Dress ~ Sans que je comprenne ce qui vient de se passer, je me retrouve collée, pour ne pas dire plaquée, à Kwang Min. Sous l'effet de surprise, je n'ose à peine bouger. Je relève doucement la tête pour le regarder puis je suis son regard pour comprendre la raison de ce geste si soudain. Je comprends très vite ce à quoi j'ai échappé et souffle de soulagement. Il vient de me sauver.

- Merci ! Lui murmurais-je, dans un souffle, en le regardant de nouveau.

Je plonge mon regard dans le sien. Comme perdue au milieu d'eux. Qui pourra dire un jour si c'était une chance pour moi de le rencontrer ? De se croiser en chemin ? Et pour lui, alors ? Qui pourrait dire de l'amour, quand il est immense, si c'est la caresse ou le coup du destin ? Moi je n'en sais rien. Je parle d'amour car je l'aime. Non pas d'un véritable amour. Je l'aime de par sa notoriété et de ce qu'il fait avec son groupe. Je suis une fan et n'importe quel fan dirait cela. Non ? Être à ses côtés est une chance. Dans mes yeux, mais aussi dans les siens depuis le début de soirée, ont brûlé tant de feux de joie. S'aimer comme personne et n'aimer personne en retour. Voilà pour moi. Pour lui. Pour nous. C'est ce que je ressens quand je regarde ses yeux.

La seule idée de l'amour, et bien sûr de l'histoire, comme souvent, finit mal. Que sont nos existences ? Qui peut savoir ce que demain nous prédit ? Un mauvais virage et vient le grand silence. À quoi ressemble une vie réussie ? Moi je n'en sais rien. Dans l'ombre de ses yeux, j'ai trouvé les plus beaux mensonges. Ou les plus belles vérités, suivant l'avis de chacun. Je suis comme hypnotisée. En temps normal, une telle rencontre, un tel rapprochement physique, tout cela m'aurait fait craquer pour le garçon qui se trouve contre moi. Mais cette fois, c'est différent. Pourquoi ? Emmêlés comme des nœuds et mon cœur, est-ce qu'il y songe ? Je ne suis pas dupe. Je sais qu'il n'est pas sérieux. Ce n'est pas une mauvaise chose. Il m'a juste attiré à lui pour m'éviter une catastrophe qui aurait, sans doute, gâchée ma soirée. Rien de moins. Mais rien de plus, non plus. Je connais des gens heureux tellement loin de ces mensonges et tant pis pour l'amour. Je devrais tout remballer et puis m'en aller. Je reviendrais un jour, dans deux mois ou dans mille ans. Ou peut-être que je ferais mieux de rester, près de lui. Et ne pas fuir, comme à chaque fois.

Je me redresse doucement, en continuant de plonger mon regard dans le sien. Je ne sais pas trop quoi faire pour le remercier. Ce n'est pas grand chose, pourtant. Il doit trouver cela normal, mais, moi pas. Très peu de personnes auraient agi, ainsi, avec moi. Du moins, pas sans mauvaises idées cachées. Sans l'esprit mal tourné. Mais je sens que je peux croire en lui. Qu'il a agi de la sorte pour me protéger et rien d'autre. Suis-je dans le faux ?

- Encore merci...

Je retrouve mon sourire et ma confiance en moi. Je dois me reprendre car sinon il va me prendre pour une folle à le regarder ainsi, si longuement, droit dans les yeux. Je l'embrasse sur la joue, tendrement, en continuant de sourire.

- C'est mon remerciement ! Dis-je, en riant un peu.

Looking like Son regard s’ancre dans le mien et je lui fais vite comprendre la raison de mon geste soudain pour ne pas qu’elle se méprenne. Je n’ai pas d’intérêt pervers à la rapprocher de moi, je voulais simplement lui éviter une douche des plus désagréables. Elle me remercie et je lui souris légèrement sans m’éloigner pourtant. Ma main reste autour de sa taille, je ne sais pas si je dois la retirer d’un air gêné ou si je peux rester près d’elle. Elle me regarde longuement, au point que je me demande si ce long regard veut me faire passer un message mais je ne comprends pas. J’essaye d’y lire le sentiment qui se cache dans ses magnifiques yeux bleu.

