Hoon ne parvenait pas à y croire. La journée qu’il avait vécue était de loin une des plus affreuses de toute sa vie. Il était certes loin d’avoir eu une vie plein de rebondissements tragiques mais il avait quand même vécu des périodes difficiles qu’il souhaitait à tout prix ne jamais revivre. Il ne pensait pas que son meilleur ami et ami d’enfance le rendrait aussi malheureux un jour. En fait, il y avait un peu songé, parce que les tensions entre Lucas et Hoon n’étaient pas toutes nouvelles. Depuis qu’il sortait avec sa petite-copine, toute la relation qu’ils avaient construite dans leur trio avait commencé à s’effondrer lentement. Les remarques sarcastiques n’étaient plus faites que par Lucas et la tension était palpable dès qu’ils se rencontraient. Ils savaient tous les trois qu’il fallait éviter le sujet de sa petite-copine mais que faire quand ce sujet était tout sauf évitable ? Hoon ne pouvait pas supporter l’idée que son meilleur ami se fasse manipuler par une fille, encore moins par une fille qui en a clairement après Athena.

Mais tout-de-même. Même en ayant songé que leur relation risquait de s’effriter, il ne pensait pas que ça serait à ce point-là. Il ne pensait pas qu’un jour, Lucas le regarderait avec de tels yeux remplis de rancœur, lui parlerait avec cette voie pleine de haine, lui crierait qu’ils se sont toujours foutus de sa gueule de toute façon. Hoon et Lucas étaient différents en bien des points mais s’il y avait bien une chose que l’aîné pouvait promettre, c’est que jamais il n’avait considéré Lucas comme inférieur à lui. Jamais il ne s’en était moqué. Il l’affectionnait plus que tout et, même si jamais son ami ne le croirait, il l’admirait. Pour avoir survécu à tous ces malheurs, pour toujours avoir le sourire même après tout ce qu’il a subi. Alors l’entendre dire qu’il s’était moqué de lui tout ce temps, c’était insupportable pour lui. Suffisamment insupportable pour que même Hoon frappe son meilleur ami. Sans jamais penser que le coup lui serait rendu. Encore plus fort.

A cette pensée, Hoon posa sa main sur sa lèvre blessée et poussa un soupir. Il était venu dans ce bar à la musique bruyante et à l’alcool fort pour ne pas y repenser, mais finalement, son affreuse après-midi tournait en boucle dans sa tête. Il savait qu’il lui suffisait de boire plus pour vraiment tout oublier mais Hoon n’avait jamais apprécié boire énormément. Il tenait bien l’alcool et il ne voulait pas s’empiffrer des litres juste pour oublier.

Quand même, il était étonné. Il n’avait pas pleuré. Ce n’était pas l’envie qui lui manquait – rien de surprenant venant d’un homme aussi sensible – mais pour une fois, il avait su retenir ses larmes. Il espérait que l’alcool le rendrait un peu plus joyeux, mais ça ne rendait que plus émotif. Appuyé contre le comptoir du bar, Hoon se mit à réfléchir ce qui pouvait lui faire un peu oublier son après-midi horrible. Quelque chose qui pourrait le rendre plus joyeux, peu importe la situation. Qui le rendrait plus léger, peu importe combien il voulait pleurer. Et la seule chose qui traversa son esprit fut un visage et un prénom.Jia Xin.  Il regarda l’heure sur son téléphone. Minuit vingt-et-un. Il était tard mais ça valait le coup d’essayer. Il ne l’aurait pas fait s’il avait été entièrement sobre mais l’alcool, même s’il y résistait bien, avait un effet sur lui aussi. Alors il pressa le bouton pour appeler la jeune femme, s’attendant à ne pas avoir de réponse, puis fut pris au dépourvu quand il entendit sa voix. La voix de Jia Xin lui fit remonter plein d’émotions qu’il avait enfouies. Comme un retour à la réalité. L’idée qui ne lui restait plus qu’elle. Lui qui était si entouré et se pensait invincible avec son trio d’amis, il venait de se bagarrer avec son meilleur ami et ne savait pas quoi dire à sa meilleure amie. Elle et lui pensaient la même chose mais n’osaient pas parler. Ils s’étaient séparés sans un mot. « Oh, Jia ! » dit-il, tentant d’avoir la même voix que d’habitude même si elle se brisait toute seule. « Désolé de te déranger à cette heure-ci » Son ton faisait des vagues instables entre l’aiguë et le grave. « Je me demandais juste… ce que tu faisais. » C’était une très mauvaise excuse. Il était évident qu’à cette heure-ci, elle se préparait à dormir.

