il avait réussi à partir de la pâtisserie où mingqi l’avait aidé. il avait passé la nuit là-bas pour qu’il puisse le surveiller et maintenant qu’il était parti, il se rendait compte qu’il n’avait pas vraiment de souvenirs. c’était un peu flou, comme si tout ce qu’il avait vécu, il ne l’avait pas réellement vécu. comme s’il avait été hors de son corps. c’était peut-être un moyen pour son cerveau de ne plus souffrir. ou alors c’était simplement parce qu’il avait trop mal et que la douleur avait effacé la moitié des choses. heureusement, le pâtissier n’avait pas abusé de lui. il aurait clairement pu d’ailleurs, vu que son corps était à disposition et qu’il n’aurait clairement pas pu résisté. cependant, donghun l’aurait très mal vécu et il en aurait voulu à son sauveur. alors que là, il lui était reconnaissant et il ferait en sorte de le remercier un jour ou l’autre. mais pour le moment, il lui fallait rentrer au dortoir, prendre une douche rapide, comme il pourrait à cause de la douleur, et aller en cours. il entre donc chez les pyos, passe devant la salle commune et ne voit pas le regard inquiet que jonah pose sur lui. à vrai dire, il ne voit personne et veut juste prendre sa douche et oublier un peu toute cette soirée. il entend son prénom et se retourne pour voir le géant s’avancer vers lui. jonah était clairement plus grand que lui et ça complexait un peu hun. il n’aimait pas sa taille, se trouvait clairement trop petit bien qu’il soit dans la norme coréenne. « tu veux quelque chose ? » demande-t-il espérant qu’il ne remarque pas son état, malgré les bleus qui s’affichent sur son visage et sa respiration un peu sifflante. puis donghun n’était pas très bon comédien quand il s’agissait de la douleur.

La nuit a été longue, à vrai dire, tu n’as pas vu le temps passer. Le nez plongé dans tes cours, après une journée entière à dormir. T’as un rythme bien différent des autres, tu le sais. T’arrives à t’en accommoder, la plupart du temps. T’as plus de chances que les autres de profiter d’un moment de calme au dortoir. Comme cette nuit, bien silencieuse, où t’es resté dans la salle commune pour ne pas déranger ton colocataire. Chocho, ton chien, est resté à tes pieds, passant son temps à se reposer, ou à manger. Et lorsque le soleil se lève, tu prends conscience que tu n’as pas pris une seule pause depuis plusieurs heures déjà. T’as besoin de manger quelque chose, boire un café pour reprendre des forces, affronter cette nouvelle journée qui débute. Alors que tu t’étires, encore assis sur ta chaise, tu t’accordes quelques minutes de répit, jetant un coup d’oeil à ton téléphone. Un soupire, avant d’aller à la cuisine, récupérer ce dont tu aurais besoin. Quelques fruits que tu découpes et dispose dans un bol, le temps que le café se fasse. Des biscuits en plus, et en moins de cinq minutes, tout est posé sur la grande table de la salle commune, en pagaille au milieu de tes livres de cours. Mais il y a ce bruit qui te surprend, aussi tôt, la porte du dortoir qui s’ouvre et se referme rapidement. Tu reconnais Donghun passant dans l’entrée, et l’interpelle. Il n’a pas l’air dans un très bon état, et ça se confirme quand il te fait enfin face. Tes sourcils que tu fronces, alors que tu penches légèrement ta tête dans sa direction. « Tu te souviens de ce qu’il s’est passé hier soir ? » Oses-tu demander, sans prendre de pincettes. C’est l’interne qui parle, plus que l’ami, à cet instant. Cet air soucieux qui se dessine sur tes traits, ayant soudain peur de l’avoir brusqué.