Elle a d’ailleurs de très beaux yeux, c’est toujours surprenant de croiser des yeux aussi clairs en Corée. Je n’ai jamais autant apprécié regarder quelqu’un dans les yeux que les siens, ils sont envoûtants. J’ai l’impression que le temps s’arrête, que tout se suspend l’espace d’un instant, de ce regard échangé. La musique s’assourdit un peu, comme si une bulle nous entourait et c’est doux. Ce que je ressens, c’est comme un apaisement alors que nous sommes en plein milieu d’une soirée. Je me sens calme, moi, Kwang Min mais cela, c’était sans compter qu’elle ne s’approche de moi pour embrasser ma joue. Elle me dit que c’est en guise de remerciement et je sens mes joues prendre une teinte plus foncée. Heureusement, il fait suffisamment sombre pour que ça ne se voie pas trop. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle fasse cela mais c’est une surprise plutôt agréable. Je souris à la jeune femme, un sourire qui s’élargit alors qu’elle rit un peu.

-De rien, c’est normal !

Je lui fais un clin d’œil et m’éloigne un peu, retirant ma main de sa taille. La laisser serait un peu trop étrange surtout comme ce n’était que pour la « sauver » d’un accident qui serait très désagréable. J’ai presqu’envie de lui dire qu’elle peut me remercier quand elle veut mais cette remarque serait très gênante. J’ai beau l’observer longuement, j’ai la désagréable sensation de n’être qu’Hermès à ses yeux, pas Kwang Min, pas vraiment. Elle ne voit peut-être en moi qu’une idole qui fait partie d’un groupe de plus en plus connu et j’ai envie de changer ce qu’elle pense mais je ne sais pas comment. Elle a embrassé ma joue, je sens toujours la douceur de ses lèvres sur ma peau mais peut-être que ça n’était aussi que parce que je suis Hermès. La célébrité n’amène pas que des points positifs puisque j’en viens même à douter des intentions de l’adorable jeune femme. Et quels yeux.

Nous continuons à danser et je ne la quitte pas des yeux, je ne la laisse pas détourner son regard de moi par l’intensité du mien. J’aimerais me rapprocher, ou ne pas l’avoir éloignée. Sa présence près de moi était rassurante, cette bulle qui s’était momentanément formée a disparu et la musique devient soudainement assourdissante contre mes tympans. Je me rapproche, ma main se glisse dans la sienne et c’est comme un geste secret, un geste que personne ne remarquera jamais à part nous deux, un geste qui n’appartiendra qu’à nous deux ce soir.

-Ça te dit qu’on sorte un moment ? J’ai un peu chaud !

Je souris, j’ai envie de passer un instant dans le calme, dans un air frais avec plus d’espace mais aussi un endroit où il n’y aura qu’elle et moi. Je n’ai aucune mauvaise intention, ce n’est pas du tout mon genre et Ella m’apaise trop pour que je lui veuille le moindre mal.

Dress ~ Ce genre de soirées sont particulières. Elles peuvent nous permettre de rencontrer plein de monde. Aussi bien de gentilles que de violentes et cruelles personnes. J'ai l'impression d'être protégée par ma bonne étoile, ce soir. Car j'ai rencontré Kwang Min. Et j'étais heureuse de ce moment. Il était agréable et rempli de bonnes ondes. Cela faisait un petit moment que je n'avais pas vécu une soirée aussi sympathique que celle-ci. Et je pouvais remercier mon partenaire de danse pour cela.

Je serais dans un film, ce serait le moment des textes d'amour à l'eau de rose. Comme le fait de rêver d'être éternellement à ses côtés et de souhaiter s'imprégner. Car s'imprégner d'une personne, c'est comme si tout changeait. Au moment où on la voit, ce n'est plus du tout la force de gravité qui nous maintient au sol, c'est elle. Rien d'autre n'importe, nous ferions tout pour elle, nous pourrions être n'importe qui. Comme si je pourrais être n'importe qui pour lui. Dès lors que je suis loin de toi, je suis comme loin de moi. Encore une phrase à l'eau de rose qui ferait hurler les adolescentes. Je pourrais limite sortir à Kwang Min la sensation que j'éprouverais si je le voyais avec une autre fille. Le mal que cela me procurerait. Avoir l'impression que l'on me compresse les poumons. Le cœur sur le point d'exploser. Mais si c'est le prix à payer pour l'aimer, attendre, pour être un jour à ses côtés, je suis prête, prête à subir toutes les tortures qu'il puisse exister. Car pour lui, rien n'est trop beau. Je pourrais lui dire que j'ai envie qu'il me prenne par la main. Le supplier de ne jamais me lâcher. Que je voudrais le serrer, encore et encore, jusqu'à ne plus savoir si je suis lui ou moi. Me blottir dans ses bras sans baisers ni paroles, oublier qui je suis et n'être plus qu'à lui.

