Ne pas me mériter… je restais un peu interdit, surprit par ses mots. Bien qu’ils me touchaient réellement. Mais je ne pensais pas être cet homme-là. Je pensais juste faire ce qu’elle avait fait… en réalité, je prenais exemple que sur elle. De toute cette dévotion qu’elle avait eue pour moi. Sans jamais me repousser, ni même avoir un jugement cruel. Je sourcillais un peu, un sourire gêné sur les lèvres… « Je… serais jamais à la hauteur de tout ce que tu m’as donné. » et ça n’était pas si triste. Enfin, j’étais lucide simplement. Je n’avais fait que des choix stupides, qui nous avaient blessés et qui avaient même abimés ce que nous étions. Parfois il m’arrivait d’imaginer que je ne l’avais jamais quitté. Qu’on avait été ensembles durant toutes ces années… mais c’était flou pour moi. Parce-que je ne savais pas vraiment quel homme j’aurais été si j’étais resté avec elle. Peut-être n’aurais-je pas changé… je ne saurais surement pas évoluer. Parce-que j’aurais été incapable de comprendre à quel point je tenais à elle. Alors je pouvais voir ces jours malheureux, différemment aujourd’hui. Ils nous avaient forgés, malgré toute la peine qu’ils nous avaient assénés. Caressant son visage, je n’étais pas dépité. Juste réaliste. Je voulais qu’elle comprenne que pour moi j’étais le plus chanceux des deux. Celui à qui elle avait tout accordé. Un pardon, une seconde chance… et même encore aujourd’hui. Elle était là, sans me repousser. Je pouvais bien faire ça pour elle. Accepter, me taire… si c’était ce dont elle avait besoin. « Moi aussi… » Répondais-je à ses je t’aime. Et ce n’était pas suffisant. Pas assez face à ce que je ressentais. Face à ce que nous étions réellement et ce que nous étions en train de nous démontrer. Je l’aimais assez pour accepter sa dérive, pour l’accompagner au large même si il fallait. Elle pouvait couler, mais je le ferais avec elle… ça allait de soi. J’en avais conscience et je ne forcerais rien. Ni une cure, ni une solution… je crois que tout devait venir d’elle. Comme moi à l’époque… Même si cette déception dans les yeux de mes parents m’avait poussé à franchir le cap. J’avais compris… que je devais me reprendre en main. Je devais m’en sortir… inspirant doucement, je me sentais plus à l’aise désormais. L’idée avait fait son chemin dans ma tête. Je n’étais plus en colère, juste je prenais du recule sur la situation. Mais dans mon esprit, j’avais encore ce besoin de vérité. Tout contre moi, je la serrais un peu plus fort. Juste parce-que j’avais envie de m’accrocher à elle. De la sentir si proche… pour me rassurer aussi quelque part. Balayer ces craintes qui pouvaient rester là… « Yeki je.. » je me redressais un peu, la regardant sans savoir comment lui demander ça. Mais je voulais qu’elle me parle… j’étais prêt à accepter. Mais je voulais savoir… « Est-ce que tu me le dirais ? » si jamais tu en prenais. Si jamais… tu étais mal à une soirée. Si pour toi, mes bras ne suffisaient pas ? Je gardais pour moi mes émotions. Je refusais de lui montrer qu’au fond, j’avais peur. Et que ça me blessait. Je serais là pour elle… peu importe les conditions après tout. « Je voudrais juste… que tu me dises la vérité. Rien de plus. » Si elle sort, boit, se drogue… je préfère savoir. Plutôt qu’être ignorant, faire semblant comme… on l’avait fait ces derniers mois… je ne veux plus de mensonges. C’est tout ce que je lui demandais en contrepartie. Peut-être poussais-je un peu loin. Mais je préférais être franc. Je détournais les yeux, embarrassé presque. Mais je n’étais pas fermé. Au contraire je voulais la garder près de moi… « Tu n’es pas obligé de me répondre tout de suite… si tu n’es pas prête. » je lui laissais la chance d’y réfléchir. De prendre en considération ce que je lui demandais. C’était malsain en quelque sorte, aucun homme censé ne pouvait vouloir ça. Mais moi j’étais prêt à le faire pour elle… D’un sourire, je tentais de la rassurer. Qu’elle voit qu’il n’y avait rien de négatif à mes pensées. Je ne cherchais pas à la mettre en port à faut. Encore moins à l’obliger… si elle ne voulait pas… alors je devrais faire avec… je crois. Embrassant son front, je lâchais un soupir. « Je dois bosser à l’agence aujourd’hui… tu crois qu’on peut se voir plus tard ? » j’en avais envie. Elle pourrait venir ici si elle voulait. Enfin… même si il n’y avait rien. Je n’avais pas beaucoup de temps pour tout installer. Je faisais ça un peu quand je le pouvais. Peut-être que je voulais aller trop vite encore une fois. Qu’elle avait besoin de temps pour elle… je n’en savais rien.

