Mingwei pouvait fièrement affirmer qu’il lançait ses plus beaux monologues après un certain gramme d’alcool dans les veines. Ainsi, il pouvait inspirer les autres (il l’espérait), leur donner du courage et les guider tel le messie qu’il n’était absolument pas. Ou il pouvait aussi parler pendant des heures sur un sujet qui le passionnait aussi stupide que cela pouvait être. Une fois lancé, cependant, il était difficile de l’arrêter.
L’histoire des tortues l’avait captivé autant qu’attristé et il était prêt à retrouver les vilains qui pensaient se faire de l’argent sur le dos de pauvres créatures et leur dire ce qu’il en pensait, avec ses poings. Il venait déjà de briser sa promesse de ne plus se battre après tout, c’était déjà trop tard pour continuer de prétendre être une personne modèle. Puis l’alcool commençait à dévoiler ses premiers effets. Mingwei ne pouvait s’empêcher de parler avec sa propre opinion et sans connaître la vraie situation derrière les pensées de la demoiselle. Il monologuait, il se pensait rassurant, il se pensait inspirant. Alors que ce n’étaient que des mots prononcés par automatisme. Ces derniers n’en restaient cependant pas moins sincères. Néanmoins, ses paupières lourdes, qui commençaient à moitié de se fermer étaient la preuve des premiers signes d’une ivresse avancée. Il se contenta alors du merci de la sino-coréenne, qu’il pensait sincère et tenta de rediriger la conversation vers des sujets plus joyeux et moins pesants. Il proposa un autre jeu, ce n’était que le début de la soirée et ils devaient s’amuser. Après un discours qu’il pensait toujours très inspirant, ils se devaient de décompresser (boire plus) et s’amuser.

Il manqua de peu de tomber de sa chaise, une deuxième preuve qu’il devait peut-être se calmer sur la boisson. « Ris autant que tu veux, jolie enfant. » Il lança un clin d’œil alors qu’il se positionna plus confortablement sur la chaise. « En attendant, je ne suis pas tombé. » Il fit aussitôt de grands yeux, prétendant être choqué face aux paroles de la demoiselle. Il se leva d’un bond, tapant sur la table avec la paume de ses mains et faisant tourner quelques têtes au passage. « Et si c’était vrai ? Est-ce que je vais mourir ? Je peux pas mourir ? Tian Tian va pleurer ! » La panique sur son visage était tellement fausse que ça pouvait devenir rapidement gênant, mais amusant. Il se rassit tout aussi soudainement et laissa sa tête tomber en arrière, fatigué. Il prit une grand inspiration alors qu’il imitait des pleurs. Il se redressa et plongea son regard dans celui de Dana. « Ou c’est toi qui a un problème ! » S’exclama-t-il en la pointant du doigt. « Je t’ai déjà dit tout ça et tu ne t’en souviens pas ! » Il parlait bien évidemment de l’année et du président. Il ne put garder son masque bien longtemps alors qu’il explosa de rire. Ce dernier fut stoppé brusquement alors qu’un cracker tomba directement dans sa bouche. Elle s’arrêta net et observa la demoiselle, d’un regard accusateur. Après cette attaque dont il aurait du se douter arriverait, Dana proposa un jeu. Face auquel le sino-coréen pouffa de rire. C’était presque le même qu’avant, à quelques règles différentes près. Il fit cependant non de la tête lorsque le paquet de snack fut tourné vers lui. Il n’avait pas faim et n’avait pas besoin de manger alors qu’il se pensait assez fort pour tenir l’alcool. Il venait de prouver le contraire, mais soit.

Dana posa la première affirmation et Mingwei grimaça se sentant piégé. Il remplit son gobelet avant de le boire d’une traite. Cette Dana allait devoir bien s’occuper de lui après leurs jeux, surtout si elle était la cause de son ivresse. Il espérait qu’il serait encore capable de donner son adresse à la fin. Comme cette fois-là où il était arrivé chez les parents de Qin Tian car c’était la seule adresse dont il se souvenait encore dans l’état dans lequel il était. Seuls les parents l’avaient accueilli car sa moitié était absente, il s’était donc excusé et avait fait demi-tour. « Donc à moi. » Il posa son verre, réfléchissant à un moyen de la piéger à son tour. Puis il se pencha en avant, posa les coudes sur la table et son menton au dos de ses mains liées. Il en avait une, une très facile. « J’ai déjà eu des tortues comme animaux de compagnie. » Il lança un sourire narquois, se pensant déjà vainqueur alors qu’il tira sur le paquet de nourriture, mettant ce dernier hors de portée de la demoiselle. « Dis, Dana, ça te manque pas la Chine? » Il n’avait pas réellement réfléchi lorsque la question avait été posée. Et il mettrait cela sur le dos de l’alcool qui le faisait parler (plus que d’habitude).

outfits. + Ce n’était peut-être pas judicieux de relancer un jeu, surtout un jeu qui les amènerait à boire encore plus. Si Dana n’avait que les joues rouges et la langue qui se déliait un peu, Ming Wei semblait bien plus atteint qu’elle, qui l’eut cru ! Mais avec le taux d’alcool qui augmentait dans son sang, la jeune femme avait ses barrières et ses inhibitions qui se baissaient. Elle avait envie de rire, envie de jouer, envie de challenge bref, envie de vivre. Alors aussi dangereux cela puisse-t-il être, elle relançait un jeu, prenait le risque d’en dire trop, de trop en révéler. Mais vu l’état du sino-coréen, s’en souviendrait-il le lendemain matin ? Elle n’en était même pas sûre. Alors elle se permit de ne pas retenir ses rires, ni sa curiosité. Le sourcil légèrement relevé, elle inclina légèrement la tête. « Qui sera triste ? » Ce devait être une private joke, ou un commentaire qu’il se faisait à lui-même, malgré tout, l’alcool faisait que la jeune femme taisait moins sa curiosité et posait des questions qu’elle n’aurait sans doute pas posées sobre. Elle lui lança un autre cracker, faisant la moue, elle lui fît comprendre qu’il n’était pas drôle, ce n’était pas elle qui avait un problème.