Penser à toutes ces phrases du cinéma me fait rire mais mon partenaire n'y verra que du feu car je suis en train de tourner sur moi-même tout en riant. C'est vraiment une scène parfaite. Jusqu'à ce que je sente un corps se rapprocher de moi et une main se glisser dans la mienne. Surprise. Mais douce surprise lorsque je vis que c'était Kwang Min. Cela me soulagea et je lui fis un doux sourire.

- Pas de soucis, allons dehors ! Histoire de respirer un peu !

Je lui fais un petit clin d’œil et l'entraîne doucement, en évitant toutes les personnes sur notre passage, jusqu'à dehors. Il est vrai qu'il fait tout de suite plus frais. Et l'ambiance est moins bruyante. Moins étouffante. Il a de quoi se sentir mieux, maintenant.

Looking like Jusque là, la soirée se passe à merveille. J’ai fait la rencontre de ce que je pourrais appeler une princesse. Elle est tellement belle et cette façon qu’elle a de tourner sur elle-même. Je ne peux pas vraiment en douter, c’est une princesse et c’est la première que j’ai la chance de rencontrer. Elle rit et c’est une bouffée d’air frais. Qu’est-ce qui me rend aussi fleur bleue ? L’alcool ? L’ambiance ? Ella ? Ma main se glisse dans la sienne alors que je me suis rapproché et j’ai l’impression que pendant une seconde, je la surprends un peu par ce geste mais qu’elle est vite rassurée puisque c’est moi. Elle n’a pas à me craindre, beaucoup me critique sur mon mauvais caractère mais je ne suis pas un monstre, je ne ferais jamais de mal à la jeune femme et je pense qu’elle le sait, qu’elle le sent. Elle se sent en sécurité avec moi et je suis content qu’elle sache que je ne suis pas un danger. Et je ne le serais jamais.

Elle accepte avec un grand sourire et je ris doucement, amusé par son clin d’œil. Faire rire Kwang Min, c’est plutôt rare. Je n’ai pas du tout le rire facile, le sourire non plus mais il faut croire que la princesse à des pouvoirs magiques sur moi. Elle m’entraîne derrière elle et je la laisse nous guider un peu plus loin de la foule, là où l’air est plus respirable, là où il fait moins chaud. Quand je danse, il vaut mieux que j’ai chaud, sinon ça signifie que je ne danse pas bien, avec trop peu d’énergie. Je suis de ceux dont le but en soirée est de se défouler et brûler toute l’énergie qu’il reste. Mais parfois, cette technique fait que l’on a besoin de prendre l’air comme c’est le cas maintenant. Ma peau luit doucement à la lumière presqu’aveuglante des spots qui éclairent la piste de danse, je pourrais presque ressembler à un vampire. Ce qui est pratique chez une idole, c’est que même lorsque l’on transpire, on reste beau et sexy. Je ne me vante pas en disant cela mais faisant attention à mon physique –surtout en présence d’une princesse, je veux ressembler à un prince digne de ce nom.

-Ça fait du bien de respirer un peu, non ? Tu veux quelque chose à boire ?

Je la regarde avec un sourire protecteur et mes doigts remettent ses mèches en place avec douceur comme elle a été décoiffée par notre temps passé sur la piste de danse. Je ris un peu alors qu’elle est mignonne, décoiffée ainsi mais reste tout aussi belle. Je tais cette pensée, je m’emballe encore alors que l’on vient à peine de se rencontrer. Je suis simplement impressionné par la beauté de la mannequin alors que comme elle l’a souligné un peu plus tôt tous les mannequins sont censés être particulièrement beaux. Je me pose alors une question dont la réponse pourrait m’en apporter bien d’autres et me dire si mes craintes sur la façon dont elle me voit sont fondées ou pas.

-Dis-moi, Ella, tu as un bias dans Zeus ?

Dress ~ Il est vrai que cela faisait du bien de prendre l'air. L'air est pur et rafraîchissant. Je souffle en souriant, tout en profitant de ce doux moment frais. Je m'étire un peu, comme pour me débloquer le dos et regarde ensuite mon partenaire de soirée. Il semble apprécier cet instant, également. Il me propose même à boire mais je décline gentiment, en précisant que je prendrais très certainement un verre un peu plus tard.

