Page 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Save me - MokHo
Invité
Invité
Save me - MokHo | Lun 18 Mai 2020 - 9:19 Citer EditerSupprimer
« Ce week-end, c’est randonnée en montagne. Et soirée à en perdre la tête. Mon père tient un complexe hôtelier. Des chalets avec plusieurs chambres. » Il sourit, amusé et imagine déjà l’endroit. Il n’est pas le dernier à accepter. Revoir des vieux amis de lycée, c’est toujours sympa. Et ça lui change de trainer un peu avec des gens de son âge. Junho est enthousiaste. Impatient même jusqu’à ce que ce week-end arrive. Il faisait partie des privilégier, de ceux qui avaient le droit à une belle chambre, à faire de la randonnée et même du ski si il le voulait. Il n’avait pas pour habitude de trainer avec les gens riches. Surement parce-que lui ne l’était pas. Alors tout ça c’était un peu nouveau. Plus excitant aussi. Parmi la foule, il avait cette apparence de type normal. Joueur, amusé, bon enfant. Il profitait de chaque instant. La première journée avait été plus épuisante qu’il ne le pensait. Il fallait tout préparer pour cette fête. Déco horrible à accrocher sur les murs, musiques à prévoir. Mais surtout alcool et drogue. Lui avait déjà ce qu’il fallait. Son petit sachet préféré qui l’aiderait à passer une bonne soirée. Qu’il aimait ça bon sang ! Perdre la raison, être parfois trop défoncer pour se rendre compte que la réalité était trop brutale. C’était aussi ça être accro. Mais il s’en foutait ! Il voulait juste vivre sa vie. Qu’importe comment il le décidait. Evidement en venant ici, il n’avait pas pensé revoir Mok. Douce ironie alors qu’ils avaient de vieux amis en commun. Personne ne savait vraiment pour Junho, il mentait si bien. Avait caché la vérité durant des années. Et ce n’était pas de vrais amis, juste des vieilles connaissances. Alors ça lui allait. Qu’importe qu’ils soient des exs d’ailleurs, tout le monde semblait l’avoir oublié. Ils n’étaient que des anciens camarades de classes. Rien de plus, rien de moins. Il avait hâte que la soirée arrive. Que la fête batte son plein, qu’il puisse déjà en profiter. Préparé pour l’occasion, il se demandait encore si sa tenue irait. D’ordinaire il préférait demander conseil à Khee. Mais cette fois, il se débrouillait seul. Peu importe au final ! Il s’était arrangé pour rester avec des anciens potes. Riant déjà avec eux, s’amusant et se lançant des défis. Junho n’était jamais le dernier pour les relever. Que ça soit de boire une bière cul sec, d’envoyer un popcorn dans la figure d’une jolie fille. Peu importe aussi. C’était ça qui était drôle. Avoir juste l’air con et trop jeune pour se rendre compte de ses bêtises. Il rit un peu plus fort. Et être ici, c’est aussi se baigner dans la masse. Etre quelqu’un d’autre. Il n’a plus l’air de ce garçon perturbé. Celui qui rêve trop à sa sœur et qui attend un message d’elle. Parmi eux il est juste Junho, un type cool et amical. Et ça lui va ! Ça lui colle à la peau, et tout ce qu’il veut. Malgré les regards que lui lance parfois Mok. Qu’est-ce qu’elle lui veut au final ? Le dégouter ? Lui aussi a le droit de faire semblant. Lui aussi a le droit d’être celui qu’il veut. Et ça l’épuise finalement. Ce soir il n’est pas d’humeur à la comprendre. Encore moins à supporter ses jugements. Parce-que c’est comme ça entre eux. Parfois il la supporte, parfois elle l’horripile. Et à cette soirée, elle l’agace. Il déteste cette façon qu’elle a de lui renvoyer sa propre image. Il sait… il joue un rôle. Mais ça ne lui plait pas qu’elle lui rappelle sans cesse. Alors tandis qu’il va se chercher un nouveau verre, il prend le temps de venir la voir, attraper son bras « Tu me veux quoi au juste ? T’as finis de me regarder comme ça. » Et il observe les alentours. Se demande encore si quelqu’un pourrait les voir. « Tu crois que je ne vois pas les regards que tu me lances. Tu me juges. » Et ça l’agace. Il se redresse, parait beaucoup plus grand ainsi et plus imposant. Il boit son verre, le finit d’une traite. L’alcool fait déjà effet sur lui. Tout comme la drogue, mais il aime ça. Les effets ne sont plus aussi puissants qu’aux premières prises. Et ça le soumet un peu plus à cette dépendance. Il se sent juste libre, désinhiber d’un quotidien qui lui pèse. « T’es chiante. Fais ta vie. » À la fraternité c’était toujours ainsi. Ils se croisaient le jour, se détestaient et le soir… ils étaient dans une bulle. Un moment qui n’appartenait qu’à eux. Il ne réfléchissait pas à ce qu’ils étaient. Juste deux âmes perdues qui savaient se retrouver… et les autres fois, deux exs qui se détestaient. Rien de plus rien de moins.
Invité
Invité
Re: Save me - MokHo | Lun 18 Mai 2020 - 14:30 Citer EditerSupprimer
Elle l’avait invité Mok. Elle lui avait demandé de venir, profiter de ce week-end avec elle. Il avait accepté, à la plus grande surprise de Mok. Soufflant qu’un week-end loin de Séoul lui ferait du bien. Lui faisant espérer qu’un week-end avec elle soit ce qu’il désire dans le fond. Elle y avait cru, voulait y croire. Puis ce message au dernier moment alors qu’elle l’attendait assise sur sa valise. Il ne peut pas venir. Un empêchement urgent de dernière minute. Il se rattrapa. Comme toujours. Mok grimace. Sent son coeur se tordre. Déçue. Inquiète. Qu’a-t-il ? Son frère ? Puis son esprit vagabonde jusqu’à cette femme. Il devait être avec elle. C’était certain. Son esprit jaloux et amoureux souffrait de suppositions et d’idées fausses. Elle oscillait entre la peur qu’il lui soit arrivée quelque chose et cette folie amoureuse de ne pas supporter l’idée qu’il puisse être avec elle. Il l’aimait après tout. Il lui avait dit et elle … elle se raccrochait à un espoir vain. Que voulait elle ? Briser un couple. Qu’étaient ils réellement après tout ? Elle se redresse d’un bond et donne un coup de pied dans sa valise. Connerie. Son chauffeur arrive et la fixe. Il la connaît depuis qu’elle est gosse. Pose sur elle un regard inquiet. Confus sûrement aussi. Il ne l’a reconnaît plus depuis l’accident. Elle lui lance un regard noir et monte dans la voiture en le laissant gérer ses affaires. Elle aurait pu y aller avec ses anciens amis du lycée. Après tout le trajet faisait toujours partie du voyage. Mais elle ne supportait pas l’idée de devoir faire semblant aussi tôt. Et elle avait espéré pouvoir faire le trajet seule avec Wei. A cette pensée elle laisse échapper un rire ironique, désabusée. Pauvre enfant stupide. Elle ne lui réponds pas, il avait de toute évidence autre chose à penser. Elle éteint son téléphone et n’aurait qu’à prétexter un manque de réseau mais qui la joindrai de toute façon ? Elle s’enfonce dans son fauteuil et se laisse porter par sa musique. Les nerfs à fleur de peau elle triture nerveusement la manche de sa veste. N’insiste plus. C’est stupide. Voilà ce qu’elle ne cessait de se répéter. Ce week-end lui changerait les idées mais déjà elle a envie de faire demi tour. Mais l’idée de rester enfermer à la fraternité avec Jun Ho lui déplaisait. Quelle idiote. Ils avaient des amis en communs. C’était évident qu’il serait là. Elle ne sait pas pourquoi elle est surprise et en colère de le voir tirer sa valise jusqu’au chalet. Il sourit. Rit. Comme si la vie était belle. Non il n’a pas droit ! Il doit souffrir, comme elle. Il n’a pas droit de faire semblant. Il doit se jeter au sol. Souffrir de l’absence de sa sœur ! Il l’aime non ? Alors il sait ce que c’est. Désirer une personne qu’on aura jamais. Jamais. Elle retient un râle de frustration. Elle savait dans le fond