À croire que sa première question était une petite vengeance. Et elle n’était pas peu fière de le voir boire ce verre, un sourire en coin aux lèvres. Elle avait gagné ce tour, certes en tapant bas, mais elle avait gagné quand même. Son succès et sa victoire furent de courte durée. « Ah ! » Son air offusqué en disait long sur la trahison qu’elle ressentait. « C’est de l’anti jeu ! » Comme si elle n’avait pas fait la même chose quelques secondes auparavant. Elle descendit donc son verre d’une traite, offusquée mais acceptant son sort malgré tout. Après avoir fini son verre, elle prît un biscuit qu'elle se dépêcha de manger, fixant Ming Wei, comme si elle le mettait au défi de lui dire quoique ce soit parce qu’elle grignotait. Elle se stoppa dans son mouvement de mastication, surprise par sa question. Dana ne mît pas très longtemps à penser à sa réponse et fît un petit « non » de la tête. « Tu sais, je n'ai jamais vraiment habité en Chine moi. » Elle haussa légèrement les épaules, ce qui était un mouvement qu’elle tâchait de ne pas faire trop souvent. « On y allait de temps en temps, quelques jours ou quelques semaines pour passer du temps avec la famille de mon père ou participer à des évènements conseillés à mon père. » Elle sourit légèrement. « Ma famille n’est pas aussi importante que la tienne tu sais. Mon père est juste un bon avocat, un outil utile. » Elle joua avec son verre vide. « Tu as déjà entendu parler de cette plante parasite, elle ne pousse qu’en se nourrissant des fourmis sur lesquelles elle s’accroche ? » Elle ne dit rien de plus, c’était juste l’impression que sa famille lui faisait. Ils n’étaient pas dans la sphère des grands, mais ils la touchaient, y entraient parfois et en ressortaient avec un peu plus qu’ils n’avaient avant. « Et toi, la Chine te manque ? Ou ta famille qui reste là-bas ? » Elle le regarda en fronçant les sourcils. « Tu sais que tu ne m’as pas répondu quand je t’ai demandé ce que tu avais pu faire en tant que Choi que tu ne pouvais pas faire en tant que Meng... » Et elle était curieuse de savoir. Tout en tenant son verre, elle le pointa du doigt. « Te battre dans la rue n’est pas une réponse recevable puisque ça je l’ai déjà compris. » C’était un réel avertissement, il devait le prendre très au sérieux, au risque de... De recevoir un autre biscuit sans doute. « Si tu réponds, t’as le droit de rejouer ou de changer de jeu ou... – Elle poussa un soupir – ce que tu veux. » Ce n’était peut-être pas très raisonnable à dire, mais l’alcool montait. « Dans la limite de la légalité. » 

Mingwei sentait parfaitement l’alcool faire ses effets alors que ses sourires se faisaient plus larges, ses rires étaient plus nerveux. Il expliqua qui était ce Tian tian à la demoiselle, n’omettant aucun détails, pas même quelques informations sur ce qu’il aimait au lit, pourtant il précisait bien qu’ils n’étaient pas ensembles. Cependant, il n’était pas sûr que la demoiselle voulait passer sa nuit à l’écouter raconter les moindres moments de vie de sa moitié. Alors un cracker lancé, le jeu démarrait et Mingwei buvait déjà. Il ne pouvait dire jusqu’où ils iraient, mais le sino-coréen n’était pas certain de vouloir s’arrêter à un moment. Il s’amusait bien avec cette Dana leurs petits jeux lui permettaient d’oublier sa bavure plus tôt. Peut-être là était la raison de ses enchaînements sur l’alcool, ces nombreux verres qu’il buvait, perdant ou non. Il avait complètement merdé et avait frappé un homme alors qu’il avait fait la promesse de ne plus utiliser la violence physique.

Oubliant l’incident de nouveau, il posa à son tour une question, se plaçant au même niveau que la jeune femme. Il n’était pas la seule personne qui rentrerait à quatre pattes. Si Dana voulait le faire tomber sous l’alcool, elle tomberait avec lui. « De l’anti-jeu dit-elle ! » Cria-t-il en la fixant du doigt. Il regardait autour de lui, comme s’il avait un public devant qui il pouvait se plaindre de cette mauvaise foi. À part quelques regards méfiants, il n’eut aucune réaction. Il fut pourtant amusé par la jeune femme qui attrapa à manger alors qu’il tirait la nourriture hors de portée. Son sourire narquois ne le quittait pas alors qu’il la fixait mâcher le biscuit. Finalement, il passa sur une question, mettant déjà le jeu en pause. Il écoutait ses explications, silencieux, hochant la tête de temps en temps (voire un peu trop souvent). On dirait qu’il se moquait d’elle alors qu’il l’écoutait avec le plus de sérieux possible. Il se retint de grimacer lorsqu’elle mentionna l’importance de sa famille. En effet, il était le premier à savoir où se situait sa famille dans l’échelle sociale, il l’avait vécu depuis l’intérieur. Il restait silencieux car les règles de sa famille le demandaient, mais il était témoin du traitement que subissaient les autres face aux Meng. « Ooh, donc tu ne faisais que passer lors de ces évènements. » Il réfléchissait tout haut, alors que Mingwei n’avait encore qu’un vague souvenir d’avoir croisé la demoiselle par le passé. De plus il était fort possible que son père et sa grand-mère lui aient interdit de trop se rapprocher de la demoiselle à l’époque car sa famille n’était pas assez prestigieuse. Devant de telles pensées, il se dit de nouveau bien heureux d’avoir fui ce monde.

Il rigolait alors que la question lui était retournée. Il n’avait jamais pensé que sa famille lui manquait, il avait sa mère et sa grand-mère maternelle, c’était entièrement suffisant. « La nourriture me manque un peu » Il n’avait jamais pu profiter des sorties comme tous jeunes de son âge, toujours enfermé au manoir. « Mais là famille ? Oh non ! » Avec tout l’alcool qu’il avait dans son organisme, il était prêt à cracher sur cette famille, ces Meng qui voyaient Mingwei plus comme une honte pour oser porter un sang qui n’était pas le sang pur de la famille. « Et je pense bien que le sentiment est réciproque. » Il n’y avait rien de triste dans son histoire, au contraire il se réjouissait à dire qu’il en était sorti. « Mais comment dire. » Il colla ses paumes de mains, faisant un geste vers le bas alors qu’il baissa les yeux pour regarder Dana. « Est-ce qu’il y avait une chose que je pouvais faire chez les Meng ? Je crois que même respirer un peu trop fort était puni. » Au fur et à mesure de ses mots, on entendait la colère monter. Il revoyait toutes les fois où il s’était fait taper sur les doigts parce qu’il était sorti de quelques centimètres des lignes. « Si l’enfer existe, le manoir des Meng doit bien y ressembler. »  En tant que Choi, il pouvait respirer, il pouvait apprendre la cuisine s’il le voulait, porter des jeans et rire à gorge déployée. « Mais me battre dans la rue est aussi interdit chez les Choi. Au moins j’ai moi-même créé cette règle. » Il n’était pas un bon exemple.

Il fit mine de réfléchir, faisant tourner son verre entre ses doigts. « Je sais ! » Il avait frôlé de nouveau la catastrophe car en se redressant dans son excitation, il avait manqué de tout renverser sur la table. « On donne trois faits, deux faux un vrai et on doit trouver le vrai, on perd on boit. » Un jeu simple et qui continuait dans la lancée des présentations. « Je commence : J’ai un petit frère qui est maintenant un prince, ma mère est la meilleure pâtissière de toute la Corée du sud ou ma grand-mère est la meilleure amie de la reine d’Angleterre. » Attendant impatiemment la réponse, il resservait les verres.

outfits. + Dana était presque tombée de sa chaise en réalisant qui était ce « tian tian » que le sino-coréen ne cessait d’évoquer. Les joues brûlantes (et pas seulement à cause de l’alcool) elle avait regardé Ming Wei parler de son... Amant ? Ami ? Ex ? Elle avait du mal à saisir concrètement mais elle était mortifiée de savoir ce que cette personne aimait au lit. Ce qui la mettait aussi mal à l’aise et l’empêchait de répondre ou même d’arrêter le sino-coréen c’était de réaliser qu’il était ou avait été avec un homme et en parlait avec une telle décomplexion et une telle assurance que le cerveau de la jeune femme avait complètement court-circuité. Elle ne parvint qu’à articuler un « Tu as été avec un homme ? » qui pouvait sonner comme un reproche mais qui était juste l’expression de sa surprise.

