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Titre muet ((sojin))
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Re: Titre muet ((sojin)) | Sam 14 Nov - 0:11 Citer EditerSupprimer
Yami n’avait jamais caché la relation qu’elle avait (ou plutôt qu’elle n’avait plus) avec ses parents. Ce n’était rien d’assez grave pour ne pas le dévoiler. Néanmoins, elle en parlait de moins en moins car elle avait pu être témoin de plusieurs types de réactions face à ses dires. Généralement, celles-ci étaient négatives, voire insultantes. Elle était la mauvaise fille de la famille. Celle qui ne respectait pas ses aînés. Celle qui rendait malheureux ses ancêtres qui ne voulaient que son bonheur et la protéger. Alors elle avait arrêté de parler, jusqu’à arrêter de se faire des amis. S’ils ne la comprenaient pas, tant pis pour eux, ce n’était pas elle qui allait s’arrêter de vivre parce qu’elle pensait différemment. Pourtant, elle avait fait une exception. Sojin n’était pas méchante et depuis que Yami avait pénétré la chambre, elle avait réalisé qu’elle ne serait pas jugée dans cette pièce. Elle s’y sentait déjà bien et espérait qu’elle pouvait déjà compter sa colocataire dans parmi ses amies proches.
« Tout est question de point de vue, certains me disent lâche. C’est dur de juger lorsqu’on ne vit pas soit-même la situation. »
Il n’y avait, encore une fois, aucune hostilité dans son message, simplement un ressenti. Elle savait ce que les autres pouvaient en penser.
« Qui sait, peut-être que tu aurais pu avoir une poussée de courage un jour. »
Yami sourit derrière, comme pour l’encourager. Dans tous les cas, si elle avait besoin de ce fameux courage dont elle pensait la japonaise faisait preuve, cette dernière pourrait lui en partager. Elle pouvait compter sur elle pour quoique ce soit à partir de maintenant.
Elle rit lorsqu’elle vit que Sojin tapait dans le mille en même temps qu’à côté. Lorsque Yami parlait d’intérêts différents, elle voulait mentionner leur façon de pensée. Ses parents restaient encore très traditionnels dans leurs manière de faire et d’élever leurs enfants. Elle était l’aînée et devait reprendre le restaurant or, elle avait toujours voulu autre chose pour elle.
« Oui, je sais cuisiner mais je n’aime pas vraiment ça. Surtout les nouilles, j’ai du mal à en manger car c’était la spécialité du restaurant. »
Elle en avait eu le droit à presque tous ses repas, lorsqu’elle passait après ses cours, finissant les restes pour ne rien gâcher. Elle se permettait encore des nouilles instantanées de temps en temps car elle ne pouvait se permettre d’acheter autre chose, mais elle préférait de loin d’un simple bol de riz. Elle ne put s’empêcher de sourire face au dernier message de Sojin. Décidément cette fille était vraiment adorable. Bien que Yami détestait se reposer sur les autres, elle ne pouvait dire non à une telle offre.
« Avec plaisir ! »
Elle ne s’était jamais tournée vers une alimentation végane mais vu qu’elle ne mangeait déjà plus beaucoup par faute de temps et de moyens, elle ne pouvait que remercier sa colocataire pour cette générosité.
« Je n’ai pas grand-chose à proposer en échange, mais je pourrais au moins faire la vaisselle. »
Elle n’allait quand même pas laisser son amie tout faire non plus. Curieuse, elle rajouta.
« Tu cuisines depuis longtemps ? C’est une passion ? »
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Re: Titre muet ((sojin)) | Lun 16 Nov - 15:38 Citer EditerSupprimer
Mon regard s'attarde sur le visage de ma nouvelle colocataire lorsqu'elle se remet à taper sur son téléphone.J'ai souvent l'occasion d'observer les gens de cette façon lorsqu'ils communiquent avec moi. Occupés à s'exprimer par écrit alors que leur interlocuteur se trouvent devant eux, ils ne semblent généralement pas porter attention à mon regard parfois indiscret. Pourtant, avec les courriels et les messages textes, la communication se fait beaucoup plus par écrit que jamais ce qui n'empêche pas le commun des mortels de trouver artificiel ce type d'interaction lorsqu'on se trouve face à face.
