la réponse de wei fit pétiller les yeux de hojin quelques secondes, laissant même un sourire rêveur sur ses lèvres. elle aussi, elle voulait une famille nombreuse et être maman plus que tout au monde. avoir vécu dans une famille de cinq enfants, en étant la plus vieille lui avait donné le goût du contact des enfants. jiho et elle n’avaient pas assez d’écart pour qu’elle se soit occupée de lui comme une maman l’aurait fait. mais avec jitae, taeyi et yijin, elle avait pu le faire puisqu’ils avaient pas mal d’écart. ça lui avait toujours plu et elle voulait continuer de le faire avec une grande famille. « je vais pas le faire alors. je pense à la future maman. ce serait dommage de la priver de ça. » elle se dit qu’il serait un parfait papa parce qu’il était doux et à l’écoute. il avait compris qu’elle n’était pas à l’aise avec les gens et il respectait son espace vital. même quand il lui donne la feuille pour qu’elle dessine, il ne s’approche pas de trop. cependant, elle ne peut pas s’empêcher de le fusiller légèrement du regard. « ne te moque pas. même ma petite sœur de dix ans est plus douée que moi. » pourtant, elle accepte la feuille et commence à le dessiner en essayant de ne pas le rendre trop moche. elle n’a pas son talent et ça ne ressemble pas à grand-chose. les proportions, elle ne connait pas. pas plus que la profondeur. elle grimace devant l’horreur qu’elle produit tout en lui parlant de ses études. « je sais pas vraiment. le droit m’a toujours attiré parce que j’étais fan de séries américaines où y avait du droit dedans. et international, parce que je veux faire quelque chose qui me permette de bouger. j’aime aussi énormément les langues donc je me dis que ça pourrait être un bon compromis. » c’est vrai qu’elle aurait pu faire du droit pénal, ou même du droit civil mais elle s’était tournée vers le droit international à cause de son amour des langues. hojin laisse un soupir s’échapper de ses lèvres alors qu’elle fixe wei. il a l’air d’être comme elle, de ne pas se penser beau. pourtant, elle le trouve beau et attirant. il y a quelque chose chez lui qui lui inspire confiance. elle ne se rend pas compte mais elle se laisse aller de plus en plus avec lui. elle l’observe, ses yeux fixant ce sourire qu’elle trouve charmant et attrape le cahier avec son portrait. elle ouvre de grands yeux étonnés par ce qu’elle voit. « wahou. » c’est tout ce qu’elle trouve à dire alors que son regard passe du dessin à wei, la bouche ouverte à cause de l’étonnement. « t’es doué. genre vraiment doué. faut que tu continues. » elle jette un coup d’œil au sien et le froisse alors, le mettant dans sa poche. « je peux pas te montrer ça. c’est affreux. »

Ce regard pétillant, ce sourire rêveur, rien n'échappa aux yeux du Meng. Il venait simplement de comprendre que la jeune femme ressentait la même chose que lui. Elle aussi voulait une famille. Nombreuse, il n'en savait rien. Mais en tout cas, elle voulait en former une. Mais il ne lui poserait pas la question aujourd'hui, Wei était curieux mais il savait ou était sa place. « Merci de penser à elle...mais je suis sûre qu'elle râlera en m'ayant comme mari ! » Il haussa des épaules, amusé. « Tu penses que si je lui propose de dessiner sa robe de mariée elle acceptera ? Quoique...voir la robe avant, ça porte malheur non ? » Il secoua la tête, amusé et surtout désolé pour ses idées qui partaient dans tous les sens.
Son sourire s'élargit en voyant qu'elle prenait ses aises, tellement qu'elle le fusilla du regard. Il leva les mains en l'air, signe qu'il était innocent. « Je ne jugerais pas ! Je le promets ! Mais je devrais peut-être plutôt voir la petite sœur alors... » plaisanta-t-il.
La discussion allait de bon train et Wei écoutait avec attention ce qu'elle lui expliquait. Effectivement, son choix de carrière semblait couler de source. Mélanger ses passions pour en faire son métier. C'était intéressant et surtout super pour elle. « Vu ainsi, le droit international me semble parfait pour toi. Ça veut aussi dire que tu veux partir voyager ? Ou bien changer complètement de ville pour vivre ? » Partir à l'étranger pour ses études avait toujours intéressé Wei. Mais en aucun cas il le ferait. La raison était simple. Jiu et Mei. Pour rien au monde il abandonnerait sa fratrie, même pour ses rêves. Il resterait toujours là ou ils sont, prêt pour prendre soin d'eux. C'était ses deux bébés et jamais il ne les laisserait. Il lui tendit par la suite ses dessins la représentant, guettant avec un intérêt non caché sa réaction. Il ne savait pas comment la prendre avant qu'elle ne le complimente. Un soupire de soulagement s'échappa de ses lèvres. « Merci, je suis content que ça te plaise au moins. » Il se gratta doucement l'arrière de la tête, réfléchissant avant de répondre sérieusement et sans prétention. « Doué je ne sais pas. Mais je dirais des heures et des heures à apprendre et à se perfectionner. » Wei fit le gars outré, copiant les jeunes femmes en posant sa main sur sa bouche. « Non mais ! Ce n'est pas ainsi qu'on traite un morceau de papier ! » Il tendit la main, lui laissant toujours cet espace vital si précieux. « Donne, je veux voir ! Et on va rattraper ensemble, cet œuvre d'art. » Il insista bien sur le dernier mot. Tout dessin était une œuvre, peu importe le niveau. Et si il pouvait revoir le sourire de Hojin, il ne disait pas non.

