Syu n’aurait pas imaginé le faire céder aussi rapidement. Qu’il accepte de se plonger nu dans la baignoire avec elle surprend la jeune femme, mais elle se dit que finalement, c’est comme quand ils étaient gosses et ça la réconforte un peu. Quand ils étaient gosses, tout était plus facile. Pas de responsabilité, pas de haine ni d’amertume. Ils ne pensaient qu’à jouer et s’amuser. Ils faisaient les quatre cents coups dans la rue et dormaient sans ambiguïté chez l’un et chez l’autre. Comment sont-ils devenus ce qu’ils sont ? Les baisers dans son cou lui donnent des frissons. Sa voix vacille légèrement mais elle continue à chanter tant qu’il le lui demande. Cette fois, c’est à elle de se rendre compte que ce qu’il fait n’est pas bien. Quel genre de meilleur ami embrasse sa meilleure amie dans le cou, comme ça ? Sans mentionner qu’ils sont nus dans un bain, mais c’est son idée et elle est forcément bonne. Lentement, avec un peu d’hésitation malgré tout, elle finit par s’appuyer contre son torse, trouvant dans cette position le réconfort qu’il lui fallait. Bien sûr, elle aurait compris qu’à l’époque, Bom Chan lui en veuille de tomber amoureuse de Jae. Mais c’était il y a tellement longtemps qu’elle a même du mal à se souvenir de ce que cet amour lui faisait ressentir. Tout ce dont elle se souvient, c’est de la douleur de se rendre compte qu’il ne voulait plus la voir alors qu’elle était la seule à le soutenir. C’est du passé, n’en parlons plus. Elle soupire, abandonnant l’idée de chanter alors qu’il resserre son étreinte autour d’elle, et niche sa tête au creux de son cou. Et puis soudain, sans savoir exactement pourquoi, alors qu’il écarte sa tête une demi-seconde, elle tourne la sienne et leur lèvres se rencontrent pendant un bref instant, jusqu’à ce qu’il se retire de nouveau. Son cœur se serre. Ce n’est pas aussi agréable qu’elle le pensait. Elle s’attendait à se sentir comme dans une bulle de coton mais ce n’est pas le cas. Elle ne se sent pas aussi bien qu’elle l’imaginait mais c’est plus fort qu’elle, elle ne peut pas s’en empêcher. Elle se tourne légèrement pour pouvoir au moins le regarder et frissonne à nouveau tandis qu’elle glisse une main sur son torse. Sa main remonte lentement jusqu’à son cou et s’enroule autour de sa nuque pour le tirer jusqu’à elle et l’embrasser de nouveau. Voyant qu’il ne la repousse pas, elle laisse ses lèvres glisser sur les siennes avant de s’écarter elle-même. « Tu sais, quoi qu’il arrive, t’es bien la seule personne que je pourrais jamais laisser tomber. » Lorsqu’elle murmure, son souffle effleure le bout du nez de Bom Chan avant qu’elle y dépose elle-même un doux baiser.