La lumière est facile à aimer. Chacun mérite quelqu'un qui aime son côté sombre aussi.

Pando

Les vacances d’hiver. Jia Xin les aimait particulièrement parce qu’elle retrouvait sa famille et passait les fêtes avec son père et son petit-frère. C’était simple mais c’était eux. Ça lui plaisait et lui faisait du bien. Parfois, elle se demandait si elle avait eu une bonne idée en intégrant la fraternité des sangos… C’était bruyant. C’était beaucoup de monde. Et pour elle qui ne se liait pas beaucoup aux autres, c’était quand même dur. Par chance, elle avait une colocataire adorable et qu’elle appréciait beaucoup. Elle lui rendait la vie plus facile. Pour autant, Jia Xin ne s’intégrait pas vraiment non plus. Elle restait éloignée de tout ça. Bien évidemment, elle ne pouvait pas échapper à Hoon. Il trouvait toujours un moyen de lui parler, et de la faire parler. Elle ne savait pas réellement par quel miracle, d’ailleurs, mais elle commençait à débiter beaucoup plus de mots qu’à l’ordinaire en sa présence.

Et ce qui fut encore plus étonnant, ce fut de voir son prénom s’afficher sur son téléphone. Jia Xin fronça les sourcils. Elle posa son livre sur la table basse du salon et récupéra son portable qui vibrait. La sango hésita, regardant longuement le téléphone entre ses mains. Pourquoi l'appelait-il ? Elle décrocha et posa l’objet contre son oreille. Curieuse, elle haussa les sourcils. Elle patienta quelques secondes, puis, prit finalement la parole. « Allô ? » Demanda-t-elle doucement. Il était tard et sa famille était déjà couchée, elle ne voulait pas les réveiller et les inquiéter. Elle ne recevait que très rarement des appels et jamais aussi tardivement dans la soirée. Inconsciemment, la sino-coréenne se recoiffa, ramenant ses cheveux derrière ses oreilles, comme si le sango pouvait la voir à travers le téléphone. Elle ramena ses jambes contre elle et écouta la voix étrange de Hoon à l’autre bout du fil. Ce n’était pas comme d’habitude, elle le sentait. Sa voix n’était pas pareille. Elle fronça les sourcils. « Tu ne me déranges pas. » Dit-elle simplement, se pinçant les lèvres. Elle lança un regard à son livre. Il attendait patiemment qu’elle le reprenne mais la sango sentait que ça ne serait pas pour ce soir. « Je lisais. » Déclara-t-elle. Rien de bien étonnant, d’ailleurs. Ça n’allait pas le surprendre. Dès qu’il la croisait, elle avait la plupart du temps un bouquin entre les mains et le nez dedans. « Qu’est-ce qu’il y a, Hoon ? » Demanda-t-elle finalement, après de longues secondes d’hésitation et à torturer sa lèvre inférieure. Elle l’entendait bien, que ça n’allait pas. Jia Xin se leva, quittant le canapé, et ferma complètement son livre. Elle ne le terminerait pas ce soir. Elle se posait un millier de questions. Allait-il bien ? Où est-ce qu'il était, à cette heure tardive ? Pourquoi l'appelait-il, elle, et pas quelqu'un d'autre ? Il avait bien d'autres amis. Beaucoup, même. Alors pourquoi elle ? Elle n'était même pas vraiment son amie...

