? Celui auquel je répondis par une lueur d’incompréhension dans le mien, car je ne te comprenais. Tu me perdais petit à petit alors qu’une première question tu me posais pour rapidement crier aux stéréotypes. Avais-je formulé une telle pensée? L’avais-je même sous-entendu? Et pourquoi pensais-tu ainsi? Au fil de ma recherche dans ce sujet que tu incarnais, un pli se formait entre mes sourcils, signe du rapprochement de ces derniers sous la concentration. Que me racontais-tu? Ce n’était mal pour une femme de désirer son homme ou tout simplement celui qu’elle aimait, où avais-tu entendu une telle absurdité? De plus, pourquoi avais-tu la sensation d’être jugée pour quelque chose? Je ne t’avais jugée… Quelqu’un l’avait-il fait pour te marquer à ce point? Ta famille te mettait-elle la pression? Tes amies? C’était fort probable que tes amies tentent de te pousser à une telle chose au point de dire de telles choses… Mais non. Je ne le comprenais que par la suite, ce n’était ni ta famille, ni tes amies, ni une simple surexposition aux réseaux sociaux hyper-sexualisés mais bel et bien cet homme. Ce fiancé qui ne t’avais touché. Cet homme que tu avais aimé au point de l’attendre sans que jamais il ne daigne poser une main sur toi. Celui qui t’avais blessé y compris dans ce domaine. Ce n’était seulement ton coeur que je me devais de soigner, mais tes pensées également car inévitablement: tu parvenais à déblatérer un lot inimaginable de conneries. Pourtant je me faisais silencieux pour te laisser t’expliquer, si tenté d’avouer que tu le faisais… J’avais le sentiment de servir de punching ball à défaut que tu ne puisse dire ses quatre vérités à cet incapable. Mais je te laissais faire, que tu crache ce qui te blessait et pesait sur ton coeur depuis trop longtemps tut, car tu ne lui avais dit tout cela n’est-ce pas? Pour le protéger, tu n’avais aborder ce sujet et t’étais conforté dans l’idée que tu étais le souci. Toi. Non lui mais toi. Je ne te comprenais, je ne le connaissais, mais pour avoir conscience du silence que tu avais imposé à ta personne pour lui parfois, cette hypothèse me semblait si probable… S’en était révoltant. Comment avais-tu pu me sourire tout ce temps alors qu’il te faisait porter un tel poids? Comment avais-je pu croire que tu étais heureuse et épanouie avec lui en dehors de vos moments de querelles inévitable dans un couple? Comment avais-je pu? Alors que tu souffrais tant devant moi, que je m’imposais de ne me montrer trop proche avec toi, que je me convaincais de ne pas m’approcher trop près par peur de provoquer un problème… Mais à cette époque, ne me haïssais-tu pas? Quand bien même j’aurais voulu creuser un peu plus pour voir tes doutes et tes peines, tu ne m’aurais laisser faire pas vrai? Et tandis que je plantais moi-même les couteaux dans un coeur grossit par la rage, tu venais y planter les tiens sans peine ou hésitation. Tu ne me faisais confiance… Pas assez en tout cas pour franchir ce cap. Oh je me fichais pas mal du cap à franchir, c’était la condition requise qui me blessait, ce palier qu’inévitablement, je n’avais. Peu de temps était passé, je le savais, je ne le savais que trop bien et c’était ce qui me faisait le plus peur, mais pouvais-tu pourtant avouer de la sorte que tu ne me faisais confiance? N’était-ce pas assez cruel de ta part de me balancer ton ex à la figure, devais-tu en plus faire cela pour être certaine de m’atteindre? Non.. tu ne devais le penser. Je n’étais qu’un joueur, un playboy qui s’amusait avec toi; un beau parleur qui n’avait pour dessein que de te voir dans son lit. Etait-ce ainsi que tu me voyais toujours? Qu’au début tu le pense, je l'acceptais, mais après pratiquement un mois ensemble? Avais-tu feint de me croire précédemment quand nous étions sur le lit? Etait-ce une épreuve de ta part d’ainsi me taquiner afin de d’assurer que je ne craquerais? Je ne te comprenais plus, je n’y arrivais pas même un semblant et je ne voulais penser que tu t’amusais comme elle avait pu le faire. Car je ne le savais que trop bien à présent: c’était douloureux d’être comparé à ton ex. Alors je ne le ferais quand bien même mes pensées ne savaient totalement se taire, mes doutes ne savaient être mis de côtés. Enfin, le silence retombait dans la pièce. Semblerait-il que tu avais fini de dire tantôt des bêtises tantôt de me jeter des poignards. Etait-ce le moment où je t’offrais une réponse? Par où devais-je commencer? Par quoi? Et surtout comment? Je ne voulais te perdre, mais je me savais aussi assez impulsif pour faire un faux pas sous le coup de l’énervement. Plus les secondes passaient, plus mon sang circulait rapidement dans mes veines et… moins j’étais apte à démêler le comportement adéquate. Alors sans prévenir, je partais dans un coin de ma chambre et revenait avec une bouteille en verre dans la main. Si tu y prêtait attention tu les verrais, ces deux syllabes sur l’étiquette qui annonçait: soju. Sinon, tu comprendrais bien vite.

J’ouvrais la bouteille sur le chemin jusqu’à toi et te poussais fermement mais délicatement contre le mur. « Bois. » lançais-je froidement en portant le goulot de la bouteille à tes lèvres dans l’attente que tu t’en délectes. Ce n’était la meilleure option, mais peut-être comprendrais-tu si j’arrêtais d’utiliser des mots pour des mises en situation? « Si t’es une pauvre fille qui vaut pas grand chose alors bois et laisse moi profiter de toi comme bon me semble. C’est comme ça que ça se passe non? De toute façon après trois gorgées t’auras tout oublié. » Pourtant je te retirais la bouteille bien rapidement pour la refermer et la jeter sur le lit plus loin, tu devais avoir compris rapidement où je voulais en venir, non? Je n’avais en tête de te traumatiser ou de te faire peur, quoi que peut-être un peu si ça pouvait te sortir cette connerie de la tête. « Je t’ai déjà traité comme ça? J’ai profité de toi quand t’étais bourrée le soir où on a adopté Mingyun? Je t’ai fait boire à outrance le soir de Noël? T’es plus que sensible à l’alcool et j’ai envie de toi depuis longtemps, mais pas une seule fois j’ai essayé de profiter de toi ou de la situation, j’ai pu m’emporter comme ce soir, comme le soir où on s’est mis ensemble, mais pas une seule fois je l’ai fait avec l’objectif de coucher avec toi en tête. Pourquoi? » Je laissais un instant de blanc suivre cette question, certain que tu trouverais toi-même la réponse bien que je daignais te l’offrir par souci de clarté… si tu parvenais à suivre mon débit de parole qui s’était drôlement accéléré. « Parce que je tiens à toi. Parce que tu m’est précieuse. Et entendre ce genre de choses sortir de tes lèvres m’énerve… à un point que tu n’arrives même pas à imaginer. T’es pas une pauvre fille si tu attends pour ton copain. C’est pas sale si tu veux coucher avec l’homme que t’aime! ça fait de toi une femme amoureuse, une bonne petite-amie, une femme bien. Et j’emmerde les gens qui dise que t’es coincée à cause de ça quand ils vont chercher une femme comme toi dans dix ans pour pas finir cocu ou avec un enfant illégitime. Je m’en fiche que t’aies eu envie de ton ex, le fait est que tu ne l’a jamais trompé avec un autre malgré le temps qu’il t’a fait attendre. Pourquoi tu peux pas voir combien c’est... » Je marquais un blanc avant de laisser un soupir m’échapper au constat que tu l’avais probablement tant aimé pour attendre ainsi… Alors qu’à côté tu n’étais même pas sûre de pouvoir le faire un jour avec moi. La différence était-elle si énorme entre lui et moi? Tu avais parlé de relation, mais qu’étions-nous exactement? Qu’y voyais-tu? Assurément nous n’étions des sex-friend puisque tu ne semblais avoir envie d’une telle chose, alors quoi? Un passe-temps? Une amourette entre deux grands amours? Un pansement? Qu’étais-je pour toi pour que tu agisses ainsi sans pour autant me placer sur un pied d’égalité avec lui? Peu à peu, mon regard se dirigeait vers le sol, n’affichant cette rage qui m’avait habitée avant face à cet adjectif dont tu t’étais qualifié. Je me sentais bien plus.. faible et vulnérable à vrai dire. « Moi non plus.. J’ai jamais eu de relation comme ça… » soufflais-je tout bas sous le coup de la timidité tandis que j’effectuais un pas en arrière. Je ne souhaitais m’éloigner de toi, jamais je ne l’avais souhaité, mais c’était plus fort que moi face à cette peur qui revenait à l’assaut une fois de plus mais en ta présence cette fois. « Je veux tellement te garder près de moi… tout en sachant qu’un jour tout s’arrêtera… Tu trouveras un homme qui s’exprimera mieux, qui te rendra plus heureuse, avec qui tu formeras une famille… qui te dira “je t’aime” et tout ce genre de choses.... » Je ne voulais y penser, mais n’avais-tu voulu mettre fin au peu que nous avions créé juste avant? N’étais-tu sincère avec moi à l’instant? Pouvais-je me permettre de l’être en partie également? Car jamais je ne te dirais combien j’étais mort de trouille tant par notre relation que la fin de celle-ci. Tu m’avais charmé d’une façon qui m'effrayait… Et c’était vers toi que je portais mon regard tristement amusé à présent. « Je suis un idiot, pas vrai? » Ou étais-je devenu maso avec le temps? Je ne savais et préférais me considérer comme un idiot. Je l’avais toujours été de toute façon, rien ne changeait si ce n’était les conséquences. Car cette fois, j’avais véritablement le sentiment que je finirais brisé lorsque tu mettrais fin à ce rêve dans lequel j’étais plongé.
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Sam 23 Mar - 20:28
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A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »

Les flots de mes mots sur toi s’étaient déversés sans que tu n’en sois le véritable objet. Élément déclencheur, tu prenais pour ce que tu n’avais fait. Une fois ma langue apaisée, je prenais conscience ô combien je m’étais emportée. Tes propos j’avais extrapolés, déformés. Vos images et vos mentalités j’avais recoupé alors qu’en rien vous n’aviez le moindre point commun. La colère s’effaçait peu à peu sous le poids du désarroi. Du regret. Je me sentais presque autant soulagée d’avoir pu libérer ce que j’avais sur le coeur que désolée de te l’avoir asséner. J’avais besoin de pouvoir m’exprimer. D’apaiser mes maux en ouvrant leur cage, cependant je ne parvenais à le faire calmement. Ils te sautaient au visage à chaque fois, au moindre de tes faux pas. J’étais invivable et instable avec toi. Un tel caractère sur le fil j’avais toujours eu mais, ma peine se faisait si grande de ne jamais pouvoir m’exprimer correctement avec toi. Mes sentiments bien qu’ardents rougissaient certainement de leur propre vigueur et se montrait en conséquence fort pudiques. Peut-être parce que j’avais peur de te voir fuir. Parce que l’accord n’était pas de s’éprendre autant l’un de l’autre, n’est-ce pas ? Nous avions juste convenu d’essayer. Apprendre à se connaitre en prenant du bon temps sans doute… Alors que précédemment, je me plaisais à t’appeler mon petit ami, mon homme, à présent, je ne savais déjà plus si ce droit me revenait. Si tu l’entendais comme moi, sous une signification sentimentale ou plus animale, à l’instar de ton élan de désir soudain que ces murmures avaient attisé.

