Ses journées se ressemblent, inlassablement. Elles ne sont que la continuité de ce soir ou elle a osé croire qu’elle pourrait se déconnecter de la réalité, retrouver un monde qui n’appartiendrait qu’à elle, et dans lequel elle arrêterait enfin de souffrir. Stupide utopie dans laquelle elle a voulu se bercer, à coup d’alcool et de pilules soit-disant euphorisantes. Mais la réalité lui fait face, encore une fois. Le quotidien reprend place, sans qu’elle ne le veuille réellement. Son meilleur ami a beau tenter de lui changer les idées, par de nombreux moyens, rien n’y fait. Ces souvenirs reviennent encore trop souvent à son esprit. Son coeur continue de saigner à imaginer celui qu’elle aime dans les bras d’une autre. Et une fois de plus, elle essaie de se concentrer sur ce que lui répète son psychologue, pendant leurs séances. « Il ne faut pas que vous restiez seule. Vous ne pouvez pas tout surmonter toute seule. » Elle sait, qu’il a raison. Pourtant, elle ne se sent pas de déranger Jed une fois de plus, lui qui a ses propres problèmes à résoudre. Et c’est pareil pour Hye Mi, quelque part, alors qu’elle se remet encore de cet accident. Il faut que Ye Won s’entoure, davantage encore. Pourtant, il y a peu de personnes dans cette fraternité à qui elle fait réellement confiance. Tous, savent ce qu’elle a fait. Elle a parfois encore le sentiment d’être jugée, et ne supporte plus ces regards qu’on peut poser sur elle. Tournant en rond dans sa chambre, n’arrivant pas à se concentrer sur ces quelques dessins sur son bureau, elle lâche un juron, alors que ses yeux s’embuent trop facilement, une fois de plus. Sans mesure réellement ses gestes, elle essuie ses yeux, et quitte sa chambre, pour aller toquer à celle qui se trouve à côté. Celle d’Hojin. L’une des seuls pyobeom en qui elle fait confiance, depuis le début. Peut-être n’a-t-elle besoin que d’une simple étreinte, pour réussir à se reprendre. Peut-être qu’il en faudra un peu plus. Mais elle le sent, à cet instant, il ne faut pas qu’elle soit seule plus longtemps. Alors en attendant que son amie vienne lui ouvrir, elle souffle un bon coup, tente encore de garder cette façade, qu'importe les efforts qu'elle doit faire pour ça.

Tout ça, était nouveau pour elle. L’attention que Wei lui donnait n’était pas quelque chose dont elle avait l’habitude. Certes, elle avait passé quatre ans de sa vie avec un homme, mais c’était bien différent. Si au début, Jinsun avait été adorable, bienveillant et attentionné, il s’était vite transformé en monstre. Hojin avait donc oublié la sensation d’être aimée et d’être choyée. Le chinois n’était pas son ex et son cerveau avait encore du mal à se faire à cette information. Son cœur, lui, le comprenait depuis bien longtemps et s’il n’y avait pas eu cette peur de souffrir et d’être encore plus détruite, la jeune femme serait probablement déjà heureuse dans les bras du plus vieux. Cependant, des tonnes de questions se bousculaient dans sa tête et elle en cherchait encore les réponses. La pyobeom savait qu’elle ne pourrait les obtenir que si elle laissait Wei entrer complètement dans sa vie. Elle essayait, mais c’était compliqué. Ses peurs ressurgissaient toujours quand elle ne le voulait pas et ses relations avec les autres en pâtissaient. Si ça n’avait été qu’elle, elle l’aurait évité après cette nuit. Mais Wei avait eu raison. Elle ne pouvait décemment pas jouer avec ses sentiments. Il n’était pas là pour elle seulement quand elle, elle le voulait. Des coups portés à sa porte la sortirent de ses pensées et elle ouvrit la porte sur Yewon. Aussitôt, elle remarqua ses yeux humides et son air pas bien. Aussitôt, Hojin écarta les bras et l’attira à elle dans une étreinte maternelle et rassurante, comme elle le faisait avec ses frères et sœurs. Elle la fit rentrer dans la chambre, refermant la porte derrière elle, avant de la serrer plus fort dans ses bras en silence. Il n’y avait rien à dire. Si elle voulait dire quelque chose elle le dirait d’elle-même et pas parce que Jin lui tirait les vers du nez. Elle savait ce qui s’était passé, mais elle ne la jugeait pas et ne la jugerait jamais. Chacun avait ses problèmes et la brune était là pour son amie si elle en ressentait le besoin.