La preuve que l’alcool commençait à être aussi trop présent dans l’organisme de la jeune femme était la façon dont elle parla de sa famille. Elle les aimait, elle les respectait, il n’en restait pas moins que Dana souffrait de la rigueur et de la rigidité qu’on lui demandait d’afficher. Les mots qu’elle utilisa face à Ming Wei étaient lourds de sens et témoignaient du mal être qu’elle pouvait ressentir à être la fille de la famille Wang. Une famille dont on se souviendrait et dont les lignées futures auraient de l’importance pour ce monde. La jeune femme n’avait pas choisi ce destin et ses épaules étaient fragiles, le porter était fatigant, elle était parfois à bout de force. Comme ce soir-là où l’alcool l’aida à exprimer une infime partie de sa pensée, mais elle le regretta aussitôt sans pouvoir reprendre ce qu’elle avait dit. Elle n’avait plus qu’à espérer que le jeune homme finisse tellement soul pour oublier une partie de la soirée. Et si ce n’était pas le cas, et bien elle dirait que jamais elle n’avait eu ce genre de propos. Et donc, de la Chine, elle ne gardait pas grand-chose. Les séjours chez ses grands-parents, les quelques visites touristiques et les traditions importantes à laquelle il fallait l’éduquer. Et puis les réceptions, les jolies robes, les lumières, ses longues heures à sourire, être aimable, à se tenir droite, tout simplement à être parfaite. En soit, rien de la Chine ne lui manquait vraiment, bien qu’elle ait appris à aimer cette partie de ses origines, les souvenirs qu’elle y avait n’étaient pas assez marquants et constructeurs pour générer une quelconque mélancolie chez elle. Elle lâcha un petit rire à la réponse de Ming Wei. « C’est vrai qu’on mange bien là-bas. » Elle ne pouvait pas le nier.

Avec une verve acérée, Ming Wei parla ensuite de sa famille, et la jeune femme reconnu certaines ressemblances avec la sienne. Était-ce un trait lié à leurs origines chinoises ou juste le milieu dans lequel ils évoluaient ? « Je vois... » Souffla-t-elle, ne sachant trop quoi répondre à tout cela. Elle réalisait que la fuite pour lui avait été salutaire, et se demandait s’il en était de même pour elle. « Je prends bonne note de me tenir loin de ce manoir et de cette famille alors. » Ce qu’elle n’aurait aucun mal à faire, ils ne les avaient jamais vraiment côtoyés. Légèrement pensive, un bref silence s’installa avant que la voix du jeune homme ne le brise. Elle le regarda s’agiter, et se pencha en avant prête à tout retenir sur la table lorsqu’il manqua de tout renverser. Elle poussa un petit soupir de soulagement en le voyant reprendre le contrôle et porta son attention sur ce qu’il disait. « Okay. » Répondit-elle simplement à sa proposition, écoutant ensuite les faits qu’il énuméra. Elle le regarda d’un air morne, pinçant légèrement la lèvre sur le côté. « Ta mère est la meilleure pâtissière de Corée ? » Elle haussa un sourcil. « Mais c’est trop facile, est-ce que ce n’est pas ce que presque tous les enfants disent de leur mère ? » Elle afficha un sourire en coin. « Et puis j’ai l’impression que c’est vraiment quelque chose que Choi Ming Wei dirait, plutôt que de se vanter de la famille qu’il veut oublier. » Lui qui semblait encenser toutes les personnes à qui il tenait. « Tu sais que si c’est vrai, c’est très subjectif et ça demande une vérification. » Parce qu’elle aussi pourrait dire que sa mère faisait le meilleur samgyetang, mais c’était aussi subjectif.  

« Bon, c’est à moi du coup. » Lâcha-t-elle lorsque son tour arriva. Elle poussa un petit soupir, réfléchissant à ce qu’elle allait proposer. L'alcool ne l’aidait pas à être créative et, pourtant, elle reprit une longue gorgée de bière tout en cogitant. Elle reposa son verre et essuya sa bouche du revers de la main, un geste peu digne dont seul Ming Wei serait témoin. « J’ai vu quelqu’un mourir aujourd’hui. Je cache souvent des animaux dans les dortoirs des Sango. Mon fiancé est un riche héritier. » Les propositions étaient-elles trop compliquées ? Elle ne saurait le dire, l’alcool dans son organisme ne l’aidait pas vraiment à réfléchir clairement. Elle se demandait si ça ne serait pas trop dur pour Ming Wei. Dana poussa un soupir et vint appuyer son menton dans sa main. Sa posture voutée et sa moue presque boudeuse lui vaudraient de lourds commentaires de la part de sa mère si elle la voyait ainsi. Mais l’alcool aidait Dana à se défaire de cette emprise invisible. « Mais t’as pas un jeu où on ne réfléchit pas ? J’ai passé la journée à faire ça. » Elle le pointa du doigt. « Et puis, plus on avance, plus je sens que tes capacités cognitives te quittent. T’as de la chance que je n’en profite pas. » Elle pourrait lui arracher des victoires facilement, mais la punition étant de boire, elle n’était pas si cruelle. Elle prit le bouchon d’une des bouteilles de soju et commença à en tordre la tige de sécurité, une fois terminée, elle le tendit au jeune homme. « Tu vois assez clair pour ça ? » Ou allait-il frapper à côté ?

Mingwei eut une hésitation le temps de quelques secondes. Il se demanda s’il n’en avait pas trop dit sur son meilleur ami à la demoiselle vu l’expression d’être lui montrait en réponse. Cette hésitation ne dura que quelques secondes alors qu’il se dit qu’à la moindre remarque désagréable, il pouvait simplement lui souhaiter une bonne nuit et partir sans explications. Il en avait assez de se défendre pour ce qu’il était et tant qu’elle n’insultait pas Qin Tian, il n’avait aucune raison de se battre. Il lui répondit d’un ‘oui’ de la tête, très enthousiaste, tout de même accompagné d’un regard qui la mettait au défis de faire la moindre remarque. Fort heureusement, le sujet continua son chemin et le sino-coréen en apprit plus sur la famille de la demoiselle. Avec les questions posées, le cuisinier partagea son passé aussi, n’hésitant pas à montrer à quel point il n’était plus du tout attaché à sa famille chinoise. Il n’hésita pas à utiliser un ton plein de haine qui le lui ressemblait pas. Pourtant, il avait toutes ses raisons de se montrer aussi hostile envers les Meng et ce, même s’il avait vécu dans le luxe à cette époque.

Parler ainsi de sa famille faisait remonter des souvenirs que l’étudiant pensait avoir oublié à jamais. Il revoyait chaque couloir du manoir, chaque pièce qui lui était interdite mais dans laquelle il s’aventurait quand même par défis, de toutes les fois où il s’était fait sévèrement puni derrière. Mais toutes ces punitions n’étaient rien face à la réalité qui prouvait qu’il n’était plus la bienvenue dans sa propre famille. Le regard perdu sur un point invisible, il finit son verre d’une traite, pensant que l’alcool laverait ces mauvais souvenirs d’une gorgée.