Je dois avouer que Yami est sans doute l'une des personnes les plus agréables à observer que j'ai eu la chance de rencontrer. J'ai toujours apprécié la beauté féminine ce qui explique la raison pour laquelle je prend également très soin de mon apparence. Enfin, mon regard dévie rapidement de son visage à son téléphone, feignant la surprise alors que je lis son message qui semble exprimer exactement mes pensées. J'acquiesce vivement la tête, ne pouvant qu'abonder dans le même sens. Les gens se méprennent souvent à mon sujet et se forment une opinion, voir même un jugement, qui ne pourrait être plus loin de la vérité.
Je comprend ce que tu veux dire. Les gens croient tout comprendre alors qu'ils sont généralement à côté de la plaque...
Pour ma part, je ne peux juger de sa situation familiale. La mienne, particulièrement en ce qui concerne mes parents, est également difficile à saisir. Même moi j'ai du mal à comprendre ce qui les a poussé à faire deux enfants pour ensuite les confier à leurs parents, préférant se concentrer sur leurs carrières.
Je souris lorsqu'elle mentionne le courage, sachant que celui-ci se cache certainement quelque part au fond de moi. Évidemment, Hak et mes grands-parents sont aussi responsables de mon manque flagrant d'autonomie et pourtant, je sais qu'il n'en tient qu'à moi pour changer et être enfin capable de voler de mes propres ailes. Yami répond ensuite à ma question concernant ses talents en cuisine mais particulièrement ses goûts culinaires. Je fais une moue un peu forcée avant de lui répondre:
Quel dommage. Je pourrai manger des nouilles à chaque repas pour le restant de mes jours. Tant qu'elles soient véganes...! Il faudra me faire goûter cette spécialité quand tu en auras envie, c'est obligé !
Bien que je la comprenne de ne pas avoir envie de manger ce qui a probablement constitué son alimentation depuis toute jeune, je suis curieuse de goûter un plat japonais qui ferait certainement en sorte de me rapprocher davantage de Yami. Je lui tends la main pour qu'elle serre la mienne lorsqu'elle mentionne pouvoir faire la vaisselle et prononce à voix haute cette fois:
Deal.
Ça me suffit amplement comme échange sachant que j'aime cuisiner mais que je déteste nettoyer par la suite. J'acquiesce ensuite à sa question avant de lui écrire une réponse un peu plus détaillée:
Oui j'ai appris très jeune avec ma grand-mère. Puis en changeant mon alimentation j'ai pris le contrôle de la cuisine. Mes grands-parents se font vieux alors ils ont acceptés les plats que je leur préparai et mon frère était occupé avec ses études et son travail alors lorsqu'il était présent il ne se plaignait pas d'avoir un repas sur la table même s'il n'y avait pas de viande.
Je souris en reprensant à cette époque pourtant pas si lointaine et les commentaires désobligeants de Hak Nyeon sur l'absence de viande qui ne l'empêchait tout de même pas de terminer ses repas avec apétit. C'était avant qu'il ne quitte la maison, avant sa relation qui fait de lui une personne si différente maintenant.
Je dois avouer que Yami est sans doute l'une des personnes les plus agréables à observer que j'ai eu la chance de rencontrer. J'ai toujours apprécié la beauté féminine ce qui explique la raison pour laquelle je prend également très soin de mon apparence. Enfin, mon regard dévie rapidement de son visage à son téléphone, feignant la surprise alors que je lis son message qui semble exprimer exactement mes pensées. J'acquiesce vivement la tête, ne pouvant qu'abonder dans le même sens. Les gens se méprennent souvent à mon sujet et se forment une opinion, voir même un jugement, qui ne pourrait être plus loin de la vérité.
Je comprend ce que tu veux dire. Les gens croient tout comprendre alors qu'ils sont généralement à côté de la plaque...
Pour ma part, je ne peux juger de sa situation familiale. La mienne, particulièrement en ce qui concerne mes parents, est également difficile à saisir. Même moi j'ai du mal à comprendre ce qui les a poussé à faire deux enfants pour ensuite les confier à leurs parents, préférant se concentrer sur leurs carrières.
