Elle se doutait, au fond d’elle, que ces dernières disputes entre Ye Jun et leurs parents avaient joué un rôle dans sa disparition si soudaine. Elle avait pourtant essayé de comprendre ce qu’il se passait, mais son père était fidèle à ses vieilles habitudes. Ce qui est absent n’est pas un problème, il n’y a pas besoin d’en parler. C’était la politique qu’il suivait, autant chez lui que dans son travail, et elle avait beau s’insurger devant une telle idée, Ye Jun devenait finalement un sujet tabou entre eux. Le patriarche évitait les questions qu’elle pouvait avoir, changeait de sujet avec une telle aisance qu’elle se rendait compte qu’elle n’aurait aucune réponse. Elle espérait pourtant les obtenir de son frère. Si au départ elle pensait qu’il avait besoin d’un peu de temps, celui-ci était de plus en plus long, réduisant jour après jour les espoirs qu’elle se faisait encore. « T’es là, c’est tout ce qui compte pour moi ce soir. » avait-elle osé répondre à celui qui la gardait dans ses bras. Peut-être qu’il ne s’en rendait pas compte, mais sa présence lui faisait réellement du bien. Ca la rassurait, la réconfortait un tant soit peu, même si elle continuait de penser à son frère. Son corps se pressant un peu plus contre le sien, elle profitait de ce contact qu’il lui offrait. Ce sourire se faisait plus sincère, un peu moins triste aussi. « L’année dernière ? On était partis tôt le matin, pour aller prendre un petit-déjeuner au restaurant préféré de ma grand-mère. » Elle marquait un temps, tentait de se rappeler de chaque détail, de chaque chose qu’ils avaient pu faire de spécial. « On a passé toute la matinée là-bas, on a même fini par prendre le déjeuner. Le gérant m’avait préparé une part de gâteau avec une bougie dessus. » Son sourire restait désormais figé sur ses lèvres. C’était une magnifique journée selon elle, l’un des meilleurs anniversaires qu’ils aient pu passer ensemble. « Et puis l’après-midi, on a fait du shopping, comme tous les ans. Ye Jun a insisté pour tout payer, comme il le fait à chaque fois. » Un léger pincement au coeur, par moments. Il s’occupait si bien d’elle, depuis sa naissance. « Pour terminer la journée, on est allés se poser au bord du Han. On avait pris à manger et à boire, et on est restés là bas à discuter pendant des heures. » Ca pouvait paraître banal pour certains, mais pendant toute cette journée, ils étaient restés dans leur bulle, entre frère et soeur. Ils s’étaient éloignés de la frénésie de la vie qui leur était imposée pendant quelques heures. Outre les cadeaux, les dépenses, c’était une bouffée d’air frais qu’il lui offrait à chaque fois. « On n’a pas vraiment de rituel mais… on adorait se retrouver loin de la maison. C’était un moyen de passer des moments normaux, je crois. » Elle en était persuadée même. Lors de leurs vacances, lors de certains week end, ils se réfugiaient dans leur bulle, oubliant leur rôle un instant. Et c’était certainement ça qui lui avait le plus manqué en ce jour.

