il y avait une certaine émotion qui se dégageait d’eux, dans cette étreinte. des sentiments encore enfouis en chacun d’eux, mais cette même volonté d’être présent pour l’autre. de faire ce qu’il fallait, même si ça pouvait parfois être maladroit. et do young savait, qu’à partir de ce soir, sa vie allait changer, qu’elle ne serait plus la même. mais il était confiant. se doutait, au fond de lui, que c’était le meilleur choix à faire. la meilleure décision qu’il puisse prendre. tentait de le lui montrer, à travers ce regard qu’il posait sur elle. d’un geste délicat, il caressait encore un peu ses cheveux, gardait ce léger sourire sur les lèvres. même s’il y avait encore des secrets qu’il n’osait pas avouer, il se maintenait à la force de leur amitié, celle qu’il s’était appliqué à forger, depuis son retour. et ce visage qu’elle relevait vers lui le faisait fondre, bien qu’il essayait de le cacher. comme si ces sentiments qu’il enfouissait à chaque fois plus profondément revenaient au galop quand elle posait ses yeux de cette façon sur lui. se redressant légèrement, il pinçait ses lèvres, écoutait cette requête. qu’il était douloureux de repenser à ces années sans elle, celles ou il l’avait éloignée de lui. pour la protéger, qu’il se disait. mais avec le temps, il avait compris qu’il avait été stupide. qu’elle avait été la seule dont il aurait eu besoin près de lui, pour surmonter cette épreuve. il avait beau le regretter encore aujourd’hui, il prenait sur lui, ne faisait que la regarder. peut-être était-il temps qu’il avoue ce remord qui le bouffait encore aujourd’hui, mais il lui était bien difficile de trouver les mots pour l’exprimer correctement. alors il avait simplement attrapé son visage dans ses mains, ancré ses yeux dans les siens. « je te le promet bo bae... » soufflait-il, d’une voix à peine audible. son coeur qui tambourinait dans sa poitrine. « je te promet de ne plus jamais te laisser derrière moi. » ajoutait-il, plus fort cette fois. parce que je suis incapable de vivre dans un monde ou tu n’es pas à mes côtés, aurait-il voulu être capable d’ajouter. si seulement elle savait, quelle torture s’était-il infligé, de ne pas l’avoir appelée, à son réveil. de l’avoir tenue éloignée, alors même qu’elle représentait déjà tout ce dont il avait besoin. mais déjà à cette époque, il refoulait son amour, ces sentiments sur lesquels il était incapable de poser des mots exacts, bien malgré lui. et peut-être que malgré tout ça, il continuait encore à mettre de côté tout ce qu’il aurait voulu pour lui, pour eux. sans réellement savoir pourquoi.

Je te promets de ne plus jamais te laisser derrière moi … le cœur de la jeune femme manqua un battement alors qu’elle le regarda stupéfaite mais émue. Reniflant doucement elle laisse échapper un petit rire remplie d’émotion. Gênée mais heureuse d’entendre ces mots elle crispe malgré elle ses mains le long de ses bras, comme si elle se retenait de l’attirer à elle pour autre qu’une simple étreinte amicale. Fermant les yeux une seconde pour apprécier l’instant et la sérénité du moment, la jeune femme se promet de tout faire pour que leur amitié s’embellisse encore et encore … Plus jamais de faux pas, plus jamais. Elle relève son visage vers lui et acquiesce tendrement en caressant sa joue. Elle se hisse sur la pointe des pieds et embrasse sa joue, frôlant la commissure de ses lèvres innocemment. Pas suffisamment longtemps pour qu’il s’en offusque, mais suffisamment pour qu’il puisse peut-être comprendre qu’elle n’était pas qu’une simple amie reconnaissante … Mais elle ne voulait rien brusquer, ne comprenait pas elle-même tout ce qu’elle ressentait. Glissant une main sur son visage pour en essuyer les larmes elle finit par se détacher. L’émotion l’épuise mais de la plus jolie des façons. Elle ne cesse de sourire alors qu’elle lui murmure « Alors tant mieux … parce que je ne suis pas certaine de vouloir revivre dans un monde où tu n’es pas à mes côtés. » déclaration délicate, tendre et si intense. « T’es mon pilier … » dit-elle avec une tendresse pudique et délicate. Une confession que l’on pourrait faire à son meilleur ami. Elle se détourne alors pour ne pas craquer davantage pour empêcher son regard surtout, de se perdre sur la bouche de Do Young. Elle reprend ce qu’elle était en train de