Ye Won était jeune, peut-être encore trop naïve. A ses yeux, sa relation avec Il Kyang était normale, parfaite. Elle le laissait partir sur les routes à la conquête de son rêve, tandis qu’elle étudiait pour reprendre un jour le flambeau de ses parents. Lorsqu’elle en avait l’occasion, elle était la première à faire des kilomètres pour aller l’encourager, et vivait alors les plus beaux instants de sa jeune vie. Que pouvait-elle espérer de plus pour être heureuse ? Elle avait tout ce dont elle avait besoin, sauf son frère, disparu depuis des semaines déjà. Des pensées qu’elle tentait de mettre de côté alors qu’elle se blottissait un peu plus encore contre celui qu’elle aimait. Un sourire tendre ornait enfin son visage, alors qu’elle tentait de simplement profiter de l’instant présent. « J’en suis sûre. » avait-elle simplement soufflé en guise de réponse, ponctuant ses mots d’un nouveau baiser qu’elle lui offrait. Elle se sentait enfin plus détendue, réconfortée aussi. A vrai dire, elle n’avait pas besoin de grand chose pour ça, et continuait de penser qu’elle était chanceuse de l’avoir tout contre elle à cet instant précis. Un léger rire s’échappait d’entre ses lèvres alors qu’elle profitait encore de leurs peaux l’une contre l’autre. Ses doigts glissaient sur son omoplate alors qu’elle l’observait quelques secondes. « Bon d'accord, j’avoue. Ils sont tous à mes pieds en train de me supplier de te laisser. » Elle en riait une fois de plus, avait arrêté d’être discrète malgré la présence des employés de la maison non loin. Elle prenait des risques mais n’y pensait pas, au contraire. Elle s’amusait, se laissait porter alors qu’ils étaient dans leur bulle, d’une certaine manière. Il lui avait fallu un moment, avant qu’elle ne se décide à se relever, briser ce contact dont elle se délectait sans pouvoir s’en passer. Dans un geste rapide, elle avait arrangé ses cheveux, et récupérait déjà ses affaires sur le sol. « Si on se fait chopper, je dirais que t’es un voleur et que j’essayais de te faire fuir. » Une certaine malice dans le regard, elle enfilait ses vêtements, lui offrant un nouveau sourire. Elle n’en pensait pas un mot, se savait déjà incapable de dire de telles choses à son égard. Mais elle s’amusait, d’une certaine manière. Elle se laissait aller à cette fougue, ce naturel dont lui faisait toujours preuve. Et il fallait croire que ça se répercutait sur elle trop rapidement à chaque fois. Elle ne s’en plaignait pas, au contraire. Elle aimait l’embêter, c’était aussi une façon de lui montrer qu’elle l’aimait.

Je continuais à l’observer, sourire au coin des lèvres. Je riais à sa remarque, me disant dans un sens que ça ne pouvait pas être si éloigné de la réalité. J’étais persuadé que Ye Won attirait les regards. Elle avait tout pour elle. Belle, intelligente, drôle… le genre de fille sur qui on se retournait. Alors j’étais conscient d’avoir cette chance. Qu’elle soit à moi… sans être pour autant possessif vis-à-vis d’elle. Je la laissais vivre sa vie. En parfait équilibre ! Et je pensais que nous étions la preuve qu’une relation pouvait être aussi simple que ça. Surement une question de feeling. La laissant se redresser, je m’accoudais pour venir la regarder, ou plutôt la mater, soyons honnête. Sourire accroché sur mes lèvres, je laissais mes yeux se balader sur sa silhouette tandis qu’elle se rhabillait. « Hum un voleur tu dis ? » je ne me cachais pas, m’amusant même à la regarder avec insistance. Puis en relevant les yeux, je me mis à rire avant de me lever à mon tour. Je pensais que cette mission était surement du suicide. Mais il fallait s’amuser dans la vie. Attrapant mes vêtements, je me rhabillais aussi avant d’aller vers elle et embrasser sa bouche. « Tu passes devant ? » évidement si c’était moi on allait se faire prendre rapidement. Et sur ces mots, je la laissais passer pour suivre le mouvement. Ça me faisait déjà rire de la voir mener cette mission. Il fallait être prudent, mais j’étais du genre turbulent parfois. Attendant qu’elle me donne le feu vert pour sortir, je la suivais discrètement à travers le long couloir de sa maison. Je ne connaissais pas bien l’endroit pour être franc. Je n’avais vu de chez elle que la salle de bain, les toilettes, la cuisine et surtout sa chambre. En dehors de ça, je n’avais jamais eu l’occasion de tout visiter. C’était toujours un peu risqué de venir ici. Je savais que si son père me voyait là il me tuerait surement. Lui emboîtant le pas, je laissais mes yeux se balader à nouveau sur l’ensemble de ce que je pouvais voir. Je me demandais à quoi ressemblais le reste de la maison. C’était le genre de baraque trop belle et trop chère pour moi. Mais il y avait du style, des objets superbes et pas un pet de poussière. Je m’amusais même à laisser trainer mon doigt sur les meubles. « Tu veux pas leur demander de venir nettoyer ma chambre ? » parce-que la mienne était vraiment en bordel par rapport à ici. Je riais une nouvelle fois, quand soudain on entendit des voix s’élever d’une pièce. Une porte qui s’ouvrait déjà à seulement quelques mètres de nous.