Tout en le regardant, des tas de questions me viennent en tête. Mais j'hésite à lui poser. Il se pourrait qu'il n'apprécie pas si je l'assomme d'un, véritable, interrogatoire. Alors je me retiens en me pinçant légèrement la lèvre inférieure. Pourtant, en vraie fan que je suis, la curiosité me démange. Tellement de personnes profiteraient de ce moment pour avoir un autographe, une photo ou même un baiser. Baiser que je lui ai déjà donné, en plus. Sur la joue, certes, mais c'était un baiser tout de même ! J'espérais juste que cela n'allait pas me créer des ennuis. J'ai besoin de popularité pas de clashs avec des célébrités. Encore moins avec un membre des Zeus

Kwang Min paraissait gentil, en tout cas. Il était tendre et bienveillant avec moi. Cela me surprenait de plus en plus et j'espérais ne pas tomber dans le piège. Mais comment se méfier devant un visage pareil ?
C'est alors qu'il me pose une question. Une question qui me surprend au plus haut point. Mais qui m'amuse aussi. Il veut connaître le nom de mon bias. Il ne va pas être déçu. Ou peut-être que si. Voyons voir.

- Mon bias, hein ? Je suis une fan inconditionnelle d'Arès. À la base, je suis Zeus uniquement pour lui !

Je ris doucement après avoir répondu. Je le regarde avec un air assez malicieux et souris en coin. Je suis sincère mais j'attends de voir la réaction qu'il aura. Espérait-il que ce soit lui ? Cette pensée me fit réfléchir et je me sentis mal à l'aise, tout à coup. Je dois me rattraper...

- Enfin, je vous aime tous ! J'ai appris à aimer tous les membres, après. Vous êtes tous beaux. De bons chanteurs et de bons danseurs. Vous êtes tous au top quoi ! Mais je dois t'avouer que j'ai une petite préférence pour Arès. Il est tellement incroyable !

Je ris de nouveau et fis le signe de petit avec mes doigts. Pour qu'il comprenne que c'est seulement une petite préférence. Pourvu qu'il ne le prenne pas mal. Mais je déteste mentir alors lui dire que c'est lui alors que non... Très peu pour moi.

Looking like La curiosité est un vilain défaut et elle n’amène pas toujours les réponses attendues. Mais ce que je me demande maintenant, c’est quelle est la réponse que j’attends de la part de la jeune femme ? Aurais-je envie d’être son bias ? Ou justement pas ? Si je ne le suis pas, peut-être est-elle déçue que ce soit moi qu’elle croise et pas son favori du groupe. Malgré que l’on soit éloigné de la foule, je me sens à nouveau oppressé, étouffé par des questions qui tournent dans ma tête au point de m’offrir un léger mal de crâne. Je la regarde, presqu’anxieux mais je ne le montre pas, pour ne pas gâcher l’ambiance mais je regrette déjà d’avoir posé cette question. Enfin c’est ce que je pensais, jusqu’à ce que je lise sur ses lèvres la réponse tant appréhendée. Arès. Notre leader. Mon sourire vacille un peu, mes sourcils se froncent mais je détourne le regard dans la jeune femme pour détendre mes traits endurcis par la nouvelle. Elle ne suit Zeus que pour lui ? Caden, Kwang Jin et moi sommes juste là pour décorer alors ? Je prends sa réponse un peu mal, je ne m’attendais pas à ce qu’elle aille jusqu’à dire qu’elle ne nous suit que pour notre leader. Il est très apprécié, j’aurais pu me douter qu’elle le choisirait comme bias, Kwang Jin et moi sommes difficiles à différencier, ce qui fait que même si nous sommes la particularité du groupe, nous ne sommes pas souvent choisi comme bias. Je continue de fixer un point au loin pour ne pas voir son petit sourire malicieux, peut-être qu’elle ne se rend pas compte que ça fait mal, que c’est douloureux, que c’est comme si elle me disait que s’il n’y avait qu’Alec, ça ne serait pas si différent. Je ne pense pas qu’elle me disait ça pour me blesser mais c’est ce qu’il s’est passé et je reste silencieux, le visage plus fermé qu’avant.

