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Save me - MokHo

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Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:32
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Il n’avait rien prémédité, n’avait rien vu arrivé. Mok l’avait surprise, l’avait rendu dépendant plus qu’il ne voulait lui montrer. Peut-être ce passé. Cette façon de lui dire qu’il n’était pas fou. Non, il n’était pas assez aliéné pour avoir tout imaginé. Ces longs mois passé avec elle. Et la chute, la terrible fin… tout ça n’était pas dans sa tête. Tout était bien réel. Ça le rassurait, surement parce-que Mok était la seule avec qui il pouvait en parler. Ça lui avait fait du bien. Lui qui se cachait derrière des sourires, des non-dits. Même avec sa famille, il était incapable d’affronter ce qu’il ressentait. Alors ce soir, il voulait peut-être mettre un terme à tout ça. Ne plus jamais avoir à se retourner pour mieux avancer. Dans ses bras il y croyait. Quelques minutes seulement, avant que tout ne l’accable encore plus. Mais il prenait soin d’elle, comme elle prenait soin de son âme. Il ne pouvait plus détacher ses yeux d’elle. Ne cherchait même pas à comprendre ce qui leur arrivait. Ce qui s’était passé, il l’avait voulu. Désiré aussi et toute sa vie entière lui paraissait lointaine. Comme un vieux mythe dont il ne se souvenait plus. Merci Mok… de m’y faire croire... tous les deux se comprenaient. Différemment, à leur façon. Mais ça lui allait. Délicate attention lorsqu’il la garde auprès de lui. Quelques instants seulement, à encore profiter de cet ailleurs. Ce monde rien qu’à eux. Et cette phrase qui le touche, bien plus qu’il ne le laisse paraitre. Tu es trop précieuse Mok… comment font les autres pour ne rien voir ? Il sent sa peau frissonner, tremble encore de leur ébat et du froid. Alors qu’il passe une main délicate dans ses cheveux. Il ne sait pas pourquoi, il les aime autant. A les toucher, les regarder glisser entre ses doigts… peut-être parce qu’ils ne sont pas comme ceux de sa sœur. Peut-être parce qu’elle est différente… il ne cherchera aucune réponse, se contentera simplement de la regarder. Approuver ses paroles, qui le touchent un peu plus. Elle a raison, ils sont trop beaux pour ce monde. Ils sont trop singuliers pour plaire aux autres. Il sourit, presque timidement. Reste encore entre deux. Il aime cette sensation le fait d’être perdu. De se sentir engourdit. Bien que la température l’aidait surement à ça aussi. Mais il ‘en fiche. Ce qu’il veut c’est pouvoir vivre l’instant. Doucement, il approche son visage du sien, dépose un baiser à la commissure de ses lèvres. Et ils restent quelques instants ainsi, sans rien se dire. Ce n’est qu’un nouveau frisson qui le sort de sa torpeur. Alors il sourit, se détache un peu et se rhabille brièvement. Ça pourrait le ramener à la réalité, mais il reste encore dans sa bulle. Enfilant de nouveau son manteau et le fermant. Il grelotte un peu, aide Mok à en faire autant. Il ne veut pas qu’elle ait froid à cause de lui. Qu’elle souffre encore… alors il relève les yeux vers elle et s’approche un peu plus d’elle. Passant un bras par-dessus des épaules, il la blottit contre lui. « Est-ce que ça va ? Tu n’as pas trop froid ? » Il l’observe, baisse ses yeux sur elle, et récupère ses mains dans les siennes. « C’est un nouveau départ… n’est-ce pas ? » il ne sait pas si il fait bien de lui en parler. Mais Junho est trop sincère. Il ne parvient pas à garder ces questions pour lui. Parce qu’il est sans filtre avec elle. Il craint que ça ne marque une fin. Celle de leur histoire. Mais seront-ils prêt à en écrire une autre ? Il ne sait pas, ose lui confiner ce qu’il ressent. En baissant les yeux, il se mordille la lèvre. « Je ne pensais pas que ça serait aussi facile. » de retomber dans tes bras Mok. Est-ce que c’est ce qu’il voulait ? Il avait de si nombreuses fois pensé à elle. A cet après. Ce jour à l’hôpital, cette façon dont il lui avait parlé. Et puis le reste… son silence. Il s’était dit qu’il aurait dû être différent. Mais il s’en voulait, se sentait coupable. « J’ai repoussé la seule personne, qui m’aimait vraiment. » et c’est triste finalement. Même sa sœur ne l’aime pas comme il faudrait. Elle préfère vivre sa vie… et voilà, qu’il replongeait dans ces angoisses. Il déteste ça. Ces instants trop court. Il grimace, lâche un soupir avant de frissonner un peu plus. « Je ne sais pas, si je trouverais un jour quelqu’un qui m’aimait comme tu m’as aimé Mok… » Et ça lui fait peur peut-être. Tout comme il craint qu’elle en souffre aussi. Cette nuit, il ne voulait pas la blesser. Il ne voulait pas que ça la fasse chuter. Qu’il lui remémore ces vieux souvenirs trop douloureux. « Je serais là pour toi… tu n’es plus seule désormais. » comme une promesse qu’il lui faisait, avant d’embrasser sa joue dans un geste tendre. Si elle perd pied, elle pourrait se raccrocher à lui. Il n’en a pas peur de ça. Parce qu’elle aussi l’aide à sa façon. Il ne veut pas qu’elle craigne de trop lui en demander. 

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Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:33
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Elle est si précieuse Jun Ho, comment fais-tu pour la laisser filer ? Il finirait par ouvrir les yeux un jour, mais peut-être qu’il sera trop tard, qu’elle sera déjà loin et qu’aurait-il pour se rattraper ? Les souvenirs d’un passé qu’il n’avait su garder pour lui. Seul le temps pourra prédire ce qu’ils vivront, mais Mok, précieuse enfant, se fanera bien plus vite qu’on ne voudrait le voir. Les deux amants enlacés cherchaient leur souffle, peu conscience du calme qu’ils peuvent savourer avant la tempête que deviendront leur vie dans les semaines à venir. Mok veut tout oublier pour ce soir, ses pensées qui tournent inlassablement dans sa tête : elle les repousse. Ne veut que savourer l’instant. Le seul où elle valait le coup. Le seul où Jun ho l’avait aimé pour elle. Pour ce qu’elle était, pour elle. Mok avait existé. Rien qu’un instant. Mok avait oublié ce que c’était que de vivre. Respirer lui faisait mal, bouger lui faisait mal, mais ce soir … Jun Ho lui avait fait se souvenir de ces belles choses. Des rires. Des caresses. De ces impressions dans le creux du ventre, celles qui vous arrachaient un sourire. Euphorique de cet instant, engourdie, elle somnolait presque contre le garçon. Les hurlements du vent la berçaient et la chaleur du corps de Jun Ho lui faisait garder un pied dans une réalité qu’elle ne voulait pas fuir. Cela serait leur secret. Personne ne pourrait venir troubler ce qu’ils venaient de partager. L’intensité de leur échange avait été aussi fort que le froid était dévastateur. Cela avait été si soudain, rapide, mais si immodéré, que Mok savait qu’elle s’en souviendra longtemps de cette cabane. Elle chérira le moment et quand la nuit, ses démons la submergeraient elle s’en protégera avec l’image de Jun Ho l’admira onduler sur elle. Parce que ce regard … il n’avait été que pour elle. Uniquement pour elle. Elle avait été belle, importante aussi, désirée. Une éternité semblait avoir passé depuis qu’elle avait ressenti ça. Il l’a fait se redresser, juste assez pour qu’il puisse s’habiller. Docile, encore trop éprise de leur bulle, la jeune femme se rhabille sans vraiment en avoir conscience. Son bas mouillé lui arrache une grimace désagréable pourtant, elle ne voudrait rentrer pour rien au monde. Elle se laisse blottir contre lui une fois qu’ils ont enfilé à nouveau leur vêtement pour tenter de garder le plus de chaleur possible. Il s’occupe d’elle, veille à son bien-être. Elle qui ne laissait plus personne approcher ainsi … Elle s’arrangeait toujours pour éviter à Young Min ou Jed de prendre soin d’elle. Elle gardait une distance, celle qui la montrait indépendante, avec Il Kyang, avec le reste du monde. Elle s’épuisait à ne s’occuper que d’elle-même et ce soir … elle laissait Jun Ho le faire. Avait-il conscience du sacrifice qu’elle faisait en le laissant faire ? Et si elle trébuchait à nouveau demain, si elle réalisait combien elle avait besoin d’une main tendue ? Que ferait-elle, enfant esseulée ? « Ça va … » souffle-t-elle. Elle est morte de froid, mais pas à l’intérieure d’elle, pour une fois une douce chaleur la garde alerte et elle n’a plus