Na Eun avait l’impression d’être de nouveau complète, que son cœur tantôt brisé venait de retrouver sa moitié. Le corps de Yeong Bin contre le sien, peau contre peau, ses vas-et-viens n’avaient cesse de faire grimper le plaisir de plus en plus haut. Il avait toujours été à l’écoute, et cela même avant qu’ils ne soient en couple, mais elle en ressentait vraiment le bénéfice. Alors qu’il atteignit le plaisir ultime en premier, il continua à se mouvoir en elle, la faisant atteindre l’orgasme peu de temps après. La jeune femme tenta de reprendre son souffle qui se mêlait à celui de son petit-ami. Un sourire étira ses lèvres en l’entendant pratiquement se plaindre de ne pas avoir été maltraité cette fois-ci. Son regard trouva celui du garçon avant qu’elle ne vienne lui mordre l’épaule, le marquant : il était à elle. « Ne viens pas te plaindre la prochaine fois, quand tu ressembleras à un gladiateur dans l’arène aux lions. » pouffa-t-elle alors qu’il vint l’embrasser rapidement, se retirant pour venir contre elle. La coréenne vint se lover dans ses bras, posant sa tête contre son torse et profita de ce moment, écoutant les battements de son cœur, le rythme de sa respiration, humant son odeur. Son corps réagissait à chacune de ses caresses, appréciant. Elle laissa ses doigts glisser sur la peau de Yeong Bin, remontant jusqu’à sa mâchoire, longeant les muscles. Ses yeux trouvèrent ceux du sango et elle lui sourit en retour. Il la surprit quand il sursauta après avoir entendu sa grand-mère. « On arrive. » répondit-elle, en criant également. À la campagne, on criait dans tous les sens pour se faire entendre. Elle pouffa à la question du coréen. « Mais non, la maison est très grande et bien isolée. Et puis, le repas était déjà prêt, ça mijotait depuis un moment. Ils viennent juste d’rentrer. » l’informa-t-elle en souriant avant de s’étirer légèrement. « Je veux rester dans tes bras toute ma vie. » se lamenta-t-elle avant de se décider quelques secondes après à se redresser. « Bon, on va se rhabiller, sinon mon grand-père va avoir une attaque et sortir son fusil. » pouffa-t-elle avant de récupérer ses vêtements. Une fois habillée, elle vérifia que Yeong Bin était aussi prêt avant d’ouvrir sa porte et de descendre les escaliers, rejoignant la cuisine. « On est là ! » s’exclama-t-elle alors que sa grand-mère apportait le plat sur la table. « Halmeoni a fait du Soe Galbijim, elle le fait comme personne ! Et y a du Dakgangjeong aussi, presque aussi bon que le poulet frit de maman. » dit-elle à Yeong Bin, pour embêter sa grand-mère qui ronchonna avant de leur dire de s’asseoir afin qu’elle puisse les servir. Ça sentait si bon, Na Eun avait terriblement faim. Une sensation qui ne lui était pas arrivée depuis une dizaine de jours. Et ça avait l’air de faire plaisir à ses grands-parents de la voir aussi affamée.  

Yeong Bin, même s’il avait atteint l’orgasme avant sa petite-amie, continua de se mouvoir un peu en elle pour qu’elle puisse, elle aussi, atteindre le 7ème ciel. Il avait toujours été à son écoute, avant même d’être en couple. Pourtant, il ne l’avait jamais été spécialement avec les autres filles. Mais Na Eun avait depuis le début une place spéciale dans son cœur. Le garçon ne put se retenir de rire quand elle lui indiqua qu’il ressemblera à un gladiateur dans l’arène aux lions la prochaine fois qu’ils feront l’amour. « Je ne me plaindrais pas, ma lionne. » Dit-il, sourire amusé aux lèvres, avant de l’embrasser rapidement. Il se retira et s’allongea à côté d’elle, la ramenant contre lui. Il l’entoura de ses bras, ses doigts trouvant une mèche pour jouer avec, les autres caressant son dos. L’étudiant baissa les yeux vers elle quand il sentit sa main sur sa mâchoire. Il lui sourit. Il était bien, là, avec Na Eun contre lui, dans leur bulle. Bulle qui se perça quand la grand-mère de la jeune femme les prévint que le repas était prêt. C’était qu’il les avait oubliés et il en sursauta même. Yeong Bin, gêné, la questionna : les avaient-ils entendus ? Ce qui serait vraiment très gênant pour lui… Mais la jeune femme le rassura rapidement, le faisant soupirer de soulagement. « Tout va bien alors… » Souffla-t-il avant