Na Eun avait sa fierté, peut-être un peu trop même. Elle aurait pu le dire clairement, mais à ses yeux ça paraissait évident ce qui se créait entre eux deux. Peut-être auraient-ils entamé leur drôle de relation même en sachant qu’il était fiancé, de force, car l’attirance était telle que résister était impossible ?  Peut-être qu’elle serait passée outre, mais au moins il aurait été honnête et elle n’aurait pas eu l’impression de passer pour l’imbécile de service. Alors qu’il s’excusait, reconnaissant qu’il avait été con, Na Eun le laissa s’avancer sans reculer juste après, mais ne voulait toujours pas croiser son regard. Inspirant légèrement, elle finit par redresser la tête pour le regarder, lui expliquant ce qu’elle avait ressenti lors de la rencontre avec Bo Yong, lui rappelant toutes les personnes qui se moquaient d’elle et de sa famille depuis enfant. Il n’avait pas connu ce genre de regard qui vous fait sentir plus bas que terre. Elle haussa les épaules. “On vit dans deux mondes différents, tu n’y peux rien.” soupira-t-elle. Mais ça ne voulait pas dire que ça la décourageait. Son regard croisa de nouveau celui de Yeong Bin alors qu’il semblait hésiter à dire quelque chose. Elle le laissa continuer, ne sachant trop où il allait dans son explication. Na Eun écarquilla les yeux quand il avoua qu’elle était la fille qu’il aimait, et non un simple plan cul. “Qu-quoi ?” lâcha-t-elle, abasourdie. Si elle avait su que ce qu’elle pensait seule à ressentir était réciproque. Les larmes lui montèrent de nouveaux aux yeux avant qu’elle ne tape nerveusement du pied. “Et me le dire avant au lieu de m’engueuler et de me dire que j’ai aucune raison d’être jalouse, c’était pas possible ?” dit-elle, en retenant un sanglot. “Je t’aime aussi, sombre idiot.” avoua-t-elle. “Je m’en fiche que tu sois fiancé de force, je m’en fiche que tu sois la majorité du temps agaçant avec ton foutu sourire, parce que ça me plait au fond, parce que je sais que tu me protèges et que derrière la façade, t’es un mec bien. Qui est juste tombé dans une famille de merde.” ajouta-t-elle, avant de renifler, baissant les yeux. “Je veux juste être avec toi, qu’importe le temps que ça durera.”

Yeong Bin fit un pas vers la sango. Il fut content de voir qu’elle ne recula pas cette fois-ci. Elle fuyait toujours son regard mais il ne pouvait pas lui demander de le regarder en face. Elle avait déjà accepté qu’il fasse un pas vers elle, il ne pouvait pas trop lui en demander. Elle lui avait accordé cet échange, alors, définitivement, l’étudiant ne pouvait pas réclamer plus. Il écouta attentivement la jeune femme, réalisant que sa vie n’avait pas été facile. Si elle avait eu l’amour de ses parents, contrairement à lui, elle avait subi des moqueries. Ce que lui, n’avait jamais connu. Le jeune homme s’excusa, pour ce qu’elle avait subi, pour n’avoir rien dit à Bo Yong, pour avoir totalement merdé avec la sango. « Ouais, je sais… » Souffla-t-il, bien trop conscient qu’ils vivaient dans deux mondes bien différents. Deux mondes qui ne les autorisaient pas à s’aimer et être ensemble. Du moins, son monde à lui. Il savait parfaitement que sa mère refuserait Na Eun en tant que belle-fille. Il le savait et pourtant… Pourtant, il l’aimait comme un dingue et ne pouvait définitivement pas s’en empêcher. La sango lui demanda ce qu’elle avait été pour lui et ce qu’elle était présentement. Yeong Bin la regarda, ancrant son regard au sien et ne le lâchant pas. Il lui dirait droit dans les yeux. D’abord, il lui révéla qu’elle était bien plus qu’un simple plan cul. Et puis… Il hésita un instant. Parce qu’il ne savait pas si c’était