Ce sourire ne quittait pas ses lèvres, aurait pu continuer de s’agrandir au fur et à mesure des mots du plus âgé, si seulement c’était possible. Il n’y avait qu’à le regarder quelques secondes pour voir à quel point il était heureux, se sentait léger et amoureux à cet instant précis. Un amour qui le dévorait tout entier, et il se laissait faire sans sourciller. Resserrant davantage encore son étreinte, il profitait de ces baisers offert, fermant les yeux pour les savourer un peu plus. Dieu qu’il aimait ces instants qui n’appartenaient qu’à eux. Il aurait voulu qu’ils durent, toujours. Ils pourraient bien se perdre seuls sur une île déserte qu’il en serait comblé, parce qu’il aurait le plaisir de pouvoir profiter de sa présence à chaque instant, sans avoir à se cacher une fois de plus. « Et tu m’as préparé un dessert… ? » avait-il demandé d’une voix innocente, alors que son regard était rempli de malice, ses lèvres étirées et chargées de sous-entendus qu’il ne se permettait qu’avec lui. Un visage d’ange perdu dans l’amour qu’il portait à celui qu’il serrait dans ses bras, à qui il se raccrochait à chaque fois qu’ils se retrouvaient. Mais le manque était toujours plus atroce après chaque moment volé. Disparaissait d’un claquement de doigt dès lors qu’il le voyait. Et il savait, que ces quarante huit heures ensemble allaient le combler, à tel point que le retour à la réalité sera difficile. Mais il n’y pensait pas, restait simplement accroché à celui qui l’aimait, lui offrant ces baisers, signe qu’il espérait que le temps ralentisse pour les laisser profiter pleinement de ce qui les attendait.

« Je suis le dessert. » minaude-t-il contre sa bouche avec un rire grave, savourant le moment comme s’il pouvait durer pour l’éternité et que leur bonheur ne prendrait jamais fin. Il l’aimait beaucoup trop pour prendre le risque de le perdre et pourtant … Damon n’avait pas encore conscience de ce qu’il devra faire pour être auprès de son petit ami à nouveau. Aujourd’hui tout est beau, tout est parfait, ils s’aiment, se cachent parce que Jonah l’accepte. Mais demain ? Que se passera-t-il ? Egoïstement, Damon ne veut pas y penser, croire que demain pourrait être détruit par l’absence de son petit ami. Damon sait qu’il peut faire beaucoup de chose pour Jonah, même la pire des folies, mais il lui faudra du temps pour rassembler son courage, assumer qui il est et affronter la vie pour être avec lui …. Mais l’avenir lui parait beaucoup trop loin … pour ce soir il se contentera de son amour pour Jonah et de la simplicité de leur relation … Se baigner avec lui, l’embrasser, lui faire l’amour, rire contre sa bouche, tout autant de choses qu’il aimait faire avec lui … c’était si simple, si intense, si plaisant … On lui avait toujours appris que plus haut le bonheur montait, plus douloureuse serait la chute. Avec Jonah il ne craignait pas de monter haut, si haut, plus haut encore … mais la chute leur serait fatale, de toute évidence. Alors autant monter le plus haut possible et s’aimer le plus fort possible … dire qu’il serait le seul fautif de leur histoire d’amour brisé. Il nage quelque peu, se prélassant d’un présent sans ombre et pourtant, les nuages gris arriveraient plus que prévu. Il garde fermement Jonah contre lui et murmure en flottant, se laissant aller dans les vagues calmes « J’ai pas arrêté de penser à toi putain … à toi tout le temps … » tout le temps. Il croise son regard, sait qu’ils sont tous les deux dans la même bulle. Dieu qu’il l’aime. « J’ai envie que ce Week-end soit magique … » confesse-t-il. « Et je me disais … que peut-être, cet été on pourrait partir en vacances ensemble … ? Que penses-tu de l’Australie ? » n’essayait-il pas de fuir ? Oui, peut-être. Mais il leur cherchait surtout un endroit où ils pourraient s’aimer librement, ou Damon ne risquait pas de déclencher la fureur de son père … loin, rien ne serait jamais assez loin mais Damon n’en pouvait plus … il voulait son petit ami pour lui et le baiser qu’il lui donne alors trahis cette pensée douloureuse. Il ne suffirait que d’un mot de sa part pour les sortir de cette relation mais honnêtement, Damon n’était pas prêt à en assumer les conséquences.