Persuadée de t’avoir blessé, toi qui semblait si touché à l’idée d’une confiance que je venais de démentir dans un troublant mélange de sincérité et de mensonge, je te vis t’éloigner. Mon coeur en fut endolori mais je n’avais plus droit de te retenir. Au contraire, j’attendais juste la confirmation de t’entendre me sommer de partir pour me saisir de la poignée de la porte à quelques pas de là. Je t’observais essayant de comprendre s’il y avait un sens à ton silence. À ton geste, celui de te munir d’une bouteille. Avais-tu besoin de te réhydrater face à tout ceci ? Ou plutôt de te redonner vigueur grâce à de l’alcool à la vue des caractères figurants sur l’étiquette ? Pourtant, tu ne la portas à tes lèvres, mais aux miennes après m’avoir repoussée dos au mur. Bien que tu n’y mettais de violence, tu te faisais fermement. Ton regard aussi tandis que le mien se parait d’un voile d’inquiétude. Que faisais-tu ? Pourquoi me bloquais-tu ? Avec cette colère dans les yeux ? D’instinct, je portais mes mains à mon cou, parant à toutes étreintes potentielles des tiennes. Enfermée dans une chambre avec un garçon énervé, acculée contre un mur… La peur rodait. Lorsque la bouteille tu avais amené à hauteur de mon visage celui-ci s’était contracté bien que mes yeux refusèrent de se fermer. Faisais-je totalement erreur sur ta personne au point de n’avoir décelé que toi aussi, tu puisses être un de ses hommes ne supportant pas l’insolence et l’insoumission des femmes ? Que tu sois quelqu’un de violent ? Cela ne te correspondait pas mais un instant je doutais. Frayeur balayée par la sommation de ta voix. Je ne comprenais et te fixais incrédule. Pourquoi voulais-tu que je bois dans cette situation ? A cette interrogation silencieuse, tu ne tardas pas à me donner la réponse. Mes yeux s’écarquillèrent remplaçant l’incrédulité par la stupéfaction. Non, tu n’étais pas vraiment ce genre d’homme ? Je ne pouvais mettre tromper à ce point, n’est-ce pas ? Je savais que tu n’étais pas comme ça, quand bien même, je ne cessais de fuir sous prétexte de douter de toi, au fond j’avais cette foi qui te voyait comme quelqu’un de bien. Si elle n’existait jamais je n’aurais été ici. Jamais tu n’aurais pu m’approcher ou me caresser même de la plus infime des caresses. Je refusais de le croire. Je t’aimais trop pour concevoir que tu puisse être un salopard.

Mes lèvres je conservais fermement closes afin qu’aucune goutte de soju ne puisse en franchir la barrière et qu’ainsi, les choses entre nous ne tournent comme tu le proposais. Que tu disposes de mon corps comme bon te semble pendant mon inconscience. Tes si belles paroles précédentes n’étaient-elles donc que des mensonges voués à m’amadouer tandis que ta patience dépassée, tu montrais à présent ton vrai visage ? Je ne pouvais penser correctement dans une situation aussi oppressante. Si tu avais été un autre, je t’aurais tenu tête. Si je ne t’avais pas aimé, je t’aurais repoussé au lieu de te supplier par la pensée de ne pas me blesser. Ni dans mon coeur ni dans mon corps.  J’étais trop fragile face à toi. Vulnérable tant je dépendais de toi. Et alors que la bouteille tu jetais, je sursautais dans l’attente d’un fracas qui ne vint. Tu ne l’avais projeté contre un mur sous l’impulsion de la colère mais seulement repousser au loin sans la casser. Mes iris détournés vers l’objet atterri sur le matelas, ils furent rappelés par le son de ta voix. Si tu m’avais déjà traitée ainsi ? Jusqu’à aujourd’hui, non. Raison de plus quant à ma perdition. M’avais-tu toi aussi manipulé ? T’étais-tu contenu ? Tes mots n’en prenaient cependant pas ce chemin. De la soirée où nous avions rencontré notre chaton, je ne me souvenais que de bribes, mais il semblait vrai que je me sois assoupie dans ton lit sans que tu ne profites. À Noël, l’idée même de boire du vin avait été mienne. Et surtout, je découvrais que je te plaisais, au point d’être désirée depuis longtemps. Sur cette révélation mon esprit s’arrêtait. Le temps remontait sur tous ces instants où j’étais loin de me douter que… Ton regard s’il s’imprégnait d’envie pouvait être autre que celui d’un obsédé qui de toute façon ne pensait qu’à ça à chaque fille croisée. Cette image que je m’étais forgée de toi tout autant que je souhaitais l’ignorer. Qui étais-tu vraiment ?

Pourquoi ? Mon esprit refusait de se prononcer sur la réponse sans te l’entendre dire de vive voix. Je ne voulais plus, je ne pouvais plus deviner les sentiments des autres. Pas à présent que je croulais sous le poids d’avoir vraisemblablement tout inventé quant à l’amour de mon ex-fiancé. J’avais écrit l’histoire que je souhaitais m’entendre conter. J’avais cru qu’il m’aimait. Que je comptais pour lui. Que je représentais vraiment la femme qu’il souhaitait chérir pour le restant de sa vie, et non pas le trophée remporté pour être félicité par ses parents. Bon fils obéissant qui avait rapporté le gros lot à la maison. Ça faisait si mal. Et pourtant, cette douleur n’était la cause des larmes menaçant au bord de mes yeux. Des larmes d’émois. Savoir que je t’étais précieuse me renversait et me subjuguait dans un flot d’émotions que je ne pouvais ni qualifier, ni contrôler. Me regardais-tu vraiment comme la femme que tu chérissais ? Pour laquelle, tu pourrais concéder ? Dont les défauts tu outrepasserais ? Étais-tu sincère en revendiquant que je n’avais ni à me sentir sale, ni honteuse, de ne jamais l’avoir fait, tout en ayant déjà voulu le faire ? Mais pas avec n’importe qui, le comprenais-tu aussi ? Et tant que… Je ne serais pas certaine de comment tu me considérais, je ne pourrais pas avec toi non plus. Trop effrayée par l’ombre d’un rejet qui en suivrait. De savoir que tu étais celui me tenant la main au bord du gouffre. Si tu la lâchais, je sombrerais, au plus profond que jamais. Ton interrogation laissée en suspend, je ne me préoccupais de la suite restée coincée dans ta gorge. Je te réclamais, par tous les pores de ma peau de me prendre dans tes bras, à défaut de pouvoir te le demander. À défaut que mon corps daigne répondre pour l’oser. Mais tu ne le fis…

Au contraire tu t’éloignas. Un pas, un seul et pourtant, il sembla ouvrir la voie à un pinçant souffle d’air froid. Je redoutais que notre réciprocité quand l’inédit de cette relation n’ait la même signification. Mon monde et sans doute ma naïveté devait t'être totalement étrangers. Moi qui par deux fois avait aimé. Des relations dans le sillage desquelles, la perspective d’un mariage s’était chaque fois dessinée. Aussi jeunes que nous fûmes. Je ne connaissais de relation normale. Mais la nôtre ne l’était non plus, n’est-ce pas ? Pas pour moi. Pas avec l’ombre d’un contrat à durée indéterminée et à conclusion pourtant certaine qui planait au-dessus. Pourquoi étions-nous si hanté par le spectre de la rupture, l’un comme l’autre ? Ne pouvions-nous pas l’éradiquer ? Je voudrais te dire de ne plus y penser. Que bordel, je ne voulais de cette instabilité ! Que j’aimerais pouvoir vivre notre histoire les yeux fermés, te témoigner mon affection et mes sentiments sans avoir peur de dépasser les limites de notre accord. De ne plus avoir à mettre de tels termes sur notre relation ! Que nous soyons un couple, parce que nous nous plaisons, nous nous aimons et sans parler d’avenir, que celui-ci ne se résume pas à la seule issue de la rupture. Mais je ne le faisais. Je n’y parvenais car en plus de mes démons, j’appréhendais les tiens. Que tu mettes un frein et ne t’éloignes parce que j’aurais transgressé les règles du jeu. Assurément n’avais-tu jamais eu de relation comme celle-ci auparavant. Une fille aussi pénible et difficile que moi, tu n’avais dû en rencontrer. Au final, j’étais celle qui te repoussais chaque fois par anticipation. Pour me protéger.

À la croisée de nos regards, reflets de nos coeurs gonflés, blessés l’un par l’autre alors que nous tenions l’un à l’autre, sûrement plus que de raison, le mien se déroba pour se réfugier en direction du sol. Mes lèvres s’entrouvrirent enfin pour laisser passer un murmure : « Je suis sans doute la plus idiote de nous deux… » Ce soir, ce nom m’allait encore bien mieux qu’à toi. Bien que tu le méritais pour croire que je puisses vouloir être avec quelqu’un d’autre. Peut-être plus tard, mais dans le temps présent, tu n’avais vraisemblablement pas conscience à quel point, tu m’étais essentiel. « Je… » ajoutais-je en redressant lentement la tête. Je ne savais par où commencer. J’avais beaucoup à te dire. Tant de mots qui toquaient à la porte de mon coeur. Qui voulaient essayer de t’expliquer sans trop te blesser. Qui avaient besoin de t’être confié pour pouvoir avancer. Alors, je pris une nouvelle inspiration et me jetais une première fois à l’eau : « Alors que je suis déjà d’une nature si méfiante, je lui ai accordé toute ma confiance. J’avais tellement foi en ses mots que j’ai attendu, si longtemps, et pas que pour ça, pour tout en fin de compte… Tu as été toi-même témoin à Noël comme malgré nos fiançailles, il ne me considérait pas comme une membre de sa famille… » Ma gorge se nouait peu à peu. Je déglutis, baissant les yeux derechef. « Je ne devrais pas t’imposer de parler de lui mais… » C’était cruel et déplacé de le faire. Je ne voulais pas que tu te sentes comme ce qu’on appelait communément un pansement, et en même temps, j’avais besoin de toi pour guérir. Je n’avais que toi pour guérir. « Parce que j’ai trop cru en lui et que tout est encore si frais, la déception et la désillusion, je n’arrive pas à taire cette petite voix qui m’alerte toujours de rester prudente avec toi. »  Une main glissée dans mes cheveux, posée sur le côté de mon crâne comme pour l’apaiser des maux qui l’assenaient chaque fois, je relevais ensuite mes iris vers toi. Pour que tu puisses y lire toute ma sincérité. Que tu comprennes, ô combien je m’en voulais, que mon aveu précédent nécessitait d’être nuancé : « Je me méfie de ma propre confiance un peu trop spontanée à ton égard. Je te fais confiance, un peu trop instinctivement, alors cela m’effraie et je te la retire. » Tu essuyais les pots cassés. « C’est injuste… » soupirais-je. « Tu ne mérites pas ça. » Elle revenait chaque fois, cette confiance contre laquelle je luttais pour me préserver. Je savais que tu ne méritais pas cette méfiance plus tenace que le cancer. « Il aurait probablement été préférable qu’on se rencontre autrement, à un autre moment… » Mes yeux se perdaient sur un point imaginaire tandis que l’espace d’un instant, je tentais de réinventer l’histoire. Et pourtant, voilà que sitôt, mes pupilles à la rencontre des tiennes, je rectifiais : « Non… Car les choses auraient certainement été pareilles. Je serais probablement encore avec lui si je ne t’avais pas rencontré parce que… » Enfin, je me décollais du mur et fit un pas en avant vers toi, effaçant la distance que tu avais précédemment établie. « Parce que tu es celui qui m’a fait comprendre ô combien je n’étais plus heureuse avec lui.Tout ce qui me manquait dans mon couple et qu’avec toi, je ressentais : du bonheur. » Timidement, ma main vint chercher la tienne que je fixais du regard avant de le redresser dans un léger sursaut. « Je… Je ne dis pas que j’ai rompu mes fiançailles pour être avec toi ! » précisais-je avant que tu te méprennes. Que peut-être tu culpabilises, alors qu’en rien tu n’aurais à le faire. Que tu crois que j’eus prémédité l’inattendu : nous. Ma seconde main vint rejoindre la première pour couvrir tendrement la tienne. « Mais, tu m’a fait comprendre que je voulais autre chose que ce qu’il m’apportait. Que mon amour avait fini par faner dans l’attente d’un signe vers l’avant de sa part, mais que mon coeur était trop jeune pour se condamner à ce triste sort… » Jusqu’à l’emplacement de cet organe, j’amenais ta main captive afin de l’y déposer, pour que peut-être tu puisses l’entendre et le sentir. « Quand je regarde en arrière, je peine encore à croire que désormais, c’est pour toi qu’il bat. » Un petit rire nerveux et gêné m’échappa à cet aveu. « Pourtant, c’est bien toi qui a toujours été là pour le réchauffer lorsque ou mon couple ou ma rupture le meurtrissait de chagrin. » Si je gardais une main au-dessus de la tienne réchauffant ma poitrine, l’autre monta jusqu’à ton cou dont elle effleura la peau dans une tendre caresse. Sur la pointe de mes pieds je me dressais pour à tes lèvres venir déposer un baiser si tu le me permettais…