une famille nombreuse, hojin en avait toujours rêvé. en regardant faire sa mère avec eux, elle savait qu’elle voulait plein d’enfants. elle avait toujours été bien dans sa famille et elle ne pensait pas que l’un de ses frères ou même sa petite sœur n’appréciaient pas le fait qu’il y ait autant de monde. elle ne s’était jamais ennuyé et c’était ce qui lui avait donné envie d’avoir plusieurs enfants et apparemment c’était aussi le cas de wei. elle lui sourit donc un peu plus chaleureusement. il avait réussi à briser un peu plus sa carapace parce qu’il avait parlé d’enfants et de famille nombreuse. « je pense qu’elle aura plutôt de la chance de t’avoir. t’as l’air d’être quelqu’un de bien wei, sauf si on enlève le fait que tu aimes dessiner des femmes qui dorment… » elle laisse un petit gloussement sortir de ses lèvres avant d’avoir à nouveau les yeux qui pétillent quand il parle de mariage. elle rêvait aussi d’un mariage avec une robe de princesse avec bien entendu le prince charmant, qui n’existait probablement pas. « elle serait ravie… c’est censé être le jour le plus beau de sa vie et avoir quelque chose de dessiner par son futur mari ce serait encore mieux. » en tout cas, c’est ce que hojin pensait. elle, elle serait heureuse et extrêmement fière de porter le jour de son mariage la robe que son mari avait designé pour elle et simplement pour elle. elle serait unique et elle la garderait toute sa vie. mais avant de parler mariage, il fallait qu’elle trouve quelqu’un et ce n’était pas gagné. à la place, elle se met à dessiner et elle se vexe légèrement quand wei parle de rencontrer yijin à sa place. « en plus d’être un stalker, t’es un pédophile ? elle n’a que dix ans ma petite sœur. » plaisante-t-elle avant de se lancer dans un monologue sur ses études et le pourquoi de son choix de filière. elle explique au jeune homme qu’elle avait adoré toutes les séries américaines basées sur ça. elle raffolait de ça et des langues c’est pour cette raison qu’elle avait commencé des études de droit international. pourtant, malgré ses études, elle ne comptait pas bouger ni de séoul ni de la corée. elle secoue donc la tête à la question de wei. « je ne veux et ne peux pas quitter la corée et encore moins séoul. toute ma famille est ici et je me vois pas vivre loin d’eux. » pour elle, les kang étaient tout. elle avait besoin de jiho, de jitae, de taeyi, de yijin et de leurs parents près d’elle pour qu’elle puisse continuer à épauler sa mère et son père au restaurant et être là pour sa fratrie. « tu voudrais partir toi ? » demande-t-elle un peu curieuse. même s’il ne faisait que des études d’art, il avait peut-être pour protéger d’aller apprendre le dessin ailleurs, de voir d’autres cultures, d’autres horizons. de ce que hojin pouvait voir, il était doué et ça ne serait que la suite logique des choses s’il voulait partir. il était talentueux et elle ne pouvait pas s’empêcher de s’extasier sur son portrait. c’était comme ça qu’elle était ? comme ça qu’il la voyait ? elle sent le rouge prendre possession de ses joues alors qu’elle lui fait des compliments. « c’est beau vraiment wei. » ce dernier veut ensuite voir son dessin à elle et elle refuse de lui montrer, le froissant pour le mettre dans sa poche. ça évite que wei puisse le voir. sa réaction la fait éclater de rire. un rire franc et qu’elle n’essaie pas de cacher. « dis pas de bêtises… c’est tout sauf une œuvre d’art. » cependant, malgré tout, elle sort la boule de papier de sa poche, la gardant précieusement dans sa main. « tu promets de pas te moquer et de pas faire de commentaire ? » hojin le regarde méfiante avant de lui tendre la boule. elle pourrait se lever pour lui donner, mais elle n’est pas encore totalement rassurée par lui, même si elle a l’intime conviction qu’il ne lui ferait jamais de mal, du moins physiquement, contrairement à jinsun, son ex.

