[TENUE] J’en avais marre d’être constamment la fautive, d’avoir l’impression de toujours faire les mauvais choix et d’être jugé par mes proches constamment. De toute façon avec ou sans leur avis j’en faisais qu’à ma tête. Et c’était une très mauvaise idée il faut croire mais c’était fatiguant de toujours devoir répondre à leur attente. Je me redresse à ses mots. Je suis fatiguée. Pas seulement à cause de l’incendie, de la peur que j’ai ressenti et de l’inquiétude qui me ronge depuis ce jour-là, mais je suis fatigué de constamment voir la déception dans le regard de mes proches. Aimer Min Soo ça les déçoit, me marier de cette façon ça les déçoit, de pas leur dire ce que je trame ça les déçoit. Et dans le fond je les comprends mais à cet instant c’était trop pour moi. Pourquoi ne pouvaient-ils pas simplement me dire «  Ok … fait tes propres choix Su Nah. » Je n’allais pas juger Su Kyun dans sa relation avec Rahee, je n’allais pas demander à mon père pourquoi il avait divorcé après avoir fait 3 enfants, j’allais encore moins reprocher à Su Ah ne rien me raconter sur sa relation avec Jin Hyun. Je crois que dans le fond ce qui me blessait le plus c’était l’impression qu’aucun ne se mettait à ma place, que de toute façon je n’arrivais jamais à faire ce qu’il fallait. Et je sentais bien que Su Ah s’était éloigné peut-être parce  que j’étais trop renfermée sur mes études et que j’avais du mal à tout gérer en ce moment. Je ne l’avais pas mise de côté de façon intentionnelle avec l’idée que je ne voulais pas lui parler mais parce que c’était mes propres choix et que je ne m’étais battue qu’avec moi-même pour prendre cette décision. Mais là encore je n’avais pas fait le bon choix. Comme d’habitude et ça m’énervait de m’apitoyer sur son sort et de n’être que ce genre de … victime. Ce n’était pas ce que j’étais. Ce n’était pas ce que je voulais être. Je bouillais de colère, j’avais l’impression d’étouffer avec l’envie d’hurler tant la pression sur mes épaules m’achevais. Je détestais plus que tout la façon dont Su Ah me regardait et si c’était pour me protéger, si c’était parce qu’elle s’inquiétait pour moi, j’avais du mal à l’encaisser. A encaisser les mots rudes et la violence de la situation. J’étais plus que fragile qu’autre chose quand bien même je me donnais de grands airs de femme forte. Je déglutis, tente de retenir mes larmes et pince mes lèvres. C’est dur de voir la colère de Su Ah. Mais je l’encaisse puisque de toute façon elle ne voudra rien me montrer d’autres. J’embrasse sa joue et la libère enfin. « Merci d’être passée. » murmurais-je simplement avant de me détourner. De toute façon elle m’avait bien fait comprendre qu’il était tant que je rejoigne mon père. « Repose-toi. » Ajoutais-je simplement avant d’entrer à nouveau dans le bâtiment en cachant mes larmes le plus longtemps possible. A l’instant où j’aperçois mon père je cours vers lui et me jette contre son torse. J’avais au moins le réconfort d’avoir les bras de mon père comme refuge à cet instant. Et ça faisait bien longtemps que je ne mettais pas sentie aussi vulnérable, comme une enfant.