Rapidement il se concentra de nouveau sur le présent et proposa un autre jeu. Il lança la première manche, donnant trois affirmations. Cependant, il ne s’était pas attendu à ce qu’elle réponde avec autant de sérieux alors qu’il suffisait juste de choisir une phrase sur les trois. Mingwei aurait choisi au hasard, tant que ça restait raisonnable. Néanmoins, son sourire perdurait et il s’élargit même lorsqu’il remarqua qu’elle se trompait. La main bien devant le visage de Dana, il la nargua. « Dana, dana. » Secouant la tête, il feignit d’être extrêmement déçu. « Malheureusement non ! Si ma chère maman nous faisait de la pâtisserie, nous serions tous morts empoisonnés. » Il adorait sa mère plus que tout, mais il ne pouvait non plus lui attribuer des talents inexistants. Elle avait appris à cuisiner grâce à sa grand-mère mais à part quelques plats simples, elle ne savait rien faire. Elle avait été une Meng elle aussi, et seul le personnel cuisinait chez les Meng. « La réponse était : mon petit frère est un prince ! » Elle n’était qu’à moitié vraie car c’était un demi-frère et il était prince seulement car il était le nouveau héritier de la famille et qu’il pouvait tout se permettre en tant que jeune maître. Mingwei n’avait jamais eu le temps d’apprendre à le connaître pourtant, car parti du manoir trop tôt. « C’est drôle hein, j’ai un petit frère mais je sais même pas son nom ! » Et il pouvait facilement le connaître en lisant quelques articles blablatant de la haute société chinoise mais ça ne l’intéressait pas. Il rigolait dans l’exagération, se tapant la cuisse, sans grande joie pourtant.

Une fois l’étudiant calmé, ce fut au tour de Dana de donner ses trois affirmations. Il écouta avec beaucoup d’attention (du moins beaucoup pour quelqu’un d’alcoolisé), et haussa un sourcil à la première. « Si c’était la première tu serais peut-être pas dans cet état... » Il se leva d’un bond, faisant tomber sa chaise en arrière. « A moins que !! » Il la pointa du doigt. « Tu sois la tueuse ! » Les mains dans les cheveux à les ébouriffer, il était presque réellement paniqué à croire à ses propres histoires. Il mit quelques secondes mais il se calma avant de croiser les bras silencieusement, le regard dans celui de la demoiselle. « Tu me fais boire pour me tuer et pouvoir faire des expériences sur mon corps, avoue. » Lentement, et toujours en fixant Dana, il remit sa chaise en place et s’assit dessus. Sa tête tournait déjà un peu, il n’aurait peut-être pas dû se lever. « Mais je suis sûr c’est les animaux. Je suis sûr tu y caches tes tortues. » C’était son dernier mot alors qu’il recroisa les bras et qu’un sourire triomphant vint se loger sur ses lèvres.

Dana proposa un autre jeu, en avait-elle déjà marre ? Mingwei pouvait cependant comprendre la raison de ce changement alors il acquiesça simplement de la tête. S’il n’était pas autant sous l’influence de l’alcool, il aurait pu être heureux de la voir si bien à l’aise en sa présence, à tel point qu’elle oubliait elle aussi ces fameuses bonnes manières inculquées par sa famille. Comme elle avait pu lui dire, ils étaient différents et elle ne pouvait fuir comme il avait fait, mais tant qu’il pouvait le rendre heureuse (et pas juste par l’alcool), c’était déjà une victoire pour lui.

« Ne t’en fais pas pour moi, je vais très bien. » Répondit-il alors qu’il était déjà à se tenir la tête pour ne pas s’écrouler sur la table.
Il prit le bouchon avant d’y mettre la première pichenette, non sans se couper légèrement sur le bord de l’ongle. Il le rendit à l’étudiante afin qu’elle imitât son geste. « On a presque plus d’alcool. » Dit-il alors que son regard se posa sur les bouteilles vides. Il n’était pas raisonnable pour lui d’aller en rechercher dans son état (il devait encore retourner au dortoir après), pourtant il ne voulait pas que cette soirée se termine. « Que dis-tu qu’on finisse ce qu’il reste et je te raccompagne tel le gentleman que je suis ? » A ce niveau, c’était plus lui qui se ferait raccompagner car elle semblait mieux tenir que lui. Peut-être qu’il en était jaloux.

De façon totalement aléatoire, Mingwei eut un déclic. Il se redressa, se maintenant toujours fermement à la table. « Faut que je te montre mon bébé, comme tu m’as montré tes tortues. » Il sortit son téléphone, manqua plusieurs fois de le laisser tomber mais réussit à taper le code (alors qu’il pouvait juste mettre son pouce pour l’empreinte digitale) et chercha les dernières photos de Qin Tian qui figuraient dans son téléphone. Il montra l’écran à la demoiselle. « Regarde Dana, c’est mon Tian Tian ! » Il faisait défiler les photos. « Il est beau hein ! » On aurait dit une maman qui présentait son fils pour un possible rendez-vous galant, toute fière. Il continua de les faire défiler, quand brusquement il hurla. « AAAH ! » Dans un geste brusque il récupéra son téléphone. A force de faire défiler les photos, il était tombé sur une de lui-même quelque peu dénudé.

outfits. + Dana ne commenta pas plus le fait que le sino-coréen avait été (ou était ?) en couple avec un homme. Elle se contenta de hocher la tête et garda dans un coin de la tête tout ce que cela lui inspirait, la force qu’il avait d’assumer aussi haut et fort cette relation homosexuelle. Elle était... Troublée, chamboulée même mais plutôt que de s’étendre sur ce qu’elle ressentait, elle hocha simplement la tête, les lèvres légèrement pincées et les yeux ronds, alors qu’elle laissa la conversation couler naturellement. Cela ne lui demandait pas trop d’efforts, l’alcool aidait à changer de sujet et à délier les langues.

Prise dans le jeu, la jeune femme avait vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué, certaine d’avoir raison quant à la devinette de Ming Wei. Après tout, presque n’importe quel enfant (dont les parents cuisinaient, cela allait de soi) dirait que sa maman était la meilleure cuisinière et faisait les meilleurs plats, non ? Dans le milieu de Dana et encore plus celui des Meng, il était rare que les parents soient ceux en charge de la cuisine, mais chez les Choi ce devait être une autre histoire. Elle affichait donc un sourire très satisfait, mâchant son biscuit d’un air goguenard mais se stoppa dans son élan. « Non ? » Demanda-t-elle en le voyant, à son tour, afficher une expression similaire. Finalement, ses yeux s’agrandirent en entendant la bonne réponse, et elle répéta bêtement : « non ? » Allongeant un peu le son tant elle était surprise et au fond, c’était tellement possible. « Attend, un prince sa majesté royale ou... Un prince par mariage ? » Elle fronçait légèrement les sourcils, visiblement l’esprit plus embrumé que ce qu’elle pensait. Elle ferma les yeux en secouant légèrement la tête. « C’est beaucoup trop compliqué ces histoires de famille. » Alors elle posa sa question à son tour, c’était moins difficile que de penser à la famille en Chine de Ming Wei et à ces liens du sang avec une quelconque monarchie. Elle espérait au passage calmer un peu le jeune homme qui semblait, à sa façon, légèrement ébranlé par le sujet.