Un instant suspendu dans le temps. Jonah se sentait mieux, maintenant qu’il retrouvait celui qu’il aimait. A savoir qu’ils seraient ensemble, les deux prochains jours. Qu’ils pourraient rester dans cette bulle, sans personne pour les déranger. Il n’y aurait qu’à penser à eux-même, à ce qu’ils voulaient. Et c’était le plus grisant, le plus euphorisant, à chaque fois qu’ils étaient tous les deux. Son sourire peinait à le quitter, alors que son regard restait inlassablement figé sur celui qu’il aimait. Avec Damon, il oubliait ce quotidien difficile, pansait ses plaies, reprenait un peu de force et de courage, avant de retourner près de ce père qui n’en était pas réellement un. Damon lui offrait ce que personne d’autre ne pouvait lui apporter : des moments de liberté. « J’ai pas arrêté de penser à toi aussi… » soufflait-il à son oreille, de cette voix enjouée. « J’en pouvais plus d’attendre pour te voir. » avait-il ajouté, avec sincérité. Parce que l’attente était toujours trop longue, devenait parfois même insupportable. Le pire à ses yeux restait ces soirées, ou il ne pouvait pas l’approcher. Etre face à lui sans même pouvoir l’embrasser. Attendre d’être véritablement seuls, pour pouvoir se retrouver. Alors ces instants passés à deux étaient bien plus importants pour lui, nécessaires aussi. Ses yeux avaient finit par s’écarquiller à cette proposition qu’il lui faisait. Des vacances, tous les deux. Loin de cette frénésie, loin des regards, de leurs familles. Loin de tout. Une proposition loin d’être anodine, mais qui faisait bondir son coeur de joie. « Tu veux qu’on parte que tous les deux ? Rien que toi et moi ? » demandait-il, presque innocemment. « Tu crois pas que tu finiras par en avoir marre de moi ? » En même temps, il resserrait son étreinte, lui volait un baiser. « J’partirais n’importe ou avec toi… » avait-il susurré à son oreille, malicieux. Il savait qu’il allait devoir s’organiser. Entre ses études, ses boulots d’étudiant. Mais si c’était pour Damon, pour quelques jours avec lui, Jonah était prêt à tout. Et allait le prouver encore une fois.

« Marre de toi ? Comment c’est possible de ne serait-ce que l’imaginer ? » réplique-t-il faussement offusqué, amusé de ces mots. Non, s’il y avait bien une chose dont Damon était certain c’est qu’il ne pourrait jamais e lasser de son amant. Jamais il ne pourrait cesser de l’aimer, car il était certain que l’amour qu’ils se portaient était plus fort que tout. Damon n’avait pas conscience de l’avenir qui les attendait, mais dans le fond, dans dix ans, c’est à ses côtés que Damon se voyait. Il espérait simplement rassembler le courage nécessaire jusque-là pour affronter sa réalité. Damon rit de sa réaction, attendri, amoureux plus encore et vient attraper cette bouche malicieuse. « N’importe où hm ? » souffle-t-il la voix pleine de sous-entendu. Il se laisse porter par les vagues en le serrant contre lui, embrassant sa peau salée et iodée. Pouvait-il s’habituer à un quotidien rempli de sa présence ? De toute évidence, oui. Il était même certain que Damon devenait de plus en plus accro à la présence de son petit ami. Rien n’était facile dans cette situation à cause de lui, il en avait conscience, mais pour l’instant ils s’en contentaient bien … pas vrai ? Amorçant une remontée pour sortir de l’eau, il gardait son petit ami contre lui, le portant avec un rire. De toute façon personne ne pouvait les voir ici, il y avait veillé afin de pouvoir se sentir libre de l’embrasser et de le tenir contre lui sans craindre d’être vu. L’arrivée escarpée qui menait à cette cric en était la preuve. Arrivé à ses affaires il se laisse tomber sur le sable, s’allongeant sur Jonah avec un rire. « Je pourrais rester comme ça toute la journée » le taquine-t-il en venant picorer les bouts de peau qui n’étaient pas couverte de sable. « Je pourrais même te faire l’amour ici. » admet-il, car il mentirait s’il disait ne pas avoir envie de lui. « Comment c’était sans moi ? » murmure-t-il.