Peut-être que c’était tout ce dont elle avait besoin, à cet instant. Une simple étreinte, d’une amie. Un regard qui ne se veut pas accusateur, mais réconfortant. Autre chose que les mots d’un psychologue, ou un ami qui lui répètera inlassablement qu’elle doit se montrer forte, bien plus qu’elle ne l’est réellement. Mais elle aura toujours ces moments de faiblesses, sûrement encore trop nombreux. Mais ça finira par passer avec le temps, pas vrai ? Elle aimerait pouvoir s’en convaincre, mais n’est pas encore prête pour ça. Alors elle se concentre uniquement sur cette étreinte que son amie lui offre, un instant encore. Au bout d’une longue minute, à rester silencieuse, elle finit par se redresser, renifle alors qu’elle empêche encore ses larmes de couler. Un léger rire arrive à se frayer un chemin jusqu’à ses lèvres, tout en relevant son regard vers Hojin. « Je suis pathétique, je sais, mais je crois que j’avais besoin d’un câlin. » Elle tente un brin d’humour, même si ça ne fonctionne pas réellement. L’une des seules aides qu’elle n’ai jamais accepté vient de son amie qui lui fait face, et dans un bref instant de lucidité, elle regrette de l’avoir dérangé pour si peu. « Je suis désolée, je t’ai peut-être dérangée… » lance-t-elle comme hésitante. Elle garde son regard rivé sur son amie, osant croire qu’elle n’est qu’un gêne, une fois de plus. Les répercussions d’un geste malheureux, qui la bouffent encore tous les jours. Et elle a beau essayer de se battre contre tous ces démons, ceux qui la poussent à croire qu’elle est seule, qu’elle ne fait qu’embarrasser les autres, elle ne fait que s’excuser, encore et toujours. Auprès de tous. D’être là, à les déranger, à demander un peu d’affection. Et tout ça, pour faire taire cette voix en elle, qui lui intime qu’elle est seule contre le monde, et que personne ne pourra rien y changer.

Hojin comprenait ce que la jeune femme ressentait. Elle-même n’était pas en couple avec Wei mais elle savait que s’il lui faisait ce que Ilkyang avait fait à Yewon, jamais elle ne lui pardonnerait. Elle ferait en sorte de les faire souffrir tous les deux. D’abord la jeune femme parce qu’elle avait osé toucher à l’homme qu’elle voulait et ensuite Wei pour lui avoir fait croire qu’elle était importante et qu’il l’aimait. La pyobeom était assez rancunière maintenant qu’elle avait quitté Jinsun donc, le chinois n’avait pas intérêt à lui faire vivre l’enfer dans lequel Yewon vivait. Parce qu’elle ne le supporterait pas. Comme elle voyait que c’était aussi le cas de son amie. Ce fut pour cette raison qu’elle la serra dans ses bras une fois qu’elle eut ouvert la porte. Elle ne semblait pas être en forme, prête à pleurer et l’instinct maternel de Jin refit surface. Elle était comme ça, toujours à chercher à aider son prochain et se faire passer après. Un léger sourire s’afficha sur ses lèvres. « Tu n’es pas pathétique Yewon. Et tu peux venir chercher des câlins tous les jours si tu veux. Je te les donnerai avec grand plaisir. » Hojin aimait ça les câlins et elle appréciait énormément la pyo dans ses bras. Elle était heureuse de pouvoir transmettre tout ça dans son étreinte. Cependant, le discours de la jeune femme changea et Jin fronça les sourcils. « Ne t’excuses pas et surtout pas avec moi ma belle. Tu ne déranges pas. » Elle la rattrapa pour l’enfermer à nouveau dans une embrassade, assez serrée pour qu’elle ne se sente pas seule, mais pas trop pour qu’elle puisse en partir si elle se sentait mal à l’aise. « On est amie Yewon. Tu peux venir n’importe quand. Les amis ne sont pas là que quand ça va. Ils sont aussi là quand on est pas bien. Et tu ne l’es pas. Donc, je suis là. » Elle sourit légèrement, serrant un peu plus ses bras autour de son corps. « Tu n’es pas seule. » murmura-t-elle doucement, comme une maman le ferait avec son enfant.

