Il y avait cette force invisible qui les connectait, depuis le début. Ce quelque chose qui rendait leur histoire plus invraisemblable, et pourtant si belle à ses yeux. Unique, qu'il ne pourrait vivre qu'une fois. Si Damon était son premier amour, Jonah savait déjà qu'il l'avait marqué à jamais. Qu'il serait dans son coeur jusqu'à la fin, et ce, qu'importe ce qui pourrait arriver. Ce sentiment si fort qu'il n'expliquait pas, mais qui était bel et bien là. Ce seul sentiment qui lui arrachait un sourire à chaque fois qu'il y repensait, qui se nourrissait de tous ces instants qu'ils vivaient ensemble. Et ce souvenir qu'ils étaient en train de se créer, Jonah pensait naïvement qu'il ne pourrait jamais l'oublier. Un avenir auquel il ne pensait pas, pour vivre l'instant, comme si c'était le dernier. Un autre rire qu'il n'avait su retenir, alors qu'ils étaient simplement là, l'un contre l'autre, à s'avouer encore et encore leur amour. Il n'y avait rien de plus beau pour lui. Alors il continuait d'en rire, sous les caresses grisantes de son petit ami. "Tu pourrais m'appeler dix fois dans la journée même." s'amusait-il avant d'embrasser ses lèvres. La sincérité dont faisait preuve Damon le touchait en plein coeur, tandis qu'un sourire se glissait sur ses lèvres. Lui offrant un autre baiser, il suivait ses gestes, se relevait pour récupérer leurs affaires. Guidé par celui qui faisait battre son coeur, il marchait jusqu'à la voiture, ce sentiment de bien être l'englobant tout entier. "J'ai hâte de voir ce que tu m'as réservé pour ce soir." lançait-il presque innocemment, même s'il connaissait déjà la réponse. Mais ça l'amusait toujours, d'entendre ses réponses, comme s'il pouvait ne jamais s'en lasser. Son bras enroulé à la taille de Damon, il ne pouvait s'empêcher de couvrir sa peau de baisers. Comme un manque qu'il comblait, comme une façon d'oublier toutes ces heures éloigné de lui. Impatient, il grimpait déjà dans la voiture, n'ayant plus qu'une seule hâte. Pouvoir passer ces quelques heures seul, avec le seul qu'il était capable d'aimer autant.

Se glissant dans la voiture après avoir nettoyé au maximum le sable sur son corps, il lance le moteur qu’il fait vrombir dans l’unique but de fanfaronner. Jonah n’est pas le genre de garçon qui aime attirer l’attention sur lui, mais c’est aussi une façon pour Damon de le taquiner. Rapidement il prend la route jusqu’à son appartement pour qu’ils puissent se changer, prendre une douche et partir. « J’ai pris deux billets de trains pour Busan. On a encore un peu de temps devenant nous. » évidemment tout se faisait dans le luxe avec lui. Des billets premières classes. Il aurait pu utiliser l’hélicoptère familiale mais tout cet apparat de luxe ne mettait pas toujours Jonah à l’aise, alors Damon avait trouvé le compromis de faire les choses certes de façon confortable mais dans le respect des limites de son petit ami. Arrivé chez lui, il s’écarte par habitude et marche plus vite que Jonah. Etait-il pressé ou reprenait-il ses automatismes à s’éloigner de celui qu’il aime de peur qu’on ne les découvre ? Damon ne réfléchissait pas toujours, et ne voyait pas que cela pouvait blesser son petit ami. Une fois dans sa chambre il l’attire à lui, déjà en manque de sa chaleur et souffle « Et si on se lavait ensemble ? » après tout il n’y avait personne chez lui et seul lui avait accès à sa salle de bain personnelle. Toujours dans la mesure du risque, il ne s’autorisait jamais à lâcher prise. Car dans tout ça, ce qu’il craignait le plus c’était qu’on le prive de Jonah. Que ferait-il s’il le perdait ? L’entrainant rapidement sous la douche en riant il aide son petit ami à se laver et embrasse sa nuque tendrement en le gardant contre lui. Se blottissant contre lui il soupire chaudement et caresse son ventre. « Je t’aime. » murmure-t-il après que le silence les ait baignés de sa bénédiction. Il caresse son torse alors que l’eau glisse sur leur corps nu. Il frémit de bien-être et sait au fond de lui qu’un jour il trouvera le courage de faire sa vie avec Jonah dans la lumière. L’ombre était juste plus rassurant à cet instant. Puis rapidement le garçon se détache, prépare ses affaires. Jonah devait déjà avoir pris ses affaires, mais au cas où il en rajouta un peu plus. Ainsi, plusieurs dizaines de minutes plus tard les voilà dans le train pour Busan. A mesure que le train roulait vers sa destination on pouvait sentir Damon se détendre et sa main sur la cuisse de Jonah alors qu’il fermait les yeux pour se reposer, en était la preuve. Il caressait la jambe de son petit ami tout en somnolant.