Baiser doux et léger, sur mes talons je redescendais ensuite, tandis que mes yeux en finirent de même, trop intimidée pour prendre le risque de rencontrer les tiens en prononçant les mots suivants. « Je… Je crois te l’avoir déjà dit, je… J’ai besoin de toi. » Jamais encore, je n’avais éprouvé une vulnérabilité et une dépendance aussi forte. Pas même avec Hyeon. Même si d’apparence, je pouvais te paraitre détachée et parfois distante. C’était troublant, effrayant alors je cumulais les maladresses. « Je n’ai pas sombré uniquement grâce à toi, même j’ai recouvré un bonheur éteint grâce à toi ! » Je ne me dévouais plus à quelqu’un, j’avais besoin de quelqu’un pour me soutenir moi. Ton importance dépassait mon entendement. « Mais… » À mon tour, j’effectuais un nouveau pas en arrière. « J’ai besoin de temps… Du temps pour tout, pour lâcher prise et me sentir sereine de t’accorder toute ma confiance, parce que celle-ci a déjà été brisée et piétinée deux fois. Que ça fait trop mal. Que j’avais une telle foi en Hyeon que lui ne me ferait jamais ressentir ça mais que j’ai eu tort. Que les hommes que j’ai aimé m’ont brisé et qu’actuellement… » J’hésitais à te reprendre la main sans oser. Je rassemblais néanmoins le courage de te regarder. Te t’accorder l’accès aux portails de mon âme. « Je n’aurais plus la force de me relever si toi aussi tu me blesses. » Alors peut-être vaudrait-il mieux que nous arrêtions avant de nous faire du mal ? Mais n’était-ce pas déjà trop tard ? Au son de mes propres mots, il semblerait. « Et c’est une spirale sans fin car tu auras beau me le promettre, je ne crois tellement plus les mots. Ils sont trop faciles à prononcer sans les penser, sans les assumer ! » À nouveau, je ramenais ma main sur mon crâne en proie aux assauts des contradictions de mon esprit, puis je la laissais retombée. Mes épaules s’affaissèrent. « C’est horrible et ironique de te demander ça, n’est-ce pas ? » Je n’en avais pas le droit. « Je suis la mieux placée pour savoir comme l’attente qui se transforme peu à peu en incertitude peut ronger de l’intérieur. » Un sanglot ravalé, je montais brièvement les yeux au plafond, menton légèrement remonté pour contenir les perles de sel sur le point de dévaler la pente de mes joues. Une fois ces derniers reposés sur toi, je ne pus retenir mes doigts de venir chercher une prise sur tes vêtements, aussi infime et timide fut-elle. « Je veux rester avec toi, mais j’ai l’impression de ne faire que pomper égoïstement ton bonheur pour te remplir de détresse en retour.  Je ne veux pas te faire subir ce que j’ai enduré. C’est injuste. Tu as peut-être, sans doute, des défauts et des torts mais tu ne le mérites pas. » Et je lâchais. « Je ne sais plus quoi faire… » Parce que pour ton bien, je devrais m’en aller, m’éloigner, mais qu’égoïstement, j’en étais incapable.
(c) DΛNDELION
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Mer 24 Avr - 16:29
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Tonight ☽
I know that I can't sleep tonight
Perfect HaRa :heart:

«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
Contre toute attente, je m’étais emporté. L’espace d’un instant, sous ma peau, mon sang s’était vu bouillir comme trop rarement il ne le faisait et il n’avait fallu que quelques mots s’évadant de tes lèvres pour provoquer une telle réaction. Je ne savais ce que tu étais, un ange venue me soigner, un démon venu m'ensorceler moi la faible créature que j’étais derrière cette facette de joueur invétéré ou une simple humaine attachée à un humain quelconque, je ne savais, mais tu parvenais à faire naître de telles émotions chez moi. S’en était si effrayant. Je n’étais un homme au tempérament violent, je pouvais me faire brusque involontairement lorsque j’étais trop excité, dans ces mêmes moments, je pouvais me montrer plein d’énergie à en perdre mon calme à tout épreuve… mais violent jamais. Encore moins avec celle que je chérissais. Pourtant à l’instant, face à ce bout de femme têtue que tu représentais, je n’avais trouvé d’autres solutions. Je me savais mauvais dans l’improvisation dès lors que je me trouvais hors de ma zone de confort, je ne savais mentir, je ne savais m’exprimer, la pression me rendait muet et maladroit; pourtant tu me jetais dans une fosse sans remord. D’un côté se trouvait des lions affamés à deux doigts de me dévorer dès que j’aurais commencé ma course pour la survie, de l’autre des serpents venimeux prêt à mordre mes mollets au moindre faux pas que je pouvais effectuer pendant celle-ci, la pression s’emparait de mon être, me comprimait, m’oppressait et c’était là le meilleur moyen de me voir dériver. Si sur un radeau guidé au gré de l’océan il m’arrivait de me trouver, je me connaissais néanmoins assez pour savoir que jamais, Ô grand jamais, je ne lèverais la main sur une femme et encore moins sur toi.

Sans doute, t’avais-je effrayée en agissant de la sorte, j’avais bien vu tes mains se poser sur l’épiderme de ton cou en signe d’autodéfense instinctif après ce que tu avais vécu. Immanquable geste qui ne confirmait que trop tes propos précédent: tu ne me faisais confiance. Pas assez en tout cas pour pouvoir t’imaginer que mes mains ne désiraient te forcer ou te faire du mal, si elles venaient à se poser sur ton corps ce n’était que pour lui offrir caresses et soutien, te montrer que j’étais présent à tes côtés ou t’exprimer un désir que je ne savais parfois pas parfaitement contrôler. Je n’étais le danger que tu avais pu ressentir, tu pouvais bien me faire souffrir, me traiter comme un esclave - un animal ne serait approprié connaissant ton affection pour ceux-ci -, m’insulter ou me frapper sous la colère, tu pouvais tout te permettre sur ma personne que jamais je ne me servais de ses mains afin de te blesser.

J’avais également relevé ce soubresaut que ton corps n’avait pu réprimer au geste vif mais précis de la bouteille que je lançais sur le matelas. A quoi t’étais-tu attendue? Une gifle? Ou à entendre le fracas carillonnant du verre contre une surface dure? Nous ne nous connaissions assez encore, pas vrai? Enfin… Était-ce les bons propos? Après deux ans passés avec une femme qui ne connaissait même pas l’existence de mon frère et ma soeur, qui ne connaissait mon aversion pour la neige et bien d’autres certainement, je ne savais faire une corrélation temps et connaissance de l’autre. Les deux n’étaient liés. Alors… jusqu’où me connaissais-tu en ce peu de temps passés ensemble? Pas assez pour me savoir non-violent… mais peut-être assez pour comprendre le sens de mes mots suivants? Ces mots, ces phrases que je ne retenais, que je ne contenais d’aucune façon bien qu’un filtre devenu habituel s’y trouvait. Je ne pouvais te dire que je t’aimais, mais si j’avouais tenir à toi, n’était-ce un bon compromis? Ils n’engageaient de sentiments mais, malgré moi, ne criaient-ils pas combien je t’aimais? Je ne parvenais à m’afficher sans pudeur tel un cours d’eau limpide, mais je ne te demandais de décoder mes propos pour autant. Soufflés à demi-mots, n’étaient-ils assez évidents pour ton esprit fatigué et meurtri? Aurais-je à aller à cet extrême pour te prouver mon honnêteté?

Je ne voulais m’y résoudre, mais si c’était la seule option, alors j’étais bien capable de faire exception pour ce seul soir… Que tu ne partes, que je ne te perde. Je n’arrivais encore à assimiler cette idée alors ne pouvais-tu attendre encore un peu? C’était égoïste de ma part au vue de notre si fine relation, mais j’en avais tant besoin… Un peu de temps pour te sortir de ma tête, de mon être tout entier que tu avais possédé je ne savais quand exactement si véritablement tu désirais couper les ponts. Etait-ce la raison me poussant à faire ce pas en arrière à la fin de ma déclaration? Ou n’était-ce qu’une barrière fragile que je glissais entre nous afin que tu ne puisses toucher ma vulnérabilité soudainement peu pudique de se montrer à toi? Si j’avais eu la force de fuir, sans doute, l’aurais-je fait après t’avoir avouer combien notre séparation pourrait m’affecter, combien je la savais venir tout en soufflant à demi-mot que je n’y étais préparé. Mais je ne trouvais ce courage, je ne trouvais pleinement l’envie également car, bien que sourd à ses cris, je savais de quoi avait besoin ce tambour assourdissant dans ma poitrine: toi. Il n’avait besoin que de toi pour s’épanouir aussi fou que cela puisse paraître, aussi stupide également en sachant que pas même un mois était passé. Pourtant il avait tant besoin de toi pour chanter correctement. J’avais besoin de toi. Tout en sachant l’inévitable: je ne pouvais te retenir si tu décidais de tout rompre entre nous. Et je regrettais. Je regrettais tellement ces gestes précédents, je regrettais ces mots qui devaient t’avoir blessés car ils te feraient fuir pas vrai? Je te ferais fuir, j’en étais certain.

Finalement, moi non plus je n’avais pu te prouver combien je t’aimais et j’étais bien mal placé pour le blâmer cet idiot qui t’as fait souffrir. J’étais tout aussi incapable que lui. Mais à la différence, tu souffrirais bien moins, pas vrai? Foncer vers ma porte pour la claquer à faire résonner son écho dans les couloirs malgré l’heure tardive, t’enfuir loin de ma chambre pour ne jamais y remettre les pieds et m’éviter car tu aurais peur.. tout ceci serait moins douloureux que ta rupture avec lui, n’est-ce pas? Alors je tâchais de me préparer à te voir effectuer un premier geste pour t’enfuir, à voir ta jambe bouger pour effectuer une légère rotation de ton pied afin de partir plus rapidement. Je m’y préparais et me convaincais de ne pas te retenir, je ne le pouvais. Je n’en avais le droit et nous le savions tous deux. Les secondes s’éternisaient douloureusement alors qu’un bref instant, elles semblaient s’emballer à la croiser de nos regards. Une rencontre bien trop brève pour que tu ne m’accorde l’accès à ton âme, à la place, tu préféras observer le sol de ma chambre un instant pour souffler plus aisément, certainement, ces mots. Regrettais-tu? Tout ceci, tout ce que nous avions partagé et vécu depuis ce court mois, le regrettais-tu? Aurais-tu préféré ne pas commencer que d’arrêter dès à présent? J’aurais aimé m’en convaincre afin de me préparer, mais la réalité s’avérait bien différente: j’étais perdu. Tu étais venue dans l’optique de te ressourcer un instant, puis tu m’avais parlé de rupture pour enfin m’avouer ta virginité, à présent… A présent qu’en était-il? Qu’allais-tu me dire pour me voir m’égarer un peu plus? Pour me pousser à m’accrocher à toi encore un peu? Aimais-tu ce sentiment après avoir eu un fiancé qui t’avais laissé partir si aisément? Je ne savais à quoi tu jouais, j’ignorais ce que tu attendais; je savais seulement que je pouvais t’apporter bien plus si tu m’accordais un peu de temps. Alors oui, plus que notre relation, je redoutais le moment où tu ferais ces gestes synonymes de départ et plus le temps passait, moins j’étais apte à l’accepter. Le suspens que tu instaurais était insoutenable, finis-en juste s’il te plait.. Je te suppliais de ne pas traîner en longueur, tu pouvais m’abandonner ici comme ça, je comprendrais le message, tu n’avais à t’embarrasser avec des mots. Encore une fois, je pourrais m’en remettre, tu n’avais à t’en inquiéter…

De seconde en seconde j’avais le sentiment de m’enfoncer dans une eau trouble et épaisse, de couler sans avoir la force de nager pour ma survie mais tu me tiras de ce sentiment lorsque tu commenças à t’expliquer. Qu’expliquais-tu là? Perdu dans mes pensées, certain que tu finirais par me laisser sur place comme un idiot, je mettais bien quelques instants à reporter mon attention sur tes propos. Si je n’en comprenais le but au commencement, bien rapidement, je t’offrais le bénéfice du doute. Et si… tu m’offrais une opportunité de mieux te comprendre? Bien que c’était douloureux de t’entendre parler ainsi de ta relation passée je savais aussi combien c’était inévitable pour toi, tu ne fuyais pour guérir… Ne me l’avais-tu déjà dit auparavant? Je ne m’en souvenais parfaitement, mais je pensais bien qu’un tel sujet devait avoir été évoqué lors de notre long appel en début de mois. Tout comme je me souvenais de cette soirée de Décembre où tu m’avais rejoint - sans savoir que je m’y trouvais - dans la demeure de tes grands-parents afin de célébrer le réveillon, une fête que nous aurions dû passer en famille… que nous avions passer en famille, comme tu t’étais plu à l’évoquer ce jour-là. Mais dans les faits, je savais que tu aurais préféré être à ses côtés, qu’au moins un message il t’envoie, mais rien. Le néant absolu. Encore une fois, je ne le comprenais, je ne le tolérais tant par mes principes qui se voulaient attentifs à ce genre d’événement lorsqu’il s’agissait  de la famille et des couples que par affection pour toi puisqu’en agissant ainsi il t’avait irrémédiablement blessée. C’était cette blessure et d’autres que tu partageais avec moi ce soir, je ne comprenais le sens encore de tes propos - si un sens il y avait et que tu ne divaguais simplement sous l’émotion - mais je patientais dans l’attente d’une compréhension probable. Pendant ce temps, je m’efforçais de retenir les informations que tu m’offrais et de comprendre un peu mieux la précieuse personne que tu représentais pour moi. C’était là un effort que je faisais, un combat probablement pour l’idiot que j’incarnais, mais je m’armais de toute ma concentration et toute ma détermination pour en finir vainqueur et cela ne tardait à arriver.