J’espérais qu’elle disait vrai. Que ma présence pouvait l’aider à aller mieux. Allongé, je l’écoutais parler, imaginant les scènes qu’elle me décrivait. Et je la voyais sourire dans mes pensées, être heureuse, se sentir bien. J’aurais pu jalouser Ye Jun, parce qu’il était capable de changer sa vie et lui donner cette chaleur que je n’avais pas. Mais je n’étais pas ainsi. J’avais souvent eut envie de le connaitre, mais les rencontre entre les familles m’effrayaient un peu. J’avais eu le malheur de croiser le regard de son père une fois… ça m’avait suffi. Jouant avec une mèche de cheveux, je souriais à ses dires. J’aimais qu’elle se confie à moi. Qu’elle puisse avoir cette liberté. Elle avait besoin de normalité, de fuir cet endroit qu’elle détestait. Alors je me redressais subitement « Viens on sort ! » c’était soudain, comme d’habitude. Je ne savais pas faire les choses en réfléchissant longtemps. Me glissant du lit, je posais à nouveau les pieds au sol avant de me lever « On va à la rivière Han. Toi et moi ! » Loin l’idée de vouloir le remplacer. Mais je voulais qu’elle puisse profiter. Et rien ne nous retenait ! C’était une idée folle encore une fois. Mais je m’agitais pour venir lui attraper les mains et la relever. Déposant un bref baiser sur ses lèvres « On a qu’à prendre à manger chez toi. Et on se tire dehors. » J’avais ma voiture, ma folie et notre fougue pour ça. Alors j’y croyais. Amusé, je me précipitais déjà vers la porte de sa chambre. Sans réfléchir, je l’ouvrais un peu trop vite. M’apprêtant à sortir, je vis non loin de là un employé de maison dans le couloir. Alors aussitôt je refermais la porte, grimaçant. « Oups. » j’avais oublié que je n’avais pas été invité. Je pensais qu’il n’avait rien vu, mais à peine quelques secondes plus tard, on entendait toquer à la porte. « Mademoiselle Kim ? » c’était plus fort que moi, je me mis à ricaner, étouffant mon rire dans ma paume avant de m’approcher d’elle. « Mademoiselle Kim ? » nouvelle interrogation, il fallait surement que je me cache. Alors je cherchais désespérément un endroit, sans trop savoir où aller. Prit de panique en entendant la porte s’ouvrir, je me jetais sur le sol de l’autre côté de son lit. L’homme ouvrit, sans trop savoir ce qu’il faisait, je parcourais des yeux ce qui m’entourait. Mon regard se posa sur mon sac que j’avais laissé trainer. Alors dans un geste incertains et discret, je le ramenais vers moi. « Vous avez un problème ? Vous avez claqué la porte rapidement… et je vois que vous n’êtes pas encore endormis. » Je me disais que ça devait être saoulant de devoir toujours se justifier. Chez moi, je pouvais rentrer tard, ne pas dormir, qu’importe je faisais ce que je voulais. Etait-il suspicieux ? J’avais brusquement peur qu’il ne fasse le tour de la pièce.

Peut-être que dans le fond, ça lui faisait du bien de repenser à ces moments heureux, ceux qu’elle avait eu la possibilité de partager avec son frère. Même s’ils semblaient désormais loin, ils restaient quelque part dans son esprit, et il fallait qu’elle s’y raccroche. Un moyen comme un autre de ne pas oublier ce lien si fusionnel qu’ils avaient fini par créer entre eux. Il ne fallait pas qu’elle oublie que tout ce qu’ils avaient vécu ensemble restait bien réel, malgré son absence. Et finalement, en parler pourrait l’apaiser un tant soit peu. C’était ce qu’elle pensait à cet instant, sans imaginer qu’Il Kyang puisse avoir une de ces idées dans lesquelles il l’embarquait toujours. Ses yeux s’étaient écarquillés un instant, son sourire s’était même élargit sur ses lèvres à cette proposition qu’il lui faisait. « T’es sérieux ? » demandait-elle, même si elle savait d’avance qu’il l’était. C’était ça aussi qu’elle aimait chez lui, sa fougue, cette folie qu’il trainait partout avec lui. Le sentiment qu’il lui donnait d’être libre, d’une autre manière. Elle s’était relevée à son tour, sans être sûre de ce qu’il était en train de se passer, mais elle n’avait pas envie de réfléchir. L’envie certaine de se laisser porter, de ne plus penser à rien, encore moins à cette journée qui venait de