réciproque, il ne savait pas ce qui allait se passer par la suite et ça lui faisait sacrément peur. Il ne voulait pas la perdre, pas plus qu’il ne l’avait déjà perdu. Alors, l’étudiant en droit se lança. Il lui avoua l’aimer. Il lui avoua qu’elle était la fille qu’il aimait. « Tu es la fille que j’aime, Na Eun. » Répéta-t-il en la regardant, se mordant la lèvre inférieure, apeuré par l’idée qu’elle le repousse, qu’elle ne veuille plus le voir, que ce soit terminé avant même que ça ne commence réellement. « Je… » Il s’interrompit alors qu’elle reprenait la parole. Il resta bouche bée, les yeux grands ouverts, quand elle lui avoua l’aimer aussi. Il ne rêvait pas ? Son cœur bondissait dans sa poitrine. Yeong Bin s’avança jusqu’à elle, prenant son visage entre ses grandes mains pour le relever vers lui. Du pouce, il essuya les larmes qui coulaient. Il lui adressa un sourire, triste, et désolé. « Moi aussi je veux être avec toi, Na Eun. » Commença-t-il. « Mais… » Il déglutit, la regardant, tandis que son cœur se serrait. « Ça serait égoïste de ma part de te demander d’être avec moi alors que je suis promis à une autre. Je veux que tu sois heureuse, Na Eun. Je ne peux pas te rendre heureuse. Comment je le pourrais ? » Ajouta-t-il. « Je veux vraiment être avec toi, vraiment. Tu dis t’en moquer que je sois fiancé mais, si notre histoire dure, si… on veut passer le reste de notre vie ensemble, on va faire comment, hein ? Tu seras mon amante ? Tu te vois vivre comme ça ? » Dit-il en lâchant son visage, le regard si triste et peiné.

C’était beaucoup trop dur de se retrouver face à lui, son coeur était profondément meurtrie par la situation, par les mots qu’il avait eu. Néanmoins, il n’avait pas à s’excuser pour tout ce qu’elle avait vécu à cause de sa situation sociale, ce n’était pas sa faute après tout. Ils sont nés dans deux mondes différents. Voulant en avoir le coeur net, Na Eun lui posa la question de ce qu’elle avait représenté pour lui et ce qu’elle représentait actuellement. La réponse la ferait peut-être encore plus souffrir, mais qu’importe. La vérité, juste la vérité. Contrairement à ce qu’elle pensait, il affirma qu’elle était bien plus qu’un plan cul et révéla que c’était elle qu’il aimait. Abasourdie, la jeune femme ne put cacher sa surprise et Yeong Bin lui répéta qu’elle était la femme qu’il aimait. Quel abruti. Tous les deux en fait. Pourquoi ne lui avait-il pas dit avant ? Les larmes aux yeux, Na Eun finit par lui avouer qu’elle l’aimait aussi, qu’elle se fichait bien qu’il soit fiancé, qu’ils viennent de monde différent. Elle s’était même attachée à son côté chieur, son sourire agaçant, sa façon d’avoir toujours quelque chose à dire. La jeune femme laissa Yeong Bin s’approcher et sentit son coeur battre de nouveau la chamade quand il prit son visage entre ses mains pour venir essuyer les quelques larmes qui s’étaient échappés. La sango l’écouta, le regard ancré au sien, où elle pouvait discerner de la tristesse. “Et pourtant, malgré tout ça, malgré les obstacles, tu es venu. Et j’imagine que tu veux que je rentre avec toi ?” demanda-t-elle, d’une voix douce. Elle soupira légèrement. “Je ne serais pas heureuse si je suis loin de toi, si je ne suis pas avec toi. Nos moments me manquent … et ceux qu’on avait ne me suffisent plus.” confia-t-elle. “Si j’ai le titre d’amante, de maîtresse, je m’en fiche… bon, ça va juste m’embêter de savoir qu’elle te touche et qu’elle dorme avec toi.” marmonna-t-elle tête baissée, à demi-voix, la fin de sa phrase. Relevant la tête, elle ancra son regard au sien. “Je vais rester avec toi, que tu le veuilles ou non, je suis pire qu’une glue.”