que sa situation était beaucoup plus complexe. Beaucoup plus interdit. Mais elle s’énervait. Voudrait qu’il soit à terre comme elle. Qu’il ait mal. Plus que tout. Peut être qu’ainsi elle se sentirait moins seule ? Il était le seul … le seul à la comprendre. Alors quoi ? Il continuerait de faire comme si il n’avait pas mal. Moi j’ai mal ! Alors souffre avec moi ! Réfugier dans la chambre qui lui servira de cocon pour les prochains jours elle se laisse tomber sur le lit. Il était temps : qu’elle se mette en pilote automatique. Elle fixe le plafond. Fixe l’écran éteint de son téléphone comme si elle pouvait avoir des nouvelles … ridicule. Elle le jette. Il rebondit, tombe au sol. Qu’importe. Elle se redresse et se change. Et dès l’instant où elle termine de se maquiller elle sourit. Se montre impatiente et heureuse. Peut-être qu’à force de faire semblant elle saurait se convaincre elle même ? Elle descend. Rejoins les autres. S’exclame comme eux de bonheur en apercevant ceux qu’elle n’avait pas vu depuis un moment. Personne ne lui parle de l’accident. Mais elle sent sur elle quelque regard. Elle ne dit rien, se sent noyée dans cette foule. Puis pose son regard sur Jun Ho hypnotisée. Elle le fixe. S’amuse (pour de faux je crois) de son petit jeu. Elle ricane. Se moque de lui, l’air de dire : moi je sais. C’est bête. Elle passe ses nerfs sur lui. Uniquement parce qu’il est le seul à la comprendre. Elle n’a pas à attendre trop longtemps pour qu’il vienne. Il débarque. S’énerve. Ça la fait rire. Peut être est ce l’euphorie du moment ? De l’alcool ? Ou de ce qu’elle a avalé. Elle penche la tête sur le côté et souffle « Je ne te juge pas. J’admire ton talent Jun Ho... » sourit-elle en semblant ne pas être impressionnée par l’attitude du garçon. Elle jouait. S’amusait. Elle voulait tout oublier. Comme toujours. Elle finit son verre d’une traite en plantant son regard dans le sien et sort de sa poche une pilule. Elle ne sait plus vraiment ce que sait. Tentée de croire qu’elle pourrait avoir un jour su ce qu’elle avalait. Elle s’apprête à porter son petit sursis à sa bouche quand elle change d’idée. Elle s’approche de Jun Ho et souffle près de son oreille. « Ils ne sont pas là de toute façon …. » comme si ça pouvait les libérer eux. D’être loin de Sunan, loin de Wei. On peut faire ce qu’on veut. Jouer à cette mascarade. Encore et encore. Se laisser aller. La plupart du temps Jun Ho ne traversait même pas son esprit. Puis d’autre fois elle ne cessait de penser à lui. Elle n’était jamais vraiment en colère contre lui. Mais préférait qu’il reste loin. C’était plus simple ainsi. La nuit était leur seule exception. Complice de leur relation. Ils n’étaient plus personne si ce n’est deux âmes qui se comprennent. Il fallait l’admettre : ça la soulageait …. elle glisse son index dans la bouche du garçon et mordille sa lèvre comme si elle admirait le plus beau des spectacles. Elle glisse son doigt sur sa langue et lui fait avaler cette pilule. Satisfaite elle laisse échapper un sourire avant de venir suçoter son propre doigt humide de la bouche de son ex petit ami. Quel audace pour une coréenne. « Ce soir t’es libre. » conclut elle sans pour autant se reculer. Puis elle sourit. Affiche son air de poupée heureuse factice mais O combien convaincant. « Je vais danser. » dit elle simplement en se détournant.
Invité
Invité
Re: Save me - MokHo | Mar 19 Mai 2020 - 10:45 Citer EditerSupprimer
Il ne détourne pas les yeux. Mok est provocante, trop insistant surement. Ça le déstabilise, plus qu’il ne veut le montrer. Il aimerait qu’elle le lâche, qu’elle regarde ailleurs. S’occupe d’un autre. N’y a-t-il pas assez de garçons ici ? Il fronce les sourcils, contrarié et à la fois presque apaisé. Junho aime sentir son esprit s’embrumer à cause de l’alcool. Les effets euphoriques des douces substances qu’il avale. Elles ne sont plus assez fortes, pour un garçon habitué comme lui. Ça ne fait pas de lui un junkie, c’est qu’il s’efforce de penser à chaque fois qu’il en prend. Il s’amuse juste. Comme un ado qui veut vivre sa propre vie. Il a le droit à faire des erreurs, tout comme ce soir. Oserait-elle se moquer de lui, ou simplement l’agacer. Il reste sur sa défensive, tente d’être impassible. Mais déjà elle attire son attention. Cette phrase soufflée à son oreille, digne d’un secret qu’eux seuls pourraient connaitre. Il n’a jamais osé parler réellement de lui. De ce garçon qui fait battre son corps. T’obsède-t-il autant que Sunan m’obsède ? Penses-tu à lui chaque secondes de ta vie ? Et quand tu n’as aucune de ses nouvelles et que tu l’imagines avec une autre ? De ces idées malsaines, il sourit, de cet air presque un peu fou. Comme si il comprenait. Il ne devrait pas se laisser berner par ça. L’alcool l’aidant surement, il reste là. Observe ses gestes comme une chorégraphie hypnotisante. Et cette pilule, il en rêve lui aussi. Juste pour sombrer un peu plus. Etre en deux mondes. Se laisser porter, jusqu’à ne plus avoir mal. C’est peut-être pour ça qu’il se laisse faire. Il ne la repousse pas, accueille son geste comme une délivrance, avant qu’il ne se mette à sourire d’un air entendu. Et c’est incroyable cette faculté qu’ils ont à changer d’humeur. D’être des étrangers, comme des complices de longues de dates. Il baisse les yeux sur ses lèvres, se mordille la sienne alors qu’elle porte son doigt à sa bouche. Et s’il doutait encore de son pouvoir captivant, il ne peut plus. Il est libre ! Il fait ce qu’il veut. Même fantasmer, le temps de quelque secondes sur son ex petite amie. Il se met à rire. Désabusé peut-être ou alors simplement ivre. Il admire son petit jeu, détourne son attention ailleurs. Des filles y’en a des tas ici. Il pourrait se donner à l’une d’elle. S’amuser, pour juste oublier. Pourtant il est ailleurs. Sensation douloureuse et à la fois exaltante d’une substance qui fait son effet. S’immisce en lui alors que son esprit s’égare. Et le voilà qu’il plane un peu, qui trouve les gens plus beau. Confiance trop soudaine en lui, il finit son verre, en prend un autre. Il ne vacille pas encore. Juste il sourit, avant d’aller sur la piste de danse. Il pourrait l’ignorer, mais il la rejoint. Sans réellement comprendre ce qu’il fait. Juste une provocation surement. On le bouscule, il se colle à elle, la regarde de son air assuré. Il pose sur elle ses pupilles dilatées, il a chaud tout à coup. « Est-ce qu’il t’a laissé tomber ? » il se mord la lèvre, fronce son nez dans un geste presque tendre, alors qu’il a l’air moqueur. Junho a l’audace de l’agacer. Il s’imagine un scénario où son beau prince l’aurait abandonné. Et ça le fait rire ! Il jubile de l’imaginer abandonner. Lui aussi est une âme en peine dont personne se soucie. Il disparait deux jours en week-end et Sunan ne lui enverra surement qu’un pauvre message. Alors il accepte, sans vraiment le faire. Boit pour oublier qu’elle s’en fout. Se drogue pour exister ailleurs. Mok avait l’air agacée toute la matinée. Dans son coin, presque contrariée. Il l’avait remarqué, parce qu’il est surement le seul à la voir ici. Et s’il s’en était fichu, maintenant ça devenait plus intéressant. « Tu lui en veux comment Mok ? Dis-moi. » Question malsaine, il voudrait qu’elle s’enrage. Qu’elle devienne en colère contre ce type qui n’est pas là. Et il boit un peu plus, lâche un râle, alors que la sueur perle déjà de son front moite. Il fait beaucoup trop chaud ici, et ça lui plait. Ne plus être conscient qu’au fond il a mal. Qu’il ne vit que pour ça… souffrir et espérer.