Ce week end était pour eux, seulement pour eux. C'était exactement ce que préférait Jonah, dans leur relation. Le fait de pouvoir être libres de leurs gestes, de faire ce que bon leur semblait. Pas besoin de se cacher, d'éviter tout geste pouvant être mal interprété. Voilà tout ce qu'il aimait. Être avec son petit ami sans avoir à réfléchir à ce qu'il pouvait ou ne pouvait pas faire. La preuve en était ce sourire qui restait figé sur ses lèvres. Porté par l'instant, il se laissait faire, suivait les gestes de Damon, en profitant autant que possible de chaque instant qu'il allait vivre pendant ces deux jours qui leur était dédié. Une douche prise, leurs affaires rassemblées, et enfin, ils se dirigeaient vers ce lieu choisi pour leur week end. Bien qu'il était parfois difficile pour Jonah de vivre ainsi, il l'oubliait simplement. A croire que Damon savait toujours quoi faire pour consolider davantage encore ce lien qui les unissait depuis de longs mois déjà. "Je t'aime." soufflait-il simplement, assis à sa place dans ce train en direction de Busan. Sa main sur celle de son petit-ami, il observait à travers la fenêtre les paysages défiler. Le trajet était plutôt rapide, Jonah avait toujours cette impression que le temps passait plus vite lorsqu'il était avec Damon. Un soupire qu'il gardait pour lui à cette simple pensée, ce contact qui le rassurait. Finalement, il n'avait pas besoin de beaucoup plus à cet instant. Il était heureux, d'être avec celui qu'il aimait. Heureux de ces quelques jours loin de tout. Il savait déjà ce qui les attendait. Un hôtel, une chambre seulement pour eux deux. La tranquillité, aucun ami, aucune famille pour les déranger. Voilà tout ce dont ils avaient besoin pour faire perdurer leur amour, en fin de compte.

Damon se sentait enfin lui dans cette ville loin de la leur. Les gens se moquaient bien de voir deux hommes mains dans la main. Les américains pouvaient être aussi homophobes que je m’en foutiste. Surtout sur les côtes. Il ne semblait compter que les vagues et la bonne humeur. Hôtel de luxe pour une tranquillité évidente et un confort apprécié par les garçon, Damon poussa la porte de leur chambre et la fit découvrir à son petit ami. Elle était spacieuse, parfois même plus grands que certains studios de leur ville. Le lit était immense et Damon sourit en coin, sachant pertinemment qu’ils n’auront besoin que de la moitié pour dormir. Mais qu’il prendrait plaisir à faire prendre son pied à son amant en s’étalant dans les draps luxueux. Il avança jusqu’au balcon et ouvrit la porte fenêtre pour apprécier la vue. « C’est magnifique ici » sourit-il en tirant le garçon contre son torse. Leur visage tourné vers l’océan il murmura perdu dans ses pensées « Dire que des hommes ont osé affronter cette étendue d’eau pour découvrir le monde … » lui qui osait à peine affronter son père … quelle triste réalité. Il déposa un baiser dans le cou de Jonah et sortie son téléphone. Photo, comme souvent avec lui qui adorait immortaliser le moment. Il tendit son téléphone et souffla « Un jour je serais prêt Jonah, je serais prêt à tenir tête à mon père et à faire de toi mon mari. » c’était soudain comme déclaration, le prenant par surprise, Damon voulait surtout capturer les émotions de son visage sur la vidéo qu’il était en train de prendre. Il était certain que Jonah ne serait jamais que le petit-ami, car sa place était aux côtés de Damon et qu’il fera de lui son roi. Il refusait de lui accorder moins. Perdant ses lèvres sur la bouche de son amant il vint lui voler un baiser, le cœur fou de cette soudaine déclaration d’amour qu’il n’avait pourtant pas prémédité.