s’écouler. Elle s’était même mise à rire, en le voyant ouvrir, puis refermer la porte rapidement. Jusqu’à comprendre que l’un des employés se trouvait juste derrière sa porte. Elle étouffait son rire comme elle le pouvait, faisant signe à Il Kyang de se cacher derrière son lit. Et alors qu’elle s’approchait de la porte, celle-ci s’était finalement ouverte, découvrant l’employé qui cherchait à comprendre ce qu’il était en train de se passer. « Oh.. In-Hwan. Désolée, je pensais que vous aviez déjà rejoint vos quartiers. Je suis encore au téléphone avec un ami, je voulais éviter de faire trop de bruit. Je comptais juste aller chercher un peu d’eau. » Un sourire, qui en disait bien long, continuait d’orner ses lèvres. « Ne vous en faites pas, je vais bientôt aller dormir. » Des mots qui, elle l’espérait, le ferait quitter les lieux, mais il n’en était rien, alors qu’il l’observait un instant. « Laissez-moi aller vous chercher ça, je reviens dans un instant. » Sans attendre de réponse, il avait quitté la pièce, alors qu’elle se retournait en direction d’Il Kyang, se rapprochant de lui. « Reste là, y’en a pas pour longtemps. » lui avait-elle murmuré, d’un air désolé. Les voilà coincés pour quelques longues minutes. Dans un souffle, elle glissait un « j’suis désolée » à son attention, espérant qu’In-Hwan se fasse rapide, et retourne à sa chambre pour les laisser s’échapper.

Ce de situation n’arrivait qu’à moi. Mais loin de m’agacer, je trouvais ça drôle. Suivant leur conversation, toujours caché derrière le lit. Je me demandais si j’allais devoir rester longtemps comme ça. S’il avait la brillante idée de venir lui parler de choses et d’autres. Riant un peu, je tentais de rester silencieux, tout en observant leurs pieds sous le lit. Ce n’était pas la première fois que je m’introduisais chez elle le soir. Mais d’ordinaire, je faisais peut-être plus attention. Je grimaçais soudainement en l’entendant lui proposer de lui ramener son verre d’eau. Je comprenais de suite que j’allais devoir rester là. Et à peine avait-il fermé la porte, que je me redressais un peu pour observer Ye Won. Sourire aux lèvres, je riais de la situation. « Et si je lui disais que j’étais là ? » bien sûr je ne le ferais pas, mais j’imaginais la tête qu’il ferait si il me voyait. Je ricanais un peu plus et parce-que j’aimais prendre des risques, je venais attraper sa jambe pour la faire tomber sur moi. Je savais que c’était stupide, mais je trouvais ça drôle. Et puis j’aimais jouer avec le feu. « T’as qu’à rester là avec moi. » perturbateur, il fallait toujours que j’en rajoute un peu. Mais j’étais certains que c’était aussi cette spontanéité qui lui plaisait chez moi. La bloquant entre mes bras, je venais embrasser ses lèvres dans un baiser tendre et amusé. Souriant contre sa bouche, je savais que c’était idiot, mais j’aimais bien jouer à ce petit jeu. Laissant une main se perdre dans ses cheveux, je me reculais juste assez pour lui souffler « On a quelques minutes devant nous. » je la taquinais, venant à nouveau lui donner un baiser plus amoureux. Puis évidemment, je me laissais aller à quelques fantaisies. Ma main glissant sous le tissu de son haut, pour venir caresser sa peau. J’intensifiais notre échange, juste pour en profiter. C’était grisant, savoir que quelqu’un pouvait nous surprendre. Même si c’était un peu fou aussi. Mais l’idée était plaisante, et puis j’aimais être là dans le dos de ses parents. Ils étaient persuadés que notre relation ne mènerait à rien. Peut-être avaient-ils raison, mais moi je n’y croyais pas. Je ne me projetais pas, mais j’étais si bien avec elle. Les mois défilaient vite, on passait du temps ensembles et on s’appréciait de plus en plus. Alors oui, je savais que ce n’était pas juste une relation d’adolescents. Elle et moi étions trop en phases pour ça. Et j’avais toujours l’impression que tout devenait plus « vrai » au fur à et à mesure. Ça ne m’effrayait pas, surement parce-que j’évitais de réfléchir à ça. On était ensembles, c’était tout ce qui comptait. Et tandis que je parcourais encore sa bouche, on toquait à la porte. 