Ye Won savait qu’il était risqué d’arpenter les couloirs de sa maison avec Il Kyang. Elle entendait déjà les hurlements de son père si celui-ci venait à le retrouver ici. Mais elle aimait ce risque qu’elle prenait, cette fougue qu’il arrivait à lui transmettre. Ce soir, elle voulait simplement suivre ses envies, ne penser qu’à elle. Ye Jun n’était plus là pour l’accaparer en cette journée si spéciale, et au fond d’elle, elle savait que leur père n’y était pas pour rien. Alors tant pis, elle prenait le risque, qu’importe ce qu’il pourrait lui arriver s’il venait à les surprendre. D’un geste mesuré, elle avait retiré la chaise sans faire trop de bruit,  puis attrapé la main d’Il Kyang. En ouvrant la porte, elle avait fait attention à ne voir personne, avant de l’entraîner avec elle dans le couloir. La maison était grande, bien trop pour une famille de quatre. Mais le patriarche tenait à ce que ses employés soient toujours présent, de sorte à pouvoir assouvir tous ses besoins, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Alors ils avaient leurs propres chambres, bien moins loties que le reste de la demeure. Mais ils avaient signé pour ça, être aux petits soins de la famille Kim, quoi qu’il arrive. Ye Won voulait rester discrète, cachée dans l’obscurité dans laquelle était plongée la pièce qu’ils longeaient déjà. Mais c’était difficile en entendant Il Kyang, alors qu’elle n’avait su retenir un rire. Sa main pressait la sienne, son regard s’était posé sur lui un instant. « Chuuut, on va s’faire chopper ! » murmurait-elle dans un nouveau rire. Mais la surprise avait rapidement gagné ses traits, alors qu’elle entendait au loin la voix pesante de son père. Ses yeux s’écarquillaient, alors qu’elle plaquait Il Kyang contre le mur, posant un doigt sur ses lèvres. Elle en souriait, savait qu’ils pouvaient encore être à la vue de tous. Pourtant, elle restait simplement contre lui, un sourire amusé qui ornait ses traits. « In-Hwan ! Pouvez-vous me dire pourquoi il n’y a plus de papier dans l’imprimante de mon bureau ? Je bosse, j’ai autre chose à faire que ces conneries ! » Ye Won ne connaissait que trop bien son père pour savoir que ce n’était pas le moment de se faire attraper, loin de là. Sa voix tranchante résonnait dans tout le couloir, alors qu’à quelques centimètres d’eux à peine, l’employé accourait déjà vers le bureau du patriarche. « Veuillez m’excuser Monsieur Kim ! Je m’en occupe immédiatement ! » Alors qu’elle entendait une première porte claquer, elle en profitait pour reprendre sa route en direction de la cuisine, guidant Il Kyang en gardant sa main accrochée à la sienne. Un autre bruit s’était rapidement fait entendre, alors qu’elle ouvrait une porte pour les entraîner dans la buanderie, laissant la porte entrouverte pour pouvoir observer ce qu’il se passait non loin d’eux. « Je crois que c’est pas gagné. » avait-elle finit par souffler. Elle avait envie de rire, mais se contenait comme elle pouvait, pour éviter qu’ils ne se fassent attraper.