Invité
Invité
Re: Save me - MokHo | Mar 19 Mai 2020 - 13:55 Citer EditerSupprimer
Dans le fond Mok ne cherchait même pas à attiser ses sens, ou à le rendre dingue. Elle ne flirtait pas vraiment non plus, mais elle s’amusait avec lui. C’était plus facile avec Jun Ho qu’un autre. Elle aurait l’impression de tromper Wei, enfant stupide qu’elle était. De trahir les sentiments qu’elle avait pour lui en laissant un autre garçon poser son regard sur elle. Mais Jun Ho ce n’était pas n’importe quel autre garçon. Ce n’était pas même un simple ex. C’était … peut-être son premier véritable amour ? Celui qui l’avait possédé. Si intensément qu’elle avait encore le goût de sa peau sur les lèvres. Alors peut-être que ça ne comptait pas. Peut-être que c’était comme une exception à la règle … ? Jun Ho il était son complice, le gardien de son secret. Elle n’aurait jamais trahi le sien, alors est-ce que ça ne faisait pas quelqu’un de spéciale, qui aurait le droit de danser contre elle comme il le faisait ? Wei ne serait pas fâché, pas vrai ? Pensait-il à elle ? Se demandait-il si elle était bien arrivée ? Si elle s’amusait malgré tout ? Très certainement que non, car ses pensées seraient accaparées par cette fille. Dieu qu’elle la haïssait et pourtant ce soir sur ses lèvres, un sourire apparut. Elle était légère, même ce gouffre béant à l’intérieure d’elle semblait moins sombre, moins effrayant, moins … moins tout. Elle pourrait presque s’y habituer avec cette euphorie qui la gagnait. Elle rit de sa réaction, de son attitude. Tu te souviens quand tout paraissait simple entre nous, possible. Je t’avais, là contre moi et jamais je n’étais fille plus heureuse. Quand tu ne voyais que moi j’étais si heureuse. Mais ça n’a pas été souvent. Malheureusement. Elle fait reculer Jun Ho comme pour lui intimer une certaine distance entre eux. Elle continue de bouger, se perd dans la musique, repoussant encore et encore l’image de Wei. Il fanait, comme on verrait une image disparaitre. Elle se sent presque soulagée, culpabilisera plus tard d’avoir osé délaisser ainsi Wei. Elle ne voulait plus penser à lui. Comme à chaque seconde. Plus elle ne pouvait l’avoir, et plus elle était obsédée par lui. C’était simplement ça. Juste une histoire de contradiction. Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis. Elle ne pouvait l’avoir, alors il représentait un objet de frustration, sa psy se délecterait de cette folie dans son esprit. Lui ferait sûrement un lien avec ses parents et lui rappellerait combien elle s’en voulait de leur mort. Stupide. Agacée à cette idée alors que Mok cherchait l’euphorie de l’instant elle se tourne brusquement vers Jun Ho. Pourquoi se gâchait-elle la soirée ? Ou bien était-ce la question de Jun Ho ? Elle n’y voyait pourtant aucun mal. Il voulait savoir. Ils n’avaient aucun filtre. Il se posait la question, simplement. Il attendait une réponse. « Comme toujours » souffle-t-elle malicieusement mais son cœur se broie à cette pensée. « Je l’ai attendu, comme une idiote, assise sur ma valise avant de recevoir un sms. Un stupide sms. » elle secoue la tête et ferme les yeux en soufflant, comme une inspiration que l’on prendrait pour chercher son souffle. La pilule qu’elle avait pris quelques minutes avant l’arrivée du garçon faisait effet, la troublait, la soulageait de toutes ces émotions qui s’inhibaient. Tu lui en veux comment Mok ? Tellement si tu savais. Il n’y avait que lui pour ouvrir la boite de pandore sans craindre les conséquences. Il cherchait des réponses, cherchait surtout à ce qu’elle se délivre de ce qu’elle ressent. Veut-il se délecter de sa douleur, de cet abandon qu’elle vit ? Lui, ce pervers malsain, se sentait-il soulagé de ne plus être le seul à vivre ça ? Elle lui en voudrait presque de ses questions et pourtant, uniquement parce que c’était lui, elle les trouva pertinente. Ses yeux si uniques se plissent. Elle le fixe, s’approche de lui, les prunelles dilatées et intenses. Elle noue ses bras autour de sa nuque et souffle « Comme ça. » avant de le griffer en l’attirant à elle pour attraper sa lèvre inférieure et le mordre en la tirant entre ses dents délicates mais assassines. Un goût de fer pique sa bouche et elle, ça la fait rire, elle relâche cette lèvre qu’elle n’avait d’ailleurs pas embrassée. Elle attrape sa ceinture pour qu’il colle son bassin au sien et murmure malgré la douleur évidente qu’elle venait de lui infliger, comme on punirait l’insolence, avec arrogance et supériorité. « Je pourrais te montrer … » Provoquante et agaçante. Je t’énerve tellement, n’est-ce pas ? Ça l’amuse, elle, de cet effet qu’elle a chez lui. La folie n’était qu’un attrait plaisant pour eux. A l’image d’Harley Queen et le Joker. Mais elle repousse, comme toujours, passe une main dans ses cheveux et affiche un petit air hautain et moqueur. « Mais t’pourrais pas encaisser. » Elle oscille entre ces deux humeurs. Celle de se glisser dans cette bulle qui n’appartenait qu’à eux, ou le fuir, pour tout ce qu’il réveillait en elle et qu’elle ne savait gérer. Il lui manquait. Parfois. Un peu. Sans qu’elle ne veuille vraiment. Et elle le maudissait pour ça. Finalement elle préféra se concentrer sur Wei, au moins c’était quelque chose qu’elle maitrisait. Un amour à sens unique. Souffrance et désolation. Des repères rassurants qu’elle avait sous contrôle. Jun Ho lui …
Invité
Invité
Re: Save me - MokHo | Mar 19 Mai 2020 - 15:18 Citer EditerSupprimer
Se laisserait il avoir par une euphorie nouvelle entre eux. Il n’en sait rien. S’en fout même, alors qu’elle le repousse. Un sourire accroché à ses lèvres, il devient sadique presque. Se languit qu’elle lui révèle ses secrets. C’est malsain entre eux, il le sait. Pourquoi a-t-il autant besoin de savoir qu’elle souffre ? Peut-être pour se rassurer lui-même. Il n’est pas tout seul, à avoir l’esprit perturbé. Mok est détruite, plus que lui. Et c’est exaltant, de savoir ça. De voir qu’ils peuvent jouer à ce jeu, sans que personne ne les comprenne. Entre nuit douces et confessions, entre journée déchirante pleine d’ignorance. A croire qu’ils sont aussi perché l’un que l’autre. A se retrouver dans une folie qu’eux seuls peuvent comprendre. Il l’imagine dans son esprit, assise sur sa pauvre valise. Lui été plus habitué aux silences de sa sœur. Comme une douleur à laquelle il avait pris goût. Le problème c’est qu’en venant la provoquer ainsi, il ne pensait pas qu’elle aurait ce geste. A venir l’attirer à elle et lui mordre la lèvre comme elle le faisait. Il grimace de douleur, fronce les sourcils contrarié et pourtant il garde son regard posé sur elle. Cette amertume dans sa gorge, le glace… elle est cinglée. Plus que lui finalement. Il devrait en avoir peur. Ses pensées se bousculent, deviennent plus floues. Elle est belle dans cette arrogance. Dans cette façon qu’elle a d’être supérieure à lui. Il se laisse prendre, trop facilement. Parce qu’il aime qu’on le remette à sa place. Et ça devient peut-être plus compliqué tout à coup. Alors qu’il porte ses doigts à ses lèvres. Elle