Enfin, calmer était un bien grand mot. Cela faisait un moment qu’elle était en compagnie du sino-coréen mais Dana ne s’était toujours pas habituée à sa propension à surjouer. Légèrement surprise face à sa panique, elle le regarda la bouche entrouverte, les sourcils légèrement relevés avant de finalement lâcher : « Je suis la petite sœur de Dexter. » sans sourciller, d’un air tellement sérieux qu’on pourrait presque y croire. Finalement, elle secoua la tête. « Mais je préfère quand mes victimes sont conscientes, tu ne risques rien. » Et après quelques instants à le regarder, impassible, elle lâcha un petit rire. « Non mes tortues sont chez mes parents, des domestiques s’occupent d’elles en mon absence. » Et de ses chats, et de ses lapins et de ses oiseaux... Ils lui manquaient tous soudainement néanmoins, elle préférait largement rester dans les dortoirs qu’être chez elle. Elle poussa un petit soupir. « Non, j’ai vu un patient mourir aux urgences. » Et c’était dit avec un détachement qu’elle apprenait doucement à mettre entre elle et ces gens qu’ils n’étaient pas toujours capables de sauver. Elle haussa les épaules tristement. « C’est les risques du métier, on ne peut pas sauver tout le monde. On serait dieu sinon. » Et au final, elle disait cela plus pour se réconforter qu’à l’attention réellement de Ming Wei. Elle fronça une nouvelle fois les sourcils avant de descendre le contenu de son verre d’une traite et de changer de jeu, parce que celui-là était 1) compliqué, 2) menait vers des sujets trop lourds (encore).

Ils partirent sur le jeu le plus banale et le plus simple, celui du bouchon de soju, mais comme pour le reste, ils en dévièrent rapidement. Alors qu’elle allait redonner une pichenette dans le bouchon, Dana regarda le jeune homme. « Je vais te raccompagner et ensuite rentrerai chez les Sango. Ce serait trop dangereux de te laisser vagabonder dans cet état, surtout qu’avec la tête que tu as, tu finirais par te faire arrêter. » Parce que ses bleus et ecchymoses devenaient de plus en plus visibles, l’avantage était qu’avec ce qu’il avait bu, il ne devait pas les sentir. Finalement, elle frappa dans le bouchon, et lorsqu’elle le tendit à Ming Wei, il finit par tomber sur la table alors que le sino-coréen l’ignora complètement pour lui montrer des photos sur son téléphone. Dana s’attendait à voir des photos de chat ou d’un autre animal pas à voir un jeune homme qu’elle croisait de temps en temps dans les couloirs de sa fraternité. « Mais je le connais. » Dit-elle en se concentrant d’avantage sur les photos. « Il est dans ma fraternité. » Elle releva les yeux vers l’étudiant. « Il est plutôt perché comme mec non ? » C’était dit sans jugement, elle ne le connaissait pas vraiment, mais de ce qu’elle avait entendu dire à son sujet, il était plutôt étrange, non pas que ça la dérangeait. Finalement, son expression se transforma complètement, dans une légère grimace de dégoût en voyant la dernière photo montrée par Ming Wei. « Mais c’est quoi votre problème à vous prendre à poils et envoyer des dick pic à tout va ?! » Et toute élégance semblait l’avoir quitté alors qu’elle repensait au nombre fou de photos du genre qu’elle avait déjà pu recevoir sur les réseaux sociaux, la poussant à supprimer ses comptes. « C’est ce que tu envoies à ton tiantian pour le séduire ? » Et avec un regard plein de jugement et peut-être de curiosité mal placée (mais l’alcool ne l’aidait plus à faire attention) elle se pencha vers lui. « Et ça marche ? Il aime ça ? » Elle était très dubitative et peut-être un peu écœurée, comment ce genre de choses pouvaient marcher ? Où était la romance et le charme ? Secouant finalement la tête, elle renonça à comprendre. « Vraiment les mecs, je ne vous saisis pas. »  

Elle finit par prendre la dernière bouteille de soju sur la table, bien entamée, et elle la vida en tâchant d’être équitable dans leurs deux verres respectifs. Finalement elle leva son verre, portant un dernier toast. « Au superhéros Choi Ming Wei. » Dit-elle avant de lâcher un rire presque enfantin et de descendre le contenu (bien maigre) de son verre. Elle le reposa sur la table et commença à débarrasser, certains réflexes avaient la vie dure, même alcoolisée. « Tu vis où au fait ? » Pour qu’elle puisse commencer à penser à l’itinéraire. « Est-ce qu’il faut que je te mette dans un taxi, que je prenne le numéro de la plaque et que j’appelle la police si je n’ai pas de nouvelle de toi pour me dire que tu es bien arrivé ? » Et si son ton était moqueur et bien... C’était que Ming Wei ivre, c’était quelque chose à voir.

Mingwei appréciait beaucoup leurs jeux stupides. Stupides mais amusants, surtout lorsqu’il gagnait. Dana avait eu faux lorsqu’elle dut deviner l’affirmation chez Mingwei. Une sourire narquois apparut sur son visage alors qu’il jubilait de la voir si surprise. Rapidement, il expliqua qu’il parlait de royauté simplement car son frère était gâté dans la famille en tant que seul héritier. Rien ne lui était refusé.
C’était au tour de la jeune femme de donner trois phrases et le sino-coréen se leva d’un bond, l’accusant d’être la tueuse dans l’histoire. Il dévoilait son plan, disant qu’elle tentait de le rendre ivre afin de mieux l’éliminer. Pendant une seconde, il eut un doute. Les apparences étaient trompeuses et il était le premier à le savoir alors que, petit comme il l’était avec ces airs de rêveur débile, il restait maître dans cinq arts martiaux. Toujours dans l’exagération, il plaça ses mains sur ses joues et ouvrit la bouche en grand, se prenant pour le personnage d’un tableau célèbre d’un certain peintre Norvégien. Cependant, il se calma rapidement alors qu’elle expliqua qu’il avait eu tord lui aussi. « Oui. » Fut la seule réponse qu’il donna alors que son regard se perdit sur un point invisible. Il n’était pas perdu dans ses pensées, il ne pensait à rien.

Heureusement, le jeu changea rapidement. Ils avaient besoin tous les deux de parler d’autre chose, de ne plus avoir besoin de réfléchir. Simplement se perdre dans la boisson et la présence confortable de l’autre. Mingwei assura la jeune femme sur son état, bien que la simple vue de son expression, avec ses paupières déjà lourdes, en disait long sur son mensonge. Il se proposait de raccompagner la jeune femme, seulement elle changea sa tournure précisant qu’elle le raccompagnerait plutôt. L’étudiant n’était pas contre l’idée et son sourire béat était la preuve qu’il n’allait pas la contrarier sur ce sujet. Au moins il avait été assez poli pour avoir proposé même s’il savait qu’il n’en aurait pas été capable. « Je suis trop mignon pour me faire arrêter. Monsieur le policier tomberait amoureux de moi. » Il ricana, toujours de ce même rire d’enfant, prouvant toujours plus son état avancé d’ivresse. Il avait oublié ce qu’il s’était passé plus tôt, la situation qui l’avait fait rencontrer Dana, et ces bleus au visage. Tout ça était dans un coin de son esprit qui ne lui reviendrait que le lendemain, lorsqu’il serait sobre. Il savait pourtant qu’il ne devait pas voir Qin Tian, ni chez sa mère. Il ne pouvait dire pourquoi mais une voix dans sa tête lui disait de retourner seulement chez les Cheonglyong.