Un léger sourire prenait place sur le visage de Jonah, en découvrant la chambre d'hôtel que son petit ami avait réservé pour le week end. Damon savait bien choisir ce genre de choses, ce qu'il appréciait bien plus qu'il ne le montrait. Son regard s'attardait sur chaque détail de la pièce, avant de se rendre vers la baie vitrée pour admirer la vue. Il n'avait pas le souvenir d'en avoir vu d'aussi belles, tandis que son sourire prenait davantage de place. "Vraiment magnifique." ajoutait-il, avant de se blottir contre le torse de Damon, lui volant un baiser. "J'ose à peine imaginer tout ce qu'ils ont traversé pour venir jusqu'ici." répondait-il dans un léger rire. Jonah n'était certainement pas l'homme le plus féru d'histoire, mais comprenait sans grand soucis l'immensité du monde, et ce qu'il avait fallu pour découvrir chaque parcelle de celui-ci. Ce qui ne le rendait que plus admiratif encore de ces hommes et femmes à travers le temps et les découvertes. Cet air serein sur le visage, il prenait la pose pour immortaliser cet instant, ce large rictus prenant toute la place. La déclaration de Damon le surpris, alors qu'il relevait la tête, observait son amant en clignant des yeux. "J'ai hâte." avait-il simplement réussi à murmurer, avant d'embrasser son petit ami. A vrai dire, Jonah souffrait malgré lui de cette situation. Devoir se cacher, chaque jour, chaque heure, chaque minute. Il comprenait la situation dans laquelle se trouvait Damon, ne lui en tenait pas rigueur. Mais ce serait mentir de dire qu'il appréciait vivre dans l'ombre. Il l'acceptait, tant qu'il pouvait continuer de vivre cette histoire qui, il le savait, était bien différente d'une amourette adolescente. Alors ces quelques mots avaient une signification particulière pour lui, ça pouvait facilement se voir dans son regard. Il n'avait qu'à le plonger dans celui de son petit ami, pour qu'il le comprenne lui aussi.

Une promesse qu’il lui faisait. Une patience qu’il réclamait encore un peu … mais une récompense qu’ils miroitaient. Oui un jour Damon serait prêt … prêt à l’aimer au grand jour. Ce n’était pas les autres le soucis, seul son père. C’est bien pour cette raison que chaque fois qu’ils partaient loin de leur ville, Damon se montrait beaucoup plus démonstratif en public. Il se moquait bien d’être gay, il était amoureux de Jonah, qu’importe l’étiquette et la sexualité qu’on lui collait, il aimait Jonah et c’était la seule chose qui importait … jusqu’à ce qu’il doive affronter son père. Toute son assurance s’effondrait et Damon redevenait ce gosse. Celui qui n’osait ni lever les yeux ni la voix vers son père … il se maudissait d’être aussi lâche … Jonah ne méritait pas ça … Non Jonah méritait qu’on se batte pour lui et Damon savait qu’il finirait par le perdre un jour. A trop jouer avec le feu, il finirait par se brûler … qu’adviendrait-il de lui si Jonah le quitter ? Peut-être que dans le fond il avait besoin de ça pour réaliser à quel point cette idée était insoutenable. Pourquoi fallait-il perdre ce qu’on avait pour comprendre à quel point on y tenait … ? Comme si la souffrance était la seule chose qui pouvait éveiller les consciences. Touché par ce regard qu’il lui lançait son petit ami Damon eu du mal à déglutir. Il coupa la vidéo pour venir embrasser Jonah avec plus de passion, le faisant entrer dans la chambre par la même occasion … il le souleva contre lui et l’entraina jusqu’au lit dans lequel il le fit tomber à sa suite. Il laisse échapper un rire en murmurant « ne me regarde pas comme ça … » marquant une pause il ajouta après l’avoir installé confortablement, veillant à ne pas l’écraser. « Ça me donne envie de t’aimer pour le reste de ma vie » souffle-t-il taquin, comme si ce n’était pas déjà le cas. Caressant sa joue il frotte le bout de son nez contre le sien et murmurant « Merci … pour tout ce que tu fais pour moi … » car bien trop rare était les fois où Damon remerciait son petit ami de cette vie faites d’ombres et de mensonges … et la patience de Jonah semblait sans borne pour Damon, mais le garçon avait conscience de faire souffrir son petit ami … il ne s’en sentait que plus désolé encore …