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Ça ne ressemblait pas à Hoon de se comporter de cette façon. Il n’était pas du genre à remuer du noir, à traîner seul dans un bar ou à appeler quelqu’un à une heure aussi tardive. Même lui ne se reconnaissait pas mais il n’avait pas envie de se prendre la tête, pas envie de se demander si c’était vraiment une bonne idée, pas envie de s’en empêcher. Malgré les larmes aux yeux qui apparurent dès que Jia Xin lui adressa la parole, il eut un léger sourire lorsqu’elle lui dit qu’elle était en train de lire. Il n’y avait pas pensé mais c’était logique, elle était totalement du genre à lire à cette heure-ci. « Ah, bien sûr. » répondit-il simplement, laissant le silence s’installer de nouveau. Il ne savait pas quoi dire de plus, quel sujet engager. Il ne savait même pas pourquoi il l’avait appelée. Il l’avait fait parce que c’était la seule personne à laquelle il avait pensé mais c’était la seule raison. Il ne s’attendait à rien de la part de le jeune femme, il était même déjà assez surpris qu’elle ait décroché et qu’elle dise qu’il ne la dérange pas. Autrefois, quand il allait la voir, même lorsque c’était en pleine après-midi à une heure parfaitement décente, il la dérangeait. Maintenant, il pouvait l’appeler aussi tardivement ça que ça ne la dérange. Au moins ça, ça lui mettait du baume au coeur. Pris au dépourvu par la question venue briser le silence, Hoon resta silencieux de longues secondes supplémentaires. Il ne savait pas s’il devait prétendre que tout était normal, ou s’il devait admettre que ça n’allait pas bien – et s’il admettait qu’il se passait quelque chose, comment expliquer ce qui s’était passé ? Jia Xin était certes bien plus aimable avec lui qu’autrefois, mais elle n’était pas sa mère, ni sa sœur, elle n’avait pas à se sentir responsable de lui. Il voulait lui dire que ce n’était pas grave, qu’elle n’avait pas à s’inquiéter, mais les mots ne sortirent pas. Il avait trop peur qu’elle raccroche s’il le faisait. « Mmmh… » commença t-il, sans jamais terminer sa phrase. Il ne voyait vraiment pas quoi dire. « Rien de grave » Mais sa voix se brisait. « Je me suis juste disputé avec un bon ami. » Et sa voix se brisa davantage.

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Jia Xin était surprise d’entendre son téléphone vibrer. Quelqu’un l’appelait. Elle jeta un coup d’œil et fut encore plus étonnée en voyant que c’était Hoon. Pourquoi l’appelait-il à cette heure si tardive ? N’était-il pas en train de faire la fête avec ses amis ? La jeune femme récupéra son portable et l’amena à son oreille après avoir décroché. Quelques secondes de silence, avant qu’elle ne prenne la parole. Dès que le sango prit la parole, l’étudiante fronça les sourcils. Quelque chose n’allait pas. Sa voix était différente. Il n’était pas bavard. La sino-coréenne lui confia qu’il ne la dérangeait pas avant de lui dire qu’elle lisait. Rien de surprenant. Ça aurait été surprenant si elle ne lisait pas, d’ailleurs. Devant le silence d’Hoon, Jia Xin commença petit à petit à réellement s’inquiéter. Alors, elle lui posa directement la question. Qu’est-ce qu’il avait ? Et sa réponse ne fit que confirmer ses doutes. Ça n’allait pas du tout. « Ne me mens pas, Hoon… » Dit-elle en se pinçant les lèvres, se dirigeant vers sa chambre. « J’entends très bien que ça ne va pas. » Ajouta-t-elle. « Ce n’est pas qu’une simple dispute… » Souffla-t-elle. Une dispute, ça arrivait à tout le monde, mais cette dispute l’affectait énormément. Il ne l’aurait pas appelé pour si peu, si ce n’était pas si grave que ça, comme il le prétendait. La jeune femme posa son téléphone sur son lit, mettant le haut-parleur. « Où es-tu ? Je te rejoins. » Demanda-t-elle tout en s’habillant rapidement et simplement d'un jean et d'un pull chaud. Elle n’allait pas le rejoindre en pyjama. Parce que, oui, Jia Xin comptait bien le rejoindre. Il avait été là pour elle, lors de cette soirée. Il lui avait tout fait oublier. Elle se devait d’être là pour lui. Et puis, elle s’inquiétait.