Le chinois savait que ce n'était pas une pensée habituelle de la part d'homme. De savoir qu'on veut beaucoup d'enfants. Sa famille était légèrement grande, et encore, il aurait eu plus de petits frères et de petites sœurs, il n'aurait rien dit. Il aurait été même très heureux. Wei voulait que ses enfants ne soient jamais seuls, une famille soudée qui quoiqu'il arrive, il y aura quelqu'un pour chacun. Il savait qu'il ferait souffrir légèrement sa femme avec les grossesses et il s'en excusait d'avance. Il serait là, aux petits soins pour elle. Il le savait. Un rire s'échappa de ses lèvres. « Oui, j'aime dessiner les femmes qui dorment...rectification. J'aime te dessiner. » Il plissa des yeux, claquant sa langue contre son palais. « ça fait étrange dit ainsi n'est-ce pas ? Oublie ce que je viens de dire. » Il fit des petits ronds avec son crayon comme pour l'hypnotiser avant de reprendre sérieusement. « Je ne sais pas si il aura de la chance, je lui demande tout de même d'être enceinte plusieurs fois. C'est beau la grossesse, vraiment, j'ai dessiné tellement de femmes enceintes. Mais je sais aussi que c'est douloureux. Et je ne sais pas si je suis prêt à voir ma femme souffrir. » Il haussa doucement des épaules, si il pouvait, il souffrirait à sa place. Mais évidemment, ce n'était pas possible. Il sourit sincèrement touché par sa réponse avant d'avoir une petite tête de fouine. « Hojin, il me reste qu'une chose à faire. Te séduire et te demander ta main, tu adhères à tout ce que je dis ! » Il lui fit un clin d’œil avant de rebaisser son regard sur son dessin, lui laissant une intimité pour sa réaction. Wei avait bien compris une chose, toujours lui laisser son moment, son intimité et son espace vitale.

L'artiste explosa de rire face à sa réponse. Il ne s'y étai pas attendu à celle-ci. Et sincèrement, elle faisait du bien. « Non, je ne suis pas pédophile, mais je veux bien l'enlever pour jouer avec elle ! » Dix ans, c'était l'âge parfait pour s'amuser et faire des activités funs. Mais il avait déjà sa princesse avec lui. Et vu comment elle pouvait être un bébé avec lui, il n'était pas certain qu'elle accepte une autre petite dans ses pattes.
Wei écouta attentivement son discours par rapport à ses études. Chaque détail, il les trouvait intéressant. Chaque phrase, chaque tournure, il faisait attention à tout, aux mots employés, au ton émis. Absolument tout. Un sourire ourla de nouveau ses lèvres. Décidément, ils étaient pareils. Ça en était presque effrayant à force. « Je ne pars que si ma famille part. Je ne veux aucunement être loin d'eux. Et surtout, je ne pourrais pas. Je suis plutôt du style grand frère surprotecteur. J'ai une petite sœur extrêmement très belle, tu m'imagines la laisser à la merci de tout ses loups ? Absolument pas. Non catégorique. » Il secoua vivement de la tête comme pour réfuter l'idée de sa sœur entourée d'hommes. Ou de femmes par ailleurs. Il s'en moquait. Mais aucunement il ne laisserait son frère et sa sœur seuls. Quoiqu'il arrive, il serait là. Toujours présent pour eux. Toujours.
Il la remercia de nouveau pour son compliment qui lui faisait chaud au cœur avant de rire face à ses actions. Hojin était une énigme complexe. Elle avait cette apparence froide, calme, sûr d'elle. Et quand on lui parlait, quand on l'observait, elle faisait des choses absolument adorables, mettre son dessin dans sa poche ou alors rire, franchement, laissant Wei toujours surpris, de voir ce si beau sourire apparaître. Mais aussi, il avait remarqué cette fragilité, cette peur dont il ne connaissait pas la raison. Et ça ne lui donnait qu'une seule envie, la protéger. « Tout est une œuvre d'art, ça dépend des points de vue ». Un nouveau clin d’œil avant d'hocher de la tête, comme promesse pour ne pas se moquer et ses doigts attrapèrent le papier. Il la regarda quelques secondes avant de voir ce fameux dessin. Sa langue passa sur ses lèvres alors qu'il se mordit ses dernières par la suite pour ne pas rire. « Hum hum, je vois, un certain...côté artistique. » Wei posa la feuille sur sa planche avant de reprendre quelques coups de crayons, redevenant sérieux comme toujours quand il s'agissait de sa passion. Après quelques minutes, il lui montra les changements. « une œuvre d'art je te dis ! Regarde ! » Il lui tendit le papier, faisant bien attention à rester à sa place. « Si jamais tu veux rajouter de la couleur aussi ! » Il lui posa un peu plus près sa trousse rempli de crayons, feutres, tous parfaitement rangé par couleurs. Un petit toc à lui mais ça l'apaisait ainsi.

