les propos de la jeune femme sont cohérents. la fatigue émotionnelle peut nous pousser à ronfler jusqu'au petit matin. marcher à faible allure, être entouré de milliers de personnes, tous ces points risquent de me pousser vers mon lit bien plus rapidement qu'à temps normal. c'est à se demander si cette pause repas est nécessaire pour pouvoir nous permettre de rejoindre le dortoir des sangos. mais il est vrai que celle-ci aurait pu être plus satisfaisante si j'avais fini ma course dans un restaurant au lieu dans une supérette comme on en voit partout dans ce pays. j'échappe un rire quand elle évoque sa mère. cette façon de penser est plutôt optimiste et agréable. après tout, nous n'avons pas besoin de nous sentir vieux à cause des diktats de la société. nous pouvons nous amuser comme des enfants même quand on approche du siècle. enfin, si nous avons la capacité de le faire. j'aimerais clairement pouvoir vivre aussi longtemps mais à condition d'être en bonne santé. je ne souhaiterais pas devenir le fardeau de quelqu'un, et encore moins être mon propre fardeau. j'apprécie tout la vie et la liberté pour passer ma vie dans ma maison, en attendant qu'une faucheuse décide finalement de faire son travail. " en même temps, entre ce petit sandwich et un barbecue... crois-moi, tu m'as mis l'eau à la bouche... " ça laisse rêveur, terriblement rêveur. d'ailleurs, je suis comme victime d'un moment d'absence. " une viande bien fondante dans la bouche... grillé mais juste à point. j'ai faim. "

Tes yeux se portent à nouveau sur la foule qui passe. Le temps de votre petite pause, et voilà que vous pouviez apercevoir la fin de la marche arriver à votre niveau. De voir toutes ces personnes réunies autour d’une même célébration, ça fait toujours quelque chose. Comme un regain d’espoir en l’humanité et en ce monde. Il n’y a pas que de mauvaises choses qui arrivent. Parfois, même beaucoup plus souvent qu’on le pense, de bonnes choses se passent aussi, et elles méritent toutes d’être fêtées. Grands ou petits évènements. Ils ont tous leur importance. Mais de pouvoir participer à quelque chose d’aussi inédit, ce n’est pas donné à tout le monde. C’est un jour qui se grave de lui-même dans les mémoires. Une victoire qu’on célèbre avec joie. Et de pouvoir la partager avec les autres, c’est ce qui compte le plus. Tu te souviendras de cette journée sûrement pour le restant de ta vie. De cette marche, de ces gens et de leur énergie communicative, et surtout de ta rencontre avec Théo. Ce compatriote Sango avec qui tu échanges si facilement des rires. Tu l’observes prendre un air rêveur quand tu évoques un barbecue, et tu peux pas t’empêcher de rire encore en le voyant. « Woah tu me ferais presque de la peine à t’entendre… » Que tu te moques gentiment avant de piocher encore dans les M&M’s. Puis tu prends une profonde inspiration avant de te lever, sourire malicieux au visage. Ta décision est prise. « Aller viens, on va aller se le faire ce barbecue, une journée comme ça, ça vaut le coup de le fêter dignement non ? » Après tout pourquoi pas ? Autant se faire plaisir. Tu récupères les déchets sur la table et t’en vas les jeter dans la poubelle la plus proche avant de revenir prendre ta guitare. « On a qu’à repasser au dortoir, comme ça je pose mon étui, et on pourra même embarquer d’autres Sango avec nous si y a des intéressés, t’en dis quoi ? » T’as ton air confiant. Rien n’y personne ne pourra t’empêcher d’aller manger ce barbecue aujourd’hui, Dieu t’en est témoin !

Si le jeune homme tente de contrôler sa consommation de viande, il a encore beaucoup d'efforts à faire pour atteindre cet objectif. En effet, évoquer un barbecue en sa présence ne peut pas l'inciter à rester sain d'esprit. Sa gourmandise et ses envies font que le français perd aussitôt la tête. Il imagine un morceau de porc dans sa bouche, en train de fondre sous son palais. L'image n'est pas la plus glamour, ni la plus belle mais cela manque de le faire saliver. Ce n'est pas la poche de bonbons de sa camarade qui risque de combler ses attentes. Alors, il soupire bien qu'il accepte sa proposition. Il tente de calmer sa faim en piochant dans le paquet. Théo n'a pas assez mangé et ce n'est pas les biscuits ou autres cochonneries de cette supérette qui va régler ses affaires. Eun Mi a dû le comprendre vu son discours. Aussitôt dit, aussitôt fait ? Un grand sourire se dessine sur ses lèvres, prouvant que la demoiselle ne sera pas en mesure de changer d'avis. Le jeune homme n'aurait pas d'autres possibilités que de la tuer si elle osait commettre l'impensable. " Oui oui !!! T'as bien raison ! " Il la regarde jeter les affaires à la poubelle avant de se lever à son tour. " Pourquoi pas ! Le temps qu'on arrive, j'espère qu'ils n'auront pas tous mangé... Sinon, tant pis. Il y en aura plus pour moi. " Finalement, ils ont plus pris un goûter qu'un dîner. " Mais si tu as déjà des personnes en tête, tu peux leur envoyer un petit message pour les prévenir. On risque de faire chou blanc, sinon. " Théo ne s'en préoccupe pas mais peut-être que la jeune femme souhaite embarquer quelques amis. Sociable comme il l'est, l'étudiant ne va pas s'ennuyer pour autant. Il est difficile de le contrarier en réalité. Une nouvelle fois, il ouvre la voie et se dirige donc vers la station de métro la plus proche. " Si tu poses ta guitare au dortoir, ça veut dire qu'on aura pas notre concert plus tard? Aish... Quel dommage ! " dit-il en plaisantant.