a raison, il n’est pas sûr d’encaisser ça. Pas parce qu’il est faible, mais parce-que ses gestes le grise. Il veut un jeu qui ne tourne pas rond. Il veut se plonger dans la bêtise pour ne plus s’en relever. Mais il ne veut pas se laisser séduire. Il s’approche d’elle à nouveau, passe son bras autour de sa taille et la colle à lui. Geste assuré, d’un esprit perturbé « Je ne suis plus rien pour toi. » est-il devenu fou ? Il baisse les yeux sur ses lèvres, sans avoir envie de l’embrasser. Il ne sait pas si il joue, ou si il devient sincère « Tu me détestes… tu ne veux pas de moi… » Il sourit un peu plus. Insiste sur ses mots. Son esprit se pervertis, d’un besoin constant d’être repoussé. Junho n’aime pas qu’on lui tombe entre les mains. C’est peut-être d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il n’a personne dans sa vie. Il ne veut pas d’une fille qui l’aime. Il veut qu’on lui dise « non ». Que ça devienne impossible… pour mieux la désirer. Et il pense à Sunan, malgré lui. Accro à cette idée, que rien n’est jamais imaginable avec elle. Ça lui plait, d’être ainsi addict à cette sensation. Souffrir autant, pour mieux se sentir vivant. Qui est le plus fou des deux ? Il n’en est plus certain. A croire qu’il avait finalement aimé son geste, dur et blessant. Junho n’avait jamais été accro à la douleur physique. Il est même incapable de savoir ce qu’il préfère le plus. Les relations avec les filles, ce n’est pas son fort. Il couche pour coucher, sans jamais être satisfait. Il ne les enchaine pas non plus, pas par principe mais parce qu’elles sont trop fades à ses yeux. Et il s’en voudrait quand il est lucide d’être aussi dur envers elles. Ces pauvres filles qui n’ont rien demandé, qui ne sont jamais « elle ». S’il était conscient, il se rendrait compte que depuis Mok il n’a pas eu de petite amie… qu’elle a été la seule avec qui il a véritablement essayé. Triste réalité pour un esprit troublé. Il déglutit, cligne des yeux et se redresse d’un coup avant de la repousser à son tour. « Tu ne vaux pas le coup. » il lui jette un regard arrogant, plein d’insolence avant de lui lâcher « Sinon il serait là avec toi. » est-ce qu’il cherche à lui faire du mal ? Il ne sait pas vraiment. Il use de ce secret, pas pour la blesser mais peut-être pour lui ouvrir les yeux. Il n’en sait rien lui, ses pensées sont bien trop perturbées par ses substances qu’il a prise. Et il a encore plus chaud tout à coup, il tire sur son haut s’évente avant de grimacer. Son regard se pose sur elle, brièvement avant qu’il ne le détourne et se faufile à travers la foule. Il l’ignore, trop longtemps pour aller se chercher un verre. Il a soif, boit vite, trop d’ailleurs. L’alcool lui brûle la gorge, mais il se délecte de cet effet. La pauvre doit se sentir abandonner. Terriblement seule avec ces pensées. Il le seul à savoir… Essuyant sa bouche d’un revers de main, il bouscule des gens, se fraie un nouveau chemin jusqu’à elle. Lui attrapant la main « Tu veux jouer ? Alors viens on va jouer. » Et sur ces mots, il l’empoigne plus fort, l’entraine avec lui plus loin. Il y a du monde partout ici, mais il trouve un recoin dans une pièce, de foutant pas mal qu’on les observe. Et sans la ménager, il la plaque brusquement au mur, se collant à elle dans un geste presque menaçant. « Tu penses encore à lui ? » chercherait-il à lui faire oublier. Aucunement, ce qu’il veut au contraire c’est qu’elle ne voit que Wei. Il ne veut pas être le Junho qu’elle connait. Il ne veut même pas qu’elle prononce son nom « Est-ce qu’il est avec une autre ? » alors qu’elle se trouve ici. Avec lui ! Et il sourit, boit encore dans son verre en la regardant par-dessus. Il n’est pas fou, juste trop enivré surement. Du moins c’est ce qu’il espère un peu, avant de lui souffler « Je le vois dans tes yeux, tu me hais parce-que je ne suis pas lui. » …
Invité
Invité
Re: Save me - MokHo | Mar 19 Mai 2020 - 16:36 Citer EditerSupprimer
Évidemment qu’elle le déteste. Pour tout ce qu’il a représenté dans sa vie. Pour tout ce qu’il a détruit chez elle. Et surtout pour tout ce qu’il n’était plus. Pas. Il n’était pas Wei. Parce qu’elle savait que c'était un homme comme lui qu’il lui fallait réellement. Un homme qui savait qui il était. Un homme droit. Fort. Honnête. Un homme qui ne poserait de toute évidence jamais ses yeux sur elle. Mais c’était un homme bien dont elle avait besoin et Jun Ho était loin d’être cet homme … il n’était qu’un gosse paumé qui se pensait assez vrai pour faire croire aux autres qu’il était heureux. Mais il n’était qu’une pâle copie du bonheur. Lui qui était bien incapable d’oublier sa sœur. Sale. Voilà ce qu’elle aurait du penser de lui. Mais au fond d’elle Mok l’avait toujours aimé comme il était. Avec des qualités et le pire de ses défauts. Il lui avait tant brisé le cœur. Tant. Elle savait qu’il le ferait à nouveau car malgré elle elle pouvait sentir ces pincements dans sa poitrine et savait très bien ce que cela signifiait. Jun Ho de son regard insolent et indécent relançait son cœur. Encore. Dieu qu’elle le maudissait car seul Wei avait le droit de pouvoir ainsi torturer son palpitant. Alors oui. Elle le détestait. Elle ne veut plus de lui. De cet être malsain et pervers. Elle ne veut plus de lui. Jamais. Elle veut Wei. Le veut tellement. Elle le désire. Succombe au moindre de ses regards. Se demandent si un jour il pourrait voir à quel point elle est belle. A quel point elle est amoureuse de lui et qu’il la veut de cette même façon. Était ce possible qu’il puisse un jour réaliser qu’elle était celle qu’il lui fallait. Elle le veut tellement qu’elle le déteste de lui avoir fait faux bond et ne trouve plus aucun intérêt à ce week-end. Jun Ho la repousse. Gosse cruel. Il lui balance une vérité qu’elle ne peut qu’accepter. Il a raison elle ne vaut pas le coup. Elle ne valait pas le coup avant Jun Ho. Elle ne valait pas le coup avec Jun Ho. Et maintenant avec Wei … alors oui elle le sait. Elle ne vaut pas le coup. Elle pourrait en être blessée mais cette information, Mok l’a assimilé. Elle fait désormais partie intégrante d’elle. De cette femme qu’elle construit. Elle ne vaut pas le coup. Jamais assez bien pour personne. Pourtant elle est belle. Intrigue avec ses yeux. Si uniques et particuliers. Elle pense avoir assez d’intelligence pour entretenir une conversation intéressante. Elle sait être drôle. Attirer les regards. Et pourtant. Ce n’est jamais. Parce qu’elle ne vaut pas le coup. Les gens s’arrêtent. La regardent. Puis repartent. Ne surtout pas perdre son temps. Gosse abandonnée qui s’y est habituée. Elle n’a jamais été à la hauteur des attentes de sa mère avec qui elle était en conflits permanent. Un père démissionnaire. Absent. Un père qui malgré ses efforts n’auraient pu régler leur conflits. Des frères qui faisaient offices de filtres et qui calmaient le jeu. Mais aujourd’hui elle n’avait plus personne à qui déplaire. Elle ne valait pas le coup. Jun Ho avait mis des mots sur ce qu’elle était. Elle éclate de rire et acquiesce même si l’attitude