peur. Non, ce soir je n’ai plus peur Jun Ho. Et la gosse s’obstine à fermer ses pensées. A ne penser à rien d’autre qu’à Jun Ho. « Je l’espère. » murmure-t-elle en posant une main libre sur son torse, car elle n’était pas prête à retrouver une vie vide de son absence. Une vie solitaire, une vie à hurler sa douleur à ces personnes sourdes. Quand elle voit le chemin qu’elle a parcouru jusqu’à aujourd’hui, elle se demande à quel moment elle aurait dû trébucher pour que tout s’arrête. Peut-être que si elle a tenu aussi longtemps c’était pour qu’ils se retrouvent et qu’ils se comprennent. Saisissent le sens si exacerbé de leurs sentiments. Si facile ? Elle relève le visage vers lui, confuse pour une fois, de ne pas comprendre ses mots. Si facile de me retrouver ? Pense-t-elle. Elle hausse les épaules sans trop savoir quoi répondre, mais affiche un minois surpris à ses mots. Elle devait admettre que cela lui faisait du bien de l’entendre dire. Elle ne voulait pas qu’il souffre de cette constatation mais … Au moins il prenait conscience de sa valeur et ainsi … Il lui en donnait. Elle n’avait pas envie de répondre à ses mots parce que son cœur d’enfant amoureux lui criait que cela serait bien impossible … Qui serait prêt à accepter ce qu’il vivait en lui, et à l’aimer malgré tout ? Elle l’avait aimé si fort … de cette amour qu’on ne pourra jamais oublier. Jamais. Prenant son courage à deux mains, la jeune femme fini alors par lui murmurer « Je ne sais pas si je retrouverais quelqu’un que je pourrais aimer comme je t’ai aimé. » et ça lui faisait peur parfois, mal aussi, mais Jun Ho restera à jamais son premier amour. Ce soir elle n’était pas triste. Le passé ne paraissait pas aussi terne qu’à l’ordinaire. Elle ne voulait y voir là que leur merveille. Alors quand il lui souffla qu’elle ne serait plus seule, qu’il serait là, l’enfant relève son visage vers lui et tend le petit doigt, comme une promesse qu’elle veut sceller. Promet le moi … lui demander son regard innocent. Ce soir avait marqué un tournant décisif à leur relation, à ce qu’ils étaient aussi. Les choses étaient différentes. Elle voulait le croire, parce que Mok comprenait, que sa crainte d’avoir besoin de quelqu’un, se réalisait. Mais si c’était Jun ho … alors ne voulait pas avoir peur. Elle se redresse, serre son doigt avant de porter ses doigts à ce front plissé, soucieux. « Jun Ho … » elle le voyait assaillit à nouveau par ses pensées. Elle pouvait encore sentir la chaleur de son baiser sur sa joue. Attrapa ses joues délicatement entre ses paumes glacées elle l’attire à lui et murmure « Ne soit pas aussi dur avec toi-même … tu es un homme merveilleux, si merveilleux … » et la sincérité déchirante de ses mots transperceraient n’importe quel cœur. Que quelqu’un ose venir lui dire le contraire. Mok se battra corps et âme pour que cette vérité soit absolue. Elle plante son regard dans le sien et souffle « Merveilleux. » Soudain la porte de leur cabane s’ouvre sur une bourrasque de vent, un coup furieux qui la fait sursauter puis rire. Tu vois même la tempête l’assure. Tu es merveilleux. Elle avise l’extérieure, se demande si elle est prête à quitter ce cocon dans lequel ils sont. La fête l’effraie, elle ne veut pas les croiser mais … il serait fou de rester plus longtemps dans ce froid. « Tu es prêt … ? » parce que c’est là tout ce qui importe. Etre prêt à faire face au monde même si ce soir, les deux enfants s’arrangeront pour s’enfermer dans leur bulle.
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Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:37
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Il observe sa main tendue vers lui. Son petit doigt relevé, alors qu’il la regarde presque amusé. C’est une promesse, comme celle que se font deux enfants n’est-ce pas ? Pourtant, elle est atypique, plus précieuse encore. Parce qu’il le sait, malgré cette relation bancale, il voudrait être là pour elle. Et si finalement il pourrait la sauver. Ça lui conviendrait. Mais il n’est pas certain d’avoir ces épaules. Mok sombre, jour après jour. Sans personne pour jamais la rattraper. Est-il assez courageux pour elle ou l’entraine-t-il vers le fond ? Il ne sait. Mais dans cette promesse, il veut y croire. Se bercer d’une illusion encourageante. Il lui sourit, convaincu que ce qui les unit désormais est bien plus fort que des nuits saugrenues. Juste un geste qui les lie peut-être à jamais. Il devient un peu fou surement. Se laissant avoir par cette ambiance si particulière entre eux. Il n’en demandera pas plus. Replongeant soudainement dans les doutes et les quelques pensées qui le hantent. Et si tout ça n’était qu’un pas de plus pour succomber. La laisser tomber… il est difficile de juger ce qu’elle peut ressentir, vis-à-vis de lui. De cette hallucination… il ne lui en voudrait pas, si elle s’accrochait à lui. Mais il sent fragile, incertain de faire les bons choix. Il le veut, mais il est si tourmenté. Peut-être le voit-elle déjà, parce qu’elle sait lire en lui et le comprendre mieux que personne. Il est troublé, relevant le visage vers elle. Il n’est pas sûr de ses mots ni de ce qu’il ressent. Il n’est pas merveilleux, il est juste… perdu. Et ça ne fait pas de lui quelqu’un de fiable surement. Tous les deux le savent, mais ils se soutiendront. A leur façon. Il aurait aimé lui répondre, mais une bourrasque de vent le perturbe. Le faisant sursauter alors qu’il avise la porte ouverte. Il ramène ses bras contre lui, cherche à se réchauffer alors que Mok s’éloigne déjà. Il n’est pas certain d’être prêt à retourner là-bas. Mais ils ne peuvent pas rester indéfiniment ici ? Alors il se lève à son tour et lui répond un simple « Ouais. » il n’est pas sûr de lui. Observe dehors alors qu’une grimace se dessine sur ses lèvres bleutées. Il a froid, mais la chaleur de cette autre maison l’effraie peut-être encore plus. Il déglutit, se donne du courage pour affronter la neige encore une fois. Son cœur bat plus vite, il se cache le visage, avance comme il peut. Mais retourner là-bas, c’est devoir être confronté aux autres. Devoir vivre avec ce qu’il sait… ces mots qu’elle a osé prononcer. Ils tournent à nouveau dans son esprit. Le voilà troublé, prêt à prendre la fuite. Il ne sait pas faire ça… assumer désormais ces paroles. Il lui faudra du temps surement. Quelques verres aussi pour oublier. Seulement l’alcool, il n’en a plus envie. En passant le pas de la porte, certains regards se posent sur eux. La fête est un peu moins dense, peut-être sur sa fin. « Hey vous étiez passé où ? » comme si ça les intéressait. Il détourne les yeux, retire le manteau trempé et le laisse à l’entrée. « Je suis gelé. Je vais me coucher. » L’un des garçons le regarde, avise Mok tout aussi mouillée que lui. Il n’en dira pas plus, se passant déjà une main sur son visage humide et froid. Il tremble encore, se fraie un chemin à travers la foule dissipée. Puis il monte à l’étage, alors que Mok le suit. Dans le couloir leurs chambres ne sont pas au même endroit. Ils se séparent, peut-être trop vite et silencieux. Alors qu’il va vers la sienne. A l’intérieur il fait plus chaud, la musique retentit encore, mais elle est plus douce. C’est différent désormais. Il prend quelques affaires dans sa valise, et se surprend trop vite à observer son téléphone. Celui qu’il devrait laisser plus loin et oublier… il guette comme un enfant perdu. Un signe de quelqu’un. Mais rien… ça lui fend le cœur, alors qu’il le jette sur le matelas. Contrarié, il reste accroupi quelques secondes. Pourquoi je fais ça ? Il savait qu’il n’y verrait rien. Et pourtant, il a espéré… encore une fois. Ce n’est pas ta faute Junho… si tu es amoureux de Sunan… il se sent triste. Abattu tout à coup. Ça se bouscule dans sa tête, ça résonne encore comme un cri du cœur. Il déteste cette sensation. Cette angoisse qui s’immisce au creux de son ventre. Se redressant, il inspire doucement. Tente de se mentir à lui-même, en avançant jusqu’à la salle de bain. Mais Mok y est déjà, la porte encore légèrement entrouverte. Il pourrait faire demi-tour, mais il la pousse doucement avant de passer « Est-ce que… je peux venir ? » il n’est pas fou. Simplement, il n’a pas envie d’être seul. Tout comme il ne veut pas, se morfondre dans son coin. Il a besoin de se changer les idées. De se rassurer dans leur petite bulle à eux.