Yeong Bin s’excusait pour tout ce qu’elle avait subi dans le passé, et pour ce qu’elle avait subi avec Bo Yong. Ça lui avait ravivé de mauvais souvenirs et il en était vraiment désolé. Il n’aurait jamais dû la laisser lui parler ainsi, jamais. Mais, comme toujours, sa voix n’avait pas beaucoup de poids. Bo Yong s’en fichait bien de ruiner sa vie. Elle s’en fichait bien de lui. Elle avait juste été vexée de voir que le garçon s’intéressait à une autre, à une paysanne comme elle l’avait appelé. Ça l’avait blessé dans son égo et c’était pour ça qu’elle s’en était prise à Na Eun. Même pas parce qu’elle aimait Yeong Bin ou tenait à lui, juste pour son égo, sa fierté. Et finalement, il n’avait pas été mieux qu’elle. Parce qu’il n’avait pas mis sa fierté de côté pour dire clairement à la sango qu’elle lui manquait et qu’il l’aimait. Il n’avait pas réussi jusqu’à maintenant. L’étudiante lui demanda ce qu’elle était, ce qu’elle avait été. Bien plus qu’un simple plan cul, elle était la femme qu’il aimait, même si elle le rendait complètement dingue. L’étudiant en droit lui répéta qu’il l’aimait. Et elle se déclara à lui, elle aussi. Elle s’en moquait qu’il soit fiancé, elle s’en moquait qu’il soit chiant. Mais, lui, malheureusement, ne pouvait pas s’en foutre d’être fiancé. Il n’était pas libre. Le garçon s’avança jusqu’à elle, prenant son visage entre ses mains. Il sécha quelques larmes alors qu’il la regardait tristement. Il ne pouvait pas être librement avec elle et il ne voulait pas qu’elle soit considérée comme son amante. Il ne voulait pas de cette vie pour elle, il voulait qu’elle soit heureuse. Il lâcha son visage, son regard douloureux dans le sien. « Si je ne reviens pas avec toi, Jun Wan va me tuer. » Confia-t-il avec un très bref sourire, un léger rire s’échappant de ses lèvres. « Na Eun… » Souffla-t-il, glissant sa main sur sa joue, lui adressant un sourire quand elle confia que ça l’embêterait de savoir qu’une autre le touche et dorme avec lui. « Je veux que tu restes avec moi mais je n’ai pas envie de cette vie pour toi. Tu mérites bien mieux. » Répondit-il. « J’aimerai tellement que ce soit possible entre nous… » Murmura-t-il, retirant finalement sa main de sa joue, se détournant un peu d’elle. « Tu arriveras à être heureuse sans moi. » Dit-il, peiné. Son cœur lui faisait mal mais il ne pouvait pas être égoïste, il ne pouvait pas la blesser de nouveau, lui faire de faux espoirs alors qu’il avait les poings et les pieds liés. Il ne voyait aucun moyen pour qu’elle vive épanouie à ses côtés.

Na Eun n’aurait jamais pensé qu’il serait venu jusqu’ici, d’autant plus pour lui avouer qu’il l’aimait, elle, et pas une autre. Elle savait que Yeong Bin avait une fierté sans doute aussi grosse que la sienne et que se déclarer, vu les événements, n’était pas une épreuve simple. Alors elle se décida à lui avouer, qu’elle partageait les mêmes sentiments, se rendant compte qu’ils avaient été de bels idiots. La jeune femme se fichait bien des obstacles qui les éloignaient, elle s’était attachée à lui, elle avait appris à connaître la personne sous ses remarques agaçantes et son attitude faussement désintéressée. Et elle l’aimait. Son coeur qui s’était brisé en mille morceaux en pensant qu’il n’y avait aucun espoir pour eux l’avait prouvé. Maintenant, il battait de nouveau, bien fort, dans sa poitrine. Sa peau retrouvait avec plaisir le contact de celle de Yeong Bin contre elle alors qu’il venait essuyer du pouce les quelques larmes qui avaient roulé sur ses joues. Elle se fichait d’avoir le rôle de l’amante, tant qu’elle était avec lui. Un sourire étira ses lèvres en l’entendant. “T’inquiètes, j’te protégerais de Jun Wan.” dit-elle, amusée avant de préciser qu’elle n’apprécierait pas qu’une autre le touche malgré tout. Ça allait clairement titiller sa jalousie, surtout si c’était cette bêcheuse de Bo Yong. Na Eun garda son regard ancré à celui du sango alors qu’il avançait ne pas vouloir d’une vie cachée pour elle, affirmant qu’elle sera heureuse sans lui alors qu’il se détachait d’elle. “Eh oh !” s’exclama-t-elle en lui attrapant la main, avant d’ajouter. “Tu arrêtes de décider à ma place ?” La jeune femme le força à se remettre face à elle. “T’es là, tu m’as dit que tu m’aimais, alors maintenant t’assumes, je compte pas te lâcher je t’ai dit : je suis une super glue.” lui dit-elle. “Je ne compte pas être heureuse sans toi.” souffla-t-elle en le regardant dans les yeux. “On va trouver une solution ensemble … et au pire, on ira vivre d’amour et de poulet frit ailleurs.” dit-elle en souriant avant de glisser l’une de ses mains, autour de sa taille, le regard légèrement suppliant. “Ne m’abandonne pas, pas maintenant.” lui confia-t-elle. “Sinon je laisse Jun Wan te massacrer… Sauf si j’ai le droit à un bisou” ajouta-t-elle, innocemment.

