Un sourire, un rictus ou un simple soufflement du nez. Beomgyu savait plus ou moins dans quoi il s’engageait en acceptant les propositions et insistances de la demoiselle. Il y avait des limites cependant, celle de ne pas tomber amoureux. S’il était trop tard pour Sojin, ça ne l’était pas pour le musicien. Il refusait ce sentiment, de peur qu’il ne le rende trop faible, de peur qu’il soit bien trop épris de la jeune femme pour ne devenir plus que l’ombre de lui-même. Un être humain vide et vivant seulement pour ce sentiment qu’il n’osait même pas nommer. Il savait à quoi s’attendre avec elle, oui, et c’était ce qui le faisait rire. Il avait assez vécu la colère de l’étudiante pour la savoir fatale. Il ne voulait pas réitérer ses erreurs, ni faire la moindre action qui pourrait la mettre en colère. On disait que les femmes savaient comment se venger à la perfection et que les dégâts pouvaient être terribles. Si le musicien pouvait éviter cette découverte, ce serait avec joie.

Une tendresse s’installa entre eux alors qu’ils continuèrent d’échanger baisers et touchers. Le jeune homme fut bien trop rapidement coupé dans son élan alors qu’un-e inconnu-e venait les déranger. La porte était fermée fort heureusement, mais il était évident que quelqu’un cherchait à utiliser cette pièce. Ils y étaient de manière imprévue après tout et Beomgyu n’était même pas un étudiant. Quelqu’un cherche à entrer. Expliqua-t-il pour ne pas laisser la jeune femme dans le flou. Forcément, elle n’avait pu entendre le bruit de la porte et ayant le dos tourné, elle ne pouvait non plus voir la poignée bouger. Je crois qu’on dérange même si j’aurais envie de dire, ce sont eux qui nous dérangent.
Il fut surpris par la question de Sojin. Que cherchait-elle à vouloir dire par libre ? Est-ce qu’elle cherchait à lui proposer d’aller dans un autre endroit comme ils ne pouvaient plus traîner dans ce studio ? Beomgyu se redressa, poussant avec tendresse la jeune femme pour complètement se relever. Il ne lâcha cependant pas sa main alors qu’il la tira après lui. Rapidement, il sortirent du petit studio, surprenant l’étudiant qui attendait de l’autre côté de la porte. Pas une excuse, ni même un regard et le musicien continua son chemin, toujours avec Sojin derrière lui. Je suis libre un peu, tu voulais aller quelque part ? En vérité, il devrait retourner dans son studio personnel et continuer son travail pour l’agence de Aera.

“ @bu beom gyu & bae so jin: souffler dans un ballon jusqu'à l'explosion” &


Sojin ne croyait pas que Soli s'engagerait avec elle s'il n'avait pas, lui aussi, développé de quelconques sentiments. Peut-être était-ce naïf de sa part. Peut-être qu'elle finirait un jour par s'emporter contre lui en réalisant que ses sentiments étaient à sens unique mais, pour l'instant, elle se contentait d'y croire parce qu'il l'avait accepté, parce qu'il avait avoué avoir un certain intérêt pour elle. C'était déjà plus qu'elle ne l'aurait espéré.

Pour l'instant, tous sentiments négatifs laissaient place à la tendresse alors qu'elle ressentait, pour l'une des premières fois depuis longtemps, l'envie de se rapprocher physiquement de quelqu'un. Malheureusement, elle ne pouvait pas en profiter plus longtemps puisque, à voir l'expression sur le visage de Soli, elle se doutait que quelque chose s'apprêtait à s'imiscer dans ce premier moment d'intimité entre eux. C'est d'ailleurs ce qu'il lui confirme en affirmant que quelqu'un essayait d'entrer. Comme c'est le jeune homme qui lui avait donné rendez-vous ici et qu'elle ignorait comment fonctionnait la réservation de ces espaces, elle ignorait s'ils étaient en droit de rester mais visiblement, Soli n'avait pas l'intention de s'éterniser ici.

Sojin recule d'un pas lorsqu'il se redresse avant de refermer ses doigts sur sa main pour le suivre à l'extérieur. Le musicien n'adresse pas un seul regard à l'autre étudiant qui les observe avec un regard suspicieux, se faisant certainement des idées sur ce qu'ils faisaient dans la salle quelques instants plus tôt. La jeune femme baisse le regard par réflexe avant de finalement questionner Soli sur ses intentions, sans spécifier ce qu'elle cherchait à déterminer exactement. Rougissant légèrement, elle ose finalement lui répondre:

On peut peut-être aller chez toi?

Elle ignore comment Soli interprétera sa proposition mais il faut peut-être blâmer Yami pour lui mettre certaines idées dans la tête. Un sourire apparaît sur son visage à cette pensée alors qu'elle presse légèrement la main du jeune homme.

Sauf si tu n'en as pas envie, bien sûr...