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Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:37
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L’allée lui avait paru plus dur, comme pour souffrir rien qu’un peu avant d’avoir cette délivrance qu’il lui avait offert. Ce soir Mok voulait se sentir légère. Alors elle se forçait, comme toujours à ne pas penser à lui. Elle n’a pas envie de rentrer non plus, parce qu’elle craint que Jun Ho ne disparaisse à nouveau. Il lui avait promis, serré ce petit doigt, et lui avait dit qu’il sera là, chaque fois qu’elle en aurait besoin. Alors elle voulait le croire. Parce que lui plus qu’un autre savait. Il savait ce que sa souffrance lui faisait ressentir, l’isolement salvateur et destructeur. Il savait, qu’elle pourrait débarquer en plein milieu de la nuit, ses angoisses l’empêchant de respirer. Elle avait affronté cette tempête mais aurait préféré qu’elle les emporte loin d’ici. Peut-être qu’elle aurait pu se contenter de la cabane, le froid était bien plus appréciable que cette fausse inquiétude dans le regard des gens. Où étiez-vous passé ? De l’autre côté, dans un monde qui n’existe que pour eux. S’étaient-ils vraiment inquiéter ? N’avaient-ils pas craint que quelque chose leur arrive ? Personne n’avait essayé de les rejoindre, de savoir s’ils allaient bien. Mok aurait envie de leur vomir dessus. Mais ils sont tous déchirés, déjà des corps sont effondré au sol enivré d’alcool. Elle les enjambe, ignore les gens, se concentre sur le dos de Jun Ho qui disparait dans la foule et qu’elle suit. Elle lui poursuit dans son sillon, retire au passage son manteau. Elle grimpe les marches et le laisse s’éloigner, se stoppant à la dernière marche elle le laisse se réfugier dans sa chambre. Mais elle le voyait, Jun Ho était déjà loin. Il s’était barricadé derrière un mur que personne n’aurait pu franchir à cet instant. Pas même elle. Elle penche la tête sur le côté, et pince ses lèvres, elle n’était pas triste, Mok ne ressentait aucune émotion, mais son cœur était piqué. Elle ne pouvait que le comprendre et elle s’était réfugiée dans son sillon pour voir personne. Elle laissait prendre le temps dont il avait besoin pour se reconnecter avec la réalité. Elle se contenta de rejoindre sa chambre doucement. Frôlant les murs de ses doigts gelés. Elle ne ressentait rien. Elle fixa ses doigts rougis par le froid. La chaleur l’étouffait presque et elle regrettait presque la tranquillité de la cabane. Elle jeta un regard par-dessus son épaule comme si elle pouvait l’apercevoir. Oui, la cabane renfermait leur secret, à cette pensée elle se stoppa dans le couloir et ferma les yeux. Bascula la tête en arrière pour sentir les lèvres de Jun Ho, ses mains sur son corps, le plaisir, n’importe quoi autre que ce vide qui l’engloutissait à nouveau. Figée, perdue dans les affres de ses pensées sombres qui l’alpaguaient dangereusement. Des rires au bout du couloir la tire de ses pensées, un couple qui a trop bu, qui avance, vacille, rit, comme s’ils étaient heureux. L’étaient-ils vraiment ? Elle ne voulait pas assister à ça. Elle s’enferme dans sa chambre, avise ses vêtements mouillés. Elle a froid. A l’intérieure d’elle, elle a froid. Aucun feu n’aurait pu la réchauffer. Elle s’adosse à sa porte, crispe son poing sur sa poitrine, Jun Ho avait réussis un peu ce soir, parce qu’il l’avait vu. Elle. Il la voyait. Mais ce feu n’avait été qu’éphémère, disparaissait dès que lui disparaissait, et l’ombre qui la guettait n’avait attendu que le moment où elle serait seule pour lui sauter dessus. Son ventre se serre, cette angoisse qui remonte le long de sa gorge. Elle déglutit, à peine, et respire lentement. Elle s’avance vers son lit, attrape ses affaires. Elle se sent dépassée. Alors c’est tout Jun Ho ? Elle aurait tellement besoin de leur bulle, elle a peur, comme une enfant à qui on aurait lâché la main. Elle attrape ses affaires, elle doit se réchauffer, prendre une douche même si l’idée d’ôter le parfum de Jun Ho de se peau l’effraie. Comme un rempart, cette infime trace du garçon la rassure. Mais elle doit avancer, seule. Elle pousse alors la porte de la salle de bain, et fixe son reflet. Est-elle différente ? Elle l’aurait cru, sincèrement, mais le miroir lui renvoie le même reflet. Elle grimace, précieuse ? Elle était tout sauf précieuse. Jun Ho était fou de croire qu’elle valait le coup. Elle passe une main dans ses cheveux comme l’avait fait son ex petit ami. Uniquement pour ressentir quelque chose. Rien. Comme toujours. Au moins elle avait pu savourer une courte pause. Elle avait pleuré aussi. Elle s’en souvient soudainement, un détail qui la frappe et la fait vaciller. Elle ferme les yeux. Se remémore cette sensation salée sur ses lèvres. Elle déglutit. Loin de se douter qu’il la rejoindrait, elle se tourne vers lui surprise avant de remarquer l’expression de son visage. Il n’a pas envie d’être seul ce soir. Elle n’a pas répondu pas vrai ? elle peut le voir à la tristesse de son regard. Leur bulle savoureuse de la cabane avait éclaté et quand Mok croise son regard elle réalise. C’est fini. Entre toi et moi c’est fini. Ça y est, le trait venait d’être tiré sur leur histoire. Avait-elle envie de pleurer à cette constatation ? Evidemment. Est-ce que ça lui faisait mal ? Etonnement oui, ça venait ravager sa poitrine d’un élan soudain et brutal. Pourtant elle ne cilla pas, afficha un demi sourire pour l’inviter à entrer. Une pause de douceur. A l’image d’un soldat qui venait chercher un refuge las de la guerre, Mok lui retira ses armes qu’elle déposa à côté d’eux. Elle attrapa le pan de son t-shirt et le lui retira. D’un geste rassurant. Elle enferma précipitamment ce qu’elle ressentait au fond d’elle. Il était temps d’écrire ce nouveau chapitre. Ce nouveau roman. Le passé appartenait au passé, le présent et le futur s'entremêlent désormais. Elle inspire doucement et parce qu’elle est bien trop épuisée de toutes ces émotions qu’elle a ressenties ce soir elle les éteintes toutes. Elle fait taire tout ce qu’elle ressent, sauf cette lueur de tendresse qu’elle lui accordera. Elle pensera à Jun Ho pour n’avoir à s’occuper que de lui … que de lui. Et elle s’oubliera parce que c’était toujours ce qu’elle avait fait avec lui, parce que c’était sa seule façon de tenir. Elle ne voulait pas penser à Wei, elle ne voulait pas penser à Neo, elle ne voulait pas penser à ses parents. Jun Ho serait son rempart ce soir. Elle se stop, le t-shirt du garçon dans les mains et avise son air perdu. S’oublier pour cette âme qu’on veut sauver. Elle se hisse sur la pointe des pieds et l’attire contre elle, nouant ses bras autour de sa nuque. Elle le blottit contre son sein rassurant pour lui souffler sans avoir besoin de mots ça va aller. 