Soudainement, Mingwei eut l’envie de partager sa vie. Il se pencha en avant et présenta des photos de son meilleur ami à la jeune femme. Il ouvrit grand les yeux lorsqu’elle dit le connaître. « Mais noooon. Tu connais Tian tian ? » Il l’avait presque crié tellement l’excitation était grande. « Oh ! Tu es Sango aussi ! »
Puis son expression se referma. « C’est toi qui est perchée ! » S’exclama-t-il rapidement. Le sino-coréen se mit aussitôt sur la défensive, ayant l’habitude de voir son meilleur ami se faire dévisager à cause de sa façon de penser et de voir le monde différemment. « Qin Tian est l’homme le plus mignon du monde. Il est pure et doux. Il est drôle et ressent des choses ! Il est par-fait. » Insistant bien sur ce dernier mot, Mingwei se fichait bien de savoir qu’il n’était pas objectif. Alors qu’il parlait rapidement, sans prendre le temps de respirer, il continuait de faire défiler les photos jusqu’à tomber sur des photos de nu de lui. Paniqué, il récupéra son téléphone alors que je rouge lui montait aux joues. « Ce n’est pas une vulgaire photo de bite ! » S’offusqua-t-il. Il y passait parfois des heures pour trouver le bon angle, les bonnes lumières. Il voulait ses photos jolies, des nus presque artistiques et non de vulgaires dick pic. « Je n’ai pas besoin de séduire Qin Tian, ça fait déjà des années qu’on est liés ! » Un sourire en coin s’afficha, fier d’être l’âme-sœur du chinois. A tel point qu’il défiait quiconque osait dire qu’il avait une relation plus fusionnelle que celle des deux garçons. Il se rassit, plus calme. « Je n’envoie pas ces photos à tout le monde, elles restent sur mon téléphone. Même Qin Tian n’en reçoit plus. » Il lui sembla bon de rajouter. « Et on est pas ensemble. Mais on l’a été. Il n’a pas besoin de voir les photos, ils a ses souvenirs. » Il donna une pichenette dans le bouchon de soju qu’il venait de récupérer tout en regardant la demoiselle avec un sourire toujours narquois. Seulement, il rata son coup comme il ne regardait pas où allait son doigt.

Le dernier verre, le sino-coréen observait la demoiselle verser le fond de la bouteille de manière équitable. « Et à la fille de Dexter ! » Répondit-il en imitant le geste. La soirée touchait à sa fin et même l’étudiant pouvait le sentir. Heureusement il n’était pas d’humeur à aller continuer dans un bar, voire en boite. « Je vis dans les bras de Qin Tian. » Son verre vidé, il posa sa tête sur la table avec une expression rêveuse. « Mais sinon, le dortoir des Cheonglyong, ça marche aussi. » Il n’avait pas réellement envie de voir son colocataire, lui qui lui faisait la misère simplement parce qu’il appelait sa mère tous les jours.

Brusquement, il se releva. « Tu vas m’abandonner dans un taxi ? » Il ressortait son expression de chiot battu. « Tu m’as dit tu me raccompagnais !! Et si je me faisais kidnapper, c’est tellement possible avec la belle tête que j’ai ! » Il ne s’arrêtait jamais. « C’est Tian tian qui va te faire la misère si je me fais enlever ! » Il se leva donc, oubliant son téléphone sur la table, à côté de son porte-monnaie, et marcha jusqu’à la demoiselle pour lui tirer le bras. « Allez, on y va ! » S’exclama-t-il avant de la lâcher pour trottiner un peu plus loin. Des passants le regardaient mais il s’en fichait. Il tournait sur lui-même, il était heureux. Puis il perdit l’équilibre et tomba sur son dos. « Ouch. » et il rit. « Dana, Wang Dana. » Il appela après la demoiselle tout haut d’une voix fatiguée. « Un jour j’espère que tu rencontreras quelqu’un qui te fera autant de bien que Qin Tian m’en fait. » Il n’ouvrit pas les yeux, sachant qu’il ne verrait pas les étoiles à cause des lumières de la ville de toute manière.

outfits. + Sans réellement se le dire, ils semblaient s’être mis d’accord sur le fait de ne pas continuer ces jeux qui les amenaient à parler de choses douloureuses, compliquées ou tristes. Il était rare que Dana soit ivre, elle ne l’était pas dans l’immédiat d’ailleurs (mais elle n’était plus sobre non plus), mais elle ignorait si elle avait réellement l’alcool triste ou non. Elle n’avait pas vraiment envie de le découvrir avec un presque inconnu comme Ming Wei. Le jeu devint bien plus sûr, sans danger, enfin à part celui de se couper comme le fît le sino-coréen. Tout en frappant dans ce bouchon de bouteille de soju, ils continuaient de parler. La conversation aussi était plus sûre, les sujets abordés ne présentaient aucun danger, du moins aux yeux de la jeune femme qui ricana simplement à l’idée d’un policier tombant amoureux de Ming Wei. « Tu cherches une excuse pour assouvir ton fantasme des menottes ? » Qu’elle parle aussi ouvertement de sexe était bien le signe qu’elle avait trop bu, mais était-ce réellement de sa faute ? Le jeune homme avait commencé bien plus tôt en lui racontant ce qu’il faisait au lit avec cet autre homme. D’ailleurs, après quelques minutes, il lui montra enfin des photos de ce fameux tiantian, et Dana fût surprise de le reconnaître. Elle se mordit la lèvre en voyant la réaction de Ming Wei, elle devinait facilement que le commentaire qu’elle avait fait sur son ex petit-ami (comme elle venait de l’apprendre) ne lui avait pas plu. « Désolée. » Répondit-elle sincèrement. « C’est juste les bruits de couloirs qui traînent à son sujet. Mais je ne lui ai jamais parlé alors je ne peux pas juger. » Elle afficha ensuite une moue perplexe, autant à cause de l’évocation de ces fameuses dick pics que de la relation de Ming Wei avec l’étrange Sango. « C’est... Etrange d’être aussi proche de son ex non ? » Parce qu’à son propre compte, toutes ses ruptures (elle n’en comptait pas beaucoup) avaient été chaotiques et elle gardait un très mauvais souvenir de ces femmes.

Ayant terminé leurs verres, la question de qui ramenait qui et le ramenait où se posait. Le sino-coréen était définitivement le plus ivre des deux, ayant des gros problèmes de coordinations et de logiques que Dana n’avait pas encore. « Va pour le dortoir des Cheong alors. » Parce que du coup, le fameux Qin Tian était chez les Sango et elle n’allait pas ramener Ming Wei avec elle de cette façon et dans cet état. Elle se leva à son tour en soupirant. « Bon, okay, mais c’est toi qui payes la première partie du trajet en taxi. » Quelle drama queen ce Ming Wei, elle regrettait presque de l’avoir laissé boire autant. Elle le regarda se mettre en route, elle s’empressa de débarrasser la table, même alcoolisée elle n’oubliait pas certaines bonnes manières. Et récupéra au passage les affaires que le sino-coréen avait complètement abandonnées. Lorsqu’elle le rattrapa, il était sur le dos à rire tout seul, elle se pencha au-dessus de lui, le regardant un sourcil arqué. « Quoi ? » Répondit-elle à son appel, avant d’être surprise par ce qu’il lui balança, à tel point que son second sourcil vint rejoindre le second. « Qui te dit que je ne l’ai pas rencontrée cette personne ? » Elle était légèrement sur la défensive. « Ou qui te dit que j’ai envie de cette rencontre ? » Ce qui n’était pas entièrement de la mauvaise foi. Parce que Dana craignait d’aimer. Si elle aimait, c’était trop de peurs qui allaient se révéler, trop de difficultés qu’elle n’était pas prête à affronter. Parce qu’aimer quelqu’un, cela voulait dire qu’elle devait assumer d’avoir des sentiments pour une femme, ce qu’elle n’était pas certaine de pouvoir faire, pas encore. C’était bien pour cette raison que ses précédentes relations avaient connu des fins terribles.