Lui qui pensait pouvoir rentrer au dortoir tranquillement et potentiellement finir sa nuit, c’était loupé. Il avait fallu que son ami soit réveillé et qu’il vienne à son encontre. D’ordinaire, Donghun n’aurait rien dit et aurait même accepté de discuter avec Jonah, mais aujourd’hui, il était dans un état bien trop lamentable pour ça. Il souhaitait simplement prendre sa douche et partir en cours parce qu’il ne pourrait pas dormir vu que c’était le début de la journée. Il demande à son ami ce qu’il lui veut, pas vraiment accueillant dans sa façon de parler. Il l’excusera certainement à cause de sa mine et des bleus qui ornaient son visage et tout son corps. Mingqi avait commencé à le soigner, mais il n’était pas médecin et donc il y avait sûrement des choses qu’il n’avait pas faite ou mal faite. Donghun relève la tête vers l’étudiant en médecine et sourit ironiquement. « Oui je me souviens… » Un peu trop d’ailleurs et avec beaucoup de clarté. Il avait encore bien trop mal pour tenir debout correctement. C’était une telle torture pour lui et sa respiration se faisait de plus en plus sifflante à chaque inspiration qu’il prenait. « C’est rien… Juste un mec un peu trop bourré. » Il n’avouerait pas que c’était simplement parce qu’il avait refusé de faire la pute ailleurs qu’à la Fleur Blanche. Il n’aimait déjà pas son métier, ce n’était pas pour aller le faire sur le trottoir. L’avantage de l’établissement dans lequel il vendait son corps, c’était qu’il pouvait avoir des clients un peu moins bizarres que la moyenne, en général. Ça n’avait pas été le cas avec le dernier en date, mais Donghun avait l’habitude. « Et toi alors ? T’as pas dormi de la nuit, c’est ça ? » Ca se voyait à cause de son visage fatigué et des cernes qui s’accumulaient sous ses yeux.

C'est l'arrivée de Donghun qui te sors finalement de tes cours. T'aurais pu rester plongé dedans pendant de longues heures encore, mais le voir te rappelle qu'une nouvelle journée commence, et que le balai des pyobeom va bientôt commencer. Il ne te faut pas bien longtemps, pour que ton regard se remplisse d'une certaine inquiétude envers ton ami. Les bleus visibles sur son visage te font rapidement comprendre que sa soirée n'a pas été aussi paisible que la tienne. Et, à trop être perdu dans tes cours, t'as cet instinct de futur médecin qui prend le dessus. « Hmm... » tes lèvres se pincent, sans que tu n'oses pour autant un geste, pour mieux observer ses blessures. « Faut soigner cette coupure, tu sais. » finis-tu par exprimer, d'un ton calme, lui offrant un léger sourire pour tenter de ne pas le brusquer. Tu n'as pas envie de paraître trop insistant, trop lourd, mais tu te fais du soucis pour lui. « Tu permets que je soigne ça ? » oses-tu demander, tes lèvres qui se pincent, par cette petite pointe de nervosité. Tu ne soulignes pas, ce mec bourré à qui il a du faire face. Parce que sa santé compte, surtout. Sa question te fais retourner ton regard furtivement vers la table de la salle commune, avant de reporter ton attention sur ton ami. « Oui. » réponds-tu, haussant légèrement tes épaules. « J'avais des cours à rattraper. » justifies-tu, comme si c'était normal. Et ça l'est pour toi, depuis plusieurs années maintenant. Même si la fatigue se ressent, très souvent, tu sais surtout que tu ne lâcheras pas tant que tu n'auras pas terminé tes études, et que tu n'auras pas atteint ton but.