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Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:37
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Il s’introduit dans sa vie, y prend brusquement toute la place. Egoïstement, juste pour ce soir. Pour se rassurer et se dire qu’il ne perd rien à essayer. C’est un tournant cette nuit, dans son esprit, peut-être même dans son existence. Il réalise… réécoute ces mots. Et c’est terrible pour lui, une souffrance à laquelle il ne voulait pas céder. Il ne lui en veut pas pourtant. De l’avoir mis devant le fait accompli. Elle a pris les devants, s’est permise de le dire. Pour qu’il ouvre enfin les yeux, pour ne plus qu’il s’amuse à faire semblant. Et ça le torture un peu plus, alors qu’il la fixe. Aucune haine, juste un besoin incontrôlable d’être avec elle. Il ose à peine s’avancer dans la pièce, pourtant il a déjà fermé la porte derrière lui. Il la regarde, lève les yeux sur son reflet dans le miroir. Est-ce qu’elle se trouve un peu plus belle ce soir ? Un peu différente… il n’en est pas certain. Tout comme lui n’osera pas s’observer. Il ne veut pas voir ce garçon perdu. Celui qui est désespéré… celui qu’il aime… sa sœur. Il veut juste se voir à travers les yeux de Mok. Exister pour elle. Il la laisse approcher, sans rien se dire. Elle lui retire son tee-shirt, il frissonne déjà sans pour autant s’en offusquer. C’est terminé de toute façon. Ils ont tourné la page. Il ne dit rien, se laisse juste happer par cette sensation douce. Délicate encore une fois avec elle, alors qu’elle l’attire et le prend dans ses bras. Contre sa poitrine, il n’y voit rien de charnel. Juste un geste qui le prend aux tripes. Et il s’y perd, trop vite à la serrer contre lui, fermer les yeux pour ne plus penser à rien. Dans un moment d’égarement, il regrettera d’être celui qu’il est. Si seulement, il pouvait être né différemment. Sain d’esprit et lucide. Un garçon comme les autres, qui l’aurait aimé. Il ne supporte pas, dans ces instants de faiblesses. Mok l’aide à balayer ces pensées impures. Ces idées qui le rongent encore. Et sur une image de sa sœur, il la serre davantage, recherche sa chaleur. J’ai peur… d’être seul avec elles… avec ces pensées. Ces choses qui tournent dans son esprit dérangé. Il ne sait pas combien de temps il reste là. Egoïste un peu, il revient à eux. Se redresse en lui jetant un regard. Il est désolé… de lui imposer ça. Mais il veut s’occuper d’elle aussi. Il aimerait jeter toutes ces choses qui l’agacent. Qui font de lui ce qu’il est. Il s’éloigne juste un peu, assez pour pouvoir retirer le reste de ses affaires. Il n’a pas besoin de parler. Il le sent, entre eux c’est inné. Comme si leurs silences se disaient tout. Il allume l’eau, la laisse couler pour qu’elle réchauffe la pièce. Et quand il juge que la température est assez chaude, il lui prend la main, l’emmène avec lui dans cette cabine de douche. Ceux qui les surprendraient, se méprendraient sur eux. Sur ce qu’ils s’apprêtent à faire. Mais Junho reste sage, conscient qu’elle est trop bien pour lui. Il lui laisse assez de place sous le jet d’eau, relève le visage pour pouvoir se mouiller. Se perdre un peu plus sous cette eau, oublier qui il est. C’est presque salvateur au fond. D’être ici avec elle. Mettant ses cheveux en arrière, il la fixe. Sans un sourire, juste une expression qui lui en dit long. Merci d’être là… de perdre ton temps avec moi. Il baisse les yeux sur elle. Difficile de croire qu’une heure plus tôt ils avaient fait l’amour. Qu’ils avaient unis leurs corps pour se posséder et se soigner… ils auraient l’air différent. Sans réellement en comprendre le sens. Il pose sa main sur son bras, l’oblige doucement à se tourner. Tandis qu’il dépose du gel douche sur sa peau, pour venir la savonner. Il prend soin d’elle aussi. Tout comme elle prend soin de son âme déchue. Il n’y voit là qu’une envie. Un besoin aussi de l’aider. Il ne pense finalement peut-être pas qu’à lui. Bien qu’il ne sache pas ce qu’elle attend des autres. Mais lui non plus ne sait pas… alors il se contente de ce qu’ils ont. Il ne sait pas si elle pense à Wei, à sa famille… à tout ce qui la blesse. Ce soir il ne parvient pas à faire la part des choses. Il en grimace, alors qu’elle ne le voit pas, de cette vérité qui le blesse. Déjà happé par d’autres images, il laisse échapper un soupir. Plus léger cette fois, alors qui suit ses courbes. Tout aussi tendre, il la fait se retourner vers lui, continue de la laver doucement. Un léger sourire au coin des lèvres, alors qu’il leur trouve un air innocent. Peut-être même comme des enfants. Qui ne savent pas ce qu’ils font. Puis lorsqu’il arrive à sa cicatrice, il ne peut s’empêcher d’y laisser ses doigts suivre la marque. Il n’avait pas pris de la regarder lorsqu’ils étaient tous les deux dans la cabane. Mais cette fois… il a l’impression d’y avoir le droit. Et il sait que pour elle c’est difficile. Tout comme il sait, qu’il ne pourra jamais lui retirer. L’effacer d’un vulgaire geste pour la soigner…
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Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:38