Il l’écoute chanter doucement parce qu’il aime ça. Parce que ça lui rappelle sa mère adoptive et que ça l’apaise. Parce qu’il a l’impression que rien ne peut s’arrêter quand Syu chante. C’est parfois maladroit, c’est parfois vacillant mais ça lui plait. Il la serre contre lui de peur qu’elle ne disparaisse un jour. Il met un temps avant de réaliser que la jeune fille vient de poser ses lèvres sur les siennes. Il n’a pas de mouvement de recul parce qu’il n’est pas capable de comprendre. Il la fixe en se demandant si elle n’a pas fait une erreur, vous savez un geste maladroit qu’on n’attendait pas. Pourtant elle est là, à le fixer, si tristement que ça lui fait du mal. Elle se hisse jusqu’à lui pour recommencer, comme si tout ça c’était irréel, dans un rêve qu’on ne pensait pas vivre un jour. Pourquoi est-ce qu’elle fait ça ? Bom Chan a juste l’air d’un gamin qui ne sait quoi dire, quoi faire. Il la fixe toujours et réponds à son baiser en fermant les yeux pour chasser l’image de Lin qui s’imposait brusquement à son esprit. Ce sont des conneries tout ça. Syu il l’aime. Il l’aime surement plus qu’elle ne puisse un jour l’aimer. Et ce n’est pas de l’amour entre deux adultes qui veulent vivre ensemble. Non il n’est pas amoureux d’elle. Mais à la fois si. C’est compliqué d’expliquer à quel point il aime Syu. Parce qu’elle est sa vie, son tout. Parce qu’elle a été là dès sa plus tendre enfance et qu’il a été là quand elle a perdu son mari. Parce qu’ils ont toujours tout partagé, parce qu’elle l’a jamais jugé. Parce que Syu c’est une part de lui, bien plus importante que son jumeau ne pourrait avoir. Parce qu’il l’aime plus que n’importe qui sur cette terre, parce qu’il l’aime de toutes les façons. En frère, en amant, en ami, en confident, en ennemi. Oui il l’aime plus que quiconque ne pourrait l’aimer mais ça … ça elle le sait pas, ça, si elle le savait elle le traiterait de fou. Parce qu’elle ne voudrait pas de lui. Parce qu’elle ne voudrait pas d’un homme qui l’aime à ce point. Parce qu’il s’obstine à appeler Shin Bom, Bom Junior, parce qu’il refuse que ce gamin grandisse sans père. Et pourtant, il ne se considère pas comme tel, mais comme une figure masculine à laquelle l’enfant peut s’accrocher. Parce qu’il aime Shin Bom comme si c’était son propre fils parce qu’il fait partie de sa famille. Parce qu’il ferait tout pour ce gamin mais ça encore Syu ne le laisserait jamais faire. Parce qu’il est persuadé qu’il les aime trop tous les deux. Parce qu’il sait, il sait au fond de lui que Syu va le quitter un jour. Parce qu’elle vivra sa vie. Parce qu’elle aura trouvé une meilleure personne que Bom Chan. Parce que le jour où elle verra à quel point il les aime, à quel point il a besoin d’eux, elle va partir. Bom Chan n’a plus qu’elle et Rei comme famille. Parce qu’il ne veut personne d’autre. Parce que le reste ce n’est qu’un jeu et Syu … Syu ne sait pas lui ce que ça fait d’imaginer son avenir sans elle. Parce qu’elle ne sait pas à quel point Bom Chan veut être un mec bien pour Bom junior, parce que ne se rend pas compte que Syu et son fils sont la seule part humaine qu’il possède, parce qu’elle ne sait pas qu’elle représente la seule part de bien chez cet homme qui pourri au fil des jours. Alors quand elle l’embrasse Bom Chan sait qu’il est l’homme le plus heureux du monde. Pourtant il n’est pas amoureux d’elle, ni ça serait l’insulté que de lui dire ça, il l’aime au-delà de ça et ça … ça fait peur. Alors il sait, il se convainc, il se persuade que Syu, quand elle le réalisera elle partira. Parce qu’elle ne voudra pas de sa folie et lui, n’aura d’autre choix que de la laisser partir. Il se sent comblé à cet instant et ne se doute pas que sa meilleure amie à mal au cœur de ce baiser. Non il ne se doute pas à quel point elle n’apprécie pas. Oui, lui, il ne réalise pas que sa meilleure amie et loin d’être comme lui à cet instant. Parce qu’elle ne l’aime pas lui il l’aime, alors il ne voit pas. Mais c’est plus fort que lui. À ses mots, il a envie de lui dire t’en sais rien … mais il la blesserait à dire ça. Alors il a envie de la croire. Il a envie de se dire qu’elle ne lui mentirait jamais … Alors il se saisit de ses joues et l’embrasse soudain avec plus de fièvre. Parce que putain il a froid en dedans. Parce qu’il se sent seul. Parce qu’il souffre tellement qu’il n’arrive plus à faire la différence entre les bons jours et les jours de merdes. Parce qu’elle est sa part de bonheur stable. Parce que son cœur part en couille quand la chinoise est dans le coin et que ça lui fait peur. Parce qu’il se raccroche à Syu comme il l’a toujours fait. Parce qu’elle est son tout et que sans elle il aurait abandonné depuis bien longtemps. Il ose à peine toucher son corps, bien trop précieux à ses yeux et se contente de l’embrasser en caressant sa joue, sa nuque et la presse un peu plus contre lui … il ne pense à rien, ni à la suite, ni à la conséquence de ce baiser. Il sait juste qu’il veut l’embrasser pour ressentir un peu de chaleur dans sa poitrine. Juste un peu … parce que Syu, Syu il l’aime trop. Comme un gamin en émoi devant le plus merveilleux des cadeaux.
 