C’est plus fort qu’elle, depuis qu’elle a fait cette overdose, depuis qu’elle a fait endurer cette épreuve à ses amis, elle a le sentiment de déranger. Qu’on ne veuille plus l’approcher peut-être, qu’on ne veuille plus d’un tel boulet dans sa vie. Et elle comprendrait. Elle n’a pas fait du mal qu’à elle-même ce soir là, mais aussi à tous ceux qui ont toujours été là pour elle. Et quelque part, les regrets sont bel et bien présents. Les conséquences qui en découlent sont tout autant difficiles à encaisser. Et peut-être qu’elle a certainement besoin qu’on la rassure. Hojin a toujours eu ce don, d’arriver à le faire même quand elle pensait que tout était foutu. Elles se sont soutenues plus d’une fois, depuis qu’elles se sont rencontrées aux débuts de leurs études. Et finalement, Ye Won se rassure peu à peu, dans les bras de son ami. Une nouvelle étreinte qu’elle accepte sans rechigner. « Dis pas ça, je vais vraiment venir tous les jours sinon… » tente-t-elle de plaisanter, sa voix légèrement cassée. Elle reste encore un moment dans les bras de Hojin, le sentiment de reprendre un peu de forces, un peu de courage aussi. Son psy a raison, elle ne peut pas tout affronter seule, elle se doit de s’entourer, même si elle ne sait pas vraiment comment faire. Finissant par se détacher à nouveau de son amie, elle l’observe, essuie ses yeux embués de ces larmes qu’elle continue de contenir. « Rappelle moi de te remercier comme il se doit. J’sais pas ce que je ferais sans toi. » lâche-t-elle simplement, lui offrant un léger sourire. Elle est sincère dans ce qu’elle dit. Sans la présence de ses amis ces dernières semaines, elle n’aurait pas aussi bien tenu le coup. Il lui faudra du temps, pour remonter totalement la pente, mais elle arrive à se rendre compte que c’est uniquement avec la présence de personnes comme Hojin dans sa vie qu’elle y parviendra. Qu’importe les jours, les semaines qu’il faudra pour ça.

Hojin avait cet instinct maternel qui se manifestait presque tout le temps. Elle ressentait le besoin de consoler les gens, de les aider et de les aimer. C’était plus fort qu’elle et sûrement un résultat de l’éducation qu’elle avait reçu et de sa famille. Après tout, elle était l’aînée d’une famille de cinq enfants et même si elle ne l’avait pas trop fait avec Jiho parce qu’ils n’avaient que quelques mois d’écart, avec Jitae, Taeyi et Yijin, elle avait été une deuxième mère pour eux. Alors, c’était naturel pour elle de prendre Yewon dans ses bras parce qu’elle se sentait mal. Dès qu’elle avait ouvert la porte, elle l’avait vu et ses bras étaient venus d’eux-mêmes entourés la jeune femme avant qu’elle ne s’en rendre compte. Jin pouvait voir qu’elle n’était pas venue pour ça mais elle la serra quand même dans ses bras, deux pour qu’elle puisse sentir qu’elle n’était pas seule. « Et bien viens. Ça ne me dérange pas Yewon, franchement. Je serai même contente de le faire. » Parce qu’elle aimait bien les câlins et qu’à part à sa famille, elle n’en donnait pas assez. Heureusement que Yijin, plus que ses frères, en était demandeuse. Sinon, elle aurait été bien embêtée. Hojin laissa son amie se détacher d’elle et l’observa essuyer les larmes qui s’accumulaient au coin de ses yeux. Elle ne fit aucun commentaire. Si jamais elle voulait lui en parler, elle lui en parlerait sinon, elle ferait en sorte de lui changer les idées. « Tu n’as pas besoin de me remercier Yewon. Tu as fait pareil avec moi… » Quand elle avait quitté Jinsun et qu’elle avait été mal pendant quelques temps. C’était ce que faisait les amies. Elles se soutenaient dans les bons comme dans les mauvais moments, attendant que l’autre dise ce qu’elle avait sur le cœur et étant une oreille attentive pour elle. « Mais si vraiment tu veux me remercier, tu m’accompagnes faire du shopping ? Je devais aller m’acheter de nouveaux vêtements. » Ce n’était pas vraiment vrai. Elle ne voulait pas spécialement y aller aujourd’hui, mais ça pourrait changer les idées de Yewon. Et puis ainsi, Jin pourrait lui demander son avis pour de la lingerie. Lingerie qu’elle finirait par montrer à Wei un jour.

