Le militaire savait que l’influence de sa jeunesse à Chicago se ressentait encore beaucoup. Et il était souvent difficile pour lui de ne pas se faire griller sur le fait qu’il avait la double nationalité à cause de cela, et ce même si il avait dû faire un choix sur sa nationalité sur le papier. “J’ai passé la moitié de ma vie là-bas. Donc ce n’est pas simple de le cacher.” Et il avait même abandonné de le cacher, car à chaque fois on le perçait à jour en une fraction de secondes. Il était sûr de lui et ne cachait pas ce qu’il voulait, s’était peut être pour cette raison qu’on remarquait vite qu’il avait grandi ailleurs. Et ce qu’il voulait actuellement était la jeune femme devant lui, alors il ne prenait pas pincette ou détour pour le dire ou le montrer. “Dommage. Ca aurait été appréciable pour nous deux.” Il était honnête sur ses intentions et sur ce qu’il voulait. Peut être un peu trop parfois surtout aux yeux de la jeune femme devant lui. Qui devait probablement être exaspéré par ses essais pour la faire céder.

Caspian avait été déçu de la voir fuir ainsi devant un petit baiser, un simple et léger contact de rien du tout. Il n’avait pas été déplacé sur ce coup là. Juste un baisemain, un contact délicat et de courte durée. Alors qu’il aurait clairement préféré venir rencontrer ses lèvres ou la peau de son cou pour l’entendre soupirer d’aise.
L’homme s’était laissé aller à parler de l’encre qui courait un peu partout sur son corps. De l’intérêt qu’il avait pu porter à ces derniers quand il était gamin au sensation étrange que cela procuré quand l’aiguille était au contact de la peau. Cependant il ne s’était pas attendu à faire passer la demoiselle du rire aux larmes. Car il avait remarqué qu’elle était en train de pleurer devant lui avec cette conversation, qui était pourtant assez banale selon lui. Ne sachant pas la raison, il avait attendu qu’elle se calme afin d’avoir une explication sur ces larmes soudaines qui avaient roulées sur ses joues. “Oh. Je vois. Je suis désolé pour ça tu aurais dû m'arrêter au lieu de me laisser sortir mes conneries. C’est peut être bien un truc de militaire.” Ou de tête brûlée, car il n’était pas certain que ce soit la bonne chose à dire à cet instant précis alors il s’était tu. Caspian n’avait pas osé posé de question sur le père de la demoiselle, au vu de la réaction de cette dernière, il avait compris que c'était un sujet assez sensible.

Le sujet avait dévié sur le dessert, même si Caspian n’avait pas la même image que Jin Ri sur le sujet. Il n’avait pas cherché plus à se faire comprendre sur ce coup là. Tant pis, il se contenterait d’un véritable dessert pour une fois. Ca changerait un peu surtout que le sucré n’était pas réellement ce qu’il préférait. “Très bien. Je crois que je vais partir sur la tarte au citron et un café noir. Café ou chocolat chaud pour aller avec ton brownie Jin Ri ?” Et il passa rapidement leur commande au serveur une fois leurs choix faits. Ce qui les rapprochaient de plus en plus de la fin de leur soirée. Car le militaire se doutait fortement que la jeune femme n’accepterait pas de le suivre chez lui ce soir.

Elle s'en doutait qu'il avait passé la moitié de sa vie là-bas, il avait tout en lui qui le criait, tout en lui respirait l'Amérique, sincèrement. Elle rit doucement. "Tu es libre Caspian, pas libre comme la Corée. Une autre liberté. Mais elle te va bien." C'était la vérité, il était beau ainsi, beau à en damner plus d'une. Mais Jin Ri, elle, elle résisterait à la tentation que ce dieu grec pouvait laisser avoir. Une autre profiterait et tout le monde se porterait bien. "Je n'en doutes pas Caspian." Elle n'avait aucun doute sur le fait que le moment aurait été agréable, que le jeune homme aurait tellement bien tout mené qu'elle serait montée aux septièmes ciels. "Mais ce n'est pas pour moi. Je ne suis pas ainsi. Et encore moins depuis que j'ai une fille." Elle ne pouvait plus. Non, rectification, elle ne voulait plus se laisser aller ainsi alors qu'elle travaillait dur pour réussir à tenir la route. Elle en était désolée pour lui. Mais elle savait aussi qu'il retrouverait très facilement une jeune femme avec qui partager ses draps. Elle n'en avait aucun doute.

Sa fuite pouvait lui avoir mis la puce à l'oreille. Qu'il ne devait pas perdre son temps avec elle. Même si la réalité était tout autre. Elle avait bien trop réagi pour un simple baiser sur la main. Cela démontrait facilement qu'elle était bien trop en alerte face à lui. Elle n'osait même pas imaginer un baiser ailleurs que sur sa main, on la perdait, c'était certain. La suite de la conversation avait été étrange et surtout avait amené un quiproquo. Elle ressuya rapidement ses larmes. "Ce n'est pas de la tristesse, juste..ça m'a fait rire." Beaucoup même. "Ne t'excuses pas Caspian, tu me fais rire. Et ça fait du bien." Réellement. Il n'avait pas à s'excuser pour ça. Ses parents lui manquaient mais ils étaient tous les deux avec Yuri alors tout allait bien.