Mais elle fait pire que cela, elle ne s’arrête pas et je fronce les sourcils avant de la regarder de façon plus distante qu’avant. Elle essaye de se rattraper en nous vantant tous et je force un sourire en hochant simplement la tête. Je n’ai pas spécialement envie de répondre mais si je ne le fais pas, elle va se douter que les mots qu’elle a prononcés m’ont blessé. Je suis un peu jaloux, peut-être que j’aurais préféré que ce soit moi pour ne pas penser qu’elle est déçue de m’avoir croisé moi et pas notre leader mais ce qui est plus douloureux, c’est d’entendre qu’elle nous suit à la base simplement pour voir Arès. À côté de tout cela, j’ai la sensation plus forte à présent que si elle passe une bonne soirée c’est uniquement parce que je suis une idole qui fait partie d’un groupe qu’elle aime… L’amertume se lit sur mes traits et je laisse un silence peu agréable s’immiscer entre nous. J’ai dû mal à jouer le rôle d’Hermès alors que je pensais pouvoir être Kwang Min mais j’essaye toujours et lui fais le sourire que j’ai l’habitude de faire quand je suis avec des fans.

-Nous allons bientôt faire notre premier fanmeeting, tu pourrais y venir, ça te permettrait de rencontrer Arès !

Dress ~ Au vu de sa réaction, j'ai bien compris qu'il y avait un problème. Il a sans doute mal pris mon avis. Et je le comprends. J'ai été un peu trop directe dans ma réponse mais, au moins, j'ai été sincère. Et c'est tout ce qui compte, non ? Je le regarde s'éloigner de moi, non pas physiquement mais mentalement. Il semble vexé. Déçu. Je ne sais pas. Mais quelque chose a changé dans son comportement. Il me semble bien plus froid. Comme si le Kwang Min des rumeurs se trouvait, tout à coup, face à moi. Je soupire puis regarde un instant mes doigts. Comment pourrais-je lui expliquer la raison d'une telle réponse ? Comment lui dire que si Ares me plaît tant c'est simplement parce qu'il me fait penser à mon premier amour ? Ils se ressemblent tellement. Je ne peux pas lui dire ça. Je ne peux pas lui expliquer tout ça. Il n'en aurait rien à faire. Et puis, c'est ma vie privée. Cela ne le regarde pas. Qu'il soit idole ou non.

Je le regarde de nouveau et cherche un moyen de faire revenir le Kwang Min que j'appréciais jusqu'à maintenant. Peut-être est-il parti. Définitivement. J'ai, peut-être, casser quelque chose entre nous. Ce serait bien ma veine. Pour une fois que je croise un homme responsable et respectueux ici. Il faut que j'ouvre ma bouche et que je sois tellement franche qu'il finisse par se braquer. Je pensais pourtant que la franchise était la clé pour créer de solides relations avec toute personne. Il faut croire qu'avec lui, ce n'est pas le cas. À moins que son éloignement soit dû à autre chose. Mais quoi ? De la jalousie ? Impossible. Pourquoi serait-il jaloux ? Il n'y a aucune raison de l'être. Car, après tout, si Ares est mon bias c'est simplement par pur fantasme. Pas de quoi se vanter, donc. Devrais-je lui dire ? Non.

- Un fanmeeting ? Très peu pour moi, mais merci de l'invitation. Je n'ai pas vraiment le temps pour ce genre de loisirs et puis pour être honnête, je n'ai pas très envie de rencontrer ton leader !

Je lui souris, doucement. Sans doute qu'il ne comprendra pas cette phrase. Je lui annonce le nom du membre qui me plaît le plus mais je lui dis ensuite que je ne souhaite, en aucun cas, le rencontrer. Je l'avoue. C'est étrange. Mais je suis ainsi. Je suis moi. Vraie et franche. Que cela plaise ou non. Compliquée à cerner, aussi, au début.

- Je t'ai vexé, n'est ce pas ? Je suis désolée. Ce n'était pas du tout mon intention. J'ai tendance à être un peu trop franche et directe dans mes propos sans penser aux conséquences. Pourrais-tu me pardonner et redevenir le joyeux garçon que tu étais ?

Je me pince la lèvre, anxieuse. Je passais une excellente soirée et j'avais peur d'avoir tout gaché. J'avais peur qu'il m'en veuille et qu'il décide de partir, me laissant seule. Ce dont je redoute le plus. Je ne veux pas me retrouver seule. Pas encore. Alors que la soirée s'annonçait si bien. Je dois rattraper le coup. Je n'ai pas le choix.