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La jeune femme saisit sa main et se laisse porter à l’intérieure de la cabine d’eau chaude. Oui, comme elle s’y attendait, l’eau chaude, et même la chaleur de la pièce, n’arrive en rien à la réchauffer. Ce froid dans sa poitrine ne parvenait jamais à disparaitre. L’attention du garçon réussissait pourtant à l’atténuer, rien qu’un peu. En posant son regard sur lui elle voit sa détresse, qu’il voudrait pouvoir la soutenir, la sauver comme elle le fait avec lui. Mais ça … Elle aimerait lui sourire, lui caresser la joue, lui dire que ce n’était pas sa faute, que personne ne pourrait lui retirer ce vide en elle. L’absence de ses parents, la culpabilité d’avoir survécu, finalement Wei n’était qu’un infime problème sur lequel elle préférait se concentrer. Les illusions du passé, celles faites de regrets, sont les plus dures à combattre. L’eau chaude frappe sa peau, le contraste lui fait pincer ses lèvres délicates mais la jeune femme ne se concentre que sur l’attention que lui porte Jun Ho. Elle s’est enfermé si loin dans son esprit qu’elle n’apparait qu’en douce et tendre amie, pleine de compassion pour ce gosse désarçonné. Elle l’observe de ses petits yeux mutins (vide de démons) et soupire d’aise à cette façon qu’il a de passer ses mains sur son corps. Il est beau Jun Ho dans ce geste élégant qu’il a de plaquer ses cheveux en arrière. Elle l’admire, ses yeux le détail, ce visage qu’elle avait détruit à l’encre de chine. Lui en voudrait-il ? Elle s’était déjà posée la question, et aujourd’hui elle sait qu’il lui pardonnerait son geste. Tu n’es pas quelques choses que l’on peut détruire de son esprit. Et à cette constatation elle sut, compris, Sunan non plus n’aurait pas pu. Elle ne pourrait jamais l’oublier, comment pourrait-on oublier son frère ? A cette instant, plus qu’à n’importe quel moment, Mok compris qu’elle n’aurait jamais pu se tenir face à ces deux géants. Elle se senti si petite et pourtant … Elle avait cette chance inouïe d’être ce petit être chétif, assise sur l’épaule du géant Jun Ho. A pouvoir l’accompagner partout, sécher ses larmes. Quelle image. Un conte de fée qu’elle avait envie de décider sous sa peinture. Elle n’avait pas le talent de Jun Ho, mais son art abstrait lui venait du cœur et ça lui suffisait. Elle dessinait des pommes à ces séances d’art plastique imposé, mais à l’abris dans sa chambre, elle dessinait des visages, le plus souvent le sien qu’elle finissait par détruire. Elle ne dessinait jamais ses parents, ni l’accident. Une limite qu’elle n’était pas certaine de pouvoir dépasser. Mais Jun Ho … dieu qu’elle le dessinerait, encore et encore jusqu’à rendre son image parfaite, pour qu’il puisse enfin se voir comme elle le voit. Fort guerrier abîmé mais debout, toujours debout. Elle ferme les yeux en sentant le savon glisser sur sa peau, elle frémit, se laisse porter par la sensation qui la berce. Puis lorsqu’il la tourne vers lui et elle apprécie son sourire, sa tendresse. Oui, toi et moi ne sommes plus des amants, ni des amoureux (a tenté de croire que nous l’avions été un jour réellement) mais peut-être que nous sommes allés au-delà, plus qu’une simple amitié, plus qu’une simple romance. Elle se rapproche de lui, laisse ses gestes tendres la bercer avant de se crisper en sentant ses doigts frôler sa cicatrice. Elle attrape brusquement son poignet pour le stopper dans son geste sans pour autant le faire se retirer. Elle déglutit et ancre son regard au sien. Sais-tu que personne n’a jamais touché cette cicatrice Jun Ho ? elle pince ses lèvres, frémit et retire un à un ses doigts (se laissant le temps de rassembler son courage) pour qu’il puisse terminer son geste. Cette cicatrice ne lui fait plus mal, mais elle est cette plaie béante qui ne guérira jamais. Celle qui met à nu son corps. Si elle devait n’être qu’un monstre invincible de cruauté, cette cicatrice serait son point faible, le seul capable de l’achever. Et parfois la gosse se mettait à rêver que quelqu’un vienne lui décocher une flèche pour la frapper de plein fouet et l’achever. Libérez-moi. Alors peut-être que le toucher de Jun Ho pourrait lui être salvateur mais elle doit bien se rendre à l’évidence que non. Son touché, aussi délicat et tendre soit-il, ne pouvait en rien … en rien la guérir. Elle se laisse aller contre lui, posant son front contre l’épaule du garçon en venant glisser ses mains sur les hanches de Jun Ho. Elle mordille sa lèvre. Apprécie sa capacité à faire taire ses émotions, car il aurait été certains qu’elle aurait pleuré à cet instant. Elle s’imagine sombrer dans le vide, une chute libre qui la sauve car elle sait que jamais l’impact ne viendra. Et si parfois elle en a peur, las de tomber infiniment, ce soir elle s’en délecte. Imagine le vent dans ses cheveux et son corps flotter, ne plus rien peser de plus que ce poids qui chute. Elle s’apaise dans son imaginaire dans lequel elle s’enfuit mais elle ne veut pas délaisser Jun Ho, alors dans un élan de courage qu’elle n’avait jamais eu jusqu’ici lui murmure « Ils me manquent tu sais. » tous les jours, toutes les secondes, atrocement. Leur absence est un fardeau qui la broie. C’était la première fois qu’elle parlait d’eux ainsi. En redressant son visage vers Jun Ho il pouvait voir qu’il n’y avait ni tristesse, ni désarroi, pas même un semblant d’accablement ou d’angoisse. Et ce secret qu’elle venait de lui confier, cette douleur déchirante qui lui arrachait le souffle tous les jours, n’était avancé que comme une constatation. Il pouvait voir Jun Ho, que ce soir elle avait shut down ses émotions, mais qu’elle ne gardait que la tendresse et la douceur pour lui. Elle remonte ses mains savonnées sur son torse et lui caresse doucement. Elle avait toujours aimé son corps mais le trouvait bien plus musclé qu’avant. Oh oui, elle aurait été amoureuse de ce corps aussi à ne pas en douter. Elle esquisse un sourire distrait, ses pensées virevoltant entre son imagination rassurante et la réalité « J’aimerais te peindre. » et pas qu’il soit son modèle, mais qu’il soit sa toile. Elle veut étaler sa peinture sur cette peau délicate et lui offrir une nouvelle vie.