Cette peur latente en arrière-fond venait de disparaître en comprenant le sens de tes propos. Tu n’allais partir après le spectacle que je t’avais offert, encore une fois, tu essayais de communiquer avec moi, de partager ton ressenti et, visiblement tes peurs. Ces dernières que je devrais panser petit à petit, au fil du temps et des moments passés ensemble car, pour en avoir moi-même, je ne savais que trop bien combien de simples promesses et des mots ne pouvaient les apaiser ou les faire taire. Sous mes côtes, bien caché, ce sentiment d’étau disparaissait enfin, de ta tentative audacieuse à mes yeux, tu comblais un coeur en berne. A présent, je le sentais douloureux avec pour cause un trop plein d’émotions; je n’avais besoin d’entendre plus, ne pouvais-je pas seulement te prendre dans mes bras pour une telle chose? Un simple partage entre deux individus, je ne devrais me sentir si touché mais je l’étais. Je l’étais tant. Je ne me lassais de t’écouter parler et même respirer semblait être devenu trop bruyant pour l’instant précieux que tu m’offrais. Sur mes lèvres, un discret sourire s’immisçait, tantôt amusé par tes propos malgré la tristesse qu’ils transmettraient tantôt attendri par ton envie - ton besoin? - de t’exprimer à moi. Heureusement tu ne le voyais, car je me doutais en partie que son sens tu pourrais horriblement mal interprété. Je ne me moquais, j’étais heureux dans cet instant pourtant si difficile que nous traversions, mais c’était bien car nous tentions de le traverser ensemble que j’étais si heureux. Aussi stupide et inutile que ce geste fut, je levais ma main droite dans une vaine tentative d’apaiser un coeur trop gênant. Appuyant contre mes côtes, battant à n’en plus pouvoir, ferais-je une crise cardiaque que je me sentirais probablement dans le même état… Ou une telle crise était moins difficiles à traverser? Comme si mon organe savait s’agiter bien plus, tu le soumettais au test de par ce sous-entendu que je ne savais comprendre: mon implication dans ta rupture.

Ce que je craignais n’était vrai, pas vrai? Pourquoi faisais-tu un pas vers moi? Mon regard se posait sur tes petits pieds maintenant si proche avant de remonter à ton visage, les pupilles légèrement dilatées par l’amour qui grandissait de plus en plus pour toi et les paupières légèrement arrondit à cause de la surprise que tu provoquais. Ne me fais pas plus attendre… A peine avais-je formuler cette phrase dans ma tête que tu répondais à mes questions: j’avais une implication dans ta rupture. J’étais en partie responsable de la souffrance qui te tourmentait. Je n’avais voulu cette place, je n’avais flirter avec toi consciemment pour cette même raison: je ne voulais briser ton couple! Mais malgré moi… Tu me disais que je l’avais fait? Mais ne me détestais-tu pas à cette période?! Ne me voyais-tu pas comme un playboy pervers et obsédé qui voulait seulement coucher avec toi? Pourquoi?! Pourquoi avais-je jouer un rôle dans ta rupture?! Quel bonheur t’avais-je apporté au juste? Et. Que. tu.. Un frisson me traversait en te sentant prendre ma main, les sens à fleur de peau et le cerveau déconnecté. Je ne comprenais plus rien. Je ne cherchais à comprendre davantage notre situation précédente, seulement à comprendre tes mots, dans la forme la plus brute qu’ils pouvaient revêtir. J’avais un zéro pointé en compréhension de sous-entendu, alors je n’essayais même plus à présent. De toute façon, je n’y arrivais avec tes mains couvrants si délicatement la mienne et ces révélations troublantes. Je ne pouvais t’offrir ce que ton fiancé t’offrais et encore moins une bague pour habiller ton annulaire gauche à présent dénudé. Je ne le pouvais. Alors pourquoi? C’était la seule question qui existait encore dans mon esprit et, comme si tu lisais dans celui-ci, tu tâchais d’y apporter réponse par la suite. Des mots accompagnés d’un geste qui provoquait une vague de chaleur dans tout mon être. A la fois si candide et si osé, si effrayant et si magnétique. Je n’arrivais à avoir peur de tes propos. Je le devrais. J’avais volé ton coeur alors qu’il appartenait à un autre, je l’avais comblé de bonheur quand je n’étais celui qui aurait dû le faire. C’était effroyablement… séduisant. Je t’avais volé et c’était mal! Je culpabilisais, une partie de moi culpabilisais véritablement à cette idée! Mais une autre tentait de la rassurer en lui affirmant que tu étais bien plus heureuse ainsi. Je t’avais blessé, j’y avais participé, mais si je parvenais à t’offrir cent fois plus de bonheur, n’était un mal pour un bien? Je m’en voulais mais c’était les lèvres du voleur que j’étais que tu attirais aux tiennes comme pour l’en féliciter. Un tendre baiser auquel je ne parvenais à répondre sur le moment car mes neurones fonctionnant au ralenti, c’était une fois nos lèvres séparées que je me rendais compte de ce qu’il venait de se passer. Je ne parvenais pourtant à être désolé pour cet échange que j’avais rendu à sens unique, je ne l’étais car bien d’autres suivront, n’est-ce pas? Nous ne finirons ici cette essai, pas ce soir, pas comme ça. J’en étais certain.

Bien que la fébrile assurance que j’avais retrouvé tu venais la chambouler de ta déclaration suivante. J’étais incapable de parler, incapable de t’arrêter tant j’aimais t’entendre t’exprimer de la sorte, tu pouvais bien me raconter tout ce que tu désirais, des choses les plus importantes aux plus futiles, j’étais heureux! Idiotement heureux que tu m’ouvre ta vie de cette façon. Sans oublier ton coeur que tu semblais tant mettre à nu ce soir, bien que tu me l’avais déjà dit, après ces jours passés, après cette discussion, t’entendre dire que tu avais besoin de moi était si… bouleversant. Je voulais te prendre dans mes bras, te promettre que je serais là, tu n’avais pas à avoir peur, j’étais là. Je n’irais nulle part, je ne te ferais de mal, jamais! Sans doute parlerais-je sur le coup de l’émotion, mais c’était avec sincérité que ces mots s’exprimeraient, qu’ils te prometteraient tout ce que tu voulais. Car j’étais prêt à tout - ou presque - pour te satisfaire, sauf à accepter cette distance que tu venais de rétablir. Tout sauf la distance, je voulais te garder auprès de moi, garder un contact avec toi. Néanmoins sur le moment, je ne bougeais, touché par ce recul et, surtout, conscient que tu avais bien plus à dire pour que je me permette de relâcher le self-control encore. Je n’allais te sauter dessus comme précédemment, ce n’était mon corps qui te désirait mais mon coeur, te sentir contre lui, t’offrir son affection, te noyer dans sa douceur… Je me faisais donc sage et patient, compréhensif également face à ton désir d’avoir du temps pour réfléchir à ce qui nous concernait, à moi et la confiance que tu pouvais m’accorder. Car bien entendu, après deux fois… Deux fois? Que s’était-il passé la première fois? Je n’étais sûr de vouloir savoir tout autant que je désirais connaître la plus petite minute de ton existence sur cette Terre, même la plus insignifiante. Pourtant de tes lèvres, seul le nom de ton ex-fiancé prenait forme, tu ne parlais de ce premier homme à t’avoir blessé. Sourcils froncés, nos regards se rencontraient une nouvelle fois et ton aveu provoquait un vertige dans mon esprit. Je t’avais déjà blessée Hera.. Pas de la façon que tu sous-entendais, mais je l’avais fait en participant à votre rupture. Pourtant tu n’en tenait rigueur, à croire que je n’avais de rôle dans cette séparation alors que j’y avais participé en réalité; tu le savais tout aussi bien que moi aussi surprenant que cela puisse être encore à admettre. Comme tout ce que tu avais pu me confier ce soir à vrai dire, tant de choses, tant d’informations, je n’y étais préparé, je ne m’y attendais. Un instant, j’avais même remis ta confiance en moi en doute entièrement; mais tu n’avais simplement pas assez confiance pour ça… A contrario, tu me savais assez fiable pour t’exprimer et te confier sur tes peurs, sachant que jamais nos mésaventures le soir d’Halloween n’avaient passé mes portes, que jamais rien de ce que tu avais pu me dire ou de ce que j’avais pu observer n’avaient été relaté à quelqu’un. C’était là des informations bien trop précieuses pour être partagées de toute façon…

Face à moi, tu semblais faire face à un dilemme, un problème si éreintant qu’il te donnait mal à la tête. Avais-tu peur de me perdre après tout cela? Pensais-tu cela une nouvelle fois? Contrairement à toi visiblement, je me sentais confiant quant à ce “nous” que nous construisions timidement, je ne souffrais plus de cette peur de te voir partir, de cette douleur lacérant la poitrine à l’idée de te perdre. Je ne te perdrais. Je le savais et tu me le confirmais. Si tu désirais rester avec moi, alors reste tout simplement. Mon regard se baissait sur ta main tenant timidement mes vêtements avant que je ne fasse un pas vers toi pour rompre la distance. Tu me disais ne plus savoir quoi faire, alors devrais-je te le dicter? Un sourire aux lèvre, un voile de tendresse sur les iris, j’accueillais le contour de ton visage entre mes paumes pour le chérir précieusement. Ton visage, je remontais vers le mien afin de me perdre dans la splendeur de tes iris un instant, juste assez pour les voir bien trop humides et brillantes. Je ne t’autoriserais à pleurer si ce n’était de joie. « Si tu sais plus quoi faire, alors appuie-toi sur moi. » soufflais-je en m’approchant de tes lèvres afin de les cueillir du bout des miennes. Un chaste baiser qui affolait pourtant mon coeur en sachant le tien battant pour ma personne; je perdais la raison par ta faute. « Embrasses-moi » chuchotais-je à tes lèvres avant de les cueillir une nouvelle fois, d’un baiser plus prononcé que le précédent mais plus rapide. « Viens me voir quand tu vas mal » ajoutais-je avant de recommencer une fois de plus, incapable de me défaire de tes lèvres mais dans l’impossibilité de me taire également. « Même quand tu vas bien… Prends moi dans tes bras… Parles moi... » Chaque recommandation était coupée d’un baiser de plus en plus poussé avant que je n’aie l’audace de suçoter ta lèvre inférieure en rompant le dernier - pour le moment - et affirmer plus fermement la suite de ma pensée. « Et deviens ma petite-amie. »

Sur ces mots, mes mains quittaient ton visage pour se faufiler sous tes cuisses afin d’établir une position qui rappelait bien trop un certain songe fait par ma personne la nuit suivant notre rencontre. Déjà à ce moment… Un sourire naissait sur mes lèvres à ce souvenir et mes yeux sombre entrouverts ne quittaient ta chair rosée un seul instant. « Je veux rester avec toi. Tu me rends heureux. » Si ce n’était pour remonter capter ton regard, ou tout du moins le chercher alors que le mien brillait tant. Je désirais d’une façon nouvelle: sois mienne. « Après ce soir, je pense pas pouvoir supporter l'ambiguïté de la proposition formulée à la piscine… Je suis quelqu’un de patient, j’attendrais le temps qu’il faudra. » Un sourire naissait lentement après avoir formulé de tels mots auxquels je venais ajouté les suivants « Même si tu me crois pas... » soufflés avec un triste amusement. L’instant suivant, mon visage trouvait refuge au creux de ton cou, le débarrassant des mèches de cheveux pouvant s’y trouver d’une main afin de pleinement m’enivrer de ton parfum si doux et si féminin. Mes paupières se fermaient afin de couvrir mes iris, mais surtout de me plonger dans l’obscurité afin de me concentrer sur mes autres sens. Ton parfum, ta chaleur, ton corps contre le mien, le bruit de ta respiration, les battements de ton coeur… J’avais le sentiment que rien ne pouvait m’échapper si ce n’était tes pensées, elles seules restaient un mystère entier. « Merci.. » Sur la peau de ton cou je déposais un baiser avant de te serrer un peu plus contre moi en prenant une bouffée d’air affolant mes hormones, ressemblant certainement à un drogué accédant enfin à sa dose tant attendue. Je n’avais d’ailleurs aucune conscience des mots passant mes lèvres. Enfin si, mais leur contrôle s’avérait réduit, risquant de le regretter dans les jours suivants si je venais à trop m’ouvrir à toi. Malgré tout ce que tu m’avais dit, n’était-ce une ironie que d’avoir toujours peur de m’ouvrir? « Merci de m’avoir tant parlé Hera. »