Yeong Bin s’était déclaré à Na Eun. Ce n’était pas facile, surtout pour un garçon comme lui, avec une aussi grosse fierté. Mais il s’était lancé. Il lui avait avoué ses sentiments. Pourquoi lui mentir ? Il n’avait aucun intérêt à faire ça. Il était venu pour être honnête et il l’était. Il ne pouvait pas lui cacher plus longtemps. Quand elle se déclara à lui, elle aussi, son cœur bondit. Cependant, malheureusement, il y avait un mais. Même s’il l’aimait plus que tout, qu’il ferait tout pour elle comme il l’avait prouvé avec ce connard qu’il avait failli tuer, il ne pouvait pas être avec elle comme il le souhaitait. Il était enchaîné à Bo Yong et il ne savait pas comment s’en défaire. L’étudiant ne voulait pas que Na Eun soit simplement son amante, sa maîtresse, qu’elle soit celle dans l’ombre. Non, il voulait qu’elle soit dans la lumière, à ses côtés, que tout le monde sache que c’était elle, et uniquement elle, qu’il aimait. Mais ce n’était pas possible. Il était promis à une autre qu’il détestait. Yeong Bin était persuadé qu’elle pouvait être heureuse sans lui et il se détacha d’elle. Ça lui faisait mal, bien évidemment, mais c’était mieux pour elle. Il ne devait pas lui faire de faux espoirs, lui faire miroiter un avenir avec lui alors que c’était impossible. Pourtant, il en rêvait, d’un avenir avec Na Eun. L’étudiant tourna la tête vers la sango qui venait de lui attraper la main. Il se pinça les lèvres. Il ne décidait pas, il subissait et elle subissait, elle aussi, par sa faute. Le sango se remit face à elle, n’ayant pas vraiment le choix, forcé par la jeune femme. Elle était bien décidée à rester près de lui et son cœur se réchauffait à l’idée de l’avoir à ses côtés. « Tu crois qu’on arrivera à trouver une solution ? » Demanda-t-il dans un murmure, ses doigts glissant sur la joue de Na Eun, replaçant quelques mèches de ses cheveux derrière son oreille. « Je ne suis pas certain que fuir soit la solution mais l’idée est plaisante. » Répondit-il avec un sourire. Il fronça doucement les sourcils, son regard ancré au sien. « Je ne t’abandonnerai jamais. » Lui promit-il avant qu’un sourire ne s’empare de ses lèvres et qu’un rire franc ne franchisse ses lèvres. « Jun Wan ? Me massacrer ? J’ai super peur. Alors… » Dit-il en ne terminant pas sa phrase, se penchant vers Na Eun pour l’embrasser. Ses lèvres retrouvèrent ses jumelles pour un baiser tendre, doux. Du moins, au départ, car la jolie bouche de la sango lui avait beaucoup trop manqué. Elle lui avait terriblement manqué et il ne put s’empêcher d’accentuer son baiser, sa langue cherchant à se frayer un chemin pour trouver sa compagne, sa main se posant sur la nuque de Na Eun tandis que la seconde se plaçait dans son dos.