Il n’y avait qu’eux pour se retrouver dans ce genre de situations. Et même si quelques minutes plus tôt, elle pensait encore à son frère, à cet instant, elle riait enfin. Sincèrement, et sans le contrôler. Personne dans cette maison ne savait qu’Il Kyang venait le soir, passait parfois la nuit ici. Et c’était grisant, sûrement parce que ça lui était interdit. Son regard posé sur lui, elle souriait, s’amusait de ce qu’il était en train de se passer dans cette pièce. Elle n’avait pas réussi à contenir ce léger cri de surprise quand il la fit retomber sur lui. « Tu sais qu’on va se faire chopper si je reste là ? » Il y avait une certaine malice dans sa voix, tout disparaissait peu à peu. La tristesse de cette journée et les pensées trop souvent tournées vers son frère. Elle s’amusait de ce qui lui arrivait à cet instant précis, ne pensant pas que cela aurait pu être possible. « Et tu comptes faire quoi pendant ces quelques minutes ? » demandait-elle, avant de se perdre dans ce baiser qu’il lui offrait. Elle pouvait déjà sentir sa main parcourir son dos, et ne pouvait s’empêcher de mimer les mêmes gestes. Se laissant porter par l’instant, elle en oubliait presque que l’employé allait revenir, souriant contre les lèvres d’Il Kyang. Elle pouvait déjà sentir leurs peaux se retrouver, et appréciait ce contact qui lui manquait à chaque fois, avant d’être perturbée par In-Hwan, toquant déjà à la porte. « Attends… » soufflait-elle, alors que ce dernier entrait déjà dans la pièce, un verre d’eau à la main. Elle sentait ses joues rosir, se redressait comme si de rien n’était, passant une main dans ses cheveux. « Voilà votre verre d’eau mademoiselle Kim. » elle comprenait rapidement dans son regard qu’il se doutait de quelque chose, elle se sentait tout d’un coup intimidée, sans savoir ou se mettre. « Ah… Merci In-Hwan. Je... cherchais juste un stylo que j’ai fait tomber. » Elle tentait de cacher son malaise, allant récupérer le verre qu’il lui tendait, espérait qu’il puisse enfin partir. « Voulez-vous que je vous aide à le retrouver ? » avait-il demandé, comme il en avait l’habitude. « Non non non, ne vous en faites pas ! Il ne doit pas être très loin de toute façon ! Allez plutôt vous reposer. » « S’il vous faut quoi que ce soit, je reste à côté. » Derniers mots, avant qu’il ne s’incline devant elle, et quitte enfin sa chambre. Un soupire s’échappait d’entre ses lèvres, avant qu’elle ne se mette à rire nerveusement. Son regard se posait sur Il Kyang, mordillant l’intérieur de ses joues. « Y’a que toi pour me mettre dans de telles situations. » Elle en riait, avant de le retrouver, déposant finalement un nouveau baiser sur ses lèvres.