du garçon était blessante. Elle aimait le voir aussi arrogant. Il la laisse. Lui tourner le dos et elle son sourire se brise. Comme une poupée de cire qui aurait chuté au sol. Elle renifle. Le maudit pour ses mots. Se détourne. Se fait happer par un ami de longue date qui la traîne dans un coin. Elle l’oublie. Simplement. Elle fait abstraction de sa présence mais lui. Lui cette âme éprise de l’impossible ne saurait vivre sans elle. Cette évidence se marque davantage alors qu’il fends la foule la retirer. Que croit-il ? Qu’il la sauve ? Mok n’a plus besoin d’être sauvée depuis longtemps. Elle se complaint dans sa douleur. Elle pourrait même avouer qu’elle savoure la dureté de ses mots. Peut être uniquement parce que cela leur donnait un point commun. Une souffrance qu’ils n’étaient que les seuls à comprendre. A ressentir. Alors peut être qu’ainsi ça la rapprochait de lui … rien qu’un peu. Elle se laisse tirer avec un sourire victorieux. Traîne des pieds pour lui rendre la tâche plus difficile encore. Aux yeux de tous il passait pour un ex jaloux qui voulait reconquérir son premier amour. Quelle foutaise. S’ils savaient eux la vérité. Le mur qu’elle rencontre n’est qu’un plaisir de plus. Brusque et soudain. Évidement qu’elle pensait à lui. Comment pourrait elle l’oublier ? Pas quand Jun Ho prenait un malin plaisir à m’y faire songer. Il était là. Toujours. Toujours, pensa t elle avec tristesse mais la noya bien vite dans les effluves de l’alcool. Elle acquiesce à sa question. Il est avec une autre. Et elle est là. Pathétique gosse à se laisser malmener par son premier amour. Elle attrape son verre comme pour le faire taire. Pour qu’il arrête de lire en elle. Elle le voit cul sec et le jette au sol. Elle attrape son haut et le tire à elle plus encore (si cela était possible) et souffle avec dédain « évidement que je te hais parce que tu n’es pas lui. Que tu es là et pas lui. Parce que tu ne lui arrives pas à la cheville. Parce que c’est toi. Je te hais parce que tu es toi. » elle ricane et attrape son visage. Pensais tu que je pourrais te laisser me faire mal ainsi sans répliquer ? Elle se hisse sur la pointe des pieds en murmurant « oh petit frère … si tu savais comment je m’en moque de tes sms et de tes appels ... » sa voix est presque hypnotisante. Une punition pour son insolence. Elle dépose un baiser presque tendre sur sa mâchoire … remonte jusqu’à son oreille qu’elle mordille. « Noona vit sa vie sans toi ... » s’amuse t elle. Torturante enfant. Elle enfonce ses doigts dans ses joues qu’elle creuse et siffle comme une menace. « Tu vas faire quoi pour ça ? » hein Jun Ho tu vas faire quoi ? Me laisser partir ? Retiens moi.
Invité
Invité
Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:24 Citer EditerSupprimer
C’est un jeu, ou une terrible mésentente. Junho est accaparé par Mok, un exploit, elle devrait s’en sentir fière. Lui qui ne cesse de changer d’avis, d’avoir des pensées désordonnées. Le voilà, planté devant elle le regard fixé. Et elle est jolie, dans cette folie. Dans cette foutu anarchie qui rend son monde bien plus délicieux. Il est fou, incroyablement attiré par tout ce qui ne ressemble à rien. Il aime le désordre, que rien n’est de sens. Ce qu’il veut c’est plonger. Il aime la souffrance a fini par s’y faire et l’apprécier. C’est sa compagne, celle qui reste avec lui. Même face à Mok, il devient sadique… Parce qu’il veut qu’elle souffre, autant que lui. Voir cette douleur se dessiner sur son visage. Lui pardonnera-t-elle ? De devenirs abjects. Il est cruel, se délecte presque de cette méchanceté. Et il s’en voudra quand il reprendra conscience. D’être ainsi aussi arrogant. Pourtant il se laisse prendre à ce petit jeu. Se dit que demain il oubliera tout. Peut-être, ou jamais assez. Il s’en fout, se laisse faire alors qu’elle répond. Elle devient insolente elle aussi. Il la provoque trop. Mok est plus sauvage qu’il ne pensait ou alors juste aussi cinglée que lui. Et il trouve ça drôle, de son petit rire au coin des lèvres tandis qu’il la laisse faire. Elle le déteste et vient parler de Sunan… faire comme Sunan. Et ça, il n’aime pas. Jamais on ne parle d’elle. Il fronce les sourcils, tandis qu’elle marque sa peau. Il serait prêt à l’envoyer chier. Que croit-elle, qu’elle peut se jouer de lui ? Celui qui mène la danse c’est lui. Enfin c’est ce qu’il croit, sans jamais eut envie de dominer l’autre. Il est tordu Junho, un peu trop égaré. Et si quelqu’un lui tendait enfin la main pour l’aider ? Ça ne viendra pas de Mok. Il attrape ses poignets, d’un geste brusque il la rejette encore une fois. « Tu n’es pas à sa hauteur. » tu ne lui ressembles pas. Sunan est bien plus belle, plus attractive, plus… elle. Et toi… tu n’es que Mok… une fille fragile et trop détruite. Il se redresse, lui lance un regard mauvais. Il n’est pas prêt à l’entendre lui dire ces choses-là. Il souffle presque fatigué. Puis il se détache et la laisse. Parce-que Junho ne sait pas ce qu’il fait. Encore moins ce qu’il veut. Terrible trouble qui le prend soudainement. Il préfère l’abandonner et se concentrer sur ce qu’il y a de mieux. L’alcool ! Il repart prendre un verre, ne remarque même pas que les gens sont affolés sur les vitres. Une tempête dehors, du vent qui souffle trop fort. Lui s’en fout ! Il boit, encore et encore. Il retrouve des amis, se laisse tomber sur l’un des canapés. Tous parlent de l’extérieur, rient aussi. Mais lui reste dans sa bulle. Ailleurs… et il sourit, de ces idées qui naissent dans son esprit. De ces image qu’il a. Il cherche Mok du regard, mais ne la voit plus. Il s’en fout. Elle fait ce qu’elle veut. Et lui reste ici, longtemps. Avant que brusquement toutes les lumières ne s’éteignent. Tous râlent, certains cries. « C’est quoi cette merde ? » un de ses amis parle plus fort que les autres. Il lui jette un regard, bien que dans le noir il ne voit plus grand-chose. Mais Junho se sent soudainement soulagé. Il se laisse glisser sur son siège, soupire doucement. Tout est calme presque, à part quelques murmures, des gens qui parlent. Il se sent couper de tout. Comme si enfin la nuit lui appartenait… triste réalité surement qu’à la lumière il doive jouer un rôle. Aussitôt les lumières éteintes, tout s’apaise malgré la douleur qui l’envahit. Une sensation d’angoisse aussi, pourtant il est habitué. « On peut pas rallumer, c’est le compteur qui à sauté. » il sourit, se nourrit un peu de cette panique qui les prends. Ils sont tout trop commun. Ils ont peur du noir ces enfants ! Lui c’est son quotidien. « Je veux pas sortir il fait tout noir. » « Y’a trop de vent en plus. Quelqu’un a des bougies ? » et les autres s’exclament. Ils ne sont pas content une fête à la bougie ce n’est pas une fête. Il fronce les sourcils, s’agace un peu de les entendre gueuler comme des idiots. Ne peuvent-ils pas juste profiter. Sentir ces vibrations dans leur corps. Il est bien avec tout cet alcool dans le sang et ces substances. Encore trop lucide pour un garçon comme lui. Ce n’est jamais assez n’est-ce pas. Il endure trop.
