Les yeux de la jeune femme sont embués de tant de larmes qu’elle n’arrive pas à bien discerner l’expression de Bom Chan, mais une fois que les larmes ont coulé, une fois qu’elle y voit clair, elle en a le souffle coupé. Elle ne l’a jamais vu comme ça. Ses joues sont légèrement rougies par le désir et sans doute par la situation. Elle aime le sourire soudainement prédateur qu’elle voit sur ses lèvres. Il la terrifie mais les frissons qu’il envoie le long de sa colonne vertébrale sont d’un tel délice qu’elle laisse échapper un gémissement sans retenue. Ce gémissement n’est pas le dernier qu’elle poussera de la soirée, laissant libre court à son plaisir. Quand il prend possession de ses lèvres, elle s’agrippe à ses épaules si fort qu’elle a peur de le faire saigner, de lui faire mal, mais, sans surprise, il a l’air de grandement apprécier la sensation. Même si elle fait tout pour rester silencieuse – et si son fils les surprenait ? Et si ils le réveillaient ? La magie retomberait certainement et ils ne pourraient plus se regarder en fait, alors mieux vaut aller jusqu’au bout et libérer cette bestialité dont ils font tous deux preuves -, Syu ne peut s’empêcher de gémir et de gronder doucement de plaisir. Cela faisait bien trop longtemps qu’elle n’avait plus pu éprouver ce genre de sensation. Elle se sent changée. Lorsqu’elle se retrouve à califourchon sur lui, elle lui adresse un sourire si différent de d’habitude qu’il pourrait être qualifié de joueur, comme pour répondre au sien.

Elle ne s’est jamais vraiment physiquement appréciée. Trop maigre, trop plate, un front trop large et des doigts trop longs. Le compliment si sincère de Bom Chan la fait rougir encore plus, si son visage peut le supporter. Le léger râle de plaisir qu’elle laisse échapper au contact de ses dents avec ses seins la surprend elle-même. Doucement, se remettant du choc, elle se remet à onduler les hanches sur lui. Pour une raison qui lui est inconnue, cette position lui procure encore plus de plaisir qu’auparavant. Elle presse les hanches sur lui et se mord la lèvre inférieure, en partie uniquement pour s’empêcher de gémir. Une autre partie d’elle veut juste le rendre encore plus fou de désir pour elle qu’il ne l’est déjà. Elle glisse une main entre leurs deux corps brûlants, ne sachant pas exactement ce qu’elle fait. Des étoiles naissent et meurent dans ses yeux en tellement d’explosions immaculées qu’elle ne voit presque plus distinctement. A-Attends… Sa voix est quasiment bloquée dans sa gorge et ce qui en sort ressemble plus à des gémissements flous qu’à de vrais mots. Elle déplie ses longues jambes de danseuses et les enroule autour de lui, s’affaissant un tout petit peu plus sur son meilleur ami. Elle a passé les bras autour de son cou et tremble de tout son corps. Je tiens juste à te rappeler… Sa voix est saccadée mais son ton est clairement comique et joueur. Que tu n’as pas mis de préservatif… Et qu’il est hors de question que tu me fasses un enfant… Elle rit dans un souffle mais ses va-et-vient sur Bom Chan ne font que s’accentuer. Elle n’est plus timide, elle n’a plus peur. Elle veut juste l’emmener au bout de son plaisir.