Sortir à l’extérieur de sa chambre c’était prendre un risque. Mais j’aimais jouer avec le feu. Ça m’amusait bien qu’en réalité je ne ferais surement pas le fier si je tombais sur le père de Ye Won. Je n’avais pas vraiment envie de le croiser, encore moins de devoir lui expliquer comment j’avais fait pour rentrer. Je supposais que si il venait à découvrir mes escapades nocturnes il mettrait surement des barreaux à la chambre de sa fille. Cette idée me faisait sourire, mais je n’avais pas le temps d’y penser puisque déjà du bruit se faisait entendre non loin de là. Ye Won me plaquait brusquement contre le mur, et malgré moi je ne pouvais retenir un rire contre sa main. Je lui lançais un regard amusé mais surtout évocateur, alors qu’au loin la voix de son père s’élevait. Il n’avait pas l’air commode, s’énerver pour une simple imprimante. J’écoutais avec attention, relevant les yeux au ciel alors que je trouvais qu’il manquait cruellement de politesse pour s’adresser à ses employer. C’était tout à fait le stéréotype d’homme auquel je m’attendais. Je n’aimais pas vraiment ce genre de personne, heureusement Ye Won n’avait jamais rien eut à voir avec cet homme. En réalité à part leur lien de sang, elle était tout l’opposée. Elle avait eu beau avoir de l’argent, elle n’avait jamais considérer les autres comme de la merde. Et c’était aussi quelque chose que j’aimais chez elle. Finalement souriant contre sa paume, j’avais attendu son feu vert pour nous remettre en route. Mais quelques mètres plus loin, nous devions déjà trouver une cachette. Finissant rapidement dans la buanderie. Regardant par-dessus l’épaule de Ye Won je laissais échapper un rire avant d’observer les lieux. Même cet endroit était mieux ranger que ma chambre. Et je souriais à cette idée, avant de faire le tour de l’espace. Sur un coin de la pièce, plusieurs vestes bien alignées qui devaient surement appartenir à son père. Et parce-que j’avais envie de m’mauser j’en attrapais une. L’enfilant avant de lancer à Ye Won « Hey Yeki !! » je l’interpellais pour qu’elle me regarde et admire mon allure. « Je ressemble à ton père ou pas ? » je trouvais ça drôle. Et avec mon jean troué et ma carrure, je savais que j’étais loin d’être comme lui. Alors je tentais de m’imposer un peu plus, et prendre un air plus méchant. « Kim Ye Won ! tu vas passer le reste de ta vie dans ta chambre. » Je m’amusais à l’imiter, bien qu’en réalité je ne connaissais rien de ses mimiques ou même de ses habitudes. Mais j’imaginais qu’il serait du genre à enfermer sa fille si elle venait à le contrarier. Riant un peu plus, je m’approchais d’elle, pour venir passer mes bras autour de sa taille « Est-ce que ton père t’as déjà fait un câlin comme ça ? » bien sûr que non je le savais. Mais je trouvais ça drôle ! Je n’arrivais pas à rester sérieux, même si on risquait de se faire chopper. J’en profitais pour venir déposer un baiser dans son cou. Alors que je sentais brusquement l’odeur d’un parfum qui n’était ni le mien, ni le sien. Me reculant en grimaçant « Je sens comme lui ! » et c’était un peu étrange non ? J’allais me faire tuer si jamais il repérait une odeur sur ses vêtements. Je la regardais encore, dissipé et surtout la déconcentrant pour observer ce qui se passait dans le couloir. Il allait bien falloir qu’on sorte. Alors je retirais cette veste, la posant un peu au hasard avant de venir regarder le couloir aussi. « On peut y aller ? » je devenais impatient. J’avais envie qu’on puisse sortir d’ici mais surtout dehors pour aller fêter son anniversaire. Quand enfin, on put s’éloigner, je restais à ses côtés, la suivant comme son ombre sans faire de bruit. Et mon ventre commençait déjà à crier famine, alors qu’un silence s’installait dans le couloir. « Oups. » lançais-je à son attention, encore amusé par ce bruit immonde. En descendant, je pu apercevoir le reste de la maison. Enfin quelques pièces, et c’était encore plus beau qu’à l’étage. J’imaginais le salon bien plus grand que ce que je voyais et j’avais presque envie de me jeter sur ce superbe canapé. « Tu crois qu’un jour j’aurais le droit de poser mes fesses sur ce cuir royal ? » je riais de ma remarque, j’imaginais que ça n’arriverait jamais. J’étais conscient que Ye Won ne me présenterait jamais officiellement à sa famille. Et ça m’allait parfaitement en réalité. Hormis son frère je n’avais jamais eu envie de rencontrer qui que ce soit. Enfin arrivés à la cuisine, je souriais victorieux. « On dévalise tout ! » je lançais ça enthousiaste en partant déjà ouvrir le frigo.