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Pendant quelques secondes, Hoon fut surpris. Il ne s’attendait pas à ce que Jia Xin crame son mensonge aussi rapidement. Ils ne se connaissaient pas depuis si longtemps, après tout. Puis, même si elle comprenait qu’il mentait, il était encore plus surpris de remarquer qu’elle le relevait. Elle aurait pu faire semblant de ne rien voir, écourter la conversation pour plus vite se remettre à lire. Mais elle l’avait choisi lui au lieu de sa lecture et cela représentait un immense pas en avant qui lui fit beaucoup de bien. Il eut un léger sourire. « En effet, ce n’est pas une simple dispute » dit-il sur un ton qu’il s’efforça de garder léger. Comme s’il énonçait un fait qui ne l’atteignait pas. C’était le contraire et elle s’en doutait probablement mais Hoon n’était pas habitué à être celui qui va mal. En général, il consolait les autres. Lui, il était toujours l’imbécile heureux, à la vie facile – et c’était un rôle qui l’appréciait. Alors se sentir mal, déprimé, avoir besoin de réconfort, c’était pas tellement dans ses habitudes. Sans parler qu’il se sentait mal de réclamer ça à Jia Xin, qui n’avait aucune raison d’accepter. Il hésita quelques secondes sur s’il devait renseigner le lieu où il était ou non, mais finalement, il donna le nom du bar. « Tu n’es pas obligée de venir. Le simple fait de te parler m’a déjà fait beaucoup de bien, tu en as fait plus que tu ne le penses déjà » confia t-il, honnêtement.

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Jia Xin ne comprit pas bien pourquoi Hoon lui mentait. Elle ne lui demanda pas d’explications, juste d’arrêter de lui mentir. C’était tellement flagrant… Il n’avait jamais pris ce ton-là avec elle. Il ne l’appelait pas non plus juste pour savoir ce qu’elle faisait. Tout lui indiquait qu’il n’était pas dans son assiette et la jeune femme avait bien vu juste, malheureusement. Elle préférait tout de même le Hoon enjoué et bavard. Au moins, elle n’avait pas à faire la discussion ou à combler les blancs. Hoon le faisait à lui tout seul, elle n’avait en général même pas besoin de répondre. Mais, ce soir, c’était différent. Le sango n’allait pas bien et le cœur de Jia Xin se serra douloureusement. Elle n’aimait pas savoir qu’il allait mal. Alors, la sino-coréenne lui demanda où il se trouvait. Après tout, le mieux pour lui remonter le moral, c’était d’être présente pour lui et non à l’autre bout du fil. « Hm, si tu le dis… » Dit-elle, un peu distraire tandis qu’elle se préparait à sortir. « Tu ne bouges pas hein ? » Demanda-t-elle avant d’enfiler ses chaussures. « J’arrive. Attends-moi. » Dit-elle en raccrochant finalement.

Jia Xin quitta l’appartement de son père et prit le bus pour rejoindre le bar où se trouvait Hoon. Elle n’aimait pas spécialement fan de ses endroits mais ce n’était pas bien grave. Elle ferait avec. Arrivée devant l’endroit, l’étudiante jeta un œil à la devanture. Elle laissa s’échapper un soupire d’entre ses lèvres avant de pousser la porte. Son regard balaya l’endroit avant de se poser sur Hoon. Elle s’avança jusqu’à lui, ignorant tous les autres aux alentours. Elle fronça les sourcils en découvrant sa lèvre blessée. « Tu t’es bagarré ? » Demanda-t-elle directement, regardant son visage avec attention.

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Il hésita quelques secondes avant de répondre à Jia, et quand il fut sur le point de répondre, il entendit un bip sonore, signe qu’elle avait raccroché. Alors il déposa son téléphone sur le comptoir et soupira. Il n’avait pas prévu qu’elle viendrait et il commençait déjà à s’en vouloir de l’avoir appelé. Ce n’était clairement pas le genre d’endroit que Jia aimerait, et il n’était pas en capacité d’être le Hoon qu’elle connaissait. Il détestait l’idée d’être un tel boulet pour elle.

