Si ça me faisait envie, c’était un peu étrange comme façon de voir la chose. Comme s’il était un plat au menu. Ça me ferait simplement plaisir de pouvoir partager un peu plus ma passion avec lui. Au moins il n’avais pas dit non, même s’il n’avait pas non plus l’air enthousiaste par l’idée de se faire peindre la peau.
Mais la conversation avait bien vite quitté le sujet de la peinture pour dévier sur quelque chose d’un peu plus sérieux. Et sujet c’était nous, lui et moi, où on allait. Parce qu’on se fréquentait depuis un petit moment déjà et il était difficile de nous catégoriser uniquement comme plan cul. D’ailleurs cette sortie, ce date même en était une preuve supplémentaire.

« ça change pas grand chose non, mis à part qu’ici il y a des gens autour de nous »

Qui ne nous prêtait certainement aucune attention et n’entendaient donc pas notre conversation. Mais Sawyer semblait à l’affût de ce monde qui nous entourait, comme si nous allions être pris sur le fait. De quoi d’ailleurs! Oui les gens n’était pas tous tolérant quant à voir un couple homosexuel, mais il n’y avait rien de mal à s’aimer. Puis nous étions simplement entrain de parler, pas de faire l’amour sur la table. Alors qui pourrais bien prêter attention à ce qui se passait entre nous.
Peut-être qu’il fallait arrêter de tourner autour du pot au final. Après son refus, j’avais avaler le morceau que je lui tendais, puis avait pris une grande inspiration.

«J’ai pas envie qu’on reste juste des amis qui prennent parfois du bon temps »

J’essayais de garder confiance en le regardant directement, même si j’étais très stressé de la réaction qu’il pourrait avoir. Mais il fallait bien que je dise les choses à un moment ou un autre.

Je ne savais pas trop comment m’exprimer avec Namsun. Il était très gentil, de ce que j’avais pu remarquer au cours des derniers mois, mais parfois, quand je devais faire la conversation, j’avais l’impression d’être un bateau perdu dans la tempête, incapable de mettre des mots sur ce que j’éprouvais, et surtout incapable de faire comprendre ce que je pensais aux gens. Mais au moins, ce sujet n’avait pas duré trop longtemps.

Non, évidemment, nous avions dévié sur un sujet qui me mettait encore plus dans l’inconfort. Un sujet qui me mettait profondément mal à l’aise, parce que je n’étais moi-même pas toujours sûr de ce que j’en pensais… Cette pensée à l’esprit, j’avais réprimé un soupir. Il fallait que j’arrive à me calmer et à ne pas tout ruiner.

« Ce n’est pas grave, ça. »

Ce n’était pas mon problème, et si l’un de ces abrutis osait venir me chercher des ennuis… Non, je n’allais pas me laisser faire aussi facilement. Alors j’avais pincé les lèvres et reposé les yeux devant moi. Je doutais que quelqu’un soit occupé à nous écouter, de toute façon, alors quelle importance cela pouvait-il avoir ? Ce n’était pas aussi dramatique que ça pouvait en avoir l’air, j’en étais persuadé, de ça.

« Tu voudrais qu’on soit ensemble ? »

Cette question, je n’avais posé un peu trop froidement à mon goût, en comparaison avec ce qu’il venait de me dire, et j’avais repris à manger avant de m’adoucir un peu.

« Je veux dire, comme un couple ? »

J’avais repris un peu de nourriture avant de reprendre la parole.

« Si c’est ça, dis-le directement, parce que j’ai du mal avec les sous-entendus. »

Et pour le coup, il avait juste eu de la chance, parce que celui qu’il venait d’utiliser n’était pas si sous-entendu que ça.

« Et si c’est le cas, je veux bien. »

Cette conversation, il fallait bien qu’elle finisse par avoir lieu. Avec tout les moments qu’on partageait. Puis, on avait décidé que cette sortie était un date. Ça aurait été bête de tourner autour du pot trop longtemps. Pourtant ma phrase ne semblait pas assez clair pour Sawyer. Ça me semblait plutôt être le cas. Mais, le but était d’éclaircir notre relation, pas de débattre sur les mots les mieux adapté pour nous définir. J’avais d’abord hoché la tête. Oui c’est ce que je voulais. Au fond c’est ce qu’on était déjà. On agissait quasi comme un couple, on n’avait juste jamais abordé le sujet. J’avais repris sa main dans la mienne, même s’il s’était montré reticent à ce geste un peu plus tôt.

« Oui Sawyer, je veux que tu sois mon petit ami »

Qu’il soit rien qu’à moi officiellement. J’aimais être avec lui, j’aimais faire l’amour avec lui et j’avais envie qu’on puisse développer notre relation en sachant où on allait. Je n’avais pas pu m’empêcher d’afficher un énorme sourire à sa réponse. C’était donc officiel maintenant, ça me semblait un peu irréel mais j’étais heureux. C’était sûr que je n’allais pas oublier ce 15 juillet, ou du moins allait faire en sorte de bien me souvenir de cette date.

« Est-ce que mon petit ami veut qu’on se prenne une bouteille de vin pour trinquer ? »

C’était pas grand chose, mais ça me rendait assez heureux pour avoir envie de le célébrer.