Il était tellement concentré qu’il mit un temps avant de comprendre les paroles de sa meilleure amie. Et à l’instant où il réalise ce qu’elle lui disait il éclate de rire en cachant son sourire contre l’épaule nue de Syu. Il la fait taire en l’embrassant et reprendre son rythme effréné et sensuel. Bien sûr qu’il ne compte pas lui faire d’enfant et que malgré leur folie il fera attention. Il lui soulève une cuisse et presses son bassin contre son intimité pour mieux la posséder. Il soulève même le bassin de la jeune femme pour buter en elle sans retenu. Bom Chan est un bon amant, il connait les plaisirs de la chairs et comment atteindre l’orgasme. Il lui manquait peut être la manière pour faire l’amour mais ce n’était pas franchement quelque chose qu’il avait envie d’apprendre. Il offrait sa douceur à celles qui le méritait et très peu était les femmes qu’il comblait ainsi. Syu était une exception, parce qu’elle méritait autre chose qu’une baise – intense – de 15 minutes. Mais Bom Chan, malgré tout l’amour qu’il pouvait éprouver pour elle, n’arrivait pas à lui offrir ce qu’un homme amoureux pourrait lui donner. Il songea un instant à son veuf et se demanda si là encore Syu était comblée. Mais il chassa bien vite cette pensée de son esprit bien trop occupé à s’affairé pour se poser de telles questions. Il perd ses lèvres dans le cou de sa meilleure amie se noyant sous les soupirs et les gémissements de la belle. Il attrape de sa main libre celle de la blonde pour la plaquer au-dessus de leur tête et ainsi tendre vers sa bouche sa poitrine qu’il ne se prive pas de dévorer. Il sourit, taquine son corps et la possède plus vite encore. D’un coup de bassin il roule sur le dos pour la faire venir au-dessus. S’il ne pouvait coucher avec elle qu’une seule fois, il voulait profiter au moins une fois de ce spectacle. Il sourit à la vue de sa poitrine qui sautille et place ses deux mains sous sa tête pour mieux se soutenir et la dévorer du regard. Il sourit en coin et souffle « Vas-y bouge, fais toi jouir. » dit-il d’une voix amusée avant de venir caresser une cuisse et sa hanche. Bom Chan devait bien l’avouer il y avait peu de choses qui pouvait rivaliser avec une femme en amazone qui se frottait à vous pour se faire jouir. Il trouvait cette vision délicieusement exquise. Il lâche des soupirs rauques sous cette nouvelle sensation et gémit d’aise. « Je te dirais si tu dois te retirer ... » murmure-t-il pour la rassurer en rouvrant légèrement les yeux, le bassin tendu vers elle pour l’aider.

Syu a les cheveux bien emmêlés quand il la balance à califourchon sur lui. Elle ressemble à une petite sauvage. Une indienne qui observe son cow-boy de ses yeux de braises, le défiant toujours plus. Alors qu’elle recommence à se mouvoir sur lui, de petits gémissements de plaisir s’échappant de ses lèvres sur lesquelles scintillent de petites perles de sueur, elle a les mains posées sur le torse de son meilleur ami. Ses cheveux cascadent dans son dos et devant sa poitrine tandis que ses muscles se tordent régulièrement sous le plaisir que les coups de hanches de Bom Chan donnent entre ses jambes. Dans un sens, ses mots résonnent à l’intérieur de la jeune femme et elle lui répond par un long râle, renversant la tête en arrière alors que ses hanchent opèrent toujours des mouvements lents sur lui, pour le faire enrager, pour laisser le plaisir monter aussi lentement que possible jusqu’à ce qu’il ne soit plus capable de se retenir. Elle attrape ses deux mains sans pitié, sans le laisser les caler sous sa tête, et entrelace leurs doigts. Le phénix qui prend vie sur son côté droit et se termine plus bas sur sa cuisse semble se mouvoir au gré de ses va-et-vient, déployant ses ailes noires sur la cuisse hâlé de la jeune femme. Elle porte une des mains de Bom Chan à sa poitrine pour poser ses doigts doux sur ses seins raffermis par le plaisir. Bom Chan… Elle ne peut que l’appeler d’une voix tremblante, les yeux vitreux à cause des larmes, mélange de bonheur, de désir et un peu bouleversées. Elle tremble comme une feuille alors que ses hanches se creusent sur lui. Alors elle atteint enfin le septième ciel, arquant le dos sur lui. Elle est obligée de retenir sa respiration pour ne pas crier et réveiller toute la maisonnée. Lorsqu’il le lui intime, elle se retire et roule lentement à côté de lui d’un air toujours malicieux. Elle est essoufflée, à bout de souffle, même, mais ne l’a pas oubliée. Toujours à moitié sur lui, elle glisse une de ses mains entre les jambes de son meilleur ami avec son habituel sourire taquin, pour l’aider aussi à se faire du bien. Elle dépose un doux baiser sur les lèvres du jeune homme. Elle est comme enivrée d’amour, mais d’un amour qui, à ce moment-même, fait absolument n’importe quoi. Comme tu es beau…