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Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:39
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Il n’était pas choqué par leur nudité. Ce n’était qu’une apparence finalement, comme toutes les autres. Il s’en fichait, recherchait simplement sa présence et qu’importe la manière dont il le faisait. Avec elle, il tente de cesser ses pensées. De les taire, de les enfouir comme il pouvait. Il se concentre sur elle, sur cette douceur qu’il aimerait lui apporter. Et en apercevant cette cicatrice à nouveau, il ne pensait pas que son cœur se serrait. Il est triste pour elle… mais il l’envie. Car elle porte la marque de cette journée terrible. Lui n’en garde que des souvenirs. Le trouverait-elle folle si elle savait ce qu’il pense ? Il reste longtemps à la fixer, a peur que son geste soit mal prit. Mais il sent que Mok hésite… les autres hommes osent-ils la toucher comme je le fait ? S’en approcher, se l’approprier ? Il est insolent, tout en douceur, mais Junho l’envahi. Sans avoir peur finalement qu’elle le rejette. Il n’y croit pas… parce-que ils ont cette force, ce besoin de l’autre. Voilà qu’il se leurre encore, qu’il reprend cette mauvaise habitude e qu’il ne devrait pas. La même qu’il avait eu à l’époque, en pensant que jamais elle ne partirait. Et peut-être qu’il devient étrange dans cette confiance qu’il lui accorde. Mais il ne s’en offusque pas, ne presse rien non plus. Il la laisse faire, décider finalement pour lui. Il frôle sa peau délicatement, celle de son bras quand elle se colle à lui. Il ne sait pas ce qu’elle ressent… serait-elle capable de s’effondrer ce soir. Ou est-elle arrivée à ce point de non-retour. D’avoir si mal au point de ne plus rien ressentir. C’est avec cette crainte qu’il l’écoute parler. La même angoisse quand elle relève le visage vers lui. Et il le voit… ce vide. Ce noir dans ses yeux… elle n’est plus là. Encore plus loin qu’il ne l’imaginait. Il l’avait compris rapidement, mais ce soir il s’en imprègne. Elle est solide Mok… plus qu’elle ne l’imagine surement. Il ne pense pas que c’est une marque de faiblesse. Au contraire, il faut du courage pour pouvoir taire ses émotions. Ce n’est pas de la lâcheté… c’est une force qu’il lui envie. Il n’ose supposer ce que ça fait. D’être seule réellement… il lui connaissait des frères, mais où sont-ils quand elle n’est pas bien ? Prennent-ils soin d’elle, où sont-ils trop touchés eux aussi. Anéanti au point ne plus la voir… il s’interroge tout à coup. Laisse son esprit s’égarer, tandis qu’une part de lui espère un jour qu’elle lui parlera d’eux. Il ne veut rien presser cela dit. Il est prêt à accueillir les histoires qu’elle voudra lui raconter. Peu à peu surement, pour la libérer. Parler à voix haute des choses qui vous font souffrir c’est agréable. Ça les rends plus vrais, ça vous soigne… lui s’était bien après en avoir parlé quelques heures plus tôt. Alors peut-être que pour elle aussi… Il ne dit rien, se contente de l’observer et d’être là. Il sait… il sait qu’elle a mal. Il reste là, attend qu’elle lui dise ce qui lui traverse l’esprit. Ça n’a rien d’une confession, mais il n’en offusque pas. « Alors fais-le. » il ne la privera de rien. Il ne la contrariera pas. Mok fait ce qu’elle veut de lui. Elle peut dessiner sur son corps si elle le souhaite, peindre sa peau. Il s’en fiche. Tous les gestes sont permis entre eux. Tous les secrets, même les pires… « Est-ce que je pourrais voir ce que tu peins ? » il ne cherchait pas à s’immiscer dans sa vie plus qu’il ne le faisait. Il voulait juste savoir, voir ce qu’elle peignait. Il se doutait que ses peintures devaient être le reflet de ce qu’elle n’osait pas dire. De ce qu’elle taisait… alors d’une curiosité peut-être mal placée il voulait savoir. « Je pourrais te montrer mes dessins… » Depuis qu’il avait commencé les séances chez le psy, il avait réellement trouvé un vrai intérêt au dessin. Avant ce n’était qu’un passetemps, il ne dessinait pas vraiment. Mais depuis… il y avait consacré du temps. Il se sentait prêt aussi à lui montrer ceux qu’il gardait pour lui. Seul l’un de ses amis les connaissait… il en avait honte parfois, parce qu’ils étaient le reflet d’une espérance à sens unique. Il lui sourit, laisse glisser l’eau sur leur peau pour se rincer. Quand il termine, l’air frais de la pièce le glace un peu. Il grimace, se sèche brièvement avant de tendre une serviette à Mok. Il ne sait pas ce qu’ils font. De quoi ils ont l’air tous les deux. Mais il se sent bien… terriblement bien. Pendant des minutes entières il n’avait plus pensé à rien. Sans s’en rendre compte. Se séchant complètement, il finit par attraper ses affaires et s’habille pour la nuit. Il se sent entre deux soudainement. Encore plus qu’avant, mais cette fois c’est cotonneux. Doux aussi… se passant une main sur le visage, il observe Mok discrètement. Sans oser lui dire ce qu’il pense soudainement. Cet instant finit, il craint de devoir sortir encore une fois. Que la réalité le rattrape. C’est plus intense qu’une drogue en réalité. Un besoin plus primaire d’être avec elle… et il s’en aperçoit. Egoïstement, alors qu’une angoisse le prend. La porte s’ouvre, il y a encore du bruit en bas. Mais l’étage est silencieux. Trop pour lui… il n’a pas envie de quitter cette douceur. Je te veux Mok… alors il attrape sa main, pour la détourner de son chemin. « Dors avec moi… s’il te plait. » j’ai besoin de toi. Ne me demande pas pourquoi. Je veux juste que tu sois là. Il se mordille la lèvre, presque gêné. 

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Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:40
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Comment les choses ont-elles pu changer autant en quelques heures ? Peut-être que tout ça, ça a toujours été là, mais qu’ils préféraient ériger quelques barrières devant le regard des autres. C’était plus simple de s’ignorer le jour, et de se comprendre la nuit. Tout était plus facile la nuit, bien que tout soit plus douloureux. Les démons vous assaillaient sans que vous ne puissiez lutter contre. La jour Mok avait l’impression d’avoir plus de forces, ou bien n’avait-elle pas le choix que de faire semblant, sourire et se montrer forte car tous les regards se posaient sur elle. Elle n’avait jamais réfléchi à tout ça avant, mais ce qu’elle savait, c’est que depuis que Jun Ho avait débarqué à la fraternité, ses nuits lui paraissaient moins longues et moins difficiles à supporter. Les heures défilaient, à mesure qu’ils se confiaient, allégeant cette torture que c’était de ne pas dormir. Alors oui, elle se demandait comme les choses entre eux avaient-elles pu autant évoluer. Elle était rassurée mais aussi apeurée, parce qu’à présent elle réalisait qu’elle s’était habituée à sa présence. Qu’elle le cherchait du regard quand il n’était pas là. Que c’était presque trop dur de devoir faire semblant si entre deux journées elle n’avait pas vu. Comme on recharge des batteries. Elle n’aurait jamais voulu avoir à s’habituer à lui ainsi, car maintenant, que ferait-elle s’il partait ? Elle devrait à nouveau s’accommoder de son monde solitaire et désespérément insipide. Pourtant Jun Ho ne semblait pas vouloir la quitter. Pas tout de suite, alors elle aurait un peu de temps … devant elle pour trouver le courage nécessaire à affronter ce monde seule. Elle imaginait déjà la peinture glisser sur sa peau, les pinceaux tracer des courbes sur ses muscles. Chaque recoin de son corps semblait être fait pour accueillir son art. Est-ce que je pourrais voir ce que tu peins ? Elle relève son regard vers lui à l’instant où il souffle ses mots. Elle comprenait qu’il ne voulait pas voir les peintures qu’elle offrait, factices et sans émotions, il voulait voir les vraies. Celle qui trahissait ce qu’elle ressentait vraiment. Elle trace la ligne de sa clavicule de son index alors qu’elle réfléchit. Elle avait déjà la réponse mais il lui manquait juste le courage d’accepter. Elle acquiesce alors et lui, il lui confie qu’il serait prêt à lui montrer ce qu’il fait. Les autres ont-ils conscience du sens du sacrifice que cela demande ? Du courage qu’il faut pour se mettre ainsi à nu. Elle esquisse un faible sourire et plonge son regard dans le sien pour savoir : dessinait-il Sunan autant qu’elle peignait tout ce qui lui faisait penser à Wei ? Plus encore, peignait-il l’amour qu’il avait pour sa sœur comme