Invité
Invité
Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:25 Citer EditerSupprimer
Elle avait gagné. Regardez le fuir à nouveau. Elle avait tapé là où ça faisait mal et cette douleur qu’il vivait à cause de sa sœur était bien plus vive que celle qu’elle pouvait ressentir pour Wei mais Mok avait des blessures bien plus profondes, bien plus douloureuse, qu’elle cachait si bien. Elle lui avait bien parlé de cette cicatrice, alors dans le fond la jeune femme savait qu’il pourrait un jour s’en servir. Etait-ce là leur limite ? Etait-ce aller trop loin pour lui ? Parce qu’il savait que cet accident était ce qui avait détruit Mok. Peut-être qu’elle-même se gardait bien de parler de sa tentative de suicide, non pas parce qu’elle se sentait responsable, mais parce que la jeune femme avait bien conscience que c’était avant tout un appel au secours raté. Un appel au secours qu’il avait crié à ses proches, mais qui aujourd’hui ne paraissait que comme un vague souvenir lointain. Elle pouvait le voir à la façon dont il faisait semblant. La noirceur au fond de lui faisait écho à ce mal être qu’elle partageait avec lui. Il n’y avait que deux possibilités si ses proches avaient pleinement pris conscience de ses travers. L’abandon ou l’acceptation. Mais dans tous les cas il aurait été soit heureux, soit l’ombre de lui-même. Or là … elle pouvait le voir jouer un rôle à la perfection, n’ayant pour défaut que de n’être le même jeu qu’elle. Ils étaient dévastés par une vie qu’ils ne contrôlaient plus. Incapable de savoir s’ils étaient capables de recommencer à 0 et de jeter leur regret. Car jeter leur regret, signifierait de tout perdre … Le mauvais comme le bon. Qu’est-ce qui pourrait les faire tenir debout sans ça ? Elle le regarde partir et pourtant cette fois, elle peine à contenir ce qu’elle ressent. Elle le sait, l’accepte, mais cette dernière phrase lui coupe le souffle. Elle ne sait pas pourquoi, soudainement, elle n’arrive plus à faire semblant. Il fuyait, partait loin, parce qu’elle avait frappé fort, jouait sans respecter aucune règle. Pourtant, avec son arrogance et sa folie, il venait de la mettre K.O. il avait gagné. Un point partout Jun Ho. Elle monte rapidement à l’étage, ne supporte plus d’être noyée dans cette foule. Elle n’a l’impression de ne voir que des visages inconnus et familiers. Comme un souvenir lointain qu’on peinerait à remettre. Elle suffoque parmi eux. Ou bien est-ce ce shot qu’elle vient d’avaler qui lui retourne l’estomac, ou bien est-ce cette capacité de Jun Ho à lui rappeler à quel point elle ne vaut rien. Le cœur au bord des lèvres elle se précipite dans la salle de bain pour vomir son mal être dans les toilettes. Sa bille acide lui arrache une grimace et elle se cramponne à la céramique en tremblant. Personne n’a besoin de constater sa déchéance. Pauvre enfant pathétique. Fébrile elle se redresse, le souffle court et se tient au lavabo pour se hisser debout. Elle est pâle, son reflet la dégoûte. Qui voudrait d’elle ? Ni Jun Ho, ni Wei, ni personne en réalité. Pas même elle. Elle détourne les yeux de son reflet et se rince abondamment la bouche avant de prendre sa brosse à dent. Elle se lave les dents d’un geste mécanique. Les paroles de Jun Ho tournent en boucle dans sa tête. Etait-elle trop ivre pour réussir à les ignorer, ou bien encore trop sobre ? Elle se réfugie dans sa bulle de vide et bascule la tête en arrière quand elle réussit à faire taire ses émotions. Elle frémit, déglutit et soupire d’aise quand soudain le vide l’engloutit, rassurant et familier. Elle se rince la bouche, ajuste son maquillage qui a coulé, elle ne sait comment et sort de la salle de bain alors que soudain les lumières s’éteignent. Elle ne réagit pas tout de suite, après tout le noir est son monde. Elle le connait par cœur. Elle rejoint le salon où l’agitation lui fait prendre conscience de ce qui se passe. Comment on va faire ? Le disjoncteur est dans la cabane en amont ! C’est beaucoup trop dangereux d’y aller. La tempête est super forte ! Mon dieu j’capte plus rien, on est coincé ici ! Et les phrases fusent, la panique gagne peu à peu cette foule de gosses. N’ont-ils donc que ça comme soucis dans leur vie pour paniquer d’un peu de noir et d’un peu de froid ? Mok reste plantée au milieu du salon en regardant autour d’elle. Leur brouhaha inquiet fait écho à ce vide en elle et ça lui arrache un sourire. N’était-elle pas folle ? Elle déglutit, se fait bousculer par un groupe de filles qui veulent se réfugier près du feu en première. C’était donc ça ? Chacun pour soi quand la panique vous gagnait ? Elle les trouvait plus pathétique qu’elle finalement. Elle fait demi-tour, son esprit est blanc. Elle peinerait même à chercher Jun Ho. Elle se réfugie dans le noir du chalet, cesse de jouer la comédie. Elle avise cette tempête, la trouve destructrice, pire encore, séductrice. Ses hurlements la ravissent et sa rage l’attire. Elle n’a qu’une envie, se jeter dedans, se laisser emporter. Elle ne veut pas mourir, simplement se réfugier dans le seul endroit qui semblerait la comprendre. Cette tempête lui parait divine et arrivée à point nommé. Elle enfile un gros manteau, prends une lampe torche pour parfaire son rôle. « Mok qu’est-ce que tu fais ?! » couine une fille de leur classe lycée. Mais Mok l’ignore, se contente d’avancer droit devant elle, jusqu’à cette porte, ignorant les protestations des gens présents. Tu es folle ! Tu as vu cette tempête ! tu peux mourir ! Et alors ? Avait-elle envie de répondre. Stoppée à la porte elle soupire et lance « Bon si vous vous avez envie de crever de froid ici c’est votre problème, s’il suffit de relancer le générateur je me porte volontaire pour y aller d’accord ?! Donc soit vous portez vos couilles et vous y aller comme des grands, soit vous me laissez tenter ma chance ! » Elle ne s’énerve pas mais elle est lasse. Lasse de la lâcheté humaine. Puis dans le fond, elle, n’a rien à perdre. Sa vie ? Elle ne vaut rien. Qui viendrait la pleurer ? Ses frères. Qui d’autres ? Personnes, parce qu’elle ne vaut rien. Jun Ho perdrait tout au plus sa complice de nuit, mais il perdrait aussi une ennemie qui ne le connait que trop bien. Il serait gagnant. Elle renifle et se tourne vers le groupe qui soudainement recule d’un pas. Evidement. Ils ne cherchaient à la retenir que pour soulager leur conscience, mais ils sont … si stupides, lâches et peu courageux. « On a besoin de ce générateur si on n’veut pas crever de froid cette nuit. Je n’en ai pas pour longtemps. » elle voudrait couper court à cette mascarade, elle veut y aller, impatiente de rencontrer cette nature furieuse. Elle veut se perdre dans le froid de cette tempête. Elle sait qu’elle peut le faire. La mort ne veut pas d’elle, elle avait déjà essayé. « T’devrais pas y aller seule » insiste une fille inquiète pour elle. Il faut dire que Mok est sûrement le plus petit gabarit de la soirée. Elle renifle pour s’empêcher de lancer des mots acides et hausse les épaules « Alors qui veut venir ? » elle compterait jusqu’à 5 avant d’ouvrir cette porte. Etait-elle la seule à ne pas avoir peur ?