En son for intérieur, Syu a déjà deviné que Bom Chan ne croit pas à un seul de ses mots. C’est sans doute ça, plus que le baiser, qui la blesse le plus. Il ne comprend pas. Elle le connait depuis tellement de temps. Elle a tant supporté et l’a tant soutenu à travers les épreuves. Comment pourrait-elle ne plus vouloir de lui ? Le seul fait d’y penser la rend nerveuse. Il est là pour toujours, lui, n’est-ce pas ? Elle s’accroche à lui comme si sa vie en dépendait, comme si, si elle venait à le lâcher, elle allait sombrer. A ce moment-là, c’est ce dont elle a peur. Non, elle n’a pas peur que ce baiser, ou les conséquences de ce baiser, changent quoi que ce soit entre eux. Ce n’est pas ça qui l’effraye. Elle sait qu’ils pourront passer outre. De toute façon, ça devait bien finir par arriver un jour ou l’autre. On sait tous que l’amitié entre une fille et un garçon va toujours déraper à un moment ou à un autre. Elle n’a pas peur que Shin Bom entre dans la salle de bain et les surprenne. Il n’a qu’un an et demi et ne comprendrait pas et, soyons objectif, il sait à peine marcher, encore moins ouvrir les portes. La seule peur qui la prend aux tripes, c’est de sombrer sans lui. Elle ne le considère pas et ne le considèrera jamais comme plus qu’un meilleur ami, son frère, son jumeau. C’est l’homme de sa vie, mais elle ne l’aime pas comme ça. Si quoi que ce soit devait arriver entre eux, il la rendrait folle. Comme si elle ne l’était pas déjà dans une certaine mesure.

Alors, elle enroule ses bras autour de la nuque de son meilleur ami et remue un peu jusqu’à être capable de s’assoir à califourchon sur lui. Elle se presse contre lui sans pudeur et lui mord les lèvres. Mais rapidement, elle s’écarte de nouveau et scanne son regard. Elle le connait trop bien, il est en train de réfléchir. De trop penser. Et quand il pense trop, il finit toujours par se rétracter. Elle enroule donc une main autour de son menton et le force à la regarder. De son pouce, elle caresse sa lèvre inférieure. « Arrête de penser, » lui murmure-t-elle dans un souffle. Elle ne cherche même pas à savoir s’il l’a entendue avant de plonger à nouveau sur les lèvres. Elle voudrait bien lui sourire mais elle n’y arrive pas. Elle n’en a pas le courage. Pour sourire, il faudrait qu’elle soit heureuse de ses actions et il s’avère qu’elle est loin de l’être. Mais c’est plus fort qu’elle. Elle a besoin qu’il la serre, de relâcher cette tension. Depuis qu’ils se sont disputés, elle n’arrive pas à s’enlever cette photo de la tête. Elle ne l’avait pas vue depuis des années et voilà qu’elle ressort, comme ça, comme un présage. Bon ou mauvais, elle ne sait pas, mais alors qu’elle repose simplement ses lèvres sur les siennes, sans vraiment l’embrasser, c’est le visage de Jae qu’elle voit. Et elle s’en veut. Si Bom Chan pouvait lire dans ses pensées, il serait sans doute tellement déçu qu’il la quitterait lui-même. Pour ne plus voir son visage, et ne plus avoir de remords, elle penche légèrement la tête sur le côté et glisse ses lèvres dans le cou du jeune homme, laissant le bout de sa langue courir le long de sa veine.