Les desserts devinrent le sujet et elle hocha doucement de la tête pour accepter sa commande. "Chocolat chaud s'il te plait". Elle le laissa commander et elle sourit doucement. "Demain, j'e vais devoir faire attention un peu ! Ou faire un peu plus de sport." Elle rit légèrement, pensant déjà à sa journée de demain. "Merci Caspian...de me faire sortir ainsi. Je dois avouer que ça fait du bien." Elle n'était plus du genre à sortir à droite à gauche, à profiter un peu plus de la vie. Mais il lui permettait de sortir un peu de sa bulle. Et toutes les choses avaient une bonne fin. Après le dessert, elle ne savait pas si elle le reverrait. "Tu vas repartir en mission bientôt?" Simple curiosité ou curiosité intéressée, personne ne pourrait dire les vraies pensées de la demoiselle. "Si jamais tu reviens blessé, viens me voir, je te soignerais."

L’homme ne pouvait pas cacher ses origines, il le savait très bien. La culture dans laquelle il avait grandi était tellement différente de celle où il vivait. Qu’il faisait tache au milieu et ce depuis qu’il avait mit les pieds en Corée du Sud il y a presque quinze ans maintenant. “De toute manière, ce n’est pas comme si je pouvais changer qui je suis.” Dit-il en lui souriant légèrement. Caspian était le genre à draguer, afficher et dire ce qu’il pensait et profiter de la vie sans se soucier de beaucoup de choses. “Et pourquoi pas. Ce n’est pas parce que tu es devenue maman que tu ne peux plus profiter de la vie Jin Ri.” Il n’arrivait pas à comprendre en quoi la fille de cette dernière était un élément bloquant sur le fait qu’elle se laisse aller dans ses bras pour une nuit. La petite n’était pas là donc ce n’était pas un problème à l’heure actuelle. Puis ce n’était pas comme si Caspian avait demander à rencontrer la petite fille. Les enfants ce n’étaient pas fait pour lui. Cela faisait de nombreuses années qu’il savait qu’il n’en aurait jamais. Premièrement car ce n’était pas son truc et deuxièmement pour bien faire chier ses parents qui attendaient surement avec impatience un futur héritier. Mais dommage pour eux ce n’était pas avec lui qu’ils auraient ce qu’ils désirent.

La fuite de la jeune femme avait fait changer la discussion. Et comme un boulet, Caspian avait mis les pieds dans le plat et avait fait verser des larmes à sa vis-à-vis. Ce qui n’était clairement une chose qu’il désirait. Alors il s’était rapidement excusé de l’avoir fait pleurer. “Je t’ai peut être fait rire mais je t’ai surtout fait pleurer. Donc ça méritait des excuses.” Après tout, il parlait souvent trop et ne se rendait pas toujours compte de certaines erreurs qu’il commettait à cause de cela.

Un sourire s’était dessiné sur ses lèvres en entendant Jin Ri dire qu’elle serait obligée de faire attention le lendemain. “Pourquoi faire ? Tu es magnifique comme tu es.” Il ne voyait donc pas où était le problème. Mais s’était peut être dû au fait que lui ne prenait pas un gramme même en mangeant n’importe quoi pendant des jours. Il faut dire aussi qu’il se dépense suffisamment chaque jour avec ses entraînements. “Toujours là pour passer un bon moment.” Comme si ses propos n’avait pas suffit, il avait fallu qu’il ajoute un clin d’œil à sa phrase. “Je ne sais pas encore. C’est assez calme pour le moment. Mais je peux très bien être appeler n’importe quand pour partir en urgence donc ça ne veut rien dire.” Car il l’avait bien appris avec le temps. Parfois on lui avait laissé une longue permission qui avait été interrompue au bout de deux jours pour une mission urgente. Heureusement cela ne le dérangeait pas mais il ne pouvait jamais prévoir de chose sur le long terme. C’était d’ailleurs souvent pour cela qu’il ne disait jamais à Queen quand il avait des permissions de prévu car elles pouvaient sauter entre temps. “Je n’hésiterais pas à venir te voir alors. Et ce même si je ne suis pas blessé.”