Je souris lorsqu'elle mentionne le courage, sachant que celui-ci se cache certainement quelque part au fond de moi. Évidemment, Hak et mes grands-parents sont aussi responsables de mon manque flagrant d'autonomie et pourtant, je sais qu'il n'en tient qu'à moi pour changer et être enfin capable de voler de mes propres ailes. Yami répond ensuite à ma question concernant ses talents en cuisine mais particulièrement ses goûts culinaires. Je fais une moue un peu forcée avant de lui répondre:
Quel dommage. Je pourrai manger des nouilles à chaque repas pour le restant de mes jours. Tant qu'elles soient véganes...! Il faudra me faire goûter cette spécialité quand tu en auras envie, c'est obligé !
Bien que je la comprenne de ne pas avoir envie de manger ce qui a probablement constitué son alimentation depuis toute jeune, je suis curieuse de goûter un plat japonais qui ferait certainement en sorte de me rapprocher davantage de Yami. Je lui tends la main pour qu'elle serre la mienne lorsqu'elle mentionne pouvoir faire la vaisselle et prononce à voix haute cette fois:
Deal.
Ça me suffit amplement comme échange sachant que j'aime cuisiner mais que je déteste nettoyer par la suite. J'acquiesce ensuite à sa question avant de lui écrire une réponse un peu plus détaillée:
Oui j'ai appris très jeune avec ma grand-mère. Puis en changeant mon alimentation j'ai pris le contrôle de la cuisine. Mes grands-parents se font vieux alors ils ont acceptés les plats que je leur préparai et mon frère était occupé avec ses études et son travail alors lorsqu'il était présent il ne se plaignait pas d'avoir un repas sur la table même s'il n'y avait pas de viande.
Je souris en reprensant à cette époque pourtant pas si lointaine et les commentaires désobligeants de Hak Nyeon sur l'absence de viande qui ne l'empêchait tout de même pas de terminer ses repas avec apétit. C'était avant qu'il ne quitte la maison, avant sa relation qui fait de lui une personne si différente maintenant.
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Re: Titre muet ((sojin)) | Jeu 19 Nov - 0:42 Citer EditerSupprimer
Complètement inconsciemment, Yami avait comme repris, le temps d’une phrase, son rôle de grande sœur. Si elle avait beaucoup apprécié le calme lorsqu’elle avait quitté le cocon familial, elle mentirait si elle disait que ses frères et sœur ne lui manquaient pas du tout. Mais peut-être serait-elle de nouveau agacée après les avoir vu plus de cinq minutes. C’était beaucoup de travail et elle espérait qu’ils avaient tous bien grandi et pris en maturité pour la prochaine fois qu’elle les croiserait. Mais pour l’instant toute son attention était sur sa nouvelle colocataire et amie. Elle tentait de la rassurer sur son courage, le tout accompagné d’un grand sourire. La conversation continuant, cette dernière posa des questions sur le passé de la japonaise, demandant si elle aimait cuisiner. Elle avait en effet beaucoup aidé au restaurant de ses parents plus jeune, mais avait fait comme un blocage depuis qu’elle s’était ouverte à un autre monde. A tel point que manger des nouilles lui laissait un goût amer dans la bouche. Elle n’en faisait que lorsqu’elle n’avait vraiment plus de sous à la fin du mois, et finissait que rarement son bol.
Néanmoins, Yami fut amusée devant la réaction de sa colocataire avant de grimacer légèrement alors qu’elle se disait qu’elle devait cuisiner de nouveau des nouilles. Ce qui était assez hypocrite en soit car elle avait décroché un travail dans un restaurant japonais de nouilles non loin de l’université et qui faisait aussi cette même spécialité. Heureusement, elle n’y était que serveuse.