faire, les mains tremblantes. Elle coupait la viande à nouveau avant de se mettre à la faire cuire. Elle humidifie ses lèvres et après avoir rassemblé assez de courage elle souffle « Je … je tenais à m’excuser de mon attitude Do Young … » elle aurait peut-être dû se tourner vers lui pour de telle excuse mais la jeune femme n’y arrivait pas, c’était plus facile pour elle ainsi. « Si je t’ai blessé ou si tu t’es sentie rejeté après … après mon … après que cet homme ait … » elle pince ses lèvres, crispes ses doigts sur le couteau pour tenter de calmer les tremblements de sa main. Les mots lui étaient bien trop impossible à être dit, mais il comprendrait elle n’en doutait pas. « Je voulais juste que tu saches que je tenais à me faire pardonner et que … » lentement elle se tourna vers lui pour lui faire face « Que je comprenais pourquoi tu n’étais pas revenu après ton accident et que je ne t’en voulais pas … pas du tout, je ne t’en ai même jamais voulu … jamais. » Assure-t-elle « Je crois que je ne serais pas revenu vers moi non plus si j’avais été à ta place » souffle-t-elle dans un petit rire triste. « Mais aujourd’hui tu es là et … Merci … » juste … merci.

do young était sincère dans ses mots, dans cette promesse qu’il lui faisait. s’il avait fini par revenir vers elle, une fois sorti de l’hôpital, c’était aussi parce qu’il avait fini par comprendre, qu’il avait besoin d’elle. peut-être aurait-il été préférable qu’il la rappelle avant, qu’il trouve le courage de lui dire exactement ce qu’il s’était passé. mais il n’en avait pas eu la force. avait préféré se morfondre seul, encaisser cette nouvelle, faire le deuil de son ancien corps, de ses rêves, loin du reste du monde. et si pendant longtemps il avait cru prendre la meilleure décision ainsi, après être revenu dans sa vie, il avait compris qu’il n’avait fait qu’un mauvais choix. que son soutien sans faille aurait été bénéfique pour lui. mais il ne pouvait plus revenir en arrière. au contraire, avec le temps il ne faisait que s’enfoncer davantage dans son mensonge, au point qu’il n’avait pas été capable de voir sa détresse à elle. ce que ces années de silence avaient provoqué chez elle. lui qui pendant si longtemps ne s’était pas senti si important que ça aux yeux des autres. « t’es mon pilier aussi... » murmurait-il, une certaine émotion dans sa voix. mais ce n’était rien, comparé à l’allure frêle qu’elle pouvait avoir face à lui. face à ces autres paroles qu’elle se permettait finalement d’avoir à son égard. légèrement perturbé par ce qui était en train de se passer dans cette pièce, il ne faisait que l’observer. remarquait ses mains tremblantes, avant d’être touché par ses mots. comme des coups de couteau en plein coeur, alors qu’il était le seul fautif. il n’avait jamais rien eu à lui reprocher, au contraire. ses remords, ses regrets, venaient uniquement de lui, et de personne d’autre. une douleur, une torture qu’il s’infligeait lui-même, après avoir passé tant de temps à s’enfoncer dans ses mensonges. ses yeux brillaient, de tout ce que ces quelques mots provoquaient en lui. au point qu’il avait délicatement attrapé ses mains, lui faisant arrêter ce qu’elle était en train de faire, la faisant tourner vers lui pour qu’elle puisse lui faire face. « bo bae arrête... » soufflait-il, comme une supplique. il tenait ses poignets entre ses mains, avançait d’un pas vers elle, sans être certain de pouvoir exprimer clairement ce qui lui tordait le coeur à cet instant précis. « t’y es pour rien, j’te l’assure. c’est pas toi, c’est ... le problème c’était moi, d’accord ? » il le savait, n’avait pas besoin de se voiler la face pour ça. « j’ai simplement pas eu le courage de t’appeler, de te dire ce qu’il se passait. mais je t’assure que ça n’a strictement rien à voir avec toi ... » ni même les sentiments que je pouvais déjà éprouver pour toi. aurait-il pu ajouter, sans que ces mots ne puissent franchir la barrière de ses lèvres. « c’est plutôt à moi de me faire pardonner... et je t’assure que je ferais tout ce que je peux pour ça... » sa voix se faisait un peu plus faible, se cassait lentement sous le coup de ces émotions une fois de plus trop fortes pour lui. jamais, il n’accepterait qu’elle puisse se croire fautive de ces années de silence. et il espérait qu’elle comprenne, quelque part.