Finalement, depuis cette overdose, Yewon a fini par se détacher de ces personnes néfastes, celles qui la plongeaient davantage vers le bas. Elle ne s’en est pas rendue compte de suite, mais commence à le comprendre. Elle reste souvent seule, enfermée chez elle. Ne sort plus, ne boit plus. Tout ce qui lui reste, c’est quelques pilules pour pouvoir oublier, le temps de quelques heures, ce qu’elle considère être comme le désastre de sa vie. Elle trouve refuge auprès de peu de personnes, mais elles sont bel et bien là, prêtes à l’épauler quoi qu’il arrive. Et c’est tout ce dont elle aura besoin, pour remonter la pente. Pour en finir avec cette période de sa vie qui ne rime plus à rien. « Dans ce cas, j’te donne déjà rendez-vous pour demain matin, avant d’aller en cours. » tente-t-elle de rire, même si ses émotions la gagne encore. Mais elle en serait capable, finalement. De venir réclamer une étreinte. Ca aurait le don de lui faire commencer une journée avec un peu de douceur, ce dont elle manque cruellement, en fin de compte. Reprenant un peu contenance, elle essuie ces larmes qu’elle refuse de laisser sortir, respire un grand coup. C’est encore difficile, mais elle y parvient, peut-être maladroitement. « Qui pourrait refuser une virée shopping ? » demande-t-elle dans un léger rire. Paradoxalement, elle aurait été la première à faire en sorte de rester enfermée dans sa chambre, alors qu’avant, elle était la première à vagabonder dans les rayons des magasins. Mais peut-être que de reprendre ces petites choses là, celles qui faisaient son quotidien, l’aidera à voir qu’elle est encore capable de se relever. Même si ça prendra du temps, même si ça ne se fera pas du jour au lendemain. Mais ça sera une autre étape pour elle, elle doit encore en prendre conscience. Tout ce qu’elle doit se dire, c’est que chaque petit pas qu’elle fait, chaque jour, ne sera jamais vain, quoi qu’elle en pense.

L’instinct maternel qu’elle avait depuis son plus jeune âge se montrait de plus en plus quand ses amis en avaient besoin et c’était clairement le cas de Yewon. Alors, quand elle vit que la jeune femme n’allait pas bien, elle ne chercha pas plus loin et la prit dans ses bras, les serrant autour de son corps. Hojin sentait qu’elle en avait besoin et elle était plus qu’heureuse de lui donner, si ça pouvait l’aider ne serait-ce qu’un peu. De même si elle en voulait un tous les jours avant d’aller en cours, elle lui donnerait sans souci. « Tu sais que je vais te prendre au pied de la lettre et que je t’attendrai devant ta chambre pour t’en faire un. » Jin ne plaisantait pas. Elle serait totalement capable d’attendre Yewon tous les matins devant sa chambre pour lui faire un câlin. Parce qu’elle était son amie mais également parce qu’elle avait été là quand, Hojin n’avait pas été bien. Elles avaient été colocataires pendant de nombreuses années dans les dortoirs de la fraternité pyobeom, et même si maintenant elles ne l’étaient plus, Yewon était une amie précieuse pour l’aînée des Kang. Donc ce fut tout naturellement qu’elle lui proposa d’aller faire du shopping pour se changer les idées. Elle pourrait également lui demander des conseils pour de la lingerie qu’elle achèterait et comptait bien montrer à Wei. « Alors, allons-y. » Jin attrapa son sac à main, enfila une paire de chaussures et chercha du regard la veste que Wei lui avait passé pour la Saint Valentin, qu’elle ne lui avait toujours pas rendue. Elle l’avait lavé et elle n’avait plus l’odeur du jeune homme dans ses tissus, mais au moins, elle se sentait quand même rassurée de l’avoir sur ses épaules. « T’as besoin de repasser par ta chambre pour récupérer quelque chose ou pas ? » Hojin avait tellement l’habitude de mettre la veste qu’elle ne se rendait pas compte que ça pouvait porter à confusion. Elle n’avait encore jamais parlé réellement du chinois et de ce qu’il représentait pour la jeune femme.