La jeune femme sourit un peu plus, amusée par sa réponse. "Mais personne ne te demande de cacher..." Car il était probablement mieux ainsi, avec son petit côté américain. Il devait sûrement plaire à beaucoup de femmes dans ce monde. Elle en était certaine.
Une pensée si amusante venait de traverser les lèvres de Caspian. Il n'avait pas d'enfant, il ne pouvait pas comprendre. "Je suis d'accord être maman ne m'empêche pas de profiter de la vie." commença-t-elle avec douceur, réfléchissant comment elle pouvait lui expliquer son point de vue. " Avoir un enfant implique néanmoins des choses...beaucoup trop probablement. Mais ça ne me dérange pas. Je fais passer ma fille avant. Puis...je n'ai jamais été...coup d'un soir, ce n'est pas pour moi ça Caspian." Très peu pour elle, elle ne réussirait probablement jamais. Et ne retrouverait personne. Elle s'était faite à cette idée tout simplement. La vie sentimentale n'était pas pour elle, rectification, plus pour elle. Ce n'était quelque chose dont elle ne pouvait plus espérer ni même rêver de nouveau.

Elle secoua doucement de la tête, attendrie par côté si sensible et attentionnée. "Merci Caspian, j'apprécie beaucoup. Mais je t'assure, tout va bien, je vais bien." Ce n'était pas un sujet si sensible, juste la jeune femme qui faisait preuve d'une certaine fragilité et sensibilité plutôt grande. Une personne bien trop empathique pour ce monde.

Sa ligne allait en prendre un coup, c'était certain avec tout ce repas. Et elle le fit remarquer en riant légèrement. "Tu n'es que compliment, j'en ai de la chance ce soir". Elle secoua la tête, amusée. Mais au moins, ça faisait du bien au moral d'avoir quelqu'un qui était la pour la complimenter. Elle n'avait pas eu cette chance depuis si longtemps, c'était nouveau et tendre. Bien qu'elle connaissait l'envie finale du militaire. Il devait se douter néanmoins qu'il n'aurait rien. Pas avec elle. Sa phrase la fit rire de nouveau avant de secouer la tête. "Tout de même, ça ne doit pas être un style de vie facile, vivre sans savoir quand partir ni revenir...ce n'est pas simple." Pour entretenir une relation, prévoir des plans voir rien que des vacances. Elle rit légèrement. "Ah? Et tu vas venir pourquoi alors?" dit-elle sans méchanceté, plus par taquinerie. "Ne me dis pas que je vais te manquer quand tu seras en mission?" Evidemment, elle savait qu'elle n'avait pas autant d'importance que ça pour lui mais c'était amusant.

“Certes, personne ne le demande. Mais je sais que certains n’aimaient pas ça quand je venais d’arriver ici.” C’était une réalité à laquelle il avait dû s'habituer après avoir changé de pays. Cependant maintenant il se fichait un peu de cela et son accent s’était naturellement atténué avec les années.
Il sourit en entendant la réponse de cette dernière qui confirmait ses propos. “Donc tu devrais sortir plus et profiter quand tu es en repos Jin Ri.” Comme passer une nuit avec lui et ne pas se soucier de ce qui se passerait le lendemain. Ou simplement oser aller en boite et danser jusqu’au bout de la nuit et perdre la notion du temps. “Je me doute que ta fille passe avant tout, c’est normal. Mais il faut aussi savoir prendre du temps pour soi, c’est important dans la vie. Coup d’un soir ou non ça ne t'empêche pas de profiter autrement tu sais.” Évidemment il ne pouvait pas la forcer à sortir et prendre du bon temps néanmoins il pouvait toujours l’aider quand ils se voyaient lors de ses permissions. Même si il cherchait toujours à aller plus loin avec elle.

“Je le suis toujours au cas où tu ne l’aurais pas remarqué. Une jolie femme comme toi devrait être complimenté tout les jours.” Dit-il avec un de ses sourires charmeurs qu’il utilisait souvent en présence de la gente féminine. Après tout, il ne se cachait pas d’être un playboy qui aimait la compagnie du sexe opposé lorsqu’il était en repos alors il n’allait pas commencer à le faire maintenant. “Tu sais c’est aussi ca la vie de soldat, ne pas savoir quand on part et revient. On sait pour quoi on signe quand on s’engage. Savoir qu’on ne sera pas forcément là pour les événements importants de nos proches. C’est pas toujours simple mais on en a bien conscience.” C’était un rythme de vie particulier mais comme il n’avait aucune attache particulière dans sa vie civile ça ne le dérangeait pas vraiment. Puis pour voir Sang Jun ou Queen, il n’avait pas besoin de s’organiser un mois un l’avance. Il se pointait juste chez eux et si il avait de la chance, ils étaient là. “Hum… Peut être juste pour voir la magnifique femme que tu es ?” Il était sérieux actuellement, juste pour la voir était une raison suffisante pour lui de passer à l'hôpital. “Qui sait. Peut être que ca sera le cas. Avoir une jolie demoiselle dans les pensées quand on est seul et loin de son pays est parfois une bonne chose.” Le sourire en coin qui s’était esquissé sur ses lèvres prouvé qu’il en serait capable. Même si évidemment il n’avait pas précisé de quelle manière et en quel circonstance il pourrait en venir à penser à elle.