Finalement, elle poussa un soupir et attrapa le bras de Ming Wei, tirant dessus en poussant un grognement en l’aidant à se relever. « Hey aide moi un peu, t’es pas si lourd que ça ! » Mais il jouait au poids mort, allez savoir si c’était parce que ça l’amusait ou parce qu’il était vraiment trop ivre. Il ne sembla pas l’entendre, et finalement, Dana ne savait pas trop comment, elle finît par tomber sur le jeune homme, elle lâcha un « oof » sous le coup de l’impact. Rapidement, elle se décala, se retrouvant assise à côté de lui toujours allongé. Elle lui frappa le ventre sans réelle violence. « Choi Ming Wei ! » Elle se releva, et recommença la pratique, cette fois en se plaçant derrière le sino-coréen et le relevant par le dessous de ses bras. Il n’était pas trop ivre pour se relever, elle était certaine qu’il faisait tout ça parce que la situation l’amusait. Finalement, ils furent tous les deux debout, Dana les joues rougies par l’effort et aussi la honte du spectacle qu’ils venaient de donner. « Ton Qin Tian devrait recevoir une médaille franchement. » Après quelques pas chancelants en le soutenant, elle s’arrêta au bord de la route, attendant qu’un taxi libre passe pour lui faire signe. Mais comme à chaque fin de soirée, même en semaine, cela devenait un peu plus compliqué. « Tu crois que le chauffeur se dira que je suis en train de t’emmener dans un motel pour abuser de toi ? » Et qu’il l’avait bien cherché ? Ce qu’il aurait sans doute pensé si les rôles avaient été inversé. Se rendant compte que Ming Wei était plus stable, elle s’autorisa à le lâcher et s’écarta d’un ou deux pas.

Mingwei, avec son regard vitreux à cause de l’alcool n’avait plus aucune inhibition. Déjà d’ordinaire il ne se retenait pas et se privait rarement. Il disait tout ce qui lui passait par la tête, même s’il ressemblait à un idiot, il était rarement honteux. Il tenait ses promesses et pensait être une bonne personne malgré le fait qu’il avait été élevé pour être condescendant, voire odieux envers quiconque lui était inférieur en notoriété. Il restait pourtant humain et avait ses angoisses et moments de faiblesse. Tout comme cet évènement de début de soirée. En attendant, il se forçait de rester positif. Ce n’était qu’un moment de perte qui ne se reproduirait plus. Alors il rigolait, visualisant cette image de jeux sexuels avec un homme en uniforme et des menottes. Il ne serait absolument pas contre. Le tout était de trouver un policier qui se prêterait au jeu. Alors d’un clin d’œil il répondit positivement à la demoiselle Dana qui semblait moins coincée qu’avant. La conversation défilait, pour toucher à son meilleur ami. Y avait-il même un moment où il ne parlait pas de Qin Tian, ou il n’avait pas une pensée qui se perdait pour lui ? Il se fichait bien de savoir qu’il pouvait être lassant à toujours parler des deux mêmes personnes (avec sa mère), car pour lui c’était une preuve qu’elles étaient réellement importantes pour lui. « Pourquoi ça serait étrange ? » Demanda-t-il innocemment. Il ne s’était jamais posé la question car tout avait été naturel entre les deux garçons, et même leur rupture qui s’était accompagnée de larmes avait finie dans la bonne ambiance avec un bébé adopté au passage. « Peut-être que c’est différent pour Tian tian et moi, mais on a même célébré notre rupture ensemble. » Il n’avait pas à expliquer pourquoi c’était différent, comme s’il voulait garder ce lien si spécial pour lui seul. C’était son petit secret (pas si secret), le fait qu’il avait une personne si proche de lui, qui le comprenait parfaitement.

A force de parler, de jouer, les verres et bouteilles s’étaient rapidement vidées. Ils n’avaient plus rien à boire et c’était mieux ainsi. Il serait bien déraisonnable de laisser le sino-coréen faire de nouveaux achats, surtout s’il ne désirait pas passer toute la journée du lendemain la tête dans les toilettes, même si c’était déjà bien parti. L’avantage du soju était qu’il ne donnait pas mal à la tête au moins. « Ne t’inquiète pas princesse, je paie tous les trajets que tu veux. » L’argent ne devait pas être un problème ni pour Dana, ni pour Mingwei. Ce dernier n’avait plus la fortune des Meng, mais avec son travail et sa mère qui restait dans une situation confortable, il n’avait pas à s’en inquiéter, tant qu’il n’en abusait pas.

Debout, il était prêt à partir, oubliant toutes les bonnes manières et laissant la table dans son état. Seulement il n’eut pas à aller bien loin avant de se retrouver de nouveau au sol. Il appela après la jeune femme qui apparut rapidement dans son champs de vision, une expression surprise sur le visage. Mingwei sourit bêtement. « Tu mens. » Et il ne donnerait aucune explication sur sa pensée. Parce qu’il n’en avait tout simplement pas. Le cuisinier était au-delà des analyses des expressions qui s’affichaient sur un visage, il voulait simplement la taquiner innocemment. Le bras tendu pour qu’elle l’aide à se relever, il ne faisait aucun effort. La tête penchée en arrière, il ressemblait à ces gamins des vidéos sur internet, qui faisaient des caprices à leurs parents dans les supermarchés. Seulement, ils obtinrent le résultat escompté et la demoiselle tomba sur Mingwei. « Oof. » Lâchèrent-ils à l’unisson. « Toi non plus t’es pas si légère, et tu aurais pu te blesser contre mes abdo saillants. » Il continuait de rire bêtement alors qu’il se caressait le ventre avant de lâcher un autre oof lorsque Dana donna un coup. Cette situation était bien trop amusante pour Mingwei qui n’avait fait aucun effort jusqu’à atteindre une certaine limite et aida la demoiselle à le remettre sur pieds. Tous les deux avancèrent vers une grande route, cherchant après un taxi qui passerait par là. « Dommage pour toi, il est pire que moi. » Ça se discutait encore, mais ils était certain que Qin Tian et lui étaient au moins au même niveau. « Eh, c’est pas mon âme-sœur pour rien ! » Finit-il fièrement alors qu’il se redressa un peu, bombant le torse.
Les taxis libres se faisaient rares et Mingwei commençait à s’impatienter alors qu’il criait des « Taxi ! » d’une voix forte et très aiguë. Puis, pour changer, il se mit à ricaner de nouveau. « Pourquoi se demanderait-il ça. » Mingwei et son idiotie. « Mais si c’est ce que tu veux je vais devoir te décevoir. » Il soupira, de façon bien trop exagérée avant de se décaler un peu de la demoiselle. « Avec tout ce que j’ai bu ce soir ça sera compliqué de faire tout bien fonctionner. Mais si tu veux on peut remettre ça à plus tard. » Il savait pourtant qu’il n’y aurait jamais de plus tard car non seulement tout cela était pour la taquiner, mais il n’était pas intéressé par les femmes en ce moment. « Que dis-tu, je te passe mon numéro, tu en fais ce que tu veux. Attends, est-ce que tu l’as déjà ? » Est-ce qu’ils s’étaient échangés les numéros ? Sa mémoire faiblissait, mais alors qu’il tentait de ne pas faire tomber son téléphone au sol, il donna la suite de chiffres à Dana car, même si sa proposition n’était pas à prendre sérieusement, l’amitié qui pouvait se créer l’intéressait. « Oh ! » Il fit plusieurs pas sur la route de manière inconsciente alors qu’il voyait une voiture orange approcher. D’un signe de la main il la fit s’arrêter et ouvrit la porte pour laisser Dana entrer d’abord, se prenant tout à coup pour le parfait gentleman. Pour ensuite s’affaler à la suite, à l’intérieur. « Go. Dortoir. Cheong. » Dit-il d’une voix fatiguée. L’air frais, le fait d’être confortablement assis lui rappelait qu’il serait bien dans son lit, même si tout commençait à tourner.  « Ne vous inquiétez monsieur le chauffeur, elle n’abusera pas de mon état et l’inverse non plus. » Il l’avait dit en Chinois, l’habitude suite à la soirée, et heureusement peut-être. « Attention, lui dit pas d’aller au motel, je te surveille ! » Dit-il, cette fois, en direction de la jeune femme.