J’aimais bien la mettre dans l’embarras. Ce n’était pas méchant, mais j’aimais la taquiner, jouer de ces situations qui n’arrivait pas dans ma propre vie. Je trouvais ça drôle, et même si on se faisait attraper, j’aurais trouvé toujours ça amusant. Peut-être un peu moins, si elle devait subir la colère de son père… mais j’étais prêt à la défendre quoiqu’il arrivait. Me perdant contre elle, je profitais de ce lapse de temps qui nous appartenait. L’employé allait surement revenir, mais qu’importe. Je laissais les minutes s’écouler, sans la libérer. J’aimais ce moment-là, sa chaleur, sentir sa peau contre la mienne… Tout était grisant. Mais évidemment, il ne tarda pas à arriver coupant court à l’instant que nous partagions. La porte s’ouvrant déjà, Ye Won se redressait pour lui répondre. Quant à moi, je l’avouais, je riais caché à ses pieds. La situation était drôle, encore plus lorsqu’elle trouva l’excuse d’un stylo. Relevant la tête vers elle, je grimaçais en me disant qu’elle aurait surement pu trouver mieux. Cela dit, je faisais moins le fier quand je l’entendis lui proposer son aide. J’avais beau trouvé la situation comique, en réalité si il nous surprenait je n’étais pas sûr qu’il puisse garder un secret. Soulagé par l’attitude de Ye Won, je laissais échapper un petit soupir avant qu’elle ne vienne me retrouver. Sourire aux lèvres, je tendais déjà les bras pour l’accueillir à nouveau contre moi. « Alors je suis un stylo ? » ça n’avait rien de flatteur mais c’était drôle. Je riais une nouvelle fois, contre ses lèvres pour l’embrasser. Intensifiant notre baiser, je me laisser aller contre elle, avant de sourire encore. Idée qui me trottait subitement à l’esprit, je me redressais l’accompagnant avec moi dans mon geste pour venir la faire tomber sur le lit. « T’es sûre qu’il reviendra pas ? » je ne savais pas, s’il s’était douté de quelque chose peut-être aurait-il l’idée de refrapper à sa porte. Alors à cette pensée, je me relevais et aller subitement attraper la chaise de son bureau. La plaçant derrière sa porte « Je préfère prendre des précautions. » et tout sourire, je la rejoignais pour venir la surplomber. J’avais subitement d’autres plans en tête, je l’admettais. Brusque envie d’elle, alors que ce petit jeu m’avait électrisé. Retrouvant sa bouche, je laissais mes mains curieuses toucher sa peau avant de me détacher pour lui souffler « Je t’ai pas donné ton cadeau. » malice dans mon regard, je retirais mon haut avant de me pencher vers la lumière pour l’éteindre. Je n’avais pas honte, mais je ne voulais pas attirer l’attention de son employé s’il repassait par là. En voyant la lumière allumée, il aurait peut-être l’idée de frapper à nouveau. Dans la pénombre, je la retrouvais, pour venir enfouir mon visage dans son cou avant de lui enlever son vêtement et laisser nos peaux se toucher. « On sortira plus tard, tu m’en veux pas ? » espiègle, je n’avais plus trop envie d’interrompe ce moment. Et puis ce n’était que partie remise. On pourrait toujours sortir après.[/size]

Il Kyang était le seul à savoir comment lui faire oublier ses états d’âme. Il n’avait qu’à être présent, entièrement lui-même, pour qu’elle laisse tout le reste de côté. Qu’elle sente en elle cette fougue qu’il pouvait avoir. Ca lui faisait toujours du bien, ça l’aidait un peu plus encore à se rendre compte que la liberté avait différentes facettes. Ce soir encore, elle se laissait bercer par ce qu’il lui donnait. Grisée par ce contact, elle n’avait pas réussi à trouver une réelle excuse lorsqu’In-Hwan était revenu dans la pièce. Des mots bredouillés à la volée, elle savait au fond d’elle que l’employé n’y croyait pas. Mais il savait surtout qu’il fallait suivre les ordres qu’on lui donnait dans cette maison. Rassurée de le voir partir, elle avait bien rapidement retrouvé les bras de celui qu’elle aimait. « Désolée, j’ai pas trouvé mieux. » Elle en riait contre ses lèvres. Elle suivait ses gestes, se redressait à son tour pour se laisser tomber sur son lit. Un rire qui s’échappait dans la pièce, alors