Tant de choses s’étaient passées. Pas seulement ces derniers jours, ou ces derniers mois. Ces quatre années loin de lui, puis à tenter de le retrouver, l’avaient profondément changée. Pendant un temps, elle s’était bercée d’illusions. A croire qu’elle pourrait tourner la page, vivre sans lui. Elle y avait même cru, pendant un temps, alors qu’au fond, elle avait simplement trouvé refuge dans ces soirées, ces pilules, ces verres. Auprès de ces quelques amis qui n’en étaient pas vraiment. Une descente aux enfers, rien de plus. Tandis qu’elle devait faire face à son absence, et son quotidien qui lui aussi, partait en lambeaux. Trois années à vivre ainsi. La pire des épreuves à traverser, avant qu’elle n’ose espérait. Qu’elle tente enfin, de se donner les moyens de s’en sortir. Rien n’était parfait, et ça s’était confirmé, une fois de plus aujourd'hui. Mais dans ses bras, à cet instant, elle voulait à nouveau y croire. Se bercer de ces mêmes pensées, qu’elle avait pu avoir lors de cette escapade à Busan. Lorsqu’enfin, ils avaient franchi toutes les barrières. Malgré leurs défauts, malgré cette capacité si singulière à savoir autant se déchirer, elle savait au fond d’elle. Que leur amour était assez fort pour triompher. Et même avec leurs craintes, leurs peurs, elle voulait qu’ils ne gardent que ça en tête. Pour avancer ensemble, sur ce même chemin. Que la lumière, le bonheur, n’étaient plus si loin, s’ils le voulaient. Même s’il y aurait d’autres embuches, même si elle allait devoir travailler sur elle-même, si elle ne voulait pas revivre cette même situation. Certains sujets étaient encore compliqués pour elle, mais elle allait devoir s’exprimer, poser des mots sur ses maux, s’ils voulaient être capables d’avancer main dans la main. Laissant un soupire s’échapper d’entre ses lèvres, elle gardait ses yeux fermés un instant encore. Jusqu’à ce qu’il se redresse, que sa voix ne parvienne à elle. Relevant son visage vers lui, sans pour autant briser ce contact, elle pinçait ses lèvres à sa question. Et elle se sentait mal, une fois de plus. A lui imposer une telle chose. Son regard se voulait fuyant, même si elle pouvait sentir, qu’il n’y avait aucune animosité dans sa voix. Elle se sentait un peu perdue, incapable de répondre. De longues secondes, ou elle restait silencieuse, à simplement caresser sa peau, à laisser son regard vagabonder autour d’eux. Elle n’était pas encore totalement prête pour ça, même si elle allait devoir l’être, rapidement, si elle ne voulait pas voir imploser leur couple une fois de plus. Mordillant sa lèvre, elle l’observait du coin de l’oeil, finissait pas acquiescer face au temps qu’il lui laissait, pour réfléchir. Se pressant à nouveau contre lui, elle se perdait dans ses pensées. Sûrement encore bouleversée par ce trop-plein d’émotions qu’elle venait de vivre. De passer d’un état à l’autre, sans le contrôler. De passer de la colère à l’amour. De l’amour à la réflexion. Tout était trop intense, à chaque fois. Tout semblait décuplé, dès qu’il s’agissait de lui. « Si tu veux oui… » avait-elle simplement répondu à sa question. Hésitant encore un peu, malgré cet échange charnel qui traduisait ce besoin de l’autre qu’ils pouvaient ressentir. Elle ne se braquait pas, au contraire, mais ne savait pas exactement comment agir. Pour autant, elle voulait rester avec lui. Profiter de ce temps qu’ils pouvaient avoir ensemble. Parfois trop rare à son goût. Plus encore après ces quelques jours loin de lui. Finissant par s’assoir sur le lit, elle laissait la pulpe de ses doigts caresser sa jambe, observant ses propres gestes. « Il va falloir que j’y aille aussi, de toute façon… » soupirait-elle. Quelques secondes de plus, avant qu’elle n’ose se lever, enfilant un de ses tee shirt, récupérant ses affaires pour les lui apporter. S’asseyant à ses côtés, elle attrapait sa