pas touche au petit chat !
‟ lee hansol & shim aliyyah „

Ma patience finit par me quitter – j’aurais résisté bien longtemps je trouve – quand le jeune homme échoue une nième fois. Et j’ai beau chercher, je ne trouve pas de raison évidente à son échec. Tout ce qu’il fait me semble pas mal du tout, il applique ce que je lui ai montré mais il ne me parvient pas pour autant à faire boire notre petit chat déshydraté. J’ai du tomber sur un gars qui a la poisse h24 ou quelqu’un qui a épuisé son quota de chance pour la journée. Parce que c’est sûr que la chance s’équilibre sur une journée, voire sur une semaine, tout comme les bonnes nouvelles. Question d’harmonie sûrement. Bon, je veux bien croire que parfois cette journée soit remplie de malheur ou de malchance… Mais je suis convaincue que cela finit toujours par s’équilibrer d’une façon ou d’une autre. Donc malgré mon énervement apparent, je n’en veux pas au sango, je suis juste tombée sur un mauvais passage de sa journée ou de la mienne. Ce n’est pas comme s’il n’avait pas fait d’efforts, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Fini l’acharnement, on oublie cette histoire d’eau avant que je lui en mette une sans le vouloir. Calmant mes nerfs en tournant en rond, j’explique au plus jeune la suite de la procédure, après avoir récupéré la seringue que je vide avant de la remettre dans mon sac. Faisant des petites caresses au chaton pour le rassurer, je suis satisfaite de constater que j’avais raison et que mon cadet est bien du genre à avoir toujours une veste avec lui. Même en plein été, avec cette chaleur. Tout mon inverse, je suis plutôt du genre à sortir en pleine hiver et à me rappeler au moment où je commence à avoir froid que je n’ai rien pris mon me couvrir. Je décide de le laisser s’occuper de la suite, le temps de récupérer mon vélo abandonné un peu plus tôt. Ce n’est pas comme s’il y avait quelque chose à rater de toute façon, je pense donc qu’il peut se débrouiller avec cette petite tâche extrêmement facile. Vélo en main, j’en profite pour vérifier mon portable en cas d’appel d’urgence, je ne suis pas de garde mais on n’est jamais trop sûre. Rien à signaler, tant mieux, je vais pouvoir m’occuper du chaton avec mon camarade. Quittant des yeux mon écran pour remettre mon téléphone dans ma poche, je reviens vers le sango et le chat quand je remarque qu’il tient le chat dans un position… étrange. La pauvre bête a plus l’air d’un agneau prêt pour un méchoui qu’à un chat qu’on doit maintenir au chaud. « Qu’est-ce que tu fais avec ce pauvre chat ? Encore ? » je ne peux retirer un soupir agacé. Franchement, c’est le pire des débiles ce gars, comment est-ce qu’il a ne serait-ce que mettre un orteil à yonsei ? L’élite de la nation, mon œil. « Donne le moi, gogole. » je râle laissant mon vélo tombé au sol – ma bête de course a l’habitude, elle ne craint plus rien. Je sauve la boule de poils des bras du sango pour le placer confortablement entre les miens. Un petit sourire me gagne alors que je papouille le mignonne petite bête. « On va bien s’occuper de toi mon joli, ne t’en fais pas. » je chantonne en frottant mon nez contre sa truffe. Je relève la tête vers mon cadet qui me regarde de son air bête – pour changer, tiens. Un nième roulement de yeux et je me mets en route vers le dortoir, les bras bien chargés, non sans avant charger le garçon d’une nouvelle mission. « Tu gères mon vélo, s’il te plait. » lui il criant rien, je me retiens d’ajouter. Nul besoin de l’enfoncer un peu plus dans sa nullité absolue. D’un signe de la tête, je lui indique de me suivre histoire qu’on commence enfin à soigner notre chaton.

vocivus