« Je sais pas… A toi de me dire. » riait-il contre son petit-ami. Tout semblait trop simple, quand ils étaient réunis. Comme si leur histoire, leur couple, était une évidence même. Même s’il fallait encore la cacher aux yeux de tous, Jonah n’était pas dupe. A ses yeux, ça ne pouvait être que Damon. Lui et personne d’autre. Parce qu’il arrivait à lui apporter tout ce dont il avait besoin, au bon moment. Parce qu’ils arrivaient à se comprendre, en un regard. A déchiffrer les sentiments de l’autre, simplement en se plongeant dans ses yeux. Et ça… On ne le vivait qu’une seule fois dans une vie. « N’importe ou avec toi… » répliquait-il dans un souffle, alors que ses lèvres amoureuses embrassaient celles de son petit ami. Remontant à la surface, il restait accroché à Damon, profitait du fait d’être lui-même, avec lui. A l’abri du monde. Il savourait chaque instant en dehors du monde, gardait malgré tout à l’esprit qu’en quittant cette crique, il devra certainement reprendre ses distances, le temps de se cacher à nouveau. Il préférait ne pas y penser, même si au fond de lui, il espérait qu’un jour, ils n’aient plus besoin de ce cinéma. Lâchait même un rire à sentir son corps retrouver le sol, celui de son petit ami s’écraser contre lui. Ses mains jouaient dans ses cheveux, alors qu’un sourire continuait d’orner son visage. « Ah oui vraiment ? » demandait-il, un sourcil haussé, un brin aguicheur. Approchant son visage du sien, il l’embrassait une fois de plus. Se délectait de ce contact qui faisait palpiter son coeur. « C’était long…C’était chiant… » murmurait-il entre deux baisers. « T’as fait quoi loin de moi ? » demandait-il finalement. Sans aucun brin de jalousie, une question qui attendait simplement une réponse amoureuse, comme Damon savait si bien faire. Des mots qui le feraient chavirer une fois de plus, comme à chaque fois.

« Alors on pourrait aller n’importe où … L’Australie, l’Asie, l’Europe … Paris. Paris ? » sourit-il charmeur. Rien ne serait assez bien pour Jonah, Damon voulait lui offrir le monde mais n’était pas certain que le monde soit à la hauteur de son petit ami. Il n’était pas rare de voir Damon offrir de jolie chose à Jonah, mais ce dernier préférait de très loin sa présence et pouvoir simplement l’embrasser. Peut-être que dans le fond les cadeaux que lui offrait Damon n’avait pour but que d’atténuer la culpabilité de ne pas être encore capable de s’assumer pleinement. Pourtant Jonah le mériterait et il était certain que Damon voulait faire de lui l’homme de sa vie, et construire son avenir avec lui … Mais Damon n’était qu’un gosse apeuré qui n’avait pas encore le courage d’affronter son père. Il savait très bien qu’il perdrait tout … et ce n’était pas tant qu’il redoutait l’instant, mais il savait que le jour où la vérité éclaterait il perdre sa mère et sa sœur … Parce qu’elles n’auraient d’autres choix que de suivre les ordres du patriarche … Et ça Damon n’arrivait pas à se faire à l’idée. Pourtant chaque fois qu’il était avec Jonah, chaque fois qu’il prenait des risques, il se disait que finalement, tout ça, ça valait le coup … Il l’écrase un peu plus et l’embrasse entre deux paroles, l’écoutant, souriant en coin. Rit même de l’air aguicheur de son petit ami. « Oh oui. » il enfoui ses lèvres dans son cou pour dévorer sa peau iodée et soupire chaudement contre, glissant son bassin contre le sien. Il aimait beaucoup trop le corps de son petit ami. Pour être honnête il n’y avait pas une chose que Damon n’aimait pas. C’était dingue cette façon que Jonah avait de l’obséder. De son sourire à son rire. De son corps, à son regard. C’était troublant, mais si grisant … plaisant. Il était en manque de lui dès le réveil, jusqu’à ce qu’il s’endorme … et il était certain que la nuit il rêvait de lui aussi. Jonah réalisait-il à quel point Damon l’aimait ? Et que son manque de courage n’avait rien à avoir avec les sentiments qu’il avait pour lui. Parce que bon sang … il ferait tout pour lui. Tout. Vraiment tout. Il passe une main sur sa gorge, comme un réflexe plaisant et le caresse délicatement, comme pour apprécier la forme de ce cou délicat qu’il aimait serrer. « J’ai bossé, suffisamment pour essayer de ne pas penser à toi toutes les secondes. » il marque une pause en se redressant pour le regarder «  Spoiler alert : ça n’a pas fonctionné. » ricane-t-il en venant lui voler un baiser. Damon était stressé, son père lui mettait une pression monstre alors de pouvoir se blottir contre Jonah rien qu’une seconde le libérait de tout ça. « Mon père me met encore une pression de dingue … critique tout ce que je fais … j’ai bossé plus de 70h la semaine dernière … ce n’était pas assez selon lui. Ca lui convient jamais … tout ça parce qu’il veut le meilleur pour moi mais … » il grimace en soupirant « J’ai l’impression que je vais lâcher prise avant l’heure s’il continue … » venant coller son front au sien il souffle « Ca fait du bien que tu sois là … » confesse-t-il.