Il se rend compte que Jonah ne croit pas au mec trop bourré. Son ami comprend qu’il lui ment, mais ne pose pas plus de questions. C’était ce qui était bien avec lui. Donghun pouvait mentir ou ne pas dire toute la vérité, qu’il ne dirait jamais rien et n’essaierait pas d’en savoir plus. Ça leur convenait comme ça. « Si tu veux. J’ai été ramassé dans la rue par un mec qui n’y connait rien aux soins. » Le pyo lui donnait un plus d’indications sur la nuit qu’il avait passé. Ainsi, Jonah ne serait pas trop inquiet. Il n’avait pas été dehors sous un pont avec des blessures comme ça. Le soucis, c’est qu’il réaliserait aussi que les plaies qu’il avait, avaient été bien pires que celles qui se trouvaient sur son visage actuellement. Mingqi l’avait nettoyé et désinfecté, mais il n’était malheureusement pas médecin. Le plus grand saurait faire quelque chose pour les plaies. Pour les blessures intérieures ? Donghun n’était pas sûr de ça. Il change donc de sujet en désignant la table où ses cours de médecine s’accumulent. Il a encore une fois passé la nuit à réviser et ça l’inquiète. Il devrait prendre du temps pour lui et dormir surtout. Hun lève les yeux au ciel. « Tu sais que tu apprendrais mieux avec quelque chose qui s’appelle le sommeil dans le système. » Le jeune homme avait appris à ses dépends que lorsqu’on ne dormait pas assez, des accidents pouvaient avoir lieu. C’était la raison de l’accident qui lui avait fait passer quelques jours à l’hôpital il y a quelques années. Maintenant, il ne négligeait plus son sommeil, ou du moins, il essayait. « Tu vas nous faire un malaise un jour… et moi je suis pas médecin. Je saurai pas m’en occuper. » Donghun n’était pas loin de la vérité. Il paniquerait sûrement un peu et ne saurait pas aider efficacement Jonah s’il venait à faire un burnout.

T'as du mal à croire à l'histoire que ton ami te raconte, pourtant tu ne poses aucune question. Tu sais qu'il t'en parlera s'il le veut, et tu ne forceras pas les choses. C'est loin d'être ton genre, il faut dire. Tu sais bien qu'avec ton statut, les gens osent toujours moins parler, alors tu t'adaptes, reste présent en cas de besoin, mais tu ne chercheras pas à tout prix une vérité que d'autres refuseraient d'admettre. « Va t'asseoir, je vais regarder ça de plus près. » réponds-tu calmement, sans vouloir lui donner d'ordre. Mais tu ne voudrais pas le laisser partir sans avoir soigné ces blessures. T'as peur que ça s'infecte et s'aggrave, au final. Tu arques un sourcil à sa remarque, tu sais qu'il a raison, que tu devrais prendre plus de temps pour dormir. Mais ça t'est difficile, encore plus depuis cet accident, cette amnésie. Tu devrais soigner ces insomnies, pourtant elles te permettent d'avoir plus de temps pour te concentrer dans tes études. « Que veux-tu, c'est le prix à payer quand on se retrouve en médecine. » Tu ponctues ta phrase d'un léger sourire. Tu n'as pas choisi la voie la plus simple, t'en es bien conscient, mais tu ne changerais pour rien au monde. « T'en fais pas, je fais attention. » que tu continues, une main délicatement posée sur son épaule. Tu l'entraînes vers le canapé, bien décidé à le soigner plutôt qu'à faire étalage de ces nuits sans sommeil. Ca semble plus important pour toi, le bien-être et la santé des autres, avant la tienne. Peut-être que ça te sera utile dans ton métier, peut-être que ça mènera à ta perte, mais tu ne le vois pas autrement.

Est-ce que Jonah croit à son histoire ? Donghun ne sait pas trop et ne veut pas entrer dans les détails. Peu de personnes sont au courant qu’il se prostitue et encore moins pour la raison. Alors, il préfère se taire et écouter ce que son ami étudiant lui demande. Il va s’asseoir sur le canapé, près des affaires de Jonah et attend qu’il regarde plus précisément toutes les blessures qui ornent son corps. Il enlève même son t-shirt pour lui montrer les plaies qui n’ont pas été bien soignées, mais qu’elles avaient reçu quelques soins. Donghun sait qu’il a fait de son mieux mais ce n’est pas assez et son ami risque de faire une réflexion. Il change donc de sujet pour s’inquiéter de l’état de santé de Jonah. Le prostitué n’était pas du genre à s’étaler sur sa vie autant privée que publique. Il n’aimait pas parler de lui et c’était pour cette raison qu’il voulait passer le plus rapidement possible sur la vie de l’autre pyo. Il pousse un soupir quand il entend sa réponse. « C’est ce que je me disais aussi… Et j’ai eu un accident de voiture. » L’inattention ainsi que le manque de sommeil lui avait valu un séjour à l’hôpital pendant quelques temps. Heureusement, l’accident de voiture n’avait pas été réellement grave et il avait pu sortir après deux, trois jours en chambre. Mais depuis, Donghun essayait au maximum de dormir le plus qu’il pouvait afin d’éviter encore une fois ce genre de choses qui n’étaient pas agréable. Un nouveau soupir s’échappe de ses lèvres tandis qu’il lève les yeux au ciel. « Tu dis ça maintenant… Mais on sait tous les deux que c’est faux. Tu ne dors clairement pas assez… C’est pas bon pour ton corps. » Lui plus que n’importe qui devait savoir les effets du manque de sommeil sur le corps humain. Il était en médecine, c’était donc normal qu’un sujet comme ça lui soit connu. « Tu dois aussi penser à ta santé… Pas qu’à celle de ceux que tu soignes… » Parce qu’il était comme ça Jonah. Donghun l’avait compris avec le temps.