qu’il s’était détaché d’elle un instant. Elle l’observait faire, coincer la poignée de la porte avec une chaise, éteindre la lumière. Une chaleur nouvelle l’envahissait déjà, ses mains glissant dans son dos lorsqu’il revenait enfin contre elle. Un baiser plus passionné, les premiers vêtements qui commençaient déjà à tomber sur le sol. « J’ai hâte de voir quel cadeau tu m’as préparé. » murmurait-elle, pinçant ses lèvres dans un sourire, une certaine malice s’étant emparée d’elle. Elle avait déjà sa petite idée, s’en délectait un peu plus encore lorsque l’obscurité prenait finalement place dans sa chambre. Son corps se cambrait déjà à sentir leurs peaux nues l’une contre l’autre, ses yeux se fermaient pour profiter davantage encore de ce contact. « Pas du tout… » avait-elle lâché dans un soupire de bien-être, l’une de ses mains glissant dans ses cheveux. Comme toujours, elle se perdait si rapidement dans ses caresses. Il n’y avait pas de meilleur endroit que ses bras pour oublier les soucis du quotidien, les tracas qui la rongeaient parfois. Dans un geste mesuré, elle avait attrapé son visage pour lui offrir un baiser, plus fougueux cette fois, plus intense. Comme à chaque fois qu’ils se retrouvaient, son corps le réclamait, un peu plus à chaque fois que leurs lèvres se rencontraient, que leurs peaux se touchaient. Il était fou de voir à quel point l’ambiance pouvait changer du tout au tout, en quelques minutes à peine. Mais elle aimait ça, voir qu’il arrivait à tout balayer pour ne laisser que de doux souvenirs remplir un peu plus son esprit à chaque fois.

Je n’étais pas bon pour conseiller les gens, mais j’étais plutôt doué pour leur faire oublier leurs problèmes. Je laissais souvent mon naturel parler pour moi. Sans avoir de méthode pour les aider, mais au moins ça leur changeait les idées. Avec Ye Won j’étais pareil. Malheureusement pour elle, je n’étais surement pas le plus doué pour ces choses-là. J’espérais que ça ne la dérangeait pas. Je l’écoutais, mais après ça… je n’avais jamais les bons mots. Alors j’aimais me dire que cette folie l’aidait. Qu’on se laissait guider par nos envies. Ce soir encore, je n’étais pas parfait. Je ne savais pas quoi lui dire pour la réconforter. Je préférais donc agir de la sorte, lui faire oublier quelques minutes tout ce qui pouvait la blesser ou la rendre triste. Perdu dans ses bras, notre soirée prenait une nouvelle direction. Je l’appréciais d’autant plus, je l’admettais, mais surtout j’avais aussi besoin de la retrouver. Alors je me laissais bercer par ce nouveau rythme, me perdant contre sa bouche, contre sa peau. Une fois de plus, nous nous occuperions à autre chose, mais ça avait du bon. J’espérais au moins, qu’elle puisse voir que j’étais là pour elle. Pour la soutenir, pour la réconforter… notre relation n’était pas plus compliquée que ça en réalité. C’était à peu près tout ce que nous étions et ça me plaisait. Nouveau soupir que j’étouffais contre sa bouche, avant de me laisser porter par notre plaisir retrouvé. Tout était exaltant avec elle. Je n’avais pas besoin de plus, et même si on ne se voyait pas beaucoup, ça me suffisait. Pourquoi aurais-je eu envie d’aller voir ailleurs ? Ye Won avait tout pour elle, tout comme notre relation. Et cette fois encore, nous laissions nos corps renouer ensembles et reprendre leurs habitudes. […] c’était souvent dans ces instants-là, que je me disais n’avoir besoin de rien d’autre. Hormis la musique évidement, ma vie me paraissait presque parfaite. Allongé à ses côtés, je laissais mes doigts courir sur sa peau dénudée. Sourire aux lèvres « T’en penses quoi de mon cadeau ? » j’avais encore le souffle un peu court, mais j’avais assez de force pour venir plaisanter avec elle. Me glissant plus proche, j’embrassais son épaule tendrement, avant de la prendre dans mes bras. Collant son dos à mon torse, je jouais déjà avec ses mains avant de lui murmurer « Tu crois lequel de nous deux à la chance d’avoir l’autre ? » je savais déjà la réponse à cette question, mais je trouvais ça amusant de lui poser. Moi