inconsciemment, hojin fond un peu plus à chaque mot que wei prononce. cela faisait tellement longtemps qu’un homme ne lui avait pas parlé aussi tendrement et doucement, qu’elle n’avait pas été le centre de l’attention de quelqu’un. elle ne se rend pas compte qu’elle baisse peu à peu ses barrières. certes, elle n’est plus une porte de prison, mais elle n’a cependant pas abattu tous les murs qui l’entourent. il lui faudra du temps, mais c’est déjà un bon début. elle ne peut pas s’empêcher de sourire légèrement en entendant son rire et ses mots. il arrive par sa simple présence à la rassurer un peu. elle reste quand même assez méfiante, mais elle ne l’est plus autant qu’elle a pu l’être en se réveillant. « stalker va. » lance-t-elle, plaisantant avec le jeune homme, plus à l’aise. hojin continue d’écouter ce que wei lui dit et un sourire rêveur s’affiche sur ses lèvres. « elle aura de la chance crois moi. que tu sois conscient que ce n’est pas de tout repos et que c’est douloureux, c’est déjà un grand pas. puis il te faudra quelqu’un qui veut aussi une grande famille… » elle-même ne se voyait pas avec quelqu’un qui ne concevait pas de n’avoir qu’un seul ou deux enfants. elle était issue d’une famille de cinq enfants et elle en voulait tout autant, si ce n’était plus. jin ne se voyait pas sans beaucoup d’enfants autour d’elle. elle était consciente que ce ne serait pas de tout repos, mais elle choisirait bien le père de ses enfants. une petite voix dans sa tête mentionne wei et elle chasse cette idée aussi vite qu’elle était venue. bien sûr qu’il pourrait être parfait dans le rôle, mais avant ça, il lui faudrait maitriser sa peur des hommes. ce qui n’était pas gagné. sauf que les mots du plus vieux font écho à ses propres pensées et elle ne peut pas s’empêcher de rougir et de s’étouffer dans sa salive. il était sérieux ? il avait lu dans ses pensées ce n’était pas possible autrement. elle fait le choix de ne pas répondre à ce qu’il a dit et tousse pour cacher sa gêne. elle passe même à autre chose le traitant de pédophile pour vouloir séduire sa petite sœur de dix ans. « elle serait ravie de jouer avec un prince comme toi… le soucis c’est que mes frères ne seraient pas vraiment d’accord. ils auront du mal à laisser leur place de prince. » alors que yijin se ferait une joie de jouer avec wei. elle en serait même ravie de faire la princesse avec un autre homme que ses frères. hojin savait que ce serait dur pour eux de laisser yijin et elle avoir quelqu’un. ils avaient déjà mal vécu le fait qu’elle se mette avec jinsun alors le nouveau ce sera encore plus compliqué. heureusement, elle ne prévoyait pas de partir de corée et de séoul parce qu’ils ne survivraient pas à cette séparation. jiho avait déjà quitté le territoire coréen et ça n’avait fait que renforcer l’idée de jin de ne jamais partir. encore une fois, les mots de wei font écho à ses pensées et elle sourit. « nous sommes pareils. notre famille est plus importante que tout. » ça lui fait plaisir de voir ça. elle se rend compte à moitié qu’elle pourrait s’ouvrir plus facilement à lui. seulement, elle se renferme un peu face au dessin enfantin qu’elle a fait. elle avait un peu honte pour dire la vérité de montrer ça à wei. lui qui avait autant de talent ne devait pas voir quelque chose de si moche. elle lui présente cependant son travail. elle voit qu’il a envie de rire et elle claque sa langue contre son palais. « t’as promis de ne pas rire wei. » le rappelle-t-elle à l’ordre. sauf qu’il ne répond pas et reprend cette concentration dans laquelle elle l’avait vu quand elle s’était réveillée. elle observe chacun de ses gestes et ne peut pas s’empêcher de le trouver beau. il était beau même quand il ne dessinait pas, mais là, c’était encore plus flagrant. une vraie œuvre d’art comme il disait. wei lui tend alors le dessin rattrapé par ses soins avec sa trousse et elle attrape le tout, restant sur le canapé. elle geste un coup d’œil et manque de s’étouffer. elle place le dessin près de son visage et le gronde presque. « on dirait plus mon dessin… tu as tout changé. bien sûr que c’est une œuvre d’art maintenant parce que t’es passé par là. » elle se met à rire et lui rend sa trousse. « j’y toucherai pas. je veux pas tout gâcher. » parce qu’elle gâchait tout quand elle touchait quelque chose. « je peux le garder ? » demande-t-elle sans le regarder, timide sur les bords alors que ses joues prennent une couleur rosée.