main, jouait avec ses doigts. « Je suis désolée pour hier soir… » lançait-elle finalement. Puis, rapprochant son visage du sien, elle déposait un baiser sur sa joue. « Je vais faire attention… » lui soufflait-elle, comme une promesse. Se relevant du lit, elle se mettait à chercher ses affaires. Essayait par la même occasion de reprendre contenance. Une moue sur le visage, elle faisait face à Il Kyang, sa main passant dans ses cheveux. « Tu crois que … tu pourrais me déposer au dortoir ? Et … est-ce que t’as vu mon sac ? » Elle était encore un peu perdue, dans ce lieu. Ne savait même pas dans quel quartier elle se trouvait. N’y avait pas pensé avant de devoir reprendre le cours de la journée. Pourtant, dès que son regard se posait à nouveau sur lui, elle n’y pensait plus vraiment. Cette faculté qu’il avait à la rassurer, dès qu’il se trouvait dans son champ de vision. Même si à cet instant précis, elle gardait encore quelques faiblesses. Le temps de passer outre cette nuit encore difficile à encaisser.

Je ne pouvais la forcer, elle prendrait le temps qu’il lui fallait. Je ne me souvenais pas non plus lui confier quand j’allais en soirée. Quand je prenais cette drogue juste pour me défoncer. En réalité, j’étais souvent loin d’elle, alors je me trouvais plus légitime à vivre ma vie comme je le voulais. Cependant, je savais que Kitae la prévenait… lui parlait trop souvent des nuits où je rentrais complètement défoncer. Alors est-ce que je pouvais lui en vouloir si elle ne me disait rien ? Je ne savais pas vraiment. Ce n’était pas vraiment le fait de savoir je pense, mais plutôt se dire la vérité. C’était ça qui m’importait le plus. J’attachais une importance particulière à ça. Car c’était tous ces mensonges qui avaient fini par avoir raison de nous. Si j’avais simplement confié mes craintes à l’époque, nous ne serions pas arrivés là. Alors je crois que c’était ça qui me bouffait le plus. Savoir qu’elle pouvait être ailleurs, faire ces choses… sans que je sois au courant. A cette pensée, j’avais le cœur lourd. Mais je ne voulais pas insister, alors je souriais d’un air convaincu. Je verrais, me disais-je. Je lui faisais confiance… le sujet était délicat. Alors je préférais qu’on en reste là. De toute façon, je n’allais pas tarder à devoir y aller. Ye Won se levait déjà, alors que je l’observais un sourire aux lèvres. Je n’allais pas tout gâcher par mes craintes n’est-ce pas ? Non, je refusais de le faire. Ça n’avait rien d’une fuite, enfin je l’espérais. Passant une main dans mes cheveux, je me redressais un peu, sans manquer de la regarder comme je le faisais. Elle était désolée, mais je ne lui en voulais pas vraiment. Même si ses mots m’avaient blessé, je pensais qu’elle n’était pas elle-même. Caressant sa peau pour la rassurer, je lui adressais un petit sourire. « Oui pas de soucis. Je vais me préparer. » Mais je sourcillais à sa deuxième question. Regardant autour de moi, avant de me lever « Hum… je ne sais pas. » non en réalité je ne me souvenais pas avoir rangé son sac quelque part. En avait-elle un ? Enfilant un sous-vêtement, je bougeais quelques cartons avant d’aller dans le salon. Peut-être l’avais-je posé dans la cuisine, ou même à l’entrée. Je ne me souvenais plus exactement. Mais dans l’entrée à part mes propres affaires, il n’y avait rien. « T’en avais un ? » demandais-je en parlant plus fort. Parce-que je n’avais rien vu. Me rapprochant « Je ne crois pas en avoir vu. T’avais que tes chaussures, et ta tenue. » Rien de plus. Est-ce qu’elle ne se trompait pas ? « Attends je vais appeler ton téléphone. » au moins peut-être qu’on saurait si il était là. Allant le récupérer, je faisais sonner son numéro… mais tout était sur répondeur. Levant les yeux vers elle, je l’observais quelques secondes. « T’as peut-être plus de batterie. » je me voulais rassurant. Peut-être avait-elle