Elle tentait de rester discrète, même si ça devenait de moins en moins évident. Observant Il Kyang avec l’une des vestes de son père, elle n’a pas su retenir ce rire, fermant rapidement la porte pour ne pas se faire entendre. Et même si la situation l’amusait, elle espérait malgré tout ne pas se faire attraper. Anniversaire ou non, son père allait lui passer un savon s’il les découvrait tous les deux dans la maison. « Ca, c’est typiquement un truc qu’il pourrait dire ! » s’était-elle exclamée, dans un nouveau rire. Si elle continuait à vivre sa vie comme elle le faisait, elle risquait de se faire enfermer pour être sûre de suivre le chemin que son père traçait pour elle, c’était évident. « Ca par contre, c’est bizarre ! » répondait-elle, sentant ses bras autour de ses hanches. Pourtant, elle gardait cet air enjoué, riant plus encore en le voyant retirer la veste. Un coup d’oeil derrière la porte, elle lui fit signe pour qu’il la suive une fois de plus. Traversant le couloir pour accéder au salon, puis à la cuisine, elle observait tout autour d’elle pour être sûre qu’un des employés ne traînait pas dans les environs. Elle s’était arrêtée un instant devant le canapé, avait lancé un regard vers Il Kyang. « Qui sait, si un jour mes parents quittent cette maison. » sourire affiché, elle attrapait sa main pour enfin arriver dans la cuisine. Une fois la pièce atteinte, elle s’était dépêchée de récupérer un sac, retrouvant Il Kyang devant le frigo. « Ah, Soo Yun a fait les courses ! On va pouvoir en profiter ! » Elle commençait déjà par récupérer des boissons, avant de se tourner vers l’un des placards. « Doit sûrement y avoir d’autres trucs par là… » Découvrant quelques paquets de biscuits, elle en attrapait deux au hasard. « Tu veux un truc en particulier ? » lui demandait-elle, relevant la tête vers lui un instant. Lui donnant le sac, elle continuait de regarder ce qui se trouvait à sa portée, une moue sur le visage. Une fois celui-ci rempli, elle venait lui faire face, un sourire sur les lèvres. « Bon… Maintenant faut retourner à la chambre. Pas un bruit cette fois ! » Malicieuse, elle récupérait le sac, et de sa main libre, attrapait la sienne pour faire le chemin inverse cette fois. Elle n’avait plus qu’une hâte, quitter cette maison pour profiter de sa soirée avec lui.