- Dis moi ce que je dois faire ou dire pour me faire pardonner ? Je suis prête à tout. Bon, par contre n'exagère pas trop non plus, hein. Je suis peut-être fan de ton groupe mais je ne suis pas là en tant que fan ce soir. Alors agissons comme un homme et une femme qui viennent de se rencontrer et n'ais pas peur de me lancer n'importe quel défi !

J'espérais qu'une telle proposition apaiserait l'atmosphère mais tout dépendra de lui, en fin de compte. Je n'ai plus qu'à croiser les doigts.

Looking like Blessé, je pense que l’amitié commencée ce soir en rencontrant la demoiselle est déjà terminée. Je n’ai pas passé beaucoup de temps avec elle mais je reste tout de même sur une déception. Peut-être que je me suis emballé un peu trop parce qu’elle faisait ressortir des ténèbres en moi un soleil alors que je pensais que seul mon jumeau en était capable. Pourtant, j’ai trop vite oublié que les gens savent aussi bien rassurer qu’ils savent blesser. Je ne sais pas si elle s’en est rendue compte, j’ai mis par automatisme une distance non pas physique mais mentale entre nous, ainsi je pense ne pas être blessé une nouvelle fois. Je dois m’en prendre à moi-même, je suis celui qui a été curieux et qui a posé une question dont la réponse ne pouvait que lui faire du mal. Je ne la regarde alors plus, éloigné, protégé par cette carapace qui a attiré toutes les rumeurs et qui leurs donne parfois raison. C’est cette carapace qui en a blessé plus d’un pour me protéger moi, ce monstre égoïste et impoli que tout le monde voit sans chercher plus loin, sans chercher à enlever cette protection faite d’épines. Ella avait réussi à m’en séparer aussi facilement qu’elle me l’a remise et je regarde du coin de l’œil la demoiselle qui brise mes protections et joue avec elle alors que je ne la connais que depuis ce soir. Le Kwang Min qu’elle a à présent face à elle, celui recouvert à nouveau de cette détestable armure, c’est aussi celui qui fait semblant d’être agréable, celui que l’on appelle Hermès et c’est celui-là qui propose un fanmeeting à la jeune femme.

À nouveau, elle parvient à briser mon armure, à la fissurer légèrement par une réponse inattendue. À nouveau, je la regarde. À nouveau, j’ancre mon regard dans le sien –si bleu- et écoute ses paroles qui refusent catégoriquement de rencontrer celui qu’elle a appelé bias il y a un instant. Je penche la tête, ayant du mal à la cerner, à comprendre ce que cache chacune de ses phrases. Elle sourit, comme si sa réponse était d’une logique implacable alors que c’est tout le contraire. Je ne la comprends pas et ça ne me donne qu’une envie : apprendre à la comprendre mais me laissera-t-elle faire ? Pas si je porte cette armure. Je la regarde longuement en soufflant une réponse à peine audible et je ne détourne mes yeux des siens que parce que cela devait sembler étrange que je la fixe ainsi.

-Je vois… Tu préfères l’admirer de loin…

Ella. Elle me cerne avec une facilité qui me déconcerte. Elle comprend ce que j’essaye pourtant de cacher. Elle veut connaître cette partie de moi que je ne montre pourtant pas. Elle en vient même à s’excuser d’être elle-même, d’être cette Ella qui est différente de toutes les autres. Elle me demande même de la pardonner, elle me demande même de retirer mon armure pour être à nouveau celui qu’elle connaît, celui qu’elle a rencontré. Ella. Elle n’a pas besoin de demander, ce qu’elle veut de moi, elle l’obtient si facilement et moi-même ne parviens pas à comprendre ce qu’il m’arrive. Elle me parle et comme si mon armure n’était que de la cire et ses mots du feu, elle la fait fondre si facilement. Je suis de nouveau pris au dépourvu par cette jeune femme qui est simplement elle-même, qui est simplement fidèle à qui elle est et qui reste tellement mystérieuse derrière sa franchise. Mes lèvres toujours pincées dans une ligne droite, je ne la quitte à présent plus des yeux et, par méfiance, je reste silencieux. J’aimerais lui sourire à nouveau et terminer de briser cette protection en éclat pour pouvoir être à nouveau ce garçon joyeux, celui qu’elle apprécie. Si je me pensais être pris au dépourvu, je ne suis pas au bout de mes peines puisque la demoiselle me propose de faire ce que je veux pour que je lui pardonne.

