Jonah se laissait faire, avait laissé Damon l’aider à se relever, puis à se diriger vers le vestiaire. Il n’avait plus de forces, peinait à marcher correctement. Sans son meilleur ami, il n’aurait jamais réussi à marcher droit jusque là, pensait-il naïvement. A chaque instant, il continuait de se concentrer sur ce qu’il faisait. Sa respiration, ses pas. C’était le meilleur moyen de ne pas sombrer de nouveau. Avoir l’esprit occupé à autre chose. Incapable de pouvoir se changer seul, Damon s’en était occupé, lentement, délicatement. Et même s’il sentait tout ce que son petit ami faisait pour lui à cet instant, il était encore impossible pour lui d’exprimer quoi que ce soit. Les seuls mots qu’il avait réussi à prononcer jusque là n’étaient que des suppliques qu’il avait tout juste tenté de maîtriser. Assis sur le banc, il avait levé les bras pour qu’il lui retire son haut, et avait peiné à enfiler son tee shirt. Son regard restait perdu, plus encore en se levant, laissant une fois de plus Damon l’habiller.  Il avait beau essayer de faire des efforts, Jonah était épuisé par cette crise, le moindre de ses mouvements devenait douloureux. Sa tenue de ville enfilée, Damon avait récupéré le reste de ses affaires, et l’avait guidé jusqu’à un taxi pour enfin pouvoir rentrer au dortoir. Le chemin lui avait paru long, malgré les mots réconfortants que son petit ami pouvait avoir à son égard. Ce n’était que lorsqu’il arriva dans la maison, que Jonah arriva à lâcher un léger soupire. Le réconfort de l’endroit l’enveloppait peu à peu, alors qu’il avait répondu à son petit ami par un mouvement de la tête, se laissant une nouvelle fois guider jusqu’à sa chambre. Il n’avait pas réellement perdu de temps avant de s’allonger, et se recroqueviller sur lui-même, son regard se posant sur Damon. « Merci… » arrivait-il tout juste à prononcer. Il était dans cet état second qui le rendait faible, bien loin de l’image qu’il donnait en temps normal. Il avait encore du mal à réfléchir correctement, à aligner plusieurs mots. Ce besoin de pouvoir tout évacuer, pour pouvoir reprendre le cours de sa journée, même si ça paraissait encore compliqué.

Damon le regarda se réfugier dans son lit et afficha un visage triste. Il avait l’impression d’être trop loin de lui pour l’atteindre. Il ne lui en voulait aucunement, mais se demandait bien ce qu’il pourrait faire pour l’aider … Il retient un petit soupire et se pencha vers lui « Babe, wait … » avant de venir lui retirer les vêtements qui l’engoncerait sous les draps. Il le laisserait se réfugier sous la couette mais préférait qu’il y soit le plus à l’aise possible. Il rabat à nouveau la couette sur lui et avise un de ses t-shirts. Il hésite un instant lui le glisse sous le drap pour le caler contre le torse de Jonah. Etait-il stupide de croire qu’un vêtement portant son odeur pour l’apaiser comme le ferait un doudou ? Il embrasse sa tempe et quitte la chambre pour aller lui préparer un thé, ou quoique ce soit qui puisse l’apaiser. Il descend, inquiet, concerné, jusqu’à la cuisine et soupire en sachant que de toute façon il ne pourrait faire qu’attendre et se montrer présent. Il lance la bouilloire et récupère son téléphone qui ne fait que vibrer dans sa poche. Il avise le nom d’un collègue sur le chantier et grimace, il sait déjà ce qu’il va entendre. Il décroche et ne fut pas spécialement surpris de ce qu’il apprend. « Le boss est furieux contre toi Damon, il nous a filé tes affaires et il nous a demandé de te dire que tu dégageais de son chantier. J’sais pas ce que t’as fait pour l’énerver mais gars tu viens de perdre ton boulot et l’argent que tu t’es fait cette semaine … c’est vraiment un connard. » dit-il compatissant. Damon soupire, lui explique brièvement qu’il devait gérer une affaire familiale et que ce n’était pas plus mal comme ça. Il continue la discussion, prend rendez-vous le lendemain pour récupérer ces quelques affaires restantes auprès de son collègue et raccroche. Il aurait dû s’inquiéter pour son taff, c’était sa seule source de revenu, mais tout ce qu’il obsédait à cet instant c’était Jonah. Alors ce boulot de merde, il s’en foutait. Tout ce qui importait c’était Jonah. Il glisse son téléphone dans sa poche et leur verse deux tasse de thé, récupère aussi de quoi manger et dépose tout sur un plateau. Il se fait entre temps rapidement un sandwich qu’il englouti en deux secondes parce qu’il crevait de faim de n’avoir rien mangé de la journée. Il remonte rapidement et entre dans la chambre en déposant le plateau sur son bureau. Il retire ses vêtements et n’enfile qu’un pantalon en coton qui tombait sur ses hanches, le genre de bas qu’il utilisait pour dormir ou trainer. Il laisse le thé refroidir et se glisse dans le lit délicatement comme s’il craignait de réveiller son petit ami, bien qu’il soit conscient qu’il était surtout en état de choc. Damon se lova contre lui en cuillère et l’enlaça tendrement en caressant son torse. Il ferma les yeux et embrassa sa nuque avant de se laisser aller. S’endormir peut-être même ? Laissant le temps à Jonah de sortir de sa torpeur. Il était là, c’était tout ce qu’il pouvait lui offrir pour l’instant, et honnêtement c’était la seule chose dont Jonah avait besoin.