Arrête de penser ? C’est bien ce qu’elle veut ? Il retient son souffle en levant son regard vers Syu. Il n’a pas vraiment le temps de plonger son regard dans le sien qu’elle l’embrasse déjà. Elle l’embrasse avec une empreinte de détresse. Il ne sait pas à qui elle pense. A son mari ? Le père de son enfant ? Qu’elle a peut-être l’impression de trahir ? Il ne veut pas chercher trop loin, il ne veut pas comprendre parce qu’il sait qu’il en souffrirait. Parce que Bom Chan n’est pas un homme de demi-mesure, quand il aime c’est à en donner sa vie, quand il hait, c’est à retirer la vie. Et Syu il l’aime, plus que n’importe quoi, plus que n’importe qui. Il l’aime parce qu’elle est sa famille et qu’il a besoin d’elle, il aura toujours besoin d’elle. Il lui obéit et sent que la fièvre qui s’empare de lui n’est pas la même que celle de Syu. Elle l’embrasse avec désespoir, il l’embrasse avec envie. Il l’a considère comme une sœur, mais ça serait des conneries de dire qu’il se sent gêné de coucher avec elle. Parce que Bom sait faire la différence et Bom, ce soir, a besoin d’autre chose que du sexe. Il a besoin de sentir que Syu est là pour lui, et que Syu elle n’aime que lui. Et si elle n’est pas capable de lui donner ça … Ce n’est pas grave, il fermera les yeux et prétendra qu’elle sait y faire. Qu’elle peut lui donner ce qui lui manque. Il ne veut pas d’amour, comme ceux dans les comédies romantiques, mais il veut de l’amour avec passion et tendresse, de ceux qu’on offrirait à une personne qu’on chérit vraiment. Le désir ne ferait que rentre cette sensation plus troublante encore, plus forte. Et il s’accrocherait à ça. Si Bom Chan connaissait l’exacte pensée de sa meilleure amie à cet instant il se sentirait surement … triste. De cette tristesse infime qu’on ne peut cacher derrière un sourire. Sa fureur n’aurait d’égal que sa déception. Mais qu’est-ce qu’elle y peut, elle, si elle se perd dans les souvenirs d’un démon quand celui qu’elle tient entre les bras ne vaut guère mieux ? Bom Chan avait juste la prétention de croire qu’il serait au-dessus. Gamin trompé. On se fait toujours brisé le cœur par la personne qu’on aime le plus. Juste retour de bâton, un Karma qu’il subit après avoir brisé tant de cœur. Mais fort heureusement, Bom Chan ne sait rien de tout ça, et naïf amant d’une nuit, il se perd dans l’imaginaire d’une nuit unique qui le marquera à jamais. Il ne pense plus ni à Lin,  ni à Jae. Il n’a plus besoin de penser à eux. Il a la personne qui compte le plus pour lui entre ses bras. Si ce n’est Rei, mais quand bien même il l’aime, il n’aimerait pas l’avoir dans ce bain à cet instant précis. Bom Chan arrête alors de réfléchir. Il se relève brusquement en portant Syu contre lui et sort de cette baignoire devenue bien trop inconfortable. Il se traverse la pièce sans se soucier du froid qui lui mord la peau soudainement et traverse le couloir pour rejoindre la chambre rapidement. Il a envie d’elle, c’est certain et il ne laisse plus que ces gestes le guider. Il l’allonge dans le lit et observe un instant son visage il a besoin de savoir qu’elle est bien malgré tout. Il hésite, pendant une seconde à la découvrir comme il découvre ses amantes mais une part de lui se dit qu’elle risque d’en être gênée. Mais elle lui a dit de ne plus réfléchir pas vrai ? Alors il ne réfléchit plus et glisse une lignée de baiser sur sa peau fine en se perdant dans son cou puis sur sa poitrine qu’il mordille et découvre de façon bien innocente pour cet homme qui cherche en le lieu du lit un sanctuaire pour son plaisir malsain. Il est sage et doux. Il connait la douceur, il sait l’offrir, il choisit simplement les personnes à qui il veut la donner. Il ne veut pas baiser Syu, il veut lui faire l’amour. Et cette différence notoire est bien rare. Il glisse jusqu’à son ventre qu’il embrasse et mordille alors que ses mains se perdent sur les cuisses fines de Syu.

Syu manque de lâcher un cri de surprise quand il la soulève car son coude heurte le mur froid de la salle de bain. Elle est obligée de se raccrocher à son cou pour ne pas glisser entre ses bras car ils sont tous les deux trempés mais il fait trop chaud pour qu'elle ait froid. Elle le laisse partir. Une appréhension la saisit quand il pousse la porte de sa chambre. Cette chambre, c'était le sanctuaire inviolable qu'elle garde pour son fils. Le lieu dans lequel aucun homme, à l'exception de son mari, l'a emmenée. Alors elle sent un nœud se faire dans sa gorge quand il la dépose dans son lit. C'est le lieu dans lequel tous les matins sans exception, son fils la rejoint quelques minutes avant de devoir commencer la journée pour un moment câlin.

Elle laisse échapper un bref soupire mais ne le repousse pas. Ses mains viennent se glisser dans ses cheveux. Elle est tendue et cambre le dos contre ses lèvres. Elle n'a jamais été très douée pour appliquer elle-même les conseils qu'elle donne aux autres. Elle parle beaucoup mais pour ce qui est de se corriger, il n'y a plus personne. Alors, soudain, de manière très peu discrète, elle lâche un grand soupire qui se termine en petit Ouh. Puis elle lève la tête et lui sourit, les yeux clairs et limpides, et le fixe un instant tandis qu'il a encore une main entre ses cuisses. Tu perds pas de temps, se moque-t-elle gentiment. Il a l'habitude, elle le taquine vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Malgré tout, elle a visiblement l'air plus sérieuse. Jae et son mari ont été chassés de force de ses pensées. Il n'y a plus que lui et sa tête de chien battu car elle l'a interrompu. Elle admettrait presque à voix haute que la situation est un peu bizarre mais craint que cette déclaration le rebute.