Wei le sentait, il avait réussi à faire baisser quelque peu la peur de Hojin, elle était un peu moins consciencieuse de sa présence, moins effrayé, il n'en savait rien. Mais il la sentait plus libre. Elle lui faisait maintenant même des blagues qui le faisaient sourire. « Rectification, je ne te suis pas ! Je suis plus...un voyeur...non ? » Il tapota son crayon sur ses lèvres avant de rire. « C'est encore pire maintenant non ? Je m'enfonce ? » Wei l'écouta, un sourire aux lèvres la réponse de Hojin. Une petite pensée se faufila réellement dans son esprit. Hojin, enceinte, elle serait belle. Vraiment belle. Il le savait. Et évidemment, son filtre traversa ses lèvres. Plaisantait-il en lui demandant de l'épouser ? Oui. Mais une part de lui, savait qu'il pourrait absolument le faire si ils venaient à se connaître. Ils avaient la même vision de la famille, c'était déjà un gros point non ?

Il sourit à sa réaction plus que mignonne. À l'entendre tousser, il avait parfaitement compris. Il imaginait son petit visage rempli de gêne. Il aurait aimé la regarder, mais il lui laissait cet espace vital dont elle avait besoin. Hojin ressemblait à ces petits chatons, dans leurs coins, cherchant tout simplement à se cacher pour avoir la paix, pour une protection dont l'autre ne pouvait comprendre. Et cet image le fit doucement sourire. Oui, ça lui ressemblait bien. Elle serait mignonne avec des petites oreilles.

Wei éclata de rire. « Un prince ? Moi ? Non pas vraiment ! » Il hocha vivement de la tête, levant les mains en signe de paix. « En effet, je ne veux pas me battre avec tes frères ! Je ne suis qu'un pauvre paysan passant par là ! » plaisante-t-il. Et il comprenait parfaitement. Le nombre d'homme qu'il avait essayé de tenir éloigner de Mei était conséquent. Rien qu'à l'idée qu'on lui vole sa princesse, ça le faisait grogner, bouder. C'était son bébé à lui et seulement à lui. Sa petite sœur qu'il chérissait plus que tout. C'était simple.
Wei sourit à sa réponse. « Tu es sûre que tu ne veux pas porter le nom Meng ? » Il rit de nouveau avant de jouer avec son crayon. « La famille est très importante. C'est vraiment cool de trouver une personne qui me comprend. Si jamais tu as besoin d'aide avec eux, je t'aiderais dans la mesure du possible. » Il lui sourit sachant parfaitement ce que c'était de prendre soin des autres. Il était le grand frère, on en attendait beaucoup de lui. On lui en demandait beaucoup. Très rarement il se reposait. Ou se reposait sur quelqu'un. Wei ne s'en donnait pas le droit. Mei jouait déjà assez les adultes. Alors lui laisser entrevoir ses faiblesses, jamais.

Son rappel pour ne pas rire lui donna envie de le faire mais à la place il se concentra sur le dessin. C'était mieux que de voir la jeune femme sortir les crocs. Il lui tendit de nouveau et rit à sa phrase, secouant la tête. « Non, ça ne l'est pas parce que je suis passé dessus ! Sinon, je serais célèbre Hojin ! » Il reprit sa trousse en souriant. « Tu ne gâcherais rien Hojin. C'est ton dessin. » Le chinois cligna des yeux avant de passer une main sur son visage. Elle était terriblement craquante mais elle n'en avait sûrement pas conscience. « Evidemment que tu peux le garder Hojin, c'est le tien après tout. »
Son crayon bougea doucement, redessinant la facette timide de la jeune femme. Il avait tellement eu envie de le faire à la seconde ou son regard s'était posé sur elle. « Dis moi, combien as tu de tatouage ou de piercing ? » Une question curieuse à la suite de sa concentration sur un. « Tout ça ne t'a pas fait mal ? » Il n'en avait pas mais il entendait toujours les commentaires douloureux. « Et ils ont une signification particulière ? »