Mais ce ne sont pas ces mots-là qui finissent de faire éclater en millier de morceaux ma carapace, c’est ce qui suit. Elle n’est pas là en tant que fan mais en tant qu’une jeune femme que je viens de rencontrer. Les commissures de mes lèvres se soulèvent dans un sourire disparu un peu plus tôt. Je me trompais, si je suis en face d’elle et elle en face de moi, ce n’est pas par intérêt, pas parce que je suis célèbre, pas parce qu’elle m’admire. Je me sens à ce moment-là extraordinairement normal, je suis comme n’importe quel autre homme présent à part peut-être que je suis le seul chanceux à être avec Ella. Je pourrais lui dire que c’est tout oublié, qu’elle n’a pas besoin de recevoir de défi pour se faire pardonner mais la tentation est trop forte et mon caractère joueur fait surface. Je lève un peu les yeux au ciel en réfléchissant à ce que je pourrais lui faire « subir » pour qu’elle se faire pardonner ce qui est pourtant déjà oublié. Un sourire malicieux naît sur mes traits et je la regarde avec une étincelle amusée dans le regard.

-J’accepte de te pardonner mais à deux conditions ! La première, je veux que tu me donnes ton numéro de téléphone.

Ce n’est pas une technique de drague foireuse, c’est une façon de pouvoir garder contact avec elle, un contact que je ne veux pas perdre même après la fin de la soirée. Je veux pouvoir lui envoyer un message en rentrant ou demain, avoir une réponse et que cette nuit ne prenne jamais vraiment fin puisqu’elle continuerait tant que l’on continue de se parler. Je suis sûr qu’elle va accepter ou peut-être est-ce juste de l’espoir ? Je n’en ai aucune idée et je n’ai pas envie de m’attarder sur ce sentiment, je veux d’abord lui dire la deuxième condition avec une idée inoffensive mais particulièrement brillante derrière la tête.

-Et la deuxième, c’est ta confiance. Je veux qu’après la soirée, tu me suives quelque part les yeux bandés et sans poser de questions ! Est-ce que tu es prête à accepter ça ?

Dress ~ Lorsqu’on traverse un moment difficile, il suffit parfois de pas grand chose pour retrouver la sérénité. Les paroles réconfortantes de ma mère m'aident à retrouver un peu de courage et me remettre dans le sens de la marche. Il résume à la fois mes difficultés passées, mes challenges du moment, et je l’espère, mes réussites du futur. Et je veille à suivre son exemple et ses conseils pour réussir dans mes rencontres et relations humaines.

Vous pouvez avoir des défauts, être anxieux et toujours en colère, mais n’oubliez pas que votre vie est la plus grande entreprise au monde. Seulement vous pouvez l’empêcher d’échouer. Beaucoup vous apprécient, vous admirent et vous aiment. Rappelez-vous qu’être heureux ce n’est pas avoir un ciel sans tempête, une route sans accidents, un travail sans fatigue, des relations sans déceptions.
Être heureux c’est trouver la force dans le pardon, l’espoir dans les batailles, la sécurité dans les moments de peur, l’amour dans la discorde. Ce n’est pas seulement de goûter au sourire, mais aussi de réfléchir à la tristesse. Ce n’est pas seulement pour célébrer les succès, mais pour apprendre les leçons des échecs. Ce n’est pas seulement de se sentir heureux avec les applaudissements, mais d’être heureux dans l’anonymat.
Être heureux n’est pas une fatalité du destin, mais une réussite pour ceux qui peuvent voyager en eux-mêmes. Être heureux c’est arrêter de devenir une victime et devenir l’auteur de votre destin. C’est traverser les déserts pour pouvoir encore trouver une oasis au fond de notre âme. C’est pour remercier Dieu pour chaque matin, pour le miracle de la vie.
Être heureux ne craint pas tes propres sentiments. C’est pouvoir parler de vous. C’est avoir le courage d’entendre un «non». La confiance est à l’affût des critiques, même si elles ne sont pas justifiées. C’est d’embrasser vos enfants, de choyer vos parents, de vivre des moments poétiques avec des amis, même s’ils nous blessent.
Être heureux c’est laisser vivre la créature qui vit dans chacun d’entre nous, libre, joyeuse et simple. Il faut avoir la maturité pour pouvoir dire: «J’ai fais des erreurs». C’est avoir le courage de dire « Je suis désolée ». C’est d’avoir la sensibilité de dire « J’ai besoin de toi ». C’est avoir la capacité de dire « Je t’aime ».