S’interdisant de continuer à boire pour ne pas être encore plus ivre quand Jia arrivera, il attendit sans rien faire sur son siège, tripotant parfois son verre, parfois son téléphone. Il essayait de ne plus penser à la dispute mais sa blessure à la lèvre le lançait par moment, rappel du coup que Lucas lui a assené. Jamais il ne l’avait frappé. Jamais ils ne s’étaient frappés. Il sursauta en entendant la voix de Jia et afficha un très faible sourire forcé. « Oh, pas vraiment » Se bagarrer était un grand mot, il n’avait reçu qu’un coup. Puissant, certes, mais unique. Mais en dehors de ça, le regard attardé de Jia sur son visage le perturbait plus que d’habitude. Il détourna le regard pour sortir son porte-feuille, déposer de l’argent sur le comptoir. Il n’était pas question de rester ici alors qu’il savait que Jia n’aimait pas les bars. Il se leva, tituba légèrement pour se rattraper à l’épaule de Jia. « Pardon. » affirma t-il de suite, avant de la lâcher. « Désolé aussi de t’avoir fait déplacer ici. Il vaut mieux qu’on bouge, ça ne sert à rien de rester ici. » Il se mit à marcher vers la sortie du bar, comme il le pouvait.

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Jia Xin ne laissa pas le temps à Hoon de lui répondre. Elle raccrocha. Elle allait le rejoindre, qu’il le veuille ou non. La jeune femme sortit de l’appartement le plus discrètement possible et rejoignit l’arrêt de bus. Heureusement qu’il y en avait à n’importe quelle heure… Elle n’aimait pas prendre son vélo de nuit. La sino-coréenne prit le bus qui la conduisit dans le quartier où se trouvait le sango.

Elle descendit et regarda les alentours. Définitivement, ce n’était pas un quartier qu’elle fréquentait. Elle chercha le bar où Hoon se trouvait et finit par s’arrêter devant. Elle regarda la devanture, l’intérieur et poussa la porte. Son regard balaya la pièce et s’arrêta sur le coréen. Son cœur se serra à sa vue. Il semblait si mal… Jia Xin s’avança jusqu’à lui et découvrit sa lèvre blessée. Aussitôt, elle fronça les sourcils et sans aucun détour, lui demanda s’il s’était bagarré. Ça l’étonnait de lui, d’ailleurs. Même si elle l’avait déjà vu frapper quelqu’un… « Pas vraiment ? » Demanda-t-elle en haussant un sourcil. Son regard ne le quittait pas et suivit ses mouvements. Jia Xin s’écarta un peu pour le laisser se lever et fut surprise quand il s’appuya sur elle. Il avait bu à ce point-là ? Au point de ne pas marcher droit ? La jeune femme laissa un soupire s’échapper d’entre ses lèvres et ne dit rien. « Ce n’est pas grave. » Répondit-elle simplement en le regardant prendre la direction de la sortie. La sino-coréenne soupira de nouveau et le rattrapa. Elle se positionna à ses côtés, prenant le bras du jeune homme pour le poser sur ses épaules tandis qu’elle l’entourait avec son autre bras. « Laisse-moi t’aider. » Dit-elle avec un bref sourire, sortant du bar. « Tu veux rentrer au dortoir ou faire autre chose ? » Demanda-t-elle en s’approchant d’un banc pour qu’il puisse s’asseoir un instant.