D’aussi loin que tu t’en souviennes, t’as toujours été comme ça, à te préoccuper des autres plutôt que de toi-même. A vrai dire, tu ne côtoies pas grand monde en dehors de l’hôpital, et de la fraternité. Tu t’investis corps et âme dans tes études, tu te dis souvent que ça changera, une fois qu’elles seront terminées. Pourtant, t’es en train de gâcher une partie des années les plus importantes de ta vie, à agir ainsi. A ne pas vraiment faire attention à ta santé, et à t’occuper des blessures des autres. Tu préfères ne pas y penser, alors que tu laisses Dong Hun s’installer sur le canapé, pour pouvoir le soigner. Une fois de plus, tu ne poses pas de questions, tu le laisses même choisir son propre sujet de discussion, alors que tu récupères tes affaires de médecine, te rapprochant de lui pour l’examiner. Une moue sur tes lèvres, alors que ton attention se porte sur lui un instant. « Je sais… Mais je dois vraiment réussir ces études. C’est tout ce que j’ai. » Tu n’as pas honte de le dire, après tout, beaucoup au dortoir sont au courant de ta situation. Outre cette passion qui t’anime, ça te fait du bien, de pouvoir t’occuper des autres. Ca t’évite de penser à tes propres problèmes, à cette peur panique de tout oublier une fois de plus. Des pansements que tu retires de la peau de l’autre pyo, pour mieux observer ses plaies, te mettre rapidement à les nettoyer. « Celui qui a nettoyé ça a clairement fait du mauvais taf, mais il t’a quand même permis de limiter les dégâts. » oses-tu exprimer dans une grimace, alors que tu t’actives à soigner ces blessures, loin d’être anodines. Mais encore une fois, tu ne dis rien à ce sujet, même si tu n’as pas spécialement envie de parler de toi non plus. Un soupire, alors que tu te concentres sur tes gestes, pour ne pas être trop brusque, ni même lui faire plus de mal encore. « Tu sais… J’y pense à ma santé aussi. C’est juste que c’est souvent plus simple de se préoccuper des autres. » Du moins, pour toi. Ca te permet d’oublier que toi aussi, tu es un de ces patients, qui devra pendant de longues années encore, survivre dans ce monde que tu as oublié du jour au lendemain.