S’ils avaient commencé par se déclarer plutôt que de s’attaquer, cela n’aurait peut-être jamais atteint ses proportions au point qu’elle quitte la ville. Malgré tout, il y avait un mais pour Yeong Bin, comme s’ils n’avaient pas le droit d’être ensemble, d’être heureux tous les deux. Na Eun vint aussitôt lui dire qu’elle s’en fichait bien d’être dans l’ombre tant qu’elle était avec lui. Forcément qu’elle n’apprécierait pas de savoir qu’une autre dormait avec lui, pouvait le toucher, mais elle ne se voyait pas sans lui. C’était peut-être naïf, digne d’une comédie mélodramatique, mais c’était ainsi qu’elle voyait la chose. Sauf que le sango ne voulait pas d’une vie pareille pour elle et il s’écarta légèrement d’elle, lui expliquant qu’il n’arriverait jamais à la rendre heureuse. Ah non, il n’avait pas fait autant de kilomètres pour qu’elle le laisse partir comme ça. À moins qu’il ne veuille repartir sans elle et avec son coeur en miettes, de nouveau. La demoiselle lui attrapa la main pour le forcer à revenir auprès d’elle, afin qu’il la regarde et lui assura qu’elle ne comptait pas le lâcher comme ça. Elle était pire qu’une super glue. Elle ne comptait pas vivre heureuse sans lui. Son regard s’ancra au sien et pour la première fois, elle put le regarder de la façon qu’elle avait toujours voulu : amoureusement. “Bien sûr qu’on trouvera, on est deux étudiants en droit, on est des pros en machinations diaboliques.” lui dit-elle en souriant alors qu’elle appréciait de sentir ses doigts contre sa joue. Elle lui proposa un plan plus soft qui consistait à s’enfuir pour vivre d’amour et de poulet frit, mais ce ne fut pas retenu comme solution principale. Dommage. “C’est le plan B.” pouffa-t-elle avant de redevenir plus sérieuse. Elle était prête à se coller à lui pour qu’il ne l’abandonne pas et fut rassurée de l’entendre lui dire qu’il ne partirait pas. Son coeur se réchauffait à ses mots, tout comme ses joues : elle se sentait revivre. Sa menace eut l’effet escomptée et elle rit légèrement avant de savourer le contact de ses lèvres contre les siennes. Si au départ, l’instant était tendre, quand leurs langues se retrouvèrent, le baiser devint plus passionné et Na Eun vint se coller contre Yeong Bin, passant ses bras autour de son cou et en se mettant sur la pointe des pieds pour éviter qu’il ne se casse le dos. Leurs lèvres se séparèrent juste le temps de reprendre leur souffle avant de se retrouver de nouveau quelques secondes. Son regard retrouva celui du jeune homme. “Tu m’as manqué.” avoua-t-elle, ajoutant “Même ton sourire agaçant.” Moue aux lèvres, elle finit par sourire. “Tu veux bien rester jusqu’à demain, dis ?” demanda-t-elle.