La timidité semblait partie remise à plus tard, si bien que je te faisais face avec cette expression d’homme soumis à une agréable ivresse. Une de mes mains, la droite, quittait tes cuisses pour se lever à hauteur de ta joue que j’effleurais du dos des phalanges, délicat avec cette précieuse et fragile femme qu’il m’était donné de recueillir entre mes bras. « J’ai besoin d’un peu de temps aussi… mais je t’offrirais plus à l’avenir... J’ignore jusqu’où je pourrais aller, jusqu’où tu me permettras d’aller, mais je sais que je peux t’offrir plus que ce que je te donne actuellement. » Un instant mes pupilles dilatées suivaient le mouvement de mes phalanges sur ta peau mais à présent c’était dans les tiennes que je souhaitais y établir leur domicile, le regard à la fois déterminé et totalement ivre. « Aussi.. reste avec moi cette nuit. » Je me savais capable de plus si tu parvenais à patienter également et je désirais t’offrir plus, tu méritais tellement mieux que ce qu’on nous vivions actuellement...
(c) DΛNDELION

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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Dim 16 Juin - 12:39
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Tonight ☽
I know that I can't sleep tonight
Perfect HaRa :heart:

«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »

Trop tôt. Notre relation avait pris racine dans un terreau encore trop frais pour n’être friable. Trop précipitamment, emportés par les sentiments. Mais puisqu’ils étaient présents pourquoi les taire ? Les refouler ? À défaut d’être capable de les formuler, n’avions-nous pas eu raison de tenter de les manifester ? À quoi bon lutter quand la volonté est asphyxiée par la folie déraisonnée d’un amour naissant ? J’aurais sans doute aimé avoir le temps que mes blessures soient pansées. Que mon coeur ait pu regagner en solidité. Que face à l’amour, je ne sois si désemparée. Apeurée, car je redoutais que cette faiblesse du timing ne nous coute au fil du temps, des jours et des semaines à venir. Pourrais-tu supporter toutes mes réticences, mes hésitations et les rétractions de ma confiance, si injustes à ton égard ? Saurais-je vaincre mes démons ? Dans l’ironie de cette situation, je ressentais, je pressentais comme tu serais pilier de cette reconstruction qui était la mienne. Alors peut-être fut-ce parce que confrontée à l’inconnu, je tremblais tant. Que je découvrais la dépendance à autrui, le véritable besoin de quelqu’un. Et ce quelqu’un c’était toi. C’était effrayant, de voir à quel point, en si peu de temps, tu étais devenu important. À quel point, tu tenais mon coeur en haleine. Que tu semblais être devenu chef d’orchestre menant à la baguette le rythme de ses battements. La lutte seule et vaine que je menais fièrement jusqu’à présent s’annonçait révolue. Je souhaitais vraiment quelqu’un pour marcher sur ce chemin à mes côtés. Indéniablement, tu étais celui-là. Bien que parfois maladroit, ma vie tu avais rempli d’une nouvelle gamme de couleurs depuis qu’en son cours tu étais apparu. Si mon coeur pleurait encore parfois un rêve déchu, que la déception et la désillusion lui pesaient, en revanche, je ne regrettais le présent. Je ne pouvais regretter d’être dans tes bras. À moins que tu ne m’en repousses… Et tu serais en droit de le faire. Toi qui n’aimait que t’amuser, prendre du bon temps et profiter de la vie en tout insouciance, pourquoi voudrais-tu t’importuner d’un esprit aussi complexe et borné que le mien ? D’un coeur aussi fragile et en conséquence incertain que celui qui battait si douloureusement dans ma poitrine après tant d’aveux. La porte de la cage qui renfermait mes maux je t’avais en partie ouverte afin de te les exprimer. Que peut-être tu comprennes sans souffrir, sans te remettre en question pour des torts et des heurts dont j’étais seule coupable. Dans l’espoir que tu comprennes sans ressentir trop de peine, et surtout que tu acceptes. Que tu puisses t’accommoder de mes travers et les barrières qu’inexorablement entre nous je dresserais un peu avant de parvenir à te faire confiance mais aussi et surtout faire confiance à moi-même, mon instinct et mes sentiments. Si d’apparence, je t’incitais à partir, en mon for intérieur brillait une étincelle d’espoir pour que tu restes.

Bien que je n’en tomberais alors que d’autant plus pour toi…

Tombée dans le gouffre, perdue dans le brouillard, funambule en quête de son équilibre, je t’appelais à l’aide. Je te soumettais au choix de t’en aller parce que sans doute, serait-ce plus aisé, plus intéressant aussi pour toi de le faire, ou de rester, en connaissance de mes travers. De mes fantômes m’insufflant inexorablement à freiner des quatre fers. Cette relation que nous avions entamée, cette personne que je suis, elles ne répondaient à tes critères. Je cherchais en toi, ton souffle d’insouciance, cependant, je risquais de t’asphyxier tout autant. Tu devrais vraiment préférer tout arrêter. Ton pas en arrière, ton demi-tour, le regard se dérobant, je les attendais. Je m’y préparais quand bien même, mes doigts me trahissaient dans mon souhait de t’en empêcher. Cependant, si tu les repoussais, ils ne s’acharneraient. Pourtant, le tissu de ton vêtement ne leur fut ôté. Au contraire, un pas en avant tu effectuais. Si dos au mur, je n’avais été sans doute mon instinct aurait été de me dérober. Non pas pour te fuir, mais sous l’effet de la surprise. L’étau enserrant mon coeur en haleine se resserra encore un peu plus. Si ce pas vers moi avait l’apparence d’un signe positif, je ne savais que trop comme les apparences pouvaient trompées. Comme les mots pouvaient diverger des gestes. Les yeux rivés sur ton torse, ils glissaient nerveusement de gauche à droite. Mon poing demeurait serré sur le tissu quand bien même mon bras s’était replié sous ton approche. Les doutes s’intensifièrent dans mon esprit. Ils déferlaient furieusement jusqu’à être soudainement interrompu par le contact de tes doigts sur ma peau. Un touché délicat qui court-circuita mes pensées tandis que de tes paumes, tu entourais et soutenais mon visage avec tant de douceur. À leur guidée je ne résistais et mon regard je remontais à la rencontre du tien. Y trouverais-je la réponse que tu ne prononçais encore de tes propres mots ? Pouvais-je croire en l’émotion que je pensais y déceler ? À moins que ma vue ne soit flouée par les perles salées qui se formaient au bord de mes yeux ? N’était-ce pas ridicule de me sentir si blessée, si affolée par l’idée que nous en restions là ? Qui étais-tu pour me mettre dans de pareils émois ? Pourquoi, comment, et quand as-tu commencé à compter autant pour moi ? Au point que tes mots eurent l’effet d’ouvrir les vannes du barrage de mes yeux…  « Appuie-toi sur moi… » Ces mots résonnaient en écho dans mon corps et dans mon âme, renversée. J’étais heureuse. Sans le savoir, j’éprouvais tant le besoin que l’envie de les entendre. Ma combativité déposait les armes et acceptait de s’abandonner à son protecteur. Tu étais le premier. Le premier pour lequel, je ne me sentais pas offusquée, vexée par cette pensée d’avoir besoin, de vouloir quelqu’un qui soit… plus fort que moi ? Peut-être ne l’étais-tu, mais tu l’étais cependant bien assez pour que je me le permette. Au moins de temps en temps, et surtout en ce moment, où la chaleur et la lumière de ton être chassait mes ténèbres et ma glace intérieure. Ces derniers qui assurément m’auraient à nouveau dévorée si tu n’avais pas été à mes côtés.

Les iris brûlés par l’assaut salé qu’ils subissaient avant que les larmes ne roulent, une par une le long de mes joues, mes paupières s’abaissèrent à ton approche. Subjuguée par un flot sentimental  inexplicable, le coeur volontaire, je me laissais faire. Mes lèvres si tu les désirais, je te les offrais avec au moins autant de volonté et de désir. Mes sens convergeaient au seul touché des tiennes, leur caresse, leur tendresse, leur goût dont tu me refusais cependant d’être rassasié, tant cet échange me parut bref. Comme une ascension interrompue juste après le décollage, l’atterrissage me parut un peu lourd. Mais à peine eus-je le temps de retoucher terre, qu’à nouveau tu me portais de ce souffle murmuré de tes lèvres aux miennes. Voulais-tu me torturer à attiser un brasier me consumant de désir pour toi ? Devais-je t’embrasser comme tu me le susurrais pour être exaucée ? Pourtant, tu ne m’en laissais le temps, me capturant une seconde fois à la merci de ta bouche, qu’elle m’embrasse ou qu’elle prononce ces mots. Et la vile, se jouait indéniablement de ma vulnérabilité. Espérais-tu que je puisse encore penser lorsque tu me frustrais de si doux mais si rapides baisers ? Que je puisse maintenir la tête hors de l’eau alors qu’ils s’intensifiaient, sans se prolonger pour autant. Pensais-tu que ce fut le moment de trouver ton plaisir à me faire languir ? Peut-être. Après tout, je fondais littéralement pour toi en ces instants. Je brûlais pour que tu ne t’échappes tandis que tu me noyais sous des paroles dont je ne pouvais assimiler présentement tout le sens. Je les entendais et les comprenais néanmoins. De leur faute, mes larmes se perpétuaient. Lentes mais bien présentes. Non pas que je ressentais de la peine. Ou peut-être un peu, peut-être ne n’avoir jamais pu ressentir cela auparavant. J’étais à toi. Je voulais me réfugier dans tes bras dans les moments difficiles comme ceux emplis de joie. Ça n’avait aucun sens. Pourquoi toi ? Pourquoi maintenant ? Et pourtant, si je n’écoutais que mon coeur incontestablement, il me guidait jusqu’à toi. Il ne désirait que toi. Il te voulait comme rayon de soleil et comme abri pour les jours de pluie. Alors, ce petit pincement qui me donnait par instant l’impression de suffoquer, sans doute était-ce un résidu de peur persistant, car m’en remettre à quelqu’un, accepter véritablement d’avoir besoin de quelqu’un, avoir cette confiance de compter vraiment sur quelqu’un, je l’éprouvais pour la toute première fois. Quelle ironie que tu ne sois qu’un… quel terme pourrait correspondre à notre relation si indécise ? Si informelle… Cette réponse, tu me la donnais : Ta petite amie. N’était-ce ridicule de me sentir aussi émue à l’écho de ce souhait dans mon cerveau ? N’étions pas ensemble depuis cette nuit au bord de la piscine ? Aux yeux des ignorants certainement, aux nôtres, nous n’avions eu ni l’un ni l’autre le courage de le revendiquer si clairement. Nous nous étions enfoncés tous seuls en eaux troubles. Idiots que nous étions à hésiter. À avoir peur d’aimer. Parce que tu le redoutais pour une raison que j’ignorais. Parce que les convenances me réclamaient de faire preuve de plus de patience. À quoi bon ? Mes fiançailles étaient mortes et enterrées. Mon amour depuis plusieurs mois s’était fané. Il n’était plus que spectre de mes souvenirs. J’aimais au passé. J’aimais le passé. Mon présent, je ne l’aimais plus. Je fermais les yeux sur ma propre détresse pour continuer à suivre un chemin tout tracé. À croire que je commençais à lui ressembler. Mais j’ai fini par m’en dérober. Juste à temps. Parce que le bourgeon de mon amour naissant était sur le point d’éclore : mon amour pour toi.