« D’accord, promis. Je te cuisinerai ça un jour. »
Et ce n’était pas une promesse en l’air. Yami tenait toujours parole. Puis, ce n’était pas parce qu’elle en cuisinait pour sa nouvelle amie qu’elle devait elle-même en manger. Les deux jeunes femmes continuèrent leur conversation sur la nourriture quand Sojin vint serrer la main de la serveuse, pour sceller la promesse. Yami eut comme un sursaut, pas de peur, mais d’excitation et de grande joie lorsqu’elle entendit le premier mot venir de la bouche de sa colocataire. « Sojin ! Tu parles ! » S’exclama-t-elle d’abord tout haut alors que son téléphone montrait déjà ses prochaines questions. Non seulement la jeune femme était complètement captivée par l’histoire de son amie mais elle était presque comme admirative devant le son qu’elle venait d’entendre. Il suffit, cependant, de quelques minutes avant qu’elle ne se trouve stupide. Elle était sourde, elle n’avait jamais parlé d’être muette. Face à cette vérité, les joues de la japonaise prirent une teinte rougeâtre.
Elle ne voulait pas insister sur cet épisode, ne voulant pas retenir l’attention sur le fait que sa colocataire parlait alors qu’il n’y avait pas lieu de s’en exciter.
« Je vois, tu as du prendre le rôle de maman au final. »
Bien que dans des situations différentes, Yami avait l’impression qu’elles avaient ce point en commun. Ses parents étaient très occupés par le restaurant et c’était elle qui, au final se levait plus tôt pour préparer les petits déjeuners de tout le monde, pour vérifier que les sacs de cours étaient correctement fait et pour s’assurer que tout le monde prenait son bain avant d’aller se coucher.
« J’ai hâte de pouvoir goûter à tout ce que tu feras. J’espère que je serais disponible surtout ! »
Car entre son travail au restaurant et ses études, il lui serait difficile d’être toujours disponible.
« Mais j’essayerai de faire de mon mieux pour avoir du temps pour toi ! »
Et malgré ses mots, elle fixa son écran. Elle s’éloigna de sa nouvelle amie, le temps de regarder une vidéo avant de la mettre en pause et de faire face à Sojin. De ses bras et mains, elle commença à répéter ce qu’elle voyait sur la vidéo. Tu as une jolie voix. Dit-elle en langage des signes.
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Re: Titre muet ((sojin)) | Ven 20 Nov - 14:46 Citer EditerSupprimer
Je remarque la grimace de Yami lorsque je mentionne mon désir de goûter à la spécialité familliale mais je me contente d'afficher un sourire amusé. Je comprends sa volonté de vouloir se détacher de ces liens mais malgré ses nombreuses différences avec sa famille, je considère que l'attache demeure tout de même importante. Et puis, je n'ai pas l'intention de lui demander à plusieurs reprises mais simplement une fois, j'aimerai assouvir ma curiosité.
Le sursaut de la japonaise me fais reculer d'un pas alors que je lui avais préalablement tendu la main pour sceller notre promesse. Je la vois d'ailleurs ouvrir la bouche pour parler et je reconnais aussitôt les mots prononcés; mon prénom et le verbe parler. Si je suis habituée à la surprise des gens lorsque j'utilise ma voix, c'est bien la première fois que je suis témoin d'une réaction aussi vive pour exprimant de la joie. Je souris à nouveau en plaçant ma main devant ma bouche pour éviter de lui montrer que je me retiens pour ne pas rire. À voir le rouge sur ses joues, je comprends qu'elle réalise l'absurdité de la situation. Évidemment que je peux parler mais comme je n'entends pas ce qui sort de ma bouche, j'évite à tout prix d'utiliser ma voix de peur de ne pas pouvoir contrôler ce qui en sort. D'ailleurs, avec ma famille, il m'arrivait souvent de parler mais Hak Nyeon n'hésitait pas à me rapeller que ma voix était beaucoup trop haute - un phénomène récurrente chez les personnes atteintes de surdité depuis leur naissance - et qu'on risquait de se moquer de moi. C'est sans compter les nombreux mots que j'oubliais de prononcer et qui faisaient en sorte que mes phrases étaient souvent déconstruites et incompréhensibles.
Je reconcentre finalement mon attention sur les messages de Yami qui me font réffléchir un instant. Le rôle de maman? Ce n'est pas exactement de cette façon que je me percevais dans la famille, bien au contraire. J'étais souvent trop couvée et j'ai eu l'impression d'être encore une enfant jusqu'à tout récemment. Mais si la japonaise faisait référence aux tâches ménagères, comme la cuisine, alors oui, j'ai certainement pris le rôle de maman. J'acquiesce donc à la constatation, ravie qu'elle se montre emballée à l'idée de goûter ce que je cuisinerai.