Elle ne peut pas s’empêcher de lever les yeux au ciel en l’entendant parler. Il était réellement obligé de la reprendre ? parce que tout ce qu’il réussissait à faire, c’était s’enfoncer un peu plus à chaque fois et un sourire moqueur se glisse sur les lèvres rosées de la jeune femme. Elle hoche la tête aux mots de Wei. Oui, il s’enfonçait, mais dans un sens, elle trouvait ça mignon. Il ne faisait pas ça dans un but malsain ou malveillant. C’était simplement de la maladresse de sa part et elle fondait un peu plus pour lui, sans réellement s’en rendre compte. Même le fait qu’il lui parle de la séduire et de la demander en mariage afin de lui faire des enfants avait eu son petit effet et la rougeur de ses joues en témoignait. Hojin essaie de cacher sa gêne derrière une toux et elle ne veut pas le regarder, de peur de le voir lui sourire. Son cœur battait plus rapidement quand la bouche du jeune homme se fendait d’un sourire. Il était beau et c’était encore plus le cas quand il se mettait à rire. Elle aimait ce son si doux à ses oreilles. Elle se surprit à penser qu’elle voudrait bien l’entendre tous les jours, mais chassa très vite cette pensée pour se concentrer sur Yijin et le fait qu’elle serait heureuse d’avoir un prince pour jouer avec elle bien que Jiho, Jitae et Taeyi ne seraient pas spécialement d’accord. La jeune femme connaissait ses petits frères pour savoir que Yijin était leur princesse et qu’ils n’accepteraient jamais un autre homme dans sa vie. Déjà qu’ils n’accepteraient pas dans la vie de Jin. Ce serait encore plus compliqué quand ils apprendraient la vérité sur la rupture entre leur sœur et Jinsun. Pour le moment, ils n’étaient pas au courant, parce qu’elle n’avait pas eu le courage de leur avouer. Elle avait honte d’elle et de ce qu’elle avait enduré pendant des années alors qu’elle aurait pu partir. Elle avait pensé pendant longtemps qu’elle pourrait le « sauver » à tort. Maintenant, elle regrettait les années qu’elle avait passé avec lui. Certes, elle l’avait aimé, plus que tout, mais jamais, elle ne pourrait revenir avec lui. Cependant, il hantait encore ses pensées parfois et heureusement, souvent, elle avait quelque chose pour ne plus y penser. Et aujourd’hui, c’était le chinois en face d’elle. Il arrivait à lui faire oublier que vie avait été pourrie et que potentiellement elle pourrait devenir meilleure. Sauf que là, Hojin pouvait clairement voir la moquerie sur son visage et il ne lui fallait pas vraiment beaucoup plus pour se mettre à bouder comme une enfant. Wei reprend la parole, l’empêchant de le faire et elle sourit un peu plus. « Tu seras célèbre un jour. Crois moi. » Elle en était persuadée et ce sans savoir pourquoi. Peut-être parce qu’elle croyait en lui. « Si je gâche tout ce que je touche. » murmure-t-elle plus pour elle que pour lui, détournant les yeux et la tête. Elle prend sur elle pour ne pas se remémorer sa vie de couple. Elle avait beau savoir que ce n’était pas sa faute si Jinsun avait été le pire des connards avec elle, elle ne pouvait pas s’empêcher de se blâmer de la situation. Peut-être que si elle avait été plus comme lui l’avait voulu leur relation n’aurait pas dérapée de la sorte. Encore une fois, Jin met de côté ces souvenirs noirs pour demander à garder le dessin que Wei a arrangé pour elle. Elle ne le dit pas, mais elle va le garder précieusement. C’est la première fois qu’un homme est si gentil avec elle et elle a besoin d’avoir une preuve que ce n’est pas que dans sa tête. Elle le plie donc délicatement pour le ranger dans son sac avant de relever la tête. Elle sourit un peu plus franchement aux questions du plus vieux. Parler de ses tatouages et piercings ne la dérangeait absolument pas, même, elle était totalement à l’aise avec ce sujet. « J’ai arrêté de compter. » avoue-t-elle en riant légèrement. Son corps était presque tout entier occupé de tatouages ce qui n’était pas vraiment du goût de ses parents, pas plus que les piercings. « Je n’ai eu mal pour aucun… J’ai une maladie qui m’empêche de ressentir la douleur… » et pas que, mais Hojin n’allait pas entrer dans les détails. « Certains oui. D’autres ne sont là que parce que je les trouvais beaux. » Elle est honnête. Pas la peine d’inventer une signification alors qu’ils n’en avaient aucune. « Et toi ? Tu es tatoué ou percé ? »

Wei était une personne simple, qui aimait la beauté naturelle. Et Hojin, elle respirait cette beauté naturelle. Une façade froide, mystérieuse qui laissait apparaître des petits rayons de soleil dès que sa confiance augmentait. Il lui aurait bien dit Wei, que son sourire était magnifique. Mais il ne voulait pas la gêner plus, il ne voulait pas la faire partir en courant. Il avait d'ailleurs était étonné de ne pas la voir partir depuis tout ce temps.
La conversation se passait tout naturellement, diversifiant les sujets. Et ça plaisait au chinois. De parler tranquillement. D'être posé. Et il devait se l'avouer, son intérêt pour la demoiselle montait peu à peu. Rien de bien méchant ou pervers, juste un intérêt réelle pour sa personne. De nombreuses questions se posaient sur son côté très timide, craintive. Mais il allait laissé le temps à cette amitié de progressait peu à peu. Car il ne comptait pas ignorer la pyo dans le futur.