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Sentir Jia Xin s’inquiéter pour lui n’était pas un sentiment désagréable. Il se détestait lui-même de penser ça alors que ce n’était pas son rôle à elle de s’inquiéter pour lui, mais c’était plus fort que lui. Sentir Jia Xin être inquiète pour lui, lui donner de l’importance, cela représente une chaleur qui réconforte un peu sa douleur. Comme un courant d’air chaud en plein hiver, ou deux bras qui l’étreignent et le consolent. C’est le pouvoir qu’avait le simple regard de Jia Xin sur lui en cet instant, et c’est ce qui lui permit d’avoir un léger sourire. « Oui, pas vraiment. Disons plutôt que le coup que j’ai donné m’a été rendu beaucoup plus fort, et que j’ai été le premier surpris. » dit-il en essayant de prendre un ton dégagé, en vain. Il se leva, tituba un instant et se rattrapa à Jia, puis s’excusa immédiatement. Quand Jia l’aida à marcher, il hésita quelques secondes à être honnête, lui dire qu’il a titubé parce qu’il s’était levé trop vite, plus que parce qu’il était trop bourré - il tenait malgré tout bien l’alcool - mais son côté égoïste fit surface. Quand est-ce que tu auras de nouveau l’occasion d’avoir Jia si près de toi, profites-en et, contrairement à d’habitude, il écouta cette voix. Il prit le temps de s’asseoir sur le banc avant de répondre à la question. « Je ne suis pas vraiment d’humeur à rentrer au dortoir, mais rien ne t’oblige à me tenir compagnie. Je peux appeler un taxi et rentrer chez mes parents » Mais si sa mère le voyait blessé, elle risquait de très mal réagir. « Ou à l’hôtel » se corrigea t-il de suite. Plutôt l’hôtel. En tout cas, pas le dortoir où il risque de croiser Lucas, ni la maison de Athena où elle risque d’être aussi. Lâchant le regard de Jia Xin, il se mit à regarder le sol en soupirant. Il n’avait pas l’habitude d’avoir nulle part où aller. « Je vais te rembourser le trajet », dit-il soudainement en sortant son porte feuille. D’un geste maladroit, il sortit une liasse de billets un peu trop épaisse pour juste un trajet. « Je suis vraiment désolé. » répéta t-il une nouvelle fois. Il se sentait terriblement stupide.

Pando

Jia Xin aurait pu être surprise de la violence d’Hoon mais elle ne l’était pas. Elle aurait pu être choquée d’apprendre qu’il avait donné un coup de poing à quelqu’un mais non, parce qu’il l’avait déjà fait devant ses yeux. Pas qu’elle appréciait pour autant, mais, c’était largement justifié. Du moins, dans la situation dans laquelle ils avaient été… La sino-coréenne n’avait aucune idée de la situation actuelle, du pourquoi du comment. Elle resta silencieuse, préférant l’aider à marcher en l’ayant vu tituber un peu. Elle sortit du bar en sa compagnie et s’approcha du banc. La jeune femme lui demanda ce qu’il voulait faire. Elle pouvait le raccompagner au dortoir ou rester avec lui. Toute la nuit, s’il le fallait. Comme il avait été là pour elle, cette fameuse nuit. Jia Xin se pinça les lèvres avant qu’un soupire ne passe ses lèvres. « Hoon… Tu crois vraiment que je vais te laisser tout seul ? » Demanda-t-elle en le regardant. « Je n’ai pas fait tout ce trajet pour seulement te sortir du bar. Si tu veux qu’on sorte toute la nuit, on sortira toute la nuit. » Affirma-t-elle avec un mince sourire. Elle pouvait bien faire une seconde nuit blanche, pour lui. Elle n’y voyait aucun souci. Il l’avait bien fait pour elle. Alors pourquoi ne pourrait-elle pas le faire pour lui ? Et puis, elle avait envie de le faire, de passer plus de temps avec lui. Le savoir aussi mal la chagrinait et l’inquiétait. Elle voulait qu’il retrouve son sourire. « Quoi ? Non, il n’y a pas besoin ! » S’empressa-t-elle de répondre mais il avait déjà sorti son portefeuille. Il lui tendit une liasse de billets bien trop conséquente pour son simple trajet. Jia Xin repoussa la main du sango. « Je n’en veux pas. » Dit-elle fermement. « Et de quoi tu t’excuses, au juste ? » Questionna-t-elle en penchant légèrement la tête sur le côté, son regard cherchant celui du jeune homme. « On devrait acheter de quoi soigner ta lèvre. Après, on ira où tu voudras. » Dit-elle avec un léger sourire.

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