simplement oublié de prendre ses affaires hier soir. Et tandis que je prenais des vêtements propres « T’en fais pas tu l’as surement pas prit. C’est tes amis qui payent non ? » Ça n’était pas un reproche. Une question, que je voulais presque innocente. Mais j’avais conscience que ça pouvait sonner étrangement. J’imaginais que ce genre de personne, l’entrainait et lui payait ce qu’il fallait juste pour pouvoir profiter. Comme le faisait si bien… son ami Jed. Grimaçant à cette pensée, je tentais de sourire pour avoir l’air décontracté. En réalité, je ne savais pas quoi penser de tout ça. Mais je m’étais promis de ne faire aucune remarque. Lui tendant mon téléphone « Je vais me doucher… prends ça si tu veux appeler quelqu’un. Le bar ou tes amis. Ils l’ont peut-être récupéré pour toi. » Nouveau sourire, j’embrassais son front avant de la laisser pour me doucher. Je n’étais pas agacé, juste contrarié un peu. Je ne voulais pas qu’il lui arrive quoique ce soit. Sur ces pensées, j’allais me préparé. Me dépêchant pour ne pas la faire trop attendre. De retour dans le salon « Alors t’as réussi à joindre quelqu’un ? » il était tôt cela dit. Peut-être qu’ils se remettaient tous de la soirée. Récupérant mes affaires je finissais par l’inviter à me suivre afin de la ramener jusqu’au dortoir. Dans la voiture, je tentais de la rassurer avant de déposer un baiser sur sa joue. Malgré tout ça je me sentais plus apaisé. Même si j’avais une certaine appréhension à devoir la laisser…

Il y avait tant de pensées qui se mêlaient en elle. Des hésitations, peut-être d'autres craintes. Se sentirait-elle capable de lui parler de ces soirées ? Celles qu'elle évitait depuis plusieurs semaines, mais dans lesquelles elle s'engouffrait une fois de plus. C'était difficile de s'imaginer lui parler de ce genre de choses. Sûrement parce que ce sujet restait encore tabou. Parce qu'elle avait peur pour lui, de lui imposer sa propre addiction, de laquelle il s'était sorti. Elle avait préféré rester silencieuse, finissant par lui adresser un sourire. Un peu marqué par de la timidité, de l'appréhension aussi. Mais il lui laissait le temps d'y penser, d'y réfléchir. Alors, en attendant, elle préférait récupérer ses affaires, introuvables dans cet appartement. « Oui, j'avais mes papiers et mon téléphone… » grimacait-elle en y repensant. Elle l'observait se rendre dans le salon, regardait autour d'elle sans rien voir qui pouvait s'apparenter à son sac. Son téléphone était sur répondeur, tandis qu'elle commençait à s'inquiéter. L'idée de perdre ses affaires était assez ennuyante, mais elle imaginait que peut-être, en se rendant au club plus tard, elle pourrait les récupérer. Elle l'espérait tout du moins, récupérant le portable d'Il Kyang alors qu'il allait se préparer. Se connectant à sa boîte mail, elle récupérait le numéro d'un de ces prétendus amis avec qui elle était hier, l'appelait, sans succès. De même pour le club qui devait certainement être fermé à cette heure-ci. Un soupire qu'elle laissait échapper, alors qu'elle marchait dans la pièce. Elle allait devoir revoir ses plans pour la journée, s'en doutait déjà. Passant une main dans ses cheveux, elle enfilait un sous-vêtement d'Il Kyang, s'asseyait sur le lit en attendant qu'il termine de se préparer. « Ils sont tous sur répondeurs… » avait-elle simplement répondu lorsqu'il lui faisait de nouveau face. Se relevant, elle lui rendait son téléphone, récupérant ce qui lui restait de la veille. « Je… J'ai pris un jean à toi, le temps de retourner au dortoir. Je te le rendrai ce soir. » lancait-elle à son égard. Malgré cette discussion qu'ils avaient eu, elle ne se sentait pas totalement légitime à le faire, alors qu'il s'agissait là d'une vieille habitude entre eux. Ne voulant pas s'inquiéter davantage, elle l'avait simplement suivi à l'extérieur, jusqu'à sa voiture. Et même