Timidement, j’hochais la tête afin de te transmettre mon approbation, à défaut que ma voix ne parvienne à énoncer le moindre mot tant ma gorge s’avérait nouée. Je ne voulais que sur mon silence et sur mes larmes, tu ne te méprennes. Que tu comprennes qu’ils n’étaient que révélation de mon émotion. Une émotion plus heureuse que je n’en avais connu depuis longtemps, vraiment longtemps, comme un souvenir lointain ancré trop profondément pour que je parvienne à me le rappeler formellement. Un écho de l’émoi d’un premier amour peut-être… Bien qu’à présent, plus rien ne saurait être comparable, car à la différence d’une romance enfantine ou chaste, tu créais aussi une tension beaucoup plus physique. Le désir. Le faisais-tu exprès de ton souffle sur ma peau ? Tes lèvres toujours si proches dont mes sens réclamaient après les caresses ? Ou le décelais-tu alors que tes mains libéraient mon visage et se posaient sur mes cuisses. Plutôt, elles prenaient prises sur ma chair et me soulevaient. Mon bassin amené à hauteur du tien, d’instinct, mes jambes enlacèrent tes hanches et se nouèrent autour. À ce point d’accroche s’ajoutèrent mes mains déposées sur tes épaules. Mes yeux rivés sur les tiens obnubilés semblerait-il par ma bouche, je déglutis discrètement. J’avais étrangement chaud mais ressentais néanmoins l’envie de me serrer encore plus contre toi. De m’imprégner de ta propre chaleur. Un feu quelque peu pécheur s’attisait au niveau de mes reins. De mon bas ventre aussi. Dans cette position me rappelant des souvenirs imaginaires qui en ce temps n’auraient jamais dû être, je me sentais relativement à ta merci et en même temps… j’aimais ça ? Écho d’un jeu de possession entre nous deux, mais momentanément, j’avais lâché les rênes. J’étais tienne. Le ressentais-tu aussi ? Mes joues rosies, ce fut cependant une intimidation bien plus innocente que tu pus apercevoir sur mes traits un soupçon gênés lorsque jusqu’à mon regard tu redressas le tien. J’oubliais la déception de n’être une énième fois embrassée avec plus de fougue encore que précédemment. J’éprouvais juste un embarras bien plus pur à t’entendre dire que tu souhaitais rester. Que tu étais heureux. Même si je ne comprenais quel bonheur j’avais pu te procurer jusqu’à maintenant. Décidément, avec toi, je nageais dans un océan inconnu, mais un océan qui ravissait mon coeur. Puisque nous avions tous deux cette lueur dans le regard, pourrions-nous désormais vivre nos sentiments sans trembler ? Bien sûr, l’hésitation allait de paire avec l’amour, cependant, nous pouvions nous délaisser de cette angoisse latente, étouffante, destructrice de la rupture dont nous ne parvenions apparemment, ni l’un ni l’autre à nous défaire. Juste parce qu’au premier jour, nous n’avions osé être clairs…

Cette pensée, ce malaise, par tes propos, tu semblais bien le partager. Maladroits que nous étions, si nous nous rappelions de cette nuit du mois de mars, ne ririons pas de nous-même tant nous fûmes deux idiots apeurés et dépassés par l’expression spontanée de sentiments que nous avions que trop sous-estimés ? Ce soir-là, jamais je n’aurais imaginé qu’il se finisse ainsi. Après cette journée au parc, je n’osais m’imaginer à t’embrasser de nouveau, et pourtant, ne fus-je la première à l’avoir fait et refait ? J’avais tu ma raison pour ne laisser que mon instinct parler, le coeur me guider. Entre ces deux jours, je voulais seulement garder secret le doux bonheur procuré par nos sms échangés. Quand bien même par le biais de ceux-ci parfois tu me blessais. De mots mal avisés en espoir désillusionné. Durant ces quelques semaines, je n’attendais de confession de ta part. Au contraire. Je ne voulais pas non plus de gage trop ferme d’un intérêt incompatible de ta part. J’aimais me bercer de l’illusion de te plaire. Que tu puisses tenir à moi, avoir même quelques sentiments à jamais inavoués et que nous puissions alors continuer à flirter indirectement, préservés par la distance. Ainsi, je ne me sentais coupable et je trouvais néanmoins une source de chaleur, une étincelle dans le coeur quand celui-ci avait si froid, si mal… Tu l’avais guéri. Peut-être malgré toi. Alors face à toi, il n’avait pu cacher plus longtemps sa reconnaissance. Quant à mes yeux, une fois délestés de leurs oeillères, ils avaient enfin pu voir et admettre à quel point tu leur plaisais. Cependant, parce que je n’étais sûre de rien. Parce que je ne l’avais ni prémédité ni envisagé, ce soir-là, je n’avais osé questionner davantage mon organe sur ce qu’il voulait. J’avais cru pouvoir me contenter d’un accord instable. J’avais eu tort. Cela avait failli nous causer du tort, si par malheur, je n’avais réussi à te parler aujourd’hui. Aussi lourdes et embarrassantes que puisse être la mise à nue, la révélation des maux qui troublent et sévissent le coeur, je me sentais soulagée de l’avoir fait. J’avais bien fait, n’est-ce pas ? Une vague de doute, mes sourcils se fronçaient légèrement tandis que je doutais sur le sens de ta phrase entre8coupée. Devais-je en associer les deux parties pour la comprendre ? Ne me trompais-je pas si j’en concluais que tu nous voulais couple, sans clause d’essai, et ce malgré le temps que je te demanderais ? Malgré mon incapacité actuelle à être une véritable petite amie, pleine et entière, avec tout ce qu’une telle relation implique ? En effet, à ton triste murmure se parant du voile de l’amusement, je ne pus que baisser les yeux quelques instants. Jusqu’à présent, je n’avais cru une seule fois en ta patience. À peine avais-je accordé à ta bonne foi un fragment de sa juste valeur, mais, parce que moi aussi, je devais faire des efforts, désormais, j’y veillerais. Je combattrais ma méfiance afin de te croire même les yeux fermés.

Rupture de la présence infime de ma main reposant sur ton épaule, jusqu’à ton visage, mes doigts escomptaient se porter afin de te rassurer. Te consoler des blessures infligées par mes réticences. Te transmettre la promesse que dorénavant, j’aurais foi en tes intentions. Que je ne les remettrais plus tant en question. Que ta patience, un jour, je serais prête à récompenser, sincèrement. Ce geste, tu ne m’accordas le temps de l’esquisser. Ce même visage convoité se dérobait pour s’enfouir au creux de mon cou. La tension précédente quelque peu apaisée, tu ravivais instantanément. Mon dos se redressait,  il se cambrait légèrement et les muscles de mes jambes se contractaient, resserrant leur étreinte en conséquence. De toute évidence, tu avais su dénicher l’une de mes premières zones érogènes à en juger ô combien mon corps réagissait dès lors que ton souffle effleurait mon épiderme sous ma chevelure. Comme il quémandait après un baiser ne suffisant jamais à lui seul. Son voeu tu lui accordais mais après un mot qui rompit brièvement le charme. Un remerciement troublant car je n’en comprenais le sens. Qu’avais-je fait pour le mériter ? Ma perplexité tu éclairais par la suite. Et dans le flot de mes aveux précédents, il était vrai que je n’avais pas tant chercher à soulager mon propre coeur mais bien à aiguiller le tien. Essayer de t’expliquer les fondements de mes réactions pour que tu ne te blesses avec l’incompréhension engendrant une culpabilité que tu n’avais pas à porter. Je savais exprimer mes sentiments positifs et ma colère, mais mes craintes, mes doutes et mes maux, je ne savais d’ordinaire guère les confier. Je les gardais bien enfermés et luttais seule pour les affronter. À présent le verrou ouvert, je comprenais comme il pouvait être agréable, comme il était moins pesant parfois de savoir les partager. Et sans doute, y étais-je parvenue, non pas seulement parce qu’avec toi je ne perdais que trop souvent le contrôle, mais aussi et surtout parce que je ne connaissais que trop le poids d’une relation sentimentale avec une personne qui n’exprime rien. Pour t’épargner cette peine, je tâcherais de continuer à te parler, non pas juste quand l’envie m’en prendra mais quand le besoin se manifestera. Le besoin pour nous deux. Préserver ce que nous avions commencé à tisser… Alors j’espérais que tu en ferais de même, si ce n’était ce soir, plus tard. Fut-ce à ce sujet que tu m’exprimais la nécessité du temps toi aussi ? Je l’ignorais. Je me méfiais de sur-interpréter des propos non explicitement énoncés. J’en avais appris la leçon, celle d’un amour à la con. Cependant, je ne t’en tiendrais rigueur et au contraire, m’en sentais quelque peu rassurée. Parce qu’avant, j’étais plutôt d’une nature fonceuse et que la prudence ne me correspondait pas, j’avais besoin de me réconcilier avec moi-même il semblerait. Je pouvais entendre que peut-être fut-ce aussi ton cas.

Perdue au gré de tes mots dont je ne saisissais ni tout le sens, ni ce qu’ils cachaient derrière. Là où tu pourrais aller, là où je te permettrais, ce que tu avais à m’offrir, tout ceci me paraissait si confus. Je me concentrais afin d’en démêler un fil conducteur qui peut-être m’éclairerait. C’était sans compter sur cette ultime phrase que tu prononçais. Dans l’instant je me figeais. Puis, mes yeux te fixaient, s’entrouvrant plus grands. Je déglutis. Que je reste ici cette nuit ? Après tout ce que nous, tout ce que je venais de t’avouer ? N’avais-tu rien écouté ? Ou plutôt pensais-tu que tes mots de consentement et de compréhension suffirait pour… À moins que ce ne fut ce pourquoi tu me demandais de la patience à ton égard ? Parce que tu étais long à la compréhension ? Parce que tu étais insistant malgré le bon sens et ne parvenais à te raisonner toi-même ? Au plus profond de tes yeux je cherchais la réponse. Ton voeu était-il purement innocent ? La seule volonté d’une première nuit partagée où nous ne ferions, comme je te l’imposais, que dormir ? Passer du temps ensemble évidemment avant de nous assoupir, mais pas du « bon temps » comme tu avais l’habitude de l’entendre. D’ailleurs… Mes yeux se détachèrent de ta personne pour porter mon regard un peu plus loin, sur ton lit et une question parasita mon esprit. Combien de filles avaient déjà passé la nuit dans celui-ci avec toi ? Spontanément, mes traits se durcirent légèrement alors que je ramenais mon attention sur toi et aussitôt… cette aigreur se dissipa. Je devrais aussi apprendre à faire sans te reprocher ton comportement passé. Tu ne pourrais de toute façon l’effacer… Je devrais apprendre à faire avec. À m’en incommoder quand bien même le seul effleurement par la pensée me blessait. Me rendait jalouse. Mais puisque j’étais désormais ta petite amie, ne devais-je pas justement reconquérir une telle place qui ne devrait plus qu’être mienne ? Sauf que je ne pourrais encore l’occuper comme les précédentes… Avec elles, tu avais passé de vraies nuits agréables comme certainement autant ton corps que ton esprit le réclamaient, alors que pour ma part, ce soir, je… « D’a…d’accord… » J’acceptais néanmoins dans un balbutiement incertain. Un peu inquiet. J’avais un peu peur que tu ne veuilles plus au fil des heures à venir. J’en avais envie aussi. Je me préoccupais des jugements, du bon sens moral. Tout autant que je m’en contrefichais et les envoyais paitre. Je pensais à la sécurité de ma chambre et de mon lit. Mais je rêvais encore plus d’une nuit romantique à me laisser bercer par le parfum de l’homme pour lequel mon coeur battait. Alors, mes yeux ramenés à la rencontre des tiens, j’avais acquiescé. « Mais Haneul… »  t’interpelais-je d’une voix mal assurée. Mon souffle légèrement entrecoupé peinait d’autant plus à être restauré dans la position que nous entretenions. Mes jambes ne quittaient tes hanches pour autant. J’aimais me tenir à ta hauteur. L’illusion de te détenir en ma possession, entre mes cuisses, alors que je dépendais encore davantage de ton bras, et du mur contre lequel tu me tenais prisonnière. « Ne me fais pas attendre trop longtemps s’il te plait… »  Timbre un soupçon cassé, il trahissait mon inquiétude, ma vulnérabilité à ce sujet aussi maladroite que fut ma demande. Consciente, je m’en corrigeais d’ailleurs : « Je veux dire… » Loin de fuir malgré le manque d’assurance de mes paroles, tes yeux je cherchais des miens. Je les capturais pour qu’ils ne se défilent et qu’ils se plongent en moi pour y lire les lignes que je te dévoilais. « Parle-moi toi aussi. Ne me donne pas l’impression d’une relation à sens unique, ne m’oblige pas à interpréter tes mots et tes pensées pour te comprendre. »  Mes jambes relâchèrent leur prise et glissèrent le long des tiennes avant de remettre pied à terre, sans que mon regard lui ne décroche. « Si tu es en colère parfois, contrarié, ou blessé, dis le moi. »  Si je regagnais en assurance, en conviction au service de la nécessité pour la sérénité de mon corps, ma voix témoignait encore de ma fébrilité en la matière. Je ne voulais plus jamais vivre ce qu’il m’avait fait vivre. « Quitte à ce qu’on se dispute, tant pis ! »  clamais-je en montant tendrement une main à ton visage. Un sourire j’esquissais pour à ton tour émettre une pointe d’humour : « De toute façon, si tu attends que je le devine ou tente de me le cacher pour x raison, je risque de le sentir et je serais la première à m’énerver alors… » Humour véridique qui en situation réelle n’aurait assurément rien d’amusant. Mes doigts glissèrent le long de ta mâchoire, caressant doucement ta peau avant de s’y déposer. Le regard relevé, je remarquais presque pour la première fois à quel point tu me dominais en taille. Pour la première fois, je me sentais aussi petite. Étrangement, ce n’était pas si frustrant. C’était même plutôt agréable car j’avais un homme qui me conférait le sentiment d’être protégée, en sécurité et aussi aimée. « Je… Je n’ai déjà pas l’habitude de m’appuyer sur quelqu’un, tu sais ? »  Parce que tu ne m’avais que trop vu dans des moments de faiblesse et de vulnérabilité. Parce que j’acceptais que tu sois là, à mes côtés, en tant qu’homme, néanmoins : « J’aimerais être forte aussi à tes yeux et pas seulement un oisillon fragile tombé du nid que tu as ramassé… » Car c’était un peu le cas, n’est-ce pas ?
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Re: Tonight ☽ #HARAღ | Dim 30 Juin - 21:03
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Tonight ☽
I know that I can't sleep tonight
Perfect HaRa :heart:

«I’m dreaming
With a fluttering heart
I’m looking at you
With a pounding heart, without knowing
Like today
A white star came down into my heart
It’s floating and shining in your eyes »
Ma petite-amie… Enfin, tu l’étais. Un simple mouvement de tête afin de me confirmer ton envie d’endosser ce rôle à partir de ce soir et c’était d’euphorie que tu faisais danser un coeur déjà trop alarmé par les événements. Derrière mes cotes, il chantait, dansait, sautait, de façon irrégulière et incontrôlable. Je ne connaissais ces sentiments ni cette joie de voir celle que l’on aime dire “oui” à une simple demande comme celle-ci. Je ne te demandais en mariage mais c’était tout comme. Je n’arrivais à m’imaginer plus heureux qu’à cet instant et c’était idiot. Je le savais, mais je savais également que, cette fois, je le désirais, j’en comprenais le sens et les implications. Je n’avais simplement répondu oui à une question dont le sens m’échappait partiellement, je n’étais celui qu’on choisissait pour une raison inconnue mais totalement égoïste. Et je ne savais pour quelle raison tu avais accepté que notre relation prenne un tel tournant mais j’étais certain que tu me voulais à tes côtés tout autant que je te désirais aux miens. Alors y avait-il besoin d’une raison supplémentaire? Mon coeur t’avait choisis, toi et tes peurs que je t’aiderais à combattre, toi et tes doutes que j’écouterais pour mieux te rassurer mais aussi toi et tes blessures que je devrais panser au fil du temps. Je n’étais de ceux qui parvenaient à raisonner leurs sentiments alors je ne pouvais y réchapper tout autant que je n’en avais foncièrement l’envie. Quelque part, enfouie en moi, une voix me disait d’essayer à nouveau; qu’avec toi tout serait différent. Qu’avec toi, ça pourrait marcher. Alors je m’étais laissé tenter bien qu’avançant à taton dans un premier temps avant de plonger sans réfléchir…

Il n’y avait, dans mon entreprise, aucuns désirs enfouis qui pourraient te nuir ou désirer profiter de ta personne d’une quelconque façon mais bel et bien un seul et pur sentiment qui n’avait fleurit depuis bien longtemps: l’amour. Et quand bien même je ne voulais y penser encore, quand bien même je ne désirais savoir que je ressentais de tels sentiments, le fait était devant mes yeux. Je t’aimais déjà. Beaucoup trop et malgré moi. En si peu de temps, tu étais parvenu à occuper une place si importante dans ma vie que cela en était effrayant. Ressentais-tu la même chose? Ou étais-je le seul? Je ne voulais m'amouracher une nouvelle fois à sens unique… Je voulais croire en ces apparences qui me laissaient croire que moi aussi j’occupais une place importante dans ta vie, que tu n’avais accepté cette relation sans réfléchir pour la regretter plus tard mais que tu la désirais. Pouvais-je croire ces larmes ayant perlées à tes yeux comme gage de tes sentiments? Je savais comme tu avais patienté pour ton fiancé sur tous les domaines, que tu doutais qu’il t’avait aimé, qu’il t’était même arrivé de ne lui dire des choses par peur; mais je ne voulais devenir ton petit-copain pour la seule raison que j’étais prêt à t’apporter tout ce qu’il n’avait pu. Je voulais que tu me désires, moi, pas ce qui faisait défaut à ton ex-fiancé, mais bel et bien ma personne dans son intégralité. Tu pouvais m’engueuler d’avoir tel ou tel défaut tant qu’il ne t’énervait au point de rompre, tu pouvais être surprise de découvrir certaines facettes de ma personne, tu pourrais rigoler de certaines réticences idiotes que je pourrais avoir sur divers sujets. Je ne te demandais de me soutenir dans mes rêves ou d’écouter mes appréhensions quelque soit le domaine, je désirais seulement être une personne à part entière pour laquelle tu porterais un brin d’attention…

Alors seulement, je me souvenais comme tu t’étais inquiétée de mes préférences le jour de notre sortie au parc d’attraction tandis que nous n'étions pas même ensemble, la veille encore j’étais persuadé que tu ne m’appréciais. Bien avant déjà, ne m’avais-tu emmené dans une salle d’arcade pour mon anniversaire tandis que tu étais toujours fiancée? A l’heure actuelle, j’ignorais encore comment et pourquoi tu connaissais la date à laquelle j’avais vu le jour une vingtaine d’année auparavant, mais j’aspirais à me persuader qu’à cette période, déjà, nous nous apprenions l’un l’autre. Je parvenais même à me souvenir du soir de Novembre où j’avais voulu t’offrir un chocolat chaud pour finalement apprendre que tu ne buvais de lait d’origine animal alors que je n’avais aucune raison de m’en souvenir. Cette soirée remontait à plusieurs mois, elle n’avait pour but qu’une vidéo retraçant une partie de notre aventure nocturne dans un hôpital abandonné néanmoins elle s’était gravée dans ma mémoire pour une raison qui dépassait le souvenir de ton seul soutien-gorge à la teinte très féminine qu’est le rose fluo. Etait-ce dû à la complicité qui s’était dégagée de nos échanges? Pas même un mois était passé depuis mon arrivée à la Yonsei à cette période mais je me sentais déjà bien trop à l’aise à tes côtés, me plaisant à te taquiner, à t’embêter, n’hésitant un seul instant à te chatouiller en traître et m’ayant valu une vengeance ce soir même de ta part. Ainsi, tu n’avais oublié cette nuit toi non plus malgré les mois qui avaient défilés sous nos yeux. Cinq mois depuis ce souvenir, et voilà qu’aujourd’hui je te proposais de réitérer l’expérience en passant la nuit à mes côtés bien que cette fois, je n’avais l’excuse d’un travail ou d’une vidéo pour te retenir; mais mon désir de te garder à mes côtés, n’était-il suffisant bien qu’intimidant?

En tant que petit-ami à présent, n’était-ce de mon droit de réclamer quelque petits instants avec toi de cette façon? N’était-ce mon devoir également puisque celui qui devait initier le premier pas alors que tu devrais être celle qui me freinait dès lors que je me faisais trop entreprenant? Je te savais apte à ce rôle, tu ne l’avais déjà que trop fait depuis le premier soir; mais de mon côté, je devrais apprendre à demander. Je ne devais me faire trop insistant sous peine d’apparaître comme le plus accro de nous deux mais je ne pouvais non plus apparaître trop détaché; je ne voulais danser entre deux extrêmes et si je m’écoutais, alors je ne me souciais d’apparaître comme le plus nécessitant de nous deux. Mais ne l’avais-je pas déjà fait auparavant? Je ne voulais retrouver ce sentiment d’être le seul à désirer l’autre, à m’accrocher à l’autre… Quand bien même je me savais capable de m’en satisfaire, à t’entendre partager avec moi, à avoir droit à quelques attentions aussi minimes puissent-elles être, je doutais de pouvoir replonger aussi aisément dans cette relation à sens unique. Je ne demandais beaucoup mais il me fallait vraisemblablement tout aussi peu pour parvenir à me rendre totalement dépendant. Ta seule prise sur mon t-shirt précédemment avait suffit à me sentir désiré, alors qu’allais-je ressentir en une nuit en ta compagnie? Je n’imaginais une nuit où nos corps partiraient à la rencontre de l’un et l’autre, s’adonnant à la douceur d’un plaisir charnel que les moeurs voudraient post-mariage; bien que je le désirais, je ne te le demanderais par respect pour tes besoins à ce sujet. A la place, bien que je n’étais expert des nuits platoniques, ne pourrions-nous nous satisfaire d’une nuit à converser sur tout ce qui nous passait en tête? Des souvenirs les plus anciens de notre jeunesse aux anecdotes de notre journée venant de s’écouler; peut-être même des aspirations futures, des voyages que l’on aimerait effectués, des anecdotes sur notre entourage... Ou simplement regarder un film ensemble jusqu’à sombrer dans le sommeil, toi confortablement blottie dans mes bras et moi bercé par ta douce chaleur? C’était bien là l’image qui se dessinait dans mon esprit, ravissant cette part de ma personnalité qui réclamait après de tels moments dans notre relation; mais toi, que comprenais-tu de ma demande? Celle-ci formulée, se dessinait sur ton visage une surprise sans équivoque, peut-être même de la peur? Je ne savais parfaitement lire cette expression qui prenait possession de tes traits et je n’arrivais à percer le mystère des pensées qui naissaient dans ton esprit, mais assurément, elles ne semblaient aussi enjouées à cette idée que pouvaient l’être les miennes.

Bien rapidement, mon regard perdait de cette lueur alcoolisée qui le faisait briller tantôt pour se voir parsemer d’interrogations alors que le tien fuyait dans une direction que je ne tardais à suivre: mon lit. Craignais-tu le déroulement de la soirée? A moins que tu ne pensais à l’alcool se trouvant dessus? Avant que tu ne détourne ton regard du meuble, le mien revenait analyser ton expression afin d’essayer de mieux comprendre ce qui se tramait dans ton esprit… en vain. Je remarquais le changement qui s’était opéré brusquement, passant de la surprise à.. l’animosité? Cela y ressemblait à mes sens, mais je n’en comprenais ni la raison ni l’origine. Détestais-tu ce lit? Mes draps? Mes oreillers? La couleur de ceux-ci? Ces suppositions étaient idiotes et futiles, mais c’était bien là les seules possibilités qui me venaient à l’esprit avant de t’entendre accepter difficilement de passer la nuit en ma compagnie. Je ne pouvais que t’offrir un sourire en échange, heureux de l’entendre mais pensif quant à ce qui pourrait te faire tant hésiter. La meilleure façon de le savoir, n’était-elle pas de t’interroger directement sur le sujet? Alors mes lèvres abandonnaient temporairement le sourire qu’elles portaient pour s’entrouvrir, désireuses de s’enquérir des pensées pouvant troubler ta possible joie quant à ce moment qui nous attendait. Cependant, tu coupais court à toute formulation de tes deux seuls mots. Suspendu à tes lèvres, j’attendais après une suite qui semblait prendre une éternité à se faire entendre. Allais-tu une nouvelle fois me faire comprendre qu’il ne se passerait rien de physique entre nous cette nuit? Il me semblait pourtant avoir mis au clair ce sujet tout juste après t’avoir demandé d’être ma petite-amie… Alors peut-être allions-nous trop vite pour toi? Si à mes yeux et ceux de beaucoup d’homme, dormir avec celle que l’on aimait n’était un quelconque problème - car après tout, ne nous affichions nous pas déjà sans superflu au cours de la journée? - je pouvais concevoir qu’une telle préoccupation avait sa place dans un esprit féminin. Idée vite balayée par l’évidence que tu avais confiance en ta beauté même sans maquillage, tu me l’avais déjà prouvé au parc d’attraction alors pourquoi cela aurait-il changé depuis? Qu’allais-tu donc me dire? Souhaitais-tu que je change mes draps avant de pouvoir dormir dedans car tu avais une peau fragile? Allais-tu remettre en cause mon organisation face à ce lit qui n’était, de toute évidence, pas bordé comme il fallait? Désirais-tu aller chercher les peluches qui se trouvaient dans ta chambre car tu étais dans l’incapacité de dormir sans même avec ton copain?