elle peignait la culpabilité d’avoir tué ses parents ? La dessinait-elle, elle, parfois comme elle dessinait son visage ? Elle penche la tête sur le côté, reste silencieuse, lovée dans leur bulle, mais loin dans cet imaginaire rassurant qu’elle ne quitte que rarement. Mok était d’un naturel bon vivant, bruyante, volubile et seul Jun Ho connaissait ce côté calme, muet, elle qui s’exprimait tant à travers un simple regard que lui seul savait déchiffrer. Elle le dessinera, elle l’avait décidé. Elle quitte alors la quiétude de la cabine de douche avec une grimace et réalise que le garçon semblait ne pas avoir pensé à Sunan depuis quelques minutes. Elle pouvait le deviner car aucune détresse n’avait réellement crispé les traits de son visage. Alors elle guettait, le retour de ce fantôme qui le hantait, qui les hantait. Pas pour un désir malsain, ou une curiosité déplacée, mais pour s’assurer de ne pas manquer l’instant où Jun Ho souffrirait. Elle aurait dû prendre les choses en mains, mais Mok se laissait porter. Le suivait, suivait ses envies et lui offrait tout ce qu’il voulait avoir. Son plus bel effort fut de l’avoir laissé toucher sa cicatrice. Elle enfile sa tenue pour la nuit, un simple t-shirt et short. Elle se beigne de ce silence, se perd dans une multitude de pensées sans jamais fauter à ce qu’elle s’était promis. Elle étend sa serviette et se tourne vers lui. Et maintenant Jun Ho ? Elle observe son visage et lui semble en proie à ce qu’il redoute le plus : La nuit. Il était certain qu’elle ne dormirait pas. Trop de choses s’étaient passés ce soir pour qu’elle puisse trouver le sommeil, mais … l’idée d’être seule la déplaisait, pourtant elle ne forcerait rien. Elle se détourne, préférant laisser à Jun Ho l’envie de venir. Elle n’est pas surprise de sentir ses doigts se refermer sur son poignet. Elle relève son minois vers lui et acquiesce, glisse sa main dans la sienne et noue ses doigts aux siens. Elle a l’impression d’entrainer à sa suite un gosse perdu. Un enfant qui aurait besoin de lâcher prise. Elle pousse la porte de sa chambre et le brouhaha discret du raz de chaussée disparait lorsqu’elle la referme. Elle libère son lit, laisse son téléphone obstinément éteint sur la table de chevet, elle n’a envie de parler à personne, et de toute façon elle n’attendrait le message que d’une seule personne qui ne viendrait jamais. Elle grimpe dans le lit et l’attire à elle. Depuis quand ne l’a-t-elle pas prise ainsi dans ses bras ? Elle s’allonge et ferme les yeux un instant avant d’attirer Jun Ho contre elle, d’entremêler leur jambe, qu’il puisse nicher son visage dans le creux de son cou. Les revoilà, tes pensées dévastatrices. Elle passe une main dans les cheveux humides du garçon et lui caresse avec une tendresse qu’elle se savait être la seule à pouvoir lui donner. Elle se met alors à lui fredonner une comptine chinoise que sa mère lui chantait quand elle avait de la peine. L’histoire d’une princesse esseulée qui vivait en haut d’une tour trop haute pour que quiconque puisse la sauver. Elle pleurait si fort et pourtant son chagrin restait sourd au reste du monde, jusqu’au jour où elle prit le courage de se libérer de sa tour et d’en sortir. La chute fut longue, douloureuse aussi, mais elle était libre. Une épreuve que cette princesse surmonta pour rencontrer l’amour. Il s’agissait toujours d’une histoire d’amour et pourtant … Mok savait que l’amour avait de nombreuses facettes. Ce soir elle lui en offrait une de plus. à cet instant Mok ne voit que l’intérêt du garçon qu’elle veut rassurer, combler. que veut-elle réellement ? il aurait été bien trop difficile pour cette enfant de le savoir ainsi.
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Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:40
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De cette main qu’elle glisse dans la sienne elle accepte. L’entraine avec elle, dans cette chambre. Une nouvelle porte qui se ferme sur eux et leurs histoires. Il déglutit, se rend compte qu’il n’est plus réellement pareil quand elle est là. Et si finalement il se contentait d’être lui. Sans pouvoir le contrôler. Sans chercher à lutter rien qu’une nuit… il se sent lassé, fatigué tout à coup alors qu’elle prend place sur le lit. Il l’observe, la suit sans rien dire jusqu’à ses côtés. Puis il la laisse le prendre dans ses bras, trouver sa place. Son souffle se coupe, alors qu’il niche son visage dans son cou. Sans rien chercher, sans rien demander. Douce nuit qui s’annonce enfin. Juste une trêve dans cette guerre qu’il mène… celle de l’esprit. La plus difficile… celle qui le met à terre trop souvent. Il peine à se relever, à affronter encore ces longues batailles. Celles qui le blessent et qui le tuent à petit feu… à l’abri des autres, il soupire contre sa peau. S’en voudrait presque d’être là. Mais il n’y pense pas. Chasse ses idées comme il peut. Il se concentre sur cette mélodie qu’elle lui chante. Jamais il n’avait partagé un tel moment avec elle. Lorsqu’ils étaient ensembles, il se contentait souvent de faire semblant aussi. D’avoir l’air normal… mais finalement ce qu’ils vivent ce soir est peut-être plus précieux. Encore plus beau… ses bras autour d’elle, il se blottit un peu. Tente de laisser ses pensées s’échapper, mais chacune le ramène à ses démons. Ceux qui le rongent et lui font mal. Et ça l’épuise réellement. Il reste de longues secondes auprès d’elle. Sans rien dire, laissant juste cette comptine briser ce silence entre eux. Mais il s’aperçoit que c’est en mandarin. Une comptine surement que devait lui chanter sa mère. Alors sur cette pensée, il se redresse un peu. « C’est elle qui te la chantait ? » il souffle ces mots, presque interdit. Comme si il avait peur de venir la brusquer. Il ne veut pas l’effrayer, encore moins la blesser. Il repense à ces mots, ceux qu’elle lui a dits lorsqu’ils étaient dans la douche. Ils lui manquent… Il laisse trainer ses yeux jusqu’à son ventre. Glisse légèrement sur le matelas, pour venir saisir le tissu de son haut. Peut-être aurait-elle peur de son geste. Mais il ne veut pas l’inquiéter. Simplement pouvoir la regarder encore… il n’est pas fou. Ni obsédé par elle… mais cette cicatrice l’affecte. Le rend plus malheureux… il tire sur le tissu, la dévoile encore. Son regard n’a rien de gênant. Une lueur y nait, celle d’une étincelle différente. Celle d’une émotion qui le rend plus humain. De nouveau il laisse ses doigts suivre la ligne, la sentant se crisper, il se stop quelques secondes et relève le visage vers elle. « Je ne te ferais aucun mal Mok. » ni à ton cœur, ni à ton corps, encore moins à ton âme. Il veut être pouvoir la soulager. Etre autant là pour elle. Et délicatement, il dépose ses lèvres sur sa peau marquée. Dans un baiser tendre et presque guérisseur. Mais il est conscient, qu’il ne la soignera pas. Il retient son souffle, évite de la faire frissonner. Puis sans réellement chercher à comprendre ce qu’il fait, il pose sa tête sur elle. Laisse sa peau, rencontrer sa joue. « Tu peux me parler d’eux Mok… » Parce-que tu ne le fais jamais. Tu te l’interdis. Mais avec moi… tu peux. Je serais ton journal si tu veux, celui sur qui tu coucheras ces mots que tu as du mal à prononcer. Il inspire doucement, se cale rapidement sur la respiration de la jeune femme avant de poser ses mains sur ses hanches. Il ne veut rien de plus que cet instant qu’il partage avec elle. Rien de plus que cette confession. Et il repense à elle, à ce regard qu’elle lui avait lancé. Cette flamme éteinte. Ce regard vide et noir… fut un temps elle était souriante. Plus lumineuse… elle n’est plus celle qu’il avait connu. En pensant à elle, il ne pense plus à Sunan. Encore un peu de répit dans cette nuit si complexe. Puis il caresse doucement sa peau, observe son propre doigt faire des ronds. Geste rassurant qu’il répète. Ça le rassure, juste un peu, avant qu’une angoisse le prenne à nouveau. Mais cette fois, elle n’a pas le visage de Sunan. C’est celui de Mok qui s’impose et ce vide trop béant. Il pourrait faire semblant, il la comprend, mais ça le rend inquiet. Plus qu’il ne faudrait surement. Alors il se redresse un peu, la surplombe « Ce vide là… il est effrayant… » et il plisse les yeux, d’un air soucieux. Son visage proche du sien, il lui souffle « Ne pars pas trop loin… » parce-que je commence à m’accrocher Mok. Si tu t’éloignes je ne sais pas si je pourrais te rattraper.