La jeune femme le complimentait sur ses dessins et ça lui faisait réellement plaisir. Il n'y sentait que de la sincérité réelle et une confiance absolues en ses capacités. Il en était étonné d'ailleurs, de voir cette confiance. « Merci Hojin, ça me touche réellement. » Il lui sourit un peu plus avant de froncer des sourcils. Et sans le savoir ni le vouloir, il lui attrapa doucement les mains. « Tu ne m'as pas gâché et tu viens de me toucher. » C'était un murmure tendre, comme une caresse sur la peau, il voulait juste lui prouver le contraire. Il la relâcha avant de reprendre sa place. Il avait sûrement été trop loin et il se sentait désolé pour ceci.
Les questions fusent dans la bouche de Wei, un réel questionnement de sa part. Il connaissait la vision des tatouages en pays asiatique. Lui, ça lui plaisait, il y avait une fibre artistique qui résonnait en lui, ne lui faisant qu'apprécier ses œuvres d'arts sur corps humains. Il rit à sa réponse, il y en avait effectivement beaucoup pour le coup.
Wei hocha doucement de la tête. « Tu ne ressens aucune douleur ? » demande-t-il sérieux, réellement intrigué. « C'est dangereux, j'espère que tu fais attention. » Etait-ce la parole d'un grand frère ? Probablement. « Certains ont des significations... » ça seait mentir de dire qu'il ne voulait pas les entendre. Mais il lui laissait sa vie privée. Ça lui appartenait tout simplement. Il rit secouant la tête. « Pas encore. J'hésite à me faire tatoué, je l'avoue. Un tatouage que j'aurais dessiné personnellement. Mais je ne sais pas si..ça m'ira on va dire » Il se gratta l'arrière du crâne. « Je ne sais pas si je le porterais bien. C'est compliqué on va dire. »

La confiance s’installe progressivement en Hojin. Elle se détend en présence de ce garçon plus vieux et bien plus attentif à ses besoins que ne le sont les autres hommes. Il fait attention à ne pas être trop invasif, à lui laisser de l’espace et du temps. Et la jeune femme apprécie ça plus qu’elle ne l’avouerait. Il n’a rien fait qui pourrait lui donner peur ou même l’envie de partir en courant. Pourtant, bien des hommes ont essayé de l’approcher et à chaque fois ça se soldait par un échec. Ils cherchaient trop le contact avec elle et elle refusait de se laisser toucher. Encore moins par un homme qu’elle ne connaissait pas. Sa famille ou même son meilleur ami Sejun, c’était différent. Mais un inconnu hors de question. Cependant, Wei franchit la ligne tacite qu’ils avaient crée et attrape ses mains. Certes, il n’y avait rien de mal dans ce geste, pas d’envie de lui faire du mal. Mais un éclair de panique passe dans les yeux de Jin qui essaie de calmer les battements de son cœur qui s’affole dans sa poitrine. Elle voudrait retirer ses mains comme s’il l’avait brûlé, mais n’ose pas, de peur des conséquences. Elle sait qu’il n’est pas Jinsun et pourtant, elle ne peut pas s’empêcher d’avoir peur de le voir s’énerver si elle enlève ses mains d’elle-même. La jeune femme prend énormément sur elle pour ne pas prendre ses jambes à son cou et planter le plus vieux dans la salle commune. Wei doit sentir qu’elle se crispe et a peur parce qu’il la relâche quelques secondes après et elle peut respirer à nouveau correctement. Elle se calme en détournant les yeux et en pensant à des choses positives pour éviter de tomber dans les travers de son esprit négatif. Elle n’a ni l’envie ni le besoin de gâcher ce moment. Jin ne l’avouera pas, mais elle ne veut pas que ce moment se finisse. Elle ne dit rien, malgré qu’elle voudrait le supplier de ne plus la toucher comme ça sans prévenir. Elle essaie de reprendre le fil de la conversation pour ne pas sombrer et partir. Heureusement Wei pose des questions sur ses tatouages et piercings et ça l’apaise aussitôt. C’est un sujet dont elle aime parler et pour lequel, elle a toujours quelque chose à dire. La future avocate mentionne sa maladie et sourit tendrement à ses inquiétudes. Elle aurait eu les mêmes, si ça avait été dans le sens inverse. « Ne t’en fais pas. J’ai cette maladie depuis ma naissance. J’ai appris à vivre avec. C’est pas réellement handicapant… Ça aide même dans certains cas. » surtout quand on se fait frapper. Elle ne donne pas ce détail, parce qu’elle ne veut pas de sa pitié et qu’elle n’a pas envie de dévoiler cette partie de sa vie à un inconnu. Elle parle de la signification de certains de ses tatouages sans rentrer dans les détails, avant de lui demander s’il en a. Jin l’écoute lui répondre et est intriguée par sa réponse. « Comment ça, tu sais pas si tu porterais ça bien ? » Elle l’observe, penchant un peu la tête sur le côté, alors qu’elle ramène ses jambes en tailleur sous elle. « Un tatouage n’est pas obligé d’être visible et est une pièce unique. Alors, commence peut-être par quelque chose de petit. » Elle enlève sa veste, révélant ses multiples tatouages sur les bras, le ventre et les épaules et se retourne en relevant ses cheveux pour lui montrer l’arrière de sa nuque et le tatouage de loup qui s’y trouve. « C’est le premier que j’ai fait, le loup. J’avais peur de le regretter plus tard… » Elle se retourne pour qu’il voit tous ceux qui se trouvent sur sa peau. « Et regarde j’en suis couverte. » Elle se rhabille rapidement, espérant intérieurement qu’il n’y ait plus de trace de bleus sur sa peau.