Donghun soupira en entendant les paroles de Jonah. Certes, c’était tout ce qu’il avait, mais en attendant, il ne fallait pas qu’il ne fasse que ça. Ça allait le tuer à force. Il posa sur lui un regard peiné. « Peut-être, mais faut que tu fasses attention. On a besoin de toi chez les pyo. Et puis, qui me soignera quand je serai blessé ? » Parce qu’il fallait le dire, Jonah était l’un des seuls qui pouvaient l’approcher et le toucher sans qu’il ne dise quoi que ce soit malgré ses réticences à l’être. Il avait, à cause des maltraitances qu’il avait subi enfant, du mal à laisser quelqu’un d’autre poser la main sur lui. Et c’était paradoxal quand on savait qu’il passait le plus clair de son temps à vendre son corps pour quelques billets. Cependant, là, il n’était pas blessé parce qu’un client y avait été trop fort. Non, il avait été blessé parce qu’il avait refusé de faire la vulgaire pute de trottoir. Et c’était Mingqi qui l’avait soigné. Ça n’échappa pas d’ailleurs à l’œil expert de son ami que c’était un travail d’amateur. « Il est pâtissier celui qui m’a soigné… Pas médecin comme toi. » Il sourit légèrement avant de grimacer à chaque pansement qu’il retira de sa peau. Jonah se retroussa les manches pour rattraper ce travail et une fois de plus, une grimace de douleur s’afficha sur les lèvres de Donghun alors qu’il détourna le regard aux mots de son ami. Il était vrai que c’était mieux de détourner le regard quand à ses propres problèmes pour aider les autres ou faire comme si de rien n’était, mais parfois, il était bon aussi de prendre du temps pour soi et de ne penser qu’à soi. « Je sais que c’est tentant de ne pas penser à soi… Mais crois moi, ça ne sera jamais qu’une solution temporaire. Ça te reviendra en pleine gueule un jour. Donc, fais attention à toi. » C’était ironique, venant de quelqu’un qui faisait passer sa santé et sa personne après celles des autres. « Franchement, repose toi. T’as une mine affreuse… Vraiment. » Et c’était de quelqu’un qui venait de se faire tabasser et avait passé la nuit à dormir sur une banquette de pâtisserie.

C’est encore difficile pour toi, de devoir faire la balance entre ton rôle de médecin, et celui de patient. T’as encore des rendez-vous réguliers à l’hôpital pour t’assurer que tes blessures passées ne provoqueront pas un autre drame. Et en même temps, tu es aussi celui qui analyse, soigne les autres. Un quotidien à double tranchant quelque part, qui est parfois compliqué à gérer. Alors, c’est souvent plus simple de te concentrer uniquement sur ta position de futur médecin, de t’occuper des autres. C’est un moyen comme un autre de ne pas penser à cette amnésie, à ce manque de souvenirs qui gâche encore trop ta vie. « Tu pourras compter sur moi encore longtemps pour te soigner, t’en fais pas pour ça. » Un léger sourire que tu lui offres, une façon de le rassurer, et te convaincre un peu plus que tu arriveras à surmonter ces années d’étude sans encombre. Des pansements que tu retires délicatement pour tenter de ne pas lui faire mal, tu grimaces en voyant le résultat. Ce n’est pas beau à voir, encore moins pour un interne qui passe ses journées à soigner ce type de blessures. « Pâtisserie et médecine font pas bon ménage… Tu me diras, je suis nul en cuisine. Ca ne devrait pas me surprendre. » Un peu d’humour pour tenter de détendre l’atmosphère, même si tu sais que tu n’es pas le meilleur pour ça. Mais tu tentes, comme tu peux. Tu récupères de quoi désinfecter les plaies de Dong Hun, essaie d’être le plus délicat possible pour ne pas lui faire trop mal. Tu sais qu’il a raison, que ses paroles sont criardes d’une vérité que tu refuses souvent de voir. « Je sais… » Tu pinces tes lèvres, hésitant un instant. « Mais c’est compliqué de vivre dans le noir complet, sans savoir ce qui pourrait te tomber dessus. » Tout ce que tu sais de ton passé, c’est qu’il a laissé des cicatrices sur une bonne partie de ton corps, et ça s’arrête là. Difficile de savoir à quoi s’attendre, et se préparer pour l’affronter. C’est sûrement pour ça aussi, que tu te concentres autant sur les autres. Ca t’évite de penser à toutes ces choses affreuses qui te sont certainement arrivées. « J’ai deux jours de congés cette semaine. Promis, je vais essayer de me reposer. » Un sourire réconfortant que tu lui offres. Tu sais dans tous les cas que tu en as besoin, et que tu devras passer par là si tu ne veux pas finir aux urgences à ton tour, en tant que patient, une fois de plus.