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Re: Save me - MokHo | Mer 20 Mai 2020 - 14:41
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Il ne la laisserait pas. Jun Ho lui avait dit : il était là maintenant, elle n’était plus seule. Il ne la laisserait s’enfoncer dans son monde d’imaginaire. Elle ne pourrait sombrer parce qu’il la voyait et comme on empêche un corps de chuter dans le vide il attrapait sa main pour la garder contre lui. Il l’enfermait dans ses bras, la portait de son regard, il la faisait exister en lui donnant chacun de ses souffles. Il l’empêchait de devenir invisible, refusait qu’elle s’échappe de sa prise et qu’elle ne devienne qu’une âme en peine. Elle pourrait lui en vouloir, lui hurler de la laisser sombrer mais … ce soir, comme tous les soirs précédents et comme chacun des jours qu’ils avaient vécu ensemble, Jun Ho la comprenait, devinait qui elle était … dans un gémissement douloureux, son âme cria au mépris. Comme si au fond d’elle deux monstres s’affrontaient. Celui qui voulait qu’elle rejoigne la poigne de Jun Ho sans jamais la lâcher, et celui qui la tirait vers le bas, ne voulant que la protéger. Et dans un instant de flottement Mok se laissa malmener incapable de savoir ce qu’elle voulait vraiment … Mais Jun Ho, sa lumière et son regard, furent plus forts. Comme on reprend son souffle après une noyade, sa poitrine la brûle pourtant elle ne bouge pas, n’affiche aucune réaction mais à l’intérieure d’elle c’est à l’image d’un dragon féroce que Jun Ho vient de défoncer ses remparts. Sais-tu combien de temps il m’a fallu pour les bâtir ? A-t-elle envie de lui dire, tristement, pourtant, une chaleur diffuse commence à doucement lui réchauffer le cœur. Alors quand il lui demande si c’était elle qui lui chantait cette berceuse la jeune femme lui lance un déchirant, les yeux humides. Oui. C’était elle Jun Ho. Elle avait une voix si délicate. Si douce … Elle était … tellement … douce et tendre avec nous. Elle m’a donné tout l’amour du monde tu sais, et j’ai tout gâché. J’aurais voulu mourir à leur place. Mon âme contre la leur. J’aurais tout donné pour ne pas détourner l’attention de mon père ce jour-là. Il n’aurait pas perdu le contrôle du véhicule. Elle pouvait encore entendre la voir de sa mère hurler son prénom, tendant une main vers elle pour la plaquer contre son siège et l’empêcher de se blesser. Geste qui lui aurait valu une mort certaine. Mok plaque ses deux mains sur son visage alors qu’il soulève délicatement son haut. Pourquoi ? Pourquoi ne peut-il s’empêcher de la toucher, de la regarder. Cette plaie béante semble le fasciner. Parce qu’elle fait partie de mon histoire ? Parce que tu sais que si ton secret le plus destructeur c’est Sunan, le mien c’est mes parents ? Et Jun Ho l’empêche de s’éteindre. Il vient le chercher, l’attrape et lui rends son souffle. Ça fait mal Jun Ho. Elle veut le croire, aucun mal … elle veut le croire. Etait-ce possible ? Elle aimait à se perdre dans ce monde qu’il lui montrait, qu’il lui offrait. Un monde dans lequel elle pouvait être libre. Sans peine ? Non, ça c’était impossible, cela voudrait dire oublier ses parents. De ça la gosse en était certaine. Lui parler d’eux ? Elle n’avait jamais parlé d’eux. Jamais. Sa joue sur son ventre nu la soulage pourtant, comme un contact nécessaire à sa survie. La jeune femme ravale ses larmes et fixe le plafond. Ces poutres apparentes. Ils sont loin de tout. De Séoul. De leur vie. De leurs amis. Ils sont loin de leur secret. A l’abri dans ce chalet, ils n’existent plus rien autour d’eux. Rien que Jun Ho et Mok. Mok Ho. La jeune femme pose alors délicatement ses doigts tremblants dans les cheveux du garçon, profite du silence pour ne pas paniquer. Se raccroche à son souffle qu’elle perçoit sur sa peau. Ses baisers … si délicats. Elle qui n’a jamais aimé qu’on puisse remarquer ou voir sa cicatrice donnerait à nouveau tout ce qu’elle avait pour que Jun Ho l’embrasse à nouveau. Parce que ses lèvres, d’une douceur infime, lui donne l’impression qu’elle n’est pas aussi hideuse à l’extérieur qu’à l’intérieure. La gosse a toujours eu peur de parler de ses parents, car cela rendrait leur mort bien trop véritable. Plus d’un an avant passé. Ses frères avaient voulu fêter le jour de leur mort. Comment pouvait-on vouloir fêter la mort de quelqu’un ? Et l’anniversaire de sa mère l’avait tué. L’anniversaire de son père l’avait achevé. La gosse réalisait combien de date cruelle comportait une année. Toute celle qui vous renvoie à l’être aimé. Celui perdu. Elle détestait cette manie que les gens avaient de vouloir marquer un événement. Elle, elle avait décidé de ne plus fêter son anniversaire. Jamais. Un jour de plus sur cette terre, c’était un jour qu’elle avait arraché à ses parents. Et pace que Jun Ho l’avait retenu dans un monde de lumière, toutes ses pensées se bousculèrent, criante de vérité. Jamais il ne la verrait épouser l’homme qu’elle aime, jamais ils ne connaitront leurs petits-enfants. Ni les siens, ni ceux de ses frères qu’elle avait privés aussi. Cruelle assassine. Son souffle se coupe parce qu’elle sent le poids des larmes lui brûler la poitrine. Elle grimace, incapable de prononcer le moindre mot. Etait-ce pour ça qu’il se redressait vers elle. La surplombant Mok se perdait dans le regard de Jun Ho qui au travers de ses mots la suppliait de s’accrocher à la vie. Et c’était frappant de vérité, une vérité qu’elle n’avait pas encore acceptée : Mok ne voulait plus vivre. Une larme roule sur sa tempe alors plonge dans son regard. La gorge nouée et la voix cassée, la jeune femme lui souffle « je préfère le vide … » toi aussi tu l’as préféré Jun Ho, dis-moi comment c’était là-bas. Comment c’était quand tu t’es endormi pour la dernière fois (le pensais-tu). « Je suis prête pour ce vide … » une confession bouleversante d’une gosse qui se voyait bercée par les bras de la mort sans en avoir peur. Elle déglutit et se noie dans ce regard (sûrement apeuré) en caressant sa joue. Elle l’attire à elle et lui donne un baiser esquimaux, rappelle de cette tempête qui avait couvert leur amour et qui lui disait avec une tendresse infime mais je resterais pour toi, le temps dont tu as besoin. Elle se redresse juste assez pour venir coller son front au sien, pour aspirer son souffle chaud. « Jun Ho j’ai peur … » confesse-t-elle la voix tremblante et si j’étais morte ce jour-là ? Les mots lui manquent mais elle sait qu’il comprendra. Elle sait qu’il comprendra à quel point la jeune femme ne se reconnaît plus. Plus jamais. Puis dans un ultime effort, arrachant ses mots à son coeur Mok gémit, tremblant soudainement dans les bras du garçon “ J’ai tué mes parents Jun Ho …” et c’était ce fardeau qu’elle portait en silence, ce secret qui détruisait son âme. elle venait d’avouer son crime, pour la première fois à voix haute. elle avait tué ses parents. 
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