de poser son regard sur l’étudiante, sourire aux lèvres. « Reste-y alors. » Dit-il mais elle se redressa. Il fit la moue. Heureusement qu’ils étaient attendus, sinon, il l’aurait attrapé pour la garder entre ses bras et ne plus bouger. « Je suis trop jeune pour mourir. » Dit-il en se levant à son tour et récupérant ses habits. Il se rhabilla rapidement et suivit Na Eun dans les escaliers. Il resta silencieux, intimidé, et acquiesça de la tête quand l’étudiante lui expliqua ce que sa grand-mère avait préparé. « Ça sent très bon. » Dit-il avant de s’installer docilement à table. Il lança un regard à sa petite-amie, leva les yeux vers les grands-parents de cette dernière et baissa les yeux vers les plats que la grand-mère plaçait devant lui. « Bon appétit. » Dit-il poliment, ayant attendu que tout le monde soit servi. Il n’était pas facile de le gêner et l’intimider mais, c’était le cas actuellement, en présence des grands-parents de la jeune femme. Il voulait faire bonne impression, leur plaire. Lui qui n’en avait d’habitude rien à foutre… Il se préoccupait beaucoup de leurs regards. L’étudiant en droit prit ses baguettes et goûta un premier plat. « C’est vraiment très bon, halmeoni. » Dit-il en esquissant un sourire timide.

Na Eun tira la langue à Yeong Bin : s’il voulait ressembler à un gladiateur sortant de l’arène aux lions la prochaine fois qu’ils feront l’amour, aucun soucis. Elle retrouva ses lèvres un court instant avant de venir se lover contre lui, léger sourire aux lèvres. Elle était si heureuse de l’avoir retrouvé, ça lui semblait si irréelle après sa période de déprime qu’elle ne pouvait s’empêcher de le toucher, caressant du bout des doigts, ses joues, sa mâchoire. Et puis sa grand-mère vint briser leur bulle en criant que le repas était prêt. La demoiselle rit avant de venir rassurer Yeong Bin, non ses grands-parents n’avaient certainement rien entendu. Un sourire étira ses lèvres avant qu’elle ne geigne, elle ne voulait pas bouger et quitter ses bras, mais on les attendait. « Une autre fois. » promit-elle avant de reprendre ses vêtements. C’était mieux pour la vie de son petit-ami que son grand-père ne s’imagine pas que celui-ci avait vue nue sa petite-fille adorée. « Je te protégerais. » pouffa-t-elle avant d’attraper la main du garçon et de sortir de la chambre pour descendre les escaliers, rejoignant la cuisine. Sa grand-mère avait préparé tant de bonnes choses qu’elle la soupçonnerait presque d’être médium quant à l’arrivée inattendu de Yeong Bin aujourd’hui. Ça amusait beaucoup la demoiselle de le voir si intimidé, ce n’était pas le comportement qu’elle avait l’habitude de voir le plus chez lui. Na Eun tendait son assiette comme jamais elle ne l’avait fait depuis son arrivée chez ses grands-parents. Elle avait retrouvé l’appétit et il était facile d’en savoir la cause. Une fois les assiettes de chacun remplie, elle attrapa ses baguettes et souhaita un bon appétit avant de commencer à manger. Le bonheur de manger, elle l’avait oublié. La demoiselle jeta un coup d’œil à Yeong Bin qui complimenta sa grand-mère et elle se retient de rire devant sa timidité. « Merci mon garçon, n’hésite pas à te resservir. » répondit halmeoni avant de se tourner vers Na Eun en souriant. « Il est toujours aussi sage ? » demanda-t-elle, faisant rire Na Eun qui n’avait pas réussi à se retenir. « Oh non, d’habitude, c’est un vrai garnement. » répondit-elle en pouffant. « Sois naturel avec nous tu sais, on est une famille simple. » rajouta sa grand-mère. Son grand-père, muet jusqu’alors, prit la parole en regardant Yeong Bin. « Tu as déjà chassé fiston ? Tu devrais nous accompagner avec Dong Hul et Na Hyun la prochaine fois que vous viendrez tous ensemble. » Na Eun regarda son grand-père en soupirant, alors que sa grand-mère sermonnait son mari. « Laisse ces pauvres animaux tranquille harabeoji, et ne vas pas effrayer Yeong Bin avec ton fusil. » dit-elle en le menaçant avec ses baguettes avant de se remettre à manger. « Tu n’es bien sûr pas obligé d’accepter, harabeoji sera déjà content si tu viens traire les vaches. » dit-elle au garçon, espérant qu’il n’ait pas envie de prendre ses jambes à son cou.

