Une vie normale pour un Finlandais normal… à quelques exceptions près.

Thoth est né non loin d’Helsinki, la capitale de la Finlande. L’apprentissage du jeune enfant s’est fait, bien entendu en finnois, mais également en anglais, origines du père oblige. Très tôt, il a pu se vanter d’être bilingue – ce qui, vous pouvez vous en douter, l’a bien aidé plus tard lors de ses voyages – et a, par conséquent, choisi le français et le russe comme deuxième et troisième langues à l’école – en plus de l’apprentissage obligatoire du suédois, deuxième langue nationale.

Les langues, il adore ça. Ça permet d’aller partout.

Mais il n’était pas rassasié pour autant. Le système scolaire finlandais étant plutôt bien fait, il avait pas mal de temps libre et ne chômait pas ; ses parents, qui aimaient profondément leur fils et ne voulaient que son bien, l’inscrivirent pour des cours du soir d’allemand, une fois par semaine – de façon à ce que ça n’empiète pas sur ses cours de batterie, faut pas pousser non plus.

Somme toute, une adolescence banale.

Puis Thoth découvrit la kpop. Et le jeune homme découvrit presque avec stupeur qu’il y avait autre chose que le metal dans la vie. Il apprécia la plastique des chanteurs – son homosexualité s’exprimait tout juste, il ne savait pas trop ce que c’était – mais surtout le rythme des musiques, les chorégraphies travaillées. Et de fil en aiguille, il s’intéressa plus largement à la Corée et à sa culture.

Des heures qu’il passa sur son ordinateur, à chercher tout ce qu’il pouvait trouver sur le sujet ! De nouveaux cours du soir s’imposaient. Ses parents ne dirent rien et l’inscrivirent où il le souhaitait. Le coréen remplaça l’allemand – pour lequel il avait une maîtrise correcte.

Mais encore une fois, ce n’était pas assez. Des pays européens, il en avait visités ! Il était parti une fois en Russie aussi, et une fois au Maroc. Mais l’Asie ? Jamais. Après ses secondaires, il avait pris une décision : il passerait une année en Corée du Sud, pour perfectionner son apprentissage de la langue avant de commencer l’université dans son pays natal.

Et c’est ce qui se passa. Ses parents, bien qu’inquiets, mirent la somme qu’il fallait – qu’il promit de rembourser un jour, malgré la bourse accordée – et il partit un an, à la découverte de la culture et de la vie coréenne. Et on peut dire, sans mauvais jeu de mot, que ça l’a décoiffé ! Pour sûr, il ne voulait plus repartir. Il s’était fait de vrais potes, avait mangé les meilleurs mets qui soient, et se sentait presque aussi bien que chez lui. Ses parents furent catégoriques : non, il n’étudierait pas à l’université là-bas, pas en bachelier, en tout cas.

Il rongea son frein et de retour sur les terres froides du nord, entreprit des études d’informatique qui durèrent trois ans. Il rencontra un garçon un peu plus âgé que lui, un Coréen en échange, d’une école partenaire, et il lui donna encore plus envie d’étudier ailleurs. Ce pays lui manquait, et les six mois qu’il passa avec le jeune homme ne furent pas suffisants.

A 22 ans, après trois ans de bachelier, ses parents furent enfin d’accord pour qu’il s’émancipe. Il prit tous ses renseignements, se rendit à l’ambassade à plusieurs reprises, se démena pendant des mois, mais ça paya : son master en informatique, il le ferait ici, à Yonsei !

(bon par contre, il n’y retrouvera pas le prince charmant précédemment cité, ils ont rompu quelques mois auparavant, dommage)