Alors à la place, elle l'attire de nouveau à elle. Elle le tire légèrement par les cheveux jusqu'à ce qu'il comprenne - rapidement s'il tient à son scalp - qu'elle veut qu'il se redresse, et enroule une main autour de sa nuque pour l'embrasser. Ce ne sont plus les baisers doux qu'ils partageaient sous la douche mais plutôt un baiser doux et aimant. Elle y met tout son cœur. Pour lui et uniquement pour lui. Elle n'a jamais aimé personne aussi fort ni de la sorte, même pas Jae - à cette pensée, elle le chasse immédiatement à nouveau - même pas son mari - oust, lui aussi. Elle ne peut s'empêcher de rire contre ses lèvres. Ne m'en veux pas. Pardon de m'être énervée. Je t'aime, mon Bom Chan. Ses lèvres dérivent et déposent des baisers aimants sur sa joue et dans son cou sous son oreille. Elle lui mordille joueusement le lobe et s'agrippe à ses épaules. Libérée de ses pensées toxiques, elle arrive enfin à trouver du plaisir à sentir le corps brûlant de son meilleur ami contre le sien.

Il sourit en revenant à la hauteur de son visage qu’il ne se lassera jamais de regarder. Il n’arrive même plus à savoir s’ils font une connerie ou s’ils se font justes du bien le temps d’une soirée. Se sentir seul peut être une torture bien longue. Et quand bien même Bom Chan s’était toujours convaincu qu’il aurait du mal à éprouver du désir pour Syu – qu’il considère alors comme une sœur – il doit bien admettre qu’il s’était lourdement trompé. Parce que ce soir c’est ce corps qu’il désir, avec une certaine impatiente, comme s’il se retenait depuis trop longtemps. Il rit contre ses lèvres à sa remarque, de ce rire doux que peu de personnes ne connaissent réellement. Il caresse sa joue en levant son regard pour l’ancrer au sien. Comment peut-elle être aussi belle ? Il caresse sa joue du bout des doigts un peu plus délicatement. 

 

Il ne peut s’empêcher de sourire, parce qu’il l’avouera, il se sent bien là.  Il en oublie leur dispute ridicule et ce connard. Il pense parfois à Lin Yao en se sentent presque coupable de faire ça mais c’est Syu, et rien ni personne ne peut être comparable à Syu – Si ce n’est Rei – alors il chasse bien vite la chinoise de son esprit. Syu n’est pas qu’une fille qu’il baise à la fin d’une soirée. Elle est sa meilleure amie, sa famille. On ne peut pas parler d’amour à la Roméo et Juliette, mais il l’aime, et il n’a jamais vraiment réussi à le lui dire. Il vient l’embrasser en buvant ses paroles et murmure contre ses lèvres « Je sais Syu … Moi aussi … » il se redresse sur un coude et plonge son regard dans le sien pour ne rien manquer de l’éclat de ses perles d’eau. « Moi aussi je t’aime. » Il sourit, de ce sourire craquant, sincère, naturel. Il caresse le bout de son nez du sien et vient lui voler un chaste baiser. Ça sonnait presque étrange de ses lèvres mais ce n’était pas déplaisant.

 

Sa main libre vient caresser la cuisse de Syu en remontant jusqu’à sa hanche. Sa paume est si grande et la cuisse de la jeune femme si fine qu’il lui parait presque engloutir son corps délicieux. Il redescend la pulpe de ses doigts sur sa peau fine jusqu’au creux de son genou qu’il soulève un peu plus en se préparant à se glisser en elle. Mais Bom Chan n’agira jamais sans le feu vert de Syu. C’est bien étrange d’ailleurs, lui qui d’ordinaire prends ce qu’il veut sans demander la permission. Il embrasse son épaule et remonte son souffle le long de son cou. Ce n’est pas parce qu’ils ont une relation particulière qu’il ne doit pas prendre son temps et profiter. Si cette nuit ne doit être qu’unique, autant qu’ils puissent faire ça bien. Bom Chan soulève son bassin et se place correctement alors que se main libre il fouille entre leur deux corps. Il faut avouer qu’il est impatient mais qu’il refrène son envie pour ne rien brusquer et gâcher. Voyez à quel point ce garçon change au contact de sa meilleure amie. Comme si elle avait appris à le rendre plus docile et plus … humain.