Invité
Invité
Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:25 Citer EditerSupprimer
Ecoutez les ces gens peureux, ceux qui ont peur d’affronter la vie. Il sourit, trouve ça drôle d’être là assit à côté d’eux. Lui n’a peur de rien. Hormis peut-être que Sunan l’oublie… le reste il s’en fout. Il s’en accommode, laisse toujours ses envies, ou ces folies le porter. Il relève la tête, observe les vitres et le vent qui souffle fort dehors. C’est beau non ? Pourquoi sont-ils tous autant paniqué. Il y a du chahut, des gens qui se bousculent pour aller au feu, d’autres qui tentent d’appeler. Il reste là, assit, presque lassé et à la fois spectateur d’une scène dont il ne fait pas parti. Puis ils s’agitent un peu plus, quelqu’un semble vouloir jouer les héros et sortir. Il entend des voix, reconnait celle de Mok parmi les autres. Il se lève, de sa taille haute il les voit parfaitement. Plisse les yeux alors qu’il s’avance doucement. Elle semble vouloir partir, affronter le froid toute seule. Une idée saugrenue pour beaucoup, du courage pour d’autres. Lui se dit qu’elle s’échappe… il l’envie soudainement, de ne pas y avoir pensé le premier. Maligne qu’elle est, il sourit, s’amuse de la voir aussi forte et ferme. Elle s’en fout voilà tout. Elle ne craint rien. Comme lui, ils n’ont aucun obstacle, aucune limite à leurs esprits. Et c’est peut-être ça aussi leur force. Ils peuvent se sentir comblé, au-dessus des autres parfois. Un garçon lui donne un coup de coude « Elle est dingue ! » ou juste lucide. Et si c’était lui le fou dans tout ça ? Celui qui ne voit rien. Il connait déjà la réponse à cette question. Lui jette un simple regard, avant de continuer son chemin jusqu’à devant. Les autres observent Mok, une question qui demande une réponse, ou par pure fausse sympathie. Il est certain qu’elle se fiche de prendre des risques. Et préfère surement les prendre seule. Car dans leur euphorie, aucun d’eux ne cherchent à faire sombrer les autres. Il déglutit, se passe une main dans ses cheveux. La température ayant baissée, il se sent déjà mieux. Bien qu’encore enivré. Mais il a assez d’esprit pour s’avancer. « Moi je viens. » il n’a pas besoin de lui demander son avis. Il s’approche d’elle, lui prend la lampe des mains. « Mais vous êtes tarés tous les deux. » non, juste plus courageux. Il hausse les épaules, jette un regard à Mok. Un ami de lycée, tends un manteau à Junho, qu’il prend machinalement. Il l’enfile, sourit d’un air presque amusé. Il les trouve drôle, à se réfugier derrière des excuses. Un semblant d’empathie envers eux. En réalité ils s’en fichent de ce qu’ils deviendront. Tant qu’ils peuvent revenir sans poser de problème. Egoïste qu’ils sont. Il secoue la tête, détourne son attention sur Mok. Et ouvre déjà la porte. Il passe devant, se prend une grosse rafale de vent en plein visage. L’air est si frais que ça le réveille. Le sort d’une certaine torpeur qu’il avait. « Oh la vache. » lâche-t-il tout de même. Lucide qu’il fait beaucoup trop froid. Plus qu’il ne l’imaginait. Mais il se sent tout de même mieux qu’à l’intérieur. Il respire comme il peut, le souffle est déjà court, alors qu’il remonte son manteau sur son visage. Il se retourne, avise Mok mais la voit déjà à peine. La neige virevolte trop ardument autour d’eux. Alors il tend bêtement sa main pour attraper la sienne. Il ne veut pas qu’ils se perdent. Peut-être a-t-il encore besoin d’elle ? Il fait tout noir dehors. Mais ça ne l’effraie pas. La seule chose qui pourrait lui faire peur en cet instant, c’est qu’elle le lâche… et il s’en rend compte en resserrant sa prise sur sa main fragile. « Elle est où cette cabane ? » parce-que lui ne sait pas vraiment. C’est Mok qui lui indique, alors qu’il presse le pas un peu plus rapidement. En réalité, elle n’est pas si loin. Mais il y a tellement de vent qu’il a l’impression de devoir faire un effort surhumain. Le souffle lui manque, il courre un peu, la tient fermement, avant d’arriver jusqu’à la porte. L’éclairant avec sa lampe, ils se prennent des grosses ravales de neiges. Alors il se poste à l’envers du courant, pour la protéger comme il peut et la laisser ouvrir. Junho ne pense à rien, il est simplement là, au moment présent. C’est avec une facilité déconcertante qu’il décroche de la soirée. C’est presque déroutant, mais il s’en fiche lui. Il pense seulement à maintenant… il lâche un soupir de soulagement quand il la voit enfin ouvrir la porte. S’engouffrant à l’intérieur derrière elle, il referme aussi rapidement. Se secoue pour retirer la neige alors qu’il frissonne. Ils sont surement trop fous pour se rendre compte des risques qu’ils prennent. Dehors ça devient encore plus fort, le vent siffle, donne une ambiance inquiétante à l’endroit. Pourtant il n’a pas peur.