Il ne savait pas pourquoi il avait attrapé ses mains. Ni comment il devait comprendre ce regard. Il savait une seule chose, Il avait merdé quelque part. Le corps de la jeune femme se crispa et le cerveau de Wei partit loin, très loin. Il avait compris qu'elle avait besoin d'un espace vital assez important. Mais il ne pensait pas que la toucher la rendrait ainsi. Alors il la lâcha rapidement, évitant de la regarder. Il était confus, perdu mais il ne pouvait pas rester sur ce point la. Alors il enchaîna rapidement dans la conversation, ne voulant pas sur cet échec dont il n'avait aucunement eu le contrôle.
Il l'écouta sérieusement quand elle parla de sa maladie. Il en connaissait très peu dessus et pensa à envoyer un message à Mei ou Jiu pour avoir plus de renseignement sur cette maladie. Pas que ça l'inquiétait ou autre. Ou peut-être un petit peu. Il n'en savait rien. Il mit de côté sa petite voix, ne voulant pas y penser maintenant. « Depuis ta naissance ? C'est sûr que tu t'es habituée. Mais ça n'en reste pas moins dangereux Hojin... » souffle-t-il doucement. « ça aide ? » Il ne voyait aucunement comment ça pouvait aider. Ni dans quelles situations. À part peut-être pour accoucher ? Et encore, il n'en savait strictement rien.

Wei sourit franchement à sa question. Oui, il ne savait pas si il le porterait bien. C'était compliqué à expliquer ou à faire comprendre. « Dans le sens ou le tatouage ne doit faire qu'un avec la personne. Sur certain, on ne remarque même pas qu'ils se sont fait tatoués, c'était comme si, il avait toujours été là...pourtant, le jour d'avant, la peau était vierge. » Il haussa des épaules. De plus, il voulait dessiner son propre tatouage, c'était encore plus compliqué vu ainsi. Et l'indécision, Wei n'aimait pas ça. Il était bien trop réfléchi pour ça. Alors il hésitait. Néanmoins, il écouta avec intérêt la jeune pyo. Le regard du chinois ne put que parcourir la peau tatouée de la jeune femme. Ses yeux ne semblaient pas pouvoir se focaliser sur un point, totalement intrigués par toute cette infusion d'encre se mêlant à son épiderme. Il observa par la suite ce fameux loup. Il serra ses poings pour empêcher ses doigts de retracer l'encre noir et sourit à sa phrase. « En effet, tu es loin de l'avoir regretter. » Il posa son cahier au sol, lui dévoilant des nouveaux croquis d'elle au passage. « Tu les as dessiné, trouvé ou tu as donné tes idées de tatouages à ton tatoueur pour les avoir ? » Il s'humidifia les lèvres. « La chose qui me fait le plus peur, c'est que mon art, à moi, évolue d'année en année, s'affine, se peaufine, change du tout au tout. Et j'ai envie de dessiner mon propre tatouage, d'avoir ma propre œuvre sur ma peau. » Il se gratta l'arrière du crâne, réfléchissant doucement. « J'ai peur de regretter et de détester mon propre dessin sur ma peau. » Il haussa des épaules, ne sachant trop comment expliquer ce sentiment. Bon nombre d'ancienne toile, autrefois adoré, se retrouvèrent entassé dans un coin sombre, détesté par leur propre auteur. « Et j'avoue avoir envie d'un tatouage avec ma femme. Mais c'est peut-être cliché de ma part » rit-il, légèrement gêné.