Elle avait appris qu'il ne fallait pas le brusquer.

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Peut-être qu’il avait été agacé par le cet étudiant inconnu qui les dérangeait. Peut-être qu’il n’avait pas voulu le montrer à la jeune femme car ça laisserait passer trop de preuves qu’il n’acceptait pas. Cependant, ils étaient tous les deux sortis du petit studio pour, sans le moindre regard pour la personne qui les dérangeait continuer son chemin jusqu’à arriver à l’extérieur du bâtiment. Sojin lui avait demander s’il était libre et Beomgyu savait qu’il ne l’était pas. Il avait des morceaux à terminer rapidement, notamment pour Aera qui oserait encore râler si elle ne les avait pas à temps. Seulement, il mentait. Il n’avait pu se retenir et préférait accorder un peu plus de temps à la jeune étudiante. Il arqua un sourcil devant la proposition de la demoiselle. Il ne voulait pas sauter sur les conclusions car il avait bien vu où ça les avait amenés lors de leur première rencontre, néanmoins, il ne pouvait non plus effacer cette pensée de sa tête. Chez moi, t’es sûre ? Un discret sourire se glissa sur ses lèvres, quelque peu moqueur, quelque peu taquin. Il voulait s’assurer de ce qu’elle voulait d’abord. Tu sais, d’ordinaire, je crois que ça commence par aller prendre un café. Il n’avait pu s’en empêcher. S’il se faisait frapper, il l’aurait mérité et il le savait.

Il s’arrêta devant la demoiselle et approcha son visage du coin alors que son sourire espiègle ne le quittait pas. Tu sais ce que tu veux toi. Ou alors c’est simplement pour un cours de musique. Il ricana alors en s’écartant de quelques pas. Mais pas trop loin car, aussitôt, il récupéra la main de la demoiselle, comme pour ne pas la laisser filer bien qu’il savait qu’elle ne l’aurait pas fait. On peut aller chez moi du coup... Le risque continuait de traîner entre eux deux. Surtout alors que Beomgyu pensait bien qu’ils n’étaient pas au même niveau. Sojin semblait déjà beaucoup plus attachée à lui qu’il ne l’était pour elle. Ce n’était que le début et pour l’instant il savait qu’il appréciait beaucoup la jeune femme et qu’il voulait la revoir, passer du temps avec elle. Elle restait aussi magnifique. Et si je m’inscrivais à cette université ? On serait camarade de classe. Il savait que ça ne marchait pas aussi facilement alors qu’ils n’étudierait sûrement pas les mêmes matières. J’ai jamais été étudiant.. Encore une pensée furtive, le genre qui n’était que pour Sojin car personne ne connaissait réellement Beomgyu eu final.

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À voir le sourire, bien que discret, apparaître sur le visage de Soli, Sojin devine que ce dernier se fait des idées quant à ses intentions. En fait, se faire des idées n'est peut-être pas réellement puisque la jeune femme y a bel et bien pensé, elle qui digérait difficilement le fait qu'il l'ait repoussé la dernière fois. Maintenant qu'il avait plus ou moins avoué ses sentiments, est-ce que ce serait différent? Elle osait le croire, mais ce ne serait peut-être pas le cas. Évidemment, le musicien en profite pour se moquer d'elle, comme si sa proposition était déplacéee. C'était le cas, certes, mais elle ne peut s'empêcher de lui donner un léger coup sur l'épaule en feignant une moue contrariée.

Parce que toi et moi on suit le protocole peut-être?

Encore une fois, elle sent son coeur un peu plus rapidement lorsque Soli approche son visage du sien. Sojin ne se doutait pas encore que ce qu'elle commençait à ressentir pour le jeune homme n'évoluait pas au même rythme que lui et elle préférait vivre dans cette illusion, encouragée par les démonstrations du musicien qui lui prend à nouveau la main, acceptant qu'ils se rendent chez lui.

Oui, je sais ce que je veux. Mais toi, le sais-tu?

Elle lui retourne à son tour un sourire espiègle en sous-entendant que Soli avait lui-même du mal à comprendre ses envies, comme s'il avait besoin que Sojin lui dicte la bonne direction à prendre. Son sourire disparaît pourtant rapidement, remplacée par une expression de surprise alors qu'il mentionne vouloir s'inscrire à l'université.

Tu veux faire des études? En musique?

Elle ne comprenait pas cette soudaine envie. Même si elle ne connaissait rien à la musique, elle était sous l'impression que Soli était un expert et qu'il était plus en position d'enseigner que d'apprendre. Ou alors, il voulait étudier un tout autre domaine mais lequel? Et pourquoi? Sojin ne peut cependant pas nier qu'elle apprécie l'idée de pouvoir le côtoyer plus fréquemment sur le campus.

Tu ne ferais pas ça simplement pour passer du temps avec moi?

Un sourire amusé réapparaît sur son visage. Elle n'y croyait pas  trop.

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