Yeong Bin serra la main de sa petite-amie, ses doigts s’entrelaçant avec les siens. Ils sortirent de la chambre en vue d’aller manger, à la suite de l’appel de la grand-mère de Na Eun. Ils descendirent les escaliers, rejoignant rapidement la cuisine. Le garçon se faisait silencieux, timide et intimidé, ce qu’il n’était pas du tout d’ordinaire. Mais c’était particulier. Il rencontrait pour la première fois les grands-parents de l’étudiante alors qu’elle était venue séjourner chez eux à cause de lui. Il ne savait pas ce qu’elle avait bien pu leur dire à son sujet. Beaucoup de mal, peut-être, mais au vu du sourire de Na Eun, c’était vite oublié… Il ne savait toujours pas comment elle avait fait pour le pardonner. Il était très rancunier et si ça avait été l’inverse… Yeong Bin n’en savait rien, parce qu’il l’aimait réellement comme un dingue alors, il serait sûrement passé très rapidement à autre chose. Le garçon s’installa silencieusement, se fit servir tout aussi religieusement et souhaita bon appétit. L’étudiant en droit complimenta les mets préparés par la grand-mère de sa petite-amie, lui adressant un sourire timide. Il n’était pas très à l’aise. Il acquiesça aux mots de la vieille dame avant de poser son regard sur Na Eun, curieux de ce qu’elle allait dire. Au son de son rire, le garçon se pinça les lèvres, jetant un bref regard au grand-père de la sango. Qu’elle ne dise pas n’importe quoi. Sinon, il ne donnait pas cher de sa peau. Pas que le vieil homme ne semblait pas commode mais, quand même un peu. Puis, elle lui avait parlé d’un fusil ! Et clairement, Yeong Bin n’avait pas envie qu’il le sorte. Le jeune homme se retint de recracher sa nourriture, faisant les gros yeux à sa petite-amie. Un vrai garnement. Pour quoi passait-il ? Il regarda la grand-mère de la jeune femme, acquiesçant silencieusement, avant de tourner la tête vers son mari. Le garçon restait muet, écoutant l’échange. Ils parlaient bien de lui, là ? Chasser ? Traire une vache ? Il cligna des yeux avant de se râcler discrètement la gorge. « Je n’ai jamais chassé, non. Ni même pêcher. Ce ne sont pas le genre d’activités que je faisais avec mon père ni mon grand-père… » Dit-il, cachant son amertume envers son paternel. « Je n’ai jamais non plus trait une vache… » Avoua-t-il, gêné, venant se gratter la nuque. Il venait de la ville, d’un monde totalement différent de celui de Na Eun. « Vous savez… Euh… Je viens de Busan et… Je ne suis jamais allé à la campagne. C’est la première fois. » Dit-il, se mordant discrètement la lippe.

Na Eun était étonnée du changement d’attitude de Yeong Bin. Elle ne l’avait jamais vu comme ça et à vrai dire, elle trouvait ça bien amusant. Serrant doucement sa main, elle l’entraîna jusqu’à la table que sa grand-mère avait bien garni et la laissa faire le service avant de commencer à manger. La politesse et la timidité de son petit-ami finit par la faire rire quand sa halmeoni lui demanda s’il était toujours aussi sage. Elle le taquina et continua de pouffer de rire en voyant la tête qu’il faisait. Elle avait dû lui faire peur en lui parlant du fusil de son grand-père. Finalement ce dernier prit la parole après que sa femme ait rassuré Yeong Bin, il pouvait agir librement chez eux. Na Eun continua à manger alors que son grand-père parlait d’emmener à la chasse l’étudiant en droit avec son père et son petit-frère. Elle le sermonna à la suite de sa grand-mère, le menaçant avec ses baguettes. Qu’il n’aille pas effrayer son petit-ami ! Et qu’il laisse ces pauvres animaux tranquille. Na Eun proposa une alternative à la chasse en mentionnant la traite des vaches et se demanda si Yeong Bin avait désormais envie de partir en courant, loin de cette vie fermière. Le coréen prit la parole, avouant que chasse et pêche n’étaient pas un programme connu par chez lui et que traire une vache, c’était seulement en reportage fermier à la télévision. Elle ne put s’empêcher de pouffer doucement quand il avoua finalement venir pour la première fois à la campagne et posa sa main sur sa cuisse pour le soutenir un peu (après s’être moquée de lui). « Yeonb Bin est un citadin pur, mais il est quand même venu jusqu’ici tout seul, alors on va peut-être pas le traumatiser tout de suite avec nos fourches et nos cochons. » lança-t-elle alors que sa grand-mère approuvait d’un signe de tête, sourire doux aux lèvres, suivi par son grand-père. « Mais je te montrerais, traire une vache, ce n’est pas bien compliqué, c’est un coup de main à prendre. » ajouta-t-elle en riant légèrement.   « En tout cas, sache que tout ce que tu manges est produit ici ! » s’exclama-t-elle fièrement. « Nous n’achetons pratiquement aucun produits industriels, nous élevons et produisons ce qu’il nous faut. » expliqua sa grand-mère. « Tant que ces vautours nous le permettent. » ajouta son grand-père d’un ton agacé en serrant le point, sourcils froncés. Na Eun se tourna légèrement vers Yeong Bin. « Un gros groupe industriel cherche à racheter le terrain de harabeoji et halmeoni pour tout raser et construire je-ne-sais-quoi. Ils viennent régulièrement pour leur faire des offres et leur mettre la pression pour vendre. » lui expliqua-t-elle. « C’est pour ça que je fais du droit d’ailleurs, pour leur mettre des bâtons dans les roues et les chasser à coups de code civil. » ajouta-t-elle.

Yeong Bin n’était pas à l’aise. C’était rare de sa part, il n’avait d’habitude rien à foutre de ce qu’on pouvait penser de son foutu caractère mais pas là. Parce qu’il s’agissait des grands-parents de la femme qu’il aimait. Alors, à ses yeux, c’était important. Il voulait bien se comporter, être exemplaire pour une fois. Ça devait changer Na Eun, elle qui avait l’habitude de son caractère de cochon et ses taquineries incessantes. Sa timidité, sa politesse et son calme faisaient rire l’étudiante. Elle n’hésita pas à le taquiner, profitant qu’ils soient en présence de ses grands-parents. Il ne répliquerait pas, lui faisant simplement les gros yeux pour qu’elle se taise. Un garnement. Non mais franchement ?! Pour quoi le faisait-elle passer ? La grand-mère de la jeune femme le rassura, lui affirmant qu’il pouvait se montrer tel qu’il était. Mais elle ne savait pas comment il était. Insolent et arrogant. Une vraie tête à claque. La plupart du temps, Na Eun voulait l’étriper. Il hocha simplement la tête, continuant de manger silencieusement, les oreilles grandes ouvertes. Yeong Bin releva la tête, un peu confus quand le grand-père de sa petite-amie lui proposa de l’emmener à la chasse. Ce n’était pas une activité qu’il avait l’habitude de faire. il n’en avait, d’ailleurs, jamais fait, bien trop citadin pour ça. La ferme, la campagne, très peu pour lui… et quand Na Eun proposa de traite les vaches, il la regarda avec de grands yeux avant d’avouer que la chasse et la pêche n’étaient pas des activités très fréquentes dans sa famille et qu’il n’avait clairement jamais trait une vache de sa vie, ne connaissant que très peu, voire pas du tout, la campagne. Première fois qu’il mettait les pieds dans un tel endroit. Et c’était bien, et uniquement, pour les beaux yeux de l’étudiante en droit. Il n’aurait jamais fait un tel périple pour une autre et ne se serait jamais mis à genoux devant Jun Wan si ça ne la concernait pas. La main de Na Eun sur sa cuisse le fit légèrement tressaillir. Il n’était vraiment pas insensible à son contact. « Ah… ah bon ? » Demanda-t-il, ayant un sacré doute sur sa réussite. « Oh, vraiment ? C’est impressionnant. » Dit-il avec un sourire, hochant doucement la tête à chaque parole. Puis, un froncement de sourcils. Quels vautours ? De quoi parlait-il ? Yeong Bin ne comprenait pas mais sa lanterne fut rapidement éclairée par sa petite-amie qui prit le temps de lui expliquer les problèmes de la ferme. « Ils font vraiment ça ? » Demanda-t-il, et pas d’un ton naïf et doux comme il avait pu avoir auparavant. « Je suis certain qu’on peut trouver dans les lois de quoi les faire déga… déguerpir. » Dit-il, surveillant son langage. « Ils viennent régulièrement ? à quelle fréquence ? On pourrait très bien les poursuivre pour harcèlement. » Ajouta-t-il.