Yeong Bin savait qu’il aurait du lui dire, ce jour-là, qu’il l’aimait. Elle ne serait pas partie. Mais, sa situation était délicate. Et même si elle l’aimait aussi, le jeune homme savait qu’entre eux, ça ne serait pas possible. Parce qu’il était promis à une autre et qu’il n’avait aucun moyen de rompre les fiançailles. Sa mère y tenait et ferait tout pour qu’il s’y tienne. Il redoutait qu’elle s’en prenne à Na Eun, dans le cas où elle apprenait qu’il l’aimait. Il avait vraiment peur de ça et il ne voulait pas que la sango subisse les foudres de sa mère. Alors, il tenta de lui expliquer, lui faire comprendre qu’elle serait bien mieux sans lui et heureuse, qu’il ne voulait pas, pour elle, qu’elle soit dans l’ombre. S’il devait être avec elle, ce n’était pas pour qu’elle reste cachée. Il ne voulait pas de ça. L’étudiant s’écarta légèrement d’elle mais elle revint vers lui, le forçant à se mettre face à elle. il se mordit la lèvre, la regardant droit dans les yeux. Elle était bien décidée à rester avec lui, malgré sa fiancée, malgré que leur avenir soit incertain. Ses doigts glissèrent sur la joue de la sango, lui adressant un sourire. « J’espère vraiment qu’on trouvera… » Souffla-t-il avant de sourire plus largement à sa proposition de partir sur une île déserte et de vivre d’amour et de poulet frit. Tentant mais pas une solution. Le sango fronça les sourcils face à sa demande. Ça lui faisait presque mal au cœur qu’elle lui demande de ne pas l’abandonner. Il la rassura. Il ne comptait pas l’abandonner, jamais. feignant d’avoir peur de sa menace, il se pencha pour l’embrasser, lui évitant alors d’être massacré par Jun Wan à son retour. Ses lèvres retrouvèrent ses jumelles pour un baiser tendre mais elles ne restèrent pas bien longtemps sages. Sa langue se fraya un chemin et trouva sa partenaire, dansant avec elle. sa main agrippant sa nuque, l’autre se positionna dans son dos et la ramena contre lui. sa bouche quitta celle de Na Eun quelques secondes avant de la retrouver pour quelques secondes. Son regard trouvva celui de Na Eun et y resta ancré. « Tu m’as manqué aussi… » Dit-il avant de rire légèrement. « Mon sourire agaçant ? » Répéta-t-il avant de sourire. « Lequel ? Celui-là ? » Demanda-t-il en souriant en coin avant d’hausser les sourcils, surpris par la proposition de la jeune femme. « Euh… »Bafouilla-t-il, se mordant la lèvre, pris de court par sa question. « Si c’est ce que tu veux, oui. » Répondit-il. « Mais… ça ne va pas déranger tes grands-parents ? » S’enquit-il de demander. Il souhaitait vraiment rester, il ne voulait plus être séparé de la sango mais il n’avait pas envie de s’imposer. Même si c’était elle qui lui demandait, il avait plutôt la sensation de s’incruster. Si d’ordinaire, il s’en fichait bien - beaucoup, même - de déranger, là, c’était différent, très différent. Parce que c’était Na Eun.

Na Eun se fichait bien de savoir qu’il était promis à une autre, une autre détestable et dont il ne voulait pas. Et c’était bien ça qui lui importait au final : qu’il ne ressente rien pour cette fiancée. Elle n'écoutait pas ses vaines tentatives de la dissuader de rester avec lui, elle ne comptait pas être heureuse sans l’embarquer avec elle. Attrapant son visage pour qu’il lui fasse face, elle lui expliqua clairement qu’elle ne comptait pas le laisser et qu’ils trouveront bien une solution, ensemble, pour avoir un avenir. Elle hocha la tête pour lui confirmer : ils réussiront. Et au pire, ils partiront loin pour vivre d’amour et de poulet frit, ça lui semblait être une bonne idée aussi. La seule chose qui lui importait était d’être auprès de lui, qu’il ne l’abandonne pas et le garçon vint la rassurer immédiatement. Leurs lèvres se retrouvèrent pour un baiser, tout d’abord sage, qui devint finalement plus impérieux, chargé de passion. Yeong Bin lui avait manqué et après avoir profité du contact de ses lèvres contre les siennes, Na Eun se lança pour le lui avouer. Même son petit sourire agaçant lui avait manqué. Et pourtant, elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait eu envie de le lui arracher. Un sourire étira ses lèvres avant de soupirer, levant les yeux au ciel. “Oui, celui-là.” marmonna-t-elle avant de venir lui proposer de rester jusqu’à demain. “Oui, je veux que tu restes.” dit-elle, en l’affirmant d’un signe de tête. “Pas du tout, je pense même que ma grand-mère est très curieuse.” dit-elle en souriant avant qu’une légère grimace ne le remplace. “Et … je pense qu’il va falloir que je rallume mon téléphone et que j’appelle Junwan. Sinon il va venir me chercher par la peau des fesses.” S’écartant légèrement, la demoiselle vint prendre la main de Yeong Bin et l’entraîna jusqu’au porche de la maison familiale. “Ils sont très gentils, ne t’inquiète pas. Je suis sûre qu’ils vont t’adorer. Sois juste toi-même.” lui dit-elle avant de tourner légèrement sa tête vers lui. “Sauf en ce qui concerne ton désir ardent pour leur petite-fille.” pouffa-t-elle, amusée avant de rentrer dans la maison. “Halmeoni ! Hal-abeoji ! Vous êtes où ?” demanda-t-elle. Ils n’étaient pas bien loin, ces curieux. “Je vous présente Yeong Bin, mon petit-ami. On va rentrer demain à Séoul.” leur avoua-t-elle, avec néanmoins un sourire aux lèvres. Ses grands-parents le saluèrent chaleureusement, comme s’il faisait déjà parti de la famille et sa grand-mère lui dit même, en apparté : “Merci d’avoir rendu le sourire à notre petite-fille.” Alors que sa grand-mère réfléchissait déjà à ce qu’elle préparait pour les repas, Na Eun entraîna Yeong Bin à l’étage. “Hors de question d’appeler Junwan seule, et puis il voudra de tes nouvelles.” lui dit-elle en l’emmenant dans la chambre qu’elle occupait.