Je pourrai te préparer des repas pour apportés. C'est important de nourrir l'esprit et de mettre un peu de graisse sur ses os.
J'accompagne mon message en plaçant ma main sur l'avant-bras de Yami que je serre dans ma main droite pour mettre l'emphase sur la minceur de ce dernier. Il s'agit d'une taquinerie, bien sûr, mais je ne voudrais pas que ma colocataire, déjà très mince, disparaisse complètement par manque de temps.
Mon regard se pose ensuite sur son appareil alors qu'elle regarde quelque chose sur l'écran qui semble prendre toute son attention. Un message de sa famille peut-être? Après quelques secondes, je la vois bouger les mains et reconnais aussitôt le langage que j'utilise depuis toujours. Mes yeux brillent face à l'effort de Yami qui a su maîtriser rapidement ces quelques mots qu'on ne m'a jamais transmis auparavant. Je sens mes joues brûlées alors qu'elles ont certainement pris un peu de couleur.
Tu apprends rapidement, bientôt on pourra tout communiquer par signes.
Ce qui a ses avantages pour avoir des conversations privées en public, entre autres. J'ajoute cependant:
On m'a souvent répété que ma voix est désagréable mais je veux bien te croire.
Je lui fais un clin d'oeil, même si je crains qu'elle ne se soit tout simplement montré polie.
Le sursaut de la japonaise me fais reculer d'un pas alors que je lui avais préalablement tendu la main pour sceller notre promesse. Je la vois d'ailleurs ouvrir la bouche pour parler et je reconnais aussitôt les mots prononcés; mon prénom et le verbe parler. Si je suis habituée à la surprise des gens lorsque j'utilise ma voix, c'est bien la première fois que je suis témoin d'une réaction aussi vive pour exprimant de la joie. Je souris à nouveau en plaçant ma main devant ma bouche pour éviter de lui montrer que je me retiens pour ne pas rire. À voir le rouge sur ses joues, je comprends qu'elle réalise l'absurdité de la situation. Évidemment que je peux parler mais comme je n'entends pas ce qui sort de ma bouche, j'évite à tout prix d'utiliser ma voix de peur de ne pas pouvoir contrôler ce qui en sort. D'ailleurs, avec ma famille, il m'arrivait souvent de parler mais Hak Nyeon n'hésitait pas à me rapeller que ma voix était beaucoup trop haute - un phénomène récurrente chez les personnes atteintes de surdité depuis leur naissance - et qu'on risquait de se moquer de moi. C'est sans compter les nombreux mots que j'oubliais de prononcer et qui faisaient en sorte que mes phrases étaient souvent déconstruites et incompréhensibles.
Je reconcentre finalement mon attention sur les messages de Yami qui me font réffléchir un instant. Le rôle de maman? Ce n'est pas exactement de cette façon que je me percevais dans la famille, bien au contraire. J'étais souvent trop couvée et j'ai eu l'impression d'être encore une enfant jusqu'à tout récemment. Mais si la japonaise faisait référence aux tâches ménagères, comme la cuisine, alors oui, j'ai certainement pris le rôle de maman. J'acquiesce donc à la constatation, ravie qu'elle se montre emballée à l'idée de goûter ce que je cuisinerai.
Je pourrai te préparer des repas pour apportés. C'est important de nourrir l'esprit et de mettre un peu de graisse sur ses os.
J'accompagne mon message en plaçant ma main sur l'avant-bras de Yami que je serre dans ma main droite pour mettre l'emphase sur la minceur de ce dernier. Il s'agit d'une taquinerie, bien sûr, mais je ne voudrais pas que ma colocataire, déjà très mince, disparaisse complètement par manque de temps.
Mon regard se pose ensuite sur son appareil alors qu'elle regarde quelque chose sur l'écran qui semble prendre toute son attention. Un message de sa famille peut-être? Après quelques secondes, je la vois bouger les mains et reconnais aussitôt le langage que j'utilise depuis toujours. Mes yeux brillent face à l'effort de Yami qui a su maîtriser rapidement ces quelques mots qu'on ne m'a jamais transmis auparavant. Je sens mes joues brûlées alors qu'elles ont certainement pris un peu de couleur.