La jeune femme a du mal à lever le regard vers lui, mais le laisse se saisir de ses mains. Elle se tourne vers lui, le cœur agité. Elle sait qu’ils leur restent encore beaucoup de chemin à parcourir tous les deux, mais elle sait aussi qu’à être ainsi, tous les deux, ils pourront aller plus loin. Ils seront plus forts ensemble. Plus tenace aussi. Comme si, une fois réunis, ils pouvaient résister à la plus forte des tempêtes. Bo Bae arrête … t’y es pour rien. Elle serre les dents mais fini par relever le visage vers lui en mordillant sa langue pour s’empêcher de craquer sous l’émotion. Elle qui était toujours forte, que lui arrivait-elle ? Avait-elle atteint son point de non-retour ? Elle n’en pouvait plus de faire semblant que tout allait bien. Elle n’était pas malheureuse, juste fatiguée. Très fatiguée, épuisée de cette vie qu’elle menait. Elle était heureuse mais devait sans cesse faire face à ces nouveaux défis. Qu’importe, elle voulait tenir bon, mais … L’aide de son meilleur ami était la bienvenue. A cette pensée elle grimaça, meilleur ami, vraiment ? Elle releva alors son visage vers lui, l’écoutant, comprenant qu’il était sincère. Elle pouvait même ressentir une certaine détresse dans ses paroles.  Craignait alors qu’il n’est des démons plus féroces à combattre … Encore une fois la jeune préféra s’oublier pour se plonger dans les maux de son ami. Elle comprenait qu’il avait besoin de temps, et elle était prête à lui en donner. Lui donner tout ce dont il avait besoin. Il la rassurait, posait enfin des mots sur un passé troublé, un passé qu’ils n’avaient pas réussis à aborder encore. C’est le regard plein d’espoir, celui de le croire qui se plonge dans celui de Do Young. Elle se rapproche lui avec un soupire qui vient du cœur, de ceux qui soulagent les esprits torturés. « Tu n’as rien à te faire pardonner chéri … Chacun gère ses traumatismes et épreuves comme il le peut … tout ce qui compte c’est qu’aujourd’hui tu sois là. » assure-t-elle. Elle détail son visage, comme pour grave dans sa mémoire chacun de ses traits. Elle admire sa beauté, suit les courbes de sa mâchoire et se perd dans sa contemplation, dans ses pensées. Elle glisse ses paumes à ce torse qu’elle caresse tendrement et souffle « On est sacrément abîmés tous les deux … mais je sais qu’on s’en sortira, parce qu’on est tous les deux. Pas vrai ? » dit-elle avec un sourire doux pour leur donner du courage. « Et tu sais quoi … ? » dit-elle avec une certaine malice dans la voix « Tu es la meilleure personne qu’on puisse rêver d’avoir dans sa vie … Je suis chanceuse d’avoir un ami comme toi. » assure-t-elle tendrement. Un ami comme toi, que c’était drôle. Les mots étaient sortis de sa bouche comme on récite une leçon par cœur, pour ne pas bafouiller ni trahir des pensées dont elle n’avait encore pleinement conscience. Puis mordillant sa lèvre lui demande « Tu veux bien rester dormir ce soir … dormir avec moi … » elle savait qu’il risquait de refuser, ne voulait pas le forcer, ni le mettre mal à l’aise, mais égoïstement elle avait besoin de lui, elle avait envie de s’endormir en se blottissant contre … rien qu’une fois … reste …

