lunettes, piercings, coiffé décoiffé, mode, chinois, drôle d'accent, crise d'adolescence, sourire, chubby cheeks, enfant, trop d'accessoires, le rose, le soju, les bougies, l'encens, les cimetières, les promenades au bord de la rivière, les chiens, les tortues, les étoiles, les marchés, late night snacks, les rires, les pique-niques, les fleurs de cerisier, les voeux, les blagues idiotes, le vélo, les grands-mères, l'hortensia, les tournesols, les fraises, les cerises, le sens de l'humour, le feu, les sucreries, le thé, le bruit, les gens, le sac trop lourd sur ton dos, les cahiers éparpillées, les repas jamais terminés, les baskets sans lacets, le porte-bonheur accroché, les carillons, les lettres, les chiffons, les peluches, les morceaux de papiers, les stylos, la pluie, la chaleur, le riz, les temples, les clémentines, les chemises, la soie, le velours, les lapins, les patates douces, les voyages, les rêves, le ciel, l'avion, les oiseaux, l'impossible.

insolent, c'est ce que dit souvent maman. c'est parce qu'elle ne comprend pas, c'est parce que tu as besoin de t'exprimer parfois, parce que tu ne veux pas toujours dire oui alors tu hausses le ton. Ce n'est pas que tu es un mauvais garçon, tu es un peu secoué, un peu jeune, peut-être que tu n'es pas assez reconnaissant aussi. Mais que peux-tu ? Les mots distraits te font battre le coeur et tu as besoin toi aussi de dire des choses et tes paroles en colère se transforme en des doigts sur tes joues -tu l'auras cherché.
Puérile, c'est comme ça qu'on parle des enfants comme toi qui ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont, qui ne comprennent pas le monde des grands, qui en veulent toujours plus, qui ne sont jamais content. C'est ce que papa dit souvent, vous savez, il le dit sans cesse -quand deviendras-tu grand ? mais tu ne veux pas grandir, tu ne veux pas être comme eux, tu ne veux pas souffrir.
Mauvais joueur, ce sont les autres qui le disent quand tu balances les cartes sur table, fais valser les quelques pions ou quand ils peuvent t'entendre protester -comment ça, moi?. Tu ne sais pas jouer parce que tu n'aimes pas perdre -tu as besoin de gagner, sinon, peut-être que ton égo en prend un coup, peut-être que ta confiance s'écroule et peut-être n'a-t-elle jamais réellement existé.
Distrait, c'est ce que tes professeurs disaient: aucun intérêt. voilà ton regard par la fenêtre s'égarer sur les buildings, voilà tes yeux qui se ferment parfois, tes pensées qui se noient et c'est un ouragan dans ta tête, et c'est la fête. Tu ne fais pas attention à ton entourage -à quoi bon ? Font-ils attention à toi ? Alors pourquoi ferais-tu cet effort pour rien ? tu ne comprends pas.
Désordonné, il n'y a personne pour en parler mais le stylo planté parfois dans ton pieds te faire comprendre qu'il serait peut-être temps de ranger. Les feuilles perdues, les papiers oubliés, le porte-monnaie égaré, les clefs envolées, les courses abandonnées, toutes ces choses auxquelles tu aurais pu penser mais que tu n'as laissé on ne sait où, on ne sait pourquoi, flemme dis-tu parfois mais ce n'est jamais vraiment la raison.
Opportuniste, tu tiens ça de ton père diraient-ils tous à te voir comme ça; quand quelque chose de bien vient vers toi, tu ne le laisses pas passer. Il vaut mieux essayer et tomber que de ne jamais rien faire, n'est-ce pas ? Alors toi, tu essayes, tu te dis que ça peut toujours servir, que tu pourras en faire quelque chose de toutes ces choses que tu attrapes du bout des doigts, mais tu ne sais pas vraiment, en fait.
Susceptible, et tu voudrais qu'on arrête de se moquer de toi, et tu voudrais qu'ils arrêtent de dire des choses que tu ne trouves pas drôle et tu voudrais les entendre parler d'autre chose que de ta petite taille ou de ta tête d'enfant. A quoi bon sans cesse rigoler aux dépends des autres -à tes dépends, parce que les autres, tu t'en fous.
Instable, maman dit souvent à la voisine que c'est parce que tu as été secoué quand tu étais petit -elle ne connait pas vraiment le mot, mais ce qu'elle veut dire, c'est que tu en as vécu beaucoup -toi, tu as oublié. Elle blâme le déménagement, le changement d'environnement, le changement d'amis, l'absence de ton père, son incapacité. elle blâme les autres mais jamais elle ne dira que tu es le problème, que tout vient de toi. Elle te rassure, doucement, tu as le droit d'être en colère, tu as le droit d'être triste et heureux, tu as le droit de pleurer quand ça ne va pas et la voilà prête à recevoir les bleus de tes émotions.
Délicat, quand on te voit pour la première fois, sans savoir. Dans tes mouvements quand tu tournes la page de tes livres, quand tu passes une main dans tes cheveux, quand tu fais tes lacets. On ne sait vraiment comment l'interpréter, la façon dont tu te tiens, dont tu ris, dont tes doigts glissent devant tes lèvres lorsque tu rigoles, le coin de tes yeux qui se referment doucement, cette façon que tu as de te rouler en boule sur ton lit, de te faire petit sur une chaise. C'est ce genre de choses-là qui font oublier le rester.
Expressif, ton visage qui s'illumine quand tu apprécies quelque chose, qui se fâche quand tu n'es pas content, tes sourcils qui se froncent doucement ou peut-être ton regard plein de larmes; tu es facile à comprendre, facile à lire -un livre ouvert disent-ils et tu détestes ça, tu détestes qu'on sache ce que tu ressens parce que c'est une façon de savoir ce que tu penses et voilà que ton coeur s'emballe parce que tu n'aimes pas les gens qui font semblant de comprendre, ceux qui disent je sais alors qu'ils ne savent rien, soupir.