j’étais persuadé que j’avais de la chance de l’avoir. Une fille qui ne m’en demandait pas trop. Qui ne voulait pas que je change pour elle. Ye Won ne m’avait jamais fait aucun reproche sur ce que j’étais. Aucun jugement, aucune remarque qui m’obligeait à me remettre en question. Je me sentais si bien et sur cette pensée, je la blottissais un peu plus contre moi. « Je pense que c’est moi. C’est même certains. » Enfouissant mon visage dans son cou « T’es belle, t’es gentille, attentionnée, tu me fais jamais de remarques sauf quand je te vole tes gâteaux… » je riais, ponctuant ma phrase d’un baiser contre sa peau. « Tu me fais rire aussi… même si tu sais pas cuisiner. » c’était surement l’un de ses seuls défauts d’ailleurs. Car malgré qu’elle ait son caractère, et qu’on pouvait parfois se prendre la tête, ce n’était que de broutilles. J’aimais qu’elle s’affirme aussi, qu’elle ne soit pas toujours d’accord avec moi. Alors que de mon côté… j’avais pas mal de défauts. Maladroit, irréfléchis, je ne lui faisais jamais de cadeau, je la faisais passer après la musique… en fait plus je faisais la liste dans ma tête, plus je me rendais compte qu’elle était tolérante. Et moi un peu trop égoïste.

Succombant bien rapidement aux baisers du plus âgé, Ye Won laissait son esprit divaguer. Dans ses bras, elle oubliait tout, peut-être parfois trop rapidement. Mais elle aimait ce contact, la chaleur de leurs corps l’un contre l’autre. Elle n’avait besoin que de ça pour tout oublier, tout laisser de côté. Elle s’y perdait d’une manière si déconcertante, profitait pleinement de chacun de ses gestes. Comme si tout pouvait s’arrêter le lendemain. Des habitudes qui reprenaient place, mais dont elle se délectait à chaque fois, en redemandant encore et encore. Et elle laissait leurs corps s’unir, certainement l’un des plus agréables moments qu’elle ai à vivre à chaque fois. Dans une douceur et un désir que rien n’égalait, et qui la comblait davantage encore, à chaque instant passé dans ses bras.

Il n’y avait pas de relation plus simple à ses yeux. Ye Won aimait le montrer, le vivre. Il n’y avait jamais rien de compliqué entre eux, simplement de la complicité, de la confiance et de l’amour. A ses yeux, elle n’avait pas besoin de plus pour trouver cette relation parfaite. Ils ne pouvaient peut-être pas se voir tous les jours, mais cela rendait leurs retrouvailles toujours plus grisantes, enivrantes. Tout comme ce soir. « C’était le meilleur cadeau. » répondait-elle amusée, alors que son corps se collait un peu plus contre lui. Elle aurait pu rester ainsi pendant des heures, à sentir leurs coeurs battre l’un contre l’autre, son souffle dans son cou. Elle était dans sa bulle, et plus rien ne pouvait l’atteindre. Elle riait de sa question, de la réponse qu’il lui apportait déjà. Relevant légèrement la tête vers lui, elle l’observait du coin de l’oeil. « Je t’interdit de dire que je sais pas cuisiner. » Un nouveau rire s’échappait d’entre ses lèvres, avant qu’elle n’attrape les mains d’Il Kyang et joue avant, posant son regard sur leurs doigts entrelacés. « Non, c’est moi la plus chanceuse. T’en gentil, tu sais être là quand j’en ai besoin, … Même si t’es chiant quand tu voles mes gâteaux. » Un sourire ornait ses lèvres, ne la quittait pas. Elle avait fini par se retourner, restant tout contre lui. Sa main caressait son visage dans un geste tendre. « Et puis, j’suis sûre que toutes les meufs sont jalouses de moi parce que je suis avec toi. » Ca l’amusait quelque part, elle ne s’en plaignait pas, au contraire. Elle savait qu’il pouvait facilement plaire, pourtant elle lui avait offert toute sa confiance. Elle savait au fond d’elle qu’il ne la trahirait pas, comme si c’était naturel entre eux. Inexplicable certainement, mais elle n’avait pas besoin d’y réfléchir. Il n’y avait qu’à les voir ce soir. Elle le pensait incapable de ça en voyant qu’il était capable de traverser la moitié du pays, juste pour être présent le soir de son anniversaire. Il n’y avait pas de plus beau cadeau que celui-là à ses yeux.