Dans son malheur, Ye Won se trouvait chanceuse d’avoir des amis sur qui compter. Elle qui n’avait passé ces derniers mois qu’avec des personnes sans intérêt, qui n’étaient là que pour la faire sortir, boire, ou pire encore, se droguer constamment, se rendait compte de l’importance de ceux qu’elle avait maladroitement mis de côté. Ceux qui étaient réellement là pour elle, et pour qui elle ne prenait plus assez de temps. Si pendant un temps, elle n’avait fait que s’amuser — ou du moins, noyer ses peines dans toutes sortes de substances, désormais, elle reste inlassablement seule. Ca lui demandait bien du courage, de revenir vers ses amis. Pour autant, le résultat était au delà de ce qu’elle pouvait imaginer. « Alors j’espère bien te voir demain matin pour un câlin. » tentait-elle de plaisanter. Mais au fond, Ye Won se sentait quelque peu soulagée. Cette folle envie de croire qu’elle pourra réellement s’en sortir. Même si elle ne pourra pas le faire seule, elle se rend compte que parfois, il ne suffit que de quelques gestes simples, pour trouver du réconfort là ou on n’en voit plus. Pour retrouver un peu de ce courage qu’on avait perdu. Laissant son amie récupérer ses affaires, elle l’observait, gardant ce léger sourire sur les lèvres. Toujours teinté de cette tristesse qu’elle ressentait au fond d’elle, de cette douleur qu’elle n’arrivait pas à surmonter. Mais un sourire malgré tout. Qui pourrait faire la différence. « J’dois juste récupérer mes chaussures et mon sac. » A ces mots, elle quittait la pièce, se dirigeait vers sa chambre, en faisant attention à ce qu’Hojin la suive. Elle avait récupéré ce dont elle avait besoin rapidement, avant de se tourner vers son amie. « Tu préfères qu’on y aille en taxi, ou avec ma voiture ? » demandait-elle, se mordillant la lèvre. Quoi qu’il en soit, elle voulait simplement mettre toutes ses idées noires derrière elle, ne serait-ce que le temps de quelques heures. Elle se faisait violence au fond d’elle pour y parvenir, mais savait que ça arriverait, tant qu’Hojin serait avec elle.

Elle hocha la tête quand Yewon mentionna le fait qu’elle espérait qu’elle serait devant sa chambre le lendemain matin pour lui faire un câlin. Cette dernière ne se rendait pas compte de ce qu’elle avait fait. Hojin la prendrait au pied de la lettre et serait réellement devant sa chambre pour lui faire un câlin. Si elle en avait besoin, elle serait là pour son amie comme elle, elle l’avait été quand elle avait été mal après sa rupture avec Jinsun. C’était donc à l’aînée de la famille Kang de lui rendre la pareille et de faire en sorte qu’elle se sente soutenue. Parce que c’était ce que faisait les amies qu’importe que ce soit un moment joyeux ou un mauvais moment à passer. Et pour Yewon c’était un mauvais moment à passer et elle se devait d’être là pour elle. Ce fut pour cette raison que Jin proposa cette sortie shopping. Elle n’avait besoin de rien mais elle s’était dit que ça pourrait faire du bien à la pyobeom et à elle aussi par la même occasion. La jeune femme lui demanda si elle avait besoin de quelque chose et elle hocha une nouvelle fois aux mots de son amie. « Je te suis alors. » Elle récupéra elle-même ses chaussures qu’elle gardait dans sa main et son sac à main avant de prendre le chemin de la chambre de Yewon. Une fois équipée, cette dernière demanda le moyen de locomotion qu’elles pourraient prendre pour se rendre dans le centre-ville. « Peut-être un taxi ? Comme ça on aura pas à chercher une place pour se garer et si notre après-midi s’étend dans la soirée et qu’on boit un peu, on aura pas besoin de conduire. » Pas qu’elle comptait se mettre minable, mais peut-être boire un ou deux verres. Ça ne leur ferait pas de mal si jamais la jeune femme à ses côtés en avait besoin. « Enfin, si jamais tu veux. Je te forcerai pas à passer ton après-midi et une partie de ta soirée avec moi. » Elle proposait, mais Yewon n’était pas obligée d’accepter. Heureusement aujourd’hui, Hojin n’avait pas besoin de travailler au restaurant familial ni même de garder Yijin. C’était Jiho qui s’en chargeait et ça lui allait parfaitement. Pour une fois, elle avait une après-midi et une soirée rien que pour elle, vraiment pour elle. « Prête ? » lança-t-elle à son amie, presque excitée maintenant pour faire les boutiques.