Je ne savais comment interpréter ce timbre de voix avec lequel tu avais prononcé ces mots, était-ce de l’appréhension? De la timidité? De la honte? Que ressentais-tu à cet instant et qu’allais-tu me confier de si important pour que tu sois si peu à l’aise à l’idée d’en parler? De la plus idiote des idées à la plus importante, je m’étais préparé à tout. Pourtant, à la suite de ta phrase tu me plongeais dans l’incompréhension à nouveau… Sourcils froncés, je tâchais de comprendre ce à quoi tu faisais allusion… et mes joues se teintaient de rose à l’hypothèse qui naissait dans mon esprit. Désirais-tu... comme ça? Soudainement? Je ne savais comment réagir face à cette demande, devais-je te porter rapidement vers le lit pour te défaire de tes vêtements et appliquer le fameux “vos désirs sont des ordres” pour la princesse que tu étais? Ou mettre un frein en t’assurant que c’était très certainement l’émotion et que tu regretterais ces propos dès le lendemain matin? Désir et raison s’affrontaient dans une bataille sans fin alors que tu semblais vouloir mettre au clair tes pensées, sans timidité, sans gêne en plantant tes yeux dans les miens arrondis par la surprise. Tu n’avais besoin de le faire… J’avais parfaitement compris ce que tu voulais bien que cette demande était terriblement provocante mais tes explications ne le seraient-elles pas plus encore? Réécrivant le scénario de notre ébat à venir… alors je t’offrais toute mon attention, prêt à écouter le plus intime de tes désirs si c’était ce que tu demandais pour ta première fois. J’étais prêt à tout t’offrir pour que ce soit parfait, si tes désirs se trouvaient dans mes moyens bien entendu. Et si tu parlais bien de ça… À tes premiers mots, je pensais comprendre avant de me rendre compte que je faisais totalement fausse route. D’ailleurs, il me fallait un instant pour me reconnecter avec la terre ferme tellement ce que tu me disais m'apparaissait inattendu. Papillonnant des yeux quelques brèves secondes, tu profitais de ma stupeur pour t’évader de mon emprise sans jamais t’éloigner pour autant; laissant alors mes mains choir sur ta taille dès lors que tes pieds touchaient le sol de nouveau. Mes iris suivaient le mouvement et s’abaissaient vers ton visage afin de renouer avec une réalité qui me laissait sans dessus-dessous mais tu ne semblais le remarquer et préférais continuer dans ta lancée. En colère… contrarié… blessé… Pouvais-je ressentir ce genre d’émotion à cause de notre relation? A cet instant précis, c’était un subtil mélange de honte et d’émoi qui m’habitait; à la fois touché par tes propos et coupable d’avoir eu des pensées si déplacées à ton égard. Mais je pouvais bien me passer de t’expliquer ce qui s’était déroulé dans mes pensées pas vrai? Tu ne voulais assurément savoir… Ou était-ce mieux que tu sache?

Alors que tes propos sonnaient comme une blague qui, assurément, me décrochait un léger rire; je ne pouvais que me demander si mon malaise soudain était sur la liste des choses que je devais t’exprimer pour ne pas t’énerver. Planait alors une aura menaçante, comme si une guillotine risquait de s’abattre d’un instant à l’autre à hauteur de ma nuque pour me punir d’être aussi obsédé. Je l’étais, je le reconnaissais, à présent je pouvais le penser sans me sentir insulté d’une quelconque façon. Après tout, tu étais ma copine, il était normal que je puisse te regarder et avoir envie de toi… Et je pouvais parfaitement faire passer ma gêne pour de la timidité après t’avoir entendu dire de telles choses. Ne parlons pas de mes hormones qui s’éveillaient dès que tu te trouvais dans la même pièce que moi et même dès lors que je pensais à toi, parlons plutôt romantisme et sentiments… Même si les miens resteraient tus encore un moment car incapable de les exprimer correctement. Il était encore tôt et nous avions fait les choses si rapidement, alors l’un comme l’autre, pour ce qui nous était difficile, nous allions avoir besoin de temps. Je patienterais pour toi et espérais que tu fasse de même afin de nous construire sereinement, sans précipitation et sans blessures tant pour l’un que pour l’autre. Malgré la timidité engendrée par ma mécompréhension, je t’offrais un tendre sourire lorsque tu me confiais ne pas avoir l’habitude de t’appuyer sur quelqu’un. Il me semblait facilement l’avoir compris il y avait déjà longtemps… Une femme indépendante et fière, têtue et avec ses propres convictions, tu n’avais besoin d’un homme dans ta vie; tu parvenais à survivre par toi-même dans ce monde. Malgré tout, une de mes mains quittait ta taille pour se poser sur tes cheveux, cajolant l’oisillon que tu disais être avec une tendresse exacerbée. « Tu seras toujours un oisillon tombé du nid à mes yeux. » te soufflais-je en connaissant la probabilité de t’énerver en prononçant de tels propos mais je m’en fichais bien. C’était ainsi que tu étais et que tu serais toujours pour moi, à une variante près que tu ne savais et que je n’étais sûr de vouloir te confier. « Parce qu’on est ensemble et que je dois te protéger.  » Mes doigts quittaient tes cheveux à ces propos pour taquiner le bout de ton nez de l’index dans un geste qui se voulait assez vif et rapide pour que ne tu le prévois.

Tu le savais n’est-ce pas? Combien j’aimais t’embêter et te taquiner. Mais savais-tu combien cela s’avérait encore plus naturel lorsque j’étais gêné ou timide? Comment te dire que j’étais reconnaissant pour tes demandes? Comment te promettre que je ferais de mon mieux pour te partager mes sentiments et mes ressentis alors que je ne savais même pas comment j’arrivais à toujours te faire face avec mes joues rosées? D’ailleurs, cette question, je l’arrangeais bien rapidement en te kidnappant dans mes bras; ainsi tu ne pourrais me voir bien que tu parviendrais à entendre la cacophonie de mon coeur. « Je me trouve assez facile à comprendre comme mec… Je sais pas faire semblant ni mentir.. » Mais tu parviendrais vite à le découvrir au fil du temps passé ensemble… Sans rompre tout contact avec toi, je faisais un pas en arrière, une main sur ton épaule, l’autre se levant au niveau de mes yeux pour faire un geste qui te montrait comme une petite explosion. « Et mes yeux parlent trop à mon insu. » A eux seuls ils semblaient être une tout autre personne que je ne parvenais à contrôler. Si j’étais énervé ou contrarié alors ils s'assombrissaient et désiraient percer à travers ce qu’ils fixaient, heureux ils brillaient de milles feux et s’ouvraient instinctivement, timide ils fuyaient l’autre tout en effectuant quelques regards en sa direction, triste ou déçu mes iris se ternissaient et leur mouvement de fuite était bien plus lent… Et il y avait tant d’autres expressions possibles à eux seuls qu’une vie entière ne parviendrait certainement à en déceler tous les secrets. « Alors apprends. » t’ordonnais-je en prenant ta main dans la mienne, amusé à l’idée que tu puisse véritablement vouloir apprendre un tel langage bien que je ne te croyais dévouée au point de vouloir en prendre connaissance. Ce n’était là qu’une façon de t’embêter, te forcer à croire que non, je ne m’ouvrirais à toi alors que, déjà, je venais de le faire en te confiant cela. Je t’offrais seulement une façon de me comprendre le temps que ce ne soient mes mots qui n’en soient garants car ils s’avéraient plutôt timide de leur côté… Tandis que d’un autre, je me saisissais de ton autre main pour, inconsciemment, te guider vers mon lit. J’avais conscience de l’endroit où nous nous dirigions, qu’à notre position d’arrivée, tout serait ambigu, mais je n’avais d’idées déplacées à cet instant. Mon seul désir était de nous asseoir après tant de temps passé debout…

Alors arrivé à destination, je m’asseyais naturellement sur le rebord avant de t’intimer de me rejoindre. Mes mains quittaient les tiennes pour trouver un nouveau refuge: ta taille. Sur celle-ci j’appliquais une légère pression, quémandant après ta présence sur mes cuisses sans savoir si cette position serait effectivement reposante pour toi ou non. L’était-elle ou étais-je égoïste à te vouloir assise ainsi? Ce n’était qu’en sentant l’étau de tes jambes autour des miennes que je me rendais compte de combien cette position était… ambigu. Mes pupilles se levaient vers ton visage, voilé d’embarras par la situation. « Je te promet de rien faire que tu ne voudrais. Contrairement à ce que la position peut laisser penser...  » A moins que je n’étais le seul à me sentir ainsi car sensible à cette position. Grâce à celle-ci je pouvais me lover dans tes bras, enfouir mon visage dans cette poitrine que j’aimais tant, caresser chaque parcelle de ta peau et avoir accès à ton cou que j’aimais tant embrasser. Sans oublier ces oreilles que j’aimais mordiller sans prévention. J’avais la sensation de te posséder tandis qu’il ne suffisait que d’une pression de ta part pour que je me retrouve allongé et totalement à ta merci. Bien que mes bras trouvaient un appui confortable autour de ta taille, je ne me permettais encore de m’abandonner dans tes bras et, à la place, décidais de jeter un oeil curieux vers nos deux compagnons jusqu’alors plutôt sage. S’en était étonnant d’ailleurs, les connaissant plus bruyant que cela. De mon regard je captais Mingyun dans son panier, allongé tel un prince avec le bout des pattes ressortant de son panier trop grand mais Ô combien moelleux. Il semblait fixé Jethro qui, lui, avait la truffe dans mes affaires, visiblement décidé à trouver l’objet de ses envies au milieu de mon armoire. « Attends deux secondes.. » soufflais-je à ton attention tout en me relevant pour te déposer ensuite dans le lit. La musculation avait ses bons côtés, fut une époque où j’aurais dû attendre ton approbation pour me lever, à présent, je pouvais te surprendre avec des gestes que jamais je n’aurais cru pouvoir faire à une époque. Dressé sur mes deux pieds, je te dérobais un baiser, les mains de part et d’autres de tes cuisses en appui. « Je reviens, je vais voir ce qu’il cherche. » J’accompagnais alors les gestes au mots et me dirigeais vers l’armoire où Jethro semblait beaucoup s’amuser, le nez dans mon sac de voyage où résidait encore quelques affaires non rangées de mon séjour en Chine. « C’est l’odeur de Jungah qui t’excite à ce point? » J’attrapais alors le sac en question en faisant attention à ne pas le blesser dans la manoeuvre pour sortir les quelques t-shirts qui restaient dedans et savoir ce qui attirait tant son attention depuis tout ce temps. Chaque vêtement subissait un reniflage de ma part, surpris par son intérêt presque obsessif avant de mettre la main sur un vêtement qui était passer à la trappe de l’étape lavage avant mon départ. Ni une ni deux, je me retournais pour le jeter en boule dans le panier de linge sale avant de retourner à l’inspection des affaires restantes. « Ou peut-être la nourriture... » Une possibilité que je ne pouvais écartée sachant que mon sac était resté quelques heures dans l’entrée le jour de mon départ, il avait donc subi la cuisine de ma mère malgré lui. Jungah et la nourriture, les deux seules issues possible sachant comme ma chambre sentait mon odeur. J’avais moi-même été étonné de retrouver l’odeur de mon parfum en m’y rendant, associé à celui de ma princesse féline bien entendu... La partie la plus large du sac inspectée, j’ouvrais néanmoins une poche annexe pour y voir apparaître… « Diablo! T’étais là, je te cherchais depuis longtemps! » engueulais-je alors la petite figurine qui n’avait strictement rien demandé puisque j’étais seul responsable de son oubli.

Abandonnant sur place le sac, je me levais pour lui trouver une place non loin de Chibi - qui avait bien grandit depuis - et Planty mais aussi d’un Pachimari qui faisait office de décors sur mon bureau. Contrairement à ma chambre à Harbin où plusieurs figurines avaient leur place, ici, je ne me permettais de les amener. Premièrement car il n’y avait la place de les stocker de façon utile et deuxièmement car leur achat représentait un véritable business à part entière que je n’escomptais voir voler en éclat pour la seule envie de les avoir avec moi. Néanmoins conscient que tu devais te demander de quoi je parlais, je me tournais vers toi pour te présenter Diablo la figurine, encore entre mes mains. « Je l’ai acheté à une convention en... 2016. La dernière blizzcon où j’ai été. Comme ça il parait mignon et inoffensif mais dans la saga Diablo il a tué pleins de gens! Avec Méphisto et Baal, quand il a apprit que les humains existaient, ils se sont mis en tête de les utiliser comme arme  dans la guerre qui les opposaient aux Cieux. A eux trois ils formaient les démons primordiaux, Diablo le seigneur de la terreur, Méphisto le seigneur de la haine et Baal le seigneur de la destruction. Mais quand l’archange Tyraël l’a appris, il a formé un groupe de héros pour les enfermer dans des pierres d’âmes et sauver l’humanité du désastre qui se préparait. Mais après deux siècles à contenir le démon, la pierre de Diablo commençait à perdre son pouvoir alors il a finit par s’en pouvoir s’en échapper et... » Soudainement je me stoppais dans ma narration, prenant conscience que je commençais à te raconter une histoire qui, je le savais, ne t’interessait absolument pas. La bouche entrouverte un instant, je posais la petite figurine sur ce qui était sa place à présent avant de pincer les lèvres. « Je me suis emporté dans la narration… » L’histoire de Diablo, dans son intégralité, pouvait être très longue tant Blizzard s’était appliqué dans sa création. Comme toujours lorsqu’ils décidaient de lancer un jeu, même Overwatch qui pouvait sembler être un FPS basique avait une histoire qui lui était propre et chaque personnage avaient une origine particulière pour peu de s’y intéresser.
(c) DΛNDELION

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