Tu apprends rapidement, bientôt on pourra tout communiquer par signes.
Ce qui a ses avantages pour avoir des conversations privées en public, entre autres. J'ajoute cependant:
On m'a souvent répété que ma voix est désagréable mais je veux bien te croire.
Je lui fais un clin d'oeil, même si je crains qu'elle ne se soit tout simplement montré polie.
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Re: Titre muet ((sojin)) | Lun 23 Nov - 18:33 Citer EditerSupprimer
C’était une après-midi qui avait déjà été mouvementée pour la Japonaise. Cependant elle ne pouvait dire qu’elle avait hâte de se reposer alors qu’il lui restait des formulaires importants à rendre à l’université pour finaliser son inscription et confirmer qu’elle était bien présente sur le campus ainsi qu’au dortoir. De plus, elle devait passer par son nouveau lieu de travail pour qu’on lui explique ce qu’ils attendaient d’elle et comment les services se passeraient en général. C’était une nouvelle routine à laquelle Yami allait devoir s’habituer mais ce n’était pas la première fois qu’elle changeait ainsi de vie. Elle commençait à pouvoir gérer ces changements brusque dans sa vie.
Elle avait été bien gênée d’avoir dévoilé une telle réaction face aux mots de sa colocataire. Idiote comme elle pouvait l’être car elle ne pensait pas forcément à tout tout de suite, elle avait tout exagéré. Heureusement c’était vite oublié alors que les deux jeunes femmes continuaient de discuter de nourriture et de leur famille. Malgré le léger malaise, la serveuse promit qu’elle cuisinerait pour Sojin, tout comme celle-ci confirma qu’elle lui préparerait des repas. Il était vrai que Yami n’était pas grosse. Elle restait relativement mince grâce à sa morphologie mais il lui arrivait parfois de se laisser perdre plus de poids que conseillé, jusqu’à devenir maigre. Elle ne cherchait pas à le faire volontairement, simplement que par manque de temps elle ne se nourrissait pas correctement. En plus de certains fins de mois où elle mangeait moins que d’habitude pour économiser. L’avantage de travailler dans un restaurant était qu’on lui autorisait parfois à garder les restes. Heureusement, ces cas étaient plus rares.
« J’essayerai de faire attention »
Elle rigolait en montrant son écran mais était quand même sérieuse dans ses mots. Elle ne prenait aucun plaisir à se voir perdre du poids et ne supportait pas d’avoir une silhouette sans aucune forme.
Yami avait tenté de faire une surprise, elle s’éloigna un peu et tenta d’utiliser le langage des signes pour dire que Sojin avait une jolie voix. Elle fut heureuse de découvrir que le message était bien passé quand elle lut la réponse sur le téléphone de sa colocataire. Et rigola devant le deuxième message. Elle ne perdit pas de temps et répondit aussitôt.
« Tout est subjectif de toute façon. Moi je la trouve jolie, tant pis pour les autres. »
Ce n’était pas la plus agréable à entendre mais Yami ne mentait pas pour autant, ni ne donnait de faux compliments. Peut-être avait-elle des goûts particuliers, auquel cas tant pis pour elle. Finalement, une alarme sonna sur son téléphone, la faisant sursauter alors qu’elle découvrit que le temps passait très rapidement. Soudainement pressée, elle remit ses cheveux en place et une veste.
« Je dois y aller, passer par mon travail et donner des papiers à l’université, on se voit plus tard ? »
Elle prit quand même le temps pour montrer ce message à la jeune femme, qu’elle ne s’inquiète pas de la voir partir aussi soudainement.
« Tu as mon numéro et j’ai le tiens de toute manière ! »
Finit-elle par préciser avant de prendre son sac et de sortir de la chambre, non sans un dernier signe en direction de Sojin pour lui dire au revoir. A peine fut-elle sortie du dortoir qu’elle envoya un dernier message à sa colocataire. "Passe une bonne soirée !"
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