Que votre vie devienne un jardin d’opportunités pour le bonheur … Au printemps, un amoureux de la joie. En hiver, un amoureux de la sagesse. Et lorsque vous faites une erreur, recommencez. Car seulement alors, vous serez amoureux de la vie. Vous constaterez que le fait d’être heureux n’est pas d’avoir une vie parfaite. Mais utilisez les larmes pour irriguer la tolérance. Utilisez vos pertes pour raffermir la patience. Utilisez vos erreurs pour sculpter la sérénité. Utilisez la douleur comme plâtre du plaisir. Utilisez les obstacles pour ouvrir les fenêtres d’intelligence.
Ne jamais abandonner … Ne jamais abandonner les gens qui vous aiment. Ne jamais abandonner le bonheur, car la vie est une manifestation incroyable.

Et aussi incroyable, ou étrange, que cela puisse paraître ces mots me parlent, maintenant. Pour le moment présent. Pour ce début de relation que je suis en train de créer avec Kwang Min. Et portée par toute cette énergie et cette positivité, je réponds à mon interlocuteur sans réfléchir aux conséquences de mes paroles.

- Je suis prête à accepter ces deux conditions. Avec grand plaisir, même ! Je te suivrais jusqu'au bout du monde, même en ayant les yeux bandés, si cela suffit à ce que tu me pardonnes !

Je lui souris, avec sincérité, avant de tendre ma main. Je le regarde, légèrement amusée par la situation.

- Donne moi ton téléphone, je vais y enregistrer mon numéro !

Looking like Là où il y a de la pénombre, il doit y avoir une part de lumière. Là où il y a de la rancune, derrière se cache une blessure aussi infime soit-elle. La balance entre le bien et le mal ne tombe pas toujours que d’un côté. Tout est une question d’équilibre, de juste milieu que nous cherchons tous à trouver en nous. Pour certains, l’équilibre est inné, il fait partie de vous et permet cette plénitude, cette sérénité, cette facilité à être avec les autres sans haut et bas flagrants. D’autres non pas cette chance, eux n’ont pas cette équilibre, ils ont en eux cette même balance qui pourtant ne cesse de vaciller, tantôt vers le mal, tantôt vers le bien et il suffit d’un souffle pour qu’elle passe du bien au mal ou du mal au bien. C’est comme ça que je suis, un mot et je me referme comme une huître, un sourire et je m’ouvre à nouveau m’est pas complètement.

Mais face à Ella, c’est bel et bien différent parce qu’elle est parvient à m’ouvrir bien plus que d’habitude. Je m’étais à nouveau penché vers le côté du mal mais quand elle m’a souri, qu’elle s’est excusée et qu’elle a tenté de détendre l’atmosphère, le bien est revenu. Qui est-elle ? Je ne parviens décidemment pas à le savoir même si ce n’est pas l’envie qui me manque. Elle m’a proposé de lui lancer un défi et des idées me sont directement venues en tête, beaucoup d’idées. Certaines ne sont pas sérieuses, d’autres le sont trop et je fais rapidement mon choix en espérant que ça lui plaira. Elle me sourit alors et je sais déjà qu’elle va accepter avant même qu’elle ne prononce un mot. Elle ne refuse effectivement pas et semble même le prendre très bien. Je ris légèrement face à sa réplique et si je le pouvais, je n’hésiterais pas à l’emmener au bout du monde, l’idée me plaît même si je ne cacherais pas ses beaux yeux si je le faisais. Je sors mon téléphone de ma poche comme elle tend la main et je souris en coin, amusé par la situation autant qu’elle semble l’air.

-J’espère bien que tu es prête ! Même si je suis certain que tu ne me décevras pas dans ce qui t’attends.

Je lui fais un clin d’œil alors que je me réjouis également de voir comment elle réagira face à l’endroit où je vais l’emmener. Je la regarde longuement, peut-être avec trop d’insistance mais je ne peux pas m’en empêcher. Je me fais à nouveau la remarque qu’elle a des yeux magnifiques mais ce serait étrange de le dire à voix haute, c’est pour cela que je me tais et qu’au lieu de ça, je prends sa main pour l’attirer avec un grand sourire vers la piste quittée un peu plus tôt.

-Je crois qu’il est temps d’y retourner !