Invité
Invité
Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:26 Citer EditerSupprimer
Dire qu’elle est surprise de voir Jun Ho s’avancer serait mentir. Parce qu’aussi fort qu’ils peuvent se détester, elle ne le connait que trop bien. Elle savait qu’il serait le seul assez fou et assez courageux pour la suivre. Elle ne semble pas vraiment réaliser le danger qui sévit dehors mais la jeune femme à retourner la situation dans tous les sens dans son esprit. Tout lui va. S’ils meurent, alors tant pis, ils auront raté une occasion de rendre service à une bande d’adolescent sans courage et égoïste qui préféraient les voir partir que de faire en sorte d’arriver à bon port. Et s’ils survivent, ils auront alors surmonté une nouvelle épreuve et n’auront plus besoin de prouver leur force et leur détermination (celle de se détruire). Ils ne jouent pas pour une fois. Ils font ce qu’ils sont. Des fous, qui savent prendre la vie à bras le corps. Elle lui lance un regard que seul lui pourrait comprendre, un regard qui souligne leur complicité secrète. Peut-être que les autres pensent simplement qu’il fait ça pour la protéger, d’autres se moquent bien de savoir ce qui les poussent à se sacrifier. Tant qu’ils peuvent retrouver leur chaleur et leur confort, ils se foutent bien de savoir qui risque leur vie. Ils pourront de toute façon les féliciter plus tard et les remercier avec cette hypocrisie évidente. Elle n’en a que faire. Elle veut juste aller retrouver cette tempête salvatrice, qui lui l’occasion de s’échapper de cet endroit. Au moins quand elle sera perdue dans cette tempête elle pourra arrêter de faire semblant. Elle pourra hurler son saoule. On lui explique comment remettre de générateur en route, mais elle n’écoute que d’une oreille, enfant pressé de retrouver cette nature furieuse. Ce vent qui leur hurle combien leur vie ne vaut rien face à sa colère. La jeune femme suit alors Jun Ho et sort dehors, vacillant sous l’effet de la fureur extérieure. Elle s’enfonce dans la neige, mouille son bas jusqu’au cuisse mais qu’importe. Elle avance, difficilement, elle se délecte de cette force qu’elle doit mettre pour rester en vie. C’était sa vie. C’était cette tempête qu’elle subissait tous les jours. Un pas de plus pour avancer, ou la mort l’attendrait au tournant. Un pas de plus qui lui coutait tous les efforts du monde. Bon sang que c’était nouveau, différent, délicieux aussi, de pouvoir ressentir physique ce qu’elle vivait au quotidien depuis l’accident. Elle voudrait se laisser tomber au sol, laisser la neige la noyer mais soudainement Jun Ho lui tend la main. Elle se fige, la fixe de longues secondes avant de la saisir. C’était l’image la plus représentative de leur relation. Laisse-moi te sauver dans cet enfer. Elle se cramponne à cette main, le froid les brûle, il est temps qu’ils arrivent à cette cabane. Leur respiration devient douloureuse. Difficile. Elle force, le pousse autant qu’il la traine et quand ils arrivent enfin sur le perron de la cabane la tempête s’injure. Elle a faim, avide d’eux. Elle ne tolère pas de les voir s’enfuir ainsi. Mais Jun Ho la protège. Fait barrière avec son corps pour qu’elle puisse leur ouvrir sans peine. Elle parait si frêle protéger de son torse ainsi. Elle mordille sa lèvre et se redresse en donnant un coup d’épaule dans la porte pour la faire céder. Ils entrent enfin, trébucheraient presque poussés par le vent et se retrouvent enfin à l’abris, à l’image de leur bulle. Après tout il fait nuit. Elle braque sa lampe torche sur la grosse machine paresseuse du fond de la pièce et s’avance. Elle retire la neige de son visage, ses sourcils sont givré au même titre que ses cils. Ses joues sont rougies et ses doigts ne sont pas en meilleure état. Pourtant elle n’a ni mal, ni peur. Ils ont réussi. Voilà tout ce qu’elle veut retenir. Elle lance un regard à Jun Ho, peut-être pour s’assurer qu’il va bien … Elle reporte son attention sur la machine, consciente qu’elle n’aurait pas réussis aussi facilement sans lui. Elle la lance à nouveau, change les fusibles qui ont sautés et voit la lumière revenir, dans leur cabane mais aussi au chalet plus loin. Une faible lueur leur parvient au travers de la fenêtre. La musique n’est qu’un lointain murmure caché par la tempête. Ils peuvent reprendre leur soirée, les laisser là aussi. Parce que de toute évidence au vu de la tempête il serait fou pour eux d’y retourner, mais cela serait une torture pour la gosse. Elle ne veut pas les rejoindre. Devoir faire semblant à nouveau lui parait être une punition qu’elle refuse de s’imposer … Elle se tourne vers Jun Ho, ils sont silencieux depuis qu’ils sont arrivés, peut-être qu’ils ont peur de briser le silence qui façonne leur cocon. Elle s’approche de la fenêtre, avise la tempête et d’un geste calme éteint leur lumière. Le noir la rassure, comme si seule l’obscurité pouvait être le témoin de leur connivence. Elle renifle doucement. Le silence est tâché par le hurlement du vent. Un plaisir qu’elle s’accorde à écouter, s’en délecte alors qu’elle murmure « Ils sont lâches et égoïstes. » Parlent-elle de la soirée et des gens qui les accompagnes ? Ou de leurs proches qui s’entêtent à ne pas vouloir voir leur mal être. Lâches de ne pas vouloir affronter à quel point ils ont mal, égoïstes car cela leur demanderait beaucoup trop d’effort pour les sauver. Finalement, alors qu’ils sont les plus fous de tous, Mok les trouve courageux. Oui, on est courageux Jun Ho. Postée à la fenêtre, elle observe ce déchainement, cette aliénation fait écho à la leur. Hypnotisée et grisée par cette sensation de soulagement qu’elle avait ressentie en se perdant dans la tempête, Mok ne peut détourner son regard. Et comme attirée vers la lumière sans pouvoir y résister elle ouvre brusquement la porte. Obligée de reculer à cause de la rafale qui la bouscule, la neige et le vent s’engouffre dans leur cabane avec impétuosité. Indomptable tempête. Mok la brave pourtant, pas pour retourner à leur soirée, mais pour l’affronter, qu’elle l’emporte. Elle se précipite dehors, malmené par le vent elle s’enfonce à quelques pas du perron et se tourne vers Jun Ho ; s’il lui cri quelque chose elle ne l’entend pas. Elle pourrait mourir, se blesser au minimum, mais la jeune femme lâche un rire en cherchant du regard la silhouette de son complice-bourreau. Elle n’en vaut pas la peine. Mais dans cette tempête elle est la reine. Puis, parce que tout remonte au bord de ses lèvres, Mok se met à hurler. Comme toujours, elle hurle mais sa voix est emportée par le vent. Muette aux yeux des autres, à l’ouïes des autres. Elle hurle. S’époumone, pourrait se briser la voix sans que personne ne l’entende. Tu m’entends Jun Ho ? Une bourrasque plus forte la fait chuter. Elle s’enfonce dans la neige et peine à se remettre debout, en a-t-elle en vie ? Le vent lui coupe le souffle et pourtant Mok en rit, légère. Allongée dans la neige elle se laisse engloutir. Ne vois-tu pas que cette tempête ne nous fera rien Jun Ho ? Mère nourricière de cet abîme dans lequel on se complait. Elle nous couvre, elle nous cache du monde. On peut être nous, crier notre douleur, pleurer, on peut être qui on veut personne ne nous remarquera. Juste sous leur nez on est pourtant à l’abris de leur jugement. Écoute leur musique, écoute la façon qu’ils ont déjà de nous oublier … Voit comme on peut vivre, invisible à leur yeux … Vivants …
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4