Il ne savait pas réellement combien de temps s’était écoulé lorsqu’il aperçut le bâtiment si familier des Cheonglyong. « Viens dormir avec moi, j’aime pas mon colocataire. » Dit-il d’une voix las, suivie d’une moue. Ou devrait-il aller voir Qin Tian plutôt s’il voulait dormir dans les bras de quelqu’un ? « Il se moque de moi tout le temps et râle pour rien. » Tout ça car il était proche de sa mère jusqu’à l’appeler tous les jours. « Je te trouverai bien de la place à côté de Tiantian. »

outfits. + Etrange ou pas, Dana se rendait compte qu’il ne fallait pas vraiment questionner le jeune homme quant à sa relation avec son ex petit-ami. Tout d’abord parce que cela apparaissait être un sujet sensible sur certains points et parce que Ming Wei faisait de moins en moins sens, l’alcool ne les aidait pas à se comprendre. De toute façon, ils n’en étaient plus au point où ils pouvaient discuter ni au point où ils pouvaient continuer à jouer. La soirée ou plutôt la nuit était bien avancée, il était temps de rentrer. Surtout pour le sino-coréen qui était le moins lucide des deux. Il suffisait de voir la façon qu’il eut de tomber au sol et le cinéma que ce fût pour le relever. Dana en avait les joues rouges d’effort mais aussi de honte, ayant bien senti les regards qui pesaient sur eux. Elle n’avait pas les épaules pour affronter ce genre de situations.  

Une fois qu’ils furent debout, elle tâcha de leur dégoter un taxi le plus rapidement possible, mais la chance n’était pas de leur côté, c’était logique il faut dire. Une fin de soirée comme celle-ci, les taxis vides n’étaient pas ce qui courraient les rues bizarrement. Pour passer le temps, et parce qu’elle aussi était alcoolisée, elle se permettait des plaisanteries qu’elle n’aurait jamais dites en étant sobre. Elle grimaça aux sous-entendus de Ming Wei, elle ne souhaitait pas savoir si tout fonctionnait lorsqu’il avait bu ou non, et s’imaginer le pénis du sino-coréen en action, ou tout court, ne lui plaisait pas vraiment. Alors sa proposition de lui donner son numéro la faisait légèrement hésiter, elle ne voulait pas qu’il se fasse d’idées, elle ne voulait pas qu’il voit dans ce geste des opportunités qu’elle ne lui donnerait pas. Une petite voix dans sa tête lui disait que rien ne les empêchait d’être amis.  

Un taxi vide qui arriva lui permit de ne pas répondre, ce dont elle n’eut pas conscience sur le coup. Elle fît d’abord monter Ming Wei avant de s’asseoir à côté de lui. Plus poliment, elle reprit la requête du jeune homme. « Le dortoir des Cheonglyong, dans le quartier Nord de Digital City s’il vous plait. » Elle s’installa confortablement dans le siège, s’apprêtant à regarder défiler les lumières nocturnes, mais l’étudiant lâcha une réflexion qui la mortifia. Tant et si bien qu’au lieu de répondre, elle frappa le bras de Ming Wei, le claquement résonna dans le véhicule. « Mais t’es pas bien de dire ça ! » Elle était clairement offusquée. Entre plaisanter de ce genre de choses entre eux et le dire à des inconnus il y avait un pas immense qu’elle ne pouvait faire. Elle poussa un soupir en levant les yeux au ciel. « Non merci, je préfère largement dormir dans mon lit. Ma colocataire est de meilleure compagnie. » Hye Sun et elle ne se connaissaient pas très bien encore, mais elles s’entendaient plutôt bien. Et à choisir, si elle devait dormir avec quelqu’un, ce serait avec elle plutôt que Ming Wei. « Pourquoi tu n’habites pas avec ton tiantian si c'est si dur ? » Lui demanda-t-elle l’air de rien, toujours intriguée par le fonctionnement de l’étudiant. Dana, finit par penser à quelque chose, sortit son téléphone de sa poche, et après avoir tapé brièvement dessus avec de créer un nouveau contact dans son répertoire, tendit l’appareil au sino-coréen. « C’est pour que tu me préviennes et que je sois sûre que tu es bien arrivé en vie jusque ta chambre. » Parce qu’honnêtement, elle ne serait pas surprise d’apprendre qu’il avait fait une chute dans les escaliers pour finir à l’hôpital.  

Le taxi s’arrêta devant les dortoirs, Dana demanda au chauffeur de patienter quelques instants, qu’elle revenait tout de suite. Elle aida le jeune homme à descendre de la voiture une fois qu’il eut payé la course, bien qu’elle lui ait râlé dessus à plusieurs reprises en lui disant qu’elle s’en occuperait. Finalement, elle parvint à le mener jusqu’à l’entrée du bâtiment, se disant qu’il y aurait bien une personne pour l’aider à se rendre jusque sa chambre. Il en était capable, mais peut-être pas sans trébucher ou tomber une ou deux fois. Elle lui tendit le plastique qui contenait ce qu’elle avait utilisé pour le soigner. « Nettoie encore un coup demain matin pour être sûr. Et évite de te battre, ça pourrait aider. Oublie pas l’aspirine pour demain matin. » Dit-elle en riant doucement, elle en aurait besoin aussi. Finalement, elle fît les quelques pas qui la ramenèrent au taxi, avant de monter, elle interpella le Cheong. « Hey, c’était sympa de te voir, Choi Ming Wei. » Elle lui sourit en faisant un petit geste de main. « À la prochaine. » Allez savoir, elle était plutôt certaine qu’ils se reverraient. Elle monta dans le taxi, donnant sa destination au chauffeur, prête à rentrer à son tour et enfin à dormir et se reposer. Elle était plus détendue qu’elle ne l’avait été les semaines passées.