J’avais posé les yeux sur Namsun sans trop savoir ce qu’il allait dire. Je ne savais pas vraiment quoi faire, avec lui, parfois. Je l’aimais, je ne pouvais plus me mentir à ce sujet, et parfois j’avais du mal à mettre de l’ordre dans mes pensées… C’est qu’il y avait tellement à dire, en vérité. J’avais souri, les yeux posés sur lui. Un petit sourire, certes, mais un sourire quand même. J’imaginais sans peine que ça n’était pas la déclaration folle que certains couples pouvaient avoir, lorsqu’ils se décidaient à devenir un couple, mais… C’était moi, non ? C’était nous. On avait toujours été un peu différents, dans le fond, et nous ne faisions que le prouver un peu plus aujourd’hui.  Alors j’avais reposé les yeux sur lui, gardant ma main dans la mienne, cette fois. C’était officiel, non ? J’avais souri une fois encore.

« Hm ? On peut, oui. »

Pourquoi trinquer à un titre ? Je vous le demandais. Ce n’était certainement pas ce qu’il sous-entendait par-là, alors même si je n’étais pas certain de comprendre l’intérêt qu’il voyait là-dedans, je pouvais faire un effort. C’était la moindre des choses, non ? Quand on acceptait de se mettre avec quelqu’un, qu’on essayait de former un couple stable… On essayait de comprendre l’autre. Alors j’essayais, maladroitement mais tout de même.

« Du rouge ? »

Je n’étais pas certain, mais ça n’avait pas de réelle importance, si ? Sauf s’il n’aimait pas un certain type de vin.

Ce n’était probablement pas la demande la plus romantique que j’aurais pu faire. Regardez moi on dirait que je le demandais en mariage. Non simplement que j’aurais pu faire quelque chose d’un peu plus spécial, malgré notre relation qui en disant long sur ce que nous étions l’un pour l’autre. Au moins ça avait eu le mérite d’être naturel comme décision et j’étais heureux que ce soit officiel et que je puisse désormais le nommer comme mon petit ami.
Alors avec son accord j’avais fait signe à un serveur pour commander une bouteille de vin pour nous deux. Histoire de fêter ça même si au fond ce n’était pas un truc si énorme, mais ça me rendait heureux.

« Oui oui, du rouge ça ira très bien »

Je n’étais pas spécialement connaisseur en vin, donc j’avais simplement demander à ce qu’on soit servi une bonne bouteille. En espérant qu’elle n’allait pas me coûter un rein non plus. Et une fois que le serveur était parti cherche notre breuvage je m’étais pencher vers mon petit ami pour lui chuchoter à l’oreille.

« Je t’aime »

Avant de me rassoir correctement avec un immense sourire. Notre bouteille n’avait pas tarder à arriver et nous étions prêt à boire notre vin.

« A nous »

Toujours en souriant, j’avais tendu mon verre dans sa direction pour trinquer avant d’en boire une gorgée. Je me disais qu’on pourrait même prendre un dessert, juste pour la gourmandise.

« Tu veux faire quelque chose après le restaurant ? Une petite balade? Je sais pas trop quoi, mais je veux qu’on reste tout les deux, j’ai pas envie d’aller au dortoir »

On avait couché ensemble pendant tellement longtemps que, compte tenu de l’attachement qui nous unissais, ce n’était que la suite logique des choses, quand on y pensait bien. J’avais souri, reposant les yeux sur Namsun, sans trop savoir quoi lui dire de plus. Il avait des manies tellement particulières… Peut-être que c’était moi, qui étais différent, dans le fond. Je lui avais souri avant de pincer mes lèvres et d’essayer de me concentrer sur autre chose que l’inquiétude qui s’était saisie de moi.

« Moi aussi. »

J’avais souri. C’était la vérité, même si je le montrais parfois d’une façon particulière ou très peu claire… C’était vrai. Je l’aimais, et je ne pouvais pas continuer à me mentir. Et si nous étions ensemble, désormais, j’allais peut-être devoir faire des efforts à ce niveau, non ? Ah, pourquoi étais-je aussi nerveux ? J’avais soulevé mon verre pour trinquer avec lui, un sourire aux lèvres avant de prendre une gorgée de ma boisson.

« Aller au cinéma ? Sinon, c’est bien une balade… »

Je me retrouvais à m’en vouloir de ne pas être doué pour trouver des idées révolutionnaires. À croire qu’être intelligent ne me permettait pas d’avoir les clés de l’univers dans le creux de ma paume…

C’était mignon, parce qu’il ne semblait pas totalement à l’aise avec tout ça malgré ses réponses positive à ce qui se passait. Moi j’étais totalement heureux, de me dire que c’était officiel maintenant. C’était bête, surtout après tout ce temps passé ensemble. Il n’y avait pas de raison à ce qu’on ne se considèrent pas comme un couple. Mais c’était une bonne chose d’en avoir parler, de l’avoir dit à voix haute, de confirmer nos actions avec cet échange.

« Une balade c’est très bien »

Puis nous n’aurions qu’a trouver de quoi acheter un dessert dans la rue. Il y aurait bien un petit stand qui venderait des truc sucré même à cette heure.
Alors après notre repas on était sorti se balader. Il faisait bon dehors à cette heure. Main dans la main, on profitait de l’air frais ou alors o discutait un peu. Puis il avait commencer à se faire tard, mais je ne voulais toujours pas rentrer. J’avais envie d’être juste avec lui pour cette nuit. J’avais finalement proposer de se prendre une chambre pour la nuit. Quelque chose de pas trop cher, simplement pour être tranquille juste les deux. Ce que nous avions finalement fait. On avait pu profiter l’un de l’autre toute la nuit, en étant sûr de dérange personne. Et cette fois en étant officiellement un couple. Puis dans les bras l’un de l’autre, le sommeil avait finalement commencer à nous emporter.

« Bonne nuit, je t’aime »

Et je pense que cette soirée n’aurait pas pu être plus parfaite. Ce n’était rien de très extravagant, juste nous deux, mais ça avait été largement suffisant pour me rendre heureux.