Yeong Bin retrouva les lèvres de Na Eun pour un baiser tendre et doux. Ses lèvres lui avaient terriblement manqué. Elle tout entière. Il approfondit leur baiser, sa main glissant dans son dos tandis que l’autre agrippait doucement sa nuque. L’étudiant se détacha de sa bouche, sa main quittant sa nuque pour rejoindre la seconde dans son dos. Il la regarda longuement, lui avouant à son tour qu’elle lui avait manqué. Un sourire, ce sourire qu’elle trouvait si agaçant, orna ses lèvres. Puis, il fit pris de court avec sa proposition. Pas qu’il ne voulait pas, bien au contraire, Yeong Bin voulait rester le plus longtemps possible auprès d’elle mais… rencontrer, déjà, un bout de sa famille ? C’était tout de même intimidant. Surtout que, c’était à cause de lui que Na Eun était venue ici. Et ça, ses grands-parents devaient bien être au courant. Il se pinça les lèvres, sourcils froncés. « Très curieuse à quel point ? » Demanda-t-il. Parce qu’il n’avait clairement pas sa langue dans sa poche, et ce, qu’importe qui était face à lui. « Si tu ne le fais pas, je crois surtout qu’il va venir m’arracher la tête. » Dit-il en grimaçant en pensant à son meilleur ami resté à Séoul. Faisant la moue quand elle s’écarta de lui, il retrouva le sourire quand elle prit sa main dans la sienne. Elle le mena jusqu’à la maison familiale. « Moi-même ? Tu es certaine ? » Demanda-t-il. Il allait tâcher de tenir un peu sa langue, tout de même. « Quoi ? Tu ne veux pas que je leur parle de nos ébats ? » Lança-t-il en souriant, taquin. Bien évidemment qu’il n’en parlerait pas. C’était privé. Le garçon rentra à la suite de Na Eun et observa les lieux. Il resta silencieux, déglutit en voyant les grands-parents arriver vers eux. Il s’inclina poliment. Il n’avait pas du tout l’habitude de se trouver dans une famille aussi aimante et tactile. Il était un peu mal à l’aise mais ne le montra pas. Et il le fut encore plus quand la grand-mère de la sango le remercia d’avoir rendu le sourire à leur petite-fille. L’étudiant se mordit la lèvre. C’était sa faute si elle l’avait perdu… Il ne répondit rien, lui adressant simplement un sourire. Yeong Bin suivit sa petite-amie à l’étage, et découvrit sa chambre. « Ah, tu es comme ça, toi. Direct la chambre ? » Plaisanta-t-il en la regardant. « Pas sûr qu’il veuille de mes nouvelles. » Dit-il en se pinçant les lèvres, regardant ailleurs. Na Eun composa le numéro de Jun Wan et s’ensuivit une longue discussion à quatre. Yeong Bin apprit que son meilleur ami et sa petite-amie étaient sortis ensemble, que Lucas était son cousin. Que le monde était petit ! Le garçon termina la conversation, seul, Na Eun partant aider en bas.