Bien sûr qu’il aurait aimé pouvoir afficher au monde ce qui le liait à Damon. Que les autres puissent voir, se rendre compte, de l’amour qu’ils se portaient l’un l’autre. Il aurait aimé pouvoir crier sans ménagement qu’il était l’homme de sa vie, et que personne ne pourrait leur enlever ça. Mais ils devaient encore se cacher, se retrouver seuls, pour pouvoir laisser imploser leur amour. Jonah ne voulait pas forcer les choses, comprenait qu’il pouvait être difficile pour son petit ami d’avouer une telle chose. Alors il acceptait, encore. Ne faisait que profiter de ces instants volés. Ceux qui le rendait vivant. Ceux qui lui permettait de croire en un avenir meilleur. Persuadé qu’un jour, il pourra sans gêne laisser les autres admirer la force de leur histoire. Il se raccrochait à cet espoir qu’un jour, ils puissent vivre pleinement et librement. Et en attendant, à l’abri des regards, il profitait de ce que Damon avait à lui offrir. Un week end en sa compagnie, rien qu’avec lui. Il embrassait ses lèvres en laissant ses sentiments parler à sa place. Ce sourire illuminer son visage tant son petit ami l’avait manqué. Profitait de ces baisers sur sa peau, ceux dont il se souviendrait jusqu’à leur prochaine escapade. Riant de sa remarque, il resserrait son étreinte, pour sentir davantage encore leurs corps l’un contre l’autre. Une sensation dont il ne pouvait plus se passer depuis si longtemps désormais. Et il l’écoutait, grimaçait en même temps que lui, comme s’ils ne formaient qu’un, comme si les humeurs de l’un impactait directement l’autre. Ses mains dans son dos, il laissait la pulpe de ses doigts glisser le long de sa colonne vertébrale, lui volait un baiser de plus. « Tu sais que je suis toujours là... » soufflait-il à son égard. Une vérité qu’il aimait lui rappeler, aussi souvent que possible. « Tu vas t’en sortir honey, t’es assez fort pour ça... » continuait-il, avec une douceur certaine. Des mots qu’il pensait réellement, qu’il avait besoin de lui dire, lui rabâcher s’il le fallait. « Tu sais que t’as juste à m’appeler, et je viens pour te le rappeler. » souriait-il contre ses lèvres, pour lui prouver une fois de plus, qu’il n’était pas prêt de le lâcher, quoi qu’il en coûte.

Il passe une main dans le creux des reins de son petit ami. Le rapproche ainsi doucement et sourit tendrement. La sagesse dans ses paroles lui semblait alors si facilement réalisable. Devenir assez fort pour eux ? Pour tenir bon ? Si Jonah l’en croyait possible, alors il le serait … illusion éphémère quand viendra sa plus grande bataille qu’il perdra. Gosse honteux qui ne saura se hisser face à cette figure paternelle et qui n’en trouvera le courage que des mois plus tard, le cœur suffisamment broyé pour réaliser que la seule chose qu’il voulait réellement c’était Jonah. Son Jonah. « Alors je risque de t’appeler souvent … » rit-il tendrement contre cette bouche qui embrassait la sienne. Oui, un jour il aimait à croire qu’il aurait le courage de tenir tête à son père et de faire ce qu’il faut … pour eux. Il caresse sa nuque et vient jouer avec son nez du sien. Il caresse sa joue tendrement, taquinant sa bouche de sa langue taquine. Oui, il l’aime, plus qu’il ne pourrait se l’avouer. Pouvait-on aimer autant d’ailleurs ? Car Damon l’aimait autant qu’il avait la trouille de son père. Mais maintenant il n’existait rien de plus que l’homme de sa vie, du temps libre et un moment d’amour … il le fait rouler sur le dos et murmure d’une voix suave, qui se veut sensuel. « Peut-être que tu vas pouvoir me changer les idées … » Sa main couverte de sable humide vient racler la peau de son amant. A la fois avec douceur, et avec cette envie de lui faire mal … de le griffer avec ces centaines de petits grains de sable … il s’amuse de la grimace de son amant et frémit en venant dévorer ce cou couvert de sable. Il pourrait lui faire l’amour à cet instant tant il lui a manqué … mais il ne voulait pas prendre de risques inutiles même si garder la tête froide était beaucoup trop compliqué à cet instant. Il se soulève d’une main et souffle « j’ai envie de toi » de cette sincérité déroutante et grisante … Il se sentait seul au monde avec l’amour de sa vie et dieu que ça faisait du bien … « Allons-nous en d’ici … » ajoute-t-il. Parce qu’il voudrait pouvoir garder la maitrise de lui-même et lui sauter dessus dans un endroit propice. Il se relève et lui tend la main bien qu’il s’arrange pour masquer la bosse dans son maillot de bain. Il rit de la situation et l’embrasse à nouveau avant de rassembler leur affaire rapidement pour aller jusqu’à sa voiture.