Arrivé à la cuisine, j’avais ce sourire aux lèvres comme un gosse qui s’apprêtait à dévaliser un magasin. Il faut dire que cet endroit n’avait rien à voir avec la mienne. Celle de mes parents était petite, et le frigo pas aussi rempli. Une exclamation de surprise en voyant à quel point il y avait de quoi nourrir toute une famille de… dix personnes. Sans déconner ! Même mon père et moi ne mangions pas autant. Et c’est avec ce sourire malicieux que je m’empressais de tout regarder. Je faisais mon marché clairement, tout en observant chacun des paquets. « Du kimchi ! » je n’avais pas hésité à sa question. J’étais un gros fana de kimchi et j’en mangeais tout le temps. Et en voyant ce pot énorme devant moi je n’avais d’autre choix que de le prendre avec moi. J’en profitais aussi pour piquer deux boissons. Rien à voir avec les vieilles bières pas chères qu’on buvait mes amis et moi. Et cette idée me faisait rire ! Je faisais des allers-retours entre le frigo et le sac. Puis quand je jugeais avoir assez, je me laissais à nouveau entrainer vers la chambre. On se précipitait un peu plus. Le chemin inverse était moins long, bien qu’il avait fallu faire une pause avant d’arriver enfin à sa chambre. Ici je lâchais un soupir de soulagement. On avait réussi notre mission, bien qu’elle avait l’air impossible au départ. Je souriais encore, amusé de la situation. « On va pouvoir se goinfrer. » et c’était presque tout ce qui comptait. En dehors de son anniversaire bien sûr. Récupérant mon sac à dos, je passais déjà le premier par la fenêtre avant de lui tendre la main pour l’aider à passer. « T’es prête pour une nuit de folie ? » en réalité on allait manger, et parler jusqu’au bout de la nuit. Et ça m’allait parfaitement ! Je n’avais pas besoin de plus. Refaire le monde en sa compagnie c’était ce que je préférais je crois… et sur cette idée, j’esquissais un nouveau soupire, la rattrapant une fois qu’elle passait la fenêtre. Nos affaires en main nous poursuivions notre descente sans encombre avant de pouvoir enfin se sentir libre. « Je te ramènerais avant qu’ils ne remarquent ton absence. » et même si son père serait surement trop occupé ses employés devaient surement la lever si elle tardait trop. Riant, je gardais sa main dans la mienne et la faisait monter à bord de ma voiture. Et c’est ainsi, qu’on alla passer son anniversaire tous les deux. Je n’avais rien d’autre à lui offrir à part ma présence pour essayer de combler l’absence de son frère. Et j’espérais que cette soirée l’avait aidé à aller mieux… au moins le temps de quelques heures.

 

Elle était impatiente. A voir ce sac se remplir, elle s’amusait de la situation, riait au point qu’elle aurait pu se faire remarquer. Elle tentait de faire attention, mais c’était plus fort qu’elle finalement. La simple présence d’Il Kyang arrivait à lui faire tout oublier si facilement que ça en était déconcertant. Elle se laissait simplement porter par l’engouement dont il faisait preuve, et ça lui suffisait. Le retour jusqu’à sa chambre avait été moins compliqué, même si elle stressait encore à l’idée de se faire attraper avec lui. Elle n’aurait su comment l’expliquer. Elle avait réussi à se rassurer qu’en arrivant enfin dans sa chambre, lui offrant un sourire vainqueur. « Je suis prête ! » avait-elle lancé, enjouée, prête à quitter cette maison pour profiter d’une nuit entière à ses côtés. Certes, c’était différent cette fois, son frère n’était pas là. Mais le simple fait qu’Il Kyang soit venu lui faisait un tant soit peu oublier ses peines, et ça lui faisait du bien, en fin de compte. Une veste qu’elle avait enfilé, le sac de provisions qu’elle lui avait donné, elle passait à son tour par la fenêtre pour s’évader. « T’en fais pas pour ça. » s’était-elle amusée, alors que ce n’était pas la première fois qu’elle osait faire le mur. Son père l’avait déjà attrapée une fois ou deux, elle savait ce qui l’attendait si le lendemain, il remarquait son absence. Mais elle n’en avait que faire. Tout ce qu’elle voyait, c’était cette soirée à profiter de sa présence. Et tans pis pour les conséquences, elle savait qu’elle allait amasser assez de bonheur pour les prochaines heures pour que cela ai un véritable impact sur elle. Ce sourire ne la quittait plus, alors qu’elle retrouvait le sol, qu’elle s’accrochait à lui, le temps d’arriver à sa voiture. C’était dans ces moments là, qu’elle se sentait libre, la force nécessaire pour tout affronter. Il suffisait d’un rien pour qu’elle trouve en elle le courage d’avancer, qu’importe les épreuves qui pouvaient lui faire face. Et elle ne saurait jamais être assez reconnaissante pour tout ça. Toute une vie ne lui suffirait pas pour le remercier de ce qu’il lui apportait, chaque jour, à chaque instant. Et ce soir, elle en prenait un peu plus conscience.