c’était toujours rassurant, de savoir qu’elle était là. de savoir que dans ce monde, il y avait au moins une personne qui resterait à ses côtés. la peur l’empêchait pourtant de s’exprimer convenablement, de poser des mots sur ces années de silence. le simple fait qu’elle n’ai jamais posé de question était une aide, pour tout garder enfoui. pour ne pas y penser quand ils se retrouvaient. et finalement, c’était si simple et si complexe à la fois, entre eux. simple par cette proximité qu’ils partageaient. par cet amour qui leur permettait de rester au crochet de l’autre. compliqué par ce qu’on cachait, au fond de soi. ce qu’on taisait, en se disant que de toute façon, ça n’aiderait pas à avancer. des pensées qui pouvaient paraitre stupides, mais qui restaient ancrées, même après toutes ces années. terré dans son mutisme, il restait pourtant près d’elle, toujours. faisait de son mieux pour être cet ami dont elle avait besoin. un ami, un proche, rien de plus. parce qu’il n’avait rien d’autre à lui offrir. à part peut-être cet amour impossible qui était encore présent, quelque part en lui. quelque chose d’autre qu’il avait enfoui en se disant que de toute façon, c’était impossible. il s’était fait à ce rôle, l’acceptait et l’appréciait à chaque fois qu’ils se retrouvaient. prenant pour lui ces moments qu’elle pouvait lui offrir, s’en contentant largement. au point qu’il arrivait encore à lui adresser ces sourires, rassurants. une façon de lui montrer qu’il était encore là, toujours. « et je te laisserais pas une fois de plus. » lui promettait-il une fois de plus. comment pourrait-il continuer de vivre sans elle, de toute façon ? ça lui était impossible. elle avait pris toute la place, au point qu’une vie sans elle semblait trop dérisoire pour être vécue. certains diraient qu’il s’agissait là qu’un contre-coup suite à son accident. avec ce sentiment d’avoir tout perdu. qu’il se raccrochait à elle en pensant qu’il n’avait rien d’autre. il y avait certainement une part de vrai dans tout ça, mais ses sentiments étaient sincères, intacts. comme au premier jour. et ça... ça on ne pourrait jamais lui enlever. elle avait raison, ils étaient sacrément abîmés tous les deux, mais en plongeant leur regard dans celui de l’autre, ils étaient tout autant persuadés que c’était ensemble, qu’ils sauraient s’en sortir. et ça n’avait pas de prix. « bien sûr qu’on s’en sortira. » assurait-il dans un souffle. parce qu’il voulait y croire, plus que tout. parce que c’était nécessaire, autant pour lui que pour elle, finalement. « c’est plutôt moi qui devrait dire ça. » ajoutait-il dans un sourire. c’était lui qui se sentait chanceux de l’avoir à ses côtés, tous les jours. qui se rendait à chaque fois que non, il n’était pas seul. qu’il ne le serait jamais vraiment, tant qu’elle serait là. et cette simple idée lui suffisait désormais. sans être capable de répondre à sa question, refuser une fois de plus, il la prenait dans ses bras, cachait son désarroi. « je serais là... » le temps qu’elle s’endorme, paisiblement. puis il partirait, comme il faisait à chaque fois. il n’avait pas besoin d’en dire plus pour qu’elle comprenne, il le savait. se sentait si désolé de ne pas être capable de lui donner plus. mais c’était plus fort que lui, il n’avait pas encore le courage de passer ce cap là, quoi qu’il en dise. un jour peut-être, espérait-il simplement.