Ye Won avait confiance en moi… tout comme j’avais confiance en elle. En réalité, je n’étais pas du genre à être jaloux des autres hommes. Certaines prétentions de ma part ? Je n’en étais pas sûr. Je ne pensais juste pas à ces choses-là. Puis je n’étais pas vraiment obsédé par mes relations. Ce que je voulais dire c’est que oui, j’aimais être avec elle, mais je n’avais pas peur à chaque seconde de la perdre. Je pensais que ça me pourrirait la vie si j’en venais à ça. J’avais donc confiance et elle aussi. De toute façon, nous n’avions pas le choix. A vivre une relation à distance, nous ne pouvions pas faire autrement. Je trouvais que ça nous laissait libre aussi. Le fait de ne pas avoir peur, nous n’étions pas enchainé l’un à l’autre. Alors oui, j’avais de la chance de l’avoir. Je le savais et j’aimais lui dire. Amusé par ce que je disais et ce qu’elle me répondait, je souriais en l’observant se tourner vers moi. Heureusement elle n’était pas jalouse, même sa réflexion n’avait rien d’un reproche. Je trouvais ça amusant. Approchant mon visage du sien « Tu crois ? » lui soufflais-je. Je n’y croyais pas vraiment. En réalité, j’étais surement trop gamin pour m’apercevoir de ces choses-là. Dans ma vie il y avait la musique. Et ça me prenait tout mon temps, toutes mes pensées, mes idées… j’aimais observer les autres. Mais ça ne faisait pas de moi un petit géni pour les relations humaines. D’ailleurs Kitae me le disait souvent, que telle ou telle fille devait avoir craqué sur moi. Mais je m’en fichais pas mal. Je préférais qu’on me parle de ma musique, plutôt que de notre physique. Qu’importe qu’on soit plaisant à regarder. J’aimais les compliments sur nos chansons… Rien à voir avec cette philosophie, sex, rock and drug. J’étais loin du compte, et loin de mener une vie de musicien extravertie. J’étais juste un baroudeur. L’approchant un peu plus contre moi « Et moi je pense que tous les garçons doivent se dire qu’est-ce qu’elle fout avec un mec comme lui ? » je faisais la grimace avant de rire de bon cœur. Je me moquais de moi-même, mais je n’avais tellement pas confiance en moi. J’étais persuadé que Ye Won pourrait trouver mieux, mais ça ne voulait pas dire que je lui disais à chaque minute qu’on passait ensembles. Elle était à moi, même si je n’étais pas parfait pour elle. Me mettant sur le dos, je la gardais contre mon torse avant de soupirer de bien-être. « Ça valait le coup de faire toute cette route. » j’étais satisfait de mes choix. J’aurais regretté de rester là-bas. « Est-ce qu’on mène une mission impossible pour piquer dans ton frigo ? » car j’avais toujours envie de sortir après tout.