tu réfléchis aux mots de alec. tu ne sais pas du tout quoi répondre à ce qu’il vient de te dire. tu n’avais jamais imaginé la possibilité que bora puisse ne plus jamais être à tes côtés. tu le savais que potentiellement un jour ça allait arriver, si elle se rendait compte que tu la trompais mais tu te disais que ça n’arriverait pas. pourtant, c’était possible. « je sais pas. j’y ai jamais pensé. » tu dis la vérité, tu n’avais jamais pensé à ça. « elle a toujours été avec moi. on se connait depuis des années et on s’est marié avant que je parte faire mon service militaire. » tu l’avais demandé en mariage autant parce que tu l’aimais que parce que tu voulais qu’elle t’attende et reste avec toi pendant les deux ans où tu aurais été absent de sa vie. plus tu réfléchissais et moins tu arrivais à penser à une vie sans la femme que tu avais épousé. mais était-ce par amour ou simplement parce que tu étais trop habitué à sa présence à tes côtés ? tu ne savais pas réellement. mais ça faisait presque seize ans que bora était entrée dans ta vie. « c’est compliqué à dire en fait… parce qu’elle a été dans ma vie la moitié de celle-ci et je suis habitué à sa présence, à nos engueulades et à nos problèmes. la vie sans elle serait monotone. mais je sais pas si c’est parce qu’elle me manquerait parce que je l’aime encore ou parce que je n’ai plus personne chez moi qui m’attend. » tu sais pas vraiment si ça l’avancera ce que tu dis mais tu espères qu’il comprendra un peu ou tu veux en venir. « c’est compliqué les relations humaines et encore plus quand t’es marié. un conseil, réfléchis bien avant de te marier. » qu’il ne fasse pas la même erreur que toi à le faire trop tôt.

Ca faisait sens. Tout ce que pouvait lui dire son nouvel ami faisait sens. Il avait raison et c’était presque une vérité absolue qu’il entendait. Comment pouvoir départager tant de sentiments ?  C’était souvent si contradictoire et incompréhensible. Il suffisait que la situation arrive pour réaliser à quel point on avait merdé, quand finalement on avait passé des mois à démêler le vrai du faux. Alec baisse le regard, songeur. Etrangement il savait au fond de lui qu’il était  sûr, certain, de ce qu’il ressentait pour Samran, plus encore, il était certain de le vouloir, de l’aimer, de le désirer. Il le voulait dans sa vie, à son réveil, à son couché. Il voulait pouvoir partager sa passion avec lui, lui rappeler combien ils étaient fait pour être ensemble. Parce que leur vie avait été détruire le même jour, l’un subissant, l’autre impuissant. Ils s’étaient aimé à s’en accrocher à la vie. Parce que finalement … tout le reste … plus rien n’avait d’importance. Et Alexander, par lâcheté – lui qui se croyait fort et capable de prendre la bonne décision – avait finalement fait voler en éclat leur cocon de protection. Il n’avait mis à nu et l’avait détruit. Comment Samran pouvait-il un jour lui pardonner ? Il se détestait tellement lui-même qu’il osait à peine se faire face. D’un signe de tête approuvant ses paroles il finit par souffler «  Je ne pourrais jamais me marier. » dit-il un peu tristement. « Pas ici en tout cas. » un indice, léger, sur son orientation sexuel. Il soupire et s’approche de lui légèrement. « Tu nous fait quoi de bon alors ? » parler de sentiments ça creuse mine de rien …