si elle avait quelques appréhensions, concernant les prochains jours, elle tentait de garder contenance. Un léger sourire qu'elle essayait de garder, s'autorisant quelques simples caresses sur sa cuisse alors qu'il la ramenait. Arrivant devant le dortoir, elle savourait ce baiser qu'il lui offrait, n'avait su se retenir d'embrasser délicatement ses lèvres avant de partir. « Je t'envoie un message plus tard. » disait-elle avant de quitter le véhicule, lippes étirées pour le rassurer. Ce soir, elle serait avec lui. Malgré ce qu'il s'était passé la veille, elle ne recommencerait pas aujourd'hui. Dans le fond, elle savait. Elle avait davantage besoin de sa présence que celle de ces amis qui l'entrainaient toujours vers le bas. Et s'il était prêt à se montrer présent pour elle, elle viendrait, sans hésiter. Même si elle avait ce besoin parfois trop puissant d'oublier le reste. Cette pression que son père pouvait bien lui mettre, Ce que son frère avait osé lui imposer. Elle savait qu'avec lui, il y avait d'autres façons de tout laisser de côté, tant qu'il ne s'eloignerait pas une fois de plus. Tant qu'il resterait à ses côtés, tant qu'il serait la pour l’épauler.

Je souriais, pour garder une certaine confiance. Je ne doutais pas, mais j’appréhendais. De la voir s’éloigner de laisser passer ces quelques heures loin d’elle. Alors quoi, ça allait toujours être comme ça ? Je n’en savais rien, savourant ce baiser tendre avant de lui dire. « A ce soir. Tu me diras pour tes affaires. » J’espérais qu’elle les retrouverait, mais en la voyant s’éloigner ce n’était pas vraiment ça qui m’inquiétait. « Je t’aime.. » soufflais-je pour moi-même, en la regardant s’éloigner, sans avoir osé le dire une fois de plus. Parce-que peut-être que c’était faux… peut-être que je ne l’aimais pas assez pour la protéger d’elle-même… Je restais garé là, à attendre qu’elle rentre dans le bâtiment, la voir disparaitre avant de pousser un soupir sans trop savoir ce qui me pesait soudainement. Détournant les yeux, je passais une main dans mes cheveux, avant de sentir mon cœur devenir plus lourd. J’avais accepté… oui… mais de quoi serait fait demain, ou même ce soir ? En réalité je me rendais compte que j’avais peur. Peur de ce qui arriverait mais surtout de cette folie que je faisais. Je n’aurais pas dut, un homme censé aurait surement préféré prendre les devants, être plus dur avec celle qu’il aimait. Mais je ne pouvais pas… pas après tout ce qu’elle avait fait pour moi. Et tout tournait dans ma tête, alors que j’avais peur de trop la laisser faire. De lui donner cette liberté qu’elle n’aurait pas dût avoir. Dans quoi est-ce que je m’embarquais ? Notre relation était déjà assez bancale comme ça… peut-être étais-je en train de faire une erreur ? Et en retrouvant Kitae, je savais que tout ça me pesait encore. Malgré les sourires, le fait que je me concentre sur la musique. J’avais l’esprit ailleurs, à parfois guetter mon téléphone au cas où. Si j’en parlais avec lui, je savais qu’il me dirait que j’étais qu’un idiot. Que j’aurais dût prendre une autre décision. Mais je ne pouvais pas… je le voyais clairement m’annoncer « T’attends qu’il se passe un truc grave pour réagir ? » et il aurait raison putain. Mais je préférais ça… plutôt qu’elle s’éloigne. Etait-ce si compliqué à comprendre ? Ou même totalement désespéré. Peut-être un peu des deux tout compte fait… Et ces heures sans nouvelle d’elle me rendaient dingue. Et si il lui était arrivé quelque chose ? si finalement, elle voyait encore ces amis ? Peut-être avait-elle vraiment perdue ses affaires. J’essayais d’y croire encore alors que j’avais finis par m’isoler pour bosser. Je devais me convaincre que j’avais fait le bon choix… et que je lui devais bien ça après tout ce qu’elle avait